Rappel du premier message :
Olek avait dans les dix ou douze ans et faisait déjà bien plus de deux mètres, il dépassait de plusieurs têtes la plupart des adultes d'Amerzone. Ce qui lui valait pas mal d'emmerdes auprès d'eux. Au lieu de recevoir le même traitement que tous les mômes de son âge lorsqu'il faisait une connerie, c'était la plupart du temps un lynchage à plusieurs dans les règles qu'il récoltait. Il apprit donc rapidement à se défendre, question de survie. Qu'il s'agisse de la faune et de la flore ou des habitants, ici tout pouvait tuer. À croire que son daron avait choisi cette île pour finir ses jours tranquillement et ne pas avoir à élever son fils qui, avec un peu chance, crèverait au premier danger.
Malheureusement, son fils avait le même sang que lui et n'était pas près de caner. En réalité le père d'Olek aimait la raclure qu'il avait en guise de fils, et avait choisi l'Amerzone pour fuir la civilisation, fut un temps où il était connu du monde entier. Prétendu mort aujourd'hui, il avait eu tout intérêt à disparaitre dans le trou du cul du monde, aussi bourré d'hémorroïdes qu'il fuse. C'était toujours mieux que de pourrir dans un bureau ou pris en pitié, Druss détestait plus que tout autre chose les villes et le confort qu'elles offraient. Le confort émoussait même la lame du soldat le plus aguerri, il s'agissait d'un poison qui vous tuait à petit feu. Il vivait donc seul dans un marécage loin de toutes civilisations, entre glaiseux, zoniens et poussiéreux, lui et son fils n'appartenaient qu'à eux même et ne se mêlaient aux autres quand de rares occasions.
Du moins, c'était ce qu'il pensait jusqu'à récemment, mais les longues escapades de plus en plus récentes de son minot prouvaient qu'il s'était fait des amis. "Ami" était un grand mot vu l'état dans lequel il revenait chaque fois, rempli d'ecchymoses et de coupures plus ou moins profondes quand ce n'était pas une méchante fracture. Son père ne lui posait jamais de questions, trop vieux pour s'intéresser vraiment aux pitoyables dangers auxquels il faisait face, tant qu'il revenait en vie, rien d'autre n'importait. Puis bavard comme il était, Olek ne gardait jamais longtemps le silence et finissait toujours par raconter ses aventures à son père, qui somnolait et fumait la pipe sur sa chaise à bascule.
C'était une belle manière de finir sa vie, pensa Druss, alors que le bambin se mit à raconter une histoire qui lui fit hausser un sourcil. Le gamin savait que lorsque le vieux guerrier fronçait un sourcil, cela ne présageait rien de bon pour lui, mais il était trop fier et têtu pour ne pas tout déballer.
- ... Et à ce moment-là, je l'ai attrapé d'une seule main ! Et je l'ai balancé direct dans la bouche du Crocodrille qui s'était approché à cause de tout le s...
BAAAM !
Le poing de Druss rencontra la mâchoire de son fils dans un bruit assourdissant, la force de l'impact l'envoya valser à plusieurs dizaines de mètres au travers de la dense végétation. Olek ne se réveilla que plusieurs heures plus tard avec un mal de crâne comme il en avait rarement connu et la mandibule déboitée. D'un geste sec et précis il la remit en place, il aurait mal pendant plusieurs jours, mais ce n'était pas la première fois, par contre il s'agissait bien d'une première que le coup fût porté par son père. Il ne l'avait encore jamais réellement frappé, jusqu'à maintenant il ne lui filait que de légères calottes par-ci par-là. Olek avait dépassé les bornes et n'avait aucune idée du comment ni du pourquoi. Il revint à la bicoque à reculon, soucieux du sort qui l'attendait, mais beaucoup plus inquiet de l'état dans lequel il retrouverait son père, déjà gravement malade. Le moindre geste un peu brusque le torturait, ça avait dû lui couter cher de frapper Olek aussi fort, ce qui voulait dire qu'il avait enfreint une règle qui était suffisamment importante pour mériter une réponse de cette ampleur.
À sa surprise, Druss n'avait pas bougé, il l'attendait toujours dans son fauteuil, les cendres de son cigare étaient froides depuis longtemps. Malgré sa mine fatiguée, il transpirait encore l'autorité et sa force mentale semblait alourdir les environs, Olek se sentait comme écrasé devant sa présence, chose qu'il n'avait jamais ressentie avant. Il peinait à marcher et à se tenir droit, il parvint finalement à atteindre les marches devant la petite terrasse en bois sur laquelle se trouvait son père. Il n'essaya pas de les gravir, il s'en savait incapable. Attendant docilement et à contrecœur le sermon qui ne venait pas, il fut surpris d'entendre une tout autre voix derrière lui.
Olek avait dans les dix ou douze ans et faisait déjà bien plus de deux mètres, il dépassait de plusieurs têtes la plupart des adultes d'Amerzone. Ce qui lui valait pas mal d'emmerdes auprès d'eux. Au lieu de recevoir le même traitement que tous les mômes de son âge lorsqu'il faisait une connerie, c'était la plupart du temps un lynchage à plusieurs dans les règles qu'il récoltait. Il apprit donc rapidement à se défendre, question de survie. Qu'il s'agisse de la faune et de la flore ou des habitants, ici tout pouvait tuer. À croire que son daron avait choisi cette île pour finir ses jours tranquillement et ne pas avoir à élever son fils qui, avec un peu chance, crèverait au premier danger.
Malheureusement, son fils avait le même sang que lui et n'était pas près de caner. En réalité le père d'Olek aimait la raclure qu'il avait en guise de fils, et avait choisi l'Amerzone pour fuir la civilisation, fut un temps où il était connu du monde entier. Prétendu mort aujourd'hui, il avait eu tout intérêt à disparaitre dans le trou du cul du monde, aussi bourré d'hémorroïdes qu'il fuse. C'était toujours mieux que de pourrir dans un bureau ou pris en pitié, Druss détestait plus que tout autre chose les villes et le confort qu'elles offraient. Le confort émoussait même la lame du soldat le plus aguerri, il s'agissait d'un poison qui vous tuait à petit feu. Il vivait donc seul dans un marécage loin de toutes civilisations, entre glaiseux, zoniens et poussiéreux, lui et son fils n'appartenaient qu'à eux même et ne se mêlaient aux autres quand de rares occasions.
Du moins, c'était ce qu'il pensait jusqu'à récemment, mais les longues escapades de plus en plus récentes de son minot prouvaient qu'il s'était fait des amis. "Ami" était un grand mot vu l'état dans lequel il revenait chaque fois, rempli d'ecchymoses et de coupures plus ou moins profondes quand ce n'était pas une méchante fracture. Son père ne lui posait jamais de questions, trop vieux pour s'intéresser vraiment aux pitoyables dangers auxquels il faisait face, tant qu'il revenait en vie, rien d'autre n'importait. Puis bavard comme il était, Olek ne gardait jamais longtemps le silence et finissait toujours par raconter ses aventures à son père, qui somnolait et fumait la pipe sur sa chaise à bascule.
C'était une belle manière de finir sa vie, pensa Druss, alors que le bambin se mit à raconter une histoire qui lui fit hausser un sourcil. Le gamin savait que lorsque le vieux guerrier fronçait un sourcil, cela ne présageait rien de bon pour lui, mais il était trop fier et têtu pour ne pas tout déballer.
- ... Et à ce moment-là, je l'ai attrapé d'une seule main ! Et je l'ai balancé direct dans la bouche du Crocodrille qui s'était approché à cause de tout le s...
BAAAM !
Le poing de Druss rencontra la mâchoire de son fils dans un bruit assourdissant, la force de l'impact l'envoya valser à plusieurs dizaines de mètres au travers de la dense végétation. Olek ne se réveilla que plusieurs heures plus tard avec un mal de crâne comme il en avait rarement connu et la mandibule déboitée. D'un geste sec et précis il la remit en place, il aurait mal pendant plusieurs jours, mais ce n'était pas la première fois, par contre il s'agissait bien d'une première que le coup fût porté par son père. Il ne l'avait encore jamais réellement frappé, jusqu'à maintenant il ne lui filait que de légères calottes par-ci par-là. Olek avait dépassé les bornes et n'avait aucune idée du comment ni du pourquoi. Il revint à la bicoque à reculon, soucieux du sort qui l'attendait, mais beaucoup plus inquiet de l'état dans lequel il retrouverait son père, déjà gravement malade. Le moindre geste un peu brusque le torturait, ça avait dû lui couter cher de frapper Olek aussi fort, ce qui voulait dire qu'il avait enfreint une règle qui était suffisamment importante pour mériter une réponse de cette ampleur.
À sa surprise, Druss n'avait pas bougé, il l'attendait toujours dans son fauteuil, les cendres de son cigare étaient froides depuis longtemps. Malgré sa mine fatiguée, il transpirait encore l'autorité et sa force mentale semblait alourdir les environs, Olek se sentait comme écrasé devant sa présence, chose qu'il n'avait jamais ressentie avant. Il peinait à marcher et à se tenir droit, il parvint finalement à atteindre les marches devant la petite terrasse en bois sur laquelle se trouvait son père. Il n'essaya pas de les gravir, il s'en savait incapable. Attendant docilement et à contrecœur le sermon qui ne venait pas, il fut surpris d'entendre une tout autre voix derrière lui.