[1629] Préparatifs de fêtes, acte 3

C'est le tintement sourd, puissant et funeste de la cloche d'alarme qui a prévenu les hommes de Médelin de l'arrivée du dernier jour. La cloche, seul vestige de la porte foulée naguère par la conquête de la déesse enfant. La cloche, puis après elle, les pas lourds des innombrables hordes des dragons de Kiyori, si nombreux et si disciplinés qu'ils semblent marcher comme un seul homme, et que le bruit synchronisé de leurs milliers de bottes semble n’être que celui d'un monstrueux géant

Et alors que tout le monde dans le dernière ville insoumise de Tetsu s'empare de ses armes et se prépare à mourir aussi vaillamment que possible. Ce n'est pas une armée d'invasion avide de sang et de massacre qui s'invite en ville.

Mais Kiyori en personne, la déesse enfant, seule au milieu des plus irréductibles de ces ennemis, et pourtant aussi sereine et intouchables que si elle se trouvait au beau milieu de ses plus loyaux guerriers.

Et pourquoi ne serait-elle pas sereine ?

Déja on l'attaque, les plus forts, les plus vifs, les plus meurtriers des guerriers de Medelin. Et l'un après l'autre ils tombent, raides morts, tranchés net, comme autant d'enfants affrontant un guerrier endurci, sans même réussir a blesser la peau nue de la déesse qui les tue l'un après l'autre.

- Il suffit Guerriers de Medelin !

Et comme si la voix de la déésse suffisait soudain à se faire obéir, le combat cesse. Quelle gloire y'a t'il a ce genre de duel ? Quel gloire retirer d'un affrontement si futile que l'ennemi ne semble méme pas se battre pour vous vaincre ?

- Il suffit ! J'ai laissé assez longtemps votre enclave négliger ses devoirs, oublier son passé, m'oublier moi. Et maintenant je dis que ce temps la est terminé. Vous avez été des adversaires braves, valeureux, des adversaires amusants. Et vous méritez mieux que ce que vous allez gagner en continuant à m'affronter. C'est la nouvelle année, et je suis une déesse bienfaisante, alors je suis venue vous offrir un dernier choix.

Combattez moi une dernière fois et il ne restera rien de Medelin, rien de vous ! Je ferais disparaitre pierre par pierre cet endroit, je tuerais chacun d'entre vous, j'enfouirais jusqu'au nom de ce lieu et tous ceux qui y ont vécu plongeront dans l'oubli.

Ou rejoignez moi.

Laissez moi vous montrer ma divine miséricorde, adorez moi, vénérez moi, et j'oublierais vos errances et votre passé de rebelles aussi complétement que je pourrais vous effacer de la surface de Tetsu.

Je ferais de Medelin un temple à ma hauteur, et tous, vous en serez récompensés.