La boule d’énergie grossit dans la bouche de Barbaric, la lumière bleue est plus grande que celles précédemment tirées. C’est l’attaque la plus puissante du mastodonte, et c’est à Hunter de tester sa puissance. Le pirate pousse un cri strident, Hunter a les bras croisés, il est prêt à recevoir l’attaque à défaut de pouvoir s’enfuir. La vague sonore est deux fois plus grande que les précédentes, celles qui ont détruit une falaise, à côté de la petite dernière, elles font pâle figure. L’attaque percute violemment Hunter, le chasseur est emporté par l’énergie. Celle-ci n’est pas brûlante, elle ne provoque pas non plus d’explosion, mais elle a l’effet d’un violent coup contondant. Le chasseur traverse la forêt, alors qu’il est repoussé par le faisceau d’énergie. Avec son corps, il crée un nouveau chemin en percutant les arbres derrière lui. Il doit bien traverser un bon kilomètre avant que l’attaque ne disparaisse, Hunter est laissé pour mort près d’une rivière. De son côté, Barbaric halète comme pas possible.
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Je crois que je l’ai tué, ça lui apprendra à me défier !Le pirate regarde autour de lui, puis il repère le corps de l’ange déchu. La montagne s’approche de lui, et il crache des bouts de dents qui sont restés accrochées. Une fois devant le corps, il se baisse pour le récupérer. Il le prend dans sa main géante.
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Pauvre Papaya, regarde dans quel état ils t’ont mis, toi qui étais un fier et courageux guerrier, tu n’es plus qu’un tas de chair brûlé.Il regarde vers la côte nord de l’île, là où tout le monde a débarqué.
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Rufus, tu dois être mort. Si ce n’est pas le cas, et que tu as décidé de t’enfuir ou de nous doubler pour partir à la recherche du trésor, je te tuerai quand nos chemins se recroiseront.Barbaric presse soudainement sa main droite, le corps de Papaya est broyé.
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Mon trésor… mon trésor… mon trésor… je veux mon trésor !Le géant semble avoir perdu toute objectivité, il ne pense plus qu’à retrouver le trésor du capitaine Woonan. Il déambule sans réelle destination, il est encore sonné par l’impact qu’il a reçu, mais son attaque n’a fait qu’aggraver son état. Pour mobiliser autant de puissance et de la concentrer en un seul point, cela demande énormément d’énergie, chose que Barbaric n’avait presque plus. Alors que le géant s’éloigne du champ de bataille, les gars du Baroque Works l’observent, et une fois partie, les chasseurs sortent de leur cachette. Deux hommes soutiennent Mono Cerotis, leur meneur ordonne aux gars de le déposer, car ce sera une gêne pour le voyage.
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Nous avons racheté notre dette envers cet homme, laissez-le ici, si nous l’emmenons, ce ne sera qu’un boulet.L’un des deux gars qui le portent n’est pas en accord avec les ordres.
— Je refuse, nous aurions plus de chance si nous l’emmenions avec nous, vous avez vu ce qu’il est capable de faire. Je suis sûr qu’il est du même niveau que William, ce serait débile de nous priver d’un tel combattant.
Le meneur soupire, il plaque sa paume sur son visage.
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Ce n’est pas une bonne idée, imaginez qu’il se réveille et qu’il veut retourner provoquer ce monstre, que fera-t-on ?Le groupe se met à réfléchir, ils se concertent tout en se criant dessus. Le chef s’assit par terre, il a l’air déprimé.
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Il faut se rendre à l’évidence, nous n’avons pas la force pour le combattre, nous sommes inutiles. Qu’est-ce que nous faisons ici, c’était idiot de tout miser sur William. Nous allons rentrer, nous avons un primé, c’est suffisant. Ce serait irresponsable de sacrifier notre vie pour l’appât du gain, autant partir tant qu’il est temps.Les chasseurs sont d’accord, ils se mettent en route, et ils prennent Mono Cerotis avec eux. Ce dernier ouvre les yeux, puis il regarde autour de lui. Il constate que deux types le soutiennent, ce qui lui fait bizarre.
— Où suis-je, qui êtes-vous ?
Le chef regarde Cerotis.
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Nous sommes sur Gold island, et tu as devant toi les futurs « Bronze » du Baroque Works !—
Aie, ma tête. Je me souviens, où est le géant, et qu’est-il advenu de mon ami ?!—
Calme-toi, tu ne peux rien faire, ton ami est mort à l’heure qu’il est, il a été touché par la vague bleue du géant. Le monstre est parti, il a sûrement dû trouver le trésor. Nous partons de l’île, et si tu n’es pas demeuré, tu sauras que c’est la meilleure chose à faire, viens avec nous.En entendant ces mots, Cerotis se redresse. Il tient debout, tout en serrant les poings.
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Hunter, mort ? Vous ne le connaissez pas, ce type à la ténacité du cafard et l’entêtement du Buffle ! Puis, quand bien même, ce n’est pas une raison pour laisser l’autre enflure courir les rues ! —
Tu ne peux rien faire, pauvre idiot ! Si tu y retournes, tu vas mourir ! C’est ça que tu veux, mourir pour rien ?!—
La ferme, ce n’est pas à toi de décider de ma vie, et encore moins de ma mort ! Je préfère mourir debout que de vivre à genoux, l’honneur, c’est une chose qu’on ne vous apprend pas au Baroque Works ?!Les paroles du Mono sont dures et injustes, mais cela suffit à faire douter les chasseurs, sauf le meneur.
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Puis, faite comme vous voulez, je retourne combattre ! Dites-moi, vous savez où est parti mon ami ?—
Tu vois cet énorme trou dans la forêt, c’est l’attaque du monstre qui a emporté ton ami qui a creusé ce trou. Si tu remontes ce chemin, tu pourras sans doute retrouver son corps.Le Mono remercie les chasseurs, tout en se dirigeant vers le raccourci. Cerotis remonte le chemin, et après quelques minutes de marche, il arrive à la fin du passage.
— Mais, il n’y a personne… Hum, c’est du sang ?
Une flaque de sang souille les hautes herbes, Cerotis décide de remonter la piste du sang, il y a plusieurs gouttes de sang un peu partout. Cero remonte très facilement la piste, même un débutant en serait capable. Il arrive dans une clairière, et ce qu’il voit l’étonne.
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Hahaha, Hunter, yeah !Son ami est face à face avec le géant, ce dernier tremble de peur.
— Non, ce n’est pas possible, comment peux-tu être encore en vie ?! Je sais, tu n’es pas humain, c’est la seule explication !
Le mastodonte n'en revient pas.
— Je suis revenu du monde des morts pour prendre ta vie. Mais ne te méprends pas, ce n’est pas encore mon heure, mais la tienne !
Barbaric grimace devant un « Bonebreaker » suffisant et confiant, celui-ci est autant amoché que son ennemi, mais il fait semblant que tout va bien. Hunter brandit sa lance, puis il pointe son extrémité en direction de la gorge du géant. En voyant cela, la montagne recule.
—
Je vais prendre ta tête, et tu ne pourras rien y faire !Le monstre s’énerve, il charge son coup de poing.
— Je vais te réduire en miettes !
L'ambiance est électrique.
— Tu es sûr de vouloir sacrifier le dernier poing qu’il te reste ? Comme tu veux, mais je t’aurai prévenu !
La montagne de muscles donne tout ce qu’il a dans ce coup, mais Hunter en profite pour envoyer un coup de poing du droit en utilisant un Jet-dial. Le coup de poing boosté par une pression d’air percute les immenses phalanges du criminel, mais le coup du chasseur est tellement puissant qu’il brise les os de la main de l’ennemi, en plus de le repousser. La montagne de muscles hurle, elle a mal. La voilà privée de ses deux poings, l’un étant brisé, et l’autre collé à son biceps droit.
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Cerotis, ferme les yeux !!!—
Oh, d’accord !!!Hunter use de son Flash-dial pour aveugler la zone, le géant ne voit plus rien. Il gesticule dans tous les sens, il donne des coups de pied au hasard, tout en hurlant.
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Gaspiller ton énergie ne sert à rien, tu ne peux rien faire, alors accepte ta défaite !Hunter saute sur le géant, mais celui-ci envoie un coup de pied vers le chasseur, ce dernier crache du sang. Pendant que Hunter valdingue dans les airs, il donne un coup de lance détonante. La lame s’étire jusqu’à perforer la gorge du mastodonte, il n’a rien vu venir. Hunter percute un arbre qui stoppe sa lancée, il retombe violemment devant le tronc. Cerotis ouvre les yeux, il est tétanisé devant un tel spectacle. Il est face à un géant pissant le sang, ce dernier tente de freiner la perte de liquide en bouchant la plaie, mais ça ne sert à rien. Le monstre s’écroule au sol, il agonise.
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Ce n’est pas possible, ce n’est pas possible… Pas par lui, mais qu’est-ce qu’il nous veut à la fin ?!La tête de Barbaric frappe le sol, le géant est mort. Cerotis souffle de soulagement.
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Ouah, il m’a fait peur le con ! Merde, Hunter !Cerotis retourne Hunter sur le dos, puis il l’adosse contre le tronc de l’arbre.
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Hunter, ça va ?Le chasseur a le souffle court.
— Ça va, il a dû me casser trois côtes, mais ça va. Prends ma lance, et fini le travail, coupe-lui la tête. Nous ne ramènerons que la tête, le corps est inutile.
Cerotis n’est pas non plus en pleine forme, il a récupéré, mais il est quand même affaibli.
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D’accord, mais ce n’est pas avec notre barque, nous pourrons transporter ce truc.—
Vous pouvez utilisé notre navire, c’est la moindre des choses pour avoir débarrassé East Blue de ces monstres. Les gars, prenez en charge le blessé, et conduisez-le jusqu’au navire ! Je m’occupe de ramasser les restes de l’ange, l’homme-poisson est déjà sur notre navire. Cerotis, nous n’avons peut-être pas le niveau pour vaincre ce genre de personnage, mais nous refusons de rester inutile un instant de plus !Le chef du groupe a appris une leçon importante aujourd’hui, il ne doit pas compter sur les autres, et il ne doit surtout pas s’approprier une gloire qui n’est pas la sienne. Une fois la tête du monstre sciée, Cerotis la transporte à bout de bras avec l’aide du meneur. Une fois arrivée sur le navire, la tête est déposée sur le pont, suivi du corps de Papaya. Les chasseurs lèvent les voiles et direction la base de la marine la plus proche.
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Finalement, tout le monde a été d’une aide précieuse. Sans votre aide, nous aurions fini par mourir d’épuisement sur Gold Island. Je vous remercie. Mais, vous n’étiez pas intéressé par la prime ?Le meneur regarde le corps de William qui est allongé à côté du gouvernail.
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Nous n’avons pas mérité la prime de Rufus, c’est à William qu’elle devrait revenir, mais il a succombé durant l’affrontement. Mais ne vous inquiétez pas pour nous, nous sommes des chasseurs, nous mangeons ce que nous chassons, il est donc hors de question de s’approprier les honneurs qui ne sont pas les nôtres. Voilà pourquoi nous vous offrons la prime de Rufus, si vous êtes reconnaissant envers nous, sachez que nous le sommes deux fois plus envers vous. Puis, nous n’aimons pas avoir une dette, en vous donnant Rufus, nous mettons les compteurs à zéro, est-ce bien clair ?Mono rigole.
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C’est compris, pas la peine de s’énerver. C’est dommage, j’aurais aimé découvrir ce trésor, mais ce n’est qu’une légende, Barbaric devait être désespéré ou bien trop cupide pour s’en rendre compte. Même ce radin de Hunter n’a pas insisté, c’est pour dire la complexité du machin.Les chasseurs de primes éclatent de rire, pendant que Hunter bougonne dans la cabine qui leur sert d’infirmerie.
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Raaaah, taisez-vous, bande d’imbéciles !Malgré les premiers soins qu’il a reçus, il doit passer par la case hôpital avant de pouvoir reprendre la traque.