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Fratricide chez les Marines [Ft. William Jefferson]


1629 - Locaux de West Blue, peu avant le départ pour le QG d’East Blue - Mission : Fratricide chez les Marines

« Où est l’agent Mills ?! Il est en retard ! »

Le bureau résonne sous les hurlements de l’agent Sterling, notre chef d’équipe. Autour de nous, deux âmes seulement errent dans les locaux du CP4. J’élève mon bras, tire ma manche et contrôle ma montre : c’est bien ce que je pensais. Il n’est que sept heures du matin. Pourquoi une telle énergie déployée ? La plupart des agents viennent plus tard, tandis que mon nouveau partenaire n’a rendez-vous qu’à huit heures trente.

Les bras croisés, tenant d’une main ma tasse de café, j’observe silencieusement ma supérieure courir à travers le bureau. Je recule d’un pas pour la laisser passer et… hein ? Vient-elle de chercher l’agent Mills dans le frigo ? Si elle continue à agir de la sorte, je vais devoir appeler un médecin.

Puis elle s’arrête brusquement et regagne son bureau avec un calme olympien, sans ajouter le moindre mot. Finalement, je crois que je vais bien appeler un médecin. Non pas pour son coup de folie, mais pour cet apaisement aussi brutal qu’inattendu. Le plus triste, dans tout ça, c’est que mon cerveau s’est habitué à ce genre de scènes surréalistes. Je ne ressens même plus de surprise dans une telle situation.

Un courant d’air parcourt soudain la pièce. En direction de l’entrée du bâtiment, la porte s’ouvre, de laquelle s’échappe un nuage de fumée qui se dissémine dans les bureaux. Droit derrière se dévoile la malheureuse silhouette de l’agent Mills, auréolée d’une apparente aura de désespoir et d’affliction. Cela étant, je suis étonné de le voir apparaître si tôt. Entre son apparence et sa personnalité, je le percevais comme le genre d’agent à débarquer fièrement quelques minutes avant l’heure du rendez-vous. J’admets avoir été médisant.

« Bonjour, agent Mills. Je ne vous pensais pas si matinal. Oh, vous devriez éviter de vous approcher du bureau de l’agent Sterling, elle a dû manger le fruit de la tornade durant la nuit. »

Suite à un bref échange, nous nous installons dans nos quartiers pour balayer et discuter du dossier. Nous avions un peu de temps devant nous, après tout.

« Il est huit heures. Nous devrions nous rendre sur le navire. Nous n’aurons qu’à poursuivre sur la route pour East Blue. D’ailleurs, avez-vous déjà été assigné là-bas ? La Marine y possède une belle réputation… ironique qu’un meurtre survienne entre les murs de ce QG en particulier. »

Je laisse planer un petit silence alors que je rassemble mes affaires, puis lève les yeux par-dessus mes lunettes pour poser mon regard sur mon collègue.

« La Marine d’East Blue est dirigée par la sous-amirale Debossah Bii. J’ai enquêté sur elle et sur East Blue il y a quelques temps. Une personne haute en couleur et aux méthodes… discutables, dirons-nous. Je ne crois pas qu’il faille remonter si haut dans la hiérarchie pour notre affaire, mais sa tendance à remplacer les marines sur un coup de tête a peut-être favorisé un incident regrettable. »

Je hausse nonchalamment les épaules. Evidemment, à ce stade, ce n’est rien d’autre que des paroles en l’air. Cependant, je suis définitivement méfiant sur le fonctionnement de la marine d’East Blue. Elle est efficace… mais un peu autoritaire. Ce n’est jamais un système infaillible. J’ai fait assez de lectures à Ohara pour le savoir.
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J’écoutais religieusement mon partenaire me faire le topo de la situation, cherchant désespérément mon paquet de cigarettes. J’avais fait un peu fort la veille il faut dire, et plus les années passées, plus c’était compliqué pour moi de me remettre en selle après ce genre de virées punitives. J’avais l’impression d’avoir un forgeron en travail dans la caboche depuis le réveil, j’espérais de tout mon cœur, qu’il ne comptait pas faire toute la traversée avec nous.
C’était déjà un miracle en soi que je sois presque à l’heure au bureau, c’était typiquement le genre de traquenard capable de vous faire louper la matinée complète de boulot avant de pouvoir émerger. Saloperie, ce cognac tabassait sévère, pas le genre de liquide à foutre entre toutes les mains, j’aurais peut être dû écouter le taulier qui me disait d’aller mollo, que ce n’était pas de la grenadine.
J’avais juste eu besoin de croiser le regard de Sterling une fraction de seconde pour comprendre qu’elle était à deux doigts de m’étriper… Décidément, cette mission semblait la foutre à cran. Pas vraiment l’ambiance de travail idéal, quand vous avez votre supérieur qui est tendu comme ça dès le début. J’espère sincèrement qu’elle va vite se détendre, sinon c’est typiquement le genre de chose capable de faire capoter une affaire.
Toutefois, je décidais de la jouer fine en me faisant le plus discret possible histoire d’éviter de mettre de l’huile sur le feu. Je n’étais pas vraiment en état de me ramasser une soufflante de bon matin.
Je prenais donc mes cliques et mes claques sans demander mon reste, emportant sous mon bras de quoi potasser et gratter durant le voyage, si ma caboche décidait de me laisser tranquille.
Je dois dire que j’étais plus content que Larenja fasse la conversation ce matin, je me contentais de hocher la tête ou de baragouiner un semblant de réponse. Ce petit avait la niaque, il avait vraiment bien bossé le dossier, comme quoi cette nouvelle génération n’était peut-être pas vouée à l’échec.
Arrivée à l’embarcadère, une petite suée traversa ma nuque lorsque je me mis en quête de mon billet. Impossible de refoutre la main dessus, pourtant j’étais persuadé d’avoir le même imper que la veille, j’espérais ne pas l’avoir balancé par mégarde. Finalement, le petit coquin s’était glissé dans une de mes nombreuses poches. L’attente pour embarquer fut un véritable chemin de croix, j’avais chaud et cela n’avançait clairement à rien. Nous étions entre gens de bonnes familles, l’un des avantages de l’administration, c’était qu’elle était généreuse avec ses collaborateurs, ce n’était pas le genre de la maison de vous envoyer en troisième classe.
Une fois le pied posé sur le ponton, je n’avais qu’une seule hâte maintenant, c’était de me poser sur mon siège et piquet un petit roupillon bien mériter.
Cependant, mon partenaire ne l’entendait pas ainsi, peut être que ce n’était pas assez visible sur ma gueule que j’avais dormis qu’une petite poignée d’heure. À peine nos bagages déposés en cabine, voilà qu’il nous entraina immédiatement en direction du bar de l’embarcation.  
Nous étions les premiers à poser notre postérieur au comptoir, le barman portant un costume tiré à quatre épingles se dirigea naturellement vers nous tout en continuant machinalement d’essuyer un verre qui semblait parfaitement propre.

« Que désirez-vous, messieurs ?! »
Je lançais un signe de tête à l’attention de Larenja, laissant ce dernier ouvrir les hostilités.

« Une tasse de thé vert, sans sucre. »
Le serveur leva un sourcil, il ne s’attendait certainement pas à ça et moi non plus. Voilà ce que cela donnait concrètement, la perte des valeurs dans notre institution, heureusement le gamin était tombé entre de bonnes mains, d'ici un mois il pourrait enfin se tenir droit devant un barman. Ce n’était certainement pas avec un pisse-mémé qu’il allait pouvoir tenir la cadence.

« Et pour vous ?! Nous avons un excellent quinze ans d’âge, il va sans doute partir bien vite, profitez donc d’être les premiers. »

Je sortais dans le même temps une clope pliée en deux de ma poche.

« Un pichet d’eau fraiche… »
Un silence s’installa entre nous trois, ma réponse venait de jeter un coup de froid. Parfaitement conscient que je n’avais en rien la gueule d’un buveur de flotte, je préférais mettre immédiatement les choses aux claires.

« Désolé, la nuit fût plus courte que prévue, mais j’ai bien repéré votre petit quinze-ans d’âge. Gardez-le moi à température pour demain. Je ne déçois jamais une seconde fois, et d’ailleurs mon collègue sera aussi disposé à boire une véritable boisson. »

D’autres clients arrivèrent au comptoir pendant que nous allions nous établir sur une table plus en retrait pour parler boulot. Prenant sur moi, je décidais de faire appel à toutes mes ressources pour me retenir de courir vers ma cabine pour m’affaler sur le lit.

« Comme tu la dis, d’expérience, il est préférable de ne s’intéresser aux huiles qu’en dernier recours. Déjà, on va nous voir comme les oiseaux de mauvais augure, alors si nous voulons avoir carte blanche et ne pas nous taper une étoilée dans les pattes, remontons tranquillement la chaine alimentaire. »
Je buvais mon verre cul sec en me resservant dans la foulée.
« J’ai de toute façon des idées bien arrêtées sur le Marine régulier, d’expérience, je peux te dire que ce sont tous des cons ! Et plus tu remontes dans la hiérarchie, plus cela se confirme ! Si tu écoutes un officier supérieur, il te dira droit dans les yeux qu’il chie tous les matins de la soie. Je te parie qu’elle va nous recevoir dans son bureau entre deux, pour sortir un discours prémâché pour au final nous foutre l’un de ses sbires dans les pattes. Histoire qu’on ne remue pas certaines merdes qui pourrait éclabousser sa brillante carrière. L’objectif pour elle, c’est d’avoir à terme un rapport la blanchissant de la tête au pied, pour poursuivre sa carrière sans accrocs. Après, entre nous, à part pour une histoire de fesses qui a mal tourné, je vois mal une sous-amirale buter un commandant… Mais bon, il ne faut jamais exclure la moindre hypothèse. »
    « Une histoire de fesse ? Étant donné le profil de la sous-amirale, je doute que ce soit une hypothèse à considérer. Ralentissez sur l’eau, agent Mills, ça ne vous fait guère du bien. »

    Après avoir retiré les quelques herbes aromatiques qui infusent mon thé, je bois une gorgée en regardant par-delà le hublot du navire. Mon collègue n’a pas l’air d’être en bon terme avec la hiérarchie. Bêtise, orgueil, luxure… il ne rate pas une occasion de critiquer les haut-gradés. J'ai eu moi-même quelques mauvaises expériences, alors difficile de lui en vouloir après autant d'années au sein du Cipher Pol.

    « Je vous l'avais dit, pourtant. » dis-je en le surprenant en plein bâillement. Il semble confus. « Tout à l’heure. Je vous ai prévenu que j'allais boire quelque chose et je vous ai conseillé d'aller vous coucher. Manifestement, l'information vous a échappé. »

    Pas besoin de beaucoup d'arguments pour le convaincre de me laisser seul. Rien ne presse, de toute manière. Nous ne pouvons dépasser l'allure de ce navire, et le voyage ne va pas durer dix minutes. Le trajet entre West Blue et East Blue n'est hélas pas le plus court. Je me demande bien comment l'agent Sterling a fait pour s'emparer de l'affaire.

    Une poignée de jours de navigation plus tard, nous arrivons finalement à destination. Notre séjour sur le navire a été calme et l'agent Mills a eu tout le loisir d'étudier lui aussi le dossier et d'en discuter avec moi. Il est une personne passionnante, bien qu'il parle beaucoup. Rien de spécial à signaler durant le trajet, si ce n’est l'extrême déception de mon collègue lorsque j’ai fermement refusé de boire avec lui le vin que le barman nous avait conseillé.

    Devant la base, notre navire doit ralentir et presque s'arrêter. Les procédures pour accéder au QG d'East Blue sont beaucoup plus lourdes que dans les autres bases, d'après ce que je sais. Le protocole est toujours effectué avec beaucoup de minutie, ce qui renforce au passage mon sentiment initial : l'assassinat de ce commandant apparaît comme un véritable paradoxe dans ce QG où l'ordre et la sécurité sont les maîtres mots. Nous attendons bien une dizaine de minutes avant de recevoir l'autorisation d'amarrage. En revanche, l'accueil est quant à lui immédiat.

    « Bienvenue dans le quartier général d'East Blue, messieurs. Je suis la vice-lieutenante Vida Schotz. Pour toute la durée de votre visite, je serai votre référente. Veuillez me suivre dans le bureau du regretté Reginald O'Nell. Oh, je tiens à vous informer que le corps a déjà été transféré à l'hôpital. Voici le rapport des médecins légistes, vous y trouverez heure et cause du décès, ainsi que des photos, n'ayez crainte. Pour le reste, nous n'avons absolument touché à rien depuis son décès. L'accès a été totalement interdit. »

    Difficile de contenir ma surprise. Je conçois que l'odeur aurait pu être gênante, mais... nous devons faire simplement confiance à l'analyse médicale ? Photos ou non, c'est difficile à concevoir. Un soupir, un regard agacé en direction de l'agent Mills qui reçoit d'ailleurs le dossier, et je m'élance, mains jointes derrière mon dos, pour suivre notre référente parcourue de bandage en tout genre.

    « C'est ici. Nous vous laissons travailler. »

    Devant la porte se situent quatre soldats armés. Au moins, il semble que l'accès a bel et bien été interdit. Heureusement pour eux. Emmener le corps est une chose, gêner le cœur du travail du CP4 dans un assassinat impliquant potentiellement un marine, c'en est une autre. Illégale.

    « Mon bureau est le numéro 58, juste là-bas. N'hésitez pas si vous avez besoin de quelque chose. »

    Je laisse l'agent Mills entrer en premier dans le bureau. Il balaie rapidement du regard la pièce, avant de hocher la tête. Il cherchait visiblement l'endroit où le corps a été trouvé. La position a été marquée au sol, derrière son siège. Le sang est toujours présent. Malgré le désordre, des traces évidentes de lutte s'observent derrière le bureau en bois du commandant. Quelques objets sont au sols, provenant sûrement du meuble, au fond de la pièce. Notre homme s'est défendu... ou a attaqué. Au moins brièvement.

    « J'imagine qu'au moins, nous n'avons pas eu de grand discours prémâché que vous redoutez tant. Bon, au travail. Je récapitule. » dis-je en commençant à faire le tour du bureau, examinant les murs et les meubles, ouvrant au passage les tiroirs et les casiers. « Le commandant O’Nell vient d’un milieu modeste, puis a eu une carrière brillante au sein de la Marine. Il est promu rapidement suite à de belles réalisations militaires. Il meurt à 48 ans, quelques semaines après une rétrogradation. Il n’était plus commandant, de ce que je comprends. Mais le dernier rapport est très énigmatique dans sa formulation. »

    A défaut d'être un combattant, je me défends en administration et en droit. J'ai travaillé sur suffisamment de dossiers en tant qu'avocat puis en tant que bureaucrate du Cipher Pol pour comprendre que le rapport n'a pas été écrit de manière empirique ou impartiale.
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    « Voilà pourquoi je n’aime pas la régulière, regarde-moi ce rapport écrit avec les pieds ! Même pas foutu de faire un état de service correct, franchement à mon époque un rédacteur pareil, gradé ou pas il termine avec un coup de pied au cul et trois tours de pistes. »

    Bref, ce genre de connerie ce n’était pas mon truc, j’avais beau être un gratte-papier de la première heure. Me taper des rapports de la hiérarchie, c’était bien souvent aussi qualitatif que du papier toilette. Il suffisait que le mec ou la nana couche avec la bonne personne, pour voir soudainement son évaluation grimper en flèche ! Sans parler, que souvent celui qui rédigeait l’évaluation finale ne côtoyer que rarement l’effectif en question, tout juste s’il avait déjà entendu son nom au détour d’une conversation.

    L’agent Larenja avait cependant l’air bien plus intéressé par la paperasse, chacun son truc. Clope au bec, je faisais le tour de la pièce en essayant de comprendre ce qu’il avait bien pu se passer ici. Je n’avais pas eu encore le loisir d’étudier le macchabée, mais un commandant de la Marine ce n’est pas non plus un lapin de trois semaines. Ce que je trouvais étonnant c’était au final le peu de traces de luttes apparentes. Bon, j’ai déjà eu plusieurs fois le cas d’un tueur ayant un toc pour le rangement, mais bon, dans un QG de la Marine, ce n’est pas le genre d’endroit où il est bon de trainer après avoir commis un meurtre.

    Je regardais la disposition de la pièce en me grattant la caboche. Prenant la parole à voix haute plus pour moi que mon partenaire, je décidais d’avancer des hypothèses.

    « Si la victime était assise à son bureau ici. »

    je me déplaçais à l’endroit où se trouvait le mobilier

    « Alors, il a forcément vu sa victime entrée ! »

    Je scrutais les traces de luttes au sol, peu nombreuses, mais présentes.

    « Cela à dû s’empoigner juste à côté, ici.  Donc, il connaissait potentiellement son assassin ! Puisqu’il l’a vue entrée, venir vers lui… un subordonné qui avait une dent contre lui ? Une femme fatale ?  L’agent de ménage qui est en réalité un révolutionnaire infiltré ? »

    Je refaisais un tour autour du bureau par sécurité.

    « En tout cas, celui ou celle qui à fait le coup, à une connaissance certaine dans la pratique, pas de sang sur le plafond ni de mobiliers défoncés ! Et à première vue, sans utiliser d’armes à feu… »

    Réalisant subitement que je n’étais pas seul dans la pièce, j’adressais la parole enfin à mon partenaire :

    « Il faut que je consulte les rapports du toubib d’ailleurs !  Et toi qu’est ce que tu en dis ?! »

    Je prenais une cigarette de la poche de mon impair, après une traversée en mer difficile, mon professionnalisme reprenait le dessus sur moi. J’étais dans mon élément, un cadavre, une affaire à résoudre et des maux de crânes pendant plusieurs jours voir semaines avant de trouver le coupable.

    En potassant le rapport du légiste, un flash m’apparut :

    « Rien à voir, mais un Commandant, même dans son bureau ce n’est pas censé être armé en cas d’alerte ?! Bon cela fait un moment que les gros poissons sont partis sur le Grand Line, mais on sait jamais… »

    Je tournais frénétiquement les pages du rapport médical

    « C’est le stagiaire qui a gratté cette merde ?!  Bon, il est où le corps déjà ? J’ai besoin de voir notre défunt Commandant, je suis de la vieille école moi, j’ai besoin d’avoir le corps devant moi !  Elle s’appelle comment déjà notre référente  ici?! »

    Laissant seul l’agent Larenja sur la scène de crime, je me dirigeais vers le bureau de la sous-lieut. Elle avait certes, un joli fessier, mais je n’étais pas venu pour ça ! Enfin pas cette fois !

    Après avoir frappé à la porte par usage, je m’engouffrais dans son bureau la faisant sursauter. Les gradés dans les QG de la Marine, c’est généralement le poste proche de dieu où l’objectif est de faire le moins de remous possible pour s’assurer une belle carrière dans l’institution. Je ne connaissais pas ses motivations et je m’en foutais royalement à vrai dire.

    « Rebonjour, j’ai besoin, enfin nous avons besoin, mon collègue et moi de voir le cadavre du Commandant dans les plus brefs délais. »

    « Euh.. Mais vous avez le rapport ?! Tout est indiqué sur le rapport ! »

    « Hein ? Ce torchon ? Vous l’avez lu ? Ce n’est ni fait, ni à faire ! »

    « Mais c’est pourtant le médecin en chef qui… »

    « Bah dites à votre toubib qu’il est peut-être bon pour rafistoler les soldats, mais que l’écriture ce n’est pas son domaine ! »
    « Mais.. Mais.. »
    « Bon, on ne va pas passer la journée, je veux aller voir le corps à l’hôpital. »
    « Je ne peux pas, je n’ai pas l’autorisation pour ça.. Euh… mince. »

    « Hein ?!  Nous sommes mandatés par le Gouvernement Mondial pour résoudre cette enquête, et je compte bien y parvenir. J’ai ici un mandat signé par le procureur en personne qui me donne accès à toutes les pièces du dossier nécessaires à la bonne résolution de l'enquête, le cadavre est une pièce capitale à ce que je sache ? Vous voulez peut être m'apprendre mon métier ?! »
    « Non.. Non ! c'est que je.. Je dois voir ça avec ma hiérarchie, ce sont les consignes ! »
    « Qui donne des consignes aussi stupides ?! Faites en sorte que cela ne dure pas trois plombes en tout cas, sinon je serais dans l'obligation d'en référer à ma hiérarchie, et cela risque d'être bien moins agréable pour vous… »

    Je quittais le bureau autant dépité qu'agacé par cette administration mortifère, il était grand temps que je parte en retraite !

    Je retournais sur la scène de crime pour retrouver mon coéquipier et lui faire part des joies de cette administration.
    « Si jamais le supérieur bloque notre requête, quelque soit la raison, je passe un coup de fil à la patronne, mes avis qu’on va vite avoir accès au cadavre si jamais elle entre en jeu ! Bon, sinon tu trouvés un truc intéressant ?! Je crois qu'il faut oublier la Marine pour nous aider dans cette enquête, une fois encore.. »