Comme une impression de déjà vu.
C’est ce qui me saisit immédiatement quand je reviens à moi, ouvrant les yeux sans même avoir pigé auparavant que j’ai pu les fermer. De tomber dans les vapes, ça commence à devenir un peu trop régulier à mon goût. Après avoir buté Anatoli, je me suis effondré à cause de mes blessures. Quand j’en ai eu fini avec Bambana, j’ai fini par tomber lorsque l’on fuyait à bord de son navire. Une fois encore, ma fiole a heurté le sol. Le dernier souvenir que j’ai en tête, c’est d’avoir gobé le fruit dans la grotte et d’avoir été pris de crampes, avant que ça parte en couilles.
Le fruit… ses capacités restent encore à déterminer, mais je commence à avoir ma petite idée sur ce que c’est. Un fruit qui te permet de contrôler le feu, si c’est bien ce qu’il s’est passé là-bas, y’en a pas cinquante. Il faudra juste que je demande à Kaen de me raconter plus en détails comment ça s’est passé là-bas. Encore faut-il que je sois en mesure de lui poser la question…
Je sais pas où je suis. Une piaule ? De ce que je capte en balayant la pièce du regard, ça y ressemble. Une chambre avec les cloisons en bois, l’image est pas très stable par moment, ça gigote. Comme l’impression que les fondations bougent, déplacées par le vent ? Non, c’est pas le bruit du vent que je peux entendre. Un grincement. Celui que provoque la rencontre entre le bois d’un navire et une vague en pleine mer.
Je me redresse sur les miches, histoire d’avoir une meilleure appréciation de ce qui m’entoure. Je suis en mer ? Sur un bateau alors ? Lequel ? Comment j’ai pu atterrir là-dedans ? Et Kaen ?
Grince des dents, j’aime pas être à l’ouest, je déteste me poser cinquante questions et ne pas avoir les réponses. Ce que je sais, c’est que je suis en sécurité pour le moment. La personne qui s’est fait chier à me sauver les miches de Drum a pris le soin de soigner mes blessures et de me tenir au chaud. S’effondrer dans la neige glaciale d’un pays pareil ça aide pas à garder sa chaleur corporelle dans le positif. Je vérifie l’état global de ma carcasse, y’a pas l’air d’avoir eu amputation d’un doigt ou d’une jambe, c’est plutôt bon signe.
Ce qui l’est moins, c’est que je sais pas sur quel rafiot je me trouve ni si Kaen est avec moi ou mort et enterré sous une dizaine de mètres de poudreuse.
Je vais pas attendre bien sagement ici de le découvrir, sors mon derche du lit et entreprend un petit tour de pièce histoire de voir si je peux pas glaner quelques infos. Rien. Torse nu, j’entrevois ma peau marquée par d'innombrables cicatrices, dont certaines datant de la mort de Bambana à peine. Fraîches, mais pas douloureuses. Des souvenirs, un rappel que la vie ne te fais aucun cadeau et guette le moindre signe de faiblesse pour te la mettre.
Rien à se mettre sous la dent, une pièce assez neutre. Probablement là qu’on fait pioncer les invités, ceux de passage. Va falloir aller mettre le museau dehors, alors.
Au moment où je me dirige vers la porte pour sortir de là, la poignée s’abaisse et l’espace auparavant clos s’ouvre à moi, laissant apparaître une silhouette dans l’encadrement. Mon premier réflexe est de porter mes doigts à mon pistolet, mais je constate qu’il m’a été retiré dans le processus. Ce qui est évident et je m’insulte intérieurement de ne pas avoir pensé à le chercher avant. A défaut de pouvoir coller une bastos dans le crâne de ce type, je compte sur mes poings et ma nouvelle aptitude pour lui refaire la gueule si jamais il se révélait être un ennemi. D’ailleurs, sa trogne me dit absolument rien.
Environ aussi grand que moi et pas bien plus épais, un trentenaire à la chevelure sombre et en bordel, qui me fait penser à moi sauf que la sienne à tendance à vouloir gratter les cieux tandis que la mienne retombe vers le sol. M’a l’air confiant, suffisamment pour se tenir seul dans cette piaule avec moi et seulement moi. C’est probablement aussi qu’il ne me connaît pas. Mains dans les poches, je sens pas forcément d’énergie négative se dégager de lui, rien qui me pousse forcément à me méfier de lui. Et c’est justement ce qui fait que je m’en méfie plus qu’un loubard à l’air patibulaire, ‘faut se méfier des faux calmes. J’en étais un à la base. – T’es qui toi ? On va pas commencer à se lancer dans des gros discours, c’est pas le genre de la maison.
C’est ce qui me saisit immédiatement quand je reviens à moi, ouvrant les yeux sans même avoir pigé auparavant que j’ai pu les fermer. De tomber dans les vapes, ça commence à devenir un peu trop régulier à mon goût. Après avoir buté Anatoli, je me suis effondré à cause de mes blessures. Quand j’en ai eu fini avec Bambana, j’ai fini par tomber lorsque l’on fuyait à bord de son navire. Une fois encore, ma fiole a heurté le sol. Le dernier souvenir que j’ai en tête, c’est d’avoir gobé le fruit dans la grotte et d’avoir été pris de crampes, avant que ça parte en couilles.
Le fruit… ses capacités restent encore à déterminer, mais je commence à avoir ma petite idée sur ce que c’est. Un fruit qui te permet de contrôler le feu, si c’est bien ce qu’il s’est passé là-bas, y’en a pas cinquante. Il faudra juste que je demande à Kaen de me raconter plus en détails comment ça s’est passé là-bas. Encore faut-il que je sois en mesure de lui poser la question…
Je sais pas où je suis. Une piaule ? De ce que je capte en balayant la pièce du regard, ça y ressemble. Une chambre avec les cloisons en bois, l’image est pas très stable par moment, ça gigote. Comme l’impression que les fondations bougent, déplacées par le vent ? Non, c’est pas le bruit du vent que je peux entendre. Un grincement. Celui que provoque la rencontre entre le bois d’un navire et une vague en pleine mer.
Je me redresse sur les miches, histoire d’avoir une meilleure appréciation de ce qui m’entoure. Je suis en mer ? Sur un bateau alors ? Lequel ? Comment j’ai pu atterrir là-dedans ? Et Kaen ?
Grince des dents, j’aime pas être à l’ouest, je déteste me poser cinquante questions et ne pas avoir les réponses. Ce que je sais, c’est que je suis en sécurité pour le moment. La personne qui s’est fait chier à me sauver les miches de Drum a pris le soin de soigner mes blessures et de me tenir au chaud. S’effondrer dans la neige glaciale d’un pays pareil ça aide pas à garder sa chaleur corporelle dans le positif. Je vérifie l’état global de ma carcasse, y’a pas l’air d’avoir eu amputation d’un doigt ou d’une jambe, c’est plutôt bon signe.
Ce qui l’est moins, c’est que je sais pas sur quel rafiot je me trouve ni si Kaen est avec moi ou mort et enterré sous une dizaine de mètres de poudreuse.
Je vais pas attendre bien sagement ici de le découvrir, sors mon derche du lit et entreprend un petit tour de pièce histoire de voir si je peux pas glaner quelques infos. Rien. Torse nu, j’entrevois ma peau marquée par d'innombrables cicatrices, dont certaines datant de la mort de Bambana à peine. Fraîches, mais pas douloureuses. Des souvenirs, un rappel que la vie ne te fais aucun cadeau et guette le moindre signe de faiblesse pour te la mettre.
Rien à se mettre sous la dent, une pièce assez neutre. Probablement là qu’on fait pioncer les invités, ceux de passage. Va falloir aller mettre le museau dehors, alors.
Au moment où je me dirige vers la porte pour sortir de là, la poignée s’abaisse et l’espace auparavant clos s’ouvre à moi, laissant apparaître une silhouette dans l’encadrement. Mon premier réflexe est de porter mes doigts à mon pistolet, mais je constate qu’il m’a été retiré dans le processus. Ce qui est évident et je m’insulte intérieurement de ne pas avoir pensé à le chercher avant. A défaut de pouvoir coller une bastos dans le crâne de ce type, je compte sur mes poings et ma nouvelle aptitude pour lui refaire la gueule si jamais il se révélait être un ennemi. D’ailleurs, sa trogne me dit absolument rien.
Environ aussi grand que moi et pas bien plus épais, un trentenaire à la chevelure sombre et en bordel, qui me fait penser à moi sauf que la sienne à tendance à vouloir gratter les cieux tandis que la mienne retombe vers le sol. M’a l’air confiant, suffisamment pour se tenir seul dans cette piaule avec moi et seulement moi. C’est probablement aussi qu’il ne me connaît pas. Mains dans les poches, je sens pas forcément d’énergie négative se dégager de lui, rien qui me pousse forcément à me méfier de lui. Et c’est justement ce qui fait que je m’en méfie plus qu’un loubard à l’air patibulaire, ‘faut se méfier des faux calmes. J’en étais un à la base. – T’es qui toi ? On va pas commencer à se lancer dans des gros discours, c’est pas le genre de la maison.