Posté Jeu 8 Sep 2022 - 0:05 par Shoga
Shoga regarde la cornue arrivée, ce qui fait sourire le colonel. Il pose délicatement sa patte gauche sur le pommeau de son épée Damoclès, ce n’est pas par provocation, mais plus pour être à l’aise. Shoga regarde le commandant se présenter, elle semble débordée d’énergie, Shoga lui attrape la main droite et lui serre la main, il l’agite dans tous les sens.
— Bienvenue à la 473 ᵉ division de la marine, vous êtes ici chez vous !
Dit-il avec un grand sourire.
— Si vous voulez bien me suivre jusqu’à vos appartements, c’est par ici.
Shoga marche dans les rues d’Orange Town, il en profite pour poser quelques questions à Enra.
— Le voyage s’est bien passé, il n’y a pas eu de problème ?
Le colonel et le commandant marchent dans les rues, les civils regardent les marines avec admiration, Shoga fait coucou aux habitants.
— Bonjour, comment ça va ?
Les habitants d’Orange lui rendent sa salutation. Le Minks se tourne vers son commandant, il remarque qu’elle fait partie de la race des cornues.
— Dites-moi, j’ai lu votre dossier, et je dois dire que votre profil correspond à notre division. Vous aurez sûrement l’occasion de croiser l’unité Katana, qui aujourd’hui compte parmi elle plus de 700 bretteurs. Sans vouloir me vanter ou dénigrer les autres divisions, la 473 ᵉ est la plus à même de vous enseigner la discipline, mais aussi de vous former au combat. Le problème avec la régulière, c’est qu’elle a tendance à privilégier la quantité à la qualité de leur effectif, je ne dis pas que les soldats de la régulière sont mauvais, mais si on les compare à ceux de l’élite, ce n’est même pas un match équilibré. Notre division propose une formation et un entraînement que même l’élite nous envie, vous pourrez apprendre auprès des meilleurs bretteurs de la région.
Ils arrivent devant le dortoir des femmes, c’est ici que les femmes soldats vivent.
— Si vous avez besoin de conseil ou autre, n’hésitez pas à venir me voir. Je passe la plupart de mon temps dans mon bureau, et quand je n’y suis pas, vous me trouverez dans le Dojo Seigi. D’ailleurs, j’aimerais vous y emmener après vous avoir fait la visite de la ville, c’est une très belle ville, vous allez voir qu’elle n’a rien à envier à Logue Town ou encore Shell Town.
Pendant que Shoga discute, il se baisse de plus en plus pour se cacher derrière l’un des murs du quartier des femmes, tout en regardant Enra.
— Déposez vos affaires dans l’une des chambres que la responsable, qui est très charmante, vous indiquera… Elle est là, non ? Elle me regarde, je sens son regard accusateur.
La responsable du dortoir pointe le bout de son nez. Elle est en robe de chambre de couleur blanche, en plus de fumer sa clope. Shoga regarde dans sa direction, et il remarque son chignon, il la reconnaît immédiatement. Il se cache, il rase les murs. La responsable se met à hurler sur Enra.
— Hé vous, vous êtes nouvelle ici ?! Amenez-vous, j’ai pas que ça affaire, j’aimerais bien aller me couper les ongles de pied avant de dormir ! Votre chambre est prête. Allez, on se bouge ! Hop, hop, hop !
La femme stricte remarque deux oreilles de renard qui dépasse d’un des murs, ses yeux se mettent à briller.
— Ah ! Je le savais, il est là ! Il est planqué, je me disais aussi que ça sentait le pervers ! Alors, Colonel vicieux, on est revenu reluquer les filles ?!
Shoga devient tout pâle, il ne bouge plus, il ne cligne même pas des yeux.
— Je sais que vous êtes là, sortez si vous êtes un homme !
Le colonel soupire, il fait semblant de chercher quelque chose par terre, puis il se lève.
— Mais où ai-je bien pu perdre ses lunettes… Oh, mademoiselle Mikon, comment allez-vous ? Je ne vous avais pas vu.
Mademoiselle Mikon est la seule personne au monde qui arrive à faire perdre ses moyens à Shoga, lui qui d’ordinaire reste digne et honnête en toute circonstance, lorsqu’il est en présence du lieutenant Mikon, le voilà qui déraille. La demoiselle se met à courir vers Shoga, elle arrive devant lui, puis elle met ses bras sur ses hanches. Elle plisse le regard, tout en tirant plusieurs taffes sur sa cigarette.
— Hum…
Shoga transpire, il sifflote, il regarde ailleurs.
— Hum… Vous n’êtes pas clair, vous avez quelque chose à cacher ?
Shoga regarde Mikon.
— Non, mais vous n’avez pas honte d’espionner de jeunes femmes, est-ce que c’est le comportement d’un colonel ?! Je ne crois pas, je ne crois pas !!!
— Mais, je…
Mikon tend l’oreille droite.
— Nani ?!
Shoga baisse la tête, ses oreilles tombent en arrière, il regarde par terre.
— Je suis désolé, mademoiselle Mikon.
La tortionnaire gonfle le torse, puis elle pose ses mains sur ses reins.
— J’aime mieux ça, comportez-vous comme un colonel, colonel !
Elle jette un coup d’œil à Enra.
— Bon, elle me suit la copine, ou elle prend racine ?
Shoga se redresse.
— Ah, ne tardez pas, matelot. N’oubliez pas notre visite de la ville, déposez vos affaires et on y va.
Mikon regarde l’homme-renard.
— Bah, vous l’attendrez loin de ce mur !
Shoga se décale, il attend que son commandant revienne.