*Je suis mort ?*
J’avais la désagréable sensation d’avoir une armée de tambours qui battaient la chamade à l’intérieur de ma tête, me provoquant une terrible migraine. Si j’avais bel et bien claqué, je devrais être forcément en enfer en train de rôtir avec une broche dans le cul pour l’ensemble de mon œuvre. Pourtant je ne sentais nulle broche me ressortir du gosier.
Ma première pensée fut celle de savoir si j’avais le même gout qu’un cochon grillé, car de tous les mets que j’avais eu l’occasion de gouter durant ma courte existence, aucun n’arrivait à la cheville du porc à la braise.
Toujours plonger dans l’obscurité totale, je commençais à ressentir de vives douleurs qui apparaissaient subitement à divers endroits de mon corps. J’avais l’impression d’être en feu, pas une seule partie de mon corps n’y échappait. Pas de doute, j’étais bien en enfer en train de cuire…
Soudain, mon attention fut attirée par des voix qui me paraissaient venir de très loin. À peine audible, je ne parvenais pas à distinguer quoique ce soit des échanges. Mais au fur et à mesure les voix se rapprochaient de moi, toutefois, il m’était toujours impossible de pouvoir comprendre quoique ce soit.
Fatigué d’essayer de pouvoir déchiffrer les discussions, je lâchais finalement l’affaire. En plus d’avoir un corps en pleine ébullition, j’avais un arrière-gout de sang dans ma bouche qui me filait la gerbe. D’ailleurs cela faisait combien de temps que je n’avais pas bouffé ? Mon estomac devait être bien vide. J’espère qu’ils ont de bonnes tavernes dans le coin, car j’ai faim !
Ne pouvant rester éternellement dans cette situation, je me décidais, au prix d’un effort considérable, d’entrouvrir les yeux. Je me rendis compte que finalement je n’étais peut être pas si mort que ça.
Je me trouvais à première vue dans une pièce plongée en partie dans l’obscurité, une petite fenêtre à ma droite venait apporter suffisamment de lumière pour voir a quelques mètres devant moi. En face se tenaient plusieurs silhouettes en pleine discussion. Ma première idée fût d’essayer de bouger pour aller à leur rencontre, mais lorsque je tendis mon bras pour tenter de me relever, je découvris avec stupeur qu’une chaine relier mon poignet au mur. Il en allait évidemment de même pour l’autre côté j’étais donc assis le cul sur le sol enchainé à un mur. Ainsi donc la Marine avait décidé de me laisser en vie et de faire de moi un captif. Surement pour m’exposer comme un vulgaire trophée de chasse.
« Prévenez la Commandante d’Elite Themis que le prisonnier vient de reprendre ses esprits. »
J’essayais de prononcer quelques mots, mais ma mâchoire me faisait un tel mal de chien que j’étais impossible d’articuler quoi que ce soit.
*Fait chier, me voilà dans de beaux draps maintenant que je suis aux mains de la Marine.*
Le nom de Themis, ne m’étais pas inconnu, c’était qui déjà lui ? J’avais croisé tellement de soldats récemment que j’avais totalement perdu le fil. il faut dire qu’entre les grades, les divisions et j’en passe, c’est un véritable bourbier leur institution.
De toute façon, je n’allais pas tarder à le savoir, en attendant je continuais à scruter les environs à la recherche d’une potentielle faille dans leurs défenses pouvant me permettre de me barrer d’ici. Malheureusement, au vu de mes entraves et de mes blessures, ce n’était peut-être pas le moment opportun pour faire une dinguerie.
Je remarquais que mon corps était à quelques exceptions près, entièrement recouvert de bandages. Surprenant de leur part, ils avaient pris le temps de me rafistoler malgré tout ce que je leur avais fait subir.
L’un de mes geôliers s’avança vers moi et se planta dans la lumière. Aucun doute à présent, il s’agissait bien d’un repère de truffions.
« Espèce de pourriture ! Pourquoi le lieutenant-colonel Raines t’a laissé en vie ?! Tu mérites de crever pour tout ce que tu as fait ! »
Il tremblait de rage en me fixant, j’avais dû surement défoncer l’un de ses camarades sur l'Amerzone. Mais il avait soulevé un point intriguant, pourquoi étais-je encore de ce monde ?
Le soldat s’approcha encore plus près de moi et me décolla un coup de pied dans la tronche. En temps normal, il aurait déjà sa jambe plantée dans son cul, mais dans mon état je n’étais bon qu’à ramasser sans pouvoir donner. Il avait mis du cœur à l’ouvrage pour le coup ce salaud, ma mâchoire me relançait de plus belle.
« Humpff »
Je crachais dans sa direction un glaviot de sang, je n’étais plus à ça près dorénavant. Alors qu’il s’apprêtait à passer ses nerfs sur moi, la porte s’ouvrit avec fracas, le stoppant net dans son élan.
« CAPORAL ! REPRENEZ-VOUS ! »
« Co.. Commandant THEMIS ! Mes respects ! Euh, je suis désolé.. »
« Je n’ai que faire de vos excuses ! Sortez immédiatement caporal, je pense que l’air frais vous fera le plus grand bien. »
« À vos ordres mon commandant ! »
Le soldat quitta la pièce en me lançant un regard rempli de haine et de tristesse. Mon attention se tourna vers cette femme, je ne la connaissais que trop bien. C’était elle qui m’avait foutu une dérouillée dans le QG de South Blue. Elle avait fait le déplacement pour me voir ? Intéressant.
« Il me tardait de te revoir Jack Skellington, j’étais pour le moins contrarié suite à ton départ précipité la dernière fois. »
*J’aurais préféré que ce soit dans d’autres circonstances, je ne me souvenais pas que tu étais aussi belle… *
« … »
« Tu as fait beaucoup parler de toi récemment, peux être trop d’ailleurs, ce qui explique pourquoi tu te trouves devant moi à cet instant présent. Ce ne sont pas les têtes brulées qu’ils manquent sur South Blue, mais toi pour le coup tu as fait fort ! Je n’ai pas eu encore les rapports détaillés de l'Amerzone, mais tu as réussi à tenir tête au Lieutenant-Colonel Raines ainsi qu’au Commandant Seikyuu ? Où tu es devenu encore plus fort depuis notre dernière rencontre ou bien la réputation de ces deux officiers est usurpée. »
Je continuais à la fixer droit dans les yeux, je ne pouvais m’empêcher de la trouver horriblement attirante. Elle était belle, mais plus encore, elle avait ce petit truc dans son regard. Elle avait envie de me tuer et ça, il n’en fallait pas plus pour me faire chavirer.
« Tu ne dis rien ?! Dans mes souvenirs tu étais bien plus loquace que ça… mais rassure-toi, de bien plus forts que toi ont craqués entre ces murs. »
*Peut être si tes amis ne m’avaient pas défoncer la mâchoire je pourrais te répondre grognasse !*
J’essayais toutefois de bredouiller quelques mots, quasiment inaudibles. J’avais le plus grand mal à articuler, mais je tenais toute de même à lui faire part de quelque chose :
« Cela te dirait qu’on s’envoie en l’air après un bon gueuleton ?! »
« Qu’est-ce que tu racontes ? Parle plus fort ! »
« Cela te dirait qu’on s’envoie en l’air après un bon gueuleton ?! »
Elle se rapprocha de moi a quelques centimètres. Sa proximité mit en alertes les autres soldats, craignant surement que je lui fasse un mauvais coup.
« Cela te dirait qu’on s’envoie en l’air après un bon gueuleton ?! »
Elle se releva et afficha un rictus malicieux que je lui rendis bien évidemment. Puis d’un claquement de doigts, elle m’envoya un énorme coup de pied dans le ventre, si fort qu’il me fit cracher mes tripes.
*Sacré caractère ! Pourtant ma proposition était tout à fait honnête et sincère...*
Je parvenais à relever la tête dans sa direction en m’efforçant de sourire de nouveau, même si son coup de pied m’avait à moitié tué. Sourire qu’elle me retourna au bout de quelques instants. Le courant passait parfaitement bien entre nous je trouvais.
« Monsieur Skellington n’a pas encore perdu son sens de l’humour de ce que je vois, cela ne tardera pas j’en ai bien peur. Car la suite du programme risque d’être moins tendre. Nous allons devoir nous quitter prochainement, en effet, tu vas embarquer sur un convoi pénitentiaire en direction de Mile Hight Purgatory. À partir de là, peu probable que nos chemins se croisent de nouveau. »
Cette annonce me fit l’effet d’un coup de massue. Comme n’importe quel pirate, ee connaissais la sinistre réputation de cet endroit. Je ne comptais plus les ragots échangés entre poivrots sur Rokade à ce propos. C’était un aller simple, jamais personne n’était revenu vivant de ce trou. Pourtant, de grosses pointures de la piraterie croupissaient là-bas depuis des décennies. J’avais peut-être poussé le bouchon un peu trop loin.
« Je crois que je n’ai pas besoin de te filer la brochure touristique, vue comment tu t’es décomposé immédiatement en entendant le lieu de ta prochaine destination. Et encore plus regrettable pour quelqu’un comme toi, tu ne seras pas la vedette à bord, car le Sous-Amiral Sierra à réussit à capturer Hannibal le Rouge, le plus gros poisson de South Blue à l’heure actuelle. Désolé pour toi, c’est une sale journée, je me doute. »
J’apprenais donc que ce colosse s’était fait lui aussi cueillir par la Marine. J’avais eu l’occasion de le croiser une seule fois, sur Rokade. C’était un terrible bestiau, même pour un gaillard comme moi.
J’espérais, toutefois, qu’il avait réussi à donner un minimum de fil à retordre à la Marine. Toutefois, après avoir tâté la puissance d’un lieutenant-colonel, je n’osais imaginer celle d’un Sous-Amiral,
Je tournais la tête en direction de mes entraves, saisissant la chaine d’acier dans ma main pour tester brièvement sa résistance.
« N’y pense même pas, même si par miracle tu parvenais à te défaire de tes liens. Tu es dans les geôles du QG du South Blue. Cette fois-ci personne pour venir te secourir. D’autant plus que le grand patron souhaite voir à quoi tu ressembles. »
*Le grand patron ? C’est quoi ça encore*
« … »
J’entendis les soldats se mettre au garde-à-vous dans le couloir, la porte s’ouvrit de nouveau et un homme entra dans la pièce. Il possédait de longues cornes sur la tête et avait un masque lui recourant l’intégralité de ses yeux. Themis se mit à son tour au garde à vous. Comme quoi elle savait obéir !
« Amiral ! Voici le pirate Jack Skellington, c’est grâce à l’action conjointe du Lieutenant-Colonel Raines et du Commandant Seikyuu que nous avons réussi à le mettre hors d’état de nuire. Toutefois nous avons subi une fois encore de lourdes pertes, mais la mission était d’une importance capitale. »
« Repos Commandant, j’ai eu vent en effet de ce trafic d’esclaves à grande échelle… Décidément ils ne reculent devant rien de nos jours… Sombre époque. Prévenez le Lieutenant-Colonel Raines et le Commandant Seikyuu que je désire les féliciter en personne. Je fais de la chasse aux esclavagistes ma priorité absolue. Encore plus que la capture de ce rookie de bas étage, c’est l’arrestation de ce Lord Burritos la véritable réussite. C’est un énorme coup de massue pour le trafic, toute la chaine est en train de s’effondrer maintenant que nous avons réussi à couper la tête. »
Malgré ses yeux bandés, j’étais convaincu qu’il me fixer du regard et ce n’était pas un hasard. Il n’était peut-être pas si aveugle que cela. En tout cas cet individu me mettait mal à l’aise, il se dégageait de lui une puissance hors du commun et une assurance absolue. J’avais le sentiment de n’être qu’un insecte à ses yeux, ne valant même pas la peine qu’on prenne le temps de l’écraser.
« Enfin c’est tout de même une bonne chose que ce pirate soit définitivement hors d’état de nuire. Même si la majeure partie se révèle être finalement que de vulgaires criminels sans envergures, il arrive parfois que dans cette fosse à purin qu’est la piraterie, des éléments se détachent du lot et deviennent de véritables menaces. Il ne faut jamais leur laisser le temps de grandir ! Jamais ! Quant à toi, Skellington, ta petite carrière est bel et bien terminée. Ton nom tombera bien assez vite dans l’oubli. Bon, sur ce, je dois rendre compte des derniers évènements à l’État major. La piraterie de South blue à subit un sacré revers aujourd’hui, félicitations à tous et n’oublions pas ceux qui sont tombés pour que tout cela puisse se faire. »
Le Sous-Amiral quitta la pièce avec son escorte, il ne portait aucun stigmate apparent d’un quelconque affrontement. Cela en disait long sur sa puissance réelle..
« Je dois aussi retourner à mes occupations, bonne chance pour ta nouvelle carrière de taulard Skellington. Tu auras maintenant tout le loisir de pouvoir réfléchir au sens de la vie ! Quant à vous, gardez constamment l’œil sur lui, je sais de quoi il est capable, il ne faut surtout pas lui laisser la moindre opportunité. »
J’avais la désagréable sensation d’avoir une armée de tambours qui battaient la chamade à l’intérieur de ma tête, me provoquant une terrible migraine. Si j’avais bel et bien claqué, je devrais être forcément en enfer en train de rôtir avec une broche dans le cul pour l’ensemble de mon œuvre. Pourtant je ne sentais nulle broche me ressortir du gosier.
Ma première pensée fut celle de savoir si j’avais le même gout qu’un cochon grillé, car de tous les mets que j’avais eu l’occasion de gouter durant ma courte existence, aucun n’arrivait à la cheville du porc à la braise.
Toujours plonger dans l’obscurité totale, je commençais à ressentir de vives douleurs qui apparaissaient subitement à divers endroits de mon corps. J’avais l’impression d’être en feu, pas une seule partie de mon corps n’y échappait. Pas de doute, j’étais bien en enfer en train de cuire…
Soudain, mon attention fut attirée par des voix qui me paraissaient venir de très loin. À peine audible, je ne parvenais pas à distinguer quoique ce soit des échanges. Mais au fur et à mesure les voix se rapprochaient de moi, toutefois, il m’était toujours impossible de pouvoir comprendre quoique ce soit.
Fatigué d’essayer de pouvoir déchiffrer les discussions, je lâchais finalement l’affaire. En plus d’avoir un corps en pleine ébullition, j’avais un arrière-gout de sang dans ma bouche qui me filait la gerbe. D’ailleurs cela faisait combien de temps que je n’avais pas bouffé ? Mon estomac devait être bien vide. J’espère qu’ils ont de bonnes tavernes dans le coin, car j’ai faim !
Ne pouvant rester éternellement dans cette situation, je me décidais, au prix d’un effort considérable, d’entrouvrir les yeux. Je me rendis compte que finalement je n’étais peut être pas si mort que ça.
Je me trouvais à première vue dans une pièce plongée en partie dans l’obscurité, une petite fenêtre à ma droite venait apporter suffisamment de lumière pour voir a quelques mètres devant moi. En face se tenaient plusieurs silhouettes en pleine discussion. Ma première idée fût d’essayer de bouger pour aller à leur rencontre, mais lorsque je tendis mon bras pour tenter de me relever, je découvris avec stupeur qu’une chaine relier mon poignet au mur. Il en allait évidemment de même pour l’autre côté j’étais donc assis le cul sur le sol enchainé à un mur. Ainsi donc la Marine avait décidé de me laisser en vie et de faire de moi un captif. Surement pour m’exposer comme un vulgaire trophée de chasse.
« Prévenez la Commandante d’Elite Themis que le prisonnier vient de reprendre ses esprits. »
J’essayais de prononcer quelques mots, mais ma mâchoire me faisait un tel mal de chien que j’étais impossible d’articuler quoi que ce soit.
*Fait chier, me voilà dans de beaux draps maintenant que je suis aux mains de la Marine.*
Le nom de Themis, ne m’étais pas inconnu, c’était qui déjà lui ? J’avais croisé tellement de soldats récemment que j’avais totalement perdu le fil. il faut dire qu’entre les grades, les divisions et j’en passe, c’est un véritable bourbier leur institution.
De toute façon, je n’allais pas tarder à le savoir, en attendant je continuais à scruter les environs à la recherche d’une potentielle faille dans leurs défenses pouvant me permettre de me barrer d’ici. Malheureusement, au vu de mes entraves et de mes blessures, ce n’était peut-être pas le moment opportun pour faire une dinguerie.
Je remarquais que mon corps était à quelques exceptions près, entièrement recouvert de bandages. Surprenant de leur part, ils avaient pris le temps de me rafistoler malgré tout ce que je leur avais fait subir.
L’un de mes geôliers s’avança vers moi et se planta dans la lumière. Aucun doute à présent, il s’agissait bien d’un repère de truffions.
« Espèce de pourriture ! Pourquoi le lieutenant-colonel Raines t’a laissé en vie ?! Tu mérites de crever pour tout ce que tu as fait ! »
Il tremblait de rage en me fixant, j’avais dû surement défoncer l’un de ses camarades sur l'Amerzone. Mais il avait soulevé un point intriguant, pourquoi étais-je encore de ce monde ?
Le soldat s’approcha encore plus près de moi et me décolla un coup de pied dans la tronche. En temps normal, il aurait déjà sa jambe plantée dans son cul, mais dans mon état je n’étais bon qu’à ramasser sans pouvoir donner. Il avait mis du cœur à l’ouvrage pour le coup ce salaud, ma mâchoire me relançait de plus belle.
« Humpff »
Je crachais dans sa direction un glaviot de sang, je n’étais plus à ça près dorénavant. Alors qu’il s’apprêtait à passer ses nerfs sur moi, la porte s’ouvrit avec fracas, le stoppant net dans son élan.
« CAPORAL ! REPRENEZ-VOUS ! »
« Co.. Commandant THEMIS ! Mes respects ! Euh, je suis désolé.. »
« Je n’ai que faire de vos excuses ! Sortez immédiatement caporal, je pense que l’air frais vous fera le plus grand bien. »
« À vos ordres mon commandant ! »
Le soldat quitta la pièce en me lançant un regard rempli de haine et de tristesse. Mon attention se tourna vers cette femme, je ne la connaissais que trop bien. C’était elle qui m’avait foutu une dérouillée dans le QG de South Blue. Elle avait fait le déplacement pour me voir ? Intéressant.
« Il me tardait de te revoir Jack Skellington, j’étais pour le moins contrarié suite à ton départ précipité la dernière fois. »
*J’aurais préféré que ce soit dans d’autres circonstances, je ne me souvenais pas que tu étais aussi belle… *
« … »
« Tu as fait beaucoup parler de toi récemment, peux être trop d’ailleurs, ce qui explique pourquoi tu te trouves devant moi à cet instant présent. Ce ne sont pas les têtes brulées qu’ils manquent sur South Blue, mais toi pour le coup tu as fait fort ! Je n’ai pas eu encore les rapports détaillés de l'Amerzone, mais tu as réussi à tenir tête au Lieutenant-Colonel Raines ainsi qu’au Commandant Seikyuu ? Où tu es devenu encore plus fort depuis notre dernière rencontre ou bien la réputation de ces deux officiers est usurpée. »
Je continuais à la fixer droit dans les yeux, je ne pouvais m’empêcher de la trouver horriblement attirante. Elle était belle, mais plus encore, elle avait ce petit truc dans son regard. Elle avait envie de me tuer et ça, il n’en fallait pas plus pour me faire chavirer.
« Tu ne dis rien ?! Dans mes souvenirs tu étais bien plus loquace que ça… mais rassure-toi, de bien plus forts que toi ont craqués entre ces murs. »
*Peut être si tes amis ne m’avaient pas défoncer la mâchoire je pourrais te répondre grognasse !*
J’essayais toutefois de bredouiller quelques mots, quasiment inaudibles. J’avais le plus grand mal à articuler, mais je tenais toute de même à lui faire part de quelque chose :
« Cela te dirait qu’on s’envoie en l’air après un bon gueuleton ?! »
« Qu’est-ce que tu racontes ? Parle plus fort ! »
« Cela te dirait qu’on s’envoie en l’air après un bon gueuleton ?! »
Elle se rapprocha de moi a quelques centimètres. Sa proximité mit en alertes les autres soldats, craignant surement que je lui fasse un mauvais coup.
« Cela te dirait qu’on s’envoie en l’air après un bon gueuleton ?! »
Elle se releva et afficha un rictus malicieux que je lui rendis bien évidemment. Puis d’un claquement de doigts, elle m’envoya un énorme coup de pied dans le ventre, si fort qu’il me fit cracher mes tripes.
*Sacré caractère ! Pourtant ma proposition était tout à fait honnête et sincère...*
Je parvenais à relever la tête dans sa direction en m’efforçant de sourire de nouveau, même si son coup de pied m’avait à moitié tué. Sourire qu’elle me retourna au bout de quelques instants. Le courant passait parfaitement bien entre nous je trouvais.
« Monsieur Skellington n’a pas encore perdu son sens de l’humour de ce que je vois, cela ne tardera pas j’en ai bien peur. Car la suite du programme risque d’être moins tendre. Nous allons devoir nous quitter prochainement, en effet, tu vas embarquer sur un convoi pénitentiaire en direction de Mile Hight Purgatory. À partir de là, peu probable que nos chemins se croisent de nouveau. »
Cette annonce me fit l’effet d’un coup de massue. Comme n’importe quel pirate, ee connaissais la sinistre réputation de cet endroit. Je ne comptais plus les ragots échangés entre poivrots sur Rokade à ce propos. C’était un aller simple, jamais personne n’était revenu vivant de ce trou. Pourtant, de grosses pointures de la piraterie croupissaient là-bas depuis des décennies. J’avais peut-être poussé le bouchon un peu trop loin.
« Je crois que je n’ai pas besoin de te filer la brochure touristique, vue comment tu t’es décomposé immédiatement en entendant le lieu de ta prochaine destination. Et encore plus regrettable pour quelqu’un comme toi, tu ne seras pas la vedette à bord, car le Sous-Amiral Sierra à réussit à capturer Hannibal le Rouge, le plus gros poisson de South Blue à l’heure actuelle. Désolé pour toi, c’est une sale journée, je me doute. »
J’apprenais donc que ce colosse s’était fait lui aussi cueillir par la Marine. J’avais eu l’occasion de le croiser une seule fois, sur Rokade. C’était un terrible bestiau, même pour un gaillard comme moi.
J’espérais, toutefois, qu’il avait réussi à donner un minimum de fil à retordre à la Marine. Toutefois, après avoir tâté la puissance d’un lieutenant-colonel, je n’osais imaginer celle d’un Sous-Amiral,
Je tournais la tête en direction de mes entraves, saisissant la chaine d’acier dans ma main pour tester brièvement sa résistance.
« N’y pense même pas, même si par miracle tu parvenais à te défaire de tes liens. Tu es dans les geôles du QG du South Blue. Cette fois-ci personne pour venir te secourir. D’autant plus que le grand patron souhaite voir à quoi tu ressembles. »
*Le grand patron ? C’est quoi ça encore*
« … »
J’entendis les soldats se mettre au garde-à-vous dans le couloir, la porte s’ouvrit de nouveau et un homme entra dans la pièce. Il possédait de longues cornes sur la tête et avait un masque lui recourant l’intégralité de ses yeux. Themis se mit à son tour au garde à vous. Comme quoi elle savait obéir !
« Amiral ! Voici le pirate Jack Skellington, c’est grâce à l’action conjointe du Lieutenant-Colonel Raines et du Commandant Seikyuu que nous avons réussi à le mettre hors d’état de nuire. Toutefois nous avons subi une fois encore de lourdes pertes, mais la mission était d’une importance capitale. »
« Repos Commandant, j’ai eu vent en effet de ce trafic d’esclaves à grande échelle… Décidément ils ne reculent devant rien de nos jours… Sombre époque. Prévenez le Lieutenant-Colonel Raines et le Commandant Seikyuu que je désire les féliciter en personne. Je fais de la chasse aux esclavagistes ma priorité absolue. Encore plus que la capture de ce rookie de bas étage, c’est l’arrestation de ce Lord Burritos la véritable réussite. C’est un énorme coup de massue pour le trafic, toute la chaine est en train de s’effondrer maintenant que nous avons réussi à couper la tête. »
Malgré ses yeux bandés, j’étais convaincu qu’il me fixer du regard et ce n’était pas un hasard. Il n’était peut-être pas si aveugle que cela. En tout cas cet individu me mettait mal à l’aise, il se dégageait de lui une puissance hors du commun et une assurance absolue. J’avais le sentiment de n’être qu’un insecte à ses yeux, ne valant même pas la peine qu’on prenne le temps de l’écraser.
« Enfin c’est tout de même une bonne chose que ce pirate soit définitivement hors d’état de nuire. Même si la majeure partie se révèle être finalement que de vulgaires criminels sans envergures, il arrive parfois que dans cette fosse à purin qu’est la piraterie, des éléments se détachent du lot et deviennent de véritables menaces. Il ne faut jamais leur laisser le temps de grandir ! Jamais ! Quant à toi, Skellington, ta petite carrière est bel et bien terminée. Ton nom tombera bien assez vite dans l’oubli. Bon, sur ce, je dois rendre compte des derniers évènements à l’État major. La piraterie de South blue à subit un sacré revers aujourd’hui, félicitations à tous et n’oublions pas ceux qui sont tombés pour que tout cela puisse se faire. »
Le Sous-Amiral quitta la pièce avec son escorte, il ne portait aucun stigmate apparent d’un quelconque affrontement. Cela en disait long sur sa puissance réelle..
« Je dois aussi retourner à mes occupations, bonne chance pour ta nouvelle carrière de taulard Skellington. Tu auras maintenant tout le loisir de pouvoir réfléchir au sens de la vie ! Quant à vous, gardez constamment l’œil sur lui, je sais de quoi il est capable, il ne faut surtout pas lui laisser la moindre opportunité. »
Elle me fit un petit clin d'oeil et quitta la pièce me laissant en tête à tête avec moi même.
*Je pense que je suis entrain de tomber amoureux ...*
*Je pense que je suis entrain de tomber amoureux ...*