Hunter continu de manger sa viande avec appétit, sa récente engueulade avec le seul ami qu’il a au monde lui a ouvert l’appétit. Ce genre de fadaise l’agace au plus haut point, et du coup, il compense en mangeant. Il fait un bruit pas possible en mâchant sa cuisse de poulet, ses voisins de table le regardent avec dégoût.
— Ce malandrin gâche notre dîner romantique.
Peste une sublime femme habillée d’une robe noire et des cheveux coiffés en chignon.
— Ne t’en fais pas ma caille. Je sais comment fonctionne ce genre d’individu, ce sont des rustres qui n’ont jamais eu la chance d’avoir une bonne éducation. C’est pourquoi je me propose de lui inculquer les bonnes manières, comme je le ferai à nos futurs enfants.
Les paroles de cet homme habillé d’un costard beige aux rayures bleu ciel ne tombent pas l’oreille d’un sourd, sa compagne voit en ce milliardaire un héros, son héros, celui qui lui apportera une prospérité financière. Et l’homme, voit en sa compagne celle qui lui apportera un sentiment de supériorité, en plus de la plastique voluptueuse de la dame, celle-ci semble faire tourner de l’œil à la majorité des hommes qu’elle croise. Aucun amour ne subsiste entre ces deux-là ? Si, un seul. L’amour du profit. Le milliardaire se lève, et il marche d’un pas décidé vers le goinfre, affichant un sourire hautain, empli d’arrogance.
— Apprends-lui les bonnes manières, Thomas.
Dit-elle en buvant un verre de vin. Le dénommé Thomas fait face au mangeur, tout en croisant les bras.
— Monsieur, pourriez-vous manger comme un homme bien élevé ?
Dit-il sur un ton prétentieux. L’amateur de poulet ne le remarque pas, il est perdu dans ses pensées. Thomas ne supporte pas qu’on l’ignore, c’est la star, le patron, celui qui est sur toutes les lèvres lors d’une conversation. Il grimace.
— Je vous situe le contexte. Je suis actuellement en train de manger avec Mary Maddison, le plus grand mannequin de la région. C’est une personne raffinée, que ce soit en termes de goût culinaire ou d’éducation. Je suis comme Mary, je suis un homme riche et populaire, avec une certaine éducation. Monsieur, la façon dont vous mangez votre nourriture nous insupporte. Je vous demande de plus nous importuner. Est-ce clair ?
Devant l’indifférence de son interlocuteur, Thomas s’agace. Ses mains se crispent, son regardé est empli de colère, et sa bouche a des spasmes.
— Hé, quand je te parle, tu me réponds. Si tu m’ignores, tu vas le regretter. Tu sais qui je suis ? Hein, petite merde ! Je suis Thomas Bolgheri, héritier de la famille Bolgheri. Je suis le descendant de Vincent Bolgheri, l’homme qui a inventé la pétillante liqueur Bolgheri, dont toute la haute société d’East Blue raffole depuis deux siècles ! Et toi, tu oses ignorer ma conversation ?
Ce n’est pas que Hunter ignore Thomas Bolgheri, c’est qu’il est plongé dans ses pensées. Plus rien ne compte, il voit les gens, mais il ne les entend pas. Hunter est songeur : il se demande de quoi est capable Bellator, le chef de la confrérie mercenariat Blade Brothers qu’il chasse depuis des mois. Il pense à Cerotis, à son niveau actuel, a-t-il bien fait de l’interdire de venir avec lui sur Shimotsuki pour capturer Bellator ? Que feront-ils après avoir détruit cette organisation, comment faire pour saler le sol que rien ne repousse après avoir arraché les mauvaises herbes ? Ce genre de groupuscule ne meurt jamais vraiment, leurs idéologies ne peuvent pas disparaître, le mercenariat illégal est un danger pour la société. Il est songeur.
— Non, mais tu te fous de moi ?!
Thomas pose sa main gauche sur l’épaule de Hunter, ensuite, il approche son visage d’Adonis près de celui du balafré, Hunter sent sa respiration sur son cou.
— Je vais te crever, petite enflure, tu entends. Personne ne m’humilie de la sorte, non, personne !!!
Hunter est toujours plongé dans ses pensées, sans oublier qu’il continue de manger sa cuisse de poulet.
— J’ai des contacts, je connais des gens dans le milieu, des personnes qui gagnent à être connues. Ils peuvent te briser les jambes, te noyer lentement dans un sceau de pisse. La marine ne fera rien, nous nous assurons qu’ils ont une bonne retraite. Alors, si j’étais toi, je me mettrais à genoux devant tout le monde, et je lécherai les bottes à 10 000 000 de Berry de ton nouvel ami.
Hunter se réveille, puis il regarde les chaussures du prétentieux. Ensuite, il tourne sa tête vers Thomas, plongeant son regard impassible dans celui colérique du bourgeois.
— Tu t’es fait arnaquer.
Dit-il en pointant du doigt les chaussures.
— Comment ?
Le chasseur parle sur un ton calme.
— Le cuire est de mauvaise qualité, les coutures sont bas de gamme, les lacets sont usés prématurément, ils font tache avec le reste de la chaussure qui paraît neuve. Conclusion : les lacets ne sont pas ceux des chaussures originales, le cuir est bas de gamme, il est déjà froissé, et les coutures sont trop fines pour ce genre de modèle. Pour résumer le tout, tu as payé une fortune une contrefaçon. Mon éducation me permet de faire la différence entre un produit de qualité et de l’occasion, ce qui n’est pas ton cas, apparemment. Avoir de l’argent ne veut pas dire qu’on peut le gaspiller inutilement, c’est déjà un crime à mes yeux. Mais je ne suis pas un haut dignitaire du gouvernement, je ne décide pas des lois. Je ne peux donc pas te juger pour cette faute.
Hunter pose sa main gauche sur le poignet gauche du Bolgheri qui est sur son épaule droite.
— Par contre, pour la corruption des marins et le fait d’être en contact avec des membres de la mafia. Cela me donne carte blanche pour te frapper le visage avec un pied de chaise jusqu’à ce que tu me donnes les noms et les adresses de tes contacts.
Thomas grimace.
— Fils de pute, je vais t’apprendre !
Il sort un pistolet à silex de sa poche gauche avec sa main droite, puis il arme le chien et braque Hunter.
— Je vais te flinguer devant tout le monde, et je retournerai finir mon caviar. Il n’y aura aucune conséquence pour mon acte, je serai aussi innocent que l’enfant que vient de naître !
Les clients regardent la scène, ils ne savent pas comment réagir. La tension monte, l’effroi de voir un homme se faire assassiner de sang-froid les paralyse. Hunter pose ses mains sur la table, puis il regarde devant lui.
— Tu es raisonnable. Maintenant, lèche-moi les pompes, petite raclure !
Il pose son pied droit sur la table, et avec son index gauche, il pointe la chaussure.
— Tu es un agent du gouvernement, un marine ? Je m’en fiche, j’achèterai ton supérieur pour clore le dossier. Tu as encore une chance de t’en sortir, obéis-moi, mon chien. Regarde ces gens, ils n’interviendront pas, car ils savent qui je suis, ce que je fais, ce que ma famille représente pour le milieu. Alors, lèche, chien !!!
Mary se délecte de ce spectacle en buvant du vin de la famille Bolgheri.
— Chérie, tire-lui dans le visage et qu’on n’en parle plus.
Tonton flingueur regarde Hunter avec un regard intense.
— Bien, ma dulcinée !
Dit-il en s’adressant à sa future épouse.
— Une dernière parole avant d’aller rejoindre le créateur ?
Hunter reste impassible, il tourne sa tête vers son adversaire.
— Cerotis.
Thomas sourcil.
— Cero... ?
Soudainement, un violent coup de pied percute le nez du noble. Thomas traverse quatre tables avant d’atterrir dans le buffet, son amie se lève et se met à hurler en pointant du doigt Cerotis.
— Haaaaaaaaaaaaa !!! Assassin, assassin !!!
Celui-ci est en colère, il regarde Mary avec un air sombre.
— Ne touchez jamais à Hunter, sinon, je vous bute, compris !
Dit-il en hurlant sur le mannequin. Celle-ci est effrayée par l’audace du jeune chasseur, elle tombe sur les fesses. Plus loin, deux hommes du Baratie ayant assisté à la scène sortent Thomas du poulet braisé qui est fichu. Les deux cuistots sont en colère, leur délicieux repas est gâché, et ils ne se privent pas pour exprimer leurs mécontentements. Ils rouent de coups le responsable, puis ils le balancent sur son rafiot, avant de virer le mannequin. Celle-ci est virée du barbecue, son futur époux est inconscient, mais il n’en restera pas là. Cerotis s’assoit à la table de son ami, et ils continuent de manger.
— Il t'a pris pour un marine.
Dit-il en pouffant.
— Si j'étais un marine, je lui aurais collé une balle dans le ventre lorsqu'il m'a respiré au visage.
Les deux chasseurs se sont réconciliés. Juste après ce petit incident, des cris se font entendre, des sortes de monstres venant des profondeurs font leur apparition. Hunter regarde Cerotis, puis ils se lèvent de leur chaise, les deux hommes vont passer à l'action.
Dernière édition par Hunter le Dim 27 Nov 2022 - 23:46, édité 1 fois