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Temple maudit, jungle épaisse et canibales affamés, les vacances parfaites

*En mer, 1629*


Alors que je voyage sur le navire marchand pour changer d'île, je pêche. Parce que pourquoi pas. Il faut bien manger après tout, non ? Et puis, une activité où on ne doit pas bouger pendant longtemps en attendant quelque chose, c'est un peu un rappel de la chirurgie. Donc ça ne me gêne pas. Alors je pêche. Ça fait plusieurs heures, et j'ai quelques poissons à mon actif. Bon, d'accord, j'avoue. Je ne pêche pas à votre manière mais à la mienne. Ça me gonflait de rester comme ça sans bouger. Je pensais pouvoir le faire, et bah non, je me suis trompé. Quand tu fais une chirurgie, tu bouges malgré tout. Tes jambes, tes bras, ta tête, ton torse ... Tu bouges tout ton corps. Là, on doit rester immobile comme un mort. Alors oui, j'en ai eu marre. Oui j'ai sauté à l'eau après avoir enlevé la majorité de mes vêtements. Oui les marins se sont affolés. Peut-être ai-je oublié de les prévenir. Mais j'avais un besoin urgent de bouger. Alors j'ai plongé, tête la première. Et pour la première fois depuis longtemps, je me suis retransformé. J'ai repris ma forme d'origine. En fusionnant mes deux jambes, j'ai obtenu ma queue de triton. je saute hors de l'eau, fou de joie de pouvoir être enfin moi. Évidemment, je n'aurais pas fait ça s'il n'y avait pas un homme poisson dans l'équipage et qu'il était traité comme n'importe quel être humain, ayant peur de la réaction des autres. En me voyant sauter, ils sont surpris. En remarquant la hauteur de mon saut, ils sont estomaqués. Et en voyant ma queue de poisson, leur bouches tombent jusque sur le sol. Dans les minutes qui suivent, ce sont des dizaines de poissons qui se font expulsés de l'eau pour atterrir sur le pont supérieur du navire. Vous pouvez essayer de m'échapper, je nage plus vite que vous les gars. Je suis l'espèce la plus rapide sous l'eau. Soixante nœuds. Pour nous battre, il faut y aller.

Une fois que j'estime avoir ramené assez de nourriture, je me prélasse à la surface de la mer. Certains n'ont jamais vu de sirène ou de triton, donc ils me regardent avec un air étrange. Ils ne voient qu'un homme dans la quarantaine avec une queue de sirène. Je nage lentement, pour ne pas dépasser trop le bateau quand même. Et paf. Un truc vient me cogner sur la tête. Je me retourne en pestant sur le connard qui a encore balancé ses déchets à la mer pour voir une bouteille. Elle contient quelque chose en elle et est fermée avec un bouchon hermétique. Je la récupère et remonte sur le navire. L'homme poisson voit la scène et m'amène des serviettes pour que je puisse sécher ma queue et récupérer mes jambes. Je rampe sur le sol jusqu'au serviette. Les gens me regardent étrangement. Je connais la question qu'ils se posent, et non je n'y répondrais pas. Une fois ma queue bien sèche, après plusieurs minutes d'intense essuyage, je peux enfin séparer ma queue en deux pour retrouver ds membres inférieurs humains. J'ouvre la bouteille avec précaution. Les autres se rapprochent de moi pour savoir ce qu'elle contient. Quand je la vois, je décide aussitôt de prendre les devants pour les éloigner.

« Un exemplaire d'une page de journal avec une naissance entourée. Sûrement quelqu'un qui est né ce jour là. Rien de passionnant. »

Je dévie leur attention comme je peux. Si je leur dit que c'est une lettre d'amour, de haine envers le gm ou les révolutionnaires ou les pirates, ils vont vouloir la lire. Si je leur dit que c'est une carte au trésor, je ne pourrais jamais la garder pour moi. Donc autant trouver le truc le plus barbant auquel je peux penser pour qu'ils n'aient pas envie de jeter un œil dessus. Je regarde la carte attentivement. Je cherche à quel île peut ressembler la forme dessinée à la main. Voyant une échelle en bas à droite, je peux en déduire la taille de l'île. Elle semble ni petite, ni grande, mais entre les deux. Une île avec des mangroves, des habitations cachées sous la surface de la mer où vivent des hommes poissons, un village de cannibales, et un temple ensevelis on dirait. Je vais demander à l'équipage où je peux trouver une île pleine de mangroves et de laquelle il ne faut pas s'approcher. Il me donne plusieurs îles qui correspondent, dont une pas très loin d'ici. Je prends la carte du monde et j'observe chaque mer l'un après l'autre. Quand mes yeux se portent sur North Blue, je remarque une île dont les contours correspondent à celle de la carte. L’îlot flottant. Et ça tombe bien, parce qu'on est sur North Blue. Je réussis à le persuader de faire un crochet par là pour que je puisse aller chercher des plantes. Une heure plus tard, je rentre dans l'eau en prenant soin de ne pas mouiller mes affaires que je garde au dessus de ma tête, et je nage jusqu'à l'île. Puis je regarde le navire partir au loin tandis que je sèche a queue une fois de plus.

Je récupère mes jambes et sors la carte que j'ai caché avoir l'avoir vu une première fois sur le bateau. Je regarde la topologie de l'île, les annotations de la carte, tout ce qui peut m'aider. Pourquoi est-ce que je viens ici ? Parce que sur la carte, au beau milieu se trouve un temple. Le temple est doré, avec des pièces d'or dessinées, ainsi que des pierres précieuses. Donc j'ai décidé que ça valait le coup d'aller jeter un œil. Les marchands n'ont évidemment pas voulu rester près de l'île et sont parti sans demander leur reste. Je me mets en marche en m'éloignant du bord de l'île qui, effectivement, ne semble pas vraiment hospitalière. Je garde ma carte en main et me guide grâce à elle, en repérant où je viens d'accoster.


Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.
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JOUEZ ET TENTEZ DE GAGNER UN MAGNIFIQUE VOYAGE SUR NORTH BLUE. INSCRIPTION 100.000 BERRYS. Quand Costa avait lu l'annonce, il avait souri. Encore un de ces jeux impossibles à gagner. Et puis 100.000 berrys tout de même. C'est quand même pas rien. Et il avait ensuite hésité. Un voyage aussi magnifique, cela ne pouvait être qu'incroyable. Un resort hôtel immense sept étoiles, un golf gigantesque avec boissons à volonté. Quinze minutes. Costa avait tenu quinze minutes avant de s'inscrire. Il s'attendait juste à ne pas gagner le tirage au sort. Mais que diable si ! Le tirage au sort demandait ensuite une seconde inscription de 100.000 berrys pour...

Et Costa s'était fait pigeonner. Comme un con. Alors il s'était mis en colère et avait posé des jours de congés. Deux semaines en l'état. Pourquoi? Pour faire la peau aux petits cons qui se permettaient de briser le rêve d'un poulet songeur. Armé de son club de golf et de tickets de ferrys, il s'était rendu sur l'adresse indiquée sur la brochure comme étant le siège de cette entreprise. Son idée était simple, démonter toute cette vaste escroquerie pièce par pièce. Démembrer tous ses organisateurs et les rôtir petit à...

Et puis Costa était arrivé sur l'île et il avait compris. Il n'y avait rien ici en fait? C'était une arnaque jusqu'au bout... Ils avaient juste foutu une croix au milieu de la carte de l'île. Crétin. Alors bon. Voilà qu'il avait décidé de profiter du temps qui lui restait pour parcourir l'île et aller voir ce qui se trouvait à l'emplacement de cette croix. Il avait pris une valise remplie de vivres et d'armes et s'était déguisé en touriste. Short, tongs, chemise ouverte à fleurs et masque de poulet pour ne pas changer. Actuellement, il se débattait avec les moustiques en progressant dans les couverts arborés qui le protégeaient du soleil. Enfin, jusqu'à ce qu'un grognement sourd ne le fasse sursauter. Derrière lui se dressait une bête immense. Un ours à vrai dire. Il semblait avoir très faim au vu du comportement qu'il adoptait envers Costa. Dressé sur ses deux pattes arrière, on aurait dit une bête de cirque.

Quelques dizaines minutes plus tard...

Costa avançait un peu plus rapidement vers l'intérieur de la jungle depuis qu'il avait trouvé une nouvelle monture. Quelques coups de club et un jambon à l'os avaient eu raison du mauvais accueil que lui avait réservé l'ours. Désormais, ils étaient copains comme cochons. Du moins tant que Costa ne laissait pas d'opportunité à la bête de lui rendre la monnaie de sa pièce. Au bout de quelques instants, voici l'ours qui s'arrête et se met à humer l'air devant lui. N'était-ce pas un homme en train de marcher avec une carte en main?

- Vous aussi vous êtes perdu? s'exclama alors l'agent en vacances.

De l'extérieur, cela devait être étrange de voir un homme au masque de poulet chevaucher un ours qui portait une valise...
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Patauger dans la boue. Oui, je suis ra-vi. Mangroves par-ci avec des racines faisant la taille de mon bras qui s'enchevêtrent me forçant à lever les jambes jusqu'à la hauteur de mes genoux, grenouilles sautant dans la gadoue par-là et éclaboussant ce qui est à portée, bourdonnement de moustiques intenses, végétation dense à l'horizon. Vraiment, enchanté. Mais bon, quand on a besoin d'argent ... Ah, et sur ma droite un homme chevauchant un ours. Un homme avec une tête de poulet chevauchant un ours ... Tellement de choses qui ne vont pas dans cette phrase. Si j'avais prononcé cette phrase sur une autre île, on m'aurait envoyé en hôpital psychiatrique. Et voilà que le poulet me parle en plus. Je mets ma main sur mon front pour vérifier si je n'ai pas de la température. Non, c'est normal. Je vérifie mon pouls. Cent vingt-deux. Sachant qu'au repos je suis à quatre vingt-huit, à cent vingt durant un stress, et cent quarante durant un effort intense, je suis dans la moyenne. Ai-je bu assez ? Oui, j'en suis à presque deux litres depuis ce matin. Donc ce n'est pas de la déshydratation. Une insolation ? Je ne suis pas là depuis longtemps, ni exposé au soleil sans protection durant une certaine période. Une particule provenant de l'île alors, avec un effet hallucinogène ? Possible. Mais comment en être sûr.

L'ours libère son estomac en éructant. Une odeur nauséabonde s'échappe de sa gueule. Ok. Hallucination visuelles, auditives et olfactives. Je suis mal barré. Priorité pour arrêter ces effets, puis identifier d'où vient le soucis. Je sors un pot de mon sac et me badigeonne le visage de crème à l'odeur mentholée. Ça sert à la fois à repousser les moustiques, à me rafraîchir, mais également à bloquer les odeurs indésirables. Pendant ce temps, je détaille un peu le poulet. C'est étrange. Il a une tête de gallus domesticus, mais le reste de son corps est humain. Vraiment étrange. D'où est-ce que mon imagination a été créer ça ? Je ramasse un bout de branche morte et vient tâter l'ours en jetant la branche sur lui. Comme je le pensais, la branche passe au trav*/ Ah non, pas du tout. Elle rebondit sur la fourrure. … … … … Connexion cerveau en cours. Je ramasse le bâton et avec le bout, je viens toucher l'homme poulet. Je rencontre une force résistante également. Soit l'hallucination est également tactile, auquel cas je suis franchement mal, ou alors, il y a vraiment un humanoïde à tête de volatile sur un ours, devant moi, sur une île perdue et probablement inhabitée. Je ne sais pas lequel je suis censé espérer être vrai … Ça doit faire maintenant plus de dix minutes que l'homme m'a parlé. Durant tout ce temps, je me suis examiné, appliqué de la crème, ai parlé tout seul, puis ai poké l'ours avec une branche. Si c'est bel et bien réel, alors je suis mal élevé.

« Heu … Bonjour. » Je ne sais pas si je dois m'attendre à une réponse ou non. Comment savoir s'ils sont bien réels ? Je sais, je vais une question, et en fonction de la réponse, je saurais s'il dit vrai ou non, et donc s'il est illusoire. « La racine carrée de 666 667 divisé par le cosinus du diamètre d'une baguette, auquel on ajoute la surface d'un terrain de basket une fois soustrait le nombre d'or aux côtés du dit terrain. Quel est le résultat ? »

Aucun être digne de ce nom ne peut avoir la réponse. Donc soit il me ment et il tente de bluffer et donc il est réel, soit il dit vrai et dans ce cas c'est mon cerveau qui imagine la scène. Dissocier le réel de l'irréel est parfois bien plus difficile qu'on ne le pense. Et parfois, c'est même impossible, les deux se mêlent, s'enlacent et finissent par fusionner. Quand ce cas de figure arrive, les personnes deviennent malheureusement un danger pour la société, pouvant avoir des délires paranoïaques, et finissent presque tous en institutions spécialisées. J'espère vraiment que ce n'est pas mon cas. Sinon, adieu mon brillant futur.


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Qui pouvait donc être ce type qui se baladait ici sans se soucier de son environnement. Du moins Costa le pensait-il jusqu'à ce qu'il voie le type prendre son pouls. Et le v'là qui prenait une branche et la jetait sur l'ours. Il est con où? Sentant sa monture se raidir, Costa lui flatta l'encolure. Le temps qu'il le fasse, l'homme avait ramassé la branche et lui tâtait le masque. Qu'est-ce que... Il réfréna l'envie de mouliner du fer cinq pendant quelques instants. Jusqu'à ce qu'il entende l'individu parler pour le saluer. Enfin bon... Le saluer n'était pas vraiment le bon terme.

Il venait de lui demander une opération mathématique complexe avec des éléments d'étude de cas digne des plus grands cabinets de conseil en stratégie travaillant pour le Gouvernement Mondial comme Beigne ou McKingCheh. Et bien évidemment, la réponse n'était pas une réponse toute faite comme leurs Pulupoints tout faits et bien organisés. La réponse était toute autre. La réponse était la réponse la plus connue de toute l'univers. La réponse était... Costa hurla à pleins poumons:

"Vingt trois non?"


Ou vingt-deux. Bref, là n'était pas le problème. Le type semblait suer un petit peu et ses élucubrations ne rassuraient guère l'agent Cruise. Laisser ce type-là n'était pas très sympathique. Il pouvait tomber sur des ours non-apprivoisés. Prenant sa bonhomie légendaire à deux mains, il proposa donc à l'homme de l'aider. Sa maman l'avait bien éduqué non? Ou son père? Ou son grand-père? NON. Il s'était fait tout seul. A la dure. Comme un vrai bonhomme.

"Je peux vous aider peut-être? Vous voulez aller quelque part? Ma monture se débrouille plutôt bien et c'est possiblement sur mon chemin. Costa, enchanté ! ajouta-t-il en lui tendant la main."

Le monde continuerait sans doute de tourner si le type ne voulait pas de son aide mais au moins personne lui en voudrait de ne pas l'avoir proposé. Même le Grand Davy Jones. En attendant, il fallait peut-être qu'il sympathise avec le type. Poser des congés, venir sur une île. Si en plus il se faisait quelques amis, cela pourrait être une bonne fin à cette situation de merde non?
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" D'accord, on dirait que ce n'est pas une hallucinations due à quelque chose dans l’environnement local. Donc il y a vraiment un homme poulet chevauchant un ours qui me parle. Un mardi classique, n'est-il pas ? Après avoir vu un homme-renard parler et être colonel dans la marine, je dois avouer que je pensais que plus rien ne pourrait me surprendre. Je suis ravi de voir que j'avais tord. Merci pour votre proposition que j'accepte bien volontiers. Je suis ici pour trouver un tré*/ " Mais arrête de parler !!!!!! " Un très gros arbre pour mes recherches d'herboriste. Il parait qu'il pousse quelque part sur cette île, et je suis ici pour le trouver. "

Tout en parlant, je sors des avis de recherche de ma sacoche et vérifie que le poulet n'a pas un joli chiffre au dessus de sa tête. Plusieurs minutes de recherche plus tard, mauvaise nouvelle, il n'est pas primé. Enfin, bonne nouvelle, parce que ça veut dire que je viens de trouver un compagnon d'infortune. Mauvaise nouvelle, je vais devoir l'abandonner avant de trouver le trésor. On ne partage pas. J'ai besoin d'or. Je m'approche de l'ours. Beau spécimen cet animal. Un mâle je crois, passé l'adolescence vu sa taille et sa fourrure. Il ne semble être ni père ni territorial, sinon il n'aurait pas quitté son territoire. Pourtant on voit qu'il est sauvage, il ne semble pas apprécier que je m'approche de trop. Alors comme avec un chien, je viens lui gratter des côtes aussi fort que possible pour traverser sa peau. J'espère induire le même réflexe de bouger la patte sans pouvoir s'arrêter. Hélas, mes forces de vieil homme ne suffisent pas. Il semble malgré tout sentir un petit quelque chose qui lui fait du bien.

" Désolé pour tout à l'heure. Je pensais que vous étiez une création de mon cerveau. Je ne pensais pas rencontré un homme poulet chevauchant un ours sur cette île censée être inhabitée. Et vous, pour quelles raisons êtes-vous là ? "

On avance un peu, quittant la plage pour finalement s'engager dans les mangroves. L'espace pour passer est réduit, l'eau fait flotter l'ours, et encore une chance, sinon elle nous arriverait à hauteur d'épaule je pense. Avec tous les poissons, les sangsues et autres animaux que je n'apprécie pas spécialement, combiné à l'humidité et la chaleur ambiante, l'endroit est tout simplement horrible à supporter pour moi. J'ai vécu des années dans l'océan, j'ai vécu sur Drum des années également. Autant le froid ne me fait pas peur, autant la chaleur et cette humidité auront vite raison de moi. J'enlève rapidement des couches de vêtements pour être plus à l'aise, et je les range dans un sac. Les arbres passent et se ressemblent. Avec son flair exceptionnel, l'animal semble repérer quelque chose et accélère le rythme. On atteint la terme ferme rapidement et quelques instants plus tard, un ... campement ?! L'île n'est pas censée n'avoir aucune forme de vie à l'intelligence humaine ? Pour construire des tipies, des feux de camp, des poteaux, il faut des outils, donc une intelligence somme toute minimale. L'ours se dirige vers des morceaux de viande en train de cuire, suspendus au-dessus d'un feu. Il veut s'approcher, mais il a peur du feu. Et l'odeur pourtant est alléchante. Je descends de son dos, retire ce qui était en train de rôtir, et lui donne. Il se jette dessus en poussant des cris. J'observe la zone autour de nous pour trouver où sont passées les personnes vivants ici qui étaient présentes il y a quelques minutes. Puisque le feu est allumé et de la viande est en train de cuire, ils ne sont pas allé bien loin. Ont-ils eu peur en nous entendant arriver ? Il est possible qu'en effet, un ours effraie les locaux. Alors j'entreprends de les rassurer.

" Bonjour. Ne vous inquiétez pas, il n'est pas méchant quand il mange. Peut-on discuter ? "

Tandis que le futur tapis se couche sur le sol pour digérer, laissant le poulet descendre de son dos, une vingtaine d'humains portant des plumes partout sortent, lances pointées sur nous. Ils parlent un dialecte que je ne reconnais pas. Mais leurs expression corporelles m'indiquent qu'ils ne sont pas forcément ravi de nous voir chez eux, et d'avoir donné leur manger à l'animal. En regardant plus attentivement, je remarque des os dans certains endroits. Avec mon expertise médicale, non seulement je reconnais de quels os ils s'agit, mais surtout qu'ils sont très probablement humains. Ils ont la même taille que les nôtres. Mais certains sont dans le feu. Ne me dîtes pas qu'ils cannibales ... Je suis trop jeune pour me faire manger.


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Un homme-renard colonel dans la marine? Intrigant. Et pas surprenant malgré tout. Les services ressources humaines de la Marine voire même du Gouvernement Mondial avaient un temps de retard sur le contrôle qualité de leurs employés, pour le plus grand bonheur du Cipher Pol. Alors donc cet homme était herboriste. Et dompteur d'ours au vu de la capacité qu'il venait de démontrer pour grattouiller l'ours sur un point sensible. Costa en était subjugué. Le voici donc qui les accompagnait en direction d'un autre endroit, lui demandant ce qu'il foutait sur une île pareille. L'agent du CP5 entreprit donc de lui raconter toute l'histoire.

- Et voilà. Vous vous rendez compte? Une arnaque au voyage sur North Blue. Qui l'eût cru à notre époque? Moi j'vous l'dis c'était mieux avant hein. On payait et on avait droit à un vrai truc quoi. M'enfin foi de Costa ils l'emporteront pas au paradis je vous le dis...

Non c'était certain qu'ils ne l'emporteraient pas. Une fois de retour au bureau, Costa irait sans doute utiliser les ressources gouvernementales à sa disposition pour retrouver ces arnaqueurs et leur faire passer le goût de la gaudriole. Il lui était d'avis que couper quelques langues de menteurs lui ferait le plus grand bien. Pendant ce temps, l'ours allait bon train et Costa se rendit compte qu'il suivait une sorte de piste. De quoi? Quand il s'en rendit compte, il comprit vite que l'animal avait faim car ils avaient atteint une sorte de camp. Sur un brasier cuisaient quelques bouts de viande, dont l'ours humait le fumet depuis un moment maintenant. chose étrange, personne n'était dans le coin. Cela dit, l'homme avec lui s'empressa de le nourrir. Bonne idée. Ils pourraient peut-être manger un morceau eux aussi.

Descendant de l'ours d'un bond, Costa se dirigeait vers la nourriture quand son acolyte se mit à parler à la cantonade. La chaleur l'avait-elle endommagé? L'ours, que Costa venait de surnommer Fripouille, s'étala de tout son long pour faire un somme, laissant surgir une vingtaine de bonhommes en pagne et en plumes, lances pointées vers eux. Ah. Le repas allait devoir attendre apparemment. Les grands amateurs de Ougatchaka qu'étaient leurs hôtes semblèrent vouloir communiquer avec eux en agitant leurs lances frénétiquement. Féru de culture étrangère, Costa décida de gracieusement envoyer voler plusieurs lances ainsi que l'individu le plus agité et le plus plumé du lot.

- RIKTITITIC ! OKOCHIKEN CHIKEN ! TOC TOOC?

La chute spectaculaire de celui qui semblait être le chef de ce village dans la grande marmite fit bondir les amateurs de chair humaine en présence. Non pas que Costa l'ait remarqué mais ils semblèrent s'agiter en formant un conciliabule autour d'eux, laissant leurs lances les séparer.

- Vous comprenez ce qu'ils nous veulent? J'ai faim et j'aimerais bien casser la croûte. Leur ragoût a l'air appétissant.

Au regard surpris de Rio, Costa comprit que quelque chose clochait. Quoi donc? Il avait quelque chose sur le visage. Passant sa main sur son masque à la recherche d'une trace étrange ou anormale, il vit les individus en pagne revenir vers eux en sautillant et en portant des colliers de longues plumes qu'ils leur tendirent.

- TCHIKEN TCHIKENTZACOATL ! TCHIKENTZACOATL !

Surpris de cette étrange coutume, le poulet ne se fit pas prier et enfila le collier de plumes tandis que les cannibales lui amenaient un siège sur lequel il s'empressa de s'asseoir. Si Rio en fit de même, Costa n'en vit rien, trop occupé qu'il était à ne laisser personne s'approcher de son club. Et voilà qu'il se retrouva à plusieurs mètres au-delà du sol, porté comme un ministre sur un palanquin. Décidemment, ces types avaient le sens de l'accueil !

Pendant ce temps, à l'abri d'un buisson, une cinquantaine de mètres plus loin.

Une jeune femme rousse s'échinait à repousser les mouches qui l'assaillaient, accompagnée par toute une troupe d'individus à la mine patibulaire et par un vieil homme décati. Elle ne semblait pas apprécier la faune locale à proprement dire.

- Quelle île de merde. Vous êtes certains que c'est par là?
- Oui m'dame Boom.
- Rofl. J'aurais quand même préféré la plage. Pourquoi tout le temps mettre des trésors au milieu des îles hein? Les mettre sur la plage c'est la garantie de pouvoir filer rapidement.
- Oui mais l'enterrer dans le sable c'est chiant. Puis il fait chaud.
- Vous avez raison... Bon reprenons, c'est bien par là le temple non?
- Nos éclaireurs viennent d'apercevoir un camp m'dame Boom. Qu'est-ce qu'on fait? signala un homme en tenue de guide.
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Décidément, cette aventure commence d'une manière que jamais en des millions d'années je n'aurais pu imaginer. Voilà que les cannibales mettent, littéralement, l'agent poulet sur le trône. En même temps, il a un masque de volatile sur la tête et ces ... charmantes personnes semblent vénérer les volailles si on en croit les plumes qui ornent leurs déguisements. Si on nous amène des sièges, je reste près de l'agent, au cas où. Ils vont le vénérer vu leurs actions, mais moi je reste un humain classique, tel un de ceux qui sont dans la marmite.

« Je crois qu'ils vous prennent pour quelqu'un d'important à leur yeux, rapport à votre tête je suppose. »

Ma méfiance semble ne pas être nécessaire. Ils vénèrent réellement le poulet et comme je suis arrivé avec, je suis ami de leur dieu. Et personne n'oserait manger l'ami d'un dieu, c'est bien connu. Je profite d'un peu de répit pour regarder la carte caché du regard de mon compagnon devenu un dieu vivant. Mouais, on a encore un petit trajet à faire. Heureusement, l'atmosphère du village est bien moins pénible que dans les mangroves. C'est acceptable pour moi, mais je ne garde qu'une mince couche de vêtements. Tout à coup, la lumière s'éteint sans prévenir et tout devient noir. Impossible de voir quoi que ce soit. Quelle est cette magie ?! Je reçois un coup sur chaque avant bras qui me fait lâcher la carte que j'entends que quelqu'un récupère entre ses mains. Les autochtones sont terrifiés et crient dans tous les sens.

« Aieuh.» Impossible d'entendre quoi que ce soit avec le raffut que font les locaux. On leur a volé le soleil. Puis la lumière revient sans prévenir, nous éblouissant. Je dois fermer les yeux et les rouvrir petit à petit pour récupérer une vision normale. Les humains avec les plumes se prosternent devant l'homme poulet, croyant que c'est sa colère qui a caché le soleil. « Que s'est-il passé ? C'était quoi ça ? C'était vous ? » demande-je à l'agent en vacances en le regardant. Je ne comprends pas ce qui s'est produit, ni comment c'est possible. Une éclipse n'arrive pas sans prévenir, et on peut encore voir dans le noir. Là, rien du tout, peu importe à quel point j'ai essayé. C'était comme magique, un pouvoir contre lequel je ne pouvais lutter. Alors que je me remets de mes émotions, mon cerveau fait diling.

« La carte ?! On m'a volé la carte ! » Oups. Il n'était pas au courant.
« Quelle carte ?
Heu ... La carte de l'île que j'avais. Je l'ai trouvé il y a quelques jours et j'avais décidé de venir faire un tour pour récupérer d'éventuelles plantes. J'avais la carte dans les mains, j'ai reçu un coup pour me la faire lâcher et elle a disparu. »

Fière de son coup, Pam observe la carte qu'elle volé plus loin en s'éloignant. Voyant que j'avais un parchemin dans les mains qui m'intriguait, elle en a déduit qu'il s'agissait d'une carte au trésor menant au butin de l'île. Deux groupes de personnes, au même endroit, au même moment, sur une île inhospitalière, alors que de l'or est disponible, ce n'est sûrement pas une coïncidence pour elle. Donc elle est venu me voler la carte et l'utiliser pour son groupe. Elle fanfaronne en retournant auprès de son groupe. Ensemble, ils s'éloignent de nous discrètement, sans même que nous sachions qu'ils étaient là. Guidés par la carte, ils avancent vers l'endroit indiqué sur le plan. Quant à moi, je comprends que quelqu'un d'autre est sur l'île et que cette personne est là pour le trésor. Sinon, pour quelle raison me voler l'indication ?

« Désolé de couper court à la situation, mais je dois reprendre le chemin rapidement avant qu'on me devance et me vole les plantes.»

Je ramasse mes affaires et entreprends de quitter le village pour suivre de mémoire le chemin menant au trésor. Si le poulet veut venir, il va falloir qu'il se dépêche. Sachant qu'il a un avantage, si les hommes le vénèrent, ils peuvent l'aider. Il pourrait très bien leur dessiner le temple et eux pourraient le guider jusqu'à l'endroit. Vais-je lui parler du temple ? Est-ce que ma cupidité va vraiment me faire parier un quitte ou double ? J'hésite tellement. Mais l'âge s'accompagne d'une sagesse somme toute relative. Aussi, je parle au dompteur d'ours d'une plante rare se trouvant près d'un temple. Je dessine ce dernier sur le sol avec un bâton et espère que les indiens vont collaborer avec moi vis à vis de Costa. Que puis-je faire d'autre de toute façon ?


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Le Dieu-Roi Tchikencoatztetel III ! L'Auguste Condor à Plumes de la Jungle Maudite ! Voilà ce qu'il était devenu ! Perché sur son trône de bois et de colifichets, il ne comprit pas tout de suite l'éclipse qui se produisit. Une aventure digne de Zinzin et le Temple de la Lune. Foutu Raspac Capar ! Puis voilà que Rio lui lance son histoire de carte. Il a l'air faché comme ça à l'avoir perdue. Peut-être bien que le Poulet se sent désireux de l'aider alors il essaie de se lever sur son trône pour ordonner à sa nouvelle troupe de les aider. Des voleurs de plantes ?

Infamie ! Pourriture ! Vermine. C'était un de ces jours où Costa attachait un sentiment très important à la propriété individuelle. N'écoutant que son courage, et surtout l'appât du gain potentiel, il s'empresse de se rappeler le proverbe courant du Cipher Pol quant aux voleurs. Qui vole un oeuf vole un boeuf. Qui vole un escargophone, vole tes neurones. Qui vole de l'alcool, se prend un buster call. C'était quoi déjà ? Qui vole des plantes, on l'enterre ? Quelque chose comme ça. Bref. Malgré sa stupidité apparente, le Poulet n'est pas totalement idiot. Il a oublié l'idée de faire payer la fausse agence de voyages et se doute bien qu'au fond de lui quelque chose se cache derrière cette histoire de plantes volées etc.

Laissant le médecin dessiner sa fleur près d'un temple ô combien suspect, il s'exclame :

« Par la Couillemer, on va pas laisser ces enfoirés s'en tirer à si bon compte vieille branche. On va la retrouver ta plante rare. FRIPOUILLE, cherche ! »

Alliant le geste à la parole, il pointe alors du doigt le dessin à l'ours et aux autochtones qui eux semblent voir dans l'agitation de leur nouveau dieu l'annoncement d'une prophétie. Dans leurs petits cerveaux, elle s'annonce ainsi :

« Oyé oyé Peuple de l'Ilot, le Roi-Dieu Poulet descendu sur Terre vous commande. Par le feu et par le fer, mais surtout par le feu, vous oeuvrerez en cette île pour retrouver l'objet de son désir, la Sacrée Plante dormant au Pied du Grand Batiment Pointu ! Car celui qui trouve mange et celui qui mange trouve. Courez mes braves, le Salut du Saint Poulet vous attend ! »

Alors, comme pris d'une frénésie démente, ceux-ci s'agitent, trépignent, fourmillent même. En moins d'une dizaine de minutes, une véritable procession est arrangée, faite de tambours, de cris aigus et de sifflements. Le Dieu-Roi est en marche vers le temple, accompagné d'une troupe gonflée à bloc. Costa, plein de morgue, mais surtout intérieurement petit à petit pétri d'effroi quant à son influence nouvelle sur ces gens, se rappelle alors un vieux proverbe des îles.
Nous partîmes cinquante ; mais par un prompt renfort - Nous nous vîmes trois cents en arrivant au... temple. Petit à petit, il sent son trône s'agiter et ils se mettent alors à avancer dans la forêt, à la suite de Rio qui, étrangement, semble presser le pas pour retrouver le voleur de plantes. Costa s'interroge donc. Soit, il aime vraiment les plantes. Soit il me prend pour un con se dit-il. Pas colérique pour un sou, il se sert donc de son aura nouvelle pour convier le ladre à partager un siège à côté de lui. Pour les petits tribaux, pas de doute, le Dieu vient de nommer un ministre, son représentant sur l'île même ! Regardez, ils conversent même !

Sans se démonter, Costa tourne alors la tête vers Rio et déclare calmement.

« Du coup cette fameuse plante, elle peut valoir combien de berrys ? »

De but en blanc. Juste pour voir la réaction de l'homme. Au vu de la faste situation dans laquelle il se trouve, il y a peu de chances que le médecin s'en prenne à lui devant le peuple. Le Dieu Poulet est en sécurité grâce à la bonne application du Guide de Manipulation donné aux agents lors de leurs années de formation. Pour combien de temps ? Il ne sait guère. Alors il empoigne calmement son club et l'agite vers l'avant de la procession qui accélère le rythme. Combien de retard ont-ils sur les poursuivants ? Aucune idée. Il cherche juste à montrer qu'il ne rigole pas.
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Je le regarde avec de grands yeux. " Avant de savoir ce qu'elles valent, il faut déjà les identifier. Pour les identifier, il faut les trouver. Pour les trouver, il est nécessaire d'arriver au temple. " Je peux voir ses yeux de poulets frits s'écarquiller à la pensée d'un éventuel trésor. Alors autant le dégouter. Je prends mon air de papy fatigué qui en a vu des vertes et des pas mûres.

" Les plantes sont inestimables. Elles m'aident à guérir des gens, à traiter des maladies, de permettre à un brave soldat amputé de tolérer la douleur du membre fantôme, soigner des malades. En terme de berrys, elles ne valent rien. Mais pour moi et mes patients, elles valent le monde. Une fois acquises, il me faut les raffiner et transformer, les allier à d'autres produits. Le coût total de revente dépasse à peine le coût de revient. "

Je le vois faire une tête bizarre. " Sur chaque soin que je pratique, je gagne une dizaine de berrys. Pas de quoi avoir un trésor ... " J'espère que je l'ai bien dégouté avec ces fausses explications. Enfin, fausses, c'est vite dit. Seuls les chiffres sont mauvais. On continue d'avancer dans la jungle épaisse avec le groupe d'emplumés comme explorateurs/guides. Tout d'un coup, on entend un coup de feu et un des locaux tombe sur le sol.

" Un pas de plus et vous êtes tous transformés en gruyère ! "


Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.
Temple maudit, jungle épaisse et canibales affamés, les vacances parfaites 3301443526
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