Se servir
???: Mushi mushi ?
Agent de Comm: Caporal Head, je vous reçois très mal. A vous.
???: Il serait criminel pour moi de ne pas capter si belle voix, j'appellerai les urgences plus souvent. Agent de Comm: Charmant Caporal, mais puis-je connaître la raison de cette urgence ?
???: Oui, hormis vous entendre, j'aimerais que vous me passiez le Capitaine Sagara. AC: Le Capitaine est actuellement absent, les kidnappings de cette nuit ont mobilisé nombre de nos forces partout à Cocoyashi.
???: C'est justement la raison de mon appel, ma sirène, je viens faire part de mes conditions. AC: Comment ? Qui êtes-vous ?
Never: Capitaine et bretteur. 28 millions de récompense.
Never: Capitaine Never, pour vous séduire. Le Roger avec une rose entre les dents, c'est moi. AC:...je vous recontacte.
Never: Faites donc mon ange, vous pourrez me joindre aux heures les plus indécentes sur le den den de ce brave Caporal Head. Le Capitaine coupe son escargophone et se retourne vers ses hommes qui lâchent enfin les rires gras et sonores suite au petit canular de leur chef.
Colt: Ha Ha Ha Ha, tu l'as séchée la greluche, bien joué mec. Colt R gheist: Second et pistolero. 11 Millions de récompense.
Never: Colt, un peu de courtoisie envers notre chère Camille je te prie. Je suis sûr qu'elle s'appelle Camille, ça colle bien avec sa petite voix suave. Colt: Con que la seizième soit si puissante, on aurait pu te l'emmener lors de la rafle hé hé. Never: Ah, mon bon Colt, tu penses au coeur enjôlé, enlové et envolé de ton Capitaine, c'est une attitude bien digne. Mais songes-tu à ceux de nos conquêtes ci et là de ce Blue ? Never pris, épris, ravi par les serres d'une autre sirène, voilà qui laisserait à trop de ces corps, qui me manqueront à tour de rôle, l'impression de ne plus me mériter, d'aller s'acoquiner avec des mâles moindres et salissants. Non, je ne peux laisser mes femmes sombrer par la seule faute d'une voix de cristal blanc en uniforme bleu de Marine. Colt: Mouais, y a comme qui dirait des éclaboussures de romantisme au fracas de tes palabres. Never: Belle formule! Je te l'emprunterai à l'occasion mon bon Colt. Escargophone: Driiiing!
Never: Mushi mushi ♥Sagara: Ici le Capitaine Sagara, de la seizième. Vous venez de vous mettre dans une merde noire Capitaine Julius Roman Never.
Never: Oh, Capitaine, alors vous avez trouvé comment s'écrivait mon nom dans vos petites piles de dossiers ? Je suis...touché, vraiment touché. Dites à votre femme que nous dînnerons en tête-à-tête quand elle le voudra et que je vous mettrai en valeur. Sagara: Oui, j'ai eu le temps de bouquiner un peu, faut dire que t'es pas assez badboy pour me prendre la soirée. Tu fais dans l'enlèvement maintenant ? C'est la décapitation de ton cousin du mois dernier qui t'a donné envie d’échafaud ?
Never: Du tout Capitaine, mon but c'est de vous voir transporter de vos gros doigts calleux une petite valisette pleine d'argent en essayant de venir seul et sans arme trop visible à une adresse que je vous indiquerai en temps voulu. Oh, que j'aime cette formule!Sagara: Et dis-moi combien de bottins je devrai caler dans ma valise pour simuler le poids de ta rançon Julius ?
Never: Capitaine Never, j'insiste. Et pour la somme, j'ai décidé d'être plutôt conciliant. La Belmer Corp pourrait certainement entasser un bon 100 millions, mais je vous le fais à moitié prix, avec 50 je vous les rends en bon état. Pour une trentaine d'otages, c'est plutôt gentil, non ? Sagara: Tu ne te mouches quand même pas du coude. Faut la réunir cette somme, t'espères pas l'empocher bientôt j'imagine ?
Never: Oh ben écoutez, je ne voudrais surtout pas vous presser. Alors disons demain matin ? 11H30 ? Je vous rappelle, tendres baisers à Camille de ma part. Le pirate coupe la communication et se pose le dos au fond de son fauteuil à bascule. L'amusement continue de se balader de commissures aux autres dans la salle de détente de l'équipage. Never ferme les yeux un moment, un brin nerveux à l'idée de quitter East Blue. Dans quelques minutes, le Romanzo voguera loin de Cocoyashi avec à son bord une trentaine de personnes promises à un marché d'esclaves qui rapportera à l'équipage bien plus que 50 millions et toutes les entourloupes dont la Marine était capable. Ce n'est pas très gentleman d'agir ainsi et, quelque part, Never a l'impression de dissoudre un peu plus chaque jour ses principes dans les eaux de la piraterie. Hier, amant de ladies, aujourd'hui, revendeur de roturières. Les picotements de la culpabilité se faisaient de plus en plus forts et désespérés au fur et à mesure des méfaits et l'oeil de la tornade braqué sur lui lui promettait d'un jour toucher le fond.
Colt: Tu crois qu'ils vont payer la rançon ? Never: On s'en fout. Demain, il sera loin.
Quelques instants traversent la vie du navire. Never attend son navigateur et la nouvelle carte de leur itinéraire finie d'un moment à l'autre. L'artiste du pinceau est facétieux, il lui faut un calme parfait pour travailler et surtout que personne ne vienne le déranger, pas même le Capitaine respectueux de son excellent travail. Le cartographe est maniaque et maniéré, mais ponctuel. Ce soir, l'horloge lui fait défaut.
Never se lève, s'étire pour se redonner un peu de vigueur et marche pour transgresser la règle de la tranquillité absolue de son acolyte. L'opération n'est pas aisée, il affronte une brève interrogation de ses hommes qui le voient marcher, hésitant, changer de direction, visage fermé, pour finalement prendre un fruit dans la corbeille et se réinstaller. Il mâche, songe, enchaîne lentement les bouchées. Une fois sa poire terminée, son sablier exigeait qu'il aille forcer les contraintes du bonhomme pour savoir quand ils pourraient tendre les voiles. Le fruit ne tarde plus à montrer ses côtes. Le voilà dépouillé de sa peau et de sa chaire, reste le trognon que Never entame par la mouche, songeur et agacé de cette situation. Il ne reste qu'une tige de bois, le Capitaine la pose sur le bras de son fauteuil et se lève, cette fois déterminé. Il sort, emprunte le couloir, tourne à gauche, s'arrête devant la cabine du navigateur. Sa main dégantée frappe trois fois et se fige. Aucune réponse. La voix de Never interroge la porte. Aucune réponse. La main sur le pommeau de l'épée, par prudence, Never ouvre la porte et constate la raison de ce silence. Le cartographe, toujours assis à sa table de travail, est effondré sur son dernier plan. Le sang sorti de son cou intégralement tranché s'éponge dans les cartes en vrac. Décapité.
Don Fallen: Navigateur et peintre. 4 millions de récompense.
Un bruit de détonation retentit. Ca vient de l'intérieur du navire. Never, sabre en main, revient sur ses pas et investit la salle où trône toujours sa tige de poire. Colt gémit au milieu de tous les cadavres. L'un de ses bras est recroquevillé contre son ventre et un linge imbibé de sang tente de contenir l'hémorragie. La main favorite du tireur a roulé sous la table des douceurs. Aucune trace de l'agresseur, mais Gheist braque un moment Never de son second pistolet et parvient à le reconnaître malgré l'adrénaline et les larmes qui l'inondent.
Colt: Julius, fais quelque chose. Never regarde son ami avec une lueur de frayeur dans le regard, mais il n'avance pas. Gheist sent le piège, toute personne qui viendra lui porter secours finira comme lui, mutilée et à la merci de celui qui les découpe. Le sentiment d'impuissance le gagne et réveille un certaine rage en lui.
Never: Je suis désolé Colt, "il" n'attend que ça. La réponse du "il" ne se fait pas attendre, une silhouette se détache du plafond et retombe sur le pistolero. Le genou percute la nuque, la mort est imminente, inconsciente. Sitôt l’exécution terminée, la chose se redresse et fait face au Capitaine surpris de se retrouver à...
Never: Un gamin ? Et pour cause, c'est bien un enfant qui a jugé par le sabre tout l'équipage. Il n'a pas plus de douze ans et s'est entouré le visage de bandages sombres, mais son torse nu et son ossature certifient que c'est bien un petit. Entre les bandes, le regard perce. Never le trouve glaçant et pas parce qu'il est fou ou haineux, mais au contraire parce qu'il est calme et stable. Le gamin armé d'un sabre d'adulte empeste la mort, c'est un assassin professionnel qui est venu prendre la vie de tout le monde à bord.
Never: Eh bien, je dois te féliciter, ces gars étaient de bons éléments et mon Second avait le dégainement rapide, tu as dû agir avec une célérité ineffable pour te jouer de lui. Capitaine Never, pour te sévir. L'enfant aime les manières du Capitaine et sa formule. Il la reprendra à l'occasion.
Hadoku:Karu Hadoku, ronin. Never: Ronin ? Je ne connais pas ce métier. qu'est-ce ? Hadoku: Un samouraï sans maître, monsieur. Quelqu'un qui continue à suivre la voie du guerrier alors qu'il n'a plus personne à servir. Never: Samouraï ? Voilà qui a l'attribut d'expliquer bien des choses. Je te provoque en duel, samouraï Hadoku. Puisses-tu trouver un maître dans l'autre monde. Hadoku: Monsieur, avant de nous battre, puis-je poser une question à mon tour ? Never: Tout dépend, était-ce ta question ? L'enfant se trouble, gêné de sembler ridicule.
Never: Je plaisante, détends-toi. Pose ta question. Hadoku: Que signifie "ineffable"? Never: Oh, cela signifie "sans mot", qui ne peut être raconté, tu comprends ? Hadoku: Je comprends et vous remercie. Nous pouvons commencer. Deux guerriers s'élancent. Le premier coup n'est qu'une politesse, il sert juste à donner le top d'un combat où la mort est la récompense du vaincu. Never sent la force de son adversaire, remarquable pour quelqu'un de son âge. Karu constate qu'il est trop rigide et que ses gestes le dépensent trop par rapport au pirate qui lit son jeu facilement. Curieuse situation que de voir un homme qui a tout perdu faire preuve de compassion face à celui qui lui a tout pris. Julius pourrait-il vaincre l'assassin s'il y mettait toute sa volonté ? probablement. Hadoku est bon, bien meilleur que n'importe quel bretteur de son équipage, mais le Romantique a reçu les meilleurs professeurs d'escrime que la fortune de ses parents pouvaient brasser. il a appris l'exquise finesse des coups qui blessent pour ne pas tuer. Et de fait, cet homme promis à la corde s'il est attrapé n'a jamais ôté la vie de personne, par principe.
Never: Ouverture! La sanction de l'assassin pour un geste moins perfectionné que les autres est une estafilade sous son bras, puis une autre sur l'avant-bras quelques passes plus loin. Les blessures ne sont pas profonde et coaguleront vite sitôt le système sanguin apaisé, mais la certitude de l'emporter du samouraï se brise comme du verre lapidé. Il est meilleur que lui, les chances de vaincre sont réduites de seconde en seconde. Mais s'il est peu probable pour l'enfant de vaincre l'adulte, il n'en demeure pas moins apte à le blesser.
Hadoku: Ouverture, monsieur. Never vient de subir une blessure sérieuse. Son bras de retrait découvert a été entaillé profondément dans les tissus et le sang ne cesse d'en sortir. Les sabres de samouraïs sont bien plus tranchants que ceux des duellistes, la certitude coûte cher à celui qui la subit. Levant une main en guise de stop, Never réclame une pause qu'hadoku lui accorde. Pendant que l'enfant récupère son souffle, le pirate termine de déchirer sa manche de soie et s'improvise un garrot. Le bras n'en demeure pas moins inutilisable et nécessitera les soins d'un chirurgien que le Romanzo ne possède plus. Le Pirate le sait et en sourit. Il est meilleur que l'assassin, mais lui perd le duel dès la première blessure grave. Les mâchoires du piège se sont refermées sur lui et ses principes lui ont coûté la victoire. Reste à croiser le fer pour le plaisir, un dernier duel sans aucun autre enjeu que de se mesurer à un égal.
Never: Très bien, si tu survis à ce coup, je te l'apprends. Il s'agit de la botte de Never. Hadoku acquiesce, satisfait de tirer quelque chose de sa survie immédiate. Les sabres s'entrechoquent à nouveau. Karu tente l'estoc à la cuisse du Capitaine, mais se dernier laisse passer sa propre lame derrière son dos et poinçonner le tronc du garçon en échange du sacrifice de sa jambe. Au dernier moment, le samouraï annule son attaque et pare le sabre de Never. La botte est contrée, il en est persuadé un court instant, celui qui sépare le fracas des lames au retour de celle de Never sur son visage. Le coup derrière le dos n'était qu'un leurre, en plaçant son arme sur le côté pour la bloquer, le Capitaine n'avait plus qu'à simuler le dard du scorpion pour le perforer au visage. Hadoku est surpris et incapable de ramener sa parade à temps. Il tourne la tête en se laissant tomber vers l'arrière. S'il avait été plus grand, l'allonge du pirate aurait été suffisante pour le tuer. ici, il s'en tire avec un trou dans le front qui n'a pas perçé le lobe frontal. La blessure est conséquente, mais le samouraï a gagné le droit de partager le savoir du pirate.
Never: Ronin, la blessure que tu m'as faite me tuera, mais j'aimerais disposer du temps qu'il me reste pour te servir de maître. Accepterais-tu de devenir le samouraï éphémère de celui à qui tu viens de sauver l'âme ? Le Ronin accepte. Never sourit, soulagé. Demain, il sera loin.