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Funeste destin au creux de la main

Sur le départ. Voilà où se trouvait actuellement Demeza, suite à sa rencontre avec plusieurs amazones qui semblaient rentrer au bercail. Après ce qu’elle avait enduré et le chemin parcouru aux côtés des Unleashed Beasts, il était naturel de penser qu’elle aspirait à autre chose. L’envie de retrouver ses sœurs et surtout son île était plus forte que tout. Azerios était accoudé au comptoir de ce petit bar et sirotait une boisson chaude quand la jeune femme vint le trouver. L’amazone se pencha sur son futur ex-capitaine l’air gêné.


Te voilà Aze…

Demeza.. j’imagine que c’est la que nos chemins se séparent ?

Je.. je ne sais pas. Je vous dois beaucoup à toi et aux autres… de plus, je.. commença-t-elle.

Y’a pas de lézard Demeza. Je peux comprendre que tu veuilles retourner auprès des tiens. lui sourit le Sablonneux.


Il y avait cet étrange mélange d’amertume et de joie dans le regard de la jeune femme, une larme perla même au coin de l’un de ses yeux. Se voulant rassurant, Azerios se tourna face à elle et posa sa main sur son épaule tout en maintenant son regard.


On aura du mal à trouver un médecin de bord aussi talentueux que toi. Je te remercie pour ce que tu as fait pour nous.. entre autre de m’avoir sauvé le vie.

Deux fois ! ajouta-t-elle dans un sanglot mais avec le sourire.


Demeza fondit en larme et vint étreindre son camarade. Quelques mois seulement qu’elle faisait partie des Sandstorm Pirates et mine de rien elle avait su trouver sa place et se rendre indispensable. Son départ serait probablement un coup dur pour l’équipage, mais aucun membre d’équipage n’était prisonnier après tout.


Allé tire-toi avant que je ne change d’avis et que je te traîne de force aux navires.

Merci… Je ne vous oublierai jamais.. je ne t’oublierai jamais…


Déposant un baiser sur la joue de son ancien capitaine, Demeza sécha ses larmes et tourna les talons en direction de la porte du petit bar afin de rejoindre les deux amazones qui là raccompagneraient sur Amazon Lily. Le capitaine des Sandstorm Pirates l’interpella alors en lui précisant que si jamais elle venait à changer d’avis un jour, elle trouverait toujours sa place au sein de l’équipage. Affichant un sourire rayonnant, elle hocha la tête avant de franchir la porte et de disparaître dans le blizzard.

Poussant un léger soupire, Azerios se retourna alors pour passer ses mains autour de sa tasse afin de se réchauffer. Très bientôt ils quitteraient le Royaume de Drum pour des horizons plus.. chaleureux. Il se mit alors à songer à la suite, à la course qu’il avait entreprit dans l’optique de prendre un siège parmi les sept puissants corsaires. Si ses hommes s’étaient jusqu’ici montrés enthousiastes à cette idée et l’avaient épaulé dans sa démarche, il commençait malgré tout à douter. Et c’est à cet instant qu’une étrangère vint troubler ses songes.
    Encapuchonnée, vêtue d’une longue cape, la jeune femme vint prendre place au comptoir aux côtés d’Azerios. Elle se dévoila tout en le toisant d’un air impassible. Une chevelure tirant sur le violet foncé, surmontée d’une rose blanche, des yeux dorés, pas désagréable à regarder. Le jeune capitaine pirate garda le silence, c’est l’étrangère qui lança la conversation.


    Salut. J’ai pas pu m’empêcher d’écouter votre conversation… J’ai cru comprendre que vous cherchiez un médecin de bord ?

    Ça se pourrait ouais. T’as quelqu’un à nous proposer ?

    Moi. trancha la jeune femme avec assurance.


    C’était assez soudain, il fallait lui reconnaître ça, cette fille semblait savoir ce qu’elle voulait. Ne sachant pas vraiment s’il était judicieux d’accorder sa confiance à la première venue, Azerios afficha un léger sourire. Il pourrait très bien s’agir d’un chasseur de prime en quête de Berrys. Par le passé, le jeune capitaine pirate avait déjà laissé entrer un loup dans la bergerie et il ne commettrait certainement pas deux fois la même erreur. Il fit glisser son verre de saké chaud fraîchement servi sur le comptoir en direction de son interlocutrice.


    Et dis moi.. pourquoi tu embarquerais avec de parfaits inconnus ?

    Parce que je suis plutôt douée. Et peut être aussi parce que j’ai besoin de quitter cette île au plus vite… dit elle après avoir sifflé son verre.

    Tu m’en diras tant.. et pour quelle raison ?

    Disons que j’ai des types qui me collent aux basques.. tiens d’ailleurs les voilà. souffla-t-elle.


    Alors qu’ils commençaient à peine à échanger, trois hommes poussèrent la porte de la taverne et vinrent rapidement encercler la jeune femme. L’un d’eux posa alors sa main sur le revolver à sa ceinture pendant que celui qui était en tête afficha un large sourire, sans doute ravi d’avoir retrouvé sa « proie ».


    Tu vas arrêter de courir et tu vas nous suivre sans faire d’histoire ma jolie. souffla le premier.

    Je ne vois toujours pas pourquoi je vous suivrais… rétorqua le médecin en haussant les épaules.

    Heu.. Jacob ? Vise un peu ce gars.. j’crois que c’est le capitaine des Sandstorm Pirates. ajouta l’un des gaillards.

    Bah ça.. heu… où est-ce qu’on en était… balbutia Jacob manifestement déstabilisé.

    Vous étiez en train de dire à mon amie que vous ne l’emmerderez plus je crois… répondit le Sablonneux en jetant un regard démoniaque aux trois hommes.


    Ils hésitèrent un instant, échangeant des regards mêlant interrogations et gêne puis sans piper mot, tous trois tournèrent les talons et quittèrent l’établissement de boisson. La jeune femme poussa un léger soupire, les yeux rivés sur la porte qui se fermait puis elle se tourna vers le capitaine pirate.


    Merci.. Moi c’est Saori. dit elle en rendant une main vers son bienfaiteur.

    Appelle-moi Aze. répondit le jeune homme en répondant à la poignée de main. Donc tu cherches un navire.. t’es consciente qu’embarquer avec nous c’est choisir une vie de pirate hein ?

    J’en ai conscience oui.. mais qui ne rêve pas d’être pleinement libre après tout ? ricana-t-elle.

    Embarquer avec nous c’est prendre le risque de te frotter à la marine ou à d’autres ennemis… T’en es consciente aussi ?

    Je le sais et ça me va. J’imagine que j’vais avoir du boulot…

    Ça se pourrait bien ouais. Dans ce cas.. dis m’en plus à ton sujet. ajouta Azerios, un sourire en coin.


    Tous deux discutèrent un peu, Saori lui raconta son parcours, expliquant qu’elle était médecin de formation mais qu’elle s’était retrouvée en disgrâce suite à une histoire de meurtre dans son pays natal. Une histoire qui rappela étrangement au Sablonneux celle de Shizune. Pouvait il placer sa confiance dans cette nouvelle recrue ? Malheureusement, seul le temps serait en mesure de le dire. Les gaillards revinrent alors une douzaine de minutes plus tard, et cette fois ci ils étaient sept. Ils encerclèrent Azerios et Saori et le jeune capitaine pirate choisi de les ignorer, continuant à siroter sa boisson en silence jusqu’à ce que le dénommé Jacob plante un couteau sur le comptoir à une trentaine de centimètres de là.


    Vous allez nous suivre tous les deux

    Vous suivre ? Mais pour aller ou ? répondit calmement le sablonneux sans même jeter un regard à Jacob.

    Vos têtes sont mises à prix. On va gentiment aller voir la marine.


    Alors il s’agissait là de chasseurs de prime. Excès de confiance en soit, peut être à tort, Azerios poussa un profond soupir avant de tendre son bras gauche vers Jacob et de lever son majeur afin de lui dire d’aller se faire cuire un œuf. Le belliqueux s’offusqua bien entendu, il retira sa dague du bar et tenta de porter une attaque au pirate au niveau de la tête. Ce dernier l’esquiva puis se saisit du bras de Jacob dans le but de le tirer vers lui, lui explosant son verre sur la tempe. Cet échange marqua le début des hostilités et les autres types se jetèrent aussitôt dans la mêlée en devenir. Le suivant tenta d’abattre un sabre d’abordage sur Saori, mais Azerios attrapa le couteau de Jacob et contra l’attaque avec habileté. La jeune femme profita alors pour attraper un tabouret et l’envoya s’écraser violemment dans le visage d’un autre chasseur de prime. Saisissant un Jacob sonné, le sablonneux le projeta sur ses acolytes pour les repousser avant d’empoigner un tabouret à son tour pour s’en servir comme arme contondante contre l’assaillant suivant. Il manqua cependant d’encaisser un coup de sabre dans le dos mais Saori élimina l’attaquant d’un rapide coup de genou dans la mâchoire.


    Hé bien Saori.. bienvenue à bord ! ricana Azerios en fracassant le dernier gus contre le bar.


    Chasseurs de prime au tapis, le duo quitta le bar en toute hâte sous le regard meurtrier du gérant qui menaça aussitôt d’appeler les forces de l’ordre.
      Froid mordant retrouvé, le sablonneux et sa nouvelle recrues se dirigèrent hors du hameau en direction de la crique isolée où les Sandstorm Pirates avaient dressé le camp. Il devenait de plus en plus évident qu’il ne valait mieux pas faire de vieux os au Royaume de Drum et une fois arrivé aux navires, l’ordre de se préparer au grand départ fut donné. Djaymily vint alors rapidement trouver son capitaine.


      Aze.. y’a deux types qui veulent te voir.

      Oh ? De quoi s’agit il ?

      J’en ai aucune idée. Ils sont arrivés peu de temps avant toi… Un gros bonhomme dans le genre homme d’affaire et un type.. disons qui.. respire la mort.

      Je vois. Ou sont il ?


      Djaymily guida son capitaine jusqu’à sa tente, ou en effet deux inconnus l’attendaient. Le premier, un homme imposant, propre sur lui, moustachu et vêtu d’un costume vert pâle. Le second était debout et se tenait à l’écart, vêtu de couleur sombre, son visage tatoué avait l’allure d’un crâne et il portait un haut de forme. De toute évidence ces deux hommes n’étaient pas ensemble, que quelqu’un ait trouvé le campement passait encore, mais le jeune capitaine pirate poussa un profond soupir lorsqu’il réalisa que n’importe qui pouvait en réalité remonter leur trace.


      Messieurs ? Que puis-je pour vous ?


      L’homme à l’allure funeste resta de marbre, se contentant de fixer Azerios en silence et c’est le gaillard en costume qui engagea la conversation.


      Azerios, capitaine de l’équipage des Sandstorm Pirates, c’est un plaisir de vous rencontrer. Je suis Anton Finzz.

      Je vous retournerai peut être ce plaisir lorsque vous m’aurez dit de quoi il s’agit.

      Droit au but donc… C’est entendu. Écoutez, c’est Charles Biggs qui m’a parlé de vous, et de vos aventures à Nanohana… Puis sur l’île du Levain.


      Charles Biggs avait été le commanditaire d’un coup visant à cambrioler l’un des musées de Nanohana quelques mois plus tôt. Malheureusement ce casse avait mal tourné et certains membres de l’équipe, l’équipage des Unleashed Beasts avait tenté de doubler tout le monde en s’échappant avec l’intégralité du butin. Ils avaient également capturé Djaymily et étaient partis pour leur fief sur l’Île du Levain forçant Azerios à les suivre pour solder les comptes. Une collaboration que ce dernier aurait préféré oublier.


      Je suis un ami de Charles, c’est un vieux de la vieille.. d’une époque ou la piraterie était vraiment de la piraterie… Mais j’ai l’impression qu’il s’est disons.. ramolli. Oh j’ai connu un Charles Biggs qui..

      Droit au but on dit. interrompit Azerios.

      Navré oui. Je disais donc que c’est Charles Biggs qui m’a parlé de vous. Je cherche d’intrépides pirates pour une affaire qui je vous le donne en mile, concerne le Royaume d’Alabasta.

      Tu m’en diras tant. Un musée à cambrioler ? Ce sera « le coup de ma carrière de pirate » c’est ça ? ironisa le sablonneux.

      Non cher ami. Je vois plus grand… Il faut voir plus grand. J’ai l’intention de cambrioler RainBase.


      Azerios avait entendu parler de Rainbase lors de son séjour sur Alabasta en compagnie d’Arya. La ville qui ne dort jamais, un point lumineux à l’ouest, au milieu du désert, grande cité de tous les excès. Un endroit où fleurissait casinos, établissements de paris, maisons closes et autres joyeusetés. Un endroit qui sans nul doute regorgeait de richesse et c’est ce point qui capta l’attention du jeune capitaine pirate. Ce dernier s’assit sur une caisse de bois fixant cet Anton Finzz, le laissant poursuivre avec un sourire.


      Rainbase est une véritable mine d’or qui n’attend que nous et j’ai un plan. Notre association pourrait remplir les poches de tout le monde ici croyez-moi. Je suis un homme d’affaire, j’ai besoin de bras, d’hommes prêts à se salir les mains.

      Lorsqu’il y a moyen de se remplir les poches, les Sandstorm Pirates sont toujours partants.

      Voilà une excellente nouvelle. Je vous invite donc au Cormoran Indigo, c’est une auberge très agréable où j’ai mes habitudes à Nanohana. Venez m’y rejoindre lorsque vous serez prêts. Et nous parlerons de mon plan et des pourcentages pour le partage du butin cher ami. annonça Finzz en se levant, avant de saluer respectueusement et de se diriger vers la sortie de la tente.

      Finzz. interrompit le sablonneux.

      Oui ?

      JE choisis l’équipe cette fois-ci.

      Mais naturellement.


      L’homme d’affaire quitta alors la tente, laissant le jeune capitaine pirate en compagnie de l’autre étranger silencieux. Ainsi il n’était pas avec Finzz, décidément tout le monde allaient et venait dans le campement comme s’il s’agissait d’un vulgaire moulin
        Comme l’inconnu ne semblait pas vouloir en dire davantage sur les raisons de sa présence, Azerios fit quelques pas en sa direction pour s’assoir sur une caisse de bois. Saisissant une bouteille de rhum qui traînait ici, il la déboucha et servit deux verres, avant d’en faire glisser un vers son invité.


        Et toi tu es.. ?


        L’homme regarda le verre puis reposa les yeux sur Azerios, gardant son silence de tombeau. Et après quelques instants, il finit par s’approcher afin de s’asseoir à son tour face à son hôte. Toujours en silence, il plongea la main dans son veston et en tira une patte de lapin qu’il posa sur la caisse à côté du verre de rhum avant de le saisir pour le vider aussi sec.


        Merci pour le breuvage Capitaine. Appelez-moi Jack. Simplement Jack. dit l’étranger en fixant Azerios sans cligner des yeux.

        Hum.. d’accord.. et quel bon vent t’amène « simplement Jack » ?

        Vous ne me connaissez pas, mais moi j’vous connais Capitaine… Ah oui Jack connaît le capitaine pour sur.

        Je vois… J’ai à m’inquiéter ?

        De moi ? Certainement pas ! Vous avez contribué à ma libération sur Mangrove Works Capitaine. Avez-vous à vous inquiéter de l’avenir ça par contre.. nous allons le découvrir tout de suite…


        Jack attrapa le verre d’Azerios avant de le retourner sur la caisse. Il plongea à nouveau la main dans son veston et le capitaine des Sandstorm Pirates eut soudainement l’intuition qu’il allait devoir se défendre. Mais ce ne fut pas le cas, l’étranger sortit un petit paquet de cartes jaunies et les posa sur le verre retourné qui se trouvait entre eux. Débuta alors une étrange cérémonie durant laquelle Jack marmonna quelque chose de parfaitement inaudible, jouant avec ses cartes, clignant ses yeux, tantôt normaux, tantôt révulsés. Jamais Azerios ne s’était trouvé en présence d’un énergumène pareil, sa curiosité le poussait à rester silencieux, à l’observer, restant parfaitement immobile. Mélange de fascination et d’inquiétude, le jeune pirate n’avait jamais trop cru à tout ce qui relevait du mystique.. enfin c’était avant de débarquer sur la route de tous les périls. Jack tira une carte et la montra, cette dernière symbolisant une balance, puis la suivante une tour… Il entra en apnée et cessa de gesticuler quelques minutes, puis il finit par reprendre son souffle bruyamment, fermant les yeux et grimaçant comme s’il souffrait.


        Funeste est la sortie au bout de cette route… La chance ne sourit pas toujours… L’éclair ambré vous retrouverez… Mais bien des choses vous perdrez… Funeste sera la fin.

        Mmh… Tu peux.. développer.. ?

        Vous aurez de quoi vous inquiéter Capitaine. ajouta Jack en remballant ses cartes.

        M’inquiéter de quoi ? Quand ?

        Le froid mordant… L’éclair ambré… Vous avez du chemin à parcourir jusqu’à votre destin Capitaine… Mais gardez en tête, que funeste sera la fin…

        Je.. heu… Merci ? Je suppose.

        Bien sur oui, j’ai des articles intéressants… La divination ? C’était cadeau Capitaine…

        Mais j’ai rien dit.

        N’insistez pas… Je ne peux pas en savoir davantage.


        Le capitaine des Sandstorm Pirates se contenta de dévisager Jack avec une certaine incompréhension, jusqu’à ce que ce dernier pose une imposante mallette sur la caisse et l’ouvre. À l’intérieur un bon paquet d’objets tous plus bizarres les uns que les autres, tout le nécessaire pour concocter toute sorte de potions et autres étrangetés… L’énergumène commença à sortir différents objets et les posa sur la table comme pour présenter sa camelote.


        Votre serviteur vous propose toute sorte de choses… Élixirs de vie.. Je peux également enfermer la mort dans un flacon… Qu’attendez-vous de moi Capitaine ?


        En cet instant, Azerios avait à faire, il lui fallait préparer une petite excursion à la recherche d’alliés pour le contrat de Finzz. Il n’eut aucune envie de commercer avec cet étranger et aurait bien vite coupé court à cette entrevue si l’un des objets n’avait pas attiré son attention. Une espèce de petite pile de papier froissé, vierge, que le Marchand appela « Vivre Card » en chuchotant. Le capitaine des Sandstorm Pirates en avait entendu parler sur Mangrove Works, ces petits bouts de papier mystiques, associés à un individu, étaient en mesure de faire office de boussole. Certains lieutenants de l’Exsangue avaient en effet des vivre card d’Eleanor Bonny en leur possession, objet plus qu’astucieux qu’Azerios s’était promis d’acquérir.

        Lorsqu’il demanda à Jack de lui en confectionner une, ce dernier sortir une pince rouillée de son manteau et tendit sa main. Le sablonneux tendit sa main gauche à son tour après une courte hésitation et Jack s’empressa de lui arracher un ongle, un sourire sadique au coin des lèvres.


        La vivre card sera prête dans une bonne semaine Capitaine. annonça l’énergumène.

        Il rangea soigneusement l’ongle ensanglanté dans une petite bourse qu’il plaça dans une poche intérieure de son veston et rangea tout son attirail quand Azerios décida de se relever.


        On se voit plus tard dans ce cas.. Jack. Oh ! Je vais m’absenter, veuillez donner la vivre card a Djaymily, elle saura quoi en faire.


        Le marchand ricana, mallette remplie et refermée, puis exécuta une grossière courbette avant de quitter la tente en silence. Déstabilisé par cette rencontre, main gauche endolorie, le jeune pirate attrapa la bouteille de rhum et en bu une lichette. Cette session divination improvisée était pour le moins curieuse… Froid mordant, éclair ambré, destin funeste, il ne se trouvait pas plus avancé.

        Quittant sa tente à son tour, il traversa le camp en silence pour se diriger vers les dortoirs à la recherche de Reyshu. Une nouvelle opportunité juteuse se présentait à eux et il fallait se positionner au plus vite. Il trouva l’homme poisson en grande discussion avec Djaymily et Elio.


        Oi… Marre de vous les geler ? On va retourner sur Alabasta.

        Ça a un rapport avec tes invités je présume ? s’interrogea Djaymily.

        Ouais, un plan plutôt lucratif s’offre à nous… Mais on va avoir besoin de bras. Reyshu, Elio, vous venez avec moi, on prend Le Noirsillage et on met le cap sur Jaya. J’embarque Ren également.

        Entendu.

        Djay’ tu prends le commandement en mon absence, garde un œil sur Méria, que les navires soient prêts au départ. Oh.. et assure toi que notre brave citoyen de Manshon soit remit sur pieds.. on quittera Drum dès mon retour.

        Ce sera fait Aze. Faites attention à vous…


        Le sablonneux hocha la tête avec un léger sourire avant de prendre la direction des chaloupes. S’éloignant du campement, il se hissa sur le pont du Noirsillage en compagnie de Reyshu et Elio, tous trois s’empressèrent de gagner la barre. Les matelots commencèrent à s’activer sur le pont, yeux rivés sur leur capitaine. La perspective de quitter ces eaux gelées pour un climat plus clément était certainement fort séduisante. Mais ce n’était que provisoire, le pillage à venir s’annonçait délicat et cette fois-ci, le jeune capitaine pirate comptait bien faire les choses correctement.


        Messieurs dames.. tous à vos postes, on lève l’ancre ! Cap sur Jaya !


        Les hommes s’exécutèrent et en un rien de temps l’ancre fut remontée. Les écoutilles fermées, la voilure déployée, Reyshu s’occupa de la manœuvre pendant qu’Elio sortit son Gyropose. Difficile de prévoir avec exactitude le temps que ce crochet prendrait, mais le jeune pirate escomptait bien jouer de sa notoriété naissante afin d’enrôler quelques équipages en quête de Berrys. Cap donné, le navire quitta la petite crique occupée par les Sandstorm Pirates pour s’élancer vers le grand large.