Janvier 1629
Depuis le temps que je suis sur East Blue, j'ai entendu des rumeurs. Il existerait, quelque part sur Sirup, une femme qu'aucun médecin ne réussit à diagnostiquer et sauver, alors même que ses jours sont comptés. Un mystère médical comme on aime tant en découvrir. Une des raisons qui nous fait nous lever le matin, espérer tomber dessus. Celui qui réussit à diagnostiquer correctement le patient voit sa légende naître. Voilà une des raisons qui m'ont poussé à poser le pied sur l'île. Île qui semble facile à défendre étant donné qu'il n'y a que deux endroits pour accoster. Défendre cette zone ne doit pas être bien compliqué. La seconde raison est simple. Des bruits de couloirs par-ci et par-là localisent Arti Udini, légende de la magie, sur cette île, où il se cacherait. Il est primé à cent millions de berry. Si je parvenais à capturer une telle prime, je serais tranquille pendant un sacré bout de temps. Mais ma priorité est d'aller voir Malon dans le manoir. Je suis le chemin, passe à travers le village auquel je ne prête aucune attention.
Arrivé en haut de la colline, je remarque des champs. De magnifiques champs avec de grands épis aériens mesurant plus d'un mètre de hauteur pour 40 centimètres de large. L'extrémité des tiges des épis, longs de 40 cm, est garnis de fleurs en forme de casque plus large que haut, d'un bleu indigo très profond, dont la substance reflète admirablement la lumière. Les plantes portent de grandes feuilles rondes et luisantes, très divisées, sur des tiges assez ligneuses. Cette plante se développe à partir d'une souche charnue à tubéreuse d'où émerge au printemps une touffe érigée formée de tiges peu velues, garnies de feuilles coriaces et presque sphériques, profondément palmatiséquées, à l'aspect presque frangé. Elles sont profondément nervurées, leur couleur un vert très foncé, avec une surface luisante. Je reconnais l'Aconit Bleu, une fleur poussant sur les montagnes ou collines et dont toutes les parties sont toxiques, mais qui est souvent confondues avec d'autres plantes inoffensives. Très jolies comme plantes néanmoins.
Je reprends ma marche et arrive au portail. Je sonne. Un employé en tenue de pingouin vient à ma rencontre.
« Vous désirez ?
Bonjour. J'ai entendu dire qu'une dénommée Malon se trouvant dans ce manoir serait malade. Elle a été examiné par divers médecins, mais personne n'a trouvé la cause de ses maux. J'aimerais tenter ma chance. » Il me toise de haut en bas.
« Il vous faudra trouver une autre stratégie si vous souhaitez vous introduire dans le manoir pour voler.
Quoi ? Je viens de vous dire que je suis venu soigner votre patiente et vous vous parlez de vol parce que mes habits ne coûtent pas aussi chers que votre bouton de manchette ? On fait avec les moyens dont on dispose, d'accord ?! Tout le monde n'a pas la chance d'être né dans le luxe ou d'avoir été recueillis par une famille ayant des moyens hors norme. Certains ont du lutter depuis leur enfance pour survivre. On est pas tous logés à la même enseigne. Vous pouvez juger ma tenue autant que vous voulez, ça n'affecte en rien les soins que je prodigue à mes patients.
J'ai passé des années de ma vie à étudier la médecine sur Drum. La toubib n°7 Tia Dalma est mon mentor. C'est elle qui m'a donné le goût à l'herboristerie, qui m'a fait voir les avantages qu'elle offre par rapport à la médecine modeste. 7 ans j'ai passé sur cette île pour devenir le meilleur possible. La quantité de bouquins que je me suis enfilé vous donnerait le vertige. Le nombre de diagnostiques que j'ai posé suffirait à remplir plusieurs livres. Aucun de mes patients ne regrette de m'avoir eu comme médecin. Et ceux que j'ai perdu me forcent à me dépasser à chaque fois pour que ça ne se reproduise pas. ET VOUS?! Vous osez balayer tout ça avec vos préjugés mal placés sur l'apparence des gens ? JE SUIS MEDECIN ! On ne devrait me juger que sur mes résultats, pas sur mon look. Vous balancez mes années de médecine en l'air simplement parce que je préfère dépenser mon argent pour augmenter la qualité des soins que je prodigue au lieu de soigner mon apparence ? HONTE A VOUS ! HONTE SUR VOS ANCETRES QUI VOUS ONT EDUQUES AINSI !
Je me moque de mon apparence. Ce sont les patients qui comptent, pas moi ! A quel moment l'apparence compte plus que les compétences ?! Vous préférez que Malon reste malade et finisse par mourir plutôt que de laisser un médecin aux pauvres habits l'examiner ?! C'est ça que vous voulez ?! Sa mort sur la conscience ? OUI OU NON ?!
Non, bien sûr que n*/
Alors pourquoi vous me jugez sur mon style vestimentaire ? Pourquoi vous ne me demandez tout simplement pas ma carte de médecin pour prouver que je suis un médecin apte et compétent ?! Vous restez enfermés dans les principes qu'on vous a enseigner. Ces principes sont morts, dépassés. Ils étaient valables il y a quinze générations peut-être. Mais plus aujourd'hui. Vous ne pensez pas que l'okama Végapunk est pourtant une source d'inspiration ? Un okama, devenu le scientifique de référence mondial. Celui en qui le conseil des cinq étoiles a toute confiance. Un putain d'okama. Et vous vous me chier parce que mes vêtements sont pauvres ?! Vous avez du culot quand même ! C'est de la discrimination. Vous avez de la chance que je dispose d'une éthique professionnelle, sinon je repartirai aussitôt et laisserai Malon mourir, par votre faute. Maintenant, vous allez m'ouvrir cette putain de porte oui ou merde ?! »
Mon visage est devenu rouge pendant mon discours à cause des fortes émotions que j'ai ressenti. Ce genre de situation m'agace royalement. Juger quelqu'un sur son physique, mais quel con fait encore ça ? A quel moment le physique prime sur les compétences ? Je préfère mille fois quelqu'un avec une mauvaise présentation mais connaissant sont travail et étant doué qu'un imbécile en costume incapable de différencier devant de derrière. Mais bon, tout le monde ne pense pas ainsi. Et c'est dommage car je suis sûr qu'on perd plein de talents car ils n'osent pas s'afficher en public à cause des moqueries. Le monde n'est qu'une gigantesque cour de récréation …
Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.