Préparatifs
Les folles histoires d'Elsa
Toujours en pleine tentative de reformé son équipage, Elsa a mis à mal les premières défenses en éloignant le navire civil avant de le faire sombrer au large. Souhait réaliser une diversion, elle incendie le village et met à mort plusieurs villageois pour diviser les troupes du second village. Mais tapis dans l'ombre, d'autres protagonistes se mettent en place.
Elle marche hors des sentiers pour ne pas se faire repérer, la première partie de son plan s'est jusqu'ici déroulé sans aucun accrocs. Mais la suite risque d'être bien plus complexe, raisonner la Marine et marchander avec, c'est une chose ardue et complexe d'autant plus que le temps manquerait rapidement. De temps à autres, Elsa laisse ses yeux observer les volutes épaisses de fumées noires qui émanent du village. Après avoir parcouru la mi-distance entre les deux hameaux, elle constate avec effarement que les fumées ne s'élèvent plus. Comment diable auraient-ils pu éteindre si rapidement le feu ? Elle n'en n'avait aucune idée, cependant, elle affiche désormais une moue inquiète qui lui oblige à reconsidérer ses plans.
Elsa, de plus en plus sur le qui-vive avance d'un pas bien déterminé avant d'atteindre le village occupé par la Marine qui assure le ravitaillement vers le navire gouvernemental au large.
Aux portes de la ville, Elsa avance d'un pas lent, profitant de ce temps rallongé pour observer les lieux. Tour de guet tenue par des Marines, des gardes çà et là, le gros des troupes semblent bel et bien partie vers le village en feu, comme elle l'avait prévue, mais il lui fallait agir vite désormais. Une fois sur la place centrale, la jeune femme dégaine son arme avant de trancher la tête d'un garde par derrière. La décapitation est nette, Elsa range son arme et prend le temps de ramasser le scalp pour tendre la tête au-dessus de la place, puis elle se met à hurler.
"J'exige promptement à voir le responsable militaire de ce village ! J'ai une offre à lui faire, une offre qu'il ne peut refuser."
Elle jette dès lors la tête au pied du clocher tandis que des gardes l'entoure déjà, prête à agir sur ordre.
La terre se met dès lors à trembler de manière régulière, une femme énorme, avoisinant les un mètres cinquante d'envergure pour une taille d'environ un mètre soixante. Elle dénote totalement à côté des autres soldats de la Marine.
"Je suis Bidond C. Aisson, Lieutenant du village de Vert-bleu. Tu veux quoi maudit pirate ?
Un vent malsain s'immisce entre les deux protagonistes, les gardes autours d'Elsa semblent se déraidir pour prendre une attitude plus souple mais pas moins dangereuse. Le simple fait que Bidon C. Aisson pose la question laisse entrevoir une porte pour le pirate.
"J'ai appris que, dans toutes négociations, il vaut mieux être la solution plutôt que le problème. Mais je déteste les règles et les formulations. Je suis le problème. J'ai mis à sac le village côtier. J'ai tué des enfants là bas, et couper les mains des plus fines lames parmi les femmes. J'ai aussi fait sombrer un navire au large, bien que je me doute que vous en disposez d'autres. Je suis donc coupable de tout ceci."
Elle s'arrête aussitôt pour observer une réaction chez le leader ennemi. La tension monte d'un cran chez les gardes qui sont prêt à en découdre. Le Lieutenant de la Marine affiche un large sourire, un sourire qui dévoile des chicots pourris de part en part de sa mâchoire. Un rire gras en surgit, faisant trembler l'air alentour.
"T'as du cran, venir ici et m'avouer tout ça ! Donc tu assumes vouloir mourir de ma main hein ?! Mais attends... Tu as parlé de négociation, mais je n'ai entendu aucune réclamation, seulement des faits. Alors parle !"
Le pirate ferme son œil unique tout en arborant un sourire satisfait. C'est là tout le génie de sa négociation, forcer l'ennemi à s'intéresser à elle et aux faits d'armes, il fallait maintenant formuler ses réclamations de manière à rendre impossible toute négociation de la part de l'adversité.
"C'est très simple en fait. Vous pouvez partir d'ici, vous et vos soldats. Car, quand cette île sera a moi, et elle le sera. Chaque membre de la population ici présents devra payer un impôt: "Le Droit de vivre". Toutes les personnes qui resteront sur l'île devront s'en acquitter chaque mois. Ceux qui tenteront de fuir, ou de ne pas payer seront exécutés d'une manière ou d'une autre. Cette île appartient dès aujourd'hui aux Boucaniers des Os Noirs ! Si vous ne partez pas vous serez tous ici présent à ma solde ! Voilà mon offre. Partez. Ou subissez. J'ai déjà mis à mal vos défenses et vos hommes. Sauf erreur de ma part, le gros de vos troupes est en route pour le village côtier. Ce qui fait de moi le prédateur naturel de l'île pour le moment. Ou bien, dernière option car je suis d'humeur aimable aujourd'hui, vous devrez travailler pour moi."
Un silence lourd s'installe sur la place tandis que le zéphyr poursuis sa course folle. Elsa dégaine son sabre, faisant tressaillir les gardes non loin d'elle, elle connait le pouvoir des mots, elle sait qu'une bonne parole peut désarmer les gens. Serait-ce le cas avec l'officier supérieur ?
"Je !"
Il est interrompu, un événement survient subitement...