Le Deal du moment : -17%
SSD interne Crucial SSD P3 1To NVME à ...
Voir le deal
49.99 €

Se faire servir, se servir, servir

Se faire servir

'darine ?

Pastèque

Pasèque. Pasèque.

L'enfant en très bas âge incante le nom de sa découverte. Cocoyashi est réputée pour ses mandarines, elle approvisionne nombre d'îles d'East blue et rencontre un franc succès chez les marins. Nous sommes en septembre, il est encore un peu tôt pour en consommer. L'enfant, accompagné d'un adulte aux traits durs, révolutionne autour de la grosse boule verte tigrée que transporte son père. C'est plus gros qu'un ballon et ça a l'air lourd aussi. Il n'est pas pour autant turbulent.

Viens, Karu.

Karu obéit. L'adulte qui l'accompagne est un grand homme arborant un ensemble traditionnel marron et gris. A sa ceinture sont rangés deux sabres. Il n'est plus samouraï. Déchu de son prestigieux rang depuis la mort de son daimyo,son Seigneur, il n'est plus qu'un fantôme errant que la vie méprise pour rester sur sa rive. L'homme était promis à une mort digne par le seppuku, mais il a refusé. Sa destinée est autre, il doit vivre sans pour autant le désirer. Les esprits possèdent déjà son âme, mais un samouraï doit être capable d'effectuer une dernière action avant d'abandonner son corps. Celle de Setsujoku est d'envoyer l'assassin de son maître dans le meifumado, l'enfer.

Voilà la raison de ce voyage. Peu de choses sont connues de Setsu à propos de sa cible. Les voyages lui ont rapporté la description d'un Marine gradé portant une barbe noire et des gettas, les sandales traditionnelles que lui-même porte. Il est également en kimono et il manie un katana. L'ennemi est, comme lui, un samouraï; sans doute l'un des derniers au monde dans cette époque de chaos où la technologie supplante peu à peu les usages. Un homme d'un temps révolu poursuit un être qui lui ressemble en tous points. Le vaincre sera difficile, la tâche nécessitera au ronin tout ce qu'il a appris depuis sa première leçon. La première leçon, voilà la raison de leur lente progression dans cette forêt paisible. Le savoir doit se transmettre, il est important que Karu, si maudit soit-il, vive assez longtemps pour devenir, lui aussi, un vestige précoce dont la société ne veut plus. Setsu mourra probablement pour accomplir son but. S'il échoue, l'enfant devra à son tour pourchasser le Marine et le tuer.

L'avancée est lente à cause de la difficulté qu'a le marmot de âgé de trois ans a à progresser. chaque racine est une montagne, chaque flaque un océan. Le Samouraï ne l'aide pas, il n'est pas recommandé de prendre sur soi l'effort nécessaire au développement des autres. Le fils peine, mais il ne se plaint pas. Son père est là, c'est suffisant pour lui. Voyager sur son dos comme hier soir serait bien entendu plus enviable, mais il sent malgré son jeune âge que ce qu'il fait est utile. Aussi, cette forêt illusoirement hostile devient un jeu. Les montagnes sont gravies par des colonies de petites montagnardes à antennes. Les océans forment des tsunamis quand d'immenses grenouille baignent dedans. Et les chants des oiseaux, le soleil dénonçant les fils de soie, le vent qui frictionne les feuilles, les odeurs de mousse et de terre humide qui colle aux doigts, la forêt, gouvernée par la présence rassurante du père, devient une plaine de jeu, un puits sensoriel créé par les dieux.

Setsujoku s'arrête définitivement. Karu le regarde, la joue salie par la boue. La bouille infantile contraste avec ce regard mature, de ceux qui ont vu des choses que même les adultes ne supportent pas. Ainsi est l'éducation, et l'odeur de mort qui les suivent imprègne aussi bien le jeune que le vieux.

Sais-tu ce qu'est une aura ?

Karu fait signe que non.

L'aura, c'est une impression, une chose que tu ne peux voir ni ne palper, mais que tu ressens. Ca te permet par exemple de savoir sans la connaître si une personne te veut du bien ou du mal. Son attitude peut sembler amicale, il est possible que ce ne soit pas du tout le cas. Tu comprends ?

L'enfant comprend, même s'il n'en n'est pas sûr.

Les gens mentent et trompent pour masquer ce qu'ils sont, mais personne ne peut camoufler son aura. Elle est le secret de chacun, la vérité sans superflu. Celui qui peut voir l'aura des gens les connaissent mieux qu'eux-mêmes. C'est ce que disent les sages. Le Sakki est l'aura de l'assassin. Il se dégage des intentions violentes à l'égard des autres. On est capable d'émettre de percevoir le sakki à partir de trois ans.

Setsu se tait et regarde silencieusement Karu. Il déloge ensuite le fruit de son bras et le coince sur une fourche d'arbre. L'enfant la regarde un instant, puis récupère son père comme centre d'attention.

Tu es donc assez grand pour avoir ta première leçon.

Le ronin  s'éloigne, sort sa plus courte lame et grave sur la pastèque des yeux, un nez et une bouche. L'expression est neutre. Il cale le fruit sur une fourche de branche et pointe du doigt l'endroit où l'élève doit se tenir. Karu se met en position et sourit en voyant les traits taillés dans la chaire de la boule verte. Setsu décrit un vif mouvement et la tête se sépare en deux. Le coup n'était volontairement pas net, il ne s'agit pas d'une coupure bien propre, mais d'une explosion de la zone centrale du fruit. La pulpe rose éclabousse tout ce qui l'entoure et Karu ferme les yeux un moment pour laisser les éclats et le jus retomber. Le ronin essuie sa lame et rengaine.

Voici ce que donne la puissance d'une lame maîtrisée sur la tête d'un être humain. Les armes sont toutes dangereuses, des millénaires de savoir ont travaillé à les rendre toujours plus meurtrières.

Setsu fixe Karu qui sent en son père une chose inquiétante, comme une onde négative.

On ne joue pas avec la guerre, celui qui choisit de brandir une arme devra assumer son acte et l'employer pour la raison qui l'a conçue. C'est pourquoi, si je te vois employer la moindre arme, même factice, et que tu n'as pas le sakki quand tu menaces quelqu'un avec, tu seras très sévèrement puni. As-tu compris ?

Karu Hadoku acquiesce.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t1985-le-set-samourai
  • https://www.onepiece-requiem.net/t1888-le-capitaine-hadoc-a-emherge
Se servir

???: Mushi mushi ?
Agent de Comm: Caporal Head, je vous reçois très mal. A vous.
???: Il serait criminel pour moi de ne pas capter si belle voix, j'appellerai les urgences plus souvent.
Agent de Comm: Charmant Caporal, mais puis-je connaître la raison de cette urgence ?
???: Oui, hormis vous entendre, j'aimerais que vous me passiez le Capitaine Sagara.
AC: Le Capitaine est actuellement absent, les kidnappings de cette nuit ont mobilisé nombre de nos forces partout à Cocoyashi.
???: C'est justement la raison de mon appel, ma sirène, je viens faire part de mes conditions.
AC: Comment ? Qui êtes-vous ?

Never: Capitaine et bretteur. 28 millions de récompense.

Never: Capitaine Never, pour vous séduire. Le Roger avec une rose entre les dents, c'est moi.
AC:...je vous recontacte.
Never: Faites donc mon ange, vous pourrez me joindre aux heures les plus indécentes sur le den den de ce brave Caporal Head.

Le Capitaine coupe son escargophone et se retourne vers ses hommes qui lâchent enfin les rires gras et sonores suite au petit canular de leur chef.

Colt: Ha Ha Ha Ha, tu l'as séchée la greluche, bien joué mec.

Colt R gheist: Second et pistolero. 11 Millions de récompense.

Never: Colt, un peu de courtoisie envers notre chère Camille je te prie. Je suis sûr qu'elle s'appelle Camille, ça colle bien avec sa petite voix suave.
Colt: Con que la seizième soit si puissante, on aurait pu te l'emmener lors de la rafle hé hé.
Never: Ah, mon bon Colt, tu penses au coeur enjôlé, enlové et envolé de ton Capitaine, c'est une attitude bien digne. Mais songes-tu à ceux de nos conquêtes ci et là de ce Blue ? Never pris, épris, ravi par les serres d'une autre sirène, voilà qui laisserait à trop de ces corps, qui me manqueront à tour de rôle, l'impression de ne plus me mériter, d'aller s'acoquiner avec des mâles moindres et salissants. Non, je ne peux laisser mes femmes sombrer par la seule faute d'une voix de cristal blanc en uniforme bleu de Marine.
Colt: Mouais, y a comme qui dirait des éclaboussures de romantisme au fracas de tes palabres.
Never: Belle formule! Je te l'emprunterai à l'occasion mon bon Colt.

Escargophone: Driiiing!
Never: Mushi mushi
Sagara: Ici le Capitaine Sagara, de la seizième. Vous venez de vous mettre dans une merde noire Capitaine Julius Roman Never.
Never: Oh, Capitaine, alors vous avez trouvé comment s'écrivait mon nom dans vos petites piles de dossiers ? Je suis...touché, vraiment touché. Dites à votre femme que nous dînnerons en tête-à-tête quand elle le voudra et que je vous mettrai en valeur.
Sagara: Oui, j'ai eu le temps de bouquiner un peu, faut dire que t'es pas assez badboy pour me prendre la soirée. Tu fais dans l'enlèvement maintenant ? C'est la décapitation de ton cousin du mois dernier qui t'a donné envie d’échafaud ?
Never: Du tout Capitaine, mon but c'est de vous voir transporter de vos gros doigts calleux une petite valisette pleine d'argent en essayant de venir seul et sans arme trop visible à une adresse que je vous indiquerai en temps voulu. Oh, que j'aime cette formule!
Sagara: Et dis-moi combien de bottins je devrai caler dans ma valise pour simuler le poids de ta rançon Julius ?
Never: Capitaine Never, j'insiste. Et pour la somme, j'ai décidé d'être plutôt conciliant. La Belmer Corp pourrait certainement entasser un bon 100 millions, mais je vous le fais à moitié prix, avec 50 je vous les rends en bon état. Pour une trentaine d'otages, c'est plutôt gentil, non ?
Sagara: Tu ne te mouches quand même pas du coude. Faut la réunir cette somme, t'espères pas l'empocher bientôt j'imagine ?
Never: Oh ben écoutez, je ne voudrais surtout pas vous presser. Alors disons demain matin ? 11H30 ? Je vous rappelle, tendres baisers à Camille de ma part.

Le pirate coupe la communication et se pose le dos au fond de son fauteuil à bascule. L'amusement continue de se balader de commissures aux autres dans la salle de détente de l'équipage. Never ferme les yeux un moment, un brin nerveux à l'idée de quitter East Blue. Dans quelques minutes, le Romanzo voguera loin de Cocoyashi avec à son bord une trentaine de personnes promises à un marché d'esclaves qui rapportera à l'équipage bien plus que 50 millions et toutes les entourloupes dont la Marine était capable. Ce n'est pas très gentleman d'agir ainsi et, quelque part, Never a l'impression de dissoudre un peu plus chaque jour ses principes dans les eaux de la piraterie. Hier, amant de ladies, aujourd'hui, revendeur de roturières. Les picotements de la culpabilité se faisaient de plus en plus forts et désespérés au fur et à mesure des méfaits et l'oeil de la tornade braqué sur lui lui promettait d'un jour toucher le fond.

Colt: Tu crois qu'ils vont payer la rançon ?
Never: On s'en fout.

Demain, il sera loin.

Quelques instants traversent la vie du navire. Never attend son navigateur et la nouvelle carte de leur itinéraire finie d'un moment à l'autre. L'artiste du pinceau est facétieux, il lui faut un calme parfait pour travailler et surtout que personne ne vienne le déranger, pas même le Capitaine respectueux de son excellent travail. Le cartographe est maniaque et maniéré, mais ponctuel. Ce soir, l'horloge lui fait défaut.

Never se lève, s'étire pour se redonner un peu de vigueur et marche pour transgresser la règle de la tranquillité absolue de son acolyte. L'opération n'est pas aisée, il affronte une brève interrogation de ses hommes qui le voient marcher, hésitant, changer de direction, visage fermé, pour finalement prendre un fruit dans la corbeille et se réinstaller. Il mâche, songe, enchaîne lentement les bouchées. Une fois sa poire terminée, son sablier exigeait qu'il aille forcer les contraintes du bonhomme pour savoir quand ils pourraient tendre les voiles. Le fruit ne tarde plus à montrer ses côtes. Le voilà dépouillé de sa peau et de sa chaire, reste le trognon que Never entame par la mouche, songeur et agacé de cette situation. Il ne reste qu'une tige de bois, le Capitaine la pose sur le bras de son fauteuil et se lève, cette fois déterminé. Il sort, emprunte le couloir, tourne à gauche, s'arrête devant la cabine du navigateur. Sa main dégantée frappe trois fois et se fige. Aucune réponse. La voix de Never interroge la porte. Aucune réponse. La main sur le pommeau de l'épée, par prudence, Never ouvre la porte et constate la raison de ce silence. Le cartographe, toujours assis à sa table de travail, est effondré sur son dernier plan. Le sang sorti de son cou intégralement tranché s'éponge dans les cartes en vrac. Décapité.

Don Fallen: Navigateur et peintre. 4 millions de récompense.

Un bruit de détonation retentit. Ca vient de l'intérieur du navire. Never, sabre en main, revient sur ses pas et investit la salle où trône toujours sa tige de poire. Colt gémit au milieu de tous les cadavres. L'un de ses bras est recroquevillé contre son ventre et un linge imbibé de sang tente de contenir l'hémorragie. La main favorite du tireur a roulé sous la table des douceurs. Aucune trace de l'agresseur, mais Gheist braque un moment Never de son second pistolet et parvient à le reconnaître malgré l'adrénaline et les larmes qui l'inondent.

Colt: Julius, fais quelque chose.

Never regarde son ami avec une lueur de frayeur dans le regard, mais il n'avance pas. Gheist sent le piège, toute personne qui viendra lui porter secours finira comme lui, mutilée et à la merci de celui qui les découpe. Le sentiment d'impuissance le gagne et réveille un certaine rage en lui.

Never: Je suis désolé Colt, "il" n'attend que ça.

La réponse du "il" ne se fait pas attendre, une silhouette se détache du plafond et retombe sur le pistolero. Le genou percute la nuque, la mort est imminente, inconsciente. Sitôt l’exécution terminée, la chose se redresse et fait face au Capitaine surpris de se retrouver à...

Never: Un gamin ?

Et pour cause, c'est bien un enfant qui a jugé par le sabre tout l'équipage. Il n'a pas plus de douze ans et s'est entouré le visage de bandages sombres, mais son torse nu et son ossature certifient que c'est bien un petit. Entre les bandes, le regard perce. Never le trouve glaçant et pas parce qu'il est fou ou haineux, mais au contraire parce qu'il est calme et stable. Le gamin armé d'un sabre d'adulte empeste la mort, c'est un assassin professionnel qui est venu prendre la vie de tout le monde à bord.

Never: Eh bien, je dois te féliciter, ces gars étaient de bons éléments et mon Second avait le dégainement rapide, tu as dû agir avec une célérité ineffable pour te jouer de lui. Capitaine Never, pour te sévir.

L'enfant aime les manières du Capitaine et sa formule. Il la reprendra à l'occasion.

Hadoku:Karu Hadoku, ronin.
Never: Ronin ? Je ne connais pas ce métier. qu'est-ce ?
Hadoku: Un samouraï sans maître, monsieur. Quelqu'un qui continue à suivre la voie du guerrier alors qu'il n'a plus personne à servir.
Never: Samouraï ? Voilà qui a l'attribut d'expliquer bien des choses. Je te provoque en duel, samouraï Hadoku. Puisses-tu trouver un maître dans l'autre monde.
Hadoku: Monsieur, avant de nous battre, puis-je poser une question à mon tour ?
Never: Tout dépend, était-ce ta question ?

L'enfant se trouble, gêné de sembler ridicule.

Never: Je plaisante, détends-toi. Pose ta question.
Hadoku: Que signifie "ineffable"?
Never: Oh, cela signifie "sans mot", qui ne peut être raconté, tu comprends ?
Hadoku: Je comprends et vous remercie. Nous pouvons commencer.

Deux guerriers s'élancent. Le premier coup n'est qu'une politesse, il sert juste à donner le top d'un combat où la mort est la récompense du vaincu. Never sent la force de son adversaire, remarquable pour quelqu'un de son âge. Karu constate qu'il est trop rigide et que ses gestes le dépensent trop par rapport au pirate qui lit son jeu facilement. Curieuse situation que de voir un homme qui a tout perdu faire preuve de compassion face à celui qui lui a tout pris. Julius pourrait-il vaincre l'assassin s'il y mettait toute sa volonté ? probablement. Hadoku est bon, bien meilleur que n'importe quel bretteur de son équipage, mais le Romantique a reçu les meilleurs professeurs d'escrime que la fortune de ses parents pouvaient brasser. il a appris l'exquise finesse des coups qui blessent pour ne pas tuer. Et de fait, cet homme promis à la corde s'il est attrapé n'a jamais ôté la vie de personne, par principe.

Never: Ouverture!

La sanction de l'assassin pour un geste moins perfectionné que les autres est une estafilade sous son bras, puis une autre sur l'avant-bras quelques passes plus loin. Les blessures ne sont pas profonde et coaguleront vite sitôt le système sanguin apaisé, mais la certitude de l'emporter du samouraï se brise comme du verre lapidé. Il est meilleur que lui, les chances de vaincre sont réduites de seconde en seconde. Mais s'il est peu probable pour l'enfant de vaincre l'adulte, il n'en demeure pas moins apte à le blesser.

Hadoku: Ouverture, monsieur.

Never vient de subir une blessure sérieuse. Son bras de retrait découvert a été entaillé profondément dans les tissus et le sang ne cesse d'en sortir. Les sabres de samouraïs sont bien plus tranchants que ceux des duellistes, la certitude coûte cher à celui qui la subit. Levant une main en guise de stop, Never réclame une pause qu'hadoku lui accorde. Pendant que l'enfant récupère son souffle, le pirate termine de déchirer sa manche de soie et s'improvise un garrot. Le bras n'en demeure pas moins inutilisable et nécessitera les soins d'un chirurgien que le Romanzo ne possède plus. Le Pirate le sait et en sourit. Il est meilleur que l'assassin, mais lui perd le duel dès la première blessure grave. Les mâchoires du piège se sont refermées sur lui et ses principes lui ont coûté la victoire. Reste à croiser le fer pour le plaisir, un dernier duel sans aucun autre enjeu que de se mesurer à un égal.

Never: Très bien, si tu survis à ce coup, je te l'apprends. Il s'agit de la botte de Never.

Hadoku acquiesce, satisfait de tirer quelque chose de sa survie immédiate. Les sabres s'entrechoquent à nouveau. Karu tente l'estoc à la cuisse du Capitaine, mais se dernier laisse passer sa propre lame derrière son dos et poinçonner le tronc du garçon en échange du sacrifice de sa jambe. Au dernier moment, le samouraï annule son attaque et pare le sabre de Never. La botte est contrée, il en est persuadé un court instant, celui qui sépare le fracas des lames au retour de celle de Never sur son visage. Le coup derrière le dos n'était qu'un leurre, en plaçant son arme sur le côté pour la bloquer, le Capitaine n'avait plus qu'à simuler le dard du scorpion pour le perforer au visage. Hadoku est surpris et incapable de ramener sa parade à temps. Il tourne la tête en se laissant tomber vers l'arrière. S'il avait été plus grand, l'allonge du pirate aurait été suffisante pour le tuer. ici, il s'en tire avec un trou dans le front qui n'a pas perçé le lobe frontal. La blessure est conséquente, mais le samouraï a gagné le droit de partager le savoir du pirate.

Never: Ronin, la blessure que tu m'as faite me tuera, mais j'aimerais disposer du temps qu'il me reste pour te servir de maître. Accepterais-tu de devenir le samouraï éphémère de celui à qui tu viens de sauver l'âme ?

Le Ronin accepte. Never sourit, soulagé. Demain, il sera loin.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t1985-le-set-samourai
  • https://www.onepiece-requiem.net/t1888-le-capitaine-hadoc-a-emherge
Servir


Trois hommes présents. L'un vivant, l'autre le mort, l'autre mort en devenir.

L'agonisant, c'est Harold B. Jenking, pirate sévissant depuis plus de vingt ans, une prouesse pour un hyperactif de son genre ayant échappé à quatre condamnations entre son arrestation et son procès. Il a engendré assez de crimes pour être primé à 108 millions de berries. Jenking était fort, mais il était surtout rusé. Jamais de point d'accroche, jamais de log pose pour circuler d'un endroit à l'autre de Grandline. On se procure un eternal pose et on évite les voies balisées classiques. de temps en temps, on quitte les zones de guerre, on se fait oublier, on lave son esprit dans le costume d'un homme tranquille. Harold avait les compétences pour faire un très bon marine, peut-être même un agent du Cipher Pol, mais l'étoile de la loi ne s'était jamais présentée à lui que pour tenter de lui ôter la vie. Bientôt, elle n'aura plus à le faire.

Le mort, c'est le Capitaine Sagara. Un vieux de la vieille, un héros des Blues. Il aurait pu devenir Contre-Amiral, mais cela aurait signifié quitter Cocoyashi. La ville l'imprégnait, le possédait. Il aurait tué pour elle. Il l'a déjà fait. Redoutable envers tout criminel aux abords de son territoire, le Marine avait remporté le logique orgueil de ses états de service. Arrogant, narcissique, mais très perspicace et dangereusement coriace une fois qu'il avait déniché sa proie. Les gens l'adoraient, même s'ils trouvaient ses méthodes brutales et sa conduite inapte aux gens distingués. Qu'importe, l'uniforme était son excuse et ses résultats son atout. Belle mort pour un héros que de tomber face à une autre légende.

Le survivant, c'est le Commandant Hadoc. Arrivé après la bataille, il a échappé à une mort probable pour être le plus inexpérimenté des trois hommes. Une façon de finir qui lui aurait convenu, mais les dieux le veulent témoin, spectateur d'un affrontement auquel il n'aurait pu se tailler une place. Hadoc n'est pas pour autant faible. Sans avoir la même approche de combat contre le crime que Sagara, lui aussi est un prodige, un chasseur de succès. Les derniers lui ont valu le privilège de posséder son propre équipage et, chose notable pour la Marine normale, la mer d'East Blue pour affectation. Là où d'autres se cantonnent à une ville, ou une île, le Commandant est libre de tout mouvement. Aller vers le danger au lieu de l'attendre implique davantage de réussites, mais le Commandant a toujours été à même de les obtenir. C'est la capture d'Harold qui l'a mené à Cocoyashi aujourd'hui. Sa prime ira à la veuve du Capitaine.

Hadoc vérifie le poul de Sagara. Les morts ne se relèveront pas. Jenkings ne doit sa survie qu'à la façon dont il comprime l'entaille dans son cou. Il ne manifeste aucun sakki, le Marine ne sort pas ses armes. Ils discutent. Des armes du Commandant d'abord, puis du santoryu et de l'art de la guerre. Le Marine amène la conversation sur le dernier combat du pirate qui le laisse mener la danse. La discussion se poursuit dans un calme respectueux entre les deux hommes. Harold est résigné, il livre sans fioriture, mais non sans répartie, les raisons qui l'ont amené à assassiner Sagara. Le Commandant a alors droit à un portrait pour le moins sombre du gradé. L'abus de pouvoir peut être excusée dans une certaine mesure, mais l'individu décrit était un véritable fasciste. L'amour pour Cocoyashi s'était transformé en possession, Sagara choisissait qui devait rester ou non et usait de moyens peu scrupuleux pour sélectionner ses résidents. Les patrouilles ne couvraient que les zones qui arrosaient le plus sa caisse noire et nombre d'actes qui lui auraient valu la Cours Martiale lui sont imputés. Gharr n'est pas surpris de l'entendre, mais il s'étonne de l'élan de justice qu'a voulu rendre le Pirate en délivrant une ville d'un Tyran. De quel droit un homme qui a vécu dans le crime pouvait condamner ce qui n'était finalement qu'un semblable ? Jenkings se justifie par le biais d'une malédiction. Un sabre blanc qu'il avait possédé et qui finit par le posséder lui. Izanagi.

A l'enterrement de Sagara, nombre de Marines et civils furent présents. Son corps fut enterré à Cocoyashi et on planta un mandarinier juste au-dessus de lui, conformément à ses dernière volontés. Malgré ses défauts, le héros de la marine eut l'hommage qu'il méritait. Le Commandant Hadoc ne put être présent, sa fonction l'obligeait à reprendre la mer. Le Passeur immergea sobrement son premier cercueil durant la traversée. Celui d'un pirate.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t1985-le-set-samourai
  • https://www.onepiece-requiem.net/t1888-le-capitaine-hadoc-a-emherge