La mer s’acharne toujours sur la carène du navire qui, malgré les épreuves traversées, continue son voyage vers Innocent Island, la cité des enfants perdus et des parents sans autorité. Triste sort que celui subit par cette île désolée et maintenant inanimée. Dire qu’il n’y a pas si longtemps, tout était festif et agréable à vivre, tout le monde était accueilli dans une ambiance chaleureuse et entraînante. Les ports, ouverts à tous, étaient le lieu de rencontre privilégié de tous ceux souhaitant reprendre leur souffle. La ville de tous les plaisirs, celle où l’on de dormait jamais, ou l’on passait son temps à chanter, danser et s’amuser au milieu d’un carnaval perpétuel. Aujourd’hui, il est triste de constater que tout cela a disparu. Mais, après tout, ne vaut-il pas mieux cela au voile de mensonges qui jadis recouvrait la vue de tous ceux foulant ce sol ?
Nous finissons par atteindre la rive la plus large, l’endroit du port le plus accessible. Les falaises de l’île nous apparaissent et la brume éternelle des eaux tumultueuses se perd derrière nous. Je juge imprudent d’amarrer le navire sans effectuer un repérage des alentours. Certes aucun bateau ennemi ne semble avoir fait escale ici, mais, d’après nos informations, ce lieu se trouve bien être leur destination. Je dépêche une équipe de reconnaissance – j’en fais également parti – afin d’assurer une prise du port sans risque pour le vaisseau.
Si les pirates sont effectivement ici, il y a de fortes chances que leur navire soit sur la côte Est de l’île, la plus sereine, derrière la forêt des joies. Je me souviens en effet parfaitement de Dominus Crocus, le capitaine du Croc Terror. Une allure agressive, un aspect terrifiant, mais également une certaine retenue. Jugeant la bataille du QG difficile à gagner, il s’était alors replié. Un leader de sa prudence n’allait certainement pas se lancer dans une attaque directe contre nous si la victoire n’était pas assurée.
Notre chaloupe entre finalement dans le port d’Innocent Island, je donne l’ordre à mes hommes de débarquer. Pied à terre et armés, nous scrutons les environs à la recherche du moindre signe de passage des hommes-poissons. Rien ; pas même une trace de pas récente, un signe de vie, une étrangeté ou une quelconque preuve d’une présence humaine sur cette île ne nous saute aux yeux. Le port, dans un état qui me rappelle l’agonie de mon propre croiseur, semble ne pas avoir accueilli la moindre âme depuis des années. Je donne l’ordre d’amarrer le navire, selon les conventions, comme un navire ordinaire (qui aujourd’hui attire néanmoins l’attention par la dépravation résultante du typhon récemment traversé).
Iwa commande la manœuvre du vaisseau qui, dans un mouvement doux et contrôlé, vient se poser avec délicatesse entre deux pontons. Les hommes débarquent, seuls quelques-uns restent à bord afin de servir de guets et empêcher de potentiels pillages. Nous naviguons maintenant entre les baraquements du port en quête d’un indice exploitable. La plupart des bâtiments, visiblement abandonnés depuis un long moment, commencent à se dissimuler à la luxuriante végétation en pleine floraison. Nous avançons lentement en territoire inconnu, usant de prudence et de discrétion pour nous frayer un chemin entre les broussailles et autres mauvaises-herbes qui prolifèrent un peu partout.
Puis, parmi les maisons basses, crasseuses et misérables (à cette époque, plus personne ne songeait à redonner vie à un pays à la richesse inconnue et à la position stratégique devenue inexistante), nous découvrons ce qui visiblement ressemble à une auberge en activité. Je fais signe à mes hommes d’attendre et je pousse la porte d’une main souple et méfiante.
Nous finissons par atteindre la rive la plus large, l’endroit du port le plus accessible. Les falaises de l’île nous apparaissent et la brume éternelle des eaux tumultueuses se perd derrière nous. Je juge imprudent d’amarrer le navire sans effectuer un repérage des alentours. Certes aucun bateau ennemi ne semble avoir fait escale ici, mais, d’après nos informations, ce lieu se trouve bien être leur destination. Je dépêche une équipe de reconnaissance – j’en fais également parti – afin d’assurer une prise du port sans risque pour le vaisseau.
Si les pirates sont effectivement ici, il y a de fortes chances que leur navire soit sur la côte Est de l’île, la plus sereine, derrière la forêt des joies. Je me souviens en effet parfaitement de Dominus Crocus, le capitaine du Croc Terror. Une allure agressive, un aspect terrifiant, mais également une certaine retenue. Jugeant la bataille du QG difficile à gagner, il s’était alors replié. Un leader de sa prudence n’allait certainement pas se lancer dans une attaque directe contre nous si la victoire n’était pas assurée.
Notre chaloupe entre finalement dans le port d’Innocent Island, je donne l’ordre à mes hommes de débarquer. Pied à terre et armés, nous scrutons les environs à la recherche du moindre signe de passage des hommes-poissons. Rien ; pas même une trace de pas récente, un signe de vie, une étrangeté ou une quelconque preuve d’une présence humaine sur cette île ne nous saute aux yeux. Le port, dans un état qui me rappelle l’agonie de mon propre croiseur, semble ne pas avoir accueilli la moindre âme depuis des années. Je donne l’ordre d’amarrer le navire, selon les conventions, comme un navire ordinaire (qui aujourd’hui attire néanmoins l’attention par la dépravation résultante du typhon récemment traversé).
Iwa commande la manœuvre du vaisseau qui, dans un mouvement doux et contrôlé, vient se poser avec délicatesse entre deux pontons. Les hommes débarquent, seuls quelques-uns restent à bord afin de servir de guets et empêcher de potentiels pillages. Nous naviguons maintenant entre les baraquements du port en quête d’un indice exploitable. La plupart des bâtiments, visiblement abandonnés depuis un long moment, commencent à se dissimuler à la luxuriante végétation en pleine floraison. Nous avançons lentement en territoire inconnu, usant de prudence et de discrétion pour nous frayer un chemin entre les broussailles et autres mauvaises-herbes qui prolifèrent un peu partout.
Puis, parmi les maisons basses, crasseuses et misérables (à cette époque, plus personne ne songeait à redonner vie à un pays à la richesse inconnue et à la position stratégique devenue inexistante), nous découvrons ce qui visiblement ressemble à une auberge en activité. Je fais signe à mes hommes d’attendre et je pousse la porte d’une main souple et méfiante.