Tequila Wolf, Bloc 46 du bagne.
Quelques jours avant de passer Reverse Mountain.
Quelques jours avant de passer Reverse Mountain.
- Allez Henry, t’as d’la visite.
Le bruit assourdissant de l’ouverture de sa cellule me file une migraine pas possible à l’instant où cette dernière retentie. Et dès que je le vois, un second mal de crâne vient me ruiner ma santé mentale. Henry, l’un des fils de pute ayant massacré ma pauvre sœur alors qu’on était que des gosses à l’époque. Je me demande encore quel genre de personne peut bien s’autoriser à tuer de sang-froid une gamine sans défense et qui plus est, orpheline à la rue, sans le moindre sou. Son sourire suffisant apparaissant à la lumière de la seule embrasure de sa cellule me rend de plus en plus fou ; nourrissant à chaque instant mes pulsions meurtrières. J’ai encore dans le creux de mes narines l’odeur miraculeusement bonne de ces pirates tués il y a quelques jours sur Amerzone. Mais plus les jours passent et plus mon sens de la justice évolue. Aujourd’hui, peu importe la personne que j’envoie dans l’autre monde, j’apprécie lorsqu’elle n’est qu’une raclure sans le moindre fond. Pirate ou non. Seule la vengeance pour les opprimés est importante.
Dépité cependant de me retrouver au cœur de ces camps de malheur, je me sens envahit d’une certaine bonté envers le maraud puisque le but de ma visite d’aujourd’hui est un peu spécial. L’heure du voyage à sonner.
- Oh mais c’est mon bon commandant … Hihihi
- Ta gueule.
Rien que de le supporter quelques minutes en face à face me fait tirer une sale tête. Une grimace à la limite du dégoût. Et si j’étais l’un de ces épéistes à toujours astiquer le manche de mon arme à ma ceinture, sa tête roulerait depuis belle lurette sur ce sol crasseux sur lequel il passe ses nuits.
Sans dire le moindre mot, d’un regard méprisant je l’observe. Le souci, c’est que plus je le regarde et plus mon envie de vomir est grande. Oui, je préférerais cracher mes tripes devant lui que de céder à mes pulsions animales. Toute la prison en pâtirait et ça ne fera qu’aggraver ma réputation d’impétueux au sein de la marine. Heureusement que nos rangs ont été fournis de Sakazuki et autre Toji pour imager la violence que l’on peut ressentir face à ce genre d’être inférieur. Non pas que j’idolâtre la doctrine des célestes à mépriser le monde entier mais pour ce genre de mec, je serais prêt à leur pardonner leur comportement outrancier.
Peut-être.
Le surplombant, j’observe les chaines présentes à ses chevilles et à ses poignets lui ayant marqués la peau à force de frotter son épiderme à longueur de journée, en plus de ses habits de bagnards noir de crasse.
- Bah alors Henry, on a encore été un vilain garçon ? Les gardiens n’ont pas voulu que t’aille prendre une douche ? Je balance ça avec un certain plaisir non dissimulé, ce qui a tendance à l’énervé. Quel bonheur.
- Ouaip’. Monsieur n’a pas voulu bouger son cul cette semaine pour aller au chantier, il a fait un gros caca boudin en faisant tout pour rester à l’intérieur et n’pas aller se geler les couilles dehors. Du coup, une semaine enfermée là-dedans sans voir la lumière du jour. Comme on dit ici …
- Pas de douche, pas de bouffe. Ouais je commence à connaître vos dictons par ici.
Ça fait sourire le gardien prenant conscience qu’à chacune de mes visites, j’écoutais toutes ses histoires à dormir debout. Même si elles sont ennuyeuses à mourir. Un regard complice pour lui confirmer sa pensée et je me retourne à nouveau vers ce qui m’intéresse dans cet enfer.
- C’est ton jour de chance Henry, tu vas sortir prendre l’air aujourd’hui.
- Te fout pas d’ma gueule sale connard. Tu m’as dit ça la dernière fois c’était pour aller m’foutre à poil contre un mur en pleine tempête de neige et m’arroser d’eau froide. Sale taré !
- Oh c’est moi le taré ? Je ne savais pas que le meurtre d’enfant était devenu légal. Toutes mes excuses.
Ironie, regard noir. Toujours l'envie de l'égorger.
- Je t’égorgerais bien ici sale chien mais tu dois me conduire jusqu’à lui … Je devrais garder mes pensées pour moi parfois. J’ai eu ma supérieure en communication il y a quelques jours. J’ai massacré toute une bande de pirate qui trafiquait des êtres humains. Tu sais l’genre de truc que vous aimez bien faire vous autres.
- Tss, parle pour eux.
- Pas toi ?
- Jamais. J’suis qu’un voleur moi. J’ai jamais fait ce genre de truc tordu. J’ai toujours détesté ça ..
- Attend mais .. Merde t’es un de ces révolutionnaires en fait ?! Excuse-moi je me suis trompé de personne !
- Rigole pauvre con.
Quel état d’âme.
- Bravo à toi quand même. Moi aussi je suis contre l’esclavagisme. C’est bien, t’es pas totalement un connard fini en fin de compte. On va peut-être pouvoir s’entendre et coopérer.
- Coopérer ? J’t’ai déjà tout dit l’autre fois, tu veux quoi d’autre hein !!?
Je le veux lui.
- On va aller chasser ton capitaine, celui qui d’après toi tue les jeunes filles pauvres. Tu m’as dit que vous étiez allé sur Grand Line. La cinquième voie c’est ça ?
- QUOI !? Non mais moi j’viens pas avec toi hein ! T’es fou ou quoi, il va m’arracher les yeux pour les filets aux chiens tout en me laissant en vie pour se servir de moi comme d’un banc humain. Jamais de la vie !
La peur dans ses yeux me choque. Mais faisant preuve, comme à mon habitude, d’une attitude impartiale, je ressens le danger de l’homme pour qui il travaillait autrefois.
- Il est si terrible que ça ton gars ? Pourquoi en avoir autant peur et vouloir travailler pour lui ? T’es entrain de me perdre Henry. Et plus tu m’embrouilles, plus j’ai envie de t’embrouiller. Tu vois le film ?
Un blanc s’installe. Tout comme un certain malaise. Non pas que cette situation soit gênante, mais le regard baissé de Henry démontre comme une honte évidente de ses actes passés.
- Il est … Il fait en sorte d’être avenant et va dans ton sens les premiers jours. Puis un jour … il révèle son vrai visage.
- C’est une femme sous son masque en fait ?
Ça le fait sourire. C’est bien, ça va lui donner confiance.
- T’es con … Mais lui l’est encore plus. Enfin. Il est plus fou que con. Sa soif de sang est sans égale et la violence qu’il incarne … est démentielle. Il prend un certain plaisir à tuer mais ne le fait jamais rapidement. Il torture. C’est un vrai psychopathe doublé d’un sociopathe. Il entre dans ta tête, s’adapte à ta vie et au moment où lui l’a décidé, il y met fin. Pour lui, le monde entier est inférieur à lui.
Prendre un plaisir malsain à tuer les autres ou à les considérer comme inférieur ? Ça me rappelle vaguement du monde …
- Il torture et massacre tous ceux qui ne trouvent pas grâce à ses yeux. Et bien souvent, ses victimes sont …
Et comme les pièces d’un puzzle qui s’assemblent, la solution m’apparaît m'en donnant mal au ventre.
- Pauvre ?
- Tu commences à comprendre l’idée.
- Pour ça que ma sœur en a fait les frais ? Elle n’était qu’une misérable orpheline à ses yeux ? Une nuisible à l’image du monde hein ? Répond !
Le poing serré d’une rage débordante, ma colère ne cesse de s’élever de plus en plus haut sur l’échelle de la vengeance.
- En effet.
- Et toi tu l’aidais là-dedans !? Sale merde que tu es.
- Je voulais partir ! Je le voulais ! Dit il, les yeux larmoyants.
- Qui est-il ? Demande-je en perdant légèrement patience, tout en repensant à ma sœur. Puisque depuis tout ce temps, il me refuse la révélation de son nom.
- Mais tous ceux qui souhaitaient prendre leurs jambes à leur cou une fois qu’ils connaissaient la vérité sur les choses atroces qu’il souhaitait qu’on commette ont été retrouvés !
- Qui est-il !?
- Il a tué les familles de certains d’entre nous, comme pour donner une leçon à l’ensemble de l’équipage. Et certains se sont même vu tué ! Que ce soit par une balle dans la tête ou en les dépeçant vivant en nous obligeant à regarder ! Il est paniqué.
- QUI EST-IL !!? La main sur son col, je l'empoigne d’une seule main avant de le surélever dans les airs en ayant l’autre main le poing serré, s’embrasant d’une colère noire.
- On le surnomme “Vengeance” mais son vrai nom est Céleste di Vil Novallon !!
Di Vil Novallon ? Un dragon céleste ? Mais c’est quoi ce bordel !?