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... S'abattra sur toi.

La mer s’acharne toujours sur la carène du navire qui, malgré les épreuves traversées, continue son voyage vers Innocent Island, la cité des enfants perdus et des parents sans autorité. Triste sort que celui subit par cette île désolée et maintenant inanimée. Dire qu’il n’y a pas si longtemps, tout était festif et agréable à vivre, tout le monde était accueilli dans une ambiance chaleureuse et entraînante. Les ports, ouverts à tous, étaient le lieu de rencontre privilégié de tous ceux souhaitant reprendre leur souffle. La ville de tous les plaisirs, celle où l’on de dormait jamais, ou l’on passait son temps à chanter, danser et s’amuser au milieu d’un carnaval perpétuel. Aujourd’hui, il est triste de constater que tout cela a disparu. Mais, après tout, ne vaut-il pas mieux cela au voile de mensonges qui jadis recouvrait la vue de tous ceux foulant ce sol ?

Nous finissons par atteindre la rive la plus large, l’endroit du port le plus accessible. Les falaises de l’île nous apparaissent et la brume éternelle des eaux tumultueuses se perd derrière nous. Je juge imprudent d’amarrer le navire sans effectuer un repérage des alentours. Certes aucun bateau ennemi ne semble avoir fait escale ici, mais, d’après nos informations, ce lieu se trouve bien être leur destination. Je dépêche une équipe de reconnaissance – j’en fais également parti – afin d’assurer une prise du port sans risque pour le vaisseau.

Si les pirates sont effectivement ici, il y a de fortes chances que leur navire soit sur la côte Est de l’île, la plus sereine, derrière la forêt des joies. Je me souviens en effet parfaitement de Dominus Crocus, le capitaine du Croc Terror. Une allure agressive, un aspect terrifiant, mais également une certaine retenue. Jugeant la bataille du QG difficile à gagner, il s’était alors replié. Un leader de sa prudence n’allait certainement pas se lancer dans une attaque directe contre nous si la victoire n’était pas assurée.

Notre chaloupe entre finalement dans le port d’Innocent Island, je donne l’ordre à mes hommes de débarquer. Pied à terre et armés, nous scrutons les environs à la recherche du moindre signe de passage des hommes-poissons. Rien ; pas même une trace de pas récente, un signe de vie, une étrangeté ou une quelconque preuve d’une présence humaine sur cette île ne nous saute aux yeux. Le port, dans un état qui me rappelle l’agonie de mon propre croiseur, semble ne pas avoir accueilli la moindre âme depuis des années. Je donne l’ordre d’amarrer le navire, selon les conventions, comme un navire ordinaire (qui aujourd’hui attire néanmoins l’attention par la dépravation résultante du typhon récemment traversé).

Iwa commande la manœuvre du vaisseau qui, dans un mouvement doux et contrôlé, vient se poser avec délicatesse entre deux pontons. Les hommes débarquent, seuls quelques-uns restent à bord afin de servir de guets et empêcher de potentiels pillages. Nous naviguons maintenant entre les baraquements du port en quête d’un indice exploitable. La plupart des bâtiments, visiblement abandonnés depuis un long moment, commencent à se dissimuler à la luxuriante végétation en pleine floraison. Nous avançons lentement en territoire inconnu, usant de prudence et de discrétion pour nous frayer un chemin entre les broussailles et autres mauvaises-herbes qui prolifèrent un peu partout.

Puis, parmi les maisons basses, crasseuses et misérables (à cette époque, plus personne ne songeait à redonner vie à un pays à la richesse inconnue et à la position stratégique devenue inexistante), nous découvrons ce qui visiblement ressemble à une auberge en activité. Je fais signe à mes hommes d’attendre et je pousse la porte d’une main souple et méfiante.
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Dans l’auberge, nichée au bord de la mer, je trouve un tenancier fort étrange. Main posée sur la ceinture – prêt à sortir mon arme à feu – je m’approche de l’homme-poisson qui me regarde d’un air surpris. Mince (beaucoup plus que la moyenne pour une personne de cette race) il est à peine plus grand et plus robuste que moi. Sa peau, aussi bleue qu’un ciel d’été dégagé, semble ne pas être faite pour les expositions prolongées au soleil. Ses oreilles décollées et ses lèvres imposantes lui attribuent une allure peu singulière, proche de la stupidité. Quoiqu’il en soit, il est fort étrange de trouver un homme-poisson seul, dans une auberge abandonnée (l’est-elle ? elle me semble tout à fait entretenue, comme si les ravages du temps n’avaient pas eu d’effet sur elle, contrairement aux baraques alentours) sur l’île même choisie par les pirates – eux aussi hommes-poissons – comme lieu de repli. Et pourtant, tout semble calme, tout semble vide. Il a bel est bien l’air d’être seul.

Je m’assois au bar de l’établissement, et il ne me faut pas plus de quelques instants pour me rendre compte qu’il s’agit d’un énergumène fort bavard. Sans me laisser mot dire, il me raconte qu’avant d’acheter son auberge il avait été pêcheur et qu’il connaissait donc bien les environs et les rivages de l’île, qu’il connaissait les îles adjacentes à Innocent Island, assurément, mais ne les avait jamais réellement apprécié.

- On a toujours l’impression qu’ils veulent faire la guerre, ceux-là, mon bon monsieur. (Il lève les yeux vers moi avant de se remettre à nettoyer ses verres à l’aide d’un vieux chiffon humide.) Pour quelqu’un comme moi, un homme-poisson, je veux dire, il était fort aisé de gagner de l’argent via la pêche ! Ah ! Mais, un homme-poisson qui pêche des poissons vous allez me dire, hein ? Ahah ; oui, c’est plus courant qu’il n’y paraît, s’avez ? Puis quand l’île a cessé d’acheter et que tout le monde a foutu l’camp, je me suis dit « Hey ! Si tu achètes la seule auberge du coup, tous les clients seront à toi ! » Et me voilà ! Et ici, aucune règle, après tout, ce n’est même pas une cité digne de ce nom, ou presque, puisqu’ils se la partagent… vous savez, avec ces enfants si incultes et si présomptueux qu’ils pensent être des rois alors qu’ils sont réduits à la misère. Et pourtant, ils n’ont pas un seul soldat ! Seraient même pas capables de se protéger d’un pirate de bas étage, je vous le dis, moi.

- C…cesse. Je…

- Désolé, mais nous n’avons pas le temps pour tes histoires, poursuit Iwa, qui était visiblement entrée sans mon autorisation. N’avez-vous pas entendu parler de pirates hommes-poissons qui auraient posé pieds sur l’île et entrepris de réparer leur navire, voir pire, de s’adonner au pillage avant de reprendre la mer ? demande-elle accoudée au bar, à côté de moi.

- Je… quoi ? Mon dieu non ! répond-il tout en laisser de côté son chiffon. Est-ce là ce que vous êtes venus chercher ? Des pirates ? (L’aubergiste parut alors stressé.) Je dois dire que je n’en ai pas vu depuis des semaines ! Et encore moins de hommes-poissons. Pour autant que je sache, je suis le seul amphibie sur ces terres, et ce, depuis… fort bien longtemps.

- Naturellement. Vous ne savez rien, hein… c’est pourtant le genre de nouvelle qui devrait rapidement faire le tour de l’île, non ?

- Faire le tour de l’île ? L’aubergiste renverse la tête en arrière et se met à rire. Je doute qu’il y ait ne serait-ce qu’une information digne de ce nom dans tout Innocent Island ! Non, ma bonne madame, rien n’arrive jamais jusqu’ici, croyez-moi. Et encore moins quelque chose de fiable.

- Vous… avez sans doute raison, dis-je en regardant le verre à demi-rempli qu’il venait de poser devant moi. Mais… il serait sage… de vérifier… par nous-mêmes.

- Et bien, dans ce cas. Ne vous inquiétez pas, nous sommes en mesure de parer à toute attaque éventuelle – si insensée soit-elle. Je pense que nous allons commencer par inspecter l’ancien parc d'attractions. Qu’en pensez-vous, commandant ?

- O… oui.

- Le... le parc d'attraction ? Mais… pourquoi ? Il est abandonné depuis bien longtemps ! Je doute que vous y trouviez quoique ce soit ! Non, vous devriez plutôt longer la côte en direction de l’Ouest, pendant un jour ou deux, et voir par vous-même le port annexe.

L’homme-poisson s’efforce de répondre avec précision et quiétude, mais il est difficile de ne pas relever la touche de nervosité dans ses propos. Je pousse mon verre. « Mer…ci ». Je laisse une pièce en argent sur le comptoir.

- Merci ! Si vous voulez passer le nuit ici, je vous offre les plus belles chambres de mon palace !

- Non, je ne pense pas, rétorque Iwa. Nous avons tout ce qu’il faut à bord de notre navire.

Je sors. Iwa m’accompagne. Une fois à l’extérieur, les portes de l’auberge se referment derrière nous.

- Le verre… dis-je. Du poison.
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C’est ici, sans aucun doute. Mais je ne peux arrêter le tenant de l’auberge, cela serait bien imprudent de ma part. En fait, ce pourrait même compromettre toute la mission. Le poison présent au fond du verre était latent ; il était probablement question de provoquer une crise cardiaque, qui se serait manifestée d’ici plusieurs heures, voire plusieurs jours. S’ils cherchent à rester discrets, c’est qu’ils ne se doutent pas que nous avons obtenu l’information de leur position. Ils ne nous voient pas, mais l’inverse est loin d’être une vérité, et je me dois d’en profiter.

Je juge donc sage de tirer parti des particularités de nos ennemis afin de déclencher une attaque surprise. Il faut faire vite, ignorer les éléments superflus et concentrer tous nos efforts pour retrouver les Croc Terror avant qu’ils ne comprennent notre stratégie d’approche. Est-ce seulement possible ? Les localiser, faire une descente surprise dans leur camp, les arrêter et repartir aussitôt, le tout sans risquer d’impliquer les habitants de l’île ? Etant donné que je n’ai pas assez d’hommes pour ordonner un assaut direct, c’est tout ce que je peux faire, bien que cela ne soit pas sans danger. L’effet de surprise disparaîtra au moment même ou l’attaque sera déclenchée, nous devrons donc frapper vite et fort.

Mes plans sont respectés, j’en suis satisfait. Tout en essayant d’assembler un schéma logique des événements, je contemple le ciel d’un regard absent.

Je distingue, ci et là, quelques signes de passage récent : marques de griffes, terrain affaissé, branches cassées. Mais le plus intéressant, ce sont les traces au sol. Vieilles de plusieurs jours, elles reflètent un pas à la fois lourd et lent, forcé et hésitant. Certaines traces, plus accentuées que d’autres et suivies de ce qui ressemblait à un frottement régulier (comme lorsque l’on traîne un sac derrière sois) font penser aux pas d’une personne blessée et laissant traîner son pied gauche au sol tout en s’appuyant sur le droit. Qui que soient ceux qui sont passés ici, ils sont blessés et ménagent leurs efforts.

Mon regard se porte à nouveau sur le port où les splendides navires avaient jadis l’habitude de s’y mouiller. Aujourd’hui, plus aucun pavillon ne vient jeter l’ancre au pied de cette nation en déclin. Cependant, tout laisse croire que les hommes-poissons du Croc Terror se trouvent bel et bien sur l’île. Reste à savoir où. L’aubergiste – pour le nommer comme cela – essaye très probablement de nous tromper en indiquant l’ouest. Si je ne m’abuse, cette zone d’Innocent Island a toujours été réputée pour être dangereuse et mal fréquentée. Je doute que les pirates, bien qu’intrépides et incroyablement forts, ne s’engagent dans une nouvelle bataille. Tout du moins, pas maintenant. Non, leur passage ici n’est que temporaire, ils sont en quête de vivres et de matériaux pour réparer leur flotte (celle-ci a subit d’importants dégâts durant l’assaut de North Blue).

Si je me fie à mon instinct, aux indices obtenus par la poiscaille au bar et aux traces visibles de leur passage (je suppose qu’ils sont les seuls à avoir posé pied à terre ces dernières semaines) alors c’est vers le parc d’attraction abandonné que nous devons nous diriger. Un lieu tranquille, loin des regards indiscrets, dans lequel ils pourront trouver du bois (certes en mauvaise condition) suffisamment robuste pour maintenir leur vaisseau mère à flots jusqu’à leur destination prochaine.

Ma décision est prise. J’en informe mes hommes.


Dernière édition par Gilgamesh le Mer 5 Juil 2023 - 2:33, édité 1 fois
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Je m'appuie contre l'écorce rugueuse d'un tronc, laissant mon regard balayer la silhouette nébuleuse du parc d'attractions abandonné qui se dresse devant moi. Le vent murmure des contes oubliés en s'engouffrant dans les structures métalliques rouillées, chantant un requiem pour une époque révolue de joie et de rires innocents. Le parc, autrefois vibrant de vie et de couleurs, gît maintenant silencieux et spectral, une coquille émaciée hantée par les fantômes de son passé.

Je peux presque entendre le carillon des rires d'enfants, le grondement des attractions, les cris de surprise et d'émerveillement. Tout cela n'est plus. La Grande Roue, autrefois fière et scintillante, pointe maintenant vers le ciel comme un squelette déformé, ses gondoles suspendues dans un éternel silence. Le manège aux chevaux de bois est à moitié effondré, les figures jadis joyeuses des équidés ont des regards vides, leurs couleurs fanées par le temps et les intempéries.

Tout autour de moi, l'île bat au rythme d'un cycle naturel différent. La faune et la flore ont repris leurs droits, s'entrelaçant avec les ruines du parc pour former une toile complexe de vie et de décadence. Les fougères s'épanouissent à l'ombre des montagnes russes, les lianes s'enroulent autour des structures métalliques comme de gracieux serpents, les arbres s'élèvent haut, perçant les attractions abandonnées avec une persistance obstinée. Des oiseaux exotiques font leurs nids dans les recoins les plus élevés, remplissant l'air de leurs chants mélodieux.

Innocent Island. Un paradoxe de paix naturelle et de déclin créé par l'homme, un mélange poignant de vie et de ruine. Malgré le tableau d'abandon qui se déploie devant moi, je sens un certain charme, une beauté dans la façon dont la nature se réapproprie ce qui lui appartient. Je respire profondément, emplissant mes poumons de l'air marin salé, mélangé aux notes subtiles de la végétation luxuriante et de la terre humide.

Pourtant, ce n'est pas le temps pour l'admiration. Au cœur de ce paysage sauvage, un prédateur s'est caché. Les pirates du Kilimandjaro, des créatures plus proches des bêtes que des hommes, ont probablement trouvé refuge dans ce sanctuaire abandonné. Les signes de leur présence sont discrets, presque indiscernables, mais pour un œil entraîné, ils sont aussi évidents que le soleil dans le ciel. Un morceau de corde usée par l'usage ici, des traces de pas dans la boue là, la morsure récente dans l'écorce d'un arbre où un couteau a été aiguisé. Ils sont là, cachés dans l'ombre de la Grande Roue, attendant leur heure.

Je ressens un frisson de danger imminent, mais il est mêlé d'une anticipation électrisante. C'est l'heure du loup, l'instant où la nuit et le jour se chevauchent, où les proies cherchent refuge et les prédateurs commencent à chasser. Le défi est grand, mais je suis prêt. Je suis Gilgamesh, commandant de la Marine, et je suis venu pour mettre fin à la terreur que ces pirates ont infligée.

L'assaut sur le repaire des pirates commence au crépuscule.
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Avec la silhouette déformée du parc d'attractions baignée dans la lumière dorée du crépuscule comme toile de fond, je convoque mes hommes pour le briefing préalable à l'assaut. Mes paroles résonnent dans la clairière, claires et tranchantes comme le cristal. Chaque mot transmis porte l'urgence de notre mission et l'importance de chaque tâche assignée.

Ils sont là, rangés devant moi, une poignée d'hommes de divers horizons, chacun portant l'insigne de la Marine avec une fierté silencieuse. Il y a Mata Iwa, mon bras droit, une femme aux yeux perspicaces. Sa chevelure noire est ramenée en un chignon serré, témoignant de son sens pratique. Le sourire qu'elle porte a quelque chose de carnassier, révélant son impatience pour la bataille à venir.

Chaque homme, chaque femme, a un rôle à jouer dans le plan. Je les informe de leurs tâches respectives, de la nécessité de la discrétion et de la rapidité. Nous devons frapper fort et vite, avant que les pirates ne puissent riposter.

Je leur montre le plan du parc, détaille les points d'entrée et de sortie, les itinéraires d'approche. Nous allons encercler le parc, couper toute possibilité de fuite. Nous utiliseront ensuite notre force brute pour subjuguer les pirates. Iwa et moi, nous entrerons par l'arrière et tenterons de capturer le capitaine des pirates, le redoutable Dominus Crocus.

La tension dans l'air est électrique, chaque visage reflète une détermination farouche, une volonté de fer. Nous sommes prêts pour la bataille. Nous sommes l'ombre sur Innocent Island, le présage d'une tempête imminente. Le destin des Sunset Pirates est entre nos mains, et nous ne faillirons pas.
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En silence, nous commençons les préparations finales. Les sabres sont aiguisés jusqu'à ce qu'ils soient capables de trancher l'air lui-même, les pistolets chargés soin. Les uniformes blancs de la Marine se préparent pour leur possible dernier combat.

Des hommes se réunissent autour des cartes, discutant des meilleures stratégies d'approche, des voies de repli, des points faibles possibles des pirates. Chaque détail compte, chaque seconde est précieuse. Nous devons frapper vite et fort, sans laisser le temps aux pirates de se regrouper et de contre-attaquer.

D'autres se tiennent à l'écart, priant silencieusement ou échangeant des paroles rassurantes. Certains écrivent des lettres à leurs familles, au cas où ils ne reviendraient pas. Leur visage porte les stigmates de la peur, mais aussi de la résolution. Ils savent ce qu'ils ont à faire, et ils le feront, quel qu'en soit le coût.

Moi, je m'assieds en silence, observant mes hommes. Je sens le poids de leur vie sur mes épaules, la responsabilité de leur destin entre mes mains. Je suis leur leader, et je ferais tout pour les mener à la victoire, pour les ramener tous sains et saufs.

Mais alors que la nuit tombe, le doute s'insinue en moi. Ai-je pris la bonne décision ? Avons-nous une chance de gagner ? Les questions tournent dans ma tête, un tourbillon d'incertitude qui me hante. Mais je repousse ces pensées, me concentrant sur la tâche à accomplir. Le doute ne peut que nous affaiblir, et je refuse de laisser cela arriver.

Alors je me lève, me tournant vers mes hommes. Mon regard balaye leur visage, imprimant chacun d'eux dans ma mémoire. Je ne dis rien, mais je n'en ai pas besoin. Ils savent ce que je ressens, ils partagent la même détermination.

L'orage approche, et nous sommes prêts à l'affronter. Quel que soit le résultat de cette bataille, nous nous battrons jusqu'à la fin. Pour la justice, pour la paix, pour l'honneur de la Marine.

Demain, au lever du soleil, nous lancerons l'assaut. Les Sunset Pirates seront confrontés à la tempête de notre volonté. Et nous ne nous arrêterons pas avant que la justice ne soit rendue.
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À l'aube, le camp de la Marine s'éveille dans un silence résolu. Les hommes se préparent, ajustant leurs uniformes, vérifiant leurs armes, lançant des regards déterminés les uns aux autres. L'air est lourd, saturé d'une tension presque palpable. Le ciel est couvert, les nuages gris prédisant l'orage à venir.

Mata Iwa et moi dirigeons la marche vers le parc d'attractions. Nos bottes foulent le sol humide, le bruit de nos pas s'harmonisant avec le battement sourd de nos cœurs. En approchant, je peux voir les silhouettes des montagnes russes abandonnées, leur structure métallique s'étendant comme les os d'un géant mort.

Au signal, nous lançons l'assaut. Les hommes se dispersent, certains se précipitant vers l'entrée principale, d'autres contournant le parc pour l'attaquer par les flancs. Les cris de guerre résonnent, portés par le vent jusqu'aux oreilles des pirates qui, surpris, commencent à riposter.

Je mène l'assaut arrière, mon sabre à la main. Les premiers pirates tombent rapidement, surpris et désorganisés. Mais ils se regroupent vite et commencent à donner la mort. Un de mes hommes tombe, une expression de surprise gravée sur son visage. La rage me submerge, mais je l'ignore, concentré sur l'objectif.

Mata Iwa, avec une poignée d'hommes, se faufile dans les attractions abandonnées, disparaissant dans l'ombre des bâtiments délabrés. Je lui fais confiance pour s'occuper du flanc droit. Elle est une guerrière capable, ses mouvements fluides et précis tranchant l'air avec une précision mortelle.

La bataille s'intensifie. Les pirates se regroupent, formant une ligne de défense devant l'entrée du manoir hanté, leur refuge apparent. Mais nous avançons, poussés par notre détermination, notre volonté de justice.

Les balles volent, les sabres s'entrechoquent. Chaque seconde est un combat pour la survie, chaque mouvement peut être le dernier. La peur est là, tapie dans un coin de mon esprit, mais je la repousse, la remplaçant par la résolution, la détermination.

Je peux voir Bumbum Glouglou parmi les pirates, son visage rond tordu par la colère. Nous nous regardons, nos regards se croisant au milieu du chaos. Il sait que je suis venu pour lui, pour mettre fin à tout. Et je sais qu'il ne se rendra pas sans se battre.

La bataille fait rage, la violence et la mort se répandant comme une maladie. Mais malgré tout, malgré la peur et le désespoir, nous continuons à avancer. Nous sommes la Marine, et nous ne nous arrêterons pas avant d'avoir rendu la justice.

Alors que le soleil commence à s'élever dans le ciel, nous nous battons toujours. Le parc d'attractions, autrefois lieu de joie et de rire, est maintenant un champ de bataille, teinté du rouge du sang et du noir de la mort. Mais nous ne reculerons pas. Nous ne pouvons pas reculer.

Car nous avons un devoir à accomplir.
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Le soleil commençait à se coucher, jetant une lumière orange sur le champ de bataille désolé. Autour de moi, le fracas des armes et les cris de douleur commençaient à s'estomper. Je me tenais debout, légèrement essoufflé, face à Dominus Crocus. Son imposante stature, son corps massif recouvert d'écailles vertes rugueuses et ses yeux, deux puits sans fond dans lesquels je pouvais voir ma propre fin.

L'air se chargeait d'électricité tandis que j'analysais la silhouette massivement imposante de Dominus Crocus. Mon regard naviguait de son sourire cruel, dévoilant une mâchoire puissante, aux griffes acérées qui s'échappaient de ses mains épaisses. Les étoiles scintillaient d'une lumière froide dans le ciel obscur, contrastant avec l'éclat chaud du feu de camp qui dansait à proximité. Tout autour de nous, le monde semblait retenir son souffle.

Crocus parlait d'un ton tranquille et assuré, comme s'il savourait déjà sa victoire. « Ne crains-tu pas la mort, marin ? » me demanda-t-il.

« C'est une éventualité à laquelle nous devons tous faire face, un jour ou l'autre », répondis-je, empoignant fermement le manche de mon sabre.

Dans un grondement guttural qui fit vibrer l'air autour de nous, Crocus se jeta sur moi. Sa mâchoire claquait, prête à déchiqueter la chair, tandis que ses griffes tranchaient l'air comme des lames. J'esquivai de justesse, le vent de sa charge m'arrachant presque l'équilibre. Sa vitesse était surprenante pour une telle créature, ses attaques brutales et impitoyables.

Je contre-attaquai, mon sabre tranchant l'air dans un sifflement. Crocus recula, parant mon coup avec une de ses griffes. Des étincelles jaillirent à l'impact, illuminant brièvement son visage féroce. Un sourire sadique s'étira sur ses lèvres reptiliennes, une lueur malsaine dans ses yeux. Il semblait apprécier ce ballet mortel.

Le combat devint plus intense. Nous dansions autour de l'autre, un tourbillon de mouvements et d'attaques. Il était fort, terriblement fort. Chaque coup qu'il portait résonnait dans mes os, laissant des marques de douleur lancinante sur mon corps. Mes attaques semblaient à peine le perturber, son corps écailleux déviant la majorité de mes coups.

Pourtant, je ne me décourageai pas. À chaque fois qu'il m'attaquait, je trouvais en moi la force de riposter, de rester debout. Je ne me battais pas pour ma propre vie, mais pour celle de tous ceux qui dépendaient de moi. Je portais en moi l'espoir de tout mon équipage, et je n'avais pas le droit de fléchir.

Au fur et à mesure que le combat se prolongeait, je commençais à voir des signes de fatigue chez Crocus. Son souffle était plus rapide, ses mouvements un peu plus lents. C'était minime, presque imperceptible, mais c'était là. Je devais saisir cette opportunité.

Crocus, sentant sans doute que le vent tournait, intensifia ses attaques. Il se rua sur moi avec une rage renouvelée, ses griffes et ses dents cherchant à me déchirer. Je parais et esquivais, repoussant mes limites pour rester en vie. J'étais couvert de sueur et de sang, ma respiration haletante résonnait dans mes oreilles, mais je ne céderais pas.

Puis, en un instant, l'opportunité se présenta. Crocus, dans un mouvement trop ample, exposa sa poitrine. J'attaquai sans hésitation, mon sabre s'enfonçant dans sa chair épaisse. Un hurlement de douleur s'éleva dans la nuit, faisant trembler les feuilles des arbres environnants. Crocus tituba, puis s'effondra au sol, vaincu.

Je m'éloignai, pantelant, de cette masse inanimée. Mes jambes étaient lourdes, mais je tenais bon, mon sabre encore à la main. Je ne ressentais pas de joie, pas de triomphe. Seulement un soulagement profond et l'épuisement d'un long combat. Mais au-delà de cela, je savais que j'avais rempli mon devoir. J'avais protégé ceux qui comptaient sur moi.

La nuit était encore jeune lorsque je retournai vers mes hommes, victorieux mais humble. Dans mon cœur résonnait le prix de cette victoire, et le poids de la responsabilité qui était toujours la mienne. Cette bataille était terminée, mais la guerre continuait. Et tant qu'il resterait des menaces comme Dominus Crocus, je serais là pour les affronter. Pour protéger ceux qui ne peuvent pas se protéger eux-mêmes.


Dernière édition par Gilgamesh le Mer 5 Juil 2023 - 5:02, édité 4 fois
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Le bruit des armes s'estompe enfin, laissant place à un silence lourd et épuisé. La bataille est terminée. Les hommes de Crocus, ceux qui n'ont pas fui ou qui ne sont pas tombés pendant le combat, se rendent sans résistance. Ils n'ont plus de leader, plus de raison de se battre. Le parc d'attractions résonne maintenant du triomphe de la justice.

Je reste un instant, regardant le champ de bataille. Des corps sont dispersés un peu partout, des traces de l'affrontement qui vient de se terminer. Certains sont ceux de mes hommes, tombés au combat. Leur sacrifice ne sera pas oublié. Les autres sont ceux des pirates, victimes de leur propre cupidité et cruauté.

Dominus Crocus gît à mes pieds, vaincu et impuissant. Je ressens une réelle excitation à voir cet homme-poisson, autrefois puissant, réduit à l'impuissance. Ainsi qu'un profond soulagement. Je m'avance vers lui, mon sabre toujours à la main. Il me regarde, ses yeux froids me défiant jusqu'au bout. J'aimerais lui dire que tout cela aurait pu être évité, qu'il n'avait pas besoin de choisir cette voie. Mais je sais que cela ne servirait à rien. Il a fait ses choix, et maintenant il doit en assumer les conséquences. Mes hommes viennent le chercher. Ils le relèvent avec précaution, le maintenant fermement entre eux. Il ne lutte pas, acceptant son sort avec une résignation amère. Je le regarde s'éloigner, transporté vers le navire où il attendra son jugement emprisonné.

Le soleil commence à se coucher, teintant le ciel d'oranges et de roses. C'est un contraste frappant avec le carnage qui nous entoure. Un rappel que même après les pires tempêtes, la vie continue.

Je regarde mes hommes, fatigués mais victorieux. Chacun d'entre eux a joué un rôle crucial dans cette victoire. Ils sont divers, venant de différents horizons, mais aujourd'hui, ils se sont unis pour une cause commune. Je suis fier d'eux. Fier d'être leur leader.

La bataille est terminée, mais la guerre n'est pas encore gagnée. Il y aura d'autres Crocus, d'autres pirates prêts à semer le chaos. Et quand ils viendront, je serai là, prêt à les affronter. Je ne reculerai devant rien pour protéger le monde, pour protéger les civils qui m'ont confié leur sécurité.

La nuit tombe sur Innocent Island, mais ce n'est pas une nuit de peur. C'est une nuit de victoire, une nuit de renouveau.

Et je suis prêt pour ce qui viendra ensuite.
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Le vent souffle doucement sur le port, caressant mon visage avec une douceur presque maternelle. Le soleil se lève à l'horizon, peignant le ciel de teintes d'orange et de rose. Je reste un moment à contempler le spectacle, les yeux mi-clos. C'est une nouvelle aube sur Innocent Island, et c'est le jour de notre départ.

Je me retourne, regardant une dernière fois l'île.

À côté de moi, mes hommes attendent en silence. Ils sont fatigués, mais leurs visages portent la satisfaction du devoir accompli. Nous avons affronté les loups et nous en sommes sortis victorieux. Mais la victoire a un prix. Nous partons laissant derrière nous des souvenirs de bataille, des amis perdus. Je me tourne vers mes hommes, leurs visages marqués par l'épreuve qu'ils viennent de traverser. Chacun d'eux a laissé une partie de lui-même sur cette île. Mais je sais aussi qu'ils ont gagné quelque chose en retour. Le courage de faire face à l'adversité, l'unité dans le combat, l'engagement envers une cause juste.

Nous embarquons à bord de notre navire.

Alors que nous nous éloignons, je me tiens à la proue, regardant l'horizon. Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve, quelles batailles nous devrons livrer. Mais je sais une chose : nous sommes prêts. Nous sommes des guerriers, des protecteurs. Nous sommes les loups qui chassent dans l'ombre.

Innocent Island s'estompe à l'horizon, un souvenir flou dans la lumière matinale. La bataille est terminée, la guerre continue. Mais pour l'instant, il est temps de rentrer à la maison.

La mer s'étend devant nous, un tableau infini de possibilités. Et alors que le soleil se lève, je suis prêt à affronter ce que l'avenir nous réserve.
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