Rencontre abra-cadavr-antesque !

       Quelques jours s’étaient écoulés depuis le procès d’Alday et son évasion du palais d’Alubarna, escapade durant laquelle il a pu découvrir que ses origines étaient étroitement liées au Royaume des sables. Heureux désastre ou malheureuse opportunité du destin, le natif de Rhétalia avait vu le royaume d’Alabasta en proie au chaos après la  succession de deux attaques pirates. Un premier assaut initié par l’ex- capitaine corsaire Glutonny, qui s’était clôturé par l’enlèvement du prince héritier, puis un second en la présence des Sandstorms Pirate et de l’Iron Fleet qui avaient causé de gros dégâts matériels et de nombreuses pertes humaines. Que pouvait bien faire Alday durant tout ce temps ? Pourquoi n’avait-il pas pris part à la bataille ou tout simplement fait ce qu’il sait faire de mieux, profiter de la confusion générale pour se faire la malle à bord d’un navire volé ?  Et bien, notre cher voleur devenu officieusement pirate avait été quelque peu occupé ces derniers jours ayant notamment fait une rencontre des plus étonnantes. Mais le mieux reste de revenir quelques jours en arrière, peu de temps après son évasion.

Rainbase : Six jours plus tôt.

      Un soleil alabastien dominait le ciel de la ville. Une chaleur aride à vous assécher le gosier et vous inciter à rester cloîtré à l’intérieure. Cela tombait bien car il s’agissait d’une stratégie de la totalité des casinos de la ville : profiter du climat désertique de la région pour proposer à endroit gratuit d’accès mais surtout agréablement frais. Une manœuvre classique mais au combien efficace pour attirer les pigeons en quête de fortune car que cela soit bien clair, peu importe votre chance, votre horoscope ou les révélations de votre marabout … le casino gagne toujours. L’un des plus prolifiques restaient le Cesar Ball Palace qui ne manquait jamais de malheureux visiteurs où même les pirates pouvaient venir passer un bon moment à condition de rester discrets. À vrai dire, la direction choisissait de fermer les yeux dès lors que ces hors-la-loi franchissaient la porte de leur bâtiment. Tant que ces derniers respectaient le casino et son règlement rien d’autres ne justifiait de se priver de ce type de clientèle très joueuse. Par ailleurs, les forces de l’ordre du royaume ne se trouvaient jamais bien loin, toujours à l’affût du moindre signal d’alarme.
      Malgré cette tolérance à la présence criminel, un en particulier se devait de faire profil bas et avait tout intérêt à dissimuler son identité. Connu sous les pseudonyme d’ “Ombre de la nuit” ou de “boucher de Nanohana”, l’attribution du second surnom faisait que l’individu avait tout intérêt à ne pas se dévoiler en publique. Accusé d’avoir tué une quinzaine de gardes lors de son évasion de prison, Alday était, plus récemment, parvenu à s’échapper du palais de la capital où il y avait été enfermé pour y répondre de ses crimes. Désormais libre, le fugitif avait cruellement besoin de quitter le royaume des sables où il estimait avoir suffisamment traîner. Pour ce faire, un bateau capable de faire face aux mers tumultueuse de Grandline restait primordial. Pour cette raison, le natif de Rhétalia s’était rendu à Rainbase pour se faire … de l’argent. Et oui, plutôt que de rechercher activement un navire sur lequel embarquer, le voleur avait souhaité se faire plaisir lors d’une dernière halte dans la ville du jeu. Il était toujours préférable de voyager quelques berrys en poche surtout qu’il se retrouvait sans un rond après ses récentes visites dans les pénitenciers du royaume.
       C’était autour d’une table de craps que le navigateur avait décidé de consacrer sa collecte d’argent. Le plan était simple, manipuler les dés grâce à ses pouvoirs et empocher les plus grosses mises. Affublé d’une paire de soleil opaque et vêtu d’un costume noir, l’escroc se faisait passer pour un magna de l’immobilier Rhétalien du nom de Hallbrand. Très vite, un réel engouement se manifesta autour du criminel qui, il fallait l’avouer, savait faire le spectacle.  Un lancé, deux lancés, trois lancés … les jetons s’empilaient sous les yeux admiratifs de la populasse et tout particulièrement sous le regard perfide de ces femelles à la recherche d’un canard plein aux as. Difficile de percevoir la supercherie dans les coups du pirate qui usait habilement de ses capacités et, par moment, laissait le hasard agir pour ne pas trop éveiller les soupçons. Description partie de craps

      Il était évident qu’une telle scène, bien que pas impossible, avait de quoi orienter l’attention du personnel de sécurité derrière leurs écrans de surveillance. Comme à leur habitude, les procédures préconisaient d’attendre une opportunité, une preuve flagrante de triche pour voir si le suspect agissait seul. L’hypothèse que le croupier soit complice avait été évoqué mais celui-ci était dans la boîte depuis très longtemps et prenait soin de changer les dés entre chaque parties. Parmi les autres participants, aucun faire-valoir ou associé pour faire une quelconque combinaison avec le Rhétalien. Pire encore, certains joueurs souhaitaient s’aligner sur les mises du pirate mais cela était interdit par le règlement du casino. Enfin, Alday laissait même le plaisir de lancer les dés aux charmantes demoiselles l’accompagnant rendant les accusations sur sa personne plus compliquées. Néanmoins, le Cesar Ball Palace ne pouvait rester sans agir et décida d’intervenir.

- Un peu de chance, demanda le criminel à une jolie nana sur sa droite qui souffla aussitôt sur le poing fermé de l’homme s’étant fermement les dés.

- Veuillez nous suivre Monsieur Hallbrand.

       Deux membres de l'équipe de sécurité, tout noir vêtu, vinrent interrompre le joueur alors que les dès continuaient de rebondir sur le tapis de jeu. Dans un bâtiment où la lumière du jour n'avait aucune porté pour faire oublier toute notion de temps aux parieurs.Arborant un air impassible derrière des lunettes de soleil dont on pouvait bien se demander l'utilité

  À la suite de ses nombreuses parties remportées et de la pléthore de berrys accumulés Alday fut contraint de suivre le personnel du Cesar Ball Palace jusqu’à une salle où il était sur le point de subir un interrogatoire. Bien sûr il avait pris soin de rassembler les jetons gagnés dans deux gros sacs en toile de bute.
       Assis en face d’une table, le Rhétalien n’avait pas manqué de remarquer l’absence d’escarcophone de surveillance dans la pièce. Cela était surement volontaire de la part du casino qui attirait les joueurs les plus chanceux dans les lieux pour les intimider et tenter quelconques manoeuvres malhonnêtes pour contraindre les joueurs de se séparer d’une part de leurs gains. Malheureusement, en la présence d’un voleur cruellement malin et suffisamment puissant pour se défaire de ses vis-à-vis, une telle tentative de dissuasion s’annonçait perdu d’avance.

- Alors Sir Hallbrand …… j’espère que vous passez un bon moment à Alabasta ?

- Difficile d’affirmer le contraire avec mes récentes performances.

- Puisque vous évoquez le sujet … vous vous doutez que ce petit entretien concerne votre petit spectacle à la table de craps … déclara l’un des deux individus tandis que le second retrousser ses manches en se plaçant derrière l’interrogé.

- Et bien … j’espérais que le casino était sur le point de me faire un quelconque geste commercial.

- Et si vous commenciez par nous dire qui vous êtes ? Retirez vos lunettes je vous pris.

        Une demande intelligente qui allait contraindre le navigateur de dévoiler son identité. Celui-ci sourit dans un premier temps avant de suggérer à son interlocuteur d’en faire de même.

- Allons, vous n’avez rien à cacher, n’est-ce pas ? rajouta l’homme alors que son acolyte posa ses mains sur les épaules du criminel.

- Premièrement, toi tu ferais mieux d’ôter tes pattes de cette veste. Je l’ai chipé à mec super riche, elle doit valoir un paquet, déclara le pirate alors qu’il retira sagement ses lunettes. Deuxièmement, vous auriez dû me laisser terminer ma partie tranquil …

        Le visage du premier membre du personnel se crispa à la vue du visage de l’homme tristement connu dans le pays pour avoir commis le meurtre d’une quinzaine de gardes et s’être fraichement évadé avant son exécution. Le second travailleur ne réalisa pas encore le danger que représentait l’homme sous son nez qu’il pensait intimider jusqu’à que celui-ci agrippe férocement son poignet droit.

- Tu, tu, tu, tu-

- Troisièmement … t’as toujours pas retiré tes pattes.

      Un litige rapidement résolu par le hors-la-loi sui se hâta d’enfiler ses lunettes, récupérer ses jetons et quitter les lieux. Maintenant que sa couverture avait été compromise il se devait d’échanger ses gains contre les berrys qui lui était dû avant le réveil des deux autres gus. II se dirigeait sagement en direction des caisses, l’air de rien, le sourire aux lèvres.
Sans plus attendre Alday passa à l’acte. Soumis par cette simple offensive du pirate, l’homme dont le nom nous importait ne pouvait se libérer de l’emprise. La suite fut très brève également. D’un mouvement vif du bras l’escroc balança son vis-à-vis sur son collègue qui n’eut pas le temps de réagir derrière sa table.

- Ça va elle n’a rien, constata le bandit en se tapotant l’épaule pour y extirper les soit disantes saletés qui s’y était apposé.

        Un litige rapidement résolu par le hors-la-loi qui se hâta de reprendre ses lunettes, récupérer ses jetons et quitter les lieux l’air de rien. Maintenant que sa couverture avait été compromise, il se devait d’échanger ses gains contre les berrys qui lui était dû avant le réveil des deux autres gus. En toute logique, iI se devait de se diriger en direction des caisses. Le sourire aux lèvres, deux sacs à ras bord. Il se considèrerait déjà riche et s’imaginer manœuvrer un navire qui serait enfin sa propriété et qu’il n’aurait pas à voler. Cela dit, son petit rêve de pirate allait devoir attendre. Ce n’était vraisemblablement pas sur Alabasta qu’il allait pouvoir se dégoter un tel engin au vue de sa popularité peu importe la somme qu’il avait pu accumulé. D’ailleurs, il ne le savait pas encore mais à l’extérieur les choses commençaient à s’agiter. Pour le moment il devait se concentrer sur le présent alors qu’il arrivait au service de change du casino. Celui-ci constituait le point de passage le plus apprécié par les joueurs ayant raflé de nombreux gains, étant pour ainsi dire, la consécration d’une folle journée de risques.
Le bandit arriva à hauteur du guichet où un aimable petit bonhomme au visage apaisant se présenta à lui :

- J’espère que votre séjour au Ceasar Ball Palace s’est bien passé, Sir Hallbrand !

- Vous connaissez mon nom ? Grandiose, je voudrais échanger la totalité.

- Bien évidemment, nous nous devons d'offrir le meilleur service à nos invités de marque ! Veuillez poser les sacs sur le comptoir, mon collègue va procéder au compte. Cela ne devrait pas prendre trop de temps.

- "Cet Hallbrand doit réellement être quelqu'un. J'espère qu'il se trouve toujours à Alubarna."

       Alday s’exécuta sans perdre un instant mais le fraichement fortuné se vit distrait par l’arrivée d’une ravissante jeune femme attirée par l’odeur des berrys que le pirate s’apprêtait à recevoir. Il s’agissait bien évidemment d’une chasseuse de pigeon et le pirate en était bien conscient mais celle-ci possédait quelques atouts physiques très bien mis en valeur qui ne pouvaient rendre sa cible totalement indifférente. C’est alors que commença un jeu de séduction entre les deux individus tandis qu’exactement au même moment un autre homme se présenta au comptoir.

- Excusez-moi de vous interrompre … où est-ce que je dois livrer ces provisions pour le restaurant ?

      Il s’agissait d’un simple marchand venu apporter une livraison express de vivres pour le casino sur demande urgente du responsable des cuisines du César Ball Palace.

- Ah oui ! Le chef s’impatientait ! Par ici, je vous pris. Déposez les sacs ici derrière le comptoir.

- Ça marche ! Pouvez-vous me signer cette feuille pendant que j’décharge le chariot. Sir Hallbrand, vos berrys sont bientôt prêt.

      Alday n’avait rien suivi de cet échange trop préoccupé par son interlocutrice pour détourner le regard. Il fallait un élément déclencheur de taille pour capter son attention et celui-ci ne tarda pas à se manifester. L'alarme de la ville se mit à retentir un rien avant celle du bâtiment qui annonçait nul autre qu'un assaut pirate.

- DES PIRAAAATES !!!

      L'ensemble des individus présents interrompurent leur activité pour laisser place au chaos. Certains se précipitèrent instinctivement vers les sorties, d'autres en profitèrent pour se remplir partiellement les poches, les plus perturbés suivirent naïvement le mouvement pour encore plus de désordre. L'usurpateur d'identité opta pour l'ensemble de ces actions. Ignorant totalement la détresse de la demoiselle avec qui il discutait cinq secondes plus tôt, il chipa ses deux sacs sans perdre plus de temps et se dirigea vers l'entrée principale mais comme dit plus tôt, il ne fut pas le seul à penser ainsi. Avancer au milieu de toute cette agitation s'avéra très compliqué. Tous se bousculèrent, ne pensèrent qu'à sauver leur vie, à pousser son vis-à-vis, à marcher sur les corps des malheureux s'étant retrouvés sur le sol et le natif de Rhétalia ne se priva pas d'agir de la sorte. La bêtise humaine dans toute sa splendeur face à un scénario imprévisible. Les plus vifs ne tardèrent pas à se rapprocher de l'issu de secours principal, où la lumière du jour qui les attendait leur offrait un semblant d'espoir. Cependant, celle-ci, ne s'avéra en rien salutaire. Bien au contraire, elle les aveugla du danger qui patientait sagement à l'extérieur. Les premiers à s'extirper de la mêlée et atteindre l'air libre furent cruellement recueilli par l'explosion de plusieurs barils de poudre soigneusement disposer afin de faire un maximum de dégâts et provoquer l'apparition d'un gigantesque trou béant dans la façade principale du casino. Retardé à l'arrière, ou plutôt freiné par les innombrables mortels qui l'entouraient, Alday eu la chance d'éviter de se prendre la déflagration de plein fouet néanmoins, le souffle de cette dernière projeta violemment les innocents, lui-inclus, plusieurs mètres en arrière. Fort heureusement leur grand nombre permit au brigand de bénéficier d'un nombre de boucliers humains non négligeant ayant amortis le choc.
        Du voile de fumée, soulevé par la récente détonation, jaillirent une horde de guerriers des mers criant à haute voix leur détermination de raser le bâtiment, des hurlements stridents animés par la soif d'argent. Ces bandits pénétrèrent les lieux avec une folie terrorisant les civils n'ayant pas été emporté par l'attaque précédente. Les rares ayant survécus n'eurent le temps de retrouver leur esprit qu'ils furent submerger par cette attaque de pirates venus de toutes parts.

- Et meeerde ! La veste est foutue, soupira un pirate au milieu de toute cette pagaille.

      Se tenant debout parmi les machines à sous de la grande salle principal, celui que l'on surnommé le Roi de la Nuit à Nanohana constata avec nonchalance l'état de la situation. Des individus sans scrupules cassant et pillant sans distinctions. Alday observa que le chemin jusqu'à l'entrée s'annoncerait encore plus compliqué que lors de sa première tentative tandis qu'il commença à se faire encercler.

- Donnes-nous ces sacs !! On te promet qu'on n'égratignera pas ton minois.

- Ça serait pas plus simple de m'abattre sur le champs et de récupérer les sacs ? suggéra l'homme ciblé par une dizaine de fusils.

- Euh, … … euh … hum … euh, bégaya le premier pirate à avoir pris la parole.

- Il a pas tord, déclara un second.

- On ne perdrait pas de temps en parlote, ajouta un troisième.

- Si je peux me permettre de rajouter un petit quelque chose, vous êtes en infériorité numérique, mais comme j'suis sympa, je vous laisse vous retirer gentiment.

       Une déclaration de l'ancien esclave qui laissa sans expression ses opposants avant que ces derniers ne réalisent l'absurdité de ses propos dans un éclat de rire. Quelques secondes de railleries jusqu'à ce que l'utilisateur de fruit du démon ne daigne lever sa seule main libre grande ouverte face à lui. Il pivota cette dernière ce qui provoqua l'oscillation de dix appareils mécaniques de jeux de hasard qui subitement volèrent en direction des assaillants, les percutants sauvagement durant leur moquerie.

- Je vous aurais prévenu …

       Car oui, Alday avait pris soin de toucher la quasi totalité des matériaux de la salle principale avant de s'assoir à la table de craps, simple pré-requis nécessaire à l'activation de ses pouvoirs. Toutefois, il considéra que cette démonstration n'irait pas plus loin et qu'il restait plus judicieux de fuir avec l'argent malhonnêtement gagné. Il se mit à courir en direction d'une façade du bâtiment suivi par les renforts qui tiraient à tous va mais dont les balles n'atteignaient pas leur cible tant il était difficile de viser tout en se mouvant. Un autre groupe arriva de face pour arrêter le fuyard qui ne stoppa pas son étrange course en direction du mur. Si aucune issues n'étaient accessibles, il suffisait de s'en procurer une. Pour cela, sa technique Ryu no Shippo était toute trouvé. Il arma son bras qui ne supportait pas les bourses de berry puis d'un puissant mouvement, effectua un coup de lariat qui provoqua une onde de choc suffisamment puissante pour balayer horizontalement la zone devant lui. Une attaque qui souffla aisément ses adversaires mais qui, essentiellement, engendra une brèche dans la façade du casino ouvrant sur l'extérieur.

- Et n'oubliez pas ! Le casino est toujours gagnant !! chambra le criminel à ses semblables qui jonchaient parmi les débris qu'il entre-jamba gaiement avant d'enfin sortir du Ceasar Ball Palace.

     Le roi momie se tenait là, ses orbites vides fixées sur les pirates téméraires qui osaient perturber sa demeure. L'atmosphère était lourde de menace, on aurait pu entendre une momie dérouler sa bandelette dans la pièce silencieuse à l’arrière. Soudain, avec une solennité macabre, le roi momie leva sa main osseuse, prêt à prononcer le verdict final.

- C’est le moment de mettre un terme à vos existences humaines, déclara-t-il d'une voix grave et glaciale.

      Juste au moment où les pirates échangeaient des regards anxieux, Alday, lui, se mit à tituber maladroitement vers l'avant comme s'il avait un peu trop goûté à l'alcool du pays.

- Oï, oï, oï  ! Attends un peu !  cria-t-il en agitant les bras de manière extravagante, renversant la tête d’une momie au passage, qui s’était préparé à lui ôter la vie.

       L’ensemble des acteurs furent tous pris de court par cette scène théâtrale. Le Rhétalien, les cheveux en bataille et l'expression légèrement abrutie, pour ne pas changer, posa sa main sur les épaules du maître de maison comme s'il était en train de résonner son son pote de longue de date.

- Allons, monsieur le roi momie, ne soit pas si pressé. La vie est courte, tu sais ? lança-t-il avec un sourire presque insolent.

       Des mots de vides de sens lorsque l’on sait que l’interlocuteur est cadavre vivant vieux de plusieurs milliers d’années. Les autres pirates échangèrent des regards perplexes. Certains d'entre eux commencèrent à exprimer une vague d’incertitude envers le criminel, qui semblait être en train de sceller son destin d'une manière des plus inattendues. Pour sûre, Alday ne semblait pas se préoccuper du sort de ses semblables. Tout ce qui l'intéressait, c'était d'éviter de gaspiller son propre temps.
Le roi momie inclina légèrement la tête, semblant presque amusé par cette intrusion audacieuse :

- Et qui es-tu pour oser défier la volonté d'un souverain millénaire ?

- Oh, juste un touriste, un vagabond du dimanche, un humble marchand de sable, rétorqua-t-il en désignant son propre torse. Un … bref, peu importe, laisse-moi t’épargner les détails. Tout ce que je veux dire, c'est que nous pourrions accélérer les choses ?

- Accélérer les choses ? interrogea fixement le roi momie

- O-U-I, articula lentement Alday pensant que interlocuteur avait des problèmes d’audition. Plutôt que de perdre du temps avec toute cette mise en scène morbide, pourquoi ne pas passer directement à la partie intéressante ?

- Partie intéressante ?

- Faudra penser à retirer le sable qui trainent hein, suggéra le voleur en pointant l’un de ses orifices oculaires.

      Tandis que le natif de South Blue manquait de respect au maître des lieux, un murmure d'approbation parcourut les rangs des brigands, certains hochant la tête comme s'ils étaient d'accord avec l'idée farfelue d'Alday. Le roi momie sembla à la fois intrigué et irrité par cette proposition.

- Et quelle partie intéressante suggères-tu ? demanda-t-il d'un ton cynique à un Alday souriant, dévoilant un éclat espiègle dans les yeux.

- Un duel ! Pour décider du sort de tout cela-la, annonça-t-il en désignant de mouvements vagues et superflus les hommes qu’il venait d’impliquer dans son deal.

       Ces derniers échangèrent des regards incrédules. Alday semblait être réellement le seul à se réjouir de cette tournure inattendue des événements. Le roi momie sembla réfléchir un instant, puis acquiesça lentement.

- Très bien, humain. Un duel, qu’il en soit ainsi  … mais que cherches-tu en échange si tu l’emporte ?

Alday fit mine de réfléchir, se grattant la tête avec exagération :

- Hmm, laisse-moi y penser... Oh, je sais ! Si je gagne, je veux le trésor sacré de cette pyramide, je veux ton trésor, exigea-t-il avec témérité.

     Un rire grinçant émana du roi momie dont une germe d’empathie naquit envers le vaurien. Jamais un visiteur ne lui avait adressé la parole ainsi, ni de son vivant, ni de sa mort.

- Le trésor du pharaon ?Sahsahshahsah … tu es bien audacieux. D'accord, je suis prêt à accepter ton défi mais à une seule condition : si tu perds, ce n’est pas la mort qui vous attend, nan … vous servirez ce tombeau pour l’éternité, vos âmes m’appartiendront, vos corps deviendr-

- Ok ok ok parfait on a donc un accord ! s’enthousiasma Alday coupant la parole à son interlocuteur en frappant des mains.

      Et ainsi, à la suite d’un voile de poussière momiesque, le ring fut dressé au cœur de la pyramide ancestrale, les figurants regardant avec une curiosité macabre tandis que les représentants de leur race respective (si on pouvait qualifier les momies de race) se préparaient au duel. Les paris étaient ouverts parmi les pirates et les cadavres ambulants, certains misant sur la fougue de l'humain et d'autres sur la puissance déchaînée du roi maudit.

      Un coup sur le crâne vide d’un squelette desséché en guise de gong et le combat put enfin commencer. Jusque là tout semblait se dérouler selon le plan d'Alday qui arborait son impérissable sourire narquois. L’ancien souverain entama , malgré sa stature imposante, montra quelques signes de rouille dans ses mouvements. Alday bondit agilement, esquivant les attaques lugubres du roi momie avec des acrobaties dignes d'un comédien de rue.

       Alday se tenait face au roi momie, prêt à en découdre. La tension dans la pyramide était palpable, les pirates et les momies observant la scène avec un mélange d'excitation et de crainte. Le roi momie, bien que vieux et décrépit, dégageait une aura de puissance mystique qui donnait à l'être humain un léger tremblement de froid dans le dos, un frisson d'adrénaline. Le roi momie, avec un rictus sardonique, leva lentement ses mains desséchées, et des bandages en lambeaux se mirent à tourbillonner autour de lui, créant une barrière protectrice de tissu en mouvement. Le challenger, lui,  leva un sourcil, peu impressionné par le spectacle du roi momie.

- *Surement les pouvoirs d'un fruit du démon … après-tout je peux faire la même chose.*

      Le navigateur secoua la tête, son sourire malicieux ne quittant pas son visage alors que le souverain déchu lança les hostilité en envoyant ses tissus en direction de son adversaire à une vitesse étonnante. Alday esquiva avec agilité, se penchant et sautant pour éviter les attaques. Il riposta en lançant des couteaux de jet en direction du roi momie, mais ceux-ci furent arrêtés par la barrière de bandages.
      Les momies et les pirates observaient avec fascination le duel qui se déroulait devant eux. Alday était rapide et agile, esquivant habilement les attaques du roi, tandis que ce dernier utilisait sa sorcellerie pour tenter de l'immobiliser. Leurs mouvements étaient gracieux, presque chorégraphiés, créant une danse étrange et captivante. L'être immortelle commença alors à murmurer des paroles anciennes :

- με τη διάρροια, εσύ που στοιχειώνεις τις νύχτες και τις μέρες μου, δάνεισέ μου τη δύναμή σου

      Quiconque lisant des romans ou férus d'histoires surnaturelles pouvait s'attendre à un sort maudit de la part du revenant mais contre toute attente, ce dernier dégurgita un jet de sable rebutant en direction de l'humain alors occupé à valser avec les tissus. L'attaque fouetta vivement Alday, l'aveuglant momentanément mais suffisamment pour se faire agripper au niveau de son poignet droit. Son premier réflexe fut de tenter d'arracher de force la bande avec son autre main valide tandis que d'autres tissus vinrent l'attraper au niveau des membres inférieurs. Il était désormais entravé. Privé de sa liberté, il ne pouvait que se plier à la traction exercée par son adversaire, qui l'attira peu à peu à lui, malgré toute la résistance du pirate. L'issue du combat semblait plié. Le navigateur ne pouvait rien faire d'autre que dessiner deux lignes sur le sol, ses pieds serpentant le terrain poussiéreux. Et pourtant, son sourire narquois n'avait pas diminué, et son regard, ne montrait aucun signe de panique.
      En effet, Alday gardait un dernier atout : ses pouvoirs du fruit démon. Il ne les avait pas encore utilisé jusque là, attendant le moment propice pour surprendre son ennemie. Il prit le contrôle du bandage agrippé à son poignet qu'il avait tenté d'arracher précédemment, se défaisant de l'emprise et provoquant un déséquilibre chez son adversaire. Sans attendre que le monarque ne reprenne ses appuis, il leva la main, tel les serres d'un dragon afin d'utiliser sa technique signature.
      Cependant, alors que l'humain s'apprêtait à achever son opposant, quelque chose de totalement imprévisible se produisit. D’horribles bestioles jaillirent de nul part, ou plutôt de son adversaire. En effet, il s’agissait de cafards du désert, aussi gros que des chatons, qui commencèrent à grouiller hors du corps du roi momie, bondissant sur le Rhétalien avec une détermination écœurante. Alday recula en criant, se frappant frénétiquement les bras pour chasser les insectes qui s'approchaient et laissant s'échapper des cris d'épouvante, les mêmes mystérieux hurlements audibles quelques heures plus tôt.
     Les pirates et les momies observaient, stupéfaits, cette scène digne d'un cirque macabre. Le roi, en revanche, semblait en proie à une agitation inhabituelle alors que les insectes grignotaient sa dépouille décrépite.

- Non, pas encore ! gémit-il, secouant frénétiquement ses membres osseux pour échapper aux assauts des cafards.

      Les deux êtres les plus redoutables de la pyramide, aux pouvoirs surnaturels, tourmentés par de vulgaires bestioles.
Les cafards grimpaient sur les os du roi momie, leurs pattes grouillantes le chatouillant de manière insupportable.       Finalement, celui-ci se résigna à un acte désespéré, indigne de sa trempe mais nécessaire dans le cas présent : il se coucha brusquement par terre, roulant frénétiquement dans un sens puis dans l’autre, espérant se débarrasser des intrus indésirables.

     Alday, encore sous le choc et malgré sa phobie évidente, fit preuve d'un courage aveuglant dans une scène où son empathie prit le dessus sur son effroi. Il s'approcha prudemment de l'épicentre de la boucherie et tandis sa main vers le cadavre ambulant qui cessa brusquement ses roulades. Ce dernier leva les yeux vers l'être humain souriant avec un mélange de compassion et de résignation ignorant un court instant la présence des nuisibles. Le roi momie, malgré sa condition pitoyable et son appelation, fit preuve d'humanité. Il laissa s’échapper une larme sèche mais humide d'amour. Ignorant les regards perplexes des momies et des vauriens, ils se jetèrent l'un sur l'autre dans un câlin maladroit, se serrant l'un contre l'autre comme deux vieux amis qui se comprenaient parfaitement. Si cupidon était surnommé l'ange de l'amour, ces cafards pouvaient être appelé "démons de l'amitié" car dans un retournement de situation aussi inattendu que comique, les deux combattants s'échangèrent un regard complice en dépit de leur phobie à six pattes gesticulant autour d'eux.

      Invraisemblablement et d’une manière des plus singulière, dans les profondeurs d’une pyramide perdue dans le désert hostile du royaume des sables, une amitié étrange et improbable naquit entre un humain et une momie grâce … à une phobie commune. Les cafards continuaient de grouiller, mais les cris d’effrois résonnaient désormais à l’unisson, transformant une scène de terreur en une situation des plus inattendues.

     
        L'atmosphère dans la pyramide avait subi une transformation des plus étranges. Humains et momies se mélangeaient dans une scène surréaliste de célébration improbable. Les bandelés se trémoussaient maladroitement, esquissant des mouvements de danse millénaires tandis que les pirates les imitaient grossièrement avec des sourires forcés. Tout cela aurait pu être digne d'un spectacle comique dans un cirque Alabastien. Bien sûr, leur coopération était en grande partie due au fait qu'ils n'avaient pas vraiment le choix, étant encerclés par ces cadavres bienveillants, ces mêmes entités pourtant prêtes à leur arracher la vie une heure plus tôt.

      À l’écart du troupeau, dans un coin de la salle, Alday et le Roi Momie se tenaient côte à côte, échangeant des rires complices et des coupes de saqué millénaire. Le bandit n’était pas fleur de peau mais après seulement une bouteille d’alcool si bien et si longtemps préservé, l’ébriété commençait a montré le bout de son nez. À côté, l’ancien pharaon, dépourvu de foie, avait presque l'air d'un grand-père content d'avoir enfin de la compagnie, se riant de son nouveau protégé ne supportant pas aisément une boisson trop forte. Une nouvelle amitié était réellement née, représentée y scellée par ces coupes de saké si symboliques.

- Tu es arrivé à temps, tu sais, déclara le roi momie d'une voix grinçante mais amicale. J'étais vraiment sur le point de faire le ménage ici.

- Ah bon ?! Et de quel ménage tu parles ? Alday levant un sourcil et feignant l'innocence.

- Tu sais bien … tes amis, révéla l’immortelle en désignant les pirates avec un geste théâtral.

      L'absence de bruit qui suivit fut presque palpable, parsemé par les échanges de regards inquiets parmi les pirates. C'était comme si une brise glaciale et silencieuse venait de traverser la pièce. Alday, cependant, semblait confus.

- Quels amis ? demanda-t-il en toute ignorance.

- Ces amis ! répéta son interlocuteur en pointant les pirates du doigt, un à un.

- Ces amis ? continua Alday, l'air de plus en plus perplexe.

- Oui, ces amis, insista le roi, s'assurant que son doigt pointait bel et bien vers les pirates.

      Finalement, Alday tourna une énième fois la tête vers les pirates avec un sourire dubitatif. Les pirates semblaient parcourus d'un frisson collectif, comme s'ils venaient de réaliser la véritable signification de cette conversation pourtant à quelques mètres d’eux et malgré le brouhaha provoqué par les festivités. C'est alors qu'un des humains, plein de peur et de désespoir, s'approcha d'Alday en se traînant presque à genoux :

- Je t’en supplie … Alday, garde-nous en vie !! Nous te serons éternellement reconnaissants !

      Alday leva un sourcil, le visage irrité par la requête de l’individu dont l’existence lui était plus qu’égal :

- Lâche-moi les basques, rétorqua le navigateur. Vos vies me-

      Le reste de la vermine pirate rassembla autour d'Alday, les yeux implorants, avant même qu'il puisse finir sa phrase.

- S’il te plaît !! Nous ferons n'importe quoi !!!

- Pfff, je suppose que vous n'avez pas d'amour propre. Votre absence de fierté me donne envi de gerber, *ou il s’agit de l’alcool ?*. Faites comme voulez mais je veux tout votre butin en échange, exigea le Rhétalien.

      Un souffle de soulagement envahit la bande de crapule sans honneur qui suit à la déclaration de leur sauveur retourna festoyer avec les occupants du tombeau alors que le Roi Momie salua la relation qu’Alday entretenait avec “ses amis”. Pendant que la discussion se poursuivait entre les deux compères, un zombie du désert, curieux et sans manière, s’approcha discrètement des sacs du natif de South Blue, visiblement intrigué par leur contenu. L’homme, ayant des yeux de lynx et un sixième sens des plus affuté lorsqu’il s’agissait de ses biens de valeur, le remarqua immédiatement et le fixa d'un regard diabolique, ses émotions renforcées par le pouvoir de l’alcool.

- Hey, sac à sable ! Ne t'approche pas ou je te réduirai définitivement en poussière !!gronda Alday d'une voix fulminante.

      En même temps qu’il menaçait le pauvre cadavre ambulant, les objets, la roche et les parois du tombeau royal se mirent à frémir sous l’effet de ses pouvoirs de fruit du démon. Tous ses objets avaient préalablement été touché lorsqu'Alday avait déboulé en plomb.

- Attends une minute ... Tu es un maudit.

- Eh bien, tu sais ce qu'on dit... j'ai croqué dans le fruit défendu.

       Le roi momie sembla à la fois intrigué et déconcerté, il demanda à son ex-adversaire pourquoi celui-ci n'avait pas utilisé ses pouvoirs lors de leur combat. La vérité était qu'Alday avait bien usé de sa télékinésie mais juste le minimum requit pour s'extirper de l'emprise de son opposant. Cependant, alors qu'il répondait à son nouvel ami, le Rhétalien oublia un bref instant la momie qu'il venait de menacer. Agissant comme un enfant pris en train de voler des biscuits, cette dernière jeta rapidement un coup d'œil dans les sacs mais juste au moment où il pensait qu'il avait réussi à se faufiler, une statue l'écrasa brutalement ne manquant pas de renverser les bourses et dévoiler leur contenu aux yeux de tous.
      Curieux, l'ensemble des momies se rapprocha des sacs d'Alday, une lueur d'intérêt dans leurs yeux vides. L’être humain les fixa d'un air suspicieux et intrigué. Pour conclure, le maudit éclata de colère, semblable à Nami qui découvre qu'on lui a dérobé de l'argent. La raison ? Eh bien … Il n'y avait pas un berry là-dedans, juste de la nourriture de très bonne qualité ! Les momies relevèrent la tête, l'air déconcerté par la réaction soudaine du voleur qui venait de passer de la colère à la tristesse. Il pointa du doigt les sacs avec un mélange de frustration et de dépit, parlant un langage encore inconnu à ce jour :

-  GNÊNJREU ÍıΩOPPERÛ  Ï‡UANNÓ|∏

     Tous les spectateurs restèrent stoïques face cette crise de panique, de colère, de désarroi, appelé cela comme vous voulez. Il fallut bien une quarantaine de minute de dépression intense et deux, trois pirates ou momies en guise de punshing ball pour qu'Alday finisse par se résigner à la situation. Il avait déjà passé sa colère. Pendant ce temps, le reste des morts vivants avaient commencé à festoyer avec les provisions tristement découvert par le bandit. Ces derniers n'avaient pas eu la chance de goûter à de la vrai nourriture depuis des siècle,  avec une appréciation étonnante.

     Alors que vivants comme morts se régalaient autour d'un banquet improvisé, le navigateur reprit sa discussion avec l'ancien roi. Ils se tenaient là, deux figures improbables au milieu d'une scène aussi absurde que hilarante.

- Toi et moi, sommes semblables, déclara le souverain en regardant son acolyte d'une profonde compréhension.

     Alday haussa un sourcil, curieux de savoir où cette conversation allait le mener. Le roi momie soupira, un air mélancolique sur son visage desséché et repris :

- J'étais autrefois comme toi, avide de richesses et de trésors, prêt à tout pour les obtenir. Mais au fil des siècles, j'ai réalisé que rien de tout cela ne comptait vraiment. Aucune de ces choses ne valaient la ressource la plus précieuse au monde … le temps.

- Le temps, hein ?" répéta l'homme l'air pensif, absorbant les paroles du roi momie.

- Oui … le temps, réitéra le roi momie d'un ton solennel. C'est la chose la plus précieuse que nous ayons, et pourtant, nous la gaspillons si souvent à courir après des richesses éphémères.

      Alday hocha lentement la tête, un sourire ironique sur les lèvres :

- Ahahah je partage le même avis, c'est pour cette raison que j'ai pris la mer. Tu sais ce que je cherche à trouver ?

- Quoi donc ?

- La fontaine de jouvence, révéla le chasseur de trésor la voix et le regard plein de détermination.

- Je comprend mieux …

- Exactement. Imagine, ne jamais vieillir, avoir tout le temps du monde pour profiter de toutes les richesses et les trésors dont ce monde possède !

- C'est une pensée séduisante mon ami, avoua le Roi Momie l'air tenté, mais secoua la tête avec un sourire indulgent. Crois-moi, même l'immortalité a ses propres fardeaux. J'ai vu les siècles passer, j'ai vu des empires monter et tomber, et à la fin, tout se résume toujours au temps. L'important n'est pas d'en avoir, ce qui importe est qu'est-ce que tu en feras une fois en ta possession ! Il me semble que récemment deux hommes que vous appelez Seigneur des pirates se sont succédés et auraient découvert tous ce que ce monde à offrir.

     Alday sembla pensif pendant un moment, puis se redressa en souriant :

- Pas faux mais, peu importe. Qui sait, peut-être que jusqu'à ce que je trouve cette fontaine mon désir d'immortalité s'estompera. En attendant, je vais me contenter de profiter du temps que j'ai, même s'il est limité.

     Le roi momie sourit, presque paternel, à la suite de la réponse du pirate. Il lui conseilla une dernière fois de profiter de chaque instant …

- …  car c'est la seule vraie richesse que nous ayons.

     Alors que momies autant que pirates festoyaient autour d'eux des provisions d'Alday, les deux comparses continuèrent leur conversation, partageant des histoires et des rires. C'était une scène étrange et comique, deux âmes très différentes se trouvant des points communs dans les coins les plus sombres de la pyramide perdue. Au milieu de l'absurdité et de la folie, cette amitié improbable entre un voleur téméraire et un roi momie éternel se consolida. Deux figures que le destin avait réunies dans un lieu mystérieux et oublié, les poussant à voir au-delà de leurs désirs et à trouver une connexion surprenante.