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Laver son linge sale en famille [Lydia & Ashlinn]

      Officiant non loin des lieux de leur sainteté, l’amirale en chef, Kenora Mouten, profita de l’occasion pour convoquer directement le vice-amiral plutôt que de lui passer un appel via escargophone. Leur dernière rencontre date de cet entretien aux côtés de Yamamoto et Jakku. Mauvais souvenir. L’escadre Levi fit donc une pause bien méritée à Marie-Joie. La flotte pouvait profiter de sa paie au occasion ou autres activités dont ils pouvaient jouir. Ethan, sans son bras gauche, décida de se reposer, seul, dans une des chambres qui lui étaient réservées au sein du QG. En effet, un puissant adversaire lui arracha la partie mécanique qui remplaçait son bras. Plus de l’ordre de la psychologie que du physique, une insupportable douleur lui irradiait de manière continue. Il s’enferma dans la chambre jusqu’au lendemain et insista sur le fait de ne pas être dérangé. Dans sa rage contenue, il avait tout de même donné quelques missives pour le lendemain. Une infirmière lui avait donné de quoi soulager sa douleur imaginaire et s’endormir paisiblement. Épuisé, il ne résista absolument et s’endormit dans son lit déjà plein de sueur.

      ***


      Déjà debout et douché, Ethan put observer le lever du soleil de sa fenêtre. L’aube d’une nouvelle journée permettait souvent d’aborder les événements à venir avec une certaine positivité. On lui servit le petit-déjeuner et qu’il mangea avec cette vue sur la cité et la mer. Une tasse de thé au jasmin, du pain grillé, du beurre, de la confiture fraîche et des œufs brouillés. Rien de mieux pour commencer la journée dans de bonnes dispositions. Il ne se fit pas prier pour engloutir l’ensemble. Ceci étant fait, il acheva sa préparation, puis franchit le seuil de ses quartiers. Devant lui, formellement alignés, se tenait le commodore Mattlefield, la lieutenante Levi et l’ingénieure Widdershins.

      « Pile à l’heure. », fit le commodore sans prendre la peine de regarder sa montre. « Vous aussi. », rétorqua Levi en observant chacun de ses accompagnants. Ils purent observer la manche gauche, vide, qui pendait et virevoltait à chaque mouvement de l’amiral. « Allons-y. », fit-il en douceur, sans rage, sans ferveur. « Une idée de ce que te veut la cheffe ?
      - Pas la moindre.
      - Et pourquoi y aller avec les deux nouvelles ? La cheffe risque de ne pas apprécier.
      - Et ce sera regrettable. Ce sera ainsi et pas autrement. J’ai mes raisons et je les exposerai à l’amirale si elle le demande. 
      - Mesdemoiselles, à la fin de cet entretien, nous serons peut-être sans chef. », conclut le commodore avec le sourire aux lèvres.

      Ils atteignirent rapidement la grande porte derrière laquelle attendait l’amirale en chef. Des soldats assurant la garde annoncèrent leur arrivée avant d’ouvrir la porte. Installée sur son trône, un peu plus loin dans la grande salle, Ethan aperçut déjà son regard glacial qui le transperçait de toute part. Elle arqua un sourcil en observant l’assemblée rentrer dans la pièce. Ils s’arrêtèrent tous, un petit mètre après avoir franchi le seuil de la porte, attendant l’autorisation de faire un pas de plus. « Vice-AmiralLevi, vous faisiez preuve de bien moins de tenue la dernière que l’on s’est vus. Approchez. », dit-elle de sa voix rauque, frappant frénétiquement l’accoudoir de son siège avec son doigt. « Amirale Mouten», fit le commodore en guise de salutations, tandis que Levi resta silencieux.

      « Et bien, Levi, présentez-moi vos deux nouvelles recrues ! Elles sont ici pour de bonnes raisons, j’imagine ? », ce à quoi le commodore ne put réfréner un sourire taquin. « Excusez mes manières, Amirale. Je vous présence la lieutenante Levi. Elle a fait preuve d’insubordination en me rejoignant, sans autorisation, dans une mission périlleuse avant la fin de sa rééducation. En plus se mettre personnellement en danger, elle aurait pu mettre l’équipage entier dans une situation délicate. » L’amirale resta un moment songeuse. « Lieutenant Levi, hein. C’est certainement un trait de famille de désobéir aux ordres de ses supérieurs. D’après votre rapport, la mission a été un succès et vous avez essuyé moins de pertes que prévu. Enfin, si l’on ignore le premier échec du colonel Kattar… Heureusement, il a su se ressaisir et tout s’est bien terminé. », fit-elle avant de reprendre. « Lieutenante Lydia, bienvenue parmi nous. Vos compétences d’ancienne du cipher pol nous seront très utiles. Je vous souhaite d’avoir une carrière aussi brillante que celle de votre cadet, sans les bévues. Poursuivez, Vice-Amiral. » Ethan se contint et continua la présentation en pilotage automatique. « Ashlinn Winddershins, ingénieure venant de la brigade scientifique, fraîchement membre de ma flotte. Cela ne vous aura pas échappé, mon bras gauche n’a pas tenu et je compte sur elle pour le remettre en place et le perfectionner sur le long terme. Ainsi, comme la lieutenant, elle ne me quitte pas d’une semelle. »

      « Vous ne prenez pas soin de votre matériel et frappez avec peu de précision, Vice-Amiral. À l’occasion, je vous montrerai comment faire. », dit-elle pour le plus grand malheur d’Ethan qui ne put dissimuler sa crainte. « Nous verrons cela plus tard. Vous n’êtes ici pour parler d’entraînement. Il s’agit de Jamal. » L’officier sentit le cœur de Lydia se soulever. « En quoi cela nous regarde, Amirale ?
      - Une demande d’extraction a été faite par le directeur de son service. Il m’a semblé plus judicieux de vous le demander.
      - Demandez à quelqu’un d’autre. Le monde a besoin de moi ailleurs et certainement auprès cet abruti.
      - Ah ! Je vous retrouve enfin. Cependant, les autres personnes que je juge qualifiées pour cette mission ne sont pas disponibles. Vous êtes le seul, Levi.
      - Qu’il crève. Je m’en moque. »

      Une aura menaçante émana subitement de l’Amirale. Ethan eut l’impression qu’elle s’était levée pour le saisir par le col, mais elle ne bougea pas le moindre doigt. « N’oubliez pas quelle est votre place, Levi. Mes ordres sont mes ordres. Si je vous demande de sauver votre pire ennemi, vous y allez. Me suis-je bien fait comprendre ? » Elle était trop forte. Cette faible pression qu’elle maintenait sur lui était déjà trop forte. Il savait maintenant quel fossé les séparait. Il s’inclina respectueusement, subissant cette gravité qui pesait sur ses épaules. « À vos ordres, Amirale. »
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À l’image du fabuleux hôtel à l’agonie que l’île abritait, Lydia avait généralement l’impression que Marie-Joie, dans son entièreté, allait en se décrépissant davantage à chaque fois qu’elle y mettait les pieds.
Il n’était pas question ici de corruption dont elle ignorait sans doute tout. Guère non plus de mauvaise politique qui ralentissait tous ceux qui avaient le malheur de déplaire aux institutions en place, et faisait courir entre cinquante services différents les cas les plus désespérés chaque jour. Ou même des devantures et des rues que les ans, les passages ou l’air marin usaient. Juste de souvenirs pas obligatoirement tous heureux qui, peu à peu, s’étaient ajoutés les uns aux autres.

Les lieux m’enchantaient, naguère. Lorsque les terribles enfants Levi avaient commencé leurs œuvres, Marie-Joie avait en effet encore le lustre du neuf dans son esprit enjoué, et sentait bon le parfum d’aventures formidables. Puis les années avaient donc passé. La réalité l’avait, pour résumer, simplement rattrapée à sa manière. Les habitudes et les événements avaient vraiment tout rendu de moins en moins magnifique et doré. Finalement, à présent, les divers bâtiments sans plus de charme s’étaient plus ou moins retrouvés uniquement réduits à leur utilité première.
Hier y a au moins ramené un petit peu de couleurs. Un sourire bête s’afficha courtement sur ses lèvres. Son regard pétilla aussi, avant de se refaire plus neutre. Elle salua d’un hochement de tête un marin inconnu qui passait par là. S’amusa une seconde du coloris d’une brique d’une maison différente des autres autour. Refusa de songer à la dernière fois où elle était venue ; - la réminiscence de sa démission du cp était véritablement tout sauf sympathique, elle.

La nuitée dernière avait été courte, malgré la missive d’Ethan ordonnant de se présenter à sa porte tôt et en uniforme. Comme elle ne dormait toujours pas assez de toute manière, la jeune femme avait profité de l’occasion afin de s’incruser lors de la sortie de certains de ses nouveaux collègues. Dans le but, bien entendu, de nouer une meilleure relation avec ces membres d’équipage qu’elle espérait continuer à côtoyer une petite éternité.
Dire que tout s’était bien déroulé serait un vulgaire pléonasme. Cela avait été formidable, tout bonnement. Le seul regret qu’elle avait concernait l’absence de son petit frère. Peut-être aurait-il pesté contre un détail ou un autre au cours de la soirée. Sans doute aurait-il détesté, une fois tout le monde plus ou moins crevé, devoir finalement s’effondrer sur un lit aux ressorts rouillés pour se reposer enfin. Cependant, elle ne doutait pas un instant qu’il aurait adoré voir le visage si éclairé des participants à cette petite sauterie improvisée. Elle-même se serait aussi plu à tenter de le dérider davantage chaque seconde, s’il le lui avait permis. Et le tout lui aurait, avec de la chance, arraché un de ses si rares et si merveilleux sourires.

Ce soir peut-être… Pria-t-elle tendrement.
S’ils n’appareillaient guère aujourd’hui. En espérant, de même, que le vice-amiral aurait moins de travail que la veille, si cela seul l’avait retenu de se joindre à eux.

Dans le tout petit matin, la lieutenante s’aventura dans une ruelle qu’elle avait déjà pris une bonne dizaine de fois au moins. Avant de se rappeler que, contrairement au passé, ce n’était guère au siège des ciphers pols qu’elle était attendue aujourd’hui, et qu’elle s’était en conséquence trompée de chemin.
Qu’elle arriva fort heureusement à l’heure à sa destination, les joues un peu rougies par la marche très rapide qu’elle avait dû s’imposer, tint d’un petit miracle fort agréable pour débuter une journée.


**

La situation actuelle était bien trop spéciale et inquiétante pour qu’elle puisse se concentrer sur sa ridicule, son éphémère envie de frotter gentiment la bouche de sa tête de bourrique adorée avec du savon imaginaire. Ou pour faire autre chose que de se retenir de l’abrutir sous mille questions qu’elle ne poserait jamais, toutes liées plus ou moins indirectement à sa santé. Ils avaient beau ne pas avoir été visés par le haki royal de l’amiral, l’aura qui exsudait de cette dernière touchait tout de même aussi le trio d’âmes derrière Ethan. Les vertiges qui en résultaient auraient pu être plus que supportables, s’ils étaient demeurés seuls.
Las, outre que la nouvelle énoncée par cette éloignée supérieure hiérarchique lui avait déjà foutu un sale coup, l’état de son benjamin intriguait Lydia et la distrayait depuis leurs retrouvailles matinales. Si bien que, quand il fallut aussi à un moment qu’elle baissa temporairement les yeux sous la menace invisible, elle ne regarda guère dans la bonne direction. Et l’encre d’au minimum deux des multiples feuillets présents sur le bureau de la haut-gradée se mit alors soudainement à danser. Sérieusem…

Ils stationnaient encore assez loin pour que le résultat global ne soit que bouillie infâme, semblable à des corps flottants grossiers à moitié cachés par d’autres papiers retournés. Mais, comme d’habitude, le regard de la voyante se retrouva complètement happé. Aucun dire ne traversa cependant ses lèvres ; pas assez proches, trop multiples, coupés et à l’envers, les gribouillis dansants ne lui inspiraient vraiment rien d’autre qu’une envie de vomir qui montait et montait.
Heureusement, le commodore Mattlefield réagit comme souvent avec une certaine empathie. Légèrement inquiet peut-être pour les deux nouvelles recrues qui n’avaient pas l’habitude de telles rencontres, il profita que l’attention d’Ethan et de Kenora soit occupée ailleurs pour soutenir discrètement le duo de bleues.

« Je m’en occupe. »
Les dires rassurants, à peine audibles par Ashlinn tant ses lèvres bougèrent peu, furent accompagnés par un très court mouvement chaleureux. Il força ensuite une brève toux, tandis que le vice-amiral s’inclinait enfin respectueusement. Gentillette erreur de sa part, peut-être. Ou pas. Dans tous les cas, ses conséquences furent plus que bienvenues. Attendre que la cheffe des lieux se calme n’aurait sûrement pas eu le même effet.
Même si cela ne dura qu’une demi-seconde, le haki changea de cible principale avant d’être brusquement coupé. Ce fut suffisant pour ramener à la réalité, et rendre dans le même temps complètement livide une Lydia juste à côté. Bien malgré elle, elle tituba alors sur place, à la manière d’une personne carrément bourrée. Et se retrouva à déglutir vivement plusieurs fois en papillonnant des cils, afin d’éviter de redécorer la salle de sa bile.

Mouten dut le voir, mais parut ne pas s’en préoccuper sur l’instant, préférant encore offrir la permission de parler à un Daniel pas totalement frais non plus qui la requérait.
« Que pouvons-nous savoir de la situation ?
_ Son service n’a plus de nouvelles depuis plus d'une semaine. Le second agent, fraîchement envoyé sur place pour tenter d’en apprendre davantage, a disparu lui aussi.
_ Sait-on sur quoi exactement il travaillait ? »

L’espèce de sourire qui orna temporairement les lèvres de l’amirale en chef n’avait rien d’engageant. Incisif, froid, cet éclair de fausse joie illustrait bien comment elle avait dû traiter son interlocuteur au cipher pol, lorsque celui-ci avait tenté de lui cacher trop d’informations.
« Le vice-amiral Lévi et vous même savez normalement lire, commodore Mattlefield. Vous trouverez tout là. » Dit-elle en tapotant un coup quelques papiers, avant de tout de même préciser : « Il semblerait cependant que certaines maisons d’art martiaux sur l’île du karaté ont des rêves de grandeurs et de couronne inexistante. Le tout accompagné de méthodes peu orthodoxes.
L’agent Lévi s’était porté volontaire dans le but de vérifier la véracité de ces rumeurs et de se charger du nettoyage total si nécessaire. Seul. Son dernier rapport oral en date n’indique pas à quelle étape de la mission il se trouvait. Simplement que la situation nécessitait un temps de travail plus conséquent. »

Sombre. Stupide. Formidable idiot. Ben quoi ? Ce n’était pas parce qu’elle se retenait de le dire à haute voix qu’elle n’avait pas, elle aussi, de tendres et douloureux griefs contre son amour de jumeau et ses défauts. Dont celui d’oublier, de temps en temps, ce qui lui déplaisait sans trop le toucher. Nous avions dû y aller à deux la première fois, ce n’était pas pour rien.
Ravalant sa salive pour la vingtième fois, et espérant que son petit-déjeuner inexistant resterait finalement en place, Lydia leva légèrement quelques doigts pour demander à son tour le droit d’entrer dans la discussion.

« Quelle identité a-t-il utilisé ? »
Zut. Est-ce que sa voix tremblotait autant que ses doigts dans son dos ? Elle n’était franchement pas sûre, même si elle tentait déjà de se recomposer un masque trop neutre pour être vrai. Un coup d’oeil fut glissé à son cadet, tandis qu’elle refermait vivement la bouche. Juste au cas où son estomac décidait finalement de refaire un looping un peu trop rapide, vraiment.
« Ishmaël. »
La réponse courte fut sèche. De la surprise fut visible sur le faciès de l’ancienne cipher pol de manière éphémère. Pour tenter de se rendre un minimum utile, et un instant encore ne pas songer par exemple à ce que cette nouvelle mission impliquait exactement, elle se força à de nouveau parler :
« Puis-je avoir accès aux retranscriptions de ses précédents contacts si vous en avez ? »
Espérant pour une rare fois que la chose ne lui donnerait pas de vision, elle se tut une seconde, puis affirma sans une once d’hésitation : « S’il y en a eu pour une fois et qu’il a laissé un code, je le saurai. L’ingénieure Winddershins pourra aussi aider à le déchiffrer. »

Après tout, si elle souvenait bien de leur première rencontre, la demoiselle au caractère bien trempé provenait de là-bas.

Sa connaissance du terrain serait donc potentiellement déjà fort utile, ne serait-ce que pour reconnaître des appellations de villes ou villages. Ou, avec de la chance, certains noms de familles…
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Widdershins
Ash

Laver son linge sale en famille
 

À peine avions-nous intégré la flotte des Nettoyeurs, sous le commandement du vice-amiral Levi, et retrouvée avec surprise une tête que nous n’avions pas vue depuis des années, la sœur de notre nouveau chef, que nous allions déjà côtoyer l’État-major. Rien ne pouvait nous préparer à cela, pas en sortant fraîchement diplômée de l’académie.

Nous avions auparavant visité la base du G0, coincé au cœur de Redline, dans notre odyssée pour rejoindre Koneashima, pourtant nous posions pour la première fois le pied de la Capitale, la ville sainte de Marie-joie. Pour nous qui n’avions pratiquement jamais voyagé en dehors de notre île natale, tout fleurait l’exotique et le richissime.

Nous, les trois subordonnés, avions reçu l’ordre de nous présenter tôt face à sa porte de chambre en vue de notre rendez-vous avec l’Amiral en chef. Nous étions arrivée la première, histoire de faire bonne figure. De notre côté, nous avions confié la diligence de notre navire à nos propres officiers.  

L’ultime responsable de toute la force marine se voulait sévère dans son apparence. Un blond de blé sur une crinière lui descendant jusqu’aux reins, des yeux bleu aussi froid que la partie hivernale de Punk Hazard, et cette voix. Ce timbre qui ferait rentrer la tête dans les épaules aux plus grands pirates de notre histoire.

Son… comment pourrions-nous décrire ce phénomène ? Énergie ? Magnétisme naturel ? Aura ? Oui, c’est ça. Son aura rayonna intensément au point de nous écraser tous ici dans la salle de réunion. Nous chancelions indéniablement. C’en était frustrant. Nous ne pouvions luter contre cette marée de puissance.

Un soulagement salutaire s’empara de nous quand Lydia et Mattlefield prirent chacun à leur tour la parole et forcèrent l’Amirale en chef à briser sa radiation. Il était donc question d’un code secret et d’un certain Ishmaël. Pour l'heure, ce nom ne signifiait rien pour nous, mais nous ne manquerions pas de demander des informations à nos nouveaux compagnons.

Nous sortîmes également du rang pour pouvoir nous manifester avec l'accord de notre supérieur.— Nous pourrions faire bien plus que déchiffrer ce code. Nous provenons de l’île du Karaté. Cela facilitera grandement les démarches diplomatiques avec les habitants.

— Et bien, une coïncidence des plus appréciable, remarqua d’un ton toujours autoritaire la gradée. Mais je vois que vous ne manquez pas de confiance en vous pour vous exprimer de la sorte. Je ne souhaite aucun ego mal placé dans cette histoire.

— Nullement, Amiral. Nous avons certes foi en nos compétences et en notre destin. Cependant, cela ne sera jamais au détriment de la sécurité de nos collègues.

— Bien ! Alors, mettez ce soi-disant destin en marche, qu’importe ce qu’il vous réserve, et résolvez-moi tous ce fatras !
Elle se leva de son trône, et transpirait la prestance et l’assurance. Dire que nous la redoutions était un euphémisme. Et cela devait être le but recherché.
— Si vous avez tout ce qu’il vous faut pour commencer, rompez. Je suis attendue ailleurs.

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      L’ordre de mission donné, avec force et froideur, le petit attroupement s’en alla réaliser les desseins de maman. Avant qu’il ne quitte le grande salle, Kenora l’arrêta d’une voix glaciale : « Levi. Attendez un instant. J’ai à vous parler. Seul. ». Le dernier ordre fut adressé à Daniel et Lydia qui hésitèrent à rester. L’Amirale ne leur en laissa pas l’occasion. La porte se referma devant lui. Il se retourna pour faire face à sa supérieure et se rapprocha d’elle. Sans un mot, il attendit qu’elle prenne la parole. Elle l’avait appelé, c’était forcément pour lui dire quelque chose.

      « Je tiens à vous avertir personnellement, sans regards indiscrets, que je compte évidemment sur la réussite de votre mission. Vous devez absolument retrouver votre frère, s’il est encore envie, ou les informations qu’il aurait récolté.
      - Vous me demandez donc de reprendre son investigation ? Cela ne fait pas partie de mes attributions, Madame.
      - Je connais vos attributions, Levi ! Le Gouvernement souhaite savoir pourquoi votre frère et le second agent demeurent injoignable. C’est tout à fait dans vos attributions d’enquêteur. Le reste, notamment les recherches de l’agent Levi, on s’en occupe. »

      « On », songea le Vice-Amiral. Le CP0 ? Ils ne lésinent pas sur les moyens. Foutu Jamal, toujours dans les bons coups.

      « A vos ordres, Madame. Autre chose ?
      - Ce sera tout, Levi. Rendez-moi fière.
      - Comme toujours, Madame, n’est-ce pas ?
      - Fichez le camp d’ici ! »

      Il sortit, cette fois-ci définitivement, des quartiers de l’Amirale.

      ***


      A bord du Leviathan, en direction de l’Île du Karaté.

      « Tu boudes ?
      - Non.
      - Donc t’es simplement con ?
      - Impatient de retrouver le cadavre de ce bon à rien et de tourner la page une bonne fois pour toute.
      - Si ta sœur t’entendait. Oui, je confirme. T’es juste con. »

      Le Vice-Amiral tapotait frénétiquement ses doigts sur le bastingage. Il songeait à leur arrivée sur l’île du Karaté. La flotte avait été mise au repos, seul son navire et son équipage voyageait. Daniel avait laissé le Beauchamps pour accompagner son ami. Personne ne l’ignorait ici, Levi détestait son frère et l’idée d’aller le secourir le répugnait. Si ce fut été l’inverse, jamais l’agent du cipher pol n’aurait pris la peine de porter secours à son cadet. Il se mordit les lèvres et fulmina à cette idée. L’avantage d’un voyage en mer, c’était qu’il avait le don de calmer les colères d’Ethan.

      ***


      Les quelques jours de voyage firent le plus grand bien au volcan explosif qui se calma au fil des jours. Après tout, et malgré tout, Ethan n’était qu’un officier aux ordres de Kenora, qui était aux ordres de cinq étoiles. Il avait consciemment choisi cette voie en toute connaissance de cause. Se plaindre était un peu tard à présent. Alors l’arrivée se passa dans le plus grand des calmes. Leur arrivée fut justifiée comme une simple visite de courtoisie auprès de la garnison locale. Cependant, le Vice-Amiral ordonna à Ashlinn, originaire du coin, et à Lydia, experte en infiltration, de commencer leur enquête de leur côté.

      Il fut accueilli par une palanquée de soldats de la marine. Le colonel n’était pas présent. Durant le voyage, l’officier avait épluché les données de cette base et de son chef. Une histoire des plus intéressantes au sujet de ce dernier, rétrogradé pour avoir fait un véritable massacre. Dans un sens, il pourrait plaire au Vice-Amiral, mais il représentait également un trop grand danger. Difficile à gérer. Impossible à manœuvrer. Leur volonté est pourtant identique. Sauf qu’Ethan ne tuera jamais des personnes par le simple motif d’une prime. Une arrestation suffisait à faire le ménage. Etonnamment, il n’appréciait pas les personnes trop sanguinaires. Cela pourrait paraître ironique quand on connaissait les tendances du Vice-Amiral.

      « V-Vice-Amiral Levi ! Bienvenue sur l’Île du Karaté ! Le colonel Leke rentre tout juste d’une arrestation délicate. I-Il vous attend dans ses quartiers. Nous allons vous y escorter. »

      Après tout, cela pouvait être vrai. Un homme de terrain, quel plaisir, pensa l’officier. Alors on l’emmena dans la garnison. Il put apprécier la belle architecture et les différents dojos présents. Un stage d’initiation aux arts martiaux ne serait finalement pas une mauvaise idée, songea-t-il en passant devant l’un d’entre eux. La ville, probablement la seule de l’île, était assez active et donc beaucoup de passants croisaient le regard froid du Vice-Amiral. Il était rare d’apprécier Ethan aux premiers abords. Son regard vous rappelait sans arrêt qu’il était au-dessus de vous malgré sa taille moyenne.

      « Nous y sommes, Vice-Amiral.
      - Je vous remercie pour cette balade, sergent. Quel est votre nom ?
      - Sergent Siempre, Monsieur.
      - Je m’en rappelerai. », fit-il avant d’entrer dans le grand bâtiment au même style que les autres. Assez ressemblant à ce que l’on pouvait retrouver du côté de Wanokuni ou Kanokuni.

      Grag Leke, colonel de cette garnison, costume gris, épée bien visible, chapeau sur la tête, regard sanglant. Bref, un jumeau d’Ethan, mais avec un chapeau en plus. Bras croisés, les deux officiers se regardèrent, presque en se reniflant le derrière comme deux chiens. Autour, les soldats préférèrent s’écarter, gêné par cette pression insupportable.

      « Bienvenue, Vice-Amiral.
      - Je vous remercie pour votre accueil, colonel.
      - Avez-vous fait bon voyage ?
      - Très bien. Mais je crois vous avoir dérangé dans votre pêche du jour. Vous avez un interrogatoire à mener ?
      - Malheureusement, cela attendra un peu, le suspect est à l’infirmerie. », dit-il avec un léger sourire. Ethan comprit sans mal que le colonel s’était déjà chargé de l’interrogatoire et, dans la précipitation causée par l’arrivée du Vice-Amiral, dut obtenir des résultats rapidement.

      Levi se gratta la tête.

      « Allons dans vos bureaux, je vous prie. Nous avons à converser sur les véritables raisons de ma venue.
      - N’était-ce pas une visite de contrôle ?
      - Pas tout à fait. Allons-y, colonel. »


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