Charlie Olivia Valentine
Sexe : Femme
Race : HumaineMétier : Musicienne, conteuse, bouffonne… Troubadour ?
Groupe : Civil
But : Parcourir le monde pour trouver toujours plus d’histoires incroyables à raconter
Équipement : Un violon, un carnet contenant ses écrits, ses brouillons, ses chansons… et bien évidemment une plume pour y écrire. Elle y tient plus qu’à sa propre vie. Parrain : Personne
Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Nope
Si oui, quel @ l'a autorisé ?
Codes du règlement :
Description physique
Si l'on devait faire un classement des phrases que Charlie a le plus entendues quand elle était gamine, « Tiens-toi correctement ! » caracolerait sans aucun doute loin en tête, tandis que « Fais attention ! » la talonnerait de près. Quant à « Je t’aime »… eh bien la jeune femme ne se souvient tout simplement pas l’avoir entendue de la bouche de son paternel. Toujours est-il qu’aux yeux d’un haut dignitaire de clan tel que lui, la posture à laquelle semblait revenir inlassablement son corps dès qu'il le pouvait n’avait rien de convenable -et pour être honnête il est difficile de l’en blâmer. Tantôt arquée en arrière, tantôt courbée en avant, tantôt carrément de travers, Charlie semble tout bonnement incapable de se tenir droite. Personne n’a jamais su si cette particularité était une volonté de sa part, pour attirer l’attention sur elle, travailler sa souplesse ou simplement agacer son autoritaire de père.
A l’instar de son buste, l’ensemble des membres de Charlie semblent animés de leur volonté propre. Il lui arrive souvent de voir un bras ou une jambe se plier dans un sens qui n’a pas l’air tout à fait naturel. Comme si elle était foutue différemment. Comme si ses articulations pouvaient pivoter à trois cent soixante degrés. Comme si le corps de Charlie souhaitait exprimer, à sa manière, la liberté qui l’habitait. Autant que son esprit, son corps ne semble obéir à aucune règle. Ceci ajouté à sa silhouette extrêmement fine -Charlie n’ayant que la peau sur les os- lui confère parfois des airs de pantin désarticulé. De cette « souplesse » -si tant est que l’on peut l’appeler ainsi- émane une aura étrange, comme incommodante. Il est difficile de ne pas être mal à l’aise lorsque l’on rencontre la jeune femme pour la première fois, et plus d’une personne a commis l’erreur de penser de prime abord qu’elle était atteinte d’un handicap affectant sa motricité. Le doute est d’autant plus permis que Charlie a été affublée à la naissance d’une maladresse presque pathologique. Gauche -et ironiquement gauchère- Elle est la première à se prendre les pieds dans le tapis ou à faire tomber tout ce qui lui passe dans les mains. Etrangement, cette impéritie n’est en rien liée à sa motricité… particulière, comme on pourrait s’y attendre, mais à son incapacité chronique à rester concentrée plus de trois secondes et demie sur la même chose.
La seule exception notable à cette incorrigible maladresse est lorsque Charlie s’adonne à une représentation. Alors, c’est le jour et la nuit. Qu’il s’agisse d’un conte, d’une poésie, d’un morceau de musique ou d’une improvisation d’un genre nouveau, elle devient alors empreinte d’une grâce et d’un charisme jurant avec force avec ses habituelles nonchalance et excentricité. L’habileté qui lui fait cruellement défaut dans les tâches quotidiennes envahit alors ses doigts, et l’assurance qui lui manque d’ordinaire sa voix. Voix qu’elle est capable de faire monter pour l’occasion dans des octaves bien plus aigus que son habituel ton rauque et distant. Et si la jeune artiste sait passer inaperçue le reste du temps, elle devient dans ces moments capable de capter sans mal l’attention de tout un auditoire, figeant le temps l’espace d’un instant, révélant ainsi le charme qui sommeille en elle.
Le charme de Charlie, si elle s’y fut un tant soit peu intéressée, toute la face du monde aurait changé. La jeune femme avait tout pour devenir l’archétype de la femme répondant à tous les critères génériques de beauté : du haut de son mètre soixante-cinq, elle possède une silhouette fine pourtant dotée de formes généreuses, un visage délicatement ciselé et un profond regard noisette tirant vers le rouge à vous noisetier noyer dedans. Seulement voilà, elle n’a jamais prêté attention à un quelconque jeu de séduction et n’accorde que très peu d’importance à son apparence. Et l'un des seuls défauts de son apparence physique, une vilaine cicatrice de plusieurs centimètres de large en forme de X sur le côté droit de son ventre, rares sont ceux qui ont pu jusqu'à présent poser les yeux dessus...
Vestige de son faste passé, Charlie porte souvent des tenues dont la qualité de la fabrique ne laisse aucun doute. Des tenues malheureusement bien souvent aussi négligées que sa posture. Surplombant le tout, une longue chevelure aux élans chaotiques, jamais coiffée. Chevelure qui semble d’ailleurs également éprise de la même liberté qui exsude de chacun des pores de Charlie ; toujours en désordre, même sa couleur semble n’en faire qu’à sa tête. A l’origine d’un blond extrêmement pâle -à la limite du blanc-, elle a cependant connu -et connait toujours- des épisodes divers et variés à mesure que la jeune femme s’amuse à la teindre au gré de ses envies du moment.
Encadré par cette chevelure changeante, un visage expressif souvent éclairé d’un joyeux et franc sourire, dans lequel on peut parfois déceler une pointe de moquerie candide. Et lorsque ce n’est pas le cas, une indéchiffrable expression s’empare la plupart du temps de ses traits tandis que son regard semble se perdre au loin, comme déconnecté de la réalité pour dériver dans une autre dimension à laquelle elle seule aurait accès. Lorsque vous êtes confrontés à cet air absent, se battre devient alors vain : vous avez perdu -probablement irrémédiablement- son attention. Et cela risque d’arriver plus souvent que vous ne le pensez…
Description psychologique
Si une chose est certaine c’est que, au grand dam de son paternel, qui non content d’avoir hérité d’une fille alors qu’il désirait ardemment un fier et fort homme pour prendre sa succession, s’est vu affublé d’une gamine inattentive et maladroite, Charlie fait partie de cette classe de la population de ceux qui rêvent. Pas des rêves de grandeur. Pas des rêves de conquêtes, ni des rêves de gloire. Non. Des rêves d’évasion. Des rêves de rêves. Des rêves qui vous transportent. Dotée d’une imagination débordante, la jeune femme a passé la vingtaine d’années qui ont composé sa vie jusqu’à présent à la travailler, la façonner selon ses désirs, arpentant ses chemins sinueux et quasi-infinis dès que l’ennui commençait à pointer le bout de son nez -c’est-à-dire extrêmement souvent- pour imaginer, se remémorer, embellir des histoires et des mélodies qu’elle se délectait à retransmettre ensuite. Ou pas.
Car la jeune fille a toujours eu la fibre artistique. Extrêmement douée pour raconter des histoires et jeune prodige de la musique, il semblerait qu’elle ait été faite pour divertir les foules. Il est d’ailleurs assez difficile d’avoir des interactions d’une forme différente de la représentation artistique avec elle. La plupart du temps, Charlie est bien trop perdue dans ses pensées pour vous répondre, éprouvant de grandes difficultés à concentrer son attention plus de quelques instants. Elle ne porte que peu d’intérêt aux interactions sociales usuelles, sauf si c’est pour que vous lui contiez une de vos aventures. Vous n’existez qu’au travers de ce que vous vivez. Les noms s’oublient, les exploits s’inscrivent eux à jamais dans les légendes. Elle préfèrera souvent la compagnie de son esprit vagabond ou du carnet qui ne la quitte jamais à celle de ses congénères.
Et si sa propension prononcée à ne vous écouter qu’à moitié -déconnectant très souvent des conversations sans crier gare- peut avoir tendance à agacer, la petite blonde n’en est pas pour autant antipathique. D’un naturel souriant, elle est habitée d’un éternel calme dont elle ne semble capable de se défaire que lorsqu’elle joue un morceau ou conte une histoire qui lui tient particulièrement à cœur. Plus d’un badaud a été surpris par la ferveur qui peut alors s’emparer de Charlie, envahie par une passion contagieuse dont l’intensité pourrait presque devenir effrayante.
L’inconvénient de passer le plus clair de son temps l’esprit à sillonner un monde imaginaire pratiquement infini, c’est que lorsque l’on se retrouve à nouveau confronté à la réalité il est alors difficile d’accepter que l’on vous pose des barrières. Charlie n’en fait qu’à sa tête, et elle ne supporte pas qu’on lui impose des règles. Elle est obsédée par l’idée de parcourir le monde à la poursuite des histoires les plus extraordinaires pour pouvoir les conter, et se mettre en travers de ses désirs de légendes est le meilleur moyen de provoquer son ire et de la voir déchaîner sa frustration sur vous. C’est sans doute le trait de sa personnalité qui lui a valu le plus de différends avec ses parents, désespérés devant leur incapacité à lui inculquer une quelconque discipline.
Vivre aussi déconnectée de la réalité a cet autre effet pervers que Charlie est relativement inconsciente des tenants et des aboutissants du monde dans lequel elle vit. Enfermée dans son esprit rêveur d’enfant, elle ne s’est jamais intéressée à ce qu’il se passait autour d’elle et à l’importance des choix et des décisions de tout un chacun, comme spectatrice d’un univers dont elle ne serait finalement que la voix off. Cela a pour conséquence que la jeune conteuse éprouve de grandes difficultés à prendre les choses au sérieux, à se rendre compte de la gravité de certaines situations ainsi que de la teneur des rapports qu’elle est supposée entretenir avec celles et ceux qui l’entourent. Il lui arrive ainsi régulièrement de s’adresser bien trop familièrement à des personnalités à qui elle devrait normalement bien plus de respect. Très souvent perchée, elle vous répondra parfois à côté de la plaque ou avec une naïveté et une simplicité navrantes.
Si par le plus grand des miracles vous parvenez à happer son attention pendant plus qu’une minute, par exemple dans des situations dont même elle ne pourrait ignorer la gravité, vous vous rendrez vite compte que Charlie a une propension assez marquée à l’exagération et au drama. Comme si tout n’était qu’une histoire fantastique, la jeune femme s’exprime avec emphase, émotions et théâtralité, et il n’est pas rare de la surprendre à parler en rimes même au beau milieu d’une conversation. Comme si finalement, tout n’était qu’une immense pièce de théâtre et le monde son immense scène. Vous ai-je déjà dit qu’elle ne prenait rien au sérieux ?
Dans l’ensemble, Charlie est animée d’un fort sens de l’indépendance. Elle souhaite simplement faire ce qu’elle veut, quand elle veut, et être témoin des événements les plus épiques que les mers aient connu pour pouvoir les conter ou les chanter. La jeune femme ne porte que peu d’intérêt à en être l’une des protagonistes principales, elle désire simplement les vivre. Si la musicienne aura ainsi plutôt tendance à vivre sa vie sans se soucier des autres, il n’est pas rare de la voir chercher à provoquer volontairement quelques situations dramatiques, forçant le destin pour assister à des événements spectaculaires ou trompant simplement l’ennui. Il existe cependant une ombre venant troubler la quiétude de l’esprit de notre charmante tête blonde : celle-ci est dotée, presque paradoxalement, d’une grande empathie. Cela provoque régulièrement en elle des dilemmes de taille, l’obligeant à choisir entre venir en aide à quelqu’un en difficulté ou conserver égoïstement sa tranquillité -et sa sécurité.
Si vous parvenez à surpasser son indépendance et vous en faire une camarade de voyage, de beuverie ou -soyons fous- d’équipage, vous découvrirez une jeune femme insouciante, quasiment toujours de bonne humeur et -presque trop- portée sur la taquinerie et les traits d’esprit en tout genre. Si elle reste souvent plus en retrait, se posant en spectactrice avide, Charlie fait montre d'une insatiable curiosité silencieuse et elle viendra souvent mettre son nez dans des histoires qui ne la concernent absolument pas -de loin si la situation le permet-, pour peu que son instinct lui dicte que quelque chose avec un potentiel de drama se trame...
Biographie
Je ne sais pas trop ce à quoi vous vous attendez en lisant ces lignes, mais vous pouvez d’ores et déjà ranger votre boîte de mouchoirs. Ici, on ne fait pas dans le sentimental. A vrai dire, on raconte qu’ici, à Carcinomia, nos ancêtres ont tellement pleuré que leurs glandes lacrymales se sont atrophiées et que leurs descendants -nous, donc- en sont tout bonnement incapables. Et moi, ça me va bien.
Les larmes, ça fait baver l’encre.
Faut dire qu’ils ont pas eu la vie rêvée, les aïeuls ; moi qui adore raconter des histoires -avec ou sans grande H-, la leur est presque uniquement composée de séismes, éboulements, guerres civiles -qui n’avaient de civiles que le nom, soit dit en passant-, famines et autres joyeusetés du genre. Il m’arrive de penser, en voyant la vie que j’ai eue, qu’ils ont encaissé toute la malchance de leurs familles pour une bonne dizaine de générations au moins.
Voire même plus, en ce qui me concerne, pour mon arrière-arrière-arrière-grand-père, qui s’est retrouvé coincé sur un caillou à feu et à sang alors qu’il voulait juste profiter de sa lune de miel.
La guigne.
En y réfléchissant, c’était peut-être un mal pour un bien -bien que sa femme, décédée d’une septicémie quelques mois plus tard, ne serait sans doute pas de cet avis, dans l’hypothèse saugrenue où elle aurait encore pu s’exprimer sur le sujet-. Ses connaissances en ingénierie en faisaient à l’époque un élément prometteur mais sans éclat au sein de sa mère patrie de Zaun. Lorsque, il y a un peu plus d'un siècle, un tremblement de terre provoqua un éboulement qui obstrua l'entrée de l'immense grotte qui formait l'île, l'isolant du reste du monde, et qu'il fallut tout reconstruire, elles en firent presque un messie aux yeux des Carcinomiens.
Et c’est ainsi que plus ou moins un siècle plus tard, nous -et par nous j’entends surtout « mes parents »- nous pavanions dans les beaux quartiers de Virus, « joyau » -le mot est fort- de Carcinomia, prospérant au sein du clan Avast sur l’héritage légué par un homme qui avait fait tous les sacrifices à notre place. Parmi les grands pontes de l’île, la famille Valentine peut se targuer de faire partie des plus influentes d’un gros caillou posé au milieu de l’océan.
Tu parles d'une fierté.
J’ai grandi avec une cuillère en or dans la bouche. Et des images ayant bien plus de valeur dans la tête. Éminents membres du clan Avast, ma famille a toujours vécu dans l’opulence la plus crasse. Ce qui, à mon grand désarroi, n’a jamais été suffisant pour me rendre heureuse. Voyez-vous, vivre au sein d’une chic famille de dignitaires dans les quartiers les plus chics du plus chic secteur de Carcinomia peut se révéler ennuyeux à mourir -à l’instar de cette répétition-. Tout le monde y est si sérieux tout le temps, et les affaires priment en importance sur tout le reste.
On ne peut pas dire que j’ai été noyée sous l'amour parental durant mon enfance. Il faut dire qu’aux yeux de mon très cher -littéralement, vus les prix auxquels il vend ses services- père, j’ai été érigée au rang de déception avant même de fouler cette terre de mes petits petons malhabiles. Figurez-vous que j’ai commis l’erreur de naître fille. Or comme chacun sait dans la prestigieuse famille Valentine, l’ingénierie est chose de bonshommes virils. Et comme ma pauvre -métaphoriquement, cette fois- mère n’a jamais daigné m’offrir de petit frère, c’étaient avec moi le nom de la famille Valentine et son patrimoine qui disparaissaient.
Le paternel, ce fut donc vite vu. Et c’était très bien comme ça. Il était de toute manière bien trop affairé à… eh bien à ses affaires d’ingénieur, chose dont je faisais bien peu de cas, pour m'apporter une quelconque attention. Il fut bien vite évident que mon appétence se portait plutôt sur les récits et histoires en tout genre et les arts de manière générale. Et il incomba bien évidemment à ma - pas si pauvre, disais-je - mère de tenter d’assouvir cette insatiable curiosité. A défaut de faire de moi la digne héritière de la dynastie Valentine, elle pouvait au moins essayer de me transformer en un parti à même de ne pas ternir sa réputation. Mission qui… eh bien, je ne dirais pas que ce fut un échec.
Je dirais que ça n’a pas fonctionné.
Car si mon appétit pour la lecture et un inexplicable talent inné pour le piano et le violon ravirent mes précepteurs, mon incapacité chronique à appliquer les règles les plus élémentaires de bienséance -alimentée par un manque irrémédiable d’intérêt de ma part pour ces considérations- leur donna envie de s’arracher le peu de cheveux qu'ils avaient sur le caillou.
C’est ainsi que se déroula mon enfance, dans la solitude et la vacuité. Seuls les livres et la musique me permirent de m’évader un tant soit peu. Comble de l’ennui, mes parents m’avaient formellement interdit de sortir du territoire -et surtout de côtoyer des membres des autres clans de l’île, dont les activités et la réputation avaient pourtant l’air bien plus divertissantes. A Carcinomia, et plus particulièrement à Virus, on ne se mélange pas à la plèbe et aux chimistes dérangés voyez-vous. Fort heureusement, un événement allait venir mettre fin à cette particulière frustration -démontrant une fois de plus, s’il était encore nécessaire, l’existence de ma bonne étoile-. Alors que j’arrivais dans cette merveilleuse période de la vie qu’est l’adolescence, mes parents firent l’acquisition d’une nouvelle esclave. Pas de quoi pavoiser, me direz-vous. Et vous auriez presque raison. Des comme ça, on en avait déjà une pelletée ou deux.
Mais c’était sans compter sur deux facteurs : d'une part le fait qu’à cet âge, j’avais pour unique motivation de tenir tête à mes géniteurs -qui l'avaient bien cherché, en toute objectivité-, et d'autre part Louli, la nouvelle esclave, qui était un facteur dans tous les sens du terme. Elle avait environ mon âge et on s’est bien vite entendues comme cul et chemise. Son rôle de coursière lui permettait de parcourir Carcinomia en long, en large et en travers et je la harcelais chaque fois qu’elle rentrait pour qu’elle me raconte ce qu’elle avait vu, entendu, vécu. Ses histoires n’étaient pas toujours extraordinaires, mais entendre parler des autres clans, de leurs coutumes et des conflits qui éclataient régulièrement suffit à me rendre obsédée à l’idée d’aller les observer de mes propres yeux.
Il ne fallut pas longtemps pour que je la convainque -bien que « force » aurait peut-être été un mot plus approprié- de m’emmener. S’ensuivirent quelques années d’expéditions secrètes dans les autres secteurs de Carcinomia. Chaque fois que Louli se trouvait sans mission de mes parents ou presque, elle m’emmenait. Et je dois bien admettre que ce furent mes meilleures années. Enfin voir de mes yeux la forteresse du Roc, traîner dans les bas-fonds de Favela -et assister à une… « passation de pouvoir »-, s’émerveiller sous la voûte de la Jungle luxuriante, expérimenter certaines de leurs drogues…
Louli était incroyable. A force de délivrer des messages aux quatre coins de l’île, elle connaissait énormément de monde. Elle m’a appris plein de combines, elle m’a appris à me défendre au cas où je me retrouve au mauvais moment dans les rues miteuses de Favela, nous avons vu et vécu autant d’histoires à raconter. D’aucuns diront que ces petits jeux faillirent nous coûter la vie une paire de fois. À ceux-là je répondrai que s’attarder sur des détails de ce genre est normalement le propre de la conteuse.
Et c’est moi qui raconte.
Mais toutes les bonnes choses ont hélas une fin. Contre toute attente, mes parents découvrirent au bout d’un certain temps le pot aux roses. Croyez-le ou non, mais il semblerait que composer une chanson sur « Foster Red le tyran » ou un poème sur « Le Roc de la falaise » n’était pas le meilleur moyen de garder nos aventures secrètes. Je ne vais pas vous cacher que ce revirement signa leur fin immédiate et irrémédiable.
On me plaça sous surveillance constante, m’interdisant tout déplacement non accompagnée. On priva Louli -qui devait de toute façon être affranchie quelques temps plus tard, tradition Avastienne oblige- de ses visites dans ma chambre et moi de ma seule amie. Mais le mal était fait. S’il n’est pas si difficile que ça -je suis bien forcée de l’admettre- de restreindre mes mouvements, il en va différemment de cette satanée imagination qui exaspérait tant mon adorable père. Et découvrir que rien que mon insignifiante île natale regorgeait d'autant de sources d'inspiration avait suffi à ouvrir la boîte de Pandore. Dès lors, je n’eus plus qu’un seul souhait : parcourir le monde à la poursuite des histoires les plus folles à conter.
Les Dieux, si tant est qu’ils existent, sont de fieffés taquins. Ils accordent leurs grâces aussi arbitrairement qu’un Tenryuu ne jette son dévolu sur une pauvre âme. Et il semblerait que -pour une raison qui m’est tout à fait inconnue- je sois dans leurs petits papiers. Il ne fallut rien de moins qu’un moine hérétique -et hystérique- venant mettre sens dessus dessous l’équilibre -déjà précaire, disons les choses- de Carci’ pour m'offrir l’opportunité d’obtenir la liberté que je désirais si ardemment. Lorsque, il y a deux ans de cela, le dénommé Loth Reich débarqua pour déclencher une guerre civile, propager un syndrome sexuellement transmissible et tenter de libérer tous les esclaves de l’île, dire que les leaders des différents clans s'affolèrent serait un mignon euphémisme. Alarmés par l’instabilité de la situation, certains dignitaires -dont mon magnanime géniteur- décidèrent de faire évacuer femmes et enfants vers d’autres horizons le temps que les choses se tassent.
Les Dieux, si tant est qu’ils existent, sont de fieffés taquins.
Le dilemme auquel ils me confrontaient était cornélien. L'aubaine qui m'était offerte était providentielle mais éphémère. D'un autre côté, les événements qui se déroulaient sur l'île étaient sans aucun doute la chose la plus folle qui soit arrivée ici depuis des décennies. Vous commencez à me connaître, il aurait fallu me payer cher pour ne pas être aux premières loges. L'île était déchirée, entre guerre civile et attentats. C'était du pain béni -ne dit-on pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres ?-. Faussant sans mal compagnie aux miliciens censés nous escorter jusqu'au submersible, je les perdai dans le dédale de rues sales de Favela en proie à une agitation stupéfiante -même pour le district le plus mal fâmé de Carcinomia-.
Que l'on soit bien d'accord sur une chose ; je ne regrette pour ainsi dire jamais mes décisions. La barre de métal, arrachée à une bicoque qui venait de se faire pulvériser par l'attentat perpétré par un esprit enragé, qui se planta quelques minutes plus tard dans mon abdomen aurait pu au moins me faire douter ce jour-là. J'aurais pu -dû ?- mourir à cet instant, mais ma bonne étoile n'avait visiblement pas fini de briller. A mon réveil, le visage familier de Louli m'accueillit, accompagné d'un trou béant au milieu de mon ventre. Mon ancienne amie me raconta qu'elle avait monté son propre business de coursiers lorsqu'elle avait été affranchie. Ses gars m'avaient trouvée par hasard pendant le chaos et elle m'avait recueillie le temps de soigner ma blessure. Elle m'informa que j'étais présumée morte, et m'exhorta à quitter l'île avant que la situation ne dégénère trop.
Trop faible pour protester et finalement libérée de l’autorité -et de la surveillance- paternelle, je me résignai à la fuite. Aidée de l'influence de Louli, mettre les voiles fut un jeu d’enfant. Il était temps pour moi de réaliser ma destinée. Depuis ce jour, j’arpente les mers, consignant, chantant et racontant à qui veut l’entendre les épopées les plus excitantes qu’il me soit donné de croiser, gagnant ma croûte comme je le peux en divertissant les équipages et les habitants des îles.
Mon nom est Charlie O. Valentine, ceci est la première page de mon nouveau carnet d’histoires, et ce qui va suivre sera le récit des aventures que je m’apprête à découvrir.
Les mots s’envolent, les écrits restent.
Informations IRL
- Votre prénom / pseudo : T. / Oké / Okéoké / 3Oké
- Êtes-vous majeur ? Et vacciné o/
- Vous aimez / n'aimez pas : J’aime écrire mais pas les descriptions physiques
- Votre personnage préféré (de One Piece) : Chopper et Luffy pour leur bêtise, Robin
- Vous vous définiriez comme : Je suis le Tout. Et le Rien.
- Vous faites du RP depuis : Oof… Euh… 15 ans ?
- Vos disponibilités (approximatives) : Quand le vent de l’inspiration me porte (assez souvent (plusieurs soirs par semaine) même si j’ai une vie sociale un peu chaotique)
- Comment avez-vous connu le forum ? J’ai créé internet
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Dernière édition par Charlie O. Valentine le Jeu 29 Sep 2022 - 22:00, édité 26 fois