L’ambiance à bord du cuirassé de la Marine était électrique ! Nous avions formé un petit groupe à part avec Trembol, Timothée et quelques autres occupants la proue avant du bâtiment de guerre.
Une fois l’euphorie de la libération passée, le sentiment d’unité avait rapidement laissé place à la véritable nature de ses occupants. À part nous, il y avait plusieurs clans formés à la va-vite. Le principal était bien évidemment celui des pirates d’Hannibal qui jouissait d’une solide réputation grâce à sa prime bien supérieure aux restes des prisonniers. Les autres leaders étaient totalement anecdotiques pour moi.
D’ailleurs, dès la première nuit, plusieurs d’entre eux finirent leur existence agonisant dans leur propre sang. Rien d’étonnant après tout, nous étions tous des loups avides de pouvoir ici, l’objectif était avant tout de prévoir la suite. Rapidement nos rangs s’étoffèrent au fil de la traversée, le petit groupe d’une quinzaine d’individus s’était rapidement mué dans un bataillon d’une centaine de bâtards en tout genre. Sans que je demande quoique ce soit, ils me bombardèrent au poste de capitaine, enfin plus exactement mon titre était dorénavant amiral à cause du manteau que je portais sur mes épaules.
J’avais déjà eu l’occasion d’endosser le rôle de meneur dans une autre vie sur Las Camp, pourtant à présent les enjeux étaient tout autres, ce n’était plus de petites histoires de rixes entre bandes rivales. Même si au départ je ne voulais pas de ce fardeau, j’étais rapidement arrivé à la conclusion que seul, ou même en compagnie de Trembol et quelques autres, je ne pourrais rien faire sur le Grand Line. J’avais eu le droit à un léger aperçu du rapport de force, alors ce n’était pas de trop d’avoir une centaine de gars sur qui compter. D’autant plus que mon principal rival était seulement à quelques mètres de moi, il s’était terré comme un blaireau dans son terrier avec ses fidèles. J’étais parfaitement conscient d’être tout en haut de sa liste, et cela déclencher en moi une furieuse envie de broyer des os. D’ailleurs, pourquoi ne pas prendre les devants dès à présent ? Mais Trembol me coupa net dans mon élan, ce n’était le lieu ni le moment pour faire ça. D’autant plus que le rapport de force ne penchait pas vraiment en notre faveur..
Un no man’s land s’installa naturellement à bord du navire, en l’espace de quelques jours où tout le monde avait choisi son camp. Les derniers récalcitrants étaient mystérieusement passés par-dessus bord ou alors pourrissaient dans une cale, quel dommage. Mais je restais sur mes gardes, j’avais eu l’occasion de croiser le regard d’Hannibal lors des premières émeutes, c’était un pirate aussi intelligent que fourbe. C’est certainement ce qui lui avait permis d’avoir une telle longévité sur South Blue. Il était typiquement le genre de type à écraser les plus faibles que lui avec un malin plaisir et esquiver quand le danger était réel. En partant de ce postulat, je m’attendais à tout moment à me retrouver avec un poignard dans le dos et cela ne m’entonnerait même pas qu’il délègue à l’un de ses sous-frire cette mission.
Je n’étais en rien un saint, bien au contraire, je n’avais que peu voir aucune estime pour la vie humaine et ma conception de ma piraterie me permettait de faire absolument tout et n’importe quoi. Pourtant, je n’éprouvais jamais autant de plaisir et d’excitation que dans l’adversité, lorsque mon adversaire était capable de m’obliger à puiser dans mes ultimes réserves. Alors tomber face à un personnage aussi calculateur, manipulateur et fourbe que lui me filer la gerbe. Je savais bien évidemment que dans ce milieu tous les coups étaient permis et cela ne me dérangerait absolument, pourtant si je devais finir un jour par clamser et cela arrivera forcément tôt ou tard, autant que ce soit dans un combat acharné contre un redoutable adversaire et non pas dans mon sommeil pour me réveiller avec un couteau en travers de la gorge.
Il va de soi qu’un type comme lui avait une espérance de vie bien plus grande dans ce monde, mais je m’en fichais, je n’étais pas là pour faire de vieux os de toute façon.
Depuis notre départ, je n’avais eu aucun signe de vie de la part de l’équipage de Ravrak. Ils étaient devant nous et se gardaient bien de tout contact. Nous étions d’ailleurs la définition même du boulet à leurs yeux ! Je ne comprenais toujours pas ce qui avait motivé leur capitaine à nous filer un coup de main. Nous n’étions absolument rien à leurs yeux, pourquoi diable venir aider un groupe de criminels fugitifs ? Il devait forcément avoir un élément de l’équation qui m’échappait, car une chose était certaine, ce n’était pas par acte de charité qu’il faisait ça. Dans ce monde rien n’est gratuit et je redoutais le moment où il allait falloir renvoyer l’ascenseur.
***
Cette nuit il faisait une chaleur à crever, même sur le pont du navire je n’avais pas la moindre bourrasque de vent frais. Je n’étais pas le seul à être incommodé par ce soudain changement de température. Faute de pouvoir trouver le sommeil, je me baladais donc sur le pont du bâtiment de guerre. J’étais d’ailleurs surpris que celui-ci soit arrivé jusqu’ici en un seul morceau, il avait tellement souffert pendant l’attaque que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il se transforme lui aussi en épave. Dommage, car avec un tel navire en ma possession j’aurais eu la possibilité de faire tout ce qu’il me passait par la tête, c’était une véritable forteresse. Enfin c’était, même la plupart des canons étaient maintenant hors d’usage autant dire que si jamais nous avions la malchance de croiser une patrouille de la Marine je connaissais déjà notre destin.
La nuit était claire comme une journée d’été, dans le ciel des milliards d’étoiles scintillaient, je n’étais pas du genre à perdre du temps dans ce genre de futilité, mais je devais admettre que c’était tout simplement beau. Toutefois quelque chose attira mon attention à l’horizon, nous approchions d’une île faite de mille-et-une lumières.
« C’est donc ça leur fameuse Alabasta ? Le joyau du désert ?! »
Une fois l’euphorie de la libération passée, le sentiment d’unité avait rapidement laissé place à la véritable nature de ses occupants. À part nous, il y avait plusieurs clans formés à la va-vite. Le principal était bien évidemment celui des pirates d’Hannibal qui jouissait d’une solide réputation grâce à sa prime bien supérieure aux restes des prisonniers. Les autres leaders étaient totalement anecdotiques pour moi.
D’ailleurs, dès la première nuit, plusieurs d’entre eux finirent leur existence agonisant dans leur propre sang. Rien d’étonnant après tout, nous étions tous des loups avides de pouvoir ici, l’objectif était avant tout de prévoir la suite. Rapidement nos rangs s’étoffèrent au fil de la traversée, le petit groupe d’une quinzaine d’individus s’était rapidement mué dans un bataillon d’une centaine de bâtards en tout genre. Sans que je demande quoique ce soit, ils me bombardèrent au poste de capitaine, enfin plus exactement mon titre était dorénavant amiral à cause du manteau que je portais sur mes épaules.
J’avais déjà eu l’occasion d’endosser le rôle de meneur dans une autre vie sur Las Camp, pourtant à présent les enjeux étaient tout autres, ce n’était plus de petites histoires de rixes entre bandes rivales. Même si au départ je ne voulais pas de ce fardeau, j’étais rapidement arrivé à la conclusion que seul, ou même en compagnie de Trembol et quelques autres, je ne pourrais rien faire sur le Grand Line. J’avais eu le droit à un léger aperçu du rapport de force, alors ce n’était pas de trop d’avoir une centaine de gars sur qui compter. D’autant plus que mon principal rival était seulement à quelques mètres de moi, il s’était terré comme un blaireau dans son terrier avec ses fidèles. J’étais parfaitement conscient d’être tout en haut de sa liste, et cela déclencher en moi une furieuse envie de broyer des os. D’ailleurs, pourquoi ne pas prendre les devants dès à présent ? Mais Trembol me coupa net dans mon élan, ce n’était le lieu ni le moment pour faire ça. D’autant plus que le rapport de force ne penchait pas vraiment en notre faveur..
Un no man’s land s’installa naturellement à bord du navire, en l’espace de quelques jours où tout le monde avait choisi son camp. Les derniers récalcitrants étaient mystérieusement passés par-dessus bord ou alors pourrissaient dans une cale, quel dommage. Mais je restais sur mes gardes, j’avais eu l’occasion de croiser le regard d’Hannibal lors des premières émeutes, c’était un pirate aussi intelligent que fourbe. C’est certainement ce qui lui avait permis d’avoir une telle longévité sur South Blue. Il était typiquement le genre de type à écraser les plus faibles que lui avec un malin plaisir et esquiver quand le danger était réel. En partant de ce postulat, je m’attendais à tout moment à me retrouver avec un poignard dans le dos et cela ne m’entonnerait même pas qu’il délègue à l’un de ses sous-frire cette mission.
Je n’étais en rien un saint, bien au contraire, je n’avais que peu voir aucune estime pour la vie humaine et ma conception de ma piraterie me permettait de faire absolument tout et n’importe quoi. Pourtant, je n’éprouvais jamais autant de plaisir et d’excitation que dans l’adversité, lorsque mon adversaire était capable de m’obliger à puiser dans mes ultimes réserves. Alors tomber face à un personnage aussi calculateur, manipulateur et fourbe que lui me filer la gerbe. Je savais bien évidemment que dans ce milieu tous les coups étaient permis et cela ne me dérangerait absolument, pourtant si je devais finir un jour par clamser et cela arrivera forcément tôt ou tard, autant que ce soit dans un combat acharné contre un redoutable adversaire et non pas dans mon sommeil pour me réveiller avec un couteau en travers de la gorge.
Il va de soi qu’un type comme lui avait une espérance de vie bien plus grande dans ce monde, mais je m’en fichais, je n’étais pas là pour faire de vieux os de toute façon.
Depuis notre départ, je n’avais eu aucun signe de vie de la part de l’équipage de Ravrak. Ils étaient devant nous et se gardaient bien de tout contact. Nous étions d’ailleurs la définition même du boulet à leurs yeux ! Je ne comprenais toujours pas ce qui avait motivé leur capitaine à nous filer un coup de main. Nous n’étions absolument rien à leurs yeux, pourquoi diable venir aider un groupe de criminels fugitifs ? Il devait forcément avoir un élément de l’équation qui m’échappait, car une chose était certaine, ce n’était pas par acte de charité qu’il faisait ça. Dans ce monde rien n’est gratuit et je redoutais le moment où il allait falloir renvoyer l’ascenseur.
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Cette nuit il faisait une chaleur à crever, même sur le pont du navire je n’avais pas la moindre bourrasque de vent frais. Je n’étais pas le seul à être incommodé par ce soudain changement de température. Faute de pouvoir trouver le sommeil, je me baladais donc sur le pont du bâtiment de guerre. J’étais d’ailleurs surpris que celui-ci soit arrivé jusqu’ici en un seul morceau, il avait tellement souffert pendant l’attaque que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il se transforme lui aussi en épave. Dommage, car avec un tel navire en ma possession j’aurais eu la possibilité de faire tout ce qu’il me passait par la tête, c’était une véritable forteresse. Enfin c’était, même la plupart des canons étaient maintenant hors d’usage autant dire que si jamais nous avions la malchance de croiser une patrouille de la Marine je connaissais déjà notre destin.
La nuit était claire comme une journée d’été, dans le ciel des milliards d’étoiles scintillaient, je n’étais pas du genre à perdre du temps dans ce genre de futilité, mais je devais admettre que c’était tout simplement beau. Toutefois quelque chose attira mon attention à l’horizon, nous approchions d’une île faite de mille-et-une lumières.
« C’est donc ça leur fameuse Alabasta ? Le joyau du désert ?! »