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Un loup sans lune

 
- Aaaaaaah ! On est enfin arrivée ! Je commençais à en avoir plein les talons d’être sur ce rafiot sans voir un bout de terre.
- Moi aussi j’ai le mal de mer. Reverse Mountain m’a donné envie de rendre mon petit déjeuner.
- Mais … T’es un cyborg. Donc … Tu craches de l’huile de moteur ou un truc dans l’genre ?
- Je ressens une certaine ironie dans vos propos vice-lieutenante Yume. Dois-je en rire ?
- Rooooh t’es pas marrant Mark. Depuis que t’es devenu une boite de conserve t’as perdu ton sens de l’humour, moi j’te l’dis.

Seulement une demi-journée après notre descente de Red Line, nous voilà arrivée aux portes de notre première étape, l'Île aux Éveillés. L'excitation sur le pont du cuirassé se fait entendre d'un peu partout à bord du navire et enfermé dans ma chambre, seule la voix mélodieuse de Yume parvient à trouver le chemin de mes oreilles. Si elle arrive à me bercer depuis le pont, alors qu'elle discute avec Mark, je ne peux m'empêcher d'être là affalé sur mon lit à repenser à ma discussion avec Henry juste avant d'atteindre le mur. Le meurtre d'Anna. Les origines de Vengeance. Je racle ma gorge d'une amertume nauséabonde et mon dégoût pour l'être humain ou du moins, le démon qu'il représente, m'empêche de trouver une solution viable pour lui mettre la main dessus.

J'ai choppé une migraine pas possible a ressasser ça pendant des heures entières et la torture psychologique que je m'inflige me rend totalement barge. Un putain de dragon céleste qui ne se fait pas inquiéter par le gouvernement tout ça parce qu'il ne touche pas les marines et le cipher pol lorsqu'il dissèque des civils ? Arf ça y est, l'arrière-goût de vomi est revenu. Même si ça déplaît à l'Amirale Kenora qu'est-ce qu'elle pourrait faire ? Aller se plaindre auprès des cinq pour qu'ils tirent les oreilles de ces dieux ? Comment le pourraient-ils alors qu'ils s'agenouillent face à eux ?

Affalé sur mon matelas de fortune, je pense beaucoup sans jamais trouver une solution viable. Puis de toute manière, je n'y suis pas encore. Vengeance doit être entrain de jouer dans le Nouveau Monde alors que je viens tout juste d'atterrir sur Grand Line. Que peut-il bien faire en ce moment ? Depuis que je connais son identité grâce à Henry, je ne cesse de me torturer l'esprit sur sa vie, ses faits, ses gestes, ses pulsions ... similaire aux miennes. Ce sentiment qui grandit en moi et qui, à chaque pulsion, me donne des tics nerveux à chaque fois plus durs à contrôler. Alors concentrant cette frénésie dans une partie de mon corps, contractant au maximum un muscle ciblé, je me créer mes propres crampes pour atténuer mon instinct animal par la douleur. Même si le sadomasochisme ne m'est pas habituel.

Et dans cette cabine de fortune, la plus petite du cuirassé, je m'allonge sur le parquet froid de ma piaule dans l'unique but de faire descendre ma pression artérielle. En tant que bon prince pour sa belle, j'ai laissé les appartements du commandant de bord à Yume, elle qui aime tant les belles choses tandis que moi ... la misère me fait garder les pieds sur terre ; un minimum ...

Mes angoisses me font transpirer à grosses gouttes et à l'abri des regards, dans une parfaite intimité pour gérer mon stress post-traumatique, la porte de la cabine s'ouvre d'un coup sec, laissant apparaître au-dessus de ma tête à quelques centimètres du seuil de cette dernière la seule silhouette que j'apprécie.

- Commandant Seikyuu, on est arriv .. !

Mon visage fixant le plafond est subitement recouvert du corps de Yume, ayant pénétré toute jouasse dans mes appartements sans même remarquer mon corps allongé au sol, à l'envers face à l'entrée, me donnant une vue parfaite sur les sous-vêtements absents sous sa jupe.

- Oh ... On est naturel aujourd'hui ? ... dis-je à moitié mort, épuisé par mon état psychique.

Seule à connaître mes démons, elle me redresse en me donnant un verre d'eau traînant sur la commode placé à côté d'une boite de cacheton que j'ai oublié de préciser. Sûrement pour ça que j'me sens pas très bien. J'ai encore du mal à gérer les quantités. Ou comme certains disent, y'a pas d'mal à être gourmand de temps en temps. La drogue et la pâtisserie c'est kiff-kiff de toute façon, non ? Mis à part ça, ma réflexion ne dérange pas Yume. Du moins, elle commence à bien me connaître désormais.

- Aller Commandant, on est arrivé. Faites moi le plaisir de ne pas vous ridiculiser face à la Commandante Nichaut. C'est un rendez-vous important que vous avez là ... On vous récompense pour vos actes de bravoures sur East Blue et l'arrestation de ce Jack, ce n'est pas rien ! Vous allez faire partie de l'élite.
- C'est plus le lieutenant p'tichaton que j'dois voir ? On a changé de programme ?
- ]Ouaip'. En même temps, un lieutenant remettre un fruit du démon à un commandant ? C'est un peu bizarre non ? Là le topo, c'est que le Commandant Nichaut est responsable de la sécurité de l'île depuis quelque temps déjà maintenant. La particularité de cette île, c'est qu'il ne fait jamais nuit. Alors la tête a plutôt tendance à tourner rapidement par manque de sommeil.
- Une île d'insomniaque ? J'ai peut-être ce qu'il faut pour les endormir avec mon stock.
- ]S'il vous plait Seikyuu-san. Pas de débordement ...
- Mais non t'inquiète pas va. J'y vais, je lui claque la bise, je prend cette fameuse récompense et je remonte à bord. Dans une heure on est reparti.
- ]On doit recharger le log pose avant.
- Mmh ... Bon j'y vais et je vous dis quoi.
- ]De quoi vous me dites quoi ?
- Bah ... j'y vais, je prends la récompense qu'on doit m'offrir et je te rappelle pour te dire quoi.
- ]Mais comment ça "quoi" ? Vous me dites que vous me rappeler pour me dire quoi. Mais c'est quoi, quoi ?!
- Que j'ai la récompense et qu'en fonction de ce que c'est vous restez au port ou vous me rejoignez.
- ]Quoi !?
- Hein ?
- ]Dégagez moi l'plancher ...
- P'tit bisous avant de partir ?
- OUST !

Et dire que je suis son supérieur hiérarchique. Je suis fou d'elle et c'est très certainement la seule à pouvoir me sortir de mes crises et à me calmer. Quelle chance j'ai de l'avoir ...


Dernière édition par Seikyuu le Ven 9 Sep 2022 - 20:50, édité 2 fois
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Descendant du cuirassé, impressionnant quelques soldats du port aidant au bon amarrage du bâtiment de guerre, je me rends seul jusqu'au navire d'à côté, encore plus impressionnant que la Griffe, mais cependant moins iconique que ces fameux navires armés faisant la fierté de la Marine. Les gars me font signe du haut du pont et me souhaitent bonne chance, même si je me demande bien pour quoi. Rencontrer le Commandante ? Est-il une caractériel pouvant me faire sortir de mes gonds à tout moment ? Où est-il spécial en quelque chose de particulier ? Je les regarde avec interrogation, mais sans trop m'y attarder puisqu'à côté, il y a Mark doit comme un i me fixant avec toute sa robot-sympathie alors que Yume elle, a les bras croisés sur le rebord du pont et me fixe avec dévouement. Je leur lance un léger sourire jovial doublé d'une confiance pour combler cet ego que j'aime tant gonfler.

Je traverse le port en affichant une certaine prestance avant de me dresser face à l'immense jonque céleste. Mouillant depuis l'arrivée de le Commandant Nichaut, ce navire à l'allure d'un dragon céleste me fait le lien direct avec Vengeance. Décidément, ce type ne pourra jamais me sortir de la tête tant que je ne lui aurais pas fait la peau. Si j'arrive à lui mettre la main dessus du moins.

Devant l'immense passerelle en bois menant du ponton au pont principal du géant des mers, deux gardes armés de lances bloquant l'accès à cette dernière m'interpellent.

- Halte ! La Gloire des Dragons Célestes est interdite aux civils ! Veuillez reculer et partir !

Étonné, je les regarde, ils me regardent, j'observe mon accoutrement éternellement décontracté tout en ayant le torse-nu et je comprends alors. Les formalités, ils y sont bien trop attachés. Ça va être compliqué de les convaincre que je suis bel et bien des leurs. J'espère qu'ils sont mis au courant de ma venue tout de même. À peine arrivé, voilà que tout ce tintouin administratif, bien connu de la marine, me gave. Je vais devoir user de mon influence hiérarchique. Génial ...

- Je suis le Commandant Seikyuu. J'ai rendez-vous avec le Commandant Nichaut. Laissez-moi passer.
- Nous n'avons pas eu con ..
- C'est Commandante Nichaut.

Un loup sans lune Ouyh

Soudain derrière eux, illuminer par le soleil brûlant au-dessus de sa tête, le commandant apparaît et renvoi une énergie qui me plaît d'entrée. Une énergie féminine qui n'a qu'un effet, mettre mon radar en actif. Une conquête de plus à mon tableau ? Hm ... Non, Yume est sur le navire d'à côté, je ne peux pas. Aprèèèèèès, elle a toujours dit qu'on était libre, que nous, c'était juste pour passer du bon temps. Et je suis d'accord avec ça, même si je la vois comme un peu plus de mon côté et que, par le plus grand des hasards bizarrement, aucun autre homme n'arrive à l'approcher. Vraiment étrange.

D'un ordre de leur supérieur, les deux hommes abaissent leurs armes, me laissant avancer jusqu'en haut du navire. Là où Lapie m'attend. Mais attendez, l'un des gardes m'a traité de con où j'ai rêvé ?

- Commandant Seikyuu. Vous avez fait bon voyage ? J'espère que la traversée de Reverse Mountain s'est bien passée.

Immédiatement, me dressant face à elle, j'aperçois son nez légèrement rougi et des cernes certes conséquentes, mais qui lui donne un certain charme qui ne me laisse pas indifférent. La beauté des femmes me laissera toujours sensible aux détails que la vie peut m'offrir et me donne un peu plus envie chaque jour, de respecter les sentiments de chacun. Ou c'est simplement son haut en laine molletonnée extrêmement bien remplit par ce qui semble être une poitrine bien nourrie que mon cœur s'emballe. Je dois vraiment voir un docteur moi, ça va pas du tout.

- Commandante Nichaut. Veuillez m'excuser, on ne m'avait pas dit que vous étiez une femme. Je n'aurais pas fait l'erreur de vous importuner sinon. Oui c'est ça, se ranger de son côté, c'est un bon début. Et oui, la traversée en a surpris plus d'un à bord, mais tout s'est bien passé. À part, quelques matelots ayant le mal de mer, on s'en est sorti plutôt facilement

Je lui sers la main tout en la saluant en guise de respect, attendant de voir si elle y met de la force ou non pour asseoir sa supériorité malgré nos grades similaire. Mais elle ne le fait pas, me donnant l'assurance d'une femme douce mais quelque fragile en la voyant légèrement faible physiquement. Directement, je pense alors aux conditions de vie que propose l'archipel, un enfer pour qui n'y ont jamais été habitué.

- J'ai entendu dire qu'il ne faisait jamais nuit sur cette île. Ce n'est pas trop difficile pour ... dormir et même vivre ?
- Hm ... Son regard attristé témoigne d'un profond malaise que je n'arrive cependant pas à déchiffrer. Même si je devine un manque cruel de sommeil en regardant les poches sombres qu'elle se coltine sous les paupières. C'est difficile pour certains d'entre nous, mais une fois qu'on s'y habitue, vous verrez, on y vit très bien.

Elle termine en me regardant avec ses yeux mielleux toutefois imbibés de sang tant la fatigue qu'elle possède est grande, pour finir par me sourire et me toucher l'épaule sensuellement. Qu'est-ce qui lui prend ? Elle me fait du rentre-dedans, c'est ça ? Déjà ? Ça va être plus facile que je ne le pensais finalement. Impeccable.

Vous verrez, on y vit très bien. Mon esprit me remet ses dernières paroles en boucle et me fait tiquer sur son comportement ayant alors suivit sa déclaration. Elle souhaite que je reste habiter ici ou quoi !!?
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Dans la vie, en ce qui concerne l'aspect social de l'être humain, il y a différents types de personne. Certaines d'entre elles, comme moi, sont persuadées de leur sex-appeal et de leur charme. Ce qui en fait des êtres assurément déterminés lorsqu'il s'agit de fondre sur une proie au préalablement choisie. Même si d'un point de vue personnel, je ne m'efforce pas de draguer lourdement la gente féminine parce qu'après tout, elles ne font qu'obéir à leurs envies charnelles lorsqu'elles aperçoivent mon corps incroyablement sculpté. Et je ne leur en veux absolument pas pour ça, c'est un fait, je suis beau ; que Dieu m'en préserve. Toutefois, je sais également reconnaître lorsque l'une de ces personnes s'attaque à moi dans l'objectif de me conquérir.

- Vous verrez commandant, l'archipel des éveillés regorge de ressources incroyables. Votre visite parmi nous n'en sera que plus plaisante.

Pénétrant au cœur de sa cabine incroyablement spacieuse, la commandante s'installe derrière son bureau fait d'un bois massif et d'or, là où dans son dos, au travers d'une vitre en toute démesure, s'illustre une vue à couper le souffle sur les flans de l'île et l'océan.

Le regard éternellement las, je n'ai pour autant aucune réaction alors que d'autres s'en montreraient impressionnées. Ma venue ici n'est que temporaire, la traque que j'effectue ne fait que commencer alors le temps que je perdrais ici sera fatale pour la suite des événements.

- La sous-amirale Debossah m'a informé que vous aviez quelque chose pour moi. Je suis simplement venu le récupérer pour reprendre la mer au plus vite. J'ai des affaires assez urgentes à régler et pour tout vous dire, le vice-amiral Levi m'attend à Marine-Ford.
- Vous ne souhaitez pas rester plus longtemps ici et je le comprends. Mais cela fait pas mal de temps que nous n'avons pas eu la visite de commun Marine je dois vous avouer. La plupart des personnes venant à nous sont des révolutionnaires souhaitant mettre à feu et à sang ce navire ... Mais si tel est votre souhait, qu'il en soit ainsi. Puis-je simplement vous proposer quelque chose à boire avant de partir ?
- Je comprends votre sentiment commandant, mais le devoir m'appelle au-delà des mers malheureusement. J'aurais aimé rester à discuter avec vous. Vous êtes la première personne à qui je parle depuis mon arrivée sur Grand Line après tout.
- Puis-je simplement vous proposer quelque chose à boire avant de partir ?
- Avec plaisir. Même si le temps joue contre moi, je n'aime pas me montrer impoli envers les personnes qui prennent du temps pour moi. L'irrespect m'horripile.
- Je suis bien d'accord avec ça.

Tirant le tiroir à ses pieds, la commandante sort une bouteille au liquide ambré semblable à de l'alcool assez vieux d'après mon expérience de fin connaisseur.

Portant le verre à mon nez, je hume l'arôme de la liqueur m'indiquant de légères notes boisés accompagnés d'un arrière-goût fruité. Un alcool se présentant comme agréable en bouche alors qu'en le goûtant, derrière les fruits des bois, je ressens une saveur ne m'étant pas inconnue. La sensation est légère, discrète mais incroyablement efficace. Grâce à l'alcool ?

- Il .. y a de l'eau d'Aphrodite là-dedans ?

Ma vision devient légèrement trouble avant de se colorer bien plus qu'au naturel, laissant mon cœur s'accélérer à la simple vision de la commandante. Elle m'a droguée ??! Bordel !

L'arroseur arrosé.
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- Du quoi ?

L'expression déconfite sur le visage de la commandante me laisse douter une seconde de ses véritables intentions. Moi qui suis habitué à toute sorte de substance hallucinogène, le goût bien trop sucré de cette liqueur m'a automatiquement faite penser à l'eau d'Aphrodite aussi appelée l'eau du désir. Mais comment une gradée de la marine peut en posséder et en servir aux personnes qu'elle reçoit ? Ok moi, je suis un cas à part concernant la came. Mais elle qui semble en règle sur tous les points juridiques et moraux, comment peut-elle faire ça ?

- De l'eau du désir. C'est une drogue sous forme liquide mettant dans un état second toute personne qui en ingurgite. Ça agit un peu comme un sérum d'amour si vous voulez ...

Son visage s'adoucit alors qu'elle me déshabille du regard tout en se mordant légèrement la lèvre. Et merde, c'est trop tard pour elle.

- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler Commandant. C'est de l'eau que j'ai trouvé dans la cale d'un navire pirate. Je trouvais simplement les bouteilles jolies alors je les ai gardées pour en boire de temps en temps. J'aime son goût sucré. Mais je dois bien l'avouer, je n'ai aucune idée de sa provenance. Comme ça n'a pas d'odeur, j'ai tout de suite pensé à de l'eau classique.

- Je vous l'assure, cette eau n'a rien de normal. Vous devez vous en débarrasser au plus vite. Et vous ..

Gorge sèche, le souffle qui s'accélère et mon cœur qui s'étreint d'un seul coup. Ma main gauche vient se poser sur le bureau me faisant face pour supporter mon propre poids tombant dans l'incompréhension alors que la droite se plaque contre ma poitrine pour analyser mes pulsations cardiaques. Me concentrant sur l'ensemble de mes fonctions vitales, je parviens à sortir d'une potentielle overdose alors que depuis quelques jours, je ne prends plus grand-chose. Cette eau ...

- Commandant Seikyuu, vous allez bien ?

Je lève alors le regard et puis ...

- Oui, ça va. Je ...

Sa beauté m'illumine le visage. Mon cœur se ressert, mais cette fois-ci, aucune douleur ne me met à terre. Seulement mon désir pour elle est immense comparé à tous les maux que je pourrais ressentir en ce moment-même. Comment ai-je pu être aveuglé par mes sentiments pour Yume alors que depuis tout ce temps, une telle femme se trouvait sur cette île ?

- Quand je pense que j'ai réussi à découvrir le secret de cette liqueur si délicieuse, en attendant l'homme parfait pour prendre me remplacer de cette île misérable ... Le manque de sommeil m'a rendu totalement folle depuis tout ce temps, mais ma lucidité m'est revenue une fois cette eau en bouche. Désormais, j'ai trouvé l'homme le mieux placé pour prendre mon poste et gouverner cette île de malheur. Le manque de sommeil m'a rendu totalement folle depuis tout ce temps, mais ma lucidité m'est revenue une fois cette eau en bouche.

Elle ... m'aime ? Je suis l'homme parfait à ses yeux ? Jamais Yume ne m'a traité de la sorte. Putain, je l'ai enfin trouvé ; la femme parfaite. Devrais-je lui demander sa main ? Lui faire des enfants le plus rapidement possible ? Non Seikyuu, ressaisi toi. Il faut d'abord un premier rendez-vous pour mieux la connaître et ensuite, on pourra passer aux choses sérieuses. Oui, ce serait déjà mieux. Mais comment lui demander sans paraître lourd ? Les femmes sont si compliquées de nos jours.

- Mais au fait, j'ai ce petit cadeau qui me vient tout droit du QG de Marine-Ford. C'est d'ailleurs pour cette raison que vous êtes venu ici commandant ? Afin que je vous remette cette chose et que vous preniez mes fonctions n'est-ce pas ?
- Oui bien évidemment. Mais avant ... pourrait-on ... dîner ensemble ?

Ça y est, je me suis lancé. Que les planètes s'alignent s'il vous plaît.
Et après un long silence, alors qu'elle s'empare d'un coffre scellé qu'elle décadenasse tout en se retournant vers moi, elle me dit les plus beaux mots au monde.

- Nous ne sommes pas en date pour vous en ce moment-même ? Pour moi ... j'ai l'impression de me sentir comme une jeune fille prude et timide lorsque je suis face à vous, je le reconnais. J'aimerais ... tellement plus entre nous.

Un léger sourire gêné, sa main qui passe dans ses cheveux, elle semble gêner de me dire tout cela. Mais il ne faut pas. Notre amour commun est entrain de prendre forme sous nos yeux, nous nous devons de le célébrer. Je me lève soudainement par une détermination sans faille, pour me diriger vers elle, l'attrapant d'une main dans le dos pour la coller à moi. Poitrine contre poitrine, je peux sentir son cœur battre à vive allure alors que mes lèvres ne sont qu'à quelques centimètres des siennes. Son souffle chaud me caresse le visage alors que je peux ressentir ses seins se raidirent contre mon corps, me provoquant une légère concentration sanguine dans l'entre-jambe. Je la sens, elle me veut. Et moi aussi.

- Vous ... Vous ne souhaitez pas ... ceci ?

Me dit-elle en me tendant un fruit entre nos deux visages. Mais ma passion pour elle est si grande, que je croque dedans sans réfléchir ni même y prêter la moindre attention, avant de lui lancer un regard bestiale pour tout de même lui en proposer. Après tout, je suis un gentleman. Je partagerais tout pour elle.

- Non merci, je ne mange pas de viande. dit-elle en reposant ce fruit à l'arrière-goût immonde sur le bureau sans me quitter du regard, avant de m'embrasser.

Maman, je vais me marier !
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Sept heures depuis le départ du Commandant Seikyuu. Pendant ce temps, à bord de La Griffe ...

- Cela fait déjà bien longtemps que le commandant est parti. On ne devrait pas l'appeler ?
- T'en fais pas pour lui, c'est un grand garçon.
- Même s'il est parti à bord du navire du Commandant veillant sur cette île, il se peut que des pirates soient présents plus loin sur ces terres. Et sa lubie de vouloir se balader un peu partout quand il est dans un état second pourrait lui attirer des ennuis. Du moins, je pense ...
- Tu penses toi maintenant ? La scientifique a réussie à sauvegarder ta vraie conscience là-dedans ?
- Il semblerait.
- Raaah mais te bile pas, il est assez fort comme ça pour se défendre. C'est pas notre commandant pour rien.
- Je ne peux m'empêcher de penser à sa sécurité. Nous le connaissons instable. Il ne faudrait pas qui lui arrive quelque chose.
- T'en fais pas pour lui, c'est un grand garçon.
- Et s'il est prit en otage par une femme qu'il pensait avoir avec son fameux stratagème ?
- Hahahaha ! Mais t'as perdu des circuits imprimés Mark ! Hahahaha ... Hahahaha ... Haha ...
- ...
- Je vais l'appeler.
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Plus d'une dizaine d'heures après la première rencontre de Seikyuu avec le Commandant Nichaut.

Je me suis endormi ?

Ouvrant les yeux en ayant un mal de crâne pas possible, la lumière du soleil toujours présent dans le ciel vient à percer les rideaux de la pièce une dernière fois avant d'aller se coucher, m'indiquant la fin de journée à venir. Mon état mental est catastrophique, je ne sais pas où je me trouve, sans le moindre souvenir pour m'aiguiller sur la situation. J'ai trop bu, c'est ça ? Une prise de drogue un peu trop conséquente ? Moi qui m'suis toujours dit que ça allait me porter préjudice un jour, il semblerait que ce soit le fameux moment. J'ai la bouche pâteuse, des courbatures dans tout le corps comme si un cuirassé m'était tombé dessus et un mauvais pressentiment. Le regard scrutant mon entourage, l'idée d'être dans une chambre inconnue me vient au moment où je m'aperçois être dans un lit aux draps souillés. La literie est dans un état pas possible et la pièce dans son entièreté semble avoir été retournée. Et soudain, une odeur âcre agresse en légèreté mes narines, me rappelant mes premiers plaisirs solitaires. L'odeur de ma semence me choque, dans tous les aspects. Mais ça me met sur une piste bien précise ; j'ai encore fait une connerie.

- Oarg ... Il est quelle heure-là ?

Cette voix. Elle me dit quelque chose. Et au moment où je me retourne, le brouillard se dissipe d'un seul coup. En voyant la commandante Nichaut entièrement nu à mes côtés, allongée sur les draps blancs de sa couchette, je me rappelle alors. Notre rencontre, la liqueur d'amour, mon admiration pour elle ... et sa folie à me faire rester ici. La scène n'est pas très jolie à voir. Même si elle reste une femme magnifique, je m'aperçois que les dégâts de notre rencontre vont s'étaler sur les dix-huit prochaines années en remarquant qu'aucune contraception ne se trouve par terre. C'est obligé, nous l'avons fait, et ce, jusqu'à commettre la pire erreur qui soit ; concevoir l'avenir. La peur m'envahit, mon souffle s'accélère et mon front commence à perler de quelques gouttes de sueur.

- Non ... Je ne suis pas prêt. Je ne veux pas ... !
- Qu'est-ce qu'il y a mon amour ?

Cette femme est folle ! Et si je n'ai quasiment jamais pris de sérum d'amour, elle, qui s'en boit tous les jours pour éviter son quotidien désastreux, reste encore dans son délire de nos belles promesses ; celles que j'ai faites étant dans un état second. Quel enfer !

- AH ! Ne m'approche pas ! Sale folle !
- Chéri ? Que se passe t-il ? Tu as fais un cauchemar ?
- Tu m'as drogué pour que je reste ici, sur ton île de malheur ! Je me souviens maintenant ! Yume va venir me chercher et je ne reviendrais jamais ici !

C'est alors que son incompréhension, me prenant pour son bien-aimé, se dissipe. Laissant place à la vraie Lapi Nichaut, désorientée par son manque cruel de sommeil depuis bien des années.

- Oh non jeune homme ... Tu vas rester ici à mes côtés, tu n'as plus le choix désormais. dit-elle en se caressant le ventre;
- Je .. K- !

Mon cœur s'emballe de plus en plus, me donnant l'impression d'être sur le point d'exploser et je ne peux m'empêcher de suffoquer. Au même moment, un officier vient frapper à la porte des appartements de Nichaut paniqué, afin de l'interpeller d'une situation déplaisante.

- Commandante Nichaut ! Un vaisseau révolutionnaire est entrain de foncer droit vers nous ! Les hommes du commandant Seikyuu sont sur le pont prêt à intervenir, comme nos soldats !
- Quoi, encore ?! J'arrive ! Préparer l'unité et le lieutenant Tichaton ! Nous allons riposter ensemble !

Des révolutionnaires ? Est-ce le Seigneur Roland qui m'envoie des troupes secrètes pour je ne sais quelle raison ? Impossible, je n'ai pas encore répondu favorable à son invitation quant à mon intégration à la révolution. Ils doivent très certainement vouloir s'en prendre au galion de la commandante. Étant donné que c'est un navire du gouvernement et plus particulièrement, des dragons célestes. Face au devoir, je ne peux rester inactif. Je vais ... -

CLAC

Des menottes ?

- Désolé mon amour mais toi ... Tu vas rester bien sagement ici. Une fois ces révolutionnaires repoussés, j'expliquerais à ta lieutenante que tu as enfin trouvé l'amour sur cette île et que tu comptes rester là avec moi pour gérer l'archipel. Ensuite, nous élèverons ta fille ensemble ...
- Commandante je vous en supplie ! Le manque de sommeil vous a complétement fait perdre la tête !
- ET LA FAUTE A QUI ?! Qui a eu la merveilleuse idée de me foutre sur cette île de merde hein ?! Peut-être que je devrais laisser la révolution faire et partir avec eux au final ... Je serais enfin débarrassé de ce poste maudit hum ?!
- Ne faites pas ça ! On doit bien pouvoir trouver une solution non ?
- La seule solution est que tu restes ici à mes côtés. Je suis une servante de la justice après tout ! Jamais je ne pourrais basculer de l'autre côté. Et c'est bien cela qui me fait rester ici. Je suis le premier mur contre lequel viennent s'abattre les pirates traversant la montagne !
- S'il vous plaît ! Je ne me sens pas bien, mon cœur va exploser ! Et je veux vous aider ! Ne partez pas !

Claquant la porte de la chambre après s'être rhabillée, elle disparaît en m'enfermant à clé, laissant soudainement un silence désespérant prendre possession des lieux. Mon regard se plonge dans un vide incertain, pensant que mon esprit rêve encore.

Est-ce cela que l'on appelle ... le karma ?
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Abandonné.

Face à la solitude, seul dans la chambre de la commandante tout en ayant les échos de la bataille se jouant sous la fenêtre, à même le port, je me sens abandonné par mes propres hommes. M'ont-ils laissé tomber après que je ne leur aie pas donné la moindre nouvelle depuis de nombreuses heures ? Ou par le plus grand des hasards, ils m'font confiance et n'doutent pas une seule seconde que j'leur revienne ? J'en sais rien, mais l'attente d'une potentielle libération me fait devenir fou. Et il y a ce mal de bide qui m'éventre les entrailles depuis bientôt deux putain d'heures. J'ai l'impression d'avoir avalé cette chiasse de purée de p'tits pois qu'on nous servait au régiment à East Blue. Une purge pour les papilles et un enfer pour les chiottes.

Dans mon esprit, tout est blanc. Mais depuis quelques heures, il y a cette lumière noire au fond. Moi qui croyais que la lumière qu'on voyait avant de mourir était blanche. Je n'ai aucune putain d'idée de ce que signifie ce que je vois lorsque je ferme les yeux.

Les déflagrations des explosions dues aux tirs de canon et les pétarades des armes à feu présentes dans les deux camps fracassent l'atmosphère paisible qui régnait jusque-là. Chaque bruit sombre de détonation emmenant une vibration démentielle dans l'air comme dans le sol parviennent jusqu'à moi et l'odeur de poudre calcinée vient m'enivrer les narines. Sans même m'en rendre compte, du moins avant que la bataille ne commence, mes sens se sont développés miraculeusement. Mon ouïe comme mon odorat semblent être bien supérieur à ce qu'ils étaient avants. Comment est-ce possible ? Le doute et l'incompréhension me donnent le sentiment d'insécurité, alors qu'au même moment, je perçois les hurlements de certains de mes hommes avant qu'ils ne s'éteignent.

Je dois savoir ...

L'agacement de mon enchaînement et la haine d'entendre par je ne sais quel moyen mes hommes se faire lapider me même à une rage sans nom ; entrainant un essoufflement illogique de mon organisme. Cette femme ... Je vais la tuer. Sa folie n'est pas une raison pour entraîner la chute d'autres membres de la marine. Ouais, je vais la buter. Je n'ai pas le choix. Je n'ai PLUS le choix. Vouloir me garder avec elle sur cette île de misère, ne jamais pouvoir dormir et devenir aussi timbré qu'elle ? Mais bordel qu'est-ce que j'ai fait seigneur pour mériter ça ?! Je dois véritablement regarder le ciel et croire en une entité mystique avant de demander pardon ? De jurer sur tout ce que j'ai que plus jamais je ne toucherais à la drogue ou l'alcool ? Que je deviendrais le parfait petit ange que la mère que je n'ai jamais eue souhaitait que je devienne ?

- Putain, ils ont trois navires avec eux ! On est mort ! Commandant Nichaut ! Que devons-nous faire ?! Vos ordres commandant, vos ordres !!!

Comment ça trois navires ? Mes hommes vont se faire génocider comme ça en compagnie de la femme responsable de mon enfermement ?! Je ... Je ressers mes poings sans le stress de la situation pour tenter de faire céder l'acier des menottes, mais rien n'y fais. Mon souffle se coupe de plus en plus sous une chaleur à tomber, laissant mon corps exprimer cette dernière par une sudation à en faire pâlir les hommes en surpoids. Mon cœur se ressert encore et cette fois-ci, je sens bien que je vais y passer. Pourtant, à part le filtre d'amour de l'autre dingo, je n'ai rien pris. Et au vu de la quantité qu'elle a dû en boire, ça m'étonnerait que j'en fasse une overdose. Mais qu'est-ce que ça peut bien être bon sang ?!

Je m'avance vers elle ...

Je sens n'importe lequel de mes sens se décupler de manière inqualifiable avant de percevoir et de ressentir l'ensemble de mon système vasculaire s'affoler à travers mon corps. Ce même sang sur le corps de mes alliés comme de mes ennemis en bas que je peux sentir d'ici me donne ... une faim de tous les diables. Co-Comment je peux éprouver ça ? Non Seikyuu, reprend toi. Mais je .. ! Force de tout mon être sur ces liens afin de m'en défaire pour aller le plus vite possible en bas. Heureusement pour eux, non pour moi, je reste inévitablement attaché aux barreaux du lit perdant de l'énergie petit à petit à force de me débattre depuis maintenant vingt bonnes minutes.

Encore quelques pas et j'y serais ...

Mais au fond de moi, cette animosité que j'ai toujours ressenti caché s'empare de tout mon être comme pour manifester contre ce monde m'ayant persécuté jusque-là. Ma rétine s'aiguise sous les traits du plus dangereux des félins avant que ma mâchoire ne se disloque, laissant échapper d'énormes filets de bave inondés le parquet de la pièce. Ma masse musculaire ne cesse de grossir à vue d'œil et cette chaleur que je ressens ne disparaît pas ; elle s'amplifie.

Et si je pénétrais dans cette tâche sombre ...

Sans le moindre effort, mais par l'altération soudaine de mes sens comme de ma morphologie, les liens qui me retiennent cèdent. Un sentiment de liberté infinie m'envahit et à genoux sur le parquet, transpirant anormalement, mon corps tout entier se craquelle tout en se recouvrant de poils sans limite de pousse. Je ressens mon âme s'éteindre peu à peu et un désir de faim inassouvissable m'envahir avant que mon cerveau ne succombe à l'obscurité.

Noir total.


Dernière édition par Seikyuu le Dim 18 Sep 2022 - 17:26, édité 1 fois
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- Repoussez les navires révolutionnaires quoi qu'il en coûte ! S'ils nous cloisonnent à l'intérieur du port, nous sommes tous mort !

S'alignant les uns à côté des autres, les navires ennemis se positionnent de manière à ce qu'aucun autre navire de guerre ne puisse quitter ou manœuvrer au sein de la baie du port. Ce qui concerne aussi bien la Griffe que la Gloire des Dragons Célestes. Et ça, ça fout un coup aux hommes du commandant. Parce que se retrouver coincer sur un navire de guerre impossible de manœuvrer pour contrer l'offensive adverse tout en ne sachant pas où leur supérieur se trouve alors que son interlocutrice est sortie seule de leur lieu de rendez-vous, ça créer forcément des tensions.

Une certaine peur gagne le cœur des matelots et l'énervement éclate au sein des troupes de l'archipel regroupées avec l'équipage de la Griffe. Les insultes et les menaces fusent, criant au complot et accusant la commandante Nichaut d'être une révolutionnaire infiltrée. Seule présente sur les lieux du conflit alors que les premiers ennemis abordent le port, elle ne donne aucune véritable instruction pour contrer l'assaut si ce n'est de leur ôter la vie. Mais les coïncidences peuvent se montrer trompeuses parfois.

- Commandante ! Où se trouve le commandant Seikyuu ? S'il n'est pas ici, à diriger nos hommes et à se battre, nous sommes perdus !
- Et bien lieutenante Yume, ce n'est pas à vous de prendre les décisions en son absence ? Je pense que vous vous débinez bien trop facilement face à l'adversité. Rétorque Lapi Nichaut tout en contrant un premier révolutionnaire venant lui asséner un coup de lame.
- Mes hommes savent très bien ce qu'ils doivent faire. Et puis, nous avons eu des ordres à suivre avant qu'il ne vous rejoigne à bord de votre navire.

Comme elle sait si bien le faire, Yume bluff. Parce que si elle s'inquiète tant pour son supérieur, c'est qu'il est avant tout son commandant, mais aussi son ami et amant. Et bien que pour ça, même en se mentant à elle-même, la belle pourrait bien retourner le monde pour le retrouver. La mine fatiguée et les incohérences des propos de Nichaut ne l'aident absolument pas en plus de ça.

Mais devant elles, alors que le combat prend de plus en plus d'ampleur demandant à tous les effectifs présents de se mettre en position de défense, les premiers boulets de canon ennemis viennent atteindre les pavés du port, explosant les positions alliés. Dans le feu et le sang, une partie des troupes de Nichaut comme de Yume se font abattre parce que coincer face aux bâtiments alliés bouchant la baie comme de l'armée ennemie, ils ne peuvent rien faire.

Le plan de bataille est chaotique et les rêves de survie se dissipent. Petit à petit, sans avoir été préparé à un tel assaut de la part de la révolution, la commandante Nichaut se retrouve dépourvue de toute idée pouvant les sauver de cette situation. Après tout, elle est responsable de lieux. C'est à elle de faire le nécessaire pour sauver ses hommes comme ceux de Seikyuu. Mais la peur l'envahit, la tétanisant sur le coup. Plus rien ne peut les sauver car Yume de son côté, perd également espoir au fur et à mesure que les assaillants adverses les entours.

Regroupés comme du bétails, les chasseurs tout autour d'eux, les marines se retrouvent désabusés.
Toutefois, au même moment, dans sa désolation la plus totale, Yume regarde le ciel sa gorge se serrant de douleur. Sa peur de la mort grandit à chaque seconde qui s'écoule et dans un dernier élan d'espoir, la belle laisse s'exprimer sa dernière volonté.

- SEIKYUUUU ! JE T'EN SUPPLIE ! SAUVE NOUS !!!!

Au même moment, un silence de cathédrale s'installe, avant que l'arrière de la Gloire des Dragons Célestes n'explose, laissant apparaître un démon géant crier de rage.

Haut de plus de huit mètres, ressemblant à un fauve qu'aucun Homme n'a pu observer jusqu'ici, la créature se débat pour s'extirper du bâtiment céleste tout en paraissant désorienté. Tombant derrière les troupes gouvernementales pendant que ces dernières ne cessent de l'observer la boule au ventre, son souffle chaud et ses crocs menaçants viennent apeurés ses premières victimes.

- Qu ... Qu'est-ce qui est sorti de leur navire-là ?! demande un révolutionnaire.
- J'en sais rien, mais on ne va pas le laisser faire le moindre geste ! Appelez les navires et prenez le pour c- .. !

Sans pouvoir terminer l'ineptie qu'il se permettait de conseiller à ses collègues, la griffe géante de la bête vient lui perforer le torse avant d'emporter quatre de ses alliés, les déchiquetant sous les cris horrifiés des troupes au sol.

- TUEZ-MOI CETTE CRÉATURE ! Ordonne l'un des activistes le visage terrifié face à l'animal, alors témoin d'une pluie ensanglantée leur tombant dessus.

Alors que soudainement, dans une rage démentielle, la créature se retrouve debout face à tous pouvant alors paraître ... Presque humaine.

- RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!!

Reconnaissant celui qui l'aime et qui partage sa vie de maintenant plus d'un an ; Yume, aux pattes de la créature, n'ose décrypter réellement la voix transformée qu'elle vient d'entendre à l'instant. Car même si elle est plus grave et bien plus puissante qu'à son habitude, cette voix ...

- Sei ... Seikyuu ?
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Où suis-je ?

Quel est ce sentiment de vide qui m'entoure ? Qui me fait me sentir si ... loin de mon corps ? L'impression d'être endormi tout en étant éveillé m'offre l'intuition étrange que quelque chose se passe tout autour de moi. Mais étrangement, je me vois seul dans un espace totalement noir sans le moindre élément auquel m'accrocher, avec la sensation de ... tomber dans le vide éternellement. Je ne me rappelle de rien. Mis à part; mes derniers moments de vie. Que s'est-il passé depuis que Lapi m'a attaché dans ses appartements ? Suis-je mort de faim ? Non, ce n'est pas ça. Je me souviens d'une explosion déchiquetant en lambeau la pièce, de cette crise qui m'a fait exploser le cœur et de cette envie insatiable de ... sang frais.

Putain, je veux savoir pourquoi je suis entrain de flotter dans une dimension parallèle et pourquoi je n'me souviens d'absolument rien ! J'ai avalé des champions hallucinogènes encore ? Y'a ce taré d'Historishi Noriko dans les parages et il m'a refilé l'une de ses merdes encore ?

Nom d'un chien j'ai faim.

Au loin, dans cette obscurité sans fin, j'aperçois soudain un point lumineux. Assez timide au vu de la masse sombre qui m'entoure, mais je parviens quand même à la déceler. Qu'est-ce que ça peut bien être ? Une porte de sortie ? Dans tous les cas, ça sera déjà mieux que de rester dans cet enfer sans le moindre son ni le moindre signe de vie. Et plus je me rapproche de la lumière grandissant de plus en plus en flottant vers elle, plus je peux prétendre entendre des sons en émaner. Dans un premier temps et parmi tout un type de voix, c'est celle de Yume qui me vient avant toutes les autres. Je souris bêtement tout en étant rassuré. Mais ça, c'est avant que je n'arrive à cet écran lumineux me projetant au-dessus de mon propre corps semblant ... métamorphosé.

Face aux cris d'horreur de ce qui semble être des révolutionnaires, me voilà à bord d'un navire ennemi alors que deux autres embarcations brûlent derrière moi. Je suis en pleine mer ? C'est quoi ce bordel. Derrière moi, je peux apercevoir mon cuirassé avec Yume sur la proue crier mon nom, me suppliant d'arrêter alors que le bateau sur lequel je me trouve, prend la fuite face à mes hommes les poursuivants. Mais il se passe quoi ici nom d'un chien ?!

- Arr-Arrêtez le !

Un cri hésitant me fait me retourner alors que semblant plus grand que trois hommes réunis, je me rends compte que je me trouve à quatre pattes dont, dans ma main gauche semblant être devenu une patte de fauve, se trouve un activiste embroché de mes griffes. Qu'est-ce que !? Et ce goût de sang dans ma bouche depuis tout à l'heure c'est ... un être humain !!?

- Pitié ... Je vous en supplie ... Épargnez-moi ... !

Qu'est-ce qui m'arrive, je n'arrive pas à contrôler mon corps. Et le navire sur lequel je me trouve, de par les dégâts qu'il a pu subir en témoigne les traces de griffes que je peux voir un peu partout autour de moi, commence à sombrer dans les fonds marins, emportant avec lui les derniers survivants sur ce pont maculé de sang et de chair. Mais pourtant, envoyant ce carnage devant moi, je ne peux m'empêcher de vouloir ... m'abreuver de leur sève.

Ma main vient alors embrocher le dernier homme portant de l'attention à mon égard, avant de lui arracher la tête de ma mâchoire incroyablement puissante. Ce sang, cette force en moi, j'ai comme l'impression de revivre. D'être un nouvel homme prêt à conquérir le monde. Mais comment cela a t-il pu arriv-. Un fruit du démon ? Je me rappelle d'une substance que Nichaut m'a faite avalée. Ce serait ça ? Putain de merde !

- Argh !

Mon coeur se ressert dans ma poitrine une nouvelle fois. Ma vision se trouble et toute cette haine que je ressens ne cesse de s'amplifier. Cependant, j'ai beau vouloir résister à me maintenir éveillé, je me sens partir peu à peu dans un sommeil sans retour. Je sens ce corps immense, poilu mais surtout extrêmement puissant s'évaporer dans une immense fumée brûlante avant de revenir à mon corps original, titubant et tombant dans l'océan aux côtés de la nouvelle épave révolutionnaire.

Et sans la moindre force, ni la moindre conviction, je me repasse ma vie en tête. Passant de l'orphelin au drogué, du camé au meurtrier soudain. Peut-être est-ce mieux ainsi.

Je quitte ce monde heureux de ne plus être le nuisible que j'ai toujours su être.
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- Il est encore vivant ?! Dites le moi sergent !

Je perçois une vois proche de moi, mais pourtant, je me retrouve dans l'incapacité d'ouvrir les yeux comme de faire le moindre mouvement pour témoigner du moindre signe de vie. Sans même m'en rendre compte, l'ensemble de mes hommes, Mark, Yume ainsi que le commandant Nichaut se trouvent autour de moi, patientant dans le stress et l'incompréhension afin de voir si l'énorme larve que je suis se réveillera un jour ou non. D'ailleurs cette voix, même si je ne l'ai pas trop entendu jusqu'à présent, me rappelle vaguement celle de Nichaut. Elle se fait du souci pour moi ? Peut-être qu'elle pense que je suis encore sous son charme, drogué à la mort, prêt à donner ma vie pour elle. Manque de bol pour cette folle, je me rappelle de tout désormais. Et si tout ce bordel m'a bien apprit un truc, c'est que plus jamais je ne toucherais ou accepterais la moindre drogue. C'est terminé.

- Pousse toi s'pèce de vieille folle !

Yume !? Elle est là, proche de moi ? Sbaff C'était quoi ça ? Une claque ?

- Oh la pétasse ! Comment a t-elle osée !?
- C'est de votre faute si le commandant est dans cet état ! Depuis qu'il est parti sur votre navire il n'est plus revenu vers nous et au moment où il revient, il est transformé en cette créature sanguinaire !
- Ex-navire vous voulez dire ! Vous avez vu l'état du bazar ! L'arrière est encore en feu et tout ce qui reste de mes hommes tentent comme ils peuvent d'éteindre l'incendie. Mais ce n'est pas grave, je pardonne mon amour car même s'il a fait beaucoup de dégâts ici, il nous a sauvé d'une mort certaine !
- Mais elle va s'en prendre une autre celle-là !

...

- Oh non, ne vous battez pas pour moi les filles ... Comment je ferais pour nos plaisirs à trois après ...

Les probabilités pour avoir tenu ces propos à voix haute sont étrangement très élevées. Et bizarrement, sentant désormais le moindre membre me composant, je me fais à l'idée que j'ai enfin pu parler de moi-même après de nombreuses heures à ne pas avoir le contrôle de mon corps, de mes actes et de mes mots. En même temps, je me fais à l'idée que je vais prochainement quitter ce monde une bonne fois pour toutes en connaissant le tempérament ardent de Yume.

- Co-Commandant ?

Mes paupières s'ouvrent lentement avant que ma vision ne se fasse éblouir par le soleil brûlant au-dessus de moi. Très vite, ce malheur est atténué par l'ombre puis la silhouette de Yume. Ça y est, je suis dans sa ligne de mire. Je suis un homme mo- *Sbaff* Bon sang elle a la claque facile !

- J'ai tellement eu peur de vous perdre ! Commence-t-elle à sangloter en m'enlaçant le cou de ses bras menus.
- Je .. Je vais bien Yume ... Merci de t'en inquiéter ... dis-je encore sous le choc amnésique m'ayant fait comaté quelques heures tout de même après confirmation d'un de mes hommes. Parce que même si je me rappelle des manigances du commandant Nichaut, un nouveau trou de mémoire habite mon cerveau. Qu'ai-je fait après avoir été enchaîné dans ses appartements ? Mon bas est déchiqueté à environ soixante pour cent et ce goût de sang dans ma bouche ... me fait comprendre que beaucoup de chose se sont passées durant mon absence cérébrale. Que ... Que s'est-il passé depuis mon absence ?

Le regard terrorisé par ce qu'elle a pu voir durant mon absence la bloque avant que Mark ne vienne à son secours.

- Il semblerait que le commandant Nichaut vous ai fait manger un fruit du démon. Du moins, de ce qu'elle nous a expliquée, vous avez mordu dedans sans vous poser de question avant de lui promettre que vous resterez ici à gouverner l'île à ses côtés. C'était, de ce qu'elle dit, votre récompense pour vos bonnes actions au sein des Blues.
- Je ... Je n'étais pas moi-même à ce moment-là. Elle m'a fait boire à mon insu un philtre d'amour qu'elle a dégotée dans la cale d'un ancien navire pirate. Je n'ai ... jamais signé quoi que ce soit pour toute cette merde. Elle m'a drogué !
- Alors techniquement, il a mangé le fruit de son plein gré. Je n'ai fais que mon devoir en lui offrant ce que le QG m'a transmis pour lui. Moi je n'-

Apparaissant timidement derrière l'énorme carcasse qu'incarne Mark, Nichaut se justifie de la pire des manières. Parce qu'elle en a conscience en écoutant mes premiers mots; je n'ai rien oublié. Et que la haute instance la garde, ma soif et mon animosité ne font que se renforcer lorsque je la vois.

- De toute façon, nous ne vous dérangerons plus. Vous allez gentiment repartir de cette île, nous on va se trouver un hôtel sur l'île pendant que le navire se fait reconstruire et tout rentrera dans l'ordre. N'est-ce pas mon amour ?
- Fermez-la ou je t'arrache la carotide avec les dents !

Ma colère s'élève à un tout autre niveau. Mes canines s'allongent, mes pupilles s'aiguisent tout en devenant jaunâtre et mes ongles deviennent des griffes aussi noir que les ténèbres, prêtent à faire ce pour quoi elles sont faite. Immédiatement, l'ensemble des hommes m'entourant se met en garde, fusils et lances dans ma direction. Certains tremblent, d'autres ne font plus le moindre mouvement me gardant à l'œil, une certaine peur au visage. Et derrière eux, Nichaut désolée de constater que le sérum n'a plus d'effet sur moi.

Mon agressivité s'évapore en voyant mes propres hommes apeurés de ma présence, me signalant que quelque chose ne va pas. Mon regard se pose dans les doux bourgeons rosés de Yume, lui demandant par simple contact visuel, ce qui a bien pu se passer. Pourquoi mes hommes n'ont plus confiance en moi !

- Lorsque vous vous êtes changé en cette ... chose ... plusieurs navires révolutionnaires attaquaient le port ayant pour cible la Gloire des Dragons Célestes. Le Commandant Nichaut nous a appris qu'il était la cible de ces activistes depuis bien des mois, étant que c'est un bâtiment de guerre très puissant appartenant au gouvernement. Mais au moment où ils sont arrivés sur la terre ferme, en nous bloquant toute manœuvre possible pour la Griffe, on s'est vite retrouvé en sous-effectif. Même si je reconnais les ordres efficaces du commandant, nous n'avons pas été de taille face à eux. Ils étaient trop nombreux. Et au moment où on pensait perdre la vie ... Vous êtes apparu sous les traits de ce monstre, détruisant tout sur son passage. Vous avez vaincu l'ennemi en ... déchiquetant leurs corps par vos griffes et vos crocs. C'était si ... terrifiant.

Fondant en larmes, encore traumatisée par ce qu'elle a vécu, Mark reprend.

- Vous avez détruit les navires ennemis en sautant à leur bord. Étant devenu un Komainu géant, vous avez arraché d'une facilité déconcertante le mat du premier navire pour le lancer avec force sur le second, le transperçant par la même occasion.
- Un komainu ?
- Oui. De base, ce sont des représentations en pierre de chien aux traits de lion que les habitants du pays de Wa placent à l'entrée de leurs temples pour les protéger des mauvais esprits. Du moins, c'est ce que me dit la base de données que je possède dans mon crâne. Félicitations commandant, vous avez mangé un fruit du démon de type Zoan mythologique.
- Putain ... Et qu'en est-il du troisième navire ennemi ? dis-je sans m'attarder sur ce satané fruit, le sujet me filant automatiquement la gerbe tant je n'aurais jamais eu la folie de manger cette merde en étant sobre. Une bonne raison de plus pour ne plus jamais prendre de drogue.
- Je dois vous avertir que, avant que vous ne sautiez sur les embarcations de l'ennemi, vous avez combattu au sol en embrochant de nombreux révolutionnaires comme certains hommes du commandant Nichaut. Vous étiez ... incontrôlable. Mais étrangement, malgré quelques soldats ayant subi des dommages collatéraux, vous ne vous attaquiez qu'aux activistes. C'est par la suite que vous avez sauté sur le premier navire, puis le second et enfin le troisième, pour anéantir chacun des équipages sans le moindre remord. Eux qui ne pensaient pas du tout tomber sur quelque chose comme vous, n'avaient malheureusement pas grand-chose pour se défendre mis à part des armes basiques pour tuer des hommes basiques. Ça a dû leur faire drôle ...

Tant que je n'ai tué aucun homme à moi, je suis étrangement soulagé.

- Et ensuite ?
- Ensuite, alors que le navire sur lequel vous vous trouviez brûlait de mille feu, l'énorme bestiau que vous incarniez s'est dématérialisé pour redevenir l'homme que vous êtes, avant de tomber à l'eau totalement inconscient. C'est à partir de là que nous vous avons repêché et que de longues heures se sont écoulés jusqu'à maintenant. Les gars ont eu peur pour vous commandant. Grâce à vous, nous sommes en vie. Alors je vous le dis au nom de tous ; merci.

Tous se mettent à applaudir, oubliant la peur que j'incarne à leurs yeux et mettant devant tout autre aspect nuisible, mon statut de supérieur. Mon regard passe sur chacun de leurs visages, avant de terminer sur celui de Nichaut. Me relevant avec un certain mal, aidé par Mark, je me dresse face à elle.

- Commandant Nichaut ... Je vais prendre en compte l'aspect héroïque que j'ai eu en sauvant votre île d'une invasion révolutionnaire pour passer votre tentative de me droguer à vie pour rester sur cette île au jour infini. Personne ne sera au courant de votre tentative car je sais que le manque de sommeil vous tue à petit feu. Alors mon équipage et moi-même allons partir immédiatement de cette île et vous allez faire votre rapport au QG en faisant mention de mes exploits. Sans ça, je serais obligé de divulguer votre comportement à mon nouveau supérieur, le vice-amiral Levi et vous serez radié de la Marine en passant une partie de votre vie derrière les barreaux. Ai-je été assez clair ?

Mon omnipotence la domine et de loin. Ma violence et ma hargne à son égard s'affichent sur mon visage, la menaçant de manière non-verbale pour qu'elle comprenne que quoi qu'elle tente, je lui suis supérieur. Qu'elle se réjouisse, grâce à elle, je ne fais que m'endurcir. Ossifiant mes convictions sur l'être humain et ses vices, comme les pirates, attisant ma justice séraphique et l'obligeant à déferler sur ce monde pourri.

- ... C'est entendu commandant Seikyuu. Je ... Je vous souhaite bonne route.
- Je vous remercie.

Mon animosité quitte son regard de chienne battue, avant de tourner les talons épaulé par Mark, allant à bord de mon cuirassé pour reprendre la route. Désormais, je resterais lucide quoi qu'il advienne.
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