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Dunes mouvantes [Sigmund]

- Ghost, j'écoute.

Une cigarette se consumant dans le cendrier, un verre d'alcool de bonne qualité entre ses doigts, seule dans ses appartements la demi-géante observait le ciel étoilé et la lune. A l'aube de l'attaque contre Nanohana et plus généralement le royaume indépendant d'Alabasta, Izumi restait comme à son habitude de marbre. Du moins en apparence, car comme souvent avec la forgeronne, c'était à l'intérieur que le feu battait et que les différents choix, doutes, et questions tiraillaient l'Armure. Sa flotte avait quasiment doublée depuis la bataille contre le Malvoulant, le nombre de combattantes à sa disposition également, l'appel du Sablonneux n'était pas resté sans réponse. Abandonnant son exploration et la recherche de terres pour ses filles, la demi-géante venait récolter son du. Des berries, de l'argent à ne plus savoir quoi en faire, pour financer les innombrables projets qui viendraient avec la découverte de Terra Incognita, revenir sur Grand Line avant de nouveau repartir pour un moment.

Le plan était simple, demain les navires de l'Armure réduiraient en cendres les défenses de la ville, un bombardement méthodique afin de déblayer une zone de débarquement, et aussi de chasser les civils des artères principales de la ville côtière. Ce plan aurait pu suffire, mais désormais consciencieuse et méthodique, la capitaine pirate avait fait débarquer Sigmund et son groupe préalablement, et il était désormais de récolter les informations recueillis par l'allié de l'Armure.

- Qu'as tu découvert, Ghost ?

Les paupières plissées, fixant l'escargophone, finissant son verre avant de le poser avec délicatesse sur une table, elle leva sa main droite et une porte dérobée s'ouvrit pour faire apparaître Elizia, qui sans un mot s'installa sur une chaise et se mit à sortir une feuille et un crayon en attendant que l'interlocuteur de sa capitaine ne réponde. Ce temps supplémentaire dédié à l'infiltration, et l'utilisation d'un civil comme l'était encore le colosse, jouait clairement à l'avantage des assaillantes.

Cette opération, cette attaque contre un Royaume déjà marqué par l'enlèvement d'un Prince, et les exactions du Glouton, devait sonner le glas de l'inaction et de l'incompétence corrompant et rongeant les institutions et défenses d'Alabasta. Certes le nombre ne jouait pas pour les pirates, c'était évident qu'une fois à terre les fantassins et l'armée de Vivi réagiraient au quart de tour, mais si l'on en croyait les rumeurs. Le Nefertari gouvernant la ville n'était qu'une blague, et parachuté ici à cause de son sang, et non de ses compétences, c'était précisément pour ce genre de rumeurs qu'Izumi avait missionné son collaborateur. Faire la part de vérité, aussi rapidement que possible, entre les ragots et la réalité.

- Nanohana renferme-elle des richesses susceptibles, de nous forcer à modifier notre plan ?


Dernière édition par Izumi le Mer 14 Sep 2022 - 0:54, édité 1 fois
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Alabasta — An 1628.
Dunes mouvantes.


Il était environ dix-neuf heures lorsque le mercenaire se saisit de son escargophone pour joindre Izumi.

« Ici, Ghost. » Glissa -t-il, lorsque son interlocuteur finit par décrocher.

Du haut d’un toit d’un bâtiment visiblement abandonné, il laissa son regard se perte à l’horizon, plus précisément dans la zone où il allait devoir bientôt s’y rendre, tandis que sa cape dansait sous l’effet de la brise nocturne du royaume des sables.

« … En effet. Il se passe des choses très intéressantes. » Finit-il par rétorquer, en ramenant son regard sur l’escargophone, fin sourire aux lèvres.

Leur plan allait devoir changer, c’était indéniable, songea -t-il, lorsque la pirate le questionna. Maintenant, le tout était de savoir comment Izumi allait ajuster le plan initial, lorsqu’elle apprendra la nouvelle.

« … J’ai surpris une conversation entre officiers locaux. Apparemment, le gouverneur va bientôt leur accorder une audition. C’est donc l’occasion pour certains de gravir les échelons. » Commença –t-il, pendant que son regard balayait la zone. « … Mais, plus intéressant, ces officiers entendent remettre un présent au gouverneur pour renforcer ses rangs. Il s’agit d’un fruit du démon, j’ignore son nom et les capacités qu’il confère, mais ce serait apparemment un fruit rare et extrêmement convoité. » Ajouta -t-il, en marquant une petite pause.

Il retira la capuche de la longue veste qui dissimulait son costard, et dégaina une clope qu’il ne tarda pas à allumer à l’aide de son briquet. Remontant légèrement sa manche droite, il jeta un bref coup d’œil à sa montre, tout en tirant une petite bouffé de sa cigarette.

« … Alors, tu en penses quoi ? Tu veux te l’approprier ? A défaut de l’avaler, je pense que tu peux en tirer une fortune… Toutefois, ce ne sera pas facile de l’approcher. Il est en effet surprotégé par une horde d'officiers. Ils comptent à priori le transférer demain, sans doute l'occasion idéal pour leur tendre une embuscade, si tu le souhaites. De mon côté, je vais m'infiltrer dans le navire qu'ils ont confisqué, il doit probablement cacher d'autres choses... » Conclut-il, laissant définitivement la parole à son alliée.

Le fruit, il n’en avait que faire. En revanche, s’il y avait d’autres trésors au sein de ce rafiot, nulle doute qu’il voudrait obtenir sa part du gâteau. Après tout, c’était un peu pour ça qu’il était venu ici, qu’il avait suivi la pirate et son plan.

Maintenant, il fallait voir comment elle voulait jouer le jeu.

Quelque fût l’ajustement du plan initial, Sigmund restait persuadé qu’il allait apprécier la suite. Certes, il n’avait pas tant collaboré avec la pirate, mais le peu qu’il ait eu à faire à elle suffisait amplement pour dire qu’elle était du genre audacieuse. Et l’audace était pour ainsi dire quelque chose que l’archéologue appréciait et respectait beaucoup.    
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Le crayon d'Elizia se cassa, et lorsqu'elle posa ses iris sur Izumi, ce fut pour découvrir le visage angélique de la demi-géante aux anges. Il était déjà trop tard pour la convaincre de faire demi-tour, l'ancienne tueuse à gages ne le savait que trop bien. Izumi ne répondit dans un premier temps que par un silence, sans jamais tourner son attention vers sa seconde, dans sa tête elle se triturait les neurones pour prendre en compte ces informations de dernière minute et les intégrer au plan originel.

- Nous t'offrirons à toi et ton groupe, la diversion nécessaire. Nous resterons en contact, tout au long de l'opération, lorsque le groupe de Rainbase s'annoncera, nous devrons nous replier.

Hors de question de rester ici une fois l'incendie déjà en marche, l'indépendance d'Alabasta ne signifiait pas une réponse rapide des forces du gouvernement mondial alentours. Aucun moyens de savoir en réalité de combien de temps ils disposeraient pour l'intégralité de l'attaque sur la ville côtière, mais cela importait désormais peu, les berries récoltés seraient les bienvenus mais c'était désormais vers ce fruit que se tournait l'attention de la demi-géante. Lentement, elle se servit un verre de plus avant de porter le liquide à ses lèvres et d'humer légèrement les notes fruités de l'alcool, d'une seule traite elle termina son verre.

- Je te laisse toi, ou l'un des tiens, donner les coordonnées du navire que tu vises, afin de ne pas cibler la position lors de notre "entrée". Elle s'arrêta un instant, une main dans sa chevelure immaculée, avant de reprendre d'un ton plus sérieux et presque amical. Nous attirerons la majorité de l'attention, et ainsi le gros des défenseurs. Néanmoins devant le nombre impressionnant de soldats locaux, même incompétents, vous rencontrerez forcément de la résistance, je ne saurai que te conseiller de rester fidèle à ton nom, Ghost. Pas de témoins, même si cela nécessite de faire disparaître des innocents, tu perds l'anonymat et tu sais la suite. Sa tête sur une affiche, comme le visage angélique de la demi-géante.

- Merci de cette mise à jour de dernière minute, reposez-vous quelques heures, aux premiers coups de canons foncez. . Izumi raccrocha, et se dirigea vers ses appartements, cette nouvelle ne l'empêcherait pas de dormir. Elizia haussa des épaules et esquissa un léger sourire espiègle, et la nouvelle fit rapidement le tours des différents groupes d'assaut de l'équipage, avec les dernières données désormais en sa possession la capitaine pirate avait affiné le plan détaillé concernant la suite des évènements.

***

Le réveil se fit en douceur, sa toilette faite, ses étirements et sa préparation physique terminée alors que la nuit dominait encore, la demi-géante était prête à décimer et passer des milliers de défenseurs pour s'emparer du fruit qu'ils détenaient. Pas de cigarette, pas de drogues, pas de stimulants, l'adrénaline montait naturellement et avec elle l'excitation et l'impatience de la clameur des combats. Les boucliers se briseraient, les hommes tomberaient, le feu embraserait Nanohana et l'Iron Fleet marquerait une fois de plus l'Histoire. Elles ne seraient bientôt des pirates, ses filles deviendraient membre d'une force militaire à part entière, la sauvagerie des corsaires, les morts inutiles. L'heure était aux attaques précises et ciblés, et plus au massacre bestial et primitif.

- Guerrières du Fer !

La voix de la forgeronne résonna sur chacun des navires, qui se mettaient en route vers la ville portuaire, la voix de l'Armure s'adressait à deux milliers de combattantes. Une force formidable dont l'ascension qui continuait de rendre fière la capitaine, lui mettait également plus de pression. Plus de bouches à nourrir ? Non ce n'était pas ça qui occupait ses pensées, pas plus que la paie que devrait débourser Izumi pour chacune de ses disciples, non ce qui rendait déjà amère la demi-géante c'était de savoir que plusieurs dizaines de ses adeptes ne reviendraient pas des dunes d'Alabasta. Toutes le savaient, la mort faisait parti du métier et du quotidien de leurs vies, et les combats continueraient encore et toujours, tant qu'Izumi n'aurait pas sédentariser son peuple, elle continuerait de pleurer intérieurement les disparues.

- Guerrières du Fer, l'époque ou nous obéissions aux hommes est révolue ! Mes filles, mes sœurs, réjouissez-vous ! Pour notre retour sur la mer de tous les périples, je vous le dis en vérité réjouissez-vous ! Nanohana se dessine devant nous, comme un fruit mur ne demandant qu'à être récolté ! Alabasta, et la dynastie Nefertarie sont encore entrain de pleurer l'enlèvement d'un Prince. Donnons une raison à la vénérable Vivi de pleurer, de pleurer l'incompétence de sa chair, de pleurer non pas la vie d'un de ses petits enfants, mais de pleurer le sac de la terre de ses aïeux !  

Les bras en croix, exaltée et enivrée par l'odeur de la poudre à canons que l'on chargeait dans les canons de l'Hagane No Nami, Izumi reprit de plus belle.

- Guerrières du Fer, avant que partir chercher un foyer, montrons ce qui l'en coûte à ceux ne défendant pas le leurs.

Les canons tonnèrent, et le cri de deux milliers de combattantes transperça le ciel. Pour les habitants de Nanohana, alors que les premières explosions s'abattaient sur les quelques navires des gardes côtes, et sur les bâtiments abritant la garnison locale, Izumi contacta le fantôme.

- Bonne chance.

Fut tout ce qu'elle avait besoin de dire à destination de son associé. Ghost était un collaborateur prometteur, et chacun des deux partis avait à gagner de l'autre. Après cette journée, Sigmund chasserait les quelques doutes qui subsistait en lui , si toutefois c'était le cas..
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Alabasta — An 1628.
Dunes mouvantes.


Le regard vers le nord, le mercenaire tira une bouffée de sa cigarette avant de recracher lentement la fumée.

« Très bien. » Finit-il par glisser à l’égard de la pirate à l’autre bout du fil.

Laissant sa clope s’effondrer à ses pieds, il vint la piétiner pour l’éteindre définitivement. Il remit à nouveau sa capuche au-dessus de la tête, prêt à aller retrouver les hommes qui devaient l'accompagner pour cette mission. Après tout, vu la tâche qui l’attendait, ou plutôt les conséquences qui les attendaient eux tous, il avait tout intérêt à s’entourer un minimum.

Une cinquantaine de soldats, ce n’était peut-être pas grand-chose si l’on comparait avec le nombre de soldats du royaume des sables, mais il ferait amplement l’affaire pour ce qu’il avait à faire, songea -t-il. Son alliée à l’autre bout du fil l’invita toute de même à la prudence, car il serait fâcheux que l’archéologue finisse primé, chose avec laquelle il était naturellement entièrement d’accord. Il était encore trop tôt pour se faire voir de la marine ou du gouvernement mondial. Beaucoup trop tôt, se disait-il, l’air quelque peu songeur.

« Très bien. Évitez le port du sud-ouest, plus précisément le quai où sont conservés les épaves et navires saisis par les forces du royaume. » Finit-il par dire, en marchant sur le toit. « Bon succès ! » Conclut-il, une fois au bord du toit, avant de raccrocher.

Glissant l’escargophone dans la poche intérieure de sa veste, il finit par sauter du toit, atterrissant parfaitement sur ses deux jambes. Puis, rapidement, il longea les quelques rues désertes pour se retrouver au cœur de la ville, là où l’animation battait son plein.

Se fondant parfaitement parmi les locaux, du moins si on ne le regardait pas de trop près, il parcourut le peu de distance qui lui restait, avant de franchir le seuil de la porte de la taverne « Oasis de Kuuli ». Alors que les gens festoyaient autour de lui, son regard ciblait le gérant qui se trouvait derrière le comptoir.

Alors qu’il s’avançait, le vieil homme qui préparait diverses boissons le repéra, mais fit comme si ce n’était pas le cas, poursuivant tranquillement ce qu’il était en train de faire. S’arrêtant près du comptoir, en face du gérant, Sigmund finit par passer sa commande.

« Bonsoir. Ce sera un café long, saupoudré d’un peu de cannelle pour moi, je vous prie. » Fit-il, en déposant un billet sur la table, sous lequel il avait glissé discrètement une note sur un morceau de papier.

Il était écrit : « Pour ce soir. Au moins cinquante, comme convenu. Qu’ils me retrouvent à l’extérieur de la ville, près des ruines, dans 3 heures. »

Le vieil homme récupéra la note, qu’il ne manqua pas de lire avant de hocher légèrement la tête. Il invita son fils à prendre le relais, tandis qu’il disparut dans la réserve qui se trouvait derrière lui.

« Vous êtes sûr de vouloir du caféine à cette heure, monsieur ? Je vous aurais conseillé notre cocktail du soir, il est tout simplement exquis et en plus il vous aidera à bien dormir, croyez-moi. » Finit par glisser le fils du gérant.

Seulement, lorsqu’il se retourna, Sigmund n’était plus dans la salle. Il s'était en effet hâter de quitter la pièce dès lors où le vieil homme compris son message. Il se dirigeait désormais vers les ruines mentionnées sur la note, là où arriveront les mercenaires qui l’accompagneront pour cette mission…
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Alabasta — An 1628.
Dunes mouvantes.


Quelques heures plus tard…

Cigarette entre les lèvres, le mercenaire s’était installé dans les ruines à l’extérieur de la ville, attendant patiemment que ses hommes de main débarquent. Il tuait ainsi le temps en bouquinant, profitant également pleinement du calme et de la fraîcheur de la nuit. C’était agréable, mais tout aussi éphémère, il le savait bien. Mais il en profitait autant qu’il le pouvait, ne serait-ce que pour bien se ressourcer.

Finalement, quelque temps plus tard, le silence qui régnait en maître disparut au profit des bruits de bottes, qui se faisaient entendre à proximité des ruines. Sigmund ferma naturellement son livre et le glissa dans la poche intérieure de sa veste. Il ajusta sa cravate, puis boutonna sa longue veste. Après quoi, il vint s’adosser à un des débris qui constituaient les lieux, prêt à accueillir ses mercenaires.

Rapidement, ils arrivaient les uns après les autres, et ce de tous les côtés. Tous arboraient des vêtements locaux, qui leur permettaient de bien se fondre dans la masse, si besoin. Certains équipés de dagues et autres armes tranchantes, d’autres tenaient au contraire des armes à feu. Alors qu’ils encerclaient Sigmund, l’un finit par s’avancer :

« Nous voilà au complet, prêt à vous servir, Ghost ! Le grand-père nous a dit de vous dire de ne pas oublier la promesse que vous lui avez fait. » Finit-il par glisser.

Sigmund se contenta d’un hochement de tête. Il tirait sur sa cigarette, tout en essayant de croiser le regard d’autant de ces mercenaires. Puis finalement, il les invita d’un geste de la main à s’asseoir :

« Ceux qui veulent se reposer faite-le. Nous partirons dès que les canons retentiront. L’objectif est simple : prendre le contrôle du quai où sont conservés les épaves et navires saisis par les forces locales. J’attends de vous de la discrétion et de la précision. Ne vous en prenez pas à des civils, sauf s’ils nous barrent la route ou s’ils sont témoins de nos actions. Je vous en dirai plus sur le plan le moment venu. En attendant, parlez-moi de vos capacités. » Finit-il par rétorquer.




Quelques heures plus tard…

N’ayant pas fermé l’œil de la nuit, non pas à cause du raid qu’il prévoyait, mais plus pour fuir ses vieux démons qui le hantaient souvent dans son sommeil, Sigmund finit par se redresser, fin sourire aux lèvres, en entendant le son des canons.

« Soldats ! Allez, débout ! C’est l’heure ! » Finit-il par glisser, en remettant sa capuche au-dessus de la tête.

Les soldats se redressèrent rapidement, visiblement tous fin prêt pour ce raid, un raid pas comme les autres.

« Je veux trois groupes : l’un, le plus petit, viendra avec moi. Notre mission sera de nous infiltrer au sein du quai et d’en prendre le contrôle. Le deuxième groupe, vous allez créer une diversion autour du quai afin de nous faciliter la tâche. Cela limitera le nombre de soldats qui pourraient s’opposer à nous. Soyez discret et frapper précisément. Le dernier groupe viendra, le moment venu, pour nous épauler afin de faciliter notre fuite. Ne vous préoccupez pas des navires en mer, des alliés se chargeront de régler leur compte. » Glissa -t-il.

Il regarda chacun des soldats présent et attendit de voir s’il y avait une quelconque objection ou question, avant de reprendre :

« Si vous n’avez pas d’objection, exécution ! » Conclut-il.

Les choses sérieuses allaient pouvoir enfin commencer…
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De manière méthodique.

La première salve passée, les navires d'Izumi firent de nouveau feu, à une cadence qui s'accélérait, intensifiant les dégâts à chaque fois qu'une volée partait. Désormais c'était aussi ça l'Iron Fleet, un équipage misant sur le nombre mais pas que, la demi géante ne s'était pas entourée de chair à canons. Ses filles subissaient un entraînement draconien, et avaient désormais une discipline militaire. Pour éviter les pertes inutiles, de se jeter sans plan ni coordination dans la bataille, l'Armure avait construit une chaîne de commandement, et des officières solides à tous les niveaux. Si les adversaires les plus coriaces et les opposants les plus forts restaient le lot de la forgeronne, il lui était désormais possible d'éviter de perdre du temps avec les obstacles minimes se dressant sur son chemin.

- Dispersez les, martelez les positions de la garnison, coulez les gardes côtes. Ne laissez pas un de ces chiens en réchapper. La foudre, le ton de sa voix était emplit d'une colère et d'une excitation qu'elle n'expliquait pas. L'appât du gain ? Pourquoi cet intérêt si soudain pour un fruit dont elle ne connaissait même pas les propriétés, ou alors était ce pour réapparaître et montrer de nouveau au Gouvernement Mondial combien elle s'était endurcie ?

Le bruit des canons, le brouhaha de ses guerrières, les explosions et la panique s'emparant de la ville. C'était son heure, elle et elle seule réduirait en cendres Nanohana. La furie des Amazones, pas celles se terrant sur Amazon Lily, Izumi terrifierait les hommes des sables. En particulier ce Gouverneur impotent, ses soldats endimanchés ne feraient pas le poids. Aujourd'hui le fer marquerait à jamais les dunes d'Alabasta, la qualité prévaudrait sur la quantité, d'un cri de rage la demi géante éleva sa voix jusqu'aux cieux.

- En avant ! Maintenez le bombardement jusqu'à ce que nous posions pieds à terre ! Eata supervise la flotte jusqu'à notre retour, je veux un canal en permanence avec les Sandstorms. Dégainant Menteuse, un pied sur la rambarde de l'Hagane, empoignant une corde d'abordage de l'autre, tandis que les passerelles de débarquement de son navire amiral tombaient contre la jetée et parmi les ruines fumantes du port de Nanohana. L'Armure s'élança dans les airs et atterrit en explosant le bois sous ses pieds couvert de la couleur du haki du combattant.

- Vous connaissez toutes vos groupes et vos ordres, puisse le sang de vos ennemis rassasier la Faucheuse et éloigner la mort. Un adieu pour une partie d'entre elles, c'était certain. Dans la sobriété, une pointe de tristesse et de peine dans la voix de la capitaine.

Un millier de femmes, avançant parmi les derniers civils fuyants comme des rats le faisaient pour les navires, les premiers opposants que rencontrèrent les guerrières de l'Iron Fleet tombèrent comme des mouches. Et il apparut rapidement que les troupes et les défenseurs de Nanohana étaient aussi affolés que les habitants qu'ils devaient défendre. Le reste de ses filles attendaient au port, les ordres de la Supernova, garder un as dans sa manche, prudence était mère de sureté, seul un imbécile aurait montré l'étendue de ses ressources alors qu'il n'y avait pour le moment que des escarmouches.

Les filles du Golden Order entouraient l'Armure, lui ouvrant le chemin tandis que la jeune femme se fendait de lames d'airs pour trancher les soldats ennemis. Elizia avait elle même sélectionnée les lieutenantes qui accompagnaient aujourd'hui Izumi à la recherche de ce pouvoir, ou de cette malédiction. Eleanor, la longue jambe et ses guerrières aux masques de serpents spécialistes des combats urbains, ce choix s'était naturellement imposé vu la configuration du théâtre d'opération de la journée.

Les Iron Banshee, et même si la seconde de l'équipage ne validait pas toujours les méthodes brutales et sauvages d'Idranel et de ses guerrières aux masques terrifiants, pour capitaliser sur l'effet de panique et le moral relativement bas des officiers et des troupes endimanchés du Nefertari local, il aurait été idiot de se priver d'une telle force. Comme des fantômes, sur les toits des maisons, depuis les fenêtres, un host démoniaque ne laissant derrière elles que des cris et du sang, des entrailles et des corps affreusement mutilés. Izumi, avec l'expansion des rangs de ses adeptes, avait maximiser sur la polyvalence des siennes. Capable en n'importe quel situation d'être efficace, et aujourd'hui pour la première fois elle montrait que de la piraterie elle n'avait que le Jolly Roger.
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Les Immaculées avançaient en rangs serrés, couvrant de leurs boucliers l'avancée des tireuses d'Eleanor. Dianosa ne flânait pas, en habit d'apparat même en plein cœur des combats sa présence, et sa voix couplé à sa beauté la rendaient indispensable pour le moral des assaillantes, alors qu'à chaque coin de rue c'était encore un peu plus de sang qui coulait. La poussière le sable, le grondement des bombardements intensifs, Izumi avançait entourée des siennes, au devant de sa cour la demi géante ne pouvait attendre, pas de ralentir. Pas maintenant, les défenseurs de Nanohana se faisaient avec le temps, plus téméraires et braves, comme si le courage dont ils faisaient preuve était temporaire, entouré de leurs camarades chaque membre de la garnison semblait invincible, mais lorsqu'ils tombaient, peu étaient ceux s'avançant pour faire face à l'Armure. L'incursion de la pirate continuait de la mener plus loin, et la violence de ses attaques de monter encore un peu plus d'un cran à chaque fois que surgissaient des habitations, des barricades improvisés et des décombres les soldats de l'armée d'Alabasta.

Les lames d'airs s'abattant sur les positions parfois retranchés des adversaires de l'Iron Fleet, maintenait à distance et en respect les dizaines de défenseurs convergeant pour endiguer la progression des envahisseuses. Au détour de ruelles, en arrivant sur une allée, à découvert, la demi géante fit signe à ses filles de s'arrêter. Tandis que les maisons et bâtisses aux alentours étaient fouillées et vidées, puis barricadées avec le mobilier à disposition, la Supernova alluma une cigarette, avant de passer une main dans sa chevelure pour essuyer les gouttes de sueur perlant sur son front. La guerre c'était physique, et Nanohana s'était transformée en zone de guerre, cela dit si le plan fonctionnait bien et que les estimations des forces ennemis étaient justes et sans erreurs, il n'y avait quoi, que le triple de leurs effectifs en face ?

- Maintenez un couloir d'évacuation jusqu'au port. On n'est plus très loin, mais nous passerons pas toute ce no man land, Elizia, Idranel préparez vos guerrières. Dianosa tes Immaculées maintiendrez notre route de sortie, clair et dégagée. Eleanor, tu l'épauleras, Aera tu sais précisément ce que j'attends de toi et des tiennes.  

Elle écrase le mégot sous ses bottes cloutés, et attends patiemment la prochaine salve. Cachées, entre deux blocs de maisons, cette allée est le lieu de l'embuscade. Les officiers effrayés du Gouverneur sont peut être des mauviettes, mais pas tous idiots, il est évident qu'ils ne passeraient pas dans l'allée principal directement. Non les cibles en mouvement sont en réalité en face, traversant les ruelles de l'autre bloc d'habitations, pour rejoindre à l'abri le palais du Nefertari. Traverser est donc le problème, et la solution est toute trouvée.

- Bouchez vos oreilles !

La demi géante se recrobille, et imite ses filles. L'instant d'après, les murs tremblement et les vitres sont brisées, la poussière et des pierres sont projetées dans les pièces ou s'abritent le détachement principal de l'Iron Fleet, lorsque tout s'arrête, Izumi se lève légèrement pour observer et mesure l'ampleur des dégâts et la réussite de son plan. Des pans entiers effondrés de leurs côtés à droite et à gauche, et en face c'est pareil. Les gravas, les éboulements des bâtiments ont provoqués des tas de pierres épars de chaque côtés se rejoignant au milieu. Des couverts de fortune, mais surtout un chemin dégagé, et en face la capitaine enjambe la fenêtre et se met à courir frénétiquement. Elle les a vu, et eux aussi, le chasseur et sa proie se sont visuellement rencontrés, et c'est désormais le jeu du chat et de la souris qui démarre.

Les lames de vents de Menteuse tranche la pierre comme la chair de manière indistincte, et Izumi arrive rapidement au corps à corps des militaires escortant le fruit. Beaucoup lui barre la route, et se taillant un chemin Izumi est subitement envoyé s'écraser contre un mur. Le fluide de l'armement lui évite de se briser le dos, crachant au sol la pirate roule des épaules, le cri strident des Banshee et d'Idranel et les figures dorées des guerrières d'Elizia rééquilibre légèrement la balance. Un léger filet de sang, une arcade ouverte, et un contretemps. Qui ose donc se dresser contre elle ? L’empêcher dans sa course vers les sommets, la priver des pouvoirs surhumains renfermés par ce fruit ? Maudite, pas vraiment, une roulette russe et à la clé de quoi s’élever au-dessus de ses pairs, ou bien affligé d’un véritable fardeau. Prendre des risques ne l’effrayait plus, sa langue claqua contre son palais, ses pupilles lentement se dilatèrent, et d’une impulsion instinctive, la demi géante se projeta contre son adversaire.

- Reculez ! Ne laissez pas les pirates mettre la main dessus !

Il n'est pas comme les autres, il n'est pas de la même trempe que la plupart des autres incapables volant autour du Gouverneur. Il est compétent et fort, aussi fort que l'Armure aux premiers abords, un de plus, un défis que de nouveau la demi géante devait relever. Deux lames d'airs pour attirer l'attention de l'homme, et l'empêcher de coordonner, de rallier les défenseurs d'Alabasta, Menteuse couverte du pouvoir du combattant s'abat sur l'arme à la même couleur de jais du local, le crépitement des lames, les pieds s'enfonçant dans le sol des deux adversaires, dans ce duel au milieu de la mêlée. Sa jambe droite se lève et s'arque pour frapper à la nuque son opposant, mais le coup passe au dessus de la tête de son adversaire, qui recule avant d'abattre ses deux lames avec véhémence en direction de la Supernova, qui grimace en couvrant l'entièreté de sa jambe du fluide de l'armement.

Qui qu'il fut, il maîtrisait autant le haki du combattant que le Vautour, c'est à dire plus que l'Armure qui ne pouvait encore recouvrir l'intégralité de son corps du pouvoir de l'armement. On ne pouvait pas tout avoir dans la vie, et Izumi ne semblait pas prendre ce léger écart de maîtrise entre elle et son adversaire, comme une nouvelle particulièrement nouvelle. Détachée au possible, dès que possible son regard se perdait pour essayer de distinguer le ou les porteurs de l'offrande à Hahypet.

Car elle n'était pas ici pour s'offrir la tête d'un notable local, ou d'un héraut de la dynastie de Vivi, mais ne se priverait pas de défaire n'importe quel imprudent qui oserait se mettre en travers de son chemin.


Dernière édition par Izumi le Lun 26 Sep 2022 - 19:45, édité 1 fois
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Les mercenaires s’exécutèrent en se divisant en trois groupes. L’un, celui étant composé de moins d’hommes, se rangea derrière l’archéologue, prêt à l’accompagner dans la gueule du loup. Le deuxième, sans doute celui qui comptait le plus de soldat, s’improvisa un chef et s’en alla immédiatement autour du quai ciblé pour faire diversion. Quant au troisième et dernier groupe, il se déploya, comme convenu, à l’entrée de la ville, du côté des côtes, attendant le moment propice pour entrer en action.

Finalement, quelque temps plus tard, Sigmund et sa petite escouade arrivèrent au niveau du quai où se trouvait le galion saisi par l’armée locale, tandis que l’agitation gagnait tant les civils que les forces de l’ordre. Cela signifiait, en l’occurrence, une chose, que la Pirate Izumi faisait parfaitement son boulot, ce qui ne manqua pas d’arracher un petit sourire à l’archéologue.

Un hochement de tête suffit pour qu’un de ses hommes de main attache les mains des deux autres. Puis, tous les deux, ils prirent les deux hommes immobilisés pour les conduire à l’intérieur du quai, où visiblement sortaient certains soldats, sans doute pour aller prêter main forte à leurs camarades, et protéger la ville qu’Izumi était en train de mettre en pagaille.

« Oy oy ! Où est-ce que vous allez comme ça ? » Finit par glisser un soldat en s’arrêtant devant l’entrée du quai.

Cette interpellation confirmait une chose pour l’archéologue, en effet, cela signifiait qu’il ne fallait pas prendre les locaux à la légère. Ainsi, malgré le son des canons et l’agitation, certains de ces soldats parvenaient à garder leur calme et une certaine lucidité pour ne pas laisser n’importe qui franchir dans leur base. Intéressant, très intéressant, songea Sigmund, avant de réagir.

« … Je suis un humble citoyen qui espère intégrer un jour vos rangs, soldat. Mon collègue et moi nous avons surpris ces deux hommes préparer un attentat à la place publique, seulement nous sommes parvenus à les arrêter à temps. Aussi, nous souhaitons les remettre entre vos mains, signer le registre et empocher de quoi subvenir à nos besoins. » Rétorqua -t-il, en portant sa main derrière son crâne, tandis qu’il arborait toujours sa capuche.

Perplexe, le soldat commençait à crisper son visage, tandis qu’un dès ses collègues semblait l’appeler de l’autre côté.

« … Hum, et pourquoi vous ne l’avez pas directement amené au bureau central ? Vous ne savez pas qu’ici ce n’est pas ouvert au public ? » Glissa le soldat, dont l’attention jonglait entre son collègue et Sigmund.

Il attendait une réponse, et semblait d’ores et déjà prêt à réagir s’il n’obtenait pas une bonne justification. Voilà qui embarrassait grandement l’archéologue, qui, manifestement, était passée à côté d’une information pour le moins capitale. Cependant, au moment où il s’apprêtait à prendre la parole, un autre solda déboula, pressant son collègue de partir :

« Ils t’attendent, dépêche-toi, Momo ! Je vais m’occuper d’eux. Je me nomme Isaaku ! Suivez-moi à l’intérieur, messieurs. De ce que vous dites, vous pouvez très certainement nous être utile. » Glissa le soldat, qui semblait visiblement jouir d’une certaine notoriété.

Alors que le quai se vidait, Sigmund et ses hommes s’enfonçaient dans ce qui se dessinait comme un petit bastion, où plusieurs navires saisis se faisaient voir à mesure qu’ils avançaient. Rapidement, sur ordre d’Isaaku, les deux hommes de Sigmund, qui servaient de prisonniers, passèrent entre les mains des forces locales et furent jetés dans une cellule temporaire.

Après quoi, Isaaku conduisit Sigmund et son dernier homme de main dans une petite salle, faisant visiblement office de bureau. Il s’installa sans perdre plus de temps, invitant ses deux interlocuteurs à faire de même, alors que le boucan provoqué par les soldats à l’extérieur parvenait jusqu’à eux.

« S’en prendre à Nanohana, il faut vraiment être suicidaire. Qui que soient ces hors la loi, nous les arrêteront. Nous mobiliserons tous nos réservistes, s’il le faut ! » Pesta Isaaku. « Dites-moi tout sur cet attentat ! Comment avez-vous pu le déjouer ? J’ai cru comprendre que vous voulez intégrer nos rangs ? Si vous nous aider davantage, je pourrais vous prendre avec nous pour travailler et protéger les quai. » Ajouta -t-il, d’un ton plus posé.
Le regard rivé sur cet individu, qui semblait visiblement dégagé quelque chose d’étrange, Sigmund se permit un instant de réflexion. Un instant qui paraissait une éternité pour le soldat qui l’accompagnait, au point qu’il se permit d’ouvrir sa gueule.

« Nous l’avons juste surpris poser des explosifs. Y a plein de témoins, vous pouvez leur demander, ils vous confirmeront. » Lâcha -t-il, sous le regard inquisiteur d’Isaaku.

Sigmund ne daigna même pas tourner sa tête. Non, il préférait juger la réaction de son principal interlocuteur et réagir rapidement en conséquence. Seulement, en cet instant précis, où les deux hommes se jaugeaient et où Isaaku s’apprêtait à prendre la parole, une explosion se fit entendre dans le quai, qui avait été bien vidé de ses soldats depuis l’arrivée de Sigmund.

« C’est quoi ce merdier ! Ne bougez pas, je reviens toute de suite ! » Lâcha Isaaku, qui sortait du bureau en courant.

Curieux, Sigmund fit un signe de tête à l’homme qui l’accompagnait et se mit à suivre Isaaku. Son homme de main s’infiltrait alors dans le tréfonds du quai, tandis qu’Isaaku, Sigmund et les quelques soldats restants voyaient apparaître devant eux un homme masqué, qui sortaient des décombres et de la fumée. Il était accompagné d’une dizaine d’hommes et semblaient avoir un objectif précis.
Qui était-il ?
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Un déferlement de fer et de chair.

Un ouragan formidable, une tornade tournoyant sur elle même, déchiquetant n'importe quel marine assez sot pour se jeter sur la demi-géante. Arrêtant son mouvement, de toute sa taille elle laissa son regard supérieur et dédaigneux rencontrant ceux de l'assemblée, la cohue continuait à s'intensifier, toujours impossible de savoir avec précision lequel de ces cloportes transportait et cachait le trésor destiné au Gouverneur. Mais méthodiquement, elles passeraient autant de ces chiens à l'épée, et dans le sang qui teinterait le sable et le sol de Nanohana, parmi le chaos et sourde aux cris et au désespoir des habitants du désert, Izumi s'élèverait et transcenderait le statut de simple mortel. Ils iraient mourir par dizaine de dizaines dans ses bras ou à ses pieds, qu'importe le nombre de vies qu'elle et ses filles ôtaient aujourd'hui, l'Iron Fleet n'aurait aucun remords.

Car c'était uniquement contre les forces de défenses et armées que s'abattait le courroux et le jugement des femmes pirates, il n'y avait pas ou plus de plaisir à retirer en massacrant des populations civils dénuées de moyens de défenses. Non, l'adrénaline ne s'emparait de son corps que lors de ces moments, de ces affrontements contre des êtres singuliers et hors du commun. Pour se rappeler que chaque combat pouvait être le dernier, dans la chaîne alimentaire s'élever signifiait survivre, minimiser à chaque échelon gravis encore un peu plus le nombre de prédateurs au dessus de sa personne.

Le sol tremble et c'est d'un bond sur sa gauche qu'Izumi esquive de justesse l'attaque de son adversaire. Prenant appui sur son pied droit, elle saute dans les airs avant d'abattre son poignet et Menteuse de son bras droit couvert du fluide l'armement. Qu'importe la douleur, elle ne tomberait pas, la vie de pirate, la vie de meurtrière et de fléau lui avait apprit à toujours s'élever lors des moments critiques, mais cette fois cette attaque marquerait la fin des dommages collatéraux.

- Seigneur El Mar !

Son adversaire ne réponds pas à ce qui semble être son nom, mais dans les tranchées, Izumi sait que comme des rats quittant le navire à tout moment, les officiers et l'escorte disparaitraient dans les ruelles adjacentes. Le combat égal, à l'étroit entre les bâtiments ne bloquera la fuite des défenseurs de Nanohana qu'un moment. Augmenter l'intensité, forcer l'ennemi à prendre le chemin choisi.

- Aera, maintenant!

Tonne de la voix la demi-géante, au milieu des combats dominant de toute sa taille la majorité des défenseurs du royaume des dunes. Contrairement aux officiers endimanchés, ses subalternes ne l'appellent pas à l'aide, et c'est Izumi qui abat son as. Des fenêtres, des ruelles, de tous les côtés sortent alors les Daughters of Infamy, maniant leurs énormes haches aussi grande qu'une lance, les premières victimes et les corps mutilés, démembrés firent l'effet escompté et un vent de panique s'empara des soldats d'Alabasta, déjà empêtrés au corps à corps contre les assaillantes, et désormais à lutter contre les troupes de la seconde lieutenante de l'équipage. Un léger sourire narquois sur le visage angélique de la jeune femme, les troupes d'El Mar reculaient désormais pour entourer celui qui répondait au titre de Seigneur. Une boucherie, les cris des blessés et de ceux agonisants étouffés par le fracas des lames s'entremêlant, par le beuglement de désespoir ou de victoire de chacun, le brouhaha ambiant n'empêchait pourtant pas la forgeronne de se concentrer, ses sens en exergue, ses muscles tendus et la sueur perlant sur son front tant son duel contre El Mar était physique.

Il ne lui laissait aucun répit, en dépit des pertes dans les rangs de ses subalternes, Jazio maintenait la pression et un rythme rapide, la cadence de ses attaques, la fluidité de ses mouvements, ses ripostes et parades empêchaient Izumi de le mettre en réel difficulté. Mais si la pirate ne parvenait à passer outre la défense de son ennemi, le garde Princier était plus ou moins dans la même position, Izumi s'adaptait à son rythme, et ne tentait pas véritablement de le mettre en danger. Occuper son attention, et jouer sur l'endurance semblait être le meilleur plan pour la capitaine pirate, jouer sur plusieurs tableaux tout en démontrant à El Mar que ce n'était pas toujours le premier plan le plus important, et si se penser supérieur et plus maline paraissait pour de la vanité, Izumi n'affichait aucunement un air dédaigneux, un sentiment de curiosité s'était également doucement emparé d'elle. Comment le Marchand de Sable répondrait il, et surtout pouvait il répondre ?

Sa jambe s'arcbouta, recouvert du fluide de l'armement, la Supernova ne cacha pas sa surprise et son mécontentement lorsque El Mar enflamma sa jambe, avant de l'abattre sur le plastron de la femme, l'envoyant valdinguer et s'écraser au travers d'une habitation d'un côté de la ruelle. Derrière son armure, recouvrant son plexus du haki du combattant, Izumi encaissa, au delà de la grimace s'affichant sur son visage, la douleur était réellement présente.

- Un peu de dignité fils d'Alabasta ! Montrez que vous méritez vos médailles, que vos décorations ne sont pas uniquement des babioles ! Pour la Reine Vivi, pour la dynastie Nefertari et Alabasta nous repousserons ces verm..

Jazio arrêta d'haranguer ses hommes, au moment ou de nouveau, sortant des décombres et des débris, les cheveux tombant sur son visage, Izumi craquait ses articulations. Passant une main sur son front pour se recoiffer grossièrement, le sang, les plaies, une toux rauque un glaire entre sang et salive, il est certains qu'elle souffre et que le coup enflammé de Jazio a fait des dégâts. L'Armure reste pourtant fidèle à ses principes et son image de "marque", ne jamais rien laisser paraître, l'empêcher de capitaliser et de rallier ses fidèles.

- Filles de l'Iron Fleet, votre capitaine attends encore sa malédiction.

Un ton amusé en lâchant ces mots, un regard narquois et moqueur en soutenant celui d'El Mar. Le Marchand de Sable ne l'endormirait pas de sitôt, le sommeil éternel attendrait, et Morphée aussi. Izumi flirtait avec la réussite, l'adrénaline la maintiendrait éveillée pendant des jours, insatiable tant que l'Armure ne mettrait pas les mains sur ce que protégeaient les locaux.

L'Iron Fleet ne demandait pas, elle prenait.
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Combien tomberaient ?

Combien de ses filles, des fils d'Alabasta devraient périr avant que l'un des deux camps ne cède. Izumi continuait d'afficher un langage corporel détendu, intérieurement en revanche ce n'était pas exactement le même tableau. L'arrivée des filles de l'Infamie avait redonner un second souffle, et un bonus moral non négligeable. Mais maintenant il fallait confirmer, contrairement à ce qu'avait prévue l'Armure, les troupes de Jazio s'étaient ressaisis assez rapidement ne laissant finalement qu'un laps de temps trop court pour permettre à l'Iron Fleet de faire la différence et de sceller l'issue de la bataille. Izumi n'était pas une imbécile, El Mar non plus, combien de temps avant que des renforts ne convergent vers leurs positions ? L'attaque et les effectifs des Sandstorms avaient beau doubler le nombre total d'assaillants, il n'en restait pas moins évident que la garnison même endimanchée finirait par réagir avec autant de violence qu'avaient démontrés les équipages pirates.

El Mar refusait de montrer le moindre signe de fatigue, et tant qu'Izumi n'avait pas toutes les données, impossible de modifier le plan et de s'adapter en conséquence. Faire du bruit, attirer son attention et l'éloigner de ses hommes, laissant le soin à ses lieutenantes de pacifier la zone. Devenir méchante, une deuxième nature, comme si elle muait arrachant la peau pour révéler les pulsions meurtrières et l'ire de la violence qui l'enivrait si elle ne faisait pas attention. Arrachant un pan d'un mur à l'aide du fluide du combattant, elle jeta avec précision et puissance le projectile sur le Marchand de Sable.

Le natif d'un poing brisa le mur qui explosa sous la force de son coup, répandant des pierres un peu partout au sol. Se préparant pour une attaque frontal, El Mar se mit en garde, avant de constater la disparition de son ennemie de son champ visuel. Pourtant dominant la majorité des combattants en taille, Jazio recouvrit son corps du haki de l'armement en anticipation d'une attaque retorse de la pirate.

Un bruit sourd, une déflagration non loin de la. Le chaos et la brutalité des combats qui se déroulaient devant les yeux du vétéran des dunes ne le laissaient pas indifférent, encore des blessures à panser, encore une fois les guerriers d'Alabasta réagissaient trop tard. Dans la précipitation plutôt que l'anticipation, combien de vies auraient pu êtres sauvés et même épargnés si Hahypet n'était pas aussi borné et incompétent, si éloigné de la réalité que Jazio ne peut presque pas lui en vouloir. Dans son délire, ou les décorations et médailles sont tellement nombreuses à être attribuées, que c'est presque journalier.

- Je ferai preuve de pitié. Le temps qu'il réagisse, et malgré le haki protégeant sa peau, le coup qu'il reçoit est estomaquant, et il laisse tomber sous la douleur et la surprise une de ses armes au sol. Titubant, il reprend son équilibre mais de nouveau Izumi a disparue, dissimulée parmi les combattants, accroupie et silencieuse. Lâche, il maudit la Supernova en se reprenant, et attendit en tournant légèrement sur lui même, faire le vide à l'intérieur de son esprit, il n'y arrivait pas. La frustration, la colère, l'amertume ne l'empêchèrent pas pour autant de parer la prochaine attaque, et cette fois hors de question de laisser Izumi disparaître dans la foule de combattants. Pourtant ce fut bien Izumi qui l'entraîna, malgré le fait que le Garde Princier ai empoigné avec force le bras de l'Armure.

- Tu somnoles Marchand de Sable. L'insulte siffle comme le cobra surgissant des sables, un coup de genou pour le déstabiliser, avant de se jeter sur lui. Tombant au sol, le corps à corps un domaine que depuis trop longtemps délaisse la demi géante. Pas besoin de Menteuse, pas besoin d'un Meitou, la forgeronne se métamorphose en une bête sauvage assénant des coups puissants tandis que El Mar derrière sa garde laisse l'orage passer. Un coup dans les cotes, un râle de douleur avant de rouler vers la gauche pour esquiver un coup de pied à destination de sa tête. La vitesse de l'exécution des coups de son adversaire avait subitement accélérer, et la posture de la pirate n'avait plus rien d'humaine, ses iris pourpres irradiant d'une soif de sang surnaturel.

- Des Blues au Nouveau Monde, mon nom est connu de tous. Des Blues au Nouveau Monde j'ai répandu le sang d'adversaires supposément si puissants que le rapport de force était ridiculement défavorable. Des entrailles la voix froide, glaçante s'adresse à Jazio qui lentement se relève tandis qu'Izumi ne cligne pas des yeux, continuant de fixer l'homme. Et envers ce que mon corps me supplie de faire, je ne souhaite pas plus ta mort que ça. Alors, comme si tu tombes vite, je le répète. En un bond elle projetait son poing droit en direction d'El Mar, ce dernier enflamma son bras droit à la couleur de jais en réaction, mais cela ne fit qu'amenuir la douleur, plus qu'une piqure, et le Garde Princier laissa échapper une expression de surprise.

- Je ferai preuve de pitié.

Endormir le Marchand de Sable, et comme avait dit un sage "Why you tap ? Go sleep, go sleep."
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Alabasta — An 1628.
Dunes mouvantes.


Le doigt du masqué pointait vers Isaaku et le peu de soldats qui restaient à ses ordres. Il n’en fallut alors pas plus pour que ces hommes, muni d’armes à feu, se mettent à tirer sur les forces de l’ordre. Sigmund comprit alors qu’il n’était pas le seul à vouloir mettre la main sur le fameux galion saisi par les forces locales, autrement, il fallait certainement être fou et suicidaire pour débouler à l’intérieur de cette base et tirer dans le tas, comme le faisait fièrement la bande du masqué.

Quoi qu’il en fût, l’archéologue fut preuve d’une certaine agilité pour se mettre à l’abri des projectiles en plombs, laissant Isaaku et ses hommes totalement à la merci de la concurrence. Derrière sa cachette, le mercenaire à la crinière de lion tentait d’observer la bataille, attendant en réalité le moment propice pour agir.

« Vous faites donc partie de la bande qui met notre terre à feu et à sang ? Vous allez le regretter, bande de crapule ! » Proféra Isaaku, visiblement très agacé.

Un de ses hommes prit un escargophone pour demander du renfort, tandis que lui et le très peu de soldats encore aptes tentaient de contenir la menace amenée par l’homme masqué. Petit à petit, l’avantage changea de camp, mais visiblement au prix de nombreux sacrifices.

Bilan provisoire.
8 tués et 4 blessés dans les rangs de l’homme masqué, qui était désormais le seul apte à combattre.
15 tués et 17 blessés dans les rangs des forces locales chargées de la protection du dock. Isaaku faisait partie des blessés, tandis qu’il ne restait plus que trois hommes aptes à se battre. Ceux-ci venaient se positionner autour d’Isaaku pour le protéger de l’homme masqué, qui se dirigeait vers eux.

Derrière sa cachette, un fin sourire se dessinait sur le visage de Sigmund, qui s’estimait chanceux, puisque ce mystérieux individu venait de lui mâcher le travail.

Abandonnant finalement sa position, il apparut derrière Isaaku et sa garde rapprochée, marchant sereinement vers eux. L’homme masqué s’avançait également vers eux, arrivant par devant, et visiblement très déterminé. Rapidement, il asséna deux coups de griffes à l’un des soldats qui lui barrait la route, puis trois autres coups de griffes à l’autre. Sigmund quant à lui asséna au dernier soldat un coup sur la nuque, l’envoyant également au tapis. Isaaku se trouvait désormais à leur merci, autant à celui du masqué que Sigmund.

Le masqué décida d’ignorer la présence de l’archéologue, tentant simplement de porter un coup de griffe à Isaaku. Seulement, le coup se retrouva arrêté net par la lame du Schwarz, sous le regard étonné des uns et autres.

« T’es qui toi ?! » Demanda alors le masqué.

Sigmund porta son regard sur Isaaku, puis le ramena sur son nouvel interlocuteur, avant de rétorquer :

« Quelle importance ? » Fit-il, en conservant toujours sa capuche. « Isaaku, c’est bien ça ? File-moi les clés où tu détiens mes hommes et je ferai en sorte que rien ne t’arrive jusqu’à mon départ. » Ajouta -t-il, en s’adressant cette fois-ci au soldat du royaume.

L’intimé grimaça.

« … Tu étais donc avec eux depuis le début ? Et dire que je t’ai fait rentrer comme si de rien était, quel idiot je fais ! » Rétorqua Isaaku, qui s’efforçait de se relever, mais en vain.

Fixant le soldat du regard, Sigmund soupira.

Glissant finalement sa main à l’intérieur de sa poche, il ressortit une clope qu’il hissa entre ses lèvres. Puis, au moment où il s’apprêtait à enflammer l’extrémité, l’autre individu masqué tenta de lui asséner un coup de griffe.

« Je ne sais pas qui t’es mais dégage de mon chemin ! » Proféra le masqué, avant de tenter de s’en prendre à nouveau à Isaaku.

Esquissant de justesse le coup de son adversaire, Sigmund réduit ensuite rapidement la distance pour protéger une nouvelle fois le soldat du royaume. Chose que le concerné ne semblait pas comprendre. En effet, pourquoi le protéger ? La réponse n’était en réalité pas aussi compliquée qu’on pourrait le croire…

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Alabasta — An 1628.
Dunes mouvantes.


...

« Tu l’auras voulu ! » Proféré à nouveau le masqué, avant de se lancer dans un enchaînement complexe qui obligeait Sigmund à reculer.

Parant rapidement, mais difficilement les assauts, l’archéologue tentait d’analyser attentivement les mouvements du masqué, attendant le bon moment pour contre-attaquer. Alors que leur duel se poursuivait, devenant de plus en plus intense, les chaînes qui maintenaient le galion saisi par les forces locales se retiraient, sous le regard ébahi d’Isaaku. Sigmund comprit que son homme de main faisait actuellement le nécessaire, tandis que son principal adversaire rageait en réalisant que le mercenaire avait le même objectif que lui, à savoir : mettre la main sur ce fameux galion !

Défait de ses chaînes, le galion tomba dans le mini-canal au-dessus duquel il était attaché, tandis que l’homme de main de Sigmund enclenchait un levier pour ouvrir le dock qui donnait accès sur la mer.

Impuissant, Isaaku se mordait les lèvres. Pendant ce temps, le masqué et Sigmund poursuivait leur combat, un duel d’une grande intensité, auquel l’archéologue devait se hâter de conclure. Seulement, au moment où il commençait à prendre l’avantage, un nouvel individu déboula dans la base, accompagné d’une importante horde de soldat. Et vu la carrure du gars, Sigmund savait que les choses compliquées ne faisaient que commencer. En l’occurrence, il effectua trois mouvements pour surprendre son adversaire masqué, avant de lui asséner un surpuissant coup de pied qui l’envoya valser vers le nouveau soldat du royaume. De quoi gagner un peu de temps se dit-il, en jetant un bref coup d’œil à sa montre.

« Haïsh-sama ! » Glissa soudainement Isaaku, visiblement quelque peu soulagé.

Sigmund se rapprocha de lui et lui asséna un coup pour l’assommer. Il lui fit ensuite les poches pour mettre les mains sur les clés des cellules, puis se retourna vers son homme de main :

« C’est le moment, on a besoin d’eux ! » Fit-il, avant de courir vers la partie supérieure de la base, là où se trouvaient les cellules provisoires.

Son homme de main fila avec le galion, malgré les coups de feu des nouveaux soldats arrivés pour reprendre cette base.
Les soldats se mirent rapidement à poursuivre Sigmund, tandis que le masqué semblait en très mauvaise posture contre ce fameux « Haïsh ».

« Notre royaume ne tombera jamais face à des misérables vermines telles que vous ! Tout ce qui attend tes camarades et toi, c’est l’enfer ! » Lâcha le fameux garde princier, en malmenant le masqué, qui semblait désormais à bout de force. « Soldats ! Contactez immédiatement notre garde de côte pour appréhender ce galion. Dites-leur qu’ils sont autorisés à le couler si nécessaire ! » Reprit le fameux Haïsh, qui traînant le masqué par le bras.

Pendant ce temps, Sigmund, bien que talonné par quelques soldats, arriva rapidement là où se trouvaient les cellules de la base. Sans plus tarder, il libéra ses deux hommes fait prisonniers, puis libéra les quelques autres trentaines d’individus enfermés dans ces cellules. Sans doute de pirates ou simples brigands. Peu importait, en réalité, songea Sigmund, qui entendait bien se servir d’eux pour s’ouvrir un chemin.

« Qui que vous soyez, vous êtes désormais libre. Il vous appartient désormais de défendre votre liberté, au prix de votre vie s’il le faut ! » Fit-il, avant d’être interrompu par une balle qui l’enfleura de justesse.

Alors que les prisonniers s’agitaient dans tous les sens, d’aucuns effrayés de perdre la vie, d’autres cherchant de quoi répliquer, Sigmund et ses deux hommes contournèrent les cellules pour déserter les lieux. Seulement, c’était sans compter sur le fameux Haïsh, qui anticipa cette éventualité et leur bloquait la route avec quelques-uns de ses hommes.

« J’imagine que c’est toi le cerveau de cette opération ? Tiens, je te renvoie ton cadeau ! » Dit le garde princier, en balançant le masqué vers Sigmund.

Rattrapant l’homme visiblement mal en point, le mercenaire le remit entre les mains de ses deux hommes, avant de dégainer ses deux lames...  
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Merde.

Il perdait en intensité, sa respiration se faisait de plus en plus saccadée, le souffle court des grandes bouffées d'airs. Un point de coté, si la situation n'était pas critique il aurait esquissé un sourire, depuis trop longtemps son corps était habitué à une certaine facilité, malgré ses entraînements quotidiens, le manque de partenaire d'entraînements à son niveau et l'abandon des lignes de fronts au profit des intrigues politiques menaient à cet instant. L'épée de Damoclès ne tarderait pas à s'abattre sur sa tête, concentré sur son duel El Mar "Marchand de Sable" Jazio ne maîtrisait plus la situation, autour beaucoup tombaient, et peu se relèveraient. Graduellement, les poings et pieds de la demi géante se rapprochaient de plus en plus de son visage ou de son torse, elle ne cherchait même pas à l'occire, l'Armure ne mentait pas. Il n'était pas sa cible, juste une embuche sur son chemin, et plutôt que de briser l'obstacle, Izumi le contournait. Ce n'était pas vraiment de la pitié, plus un sentiment de supériorité qui agaçait passablement le Garde Princier.

Lui qui côtoyait depuis des décennies la royauté d'Alabasta et les hautes sphères avec amertume admit que la pirate n'avait rien à envier à Hahypet. Elle menait ses troupes, s'occupait personnellement du meneur adverse et surtout savait se reposer sur des compagnons efficaces et disciplinés, de ses entrailles s'échappa un cri de refus reflétant la rage qu'il contenait depuis bien trop longtemps. Comment des pirates, racailles et chienlit du monde arrivaient à non seulement tenir tête à des soldats de métier mais en plus surpassaient sans que véritablement l'ennemi ne puisse se reprendre. Comme dans un combat dans un ring, un faux rythme pour endormir l'opposant, puis l'étouffer dans un coin, avant de se défouler dans un déferlement de coups violents et rapides pour finir rapidement l'affrontement.

Canaliser ses forces, l'Iron Fleet pouvait désormais ce permettre ces exploits, protagoniste la demi géante et toutes ses filles au premier plan dans chacune de leurs apparitions. Les flammes forcèrent Izumi à arracher ses habits, et dévoiler le plastron et ce qui lui valait son surnom. Elle était l'avenir, Supernova et pas étoile filante, un jab à gauche, un uppercut dans le menton, et le haki qui ne fait que retarder l'inévitable.

Le sol tremble, les cailloux et les corps aussi, pourtant Izumi ne s'arrête pas dans son élan, au contraire car intérieurement c'est un sourire carnassier qu'elle affiche, la jeune femme savoure la surprise de son adversaire. Devinant également les visages hébétés des défenseurs survivants, comment procéder désormais pour ces malheureux ?

- Chargez ! Finissez en avec ces chiens ! La voix familière annonça la fin de ce triste spectacle. Rosa, médecin de l'équipage et accessoirement sa première lieutenante, se jeta dans la bataille et avec elle les potions et poison rongeant la peau et aveuglant l'homme.

De tous les côtés, les renforts de l'Iron Fleet surgissent. Menés par Strenght, les Iron Troopers engoncées dans leurs armures déchargent leurs armes à feu au corps à corps, Qiji et les Iron Orphans se jettent aux côtés des leurs pour achever n'importe quel survivant, et le sol des ruelles déjà jonchés de cadavres est encore un peu plus souillé du sang des fils des dunes. Non loin de là, le hurlement de deux cents cavalières chargeant dans les rangs des renforts s'agglutinant ou convergeant vers la position de Jazio est couvert par les cris de paniques des soldats d'Alabasta. En cage, l'escorte réduite à peau de chagrin.

- Ici ! Il est là !

Les pupilles de la capitaine se dilatèrent, et avant que Jazio ne puisse s'élancer sur Elizia, Izumi était sur lui. Avec la rage, y mettant l'exultation de joie que cette nouvelle signifiait elle attrapa par les jambes Jazio, ignorant la douleur et les flammes sur ses avants bras la forgeronne souleva dans les airs le Garde Princier avant de le projeter dans le mur d'une maison, sous le choc cette dernière s'écroula sur elle même. Pourtant la pirate brisa les décombres et même si la garde de Jazio et les flammes le protégeaient, dans cette bataille de l'endurance c'était bien le marchand de sable qui avait le plus à perdre. Plus il utilisait sa capacité, plus son corps et ses os étaient impactés, et si il souhaitait un jour pouvoir remarcher il du se résoudre à dissiper ses flammes, et au moment ou la chaleur disparue, le regard froid de la jeune femme rencontra celui de l'homme.

Un coup de tête, une migraine et des vertiges pour l'une, pour l'autre bien plus qu'un simple étourdissement. Et les poings, les pierres qui s'abattirent sur lui à la suite eurent lentement raison des dernières forces de Jazio. Izumi se releva lentement, titubant légèrement avant de reprendre ses appuis. Puis leva aussi haut que possible son pied gauche.

- Bonne nuit Marchand de Sable.

Et l'abattit, envoyant au royaume de Morphée son propre héraut.
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- Avancez !  Plus ! vite ! Le même ordre, répétez dans chaque unité de l'équipage. L'heure de la retraite avait sonnée, et l'armée de la demi géante tirait sa révérence de la même manière qu'elle avait foulée le sol d'Alabasta, de manière organisé. Disciplinées et méthodiques, les filles de l'Armure étaient désormais assez nombreuses pour ne pas avoir à simplement détaler, elles n'étaient pas apeurées bien au contraire. Sous le commandement de femmes d'exceptions, talentueuses et émérites l'équipage de la Supernova ne lâchait rien, et continuait de prendre autant que possible les biens et richesses de la ville. Un chapitre de plus dans l'épopée des disciples de la forgeronne.

Pourtant Izumi restait immobile, autour d'elle, en rangs et au pas, ses troupes quittaient la scène. Les cavalières de Mae Noh avaient déjà déguerpies, attirant dans leurs sillon l'attention d'une partie des troupes locales. Les bombardements se faisaient plus proches, les salves incessantes des navires de l'Armure se préparaient à quitter les côtes de Nanohana, mais pas avant d'avoir embarqué les combattantes de l'Iron Fleet. Le port en feu, des quartiers entiers ravagés, réduits à l'état de débris sous la puissance de feu déployé par les attaquantes, couplé à celle des Sandstorms, les deux équipages marqueraient l'Histoire.

Ouvrant la bouche, l'œsophage bloqué, la jeune femme déglutie plusieurs fois avant d'approcher le fruit de ses dents. Paralysée, son corps refusait tout simplement la suite des évènements, son visage d'ange crispé par un mécanisme d'auto défense.

Une malédiction…

Ou une bénédiction…

Transcender ce carcan de chair et d'os, sa condition de simple humaine. Face à ses ambitions, face à ses désirs enfouis se réveillant désormais, un appétit insatiable, une faim jamais assouvie. Izumi aspirait à beaucoup plus qu'une simple prime aussi grande soit elle, et elle avait trouvée le moyen de rembourser la dette acquise envers les siennes et d'y inclure ses désirs et aspirations. Ses prunelles se dilatèrent, et comme un monstre dévora le fruit, les bruits de mastication s'arrêtèrent peu à peu, et plissant des yeux l'Armure constata avec un soufflement de plaisir qu'elle était encore elle même. Ses connaissances inexistantes sur les premiers effets éventuels liés à la consommation de fruits du démon ne l'empêchèrent pas de se palper et de constaté avec une première déception que ses blessures n'avaient pas miraculeusement guéries.

- Par ici !

Et la liste ne tarda pas à s'agrandir lorsque dès les premières foulées, l'Armure ne se propulsa pas vers l'avant, pas plus qu'elle accrochait aux murs à moitiés détruit ou qu'elle crachait des toiles. La sensation de déglutir et recracher ce qu'elle avait avalée en revanche lui confirma qu'elle avait bien mangée la marque des maudits. Arrivant aussi vite que possible de l'autre côté de l'allée, les cris et coups de feu sifflant aux alentours semblèrent si proche qu'Izumi cru que la tranchée avait été envahie. Et si les défenseurs et la garnison de la ville s'attaquaient et grimpaient les murs de décombres, leurs corps sans vie s'échouaient au dessus des barricades constituées d'éboulis. Les Filles Du Serpent et les Iron Troopers depuis les toits et fenêtres des habitations couvraient la course de leurs capitaine.

- Alors ? S'enquit Elizia à l'approche de la forgeronne, les mains sur les hanches et un sourcil haussé. Tu n'es pas devenue une statue de pierre en me voyant, tu peux retirer ça de la liste. Soufflant un instant, crachant au sol s'adossant, avant d'empoigner le bras tendue de sa seconde et de se remettre à courir. Dans les ruelles, menant au port, d'où le bruit des canons se faisait de plus en plus proche, les trois derniers groupes de l'Iron Fleet avec à leurs suite plus de soldats qu'elles ne pouvaient ralentir, ne s'arrêtèrent pas pour riposter.  Une fois hors des étroites ruelles, et sans couverts sur un terrain à leurs avantages, les affrontements s'équilibreraient avant le départ imminent de la totalité des assaillants.

Les lames de vents de l'Armure et les bâtiments qu'elle découpait, indiquait aux vigies des navires de sa flotte la position plus ou moins exact. En conséquence, une partie des canons furent redirigés et maintenant une distance de sécurité avec leurs camarades, bombardèrent à un périmètre aussi proche que possible la zone. L'idée était relativement simple, continuer de protéger le couloir d'extraction choisie par l'Armure et ses lieutenantes.

Mal à la tête, des sueurs, et des démangeaisons de plus en plus prononcées, luttant contre l'envie de gratter Izumi afficha un franc sourire en faisant enfin halte à l'abris derrière les rangs de ses adeptes. Le port vitrifié, sous contrôle des pirates des différents équipages commençait le rembarquement des survivants et survivantes de l'assaut. Pas le temps de s'enquérir ou de chercher le Sablonneux du regard. La Supernova avait tout sauf des doutes sur ses capacités et le fait de sortir des situations les plus épineuses. En revanche, une personne méritait son attention malgré cette réaction que Rosa trouverait allergique ou inquiétante.

- Ghost, le marteau ne battra pas deux fois.

Coriace, elle n'abandonnait pas ses alliés. Si l'homme ne serait l'un des siens, Izumi avait de toute manière l'étrange impression qu'il en avait aucune envie, Sigmund était quelqu'un de compétent et par conséquent rare et précieux. Un sifflement dans les oreilles lui arracha un juron de douleur. Si ses sens les uns après les autres semblaient se révolter contre son corps, la vue n'avait pas disparu au contraire, trouvant dans une vision réjouissante la force de surmonter ces désagréments, la Supernova posa son regard sur les coffres et sacs, biens et ressources récoltés dans les différents quartiers de Nanohana.

- N'y pensez même pas. On perds du temps, continuez l'évacuation, chacune d'entre vous connait son ordre de passage. Séchant sur place Eleanor, Aera, Sara et Elizia alors que Vitalia ne cachait pas son amusement à la réaction logique et escomptée de sa Capitaine. Inutile de perdre du temps à tenter de convaincre ses consœurs du ridicule de leurs "insubordination". Izumi ne monterait pas sur l'Hagane avant que la dernière de ses guerrières ne soit à l'abris. Dès lors pourquoi protester, pas besoin de faire entendre raison à l'Armure, simplement de lui faire confiance. Tant qu'elle marchait sur ses deux jambes, et que son cerveau fonctionnait, le reste de son corps lui obéirait comme l'ensemble de son équipage. Intimider l'ennemi et impressionner ses subalternes, une apparence impeccable en toute situation même lorsqu'elle ne la maîtrisait pas. Ce n'était pas, ce n'était plus simplement une façade, un parangon de résilience et de détermination. Cette force, ce carburant dont se nourrissait Izumi provenait des siennes, et en échange elle renvoyait cette image d'être surhumain, colosse herculéenne. Une autre espèce, pas d'ici, pas conçue avec le même argile que l'espèce humaine.

- Soldats de sables, spectateurs et impuissants face à la marée de l'Iron Fleet.
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- Visez les bâtiments ! Ecrasez les sous le poids de leurs culpabilité !

Encore plus de dégâts, de pertes, de destruction et une démonstration de puissance plus que réussite. Alors que l'irritation de sa peau continuait d'empirer, la bretteuse continuait de supporter le bombardement de sa flotte de ses lames de vents sifflants et fendants pierre, chair, bois de la même manière. Reculant à chaque fois qu'elle se servait de Menteuse pour viser les positions adverses, sur la jetée, impressionnée l'espace d'un instant son esprit vacilla. Plus besoin de braquer la banque, tout pour le papier ? Non, les berries rempliraient les caisses de l'Iron Fleet, et tous appréhenderaient la prochaine apparition des siennes. Tirerait elle de cette journée une certaine fierté ? Pas encore, en revanche il était hors de question de poser de nouveau les pieds sur une île aussi aride et inhospitalière qu'Alabasta l'était.

Agacée et à deux doigts de se griffer jusqu'au sang pour faire disparaître cette horrible sensation, Izumi quitta son poste avant de monter sur la dernière rampe encore abaissée de l'Hagane No Nami. On lui annonça que son associé était encore en vie et mieux, que de son côté aussi il avait atteint ses objectifs. Ghost, Sigmund qu'importe le pseudonyme ou nom qu'empruntait l'homme, Izumi n'oublierait pas ses exploits du jour. Et si l'homme lui rappelait ses débuts, cette époque révolue ne lui manquait pas le moins du monde.

- Levez les voiles, l'Eveillé et le Volcanique couvrent notre départ, dans l'éventualité ou les gardes côtes tentent des manœuvres suicidaires. Le Columbus et l'Usure sur nos flancs, nous quittons cet endroit.

Laissant ses officières prendre le reste en charge, ne se faisant pas prier pour passer le relais, la demi géante se dirigea d'une allure rapide et froide en direction de ses quartiers. L'Iron Fleet ne demanderait pas pardon, pour la première fois depuis bien longtemps et malgré les démangeaisons parcourant son corps et sa peau, Izumi se sentait étrangement apaisée. Loin de rechercher quelconque reconnaissance, ou validation, la forgeronne était son propre tremplin vers les sommets. Et l'intérêt ou la menace qu'elle présentait pour le Gouvernement, était revue à la hausse, ce ne serait pas pour autant que l'Armure s'en satisferait ou contenterait. La piraterie n'était pas une finalité, du moins au sens premier du terme. Pas encore lasse, piller et ravager, occire même uniquement la vie de militaires de métiers ne lui donnerait pas une meilleur image aux yeux du public. Hors c'était précisément ce que rechercherait très prochainement la jeune femme qui sans anticiper, écrivait enfin au propre un plan duquel elle ne pourrait dévier. Une road map pour parvenir à ses fins, et cela passait par une campagne pour redorer son image qui ne marcherait assurément pas tant que son équipage et elle même souillaient les côtes de Royaumes certes indépendants mais proche de l'autorité suprême que représentait le Gouvernement Mondial.

Fantastique, elle laissa tomber ses habits déchirés et cramoisis, sa silhouette herculéenne et son corps stridé de cicatrices presque translucide. Une main dans sa chevelure immaculée, elle laissa la chaleur de ses bains réchauffer son corps et faire disparaître les démangeaisons.

Pas de bavures, Elizia distribuait les ordres dans la salle de commandement de l'Hagane No Nami. Tenir les commandes, elle en était désormais largement plus que capable. La vie de deux milliers de femmes dépendant de chacune de ses décisions, partageant le même lot qu'Izumi, l'ancienne noble originaire de Saint Urea, tueuse à gages reconvertie en pirate ne pouvait s'empêcher de savourer ce moment. La demi géante avait depuis son retour fait largement plus que rattraper le retard engendrée par son absence. Les rangs qui continuaient de gonfler couplés aux apparitions non seulement remarquées mais également si ce n'était décisives pour la totalité d'entre elles, toujours utiles. De Manshon à la fin de Toreshky et désormais Alabasta, ce n'était pas que la capitaine qui se démarquait, la spécificité de l'équipage était aussi sa plus grande force, les guerrières et membres d'équipages étaient tout sauf de la chair à canon, et après cette journée elles n'auraient plus à le prouver.

Aux affuts, Vitalia "Strenght" mâchouillait son cigare assise sur une caisse, indifférente aux bruits des canons du navire dont elle était la capitaine le Volcanique, chaque navire de la flotte de la Supernova portait un nom en rapport avec les différentes batailles et moments marquants de l'épopée, de l'exode de ce qui semblait pour l'une des premières disciples de l'Armure bien plus qu'une simple bande de pirates. Ancienne esclave, libérée par Izumi alors engoncée dans un cocon de fer intégral, et bien que taiseuse, Vitalia avait observée le heaume tomber, l'assurance et le charisme de sa capitaine apparaître, comme si faisant peau neuve et malgré des moments de doutes, à l'opposé de son surnom la jeune femme se montrait bien plus qu'un simple sobriquet.

Combattre contre l'esclavage n'avait jamais été l'objectif initial d'Izumi, pourtant force était de constater que si cette lutte pour la liberté de chaque être vivant avait commencé à Las Camp, les fois suivantes indiquèrent un certain penchant de la part de la pirate pour les cales des négriers ou bien directement sur les îles esclavagistes, une certaine île des Blues s'en souvenait encore. Eleanor, longue jambe et troisième lieutenante savait bien qu'au fond ce n'était pas l'intention d'Izumi que de combattre l'asservissement des peuples, mais qu'en offrant une opportunité et une chance dès la libération, peu refuseraient et puis de toute manière elle ne prenait que les femmes.

Libératrice et pourtant meurtrière, des centaines de victimes, des crimes horribles occupant principalement le sombre tableau de la forgeronne. Et il lui faudrait plus que des libérations de malheureux pour lui racheter une conscience aux yeux du monde, et si Izumi en avait pas grand chose à faire de l'avis de quiconque hormis ses filles, le futur demandait que le régime alimentaire et les plats le constituant changent du tout au tout. Les actions parleraient pour elle, un pas après l'autre sans se blesser, et la Supernova y arriverait.

Le port derrière eux, protégeant le navire dérobé par Ghost et les siens et l'intégrant à la formation de la flotte, les bâtiments de guerre de l'Armure suivirent ceux des Sandstorms se retirant intégralement de Nanohana, laissant les défenseurs et surtout le Gouverneur affronter la juste colère du peuple, l'incompétence de certains fit la joie d'autres. Les pirates avaient gagnés, ce constat si simple apporta une bonne humeur plus qu'appréciable, une ambiance presque festive s'empara de l'équipage tandis qu'Izumi continuait de rester sous l'eau chaude de ses thermes, refusant de sortir avant que Azeglio ne la contact.
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Alabasta — An 1628.
Dunes mouvantes.



« Une seule chose vous attend aujourd’hui : la mort ! Abattez-le ! » Déclara le dénommé Haïsh, en envoyant ses quelques soldats vers le Schwarz.

Une lente inspiration, suivie d’une longue expiration.

Sigmund réitéra.

Encore, encore et encore. Alors que les soldats s’apprêtaient à le déchiqueter, il réalisa un mouvement, pour le moment surprenant, qui le fit, l’espace d’un instant, disparaître des yeux de ses adversaires. Si Haïsh ne l’avait pas perdu un seul instant du regard, il venait néanmoins de comprendre qu’il n’avait pas à faire à n’importe qui. Il comprit aussi et surtout qu’il avait envoyé ses soldats à l’abattoir.

En effet, d’un autre mouvement tout aussi imprévisible, Sigmund finit par se glisser entre les pauvres soldats, qui avaient quelque peu du mal à suivre, tandis que sans perdre davantage de temps, il les tranchait comme du gruyère.

Légèrement essoufflé, l’archéologue s’efforçait de récupérer rapidement son souffle, mais c’était sans compter sur Haïsh, qui avait visiblement envie de le neutraliser rapidement, conscient sans doute du danger que le Schwarz représentait. Muni également de deux lames, le garde princier tentait de frapper de toutes ses forces, contraignant ainsi le mercenaire à redoubler d’efforts.

Le regard virant au rouge, de nombreuses veines apparaissaient sur le visage de Sigmund, signe qu’il entrait dans un état profond, un état où il allait perdre un peu de sa lucidité, pour mieux gagner en force et en rapidité. Ressentant le mystère qui entourait le corps du mercenaire, mais surtout les intentions meurtrières qu’il dégageait, Haïsh décida de mettre également sa vie en jeu. Il décida de mettre tout ce qu’il avait dans ce combat, car il en allait de sa réputation, de son honneur…

Alors que Sigmund essayait de reprendre le dessus avec un coup horizontal, qui menaçait de fendre le garde princier en deux, ce dernier réagit avec une extrême rapidité, bloquant la frappe de ses deux lames. Il enchaîna ensuite rapidement en exerçant une légère pression sur la lame de l’archéologue, venant alors le désarmer avec incroyable habiliter. Étonné, Sigmund perdit une demi-seconde dans sa réaction, ce qui permis à la lame du garde de venir caresser son torse, son bras et une partie de son épaule avec un enchaînement de grande classe.

Cependant, malgré la douleur intense, qui aurait pu faire s'évanouir bien des guerriers, Sigmund lui se tenait encore debout, avec une détermination sans faille. Il tentait de faire abstraction de la douleur en serrant ses dents et contractants tous les muscles de son corps. Toujours dans un état second, il se préparait à contre-attaquer, sous le regard étonné de son adversaire du jour…

« Tu es bien plus résistant que je l’imaginais, mais ne te fais pas d’illusion, tu périras de mes mains ! » Lança le garde princier, qui se préparait visiblement à attaquer aussi.

Les deux hommes chargèrent alors avec une extrême rapidité, laissant leurs lames s’entrechoquer, sous le regard ébahi des prisonniers libérés et soldats locaux qui tentaient de se neutraliser.
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Alabasta — An 1628.
Dunes mouvantes.

Deux minutes.

C’était à peu près le temps qui s’écoula depuis que les deux adversaires s’étaient chargés, faisant encore et toujours s'entrechoquer leur lame sans que l’un ne parvienne à prendre l’avantage sur l’autre.

Cependant, rapidement, une baisse de régime commence à se faire sentir chez les deux hommes, si bien que les deux se faisaient toucher, se rendant coup pour coup. Tous les deux faisaient d’une incroyable résilience, personne ne semblait vouloir tomber.

Seulement, les choses commencent rapidement à prendre une autre tournure, lorsque la plupart des soldats locaux périrent sous les mains des prisonniers. En effet, ceux-ci, du moins pour le peu qui restaient, encerclaient le garde princier venant créer une supériorité numérique qui déstabilisait l’homme qui avait juré de tous les neutraliser.

Rapidement, deux soldats se lancèrent sur le garde, menaçant de poignarder dans le dos. Le garde fut alors contraint l’espace d’un instant de tourner le dos à Sigmund, ce qui poussa ce dernier à l’achever à l’aide d’un coup chirurgical qui fit voler la tête du garde princier de son corps.
Aucun scrupule.

Complétement exténué, l’archéologue donna ses derniers ordres à ces hommes, dont certains pourraient probablement rejoindre son équipage.

« Soldats ! Brûlez-moi cette base et évacuons les lieux au plus vite ! » Dit-il, en s’efforçant de rester debout.

Trois hommes se précipitèrent pour venir l’aider à tenir debout, tandis que d’autres se pressaient pour trouver de quoi brûler la base. Ils ne restaient alors plus que quelques récalcitrants, qui voulaient conserver leur libre-arbitre et profiter de leur liberté pour déserter les lieux.

Seulement, au moment où ils s’apprêtaient à prendre la sortie, des hommes déboulèrent à l’intérieur, il s’agissait des mercenaires de Sigmund qui avait pour ordre de venir aider pour évacuer les lieux. Leur présence indiquait qu’ils avaient bien réussi à rester discrets jusqu’à présent, songeait l’archéologue, qui ne manqua pas de leur faire un signe de main.

Le pouce vers le bas.

Il n’en fallait pas plus pour que les renforts massacrent les récalcitrants qui voulaient fuir de leur côté. Était-ce nécessaire d’en arriver à là ? Pour lui, oui clairement, puisque toute personne témoin de son assaut et qui ne faisait pas partie de ses hommes était susceptible de révéler son identité.

« Prenez-le masqué avec vous ! » Ordonna -t-il, tandis qu’ils évacuaient les lieux depuis le canal qui donnait directement sur la mer.


***

Quelque temps plus tard, Sigmund et ses hommes avaient déserté la base locale. Cette dernière avait d’ailleurs été incendiée par les mercenaires.

Nageant sous l’eau, la bande de Sigmund finit par rejoindre le navire volé, le tout protégé par les autres mercenaires qu’il avait laissé en retrait. Mal en point, l’archéologue s’allongea sur le sol du galion qu’il avait difficilement dérobé, pendant que ces mercenaires s’agitaient dans les sens pour protéger le navire et assurer leur retraite.

Respirant difficilement, Sigmund laissait son regard se perdre dans les nuages, tandis qu’il entendait pleinement le son des canons provenant d’un peu partout autour de lui. Faisant pleinement confiance à Izumi pour occuper une bonne partie des troupes, qui pourraient le gêner, il finit par adresser quelques mots à ses hommes et à son nouveau navire.

« Nous n’avons pas fait tout ça pour crever comme des chiens ! Comment je vais t’appeler toi… Tiens, Death Shadow ça sonne bien… Allez, montre-moi ce que tu as dans le ventre ! » Glissa -t-il, en souriant mystérieusement.

Alors que les mercenaires se chargeaient de mettre le navire dans les bonnes dispositions pour assurer leur retraite, Sig’ saisit son escargophone pour contacter son partenaire :

« Ici Ghost, mission accomplie ! » Dit-il, toujours allongé au sol.

Il ne restait désormais plus que deux choses : finaliser leur retraite et retrouver son partenaire au lieu du rendez-vous…
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