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Quand le chasseur devient la proie


Dialogues:

Je viens d'arriver à la caserne de Cocoyashi, avec une charrette contenant deux des berries tant recherché par le colonel local. Les berries, ces criminels qui ont pris du galon dans le monde criminel puisqu'ils sont désormais au kidnapping, marchandage, extorsion de fond, assassinat … Ce groupe qui a tant échappé à la marine voit désormais deux de ses membres les plus puissants prisonniers. Enfin, ils le seront sous peu. Django, leur sabreur est emmené directement dans la prison. Quant à Sélphy, qui a été bien abîmé par le colonel avant de me rencontrer … disons que son état est particulier. Je ne voulais pas spécialement la laisser mourir, même si j'ai été tenté. Mais son état était trop grave pour que je puisse le faire sur place. J'ai donc du utiliser la technique du livre que Kiyori m'a envoyé.

J'ai mis une graine autour de son cœur qui a liée la zone, ralentissant son rythme cardiaque, me donnant ainsi assez de temps pour arriver jusqu'à la caserne et pouvoir tenter de la sauver. Mais pourquoi sauver une criminelle qui tue des gens et vole aux pauvres ? Pour qu'elle donne les informations sur ses copains, pardi ! Avec des matelots qui m'aident à porter le corps, on arrive à l'infirmerie avec la jeune femme. Je me fais recoudre rapidement, n'ayant pas besoin de soins trop importants ou urgent. Le toubib regarde la patiente avec un air étrange.

« C'est quoi ça ?
Une technique spéciale. Je n'avais pas le temps de la sauver sur place, alors j'ai figé son corps pour qu'il reste dans cet état, me permettre d'arriver jusqu'à la civilisation et d'avoir le temps de la soigner. Votre colonel l'avait bien amoché quand je l'ai retrouvé.
Et pourquoi vous voulez la sauver ? C'est écrit mort ou vif sur son avis de recherche.
Si je la soigne, j'ai des méthodes pour lui faire cracher des informations sur ses partenaires de crime.  Passez-moi ça. »

Je dis au médecin en montrant un instrument sur la table. Je m'en saisis et verse une partie du contenu sur ma blessure. Le médecin me hurle dessus en disant que je suis malade. Je serre les dents, mais ça m'arrache un cri. Je crois que toute la caserne doit l'entendre. L'alcool à 90° versé directement sur une blessure, ça réveille des morts. Mais au moins, je ne risque pas de m'endormir. Je ne sais pas combien de temps va prendre l'opération pour libérer et réparer Sélphy, alors je ne peux pas prendre le risque de m'assoupir.

« Vous serez ma seconde paire de main sur ce cas.
Vous êtes ici dans ma caserne, dans mon infirmerie.
C'est ma patiente. Je l'ai trouvé. Je l'ai capturé. Je l'ai blessé encore plus. Je l'ai mis hors d'état de nuire. J'ai figé son état pour avoir une chance d'obtenir des informations d'elle. Ça va sortir méchamment et j'en suis désolé, mais je ne laisserai pas un médecin de seconde zone ruiner mon travail.
De seconde zone ?! Et on peut savoir où vous avez étudier monsieur l'éduqué ?
Chopper Hospital University, sur Drum, sous la tutelle des toubibs 20. Je n'aime pas user de la carte du rang, parce que je trouve ça stupide. Mais comme le dit le dicton, celui qui sait fait. Je sais ce qui a été fait sur la patiente. Je sais où ont été placé les lianes, comment elles fonctionnent, où elles sont friables et dures. Vous non.
Vous pouvez partager les informations.
Et on perdra plus de temps qu'on est déjà en train de le faire. Je retarde la dégradation de son état, je ne l'arrête pas. Pendant qu'on discute, elle continue de mourir. Alors soit vous m'aidez, soit vous me mettez en prison. Parce que je ne vous laisserai pas l'abîmer. Je suis celui qui a le plus de chances de la sauver. Alors si je dois utiliser la hiérarchie pour sauver une patiente, pas de soucis. »

Est-ce que je parle de Sélphy ? Est-ce que je parle de la plante ? Est-ce que je parle de ma technique ? Pourquoi choisir. C'est un miracle ambulant désormais. Enfin, statique quoi vu qu'elle ne peut pas bouger. On se fixe du regard. Qui va flancher ? Est-ce qu'il va me faire jeter en prison juste pour avoir le dernier mot ? BAM. La porte s'ouvre violemment, sortant presque de ses gonds.

« Il est où ?! C'est lui ?
Oui mon colonel.
Toi … »


Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.
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Dernière édition par Rio le Ven 17 Fév 2023, 13:56, édité 1 fois
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Le gradé s'avance vers moi d'un pas lourd. Je ne sais pas quoi en penser. Il me veut du bien ou pas ? J'essaie rapidement de repérer des indications sur son visage et avec sa posture, comme le Dr Amsterdam nous a appris à les reconnaître afin d'identifier les intentions d'un individu. Sourcils levés, bras en arrière en train de revenir en avant, grandes enjambées. Je n'aime pas ça. Avant que je ne puisse réagir, il m'écrase dans une étreinte un peu trop serrée à mon goût. Il me dit des choses, mais mes oreilles écrasées ne me permettent pas de comprendre. Le câlin dure bien deux bonnes minutes durant lesquelles personne ne bouge ou ne parle. Mes yeux, pas encore fermés à cause du manque d'oxygène, repèrent les globes écarquillés des personnes autour de nous. Ils sont choqués. Je suppose que le colonel n'a pas l'habitude de faire ça. Je commence à étouffer, alors je tape doucement dans son dos pour lui faire comprendre. Il me relâche, et je peux enfin respirer. Je commençais à devenir bleu.

« Je suis le colonel Castellanos, je dirige cette caserne. Ça fait des années que les berries nous rendent fous et qu'on essaie de les coffrer. J'ai affronté Sélphy dans la matinée, mais elle a réussit à s'échapper en profitant du soleil. Comment tu l'as trouvé ? Comment tu l'a capturé ? Tu as aussi ramené Django mes hommes m'ont dit. Comment tu as fait ? » Il me pose des centaines de questions auxquelles je n'ai pas du tout envie de répondre. Hélas, je suis ici dans sa caserne. Il dirige. Il peut me rendre les choses difficiles. Alors je prends sur moi.
« On discutera de ça après l'opération, si vous le permettez colonel. Sélphy a été gravement blessé entre votre combat et le nôtre. Je suis parvenu à geler son état temporairement, mais on doit y remédier rapidement. Si elle meurt, elle ne pourra pas nous donner d'informations sur ses compagnons.
C'est vrai. Allez-y, dépêchez-vous. »

Il trépigne. Il ne tient pas en place. Il essaie de les coincer depuis des années. J'arrive sur l'île qu'ils me kidnappent et j'en profite pour retourner la situation à mon avantage. Je lui offre un cinquième du groupe je crois. C'est inespéré pour lui. Une épine dans son pied qui est en train d'être retirée. Mais bon, concentrons nous sur la patiente. On s'équipe, se désinfecte, puis je fais la liste de tout ce qu'il va falloir faire, que je partage avec le médecin local. Aller, une fois qu'on est prêt, c'est parti. Créons un second miracle aujourd'hui. Je plonge mes mains dans le corps de la jeune femme jusqu'à m'approcher de son cœur, entouré par des lianes. Je prends un bout de la liane dans ma main, elle ne bouge pas mais reste agrippée. Comment suis-je censé l'enlever ? Pour la poser, j'ai mis la graine près de son cœur, et j'ai voulu la sauver en ralentissement les battements de son organe. Alors j'essaie de faire l'inverse. En touchant la plante de mes mains, je visualise les lianes sortir de son corps d'elles mêmes, doucement, sans faire de dégâts. Rien ne se passe. Est-ce que je suis dans la merde ? Je voulais la sauver, et voilà que je vais l'avoir tué. Comment retirer cette graine ?

Je cherche des solutions dans ma tête. En me voyant, le toubib se sent moins confiant d'un coup. Je lui ai dit que je pouvais retirer les lianes, que je savais comment faire. Ce que je ne lui ai pas dit, c'est qu'il s'agit de la première fois où j'utilise cette technique. Je découvre en même temps que lui. Je réfléchit intensément au point de ne plus entendre l'autre parler. Puis je décide de tenter quelque chose. Je retire le gant de ma main droite, puisque je suis droitier. Et je viens la poser délicatement sur la liane. Je vois l'autre hurler, mais je m'en fiche. Je dois tenter. J'ai posé la graine à mains nues, peut-être que les gants bloquent les effets de la plante. Je ne sais pas. Je ne fais qu'émettre des hypothèses et les tester les unes après les autres. Je visualise la plante sortir, lentement, sans faire de mal. Je partage cette pensée et mes émotions au végétal. Un petit mouvement me chatouille la main. Je sens les liane bouger légèrement. Je garde cette pensée. Un doigt sur son cœur m'indique que plus la plante le libère, plus il reprend un rythme habituel. Je partage cette information. Petit à petit, le végétal libère la femme de son emprise. Le médecin et moi passons ensuite plusieurs heures dans la salle à réparer la criminelle autant que possible. Une fois l'opération terminée, on souffle un bon coup. On rajoute des menottes aux mains et pieds, ainsi que des sangles le long de son corps, au cas où. Elle ne pourra pas s'échapper ainsi. Un soldat vient nous passer les ordres du gradé.

« Le colonel voulait rester jusqu'à la fin de l'opération pour discuter. Hélas, ayant duré trop longtemps pour lui, il est parti interroger Django. Il vous demande de le rejoindre immédiatement.
Donnez moi cinq minutes le temps de me changer. »


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Une fois repassé en tenue de civil, je suis le lieutenant qui m'amène jusqu'à la prison de la caserne. Un petit local dans le bâtiment central. Des cellules sans âme  le long des murs. Elles doivent faire quatre mètres carré à vue de nez. Couché sur le lit, Django, le bretteur des Berries que j'ai capturé un peu plus tôt dans la journée. Le colonel est un homme qui doit avoir la quarantaine, au visage marqué par la fatigue. Un collier de barbe naissante, des cheveux presque placés nonchalamment qui lui donnent un air de rebelle, un costume bon marché avec une cravate, le tout surmonté d'un imperméable. Il a un certain style, disons le. Le lieutenant fait les introductions.

« Alors c'est vous Rio ? C'est vous qui avez capturés ces sales fouines qui m'échappent depuis des années ? » Son ton me laisse perplexe quant à la réponse qu'il souhaite entendre. Si je réponds oui, je le fais passer pour un incapable devant ses hommes, dans sa caserne. Si je réponds non, je lui mens au nez et à la figure, sachant que la preuve de mon mensonge est juste devant lui. J'ai toujours détesté la politique, savoir quoi dire, quoi faire, quel arrière-train lécher … Que faire ?
« Un coup de chance, colonel.
Racontez moi en détail. Et venez vous asseoir, lever le cou est mauvais pour moi. »

Je viens m'asseoir sur le lit en face de lui, dans la cellule d'à côté. Je lui narre le récit de ma journée. A savoir comment ils me sont tombés dessus en pensant que j'avais des proches à qui demander une rançon, m'ont emmené dans leur repaire, le combat qui en a suivit, puis ma fuite avant que les autres ne rappliquent. Le marin n'en perd pas une miette.

« C'est fou quand même la chance que tu as. On traque ces bandits depuis des années, et toi, ils te tombent dans le bras dès que tu poses le pieds sur l'île.
Certains ont plus de chance que d'autres. Ils n'ont vu qu'en moi un petit vieux, une proie facile.
Donc vous n'aviez pas du tout rendez-vous ?
Rendez-vous ? Avec des criminels ? Pourquoi est-ce que j'aurais des contacts avec eux ? On s'est rencontré quand ils m'ont enlevé dans mon auberge.
Étrange que l'aubergiste n'ait vu personne d'autre rentrer ou sortir de l'auberge.
Ils sont recherchés, ils ne vont pas passer par la porte principale en disant coucou. Ils sont passé par les toits à l'aller et au retour.
Donc tu n'as aucun lien avec eux ?
Si ce n'est récupérer la prime pour leur capture, bien sûr que non.
Je vois. » Il se met à marcher un peu. Je n'aime pas la tournure que semblent prendre les choses. On dirait presque qu'il m'accuse de quelque chose. Alors que je viens de lui livrer une partie des criminels qu'il recherche et qui le rendent fou à force de lui échapper. « Et tu n'as jamais rien fait d'illégal non plus je suppose ?
… Je suis chasseur de prime. Comment puis-je avoir ma licence si je fais des choses illégales ?
Tu serais bien le premier à avoir des amis gradés facilitant les choses. Les pourris dans ton genre, ça me répugne !
Pourri ?! Vous avez perdu trop de cellules grises à force de rester enfermer dans votre bureau à vous lamenter de ne pas trouver les Berries ou bien ? Je suis un chasseur de primes, un médecin et un herboriste. Je ne suis pas un vulgaire criminel !
En effet, tu n'es pas qu'un vulgaire mécréant. Sinon ta prime ne serait pas aussi élevée.
Quoi ?! 
Tu ne l'as pas vu venir, pourriture ! Tu as du faire quelque chose que même tes amis n'ont pas pu effacer de ton casier, cette fois. »

Rio9 999 999


Il me sort un avis de recherche. Ma bouche s'ouvre en grand quand je la vois. C'est ma tête. C'est ma tête sur une affiche de criminel. Avec mon nom. Et une prime de presque dix millions. Quoi ? Mais … comment ? Je n'ai rien fait d'illégal. Je n'ai rien fait de répréhensible. Les seules choses qu'on peut me reprocher, à la rigueur, c'est de ne pas avoir réussit à sauver les mercenaires venu me tuer moi et les autres herboristes sur l'archipel vert, d'avoir endommagé le navire civil sur Kage Berg quand le tueur à gage est venu essayer de finir le travail qu'il a commencé sur l'île, d'augmenter un peu mes tarifs en cas de crise. Ai-je fais autre chose ? J'ai peut-être été un peu autoritaire à Kawai, mais les gens ne m'en veulent pas. Je n'ai jamais interagit avec des pirates que je n'ai pas capturés par la suite. Sauf au festival de Kiyori, mais même les marines avaient interdiction d'agir. Au contraire, j'en ai profité pour repérer une cible et la cueillir à la sortie du festival. Alors par Poséidon, qu'est-ce qui peut bien me valoir cette prime ?! Pendant le temps où je réfléchis, le colonel sort de la cellule et ferme la porte à clé.


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J'ai beau me triturer les méninges, je ne vois aucune raison. Je suis quelqu'un de bien. Je fais le bien autour de moi.

« Alors, il la ramène moins maintenant le traître !
Je ne suis pas un traître ! Ça doit être une erreur.
Mais bien sûr. Le gouvernement fait des erreurs d'impression. Ça arrive tous les jours de mettre la mauvaise tête sur une affiche. Avec le mauvais prénom. Mais que curieusement, tous les deux aillent ensemble. Si le nom avait été Kindachi Tetsuda, j'aurais effectivement pu douter de la véracité de l'avis de recherche. Mais c'est TON nom et TA photo. Pas ceux de quelqu'un d'autre.
Et alors ?! Le gouvernement ne fait jamais d'erreur peut-être ?
Le gouvernement … Si le gouvernement a mis une prime sur ta tête, il y a une raison.
Si ce n'est pas une erreur, alors quelqu'un veut me piéger !
Comme de par hasard. La théorie du complot partie 1, c'est parti. Donne moi tes meilleurs arguments pourriture !
Si je suis un criminel, alors pourquoi est-ce que je viens dans une caserne de la marine, volontairement et en toute connaissance de cause ? Et pourquoi est-ce que j'apporte deux criminels recherchés depuis longtemps ?
J'ai eu du mal à trouver. Mais tu veux te faire mousser, gagner en galons et avoir plus de relations pour mieux couvrir tes manigances par la suite. Voilà pourquoi. Tu ne t'attendais simplement pas à ce que tes amis ne puissent plus cacher tes crimes !
C'est … » Tout à fait possible. Et zut. « Si vous me croyez coupable, allez donc demandez aux gens que j'ai croisé lors de ma route. Demandez à Tia Dalma, numéro 7 des toubib 20 si je suis un criminel. J'ai étudié 7 ans avec el*/ » Je ne termine pas ma phrase. Est-ce que je viens vraiment de lui demander d'appeler une schizophrène pour se porter garant de moi ? Visiblement oui. Voyons voir, qui ai-je d'autre dans mon camp ? « Appelez la famille de Malon, sur Sirup. J'ai soigné leur fille alors que personne n'a réussit en plusieurs années.
Des civils, ils peuvent aussi bien participer à des ventes d'armes illégales.
Le lieutenant-colonel Monsieur Renard de Kage Berg.
Un ami pourri je parie.
Les herboristes que j'ai aidé sur l'Archipel Vert.
Encore plus de civils dont on ne sait rien.
Alors appelez le CHU de Drum. Tous les médecins avec qui j'ai travaillé pour feront un portrait de moi. Demande le Docteur Amsterdam, il gère les entretiens de recrutement. C'est un expert mondialement connu. Si vous ne le croyez pas lui, alors je ne vois pas qui peut m'aider.
Tu penses vraiment que je vais aller déranger un médecin de son calibre juste pour qu'il me dise que tu mens ?! Tu as peut-être étudié là bas, mais tu as pu changer depuis. Son avis ne serait pas plus utile qu'un dentier pour se torcher les fesses.
Et je serais resté un agent dormant comme ça ?
C'est vrai que ce n'est jamais arrivé que quelqu'un de connu pour ses actes héroïques se trouve en fait être un beau pourri. Exemple, Toji Arashibourei, contre amiral pourri connu aussi sous Thunder F. Désiré, qu'on appelle tous Red maintenant, sous-amiral ayant vendu ses amis lors du procès de Thunder F à Enies Loby et se révélant être un pourri depuis longtemps, manigançant pour ses affaires. Sans oublie Oswald Jenkins, des Rhinos Storm qui a viré révolutionnaire. Eleanor Bonny, ancienne directrice du CP9 devenu pirate sanguinaire. Ou bien l'autre girouette de Clotho qui a abandonné lâchement la marine pour devenir révolutionnaire puis pirate. Alors non, ne viens pas me dire qu'aucune personne n'a jamais trahit la marine pour son compte. »

Effectivement, vu sous cet angle, il a raison. Comment lui faire comprendre qu'il s'agit bel et bien soit d'une erreur, soit d'un coup monté ?

« De toute manière, quand le gouvernement a décidé que vous êtes coupable, peu importe que vous le soyez ou non, vous l'êtes forcément. 
Gardez cette crapule enfermée. On lui fera cracher le morceau demain matin. Ce soir on va attraper les Berries restants ! » Il quitte la prison sans cérémonie. Je me retrouve seul avec mes pensées. Mon voisin de cellule se réveille enfin. Youpi. Enfermé avec un type que je viens d'emprisonner. C'est fou ce que ma situation semble positive …


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« Toi ! » Le criminel se rue sur moi. Une chance que des barreaux nous séparent et l'empêche de me créer des ecchymoses. Le garde de l'autre côté de la porte nous dit d'arrêter.
« Oui, moi. Ça ne sert à rien d'essayer, tu n'arriveras pas à casser les barreaux. » Il tente malgré tout pendant une demie-heure. Puis il abandonne.
« T'es un chasseur de primes et tu viens de nous capturer, alors qu'est-ce que tu fais là ?
Je me pose la même question. Une erreur du gouvernement m'a mis une prime sur la tête. » Là, mon cerveau fait clic. Il y a un moyen pour moi de tirer avantage de cette tuile, et de la transformer en tremplin pour ma carrière. Mais c'est risqué. Et en même temps, si je ne fais rien, je vais finir mes jours en prison puis pendu pour trahison. Alors la perspective d'une promotion me paraît tout à fait intéressante.
« Certaines personnes n'ont pas tenu leur engagement je suppose. Ne t'inquiète pas, j'ai tes arrières, on m'a dit. Quoiqu'il arrive, je te protège, on m'a dit. Et voilà où j'en suis. Ces abrutis ne sont même pas foutu de faire le boulot pour lequel ils sont payés !
Attends, quoi ? Alors tu es vraiment un pourri ?
T'es con ou quoi ? Tu crois vraiment qu'une prime te tombe comme ça sur la tronche sans rien avoir fait ? Réveille toi abruti. J'ai payé des colonels pour éviter ce genre de problèmes justement. Si j'arrivais à les contacter, je pourrais régler la situation. Mais comme ça, impossible.
Et bah ça alors … Si on m'avait dit que je verrais un chasseur de primes pourri voir le karma lui tomber sur la gueule, je ne l'aurais pas cru.
Oh ça va, la ferme. T'es pas mieux loti que moi je te ferais remarquer. Ils vont aller chercher tes copains là où vous m'avez emmené. Et en revenant, ils vont s'occuper de nous.
Nous ? Il n'y a pas de nous.
Parce que tu penses pouvoir sortir tout seul ?
Et toi ?
Tu penses vraiment qu'après avoir pris mes précautions, je n'aurais pas un système ou deux, juste au cas où ? Sortir de la cellule est facile. C'est après le plus difficile, sortir sans se faire repérer. Et c'est plus facile à deux. Que tu le veuilles ou non, on est dans cette merde ensemble. Alors je te propose un truc. On s'aide pour sortir ensemble. Et après, chacun sa merde. Ok ?
… Okay.
Bien. Il faut faire venir le garde avant tout pour lui voler ses clés.
C'est ça ton plan ? Voler les clés au garde ?
Tu as mieux ? »

Il se tait et regarde le plafond. C'est bien ce que je pensais. On lance une dispute en haussant le ton pour forcer le marin à venir régler le soucis. Django tient ma tête à travers les barreaux et enserre mon cou avec ses mains pour me couper la respiration. De mon côté, je me débats. On est juste à côté des toilettes. Le garde nous dit d'arrêter. On continue. Je m'attends à ce qu'il rentre. Il fait demi-tour soudainement. Il va vraiment nous laisser comme ça ? Je croyais qu'il voulait qu'*/ Splash. Il nous envoie un seau d'eau froide dessus. Évidemment, Django me lâche en une fraction de seconde et s'éloignant de moi. Le froid ne me fait rien. Je suis un triton ayant vécu des années dans la mer froide. Et surtout, il me donne un avantage énorme en me mouillant. Je me relève, les bras mouillés. Je tends rapidement mon bras droit vers le soldat.

Des gouttes d'eau se mettent à foncer droit vers lui. Deux viennent le toucher en pleine tête et il s'effondre aussitôt. Pendant ce temps, six autres ont fait route vers les barreaux me retenant, trois en haut et trois en bas. Je récupère les barreaux dans mes bras avant qu'ils ne touchent le sol et n'alertent le reste des soldats dans le bureau de l'autre côté de la porte. Le sabreur me regarde d'un air surpris. Je le regarde et d'un signe de tête lui dit de se taire tout en reculant. Je recommence avec les barreaux de la cellule de mon voisin. Lui aussi récupère les barreaux. Mais il n'est pas adroit et les fait s'entrechoquer. Je le regarde avec un air qui en dit lourd. Si je pouvais parler, je l'invectiverais très probablement en l'affublant de nom d'oiseaux. Une seconde. Deux secondes passent. Puis trois. Aucun mouvement de l'autre côté, aucun bruit de pas se dirigeant vers nous. Ouf. Je remouille mes bras avec l'eau sur le sol. On doit passer par les bureaux si on veut récupérer notre matériel. Je regarde discrètement à travers la fenêtre. On recommence à jouer la même scène pour forcer des gens à venir nous voir. On se met chacun d'un côté de la porte. Quand deux gardes finissent par franchir la porte, je la leur ferme violemment au nez. Ils se cognent dedans puis se tiennent le nez. Je rouvre la porte et les assomme rapidement.

Spoiler:


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Leurs camarades se tournent vers nous. Cinq bureaux, un garde dans la cellule, deux au tapis. Alors qui sont les dix juste en face de nous ? Pas le temps de réfléchir. J'envoie mes gouttes d'eau vers eux pour les mettre hors d'état de nous faire du mal. J'en touche cinq. Je dose évidemment ma force pour ne pas les tuer, simplement leur faire un bon gros bleu et les envoyer dans le royaume des rêves. Je sens que Django ne va pas avoir cette délicatesse. Mais sans arme, un sabreur ne vaut pas grand chose. Il les tabasse et je dois le stopper pour éviter des morts. Si les coucher ne prend pas longtemps, les coucher sans qu'ils ne puisse hurler, sonner l'alarme ou faire trop de bruit est bien plus difficile. Mais évidemment, on y arrive. Je prends même le temps de sauver les marines d'un Django qui se déchaîne sur eux alors qu'ils sont déjà inconscients et étalés sur le sol. Une partie de rigolade, vraiment. D'un seul coup, des lumières rouges se mettent à clignoter, aussi bien dans la salle qu'à l'extérieur. Et une sonnerie de den den retentit à travers toute la base. On tourne la tête pouvoir un marine appuyer sur un gros bouton rouge. Et merde.

Django fonce pour le tuer. Alors j'attrape le premier truc qui me passe sous la main, à savoir une aggrafeuse. Et mobilisant les forces de mon vieux corps, je la lance sur le marin avant que le tueur ne puisse le toucher. Résultat, Hède Choc comme disent les jeunes. Le soldat tombe dans les pommes. Désolé, mais au moins tu es en vie. Le sabreur me regarde d'un air surpris disant 'je ne pensais pas que tu avais ça en toi, vieillard'. On peut déjà entendre des dizaines de soldats se précipiter et courir dans la cour. On doit récupérer nos affaires et nos armes Où ont-elle été mises ? Dans l'armurerie, ça ne serait pas logique, n'importe qui ne saurait pas ce que c'est et pourrait y toucher. Le bureau du colonel ? Non, ce n'est pas un endroit pour stocker du matériel. Une réserve peut-être ? On est limité dans le temps, on ne doit pas en perdre. Alors j'attrape un marin par le col, et je le gifle violemment pour qu'il revienne à lui. Aucun effet. Je rempli un verre d'eau à la fontaine, et je lui lance au visage. Il revient à lui paniqué.

« Dis nous où sont nos affaires et on s'en va. Refuse, et on fait un carnage. Il ne restera aucune âme vivante quand on partira d'ici, et ça sera uniquement de ta faute. Alors parle.
Va crever traître ! »

Ils sont têtu ses marines … D'un coup violent, je rentre mon doigt dans son corps. Il pénètre dans son épaule comme dans gâteau au chocolat. Il refuse de parler. Il crie pour alerter ses copains. Ce qui ne sert à rien, puisqu'ils savent déjà qu'on est ici. Je décide de prendre les devants. Django ferme tous les stores et rideaux pendant que j'entame les négociations.

« On a des otages ici. Si vous entrez, ils meurent. Si vous nous forcez  sortir, ils meurent. Si vous nous attaquez, ils meurent. Si vous nous gazez, ils meurent. On les massacrera tous s'il le faut. Nous voulons cinquante kilos de bonbons provenant de Sugar Place du royaume de Shishoku. Nous voulons aussi un navire de petite taille, sans personne à bord, qui nous attende sur la rive sud de l'île. Nous voulons également cent millions de berry, en petite coupure, avec des billets in-traçables et non marqués. Vous avez cinq heures. Et je veux entrer en contact avec Abyss and Co., le célèbre cabinet d'avocat de logue Town d'ici deux heures. Pour chaque minute de retard, un otage mourra. »

Bon, ces exigences à la con devrait les tenir occupés. C'est ce que m'ont appris les films à la con que ke regardais sur Drum, durant mes jours de repos. Demander des trucs impossibles à obtenir, imposer un délai faisant le au moins le double de la durée dont on a besoin, les faire tourner en rond, leur faire croire qu'on va partir en utilisant le moyen demandé. J'estime que dans quarante minutes, ils vont intervenir. Pour l'instant, on doit simplement temporiser jusqu'à trouver nos affaires. Une fois que je les aurais, je pourrais m'échapper de n'importe où, y compris une prison. Les projecteurs sont braqués sur toutes les fenêtres et portes du bâtiment dans lequel on se trouve. Si jamais on essaie de sortir par là, on se fait allumer. Et réciproquement si eux tentent de rentrer. Il nous faut soit casser un mur pour s'échapper, soit creuser un tour dans le sol, soit utiliser une méthode à laquelle personne ne pensera jamais car personne ne l'a jamais employée. Django a barricadé la porte. Il ne cesse de me demander comment on va se sortir de ce mauvais pas, et qu'il peut tous les trancher un par un. Le problème n'est pas leur nombre, mais que le colonel va vite rappliqué dès qu'il aura été mis au parfum de la situation. C'est lui, le problème.

Je ne peux pas estimer sa force, et je n'ai pas envie de le blesser, même pour maintenir ma couverture. Pourquoi les marines ne forcent pas la situation ? Parce qu'ils tiennent à leurs hommes, et que le colonel veut agir personnellement. Pour l'instant, nous sommes dans un statut quo qui bénéficie à tout le monde, surtout à eux. S'ils agissent trop tôt, ils auront des pertes qu'ils auraient pu éviter. En cherchant bien dans les salles à côté, Django réussit à trouver nos affaires, enfermées derrière une grille dans une remise servant visiblement de placard à objets confisqués. En effet, il y a tout un tas d'autres choses dedans, chacune étiquetée soigneusement. Le bureau des pièces à convictions, voilà ce que l'on vient de trouver. Je récupère mon sac et tout son contenu, le sabreur se jette sur son arme.

« Comment on se sort de là maintenant ? On les tue tous ?
Idiot. Tue les tous et la marine va envoyer plus de monde et ça sera encore plus difficile de bouger sur l'île. Le but est de s'échapper sans tuer personne. Le colonel aura bien plus de mal à justifier une demande de renfort auprès de ses supérieurs s'il n'y a que de légers dégât matériels. Par contre, si on détruit la caserne et qu'on tue des soldats, là, les gros moyens seront envoyés. Et pas de soucis pour sortir, j'ai une solution. Ça me fait chier de cramer mon joker comme ça, mais bon, pas le choix. »

Je sors deux bonbons de ma sacoche. Il me regarde sans comprendre.

« Suce le lentement. Tu vas te transformer temporairement, alors laisse toi faire surtout. Et ne le suce pas trop vite.
C'est le truc que tu as utilisé pour te transformer en épouvantail ?!
Oui. Mais là, l'image est celle d'un fantôme. Donc j'imagine qu'on peut passer à travers les murs …
Parce que t'es pas sûr de ça en plus ?
Je ne pensais me faire coincer par un putain de colonel de merde sur une île aussi pourrie. Donc non, je n'ai pas eu le temps de tester avant. Si ça ne te va pas, je reprend le bonbon et tu te démerdes. »


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Il se dépêche de le mettre dans sa bouche. Je fais de même. Il fond lentement dans la bouche. Et dès lors, on change physiquement. On devient presque transparent. Ma main passe à travers des objets. Je tiens bien mes objets. Je passe la tête à travers le mur de derrière, et je vois cinq gardes. Sans que je ne puisse me retenir, je crie « Bouh ». Les soldats sursaute en me voyant traverser le mur comme ça. Django fait de même. Les soldats sont surpris de voir deux fantôme sortir d'un mur fermé, là où personne de normalement constitué ne pourrait faire quoi que ce soit. Je profite de cette surprise pour envoyer une bille de gaz soporifique sur eux. On les contourne pendant qu'ils somnolent. J'avais raison, le gradé en charge de la caserne en l'absence du colonel a bien placé des hommes tout autour du bâtiment, au cas où. Et en n'importe quelle autre situation, il aurait eu raison. Mais là, ça a juste faciliter notre sortie. On traverse les murs des autres bâtiment jusqu'à atteindre la sortie. Une chance que les secrétaires et les soldats malades ne soient pas concernés par l'alerte et ont pour consigne de s'enfermer. Ça nous a permis de traverser deux murs de plus en surprenant les gens. Je ne sais pas pourquoi on crie à chaque fois par contre.

On fonce vers le mur suivant. Il ne nous reste plus que celui de la bordure extérieure, et nous serons enfin hors de la caserne. On fonce droit devant. Et paf, ça fait des chocapics. Littéralement. Je vois des petits chocolats en forme de pétales flotter autour de ma tête, et il en va de même pour Django. Un peu sonné, on se relève. Il s'est passé quoi ? On voulait traverser le mur, et on s'est … pris le mur. Pourquoi ? Nous n'avons eu aucun soucis pour traverser les autres. Mon bonbon n'est pas totalement fondu, il m'en reste encore un peu. Alors pourquoi ?

« Arrêtez-vous, mécréants ! »

Une voix puissante retentit dans nos oreilles comme un coup de tonnerre. C'est une sommation. Le colonel se tient près de nous, la main sur son sabre. Et merde. On a pris tellement de temps à chercher nos affaires qu'il a eu le temps de revenir à la caserne. Bon, comment garder ma couverture et m'échapper avec le type à la coupe afro, tout en protégeant le colonel du cinglé des combats. Je lance rapidement cinq billes derrière le gradé pour coucher les sbires qui l'accompagnent. Le colonel nous fonce dessus. Puis il disparaît de notre vision pour réapparaître au niveau du ventre de Django. Il tranche ce dernier sans trop de difficulté à cause de la surprise causée par la rapidité de son déplacement. Ok, il a l'air de jouer avec un sabre. D'un mouvement expert, je sors mes scalpels tandis que des passes d'armes ont lieu entre les deux bretteurs. J'observe la scène. Le colonel à l'air clairement au dessus en terme de prouesses et techniques au sabre. Django peine à le suivre avec sa blessure au ventre. Si je n'interviens pas rapidement, adieu ma couverture, et bonjour la prime a vie. J'ai bien observé les mouvements de jambes du colonel, et ça ressemble à un jeu de nageoire qu'on utilise pour se déplacer dans l'eau.

Je décide d'intervenir en me propulsant, avec une série de petits pas digne d'un médecin qui trépigne sur place durant une chirurgie, je viens interposer un scalpel entre la tête du primé et le sabre du gradé. Ce dernier est surpris de la vitesse qu'un vieil homme peut déployer. Mais son expérience ne le laisse pas se faire surprendre plus longtemps et déjà il modifie son attaque. Je tente de contrer, mais il change au dernier moment, me feintant. Je ne peux esquiver. Django vient à ma rescousse avec son sabre en levant son bras, qui se retrouve sous mon aisselle droite. Son arme fait une ascension verticale classique qui vient gêner la mouette qui doit reculer pour ne pas se faire trancher. On se regarde, le membre des Berrys et moi. On doit agir ensemble si on veut s'en sortir. Et ce rapidement, parce que des bruits de pas foncent vers nous, alertés par les métaux s'affrontant. Le marin ré-attaque. Même en deux contre un, sa technique au sabre est trop supérieure à la nôtre. On ne peut que limiter la casse en évitant les blessures trop importantes.

Cet enfoiré va me forcer à sortir tout mon arsenal. Je n'aime pas ça. Dans tous les films, dès que le héros n'a plus de carte secrète, il perd et doit en trouver d'autres pour pouvoir revenir et gagner. Je range mes armes et en sort des bien plus dangereuses. Je lance des dizaines de billes violettes de chaque côté de nous. Quand ces dernières touchent le sol, elles explosent et se transforment en des dizaines de tiges de bambou. En l'espace de quelques secondes, la zone s'assombrit, et nous sommes désormais au centre d'une forêt de bambou. Connaissant la dureté de cette plante, les matelots vont être bloqués quelques temps. On se retrouve en deux versus un face au colonel. Je rassemble ma salive. Je pense à quelque chose d'acidulé, tel un pamplemousse, une orange, un citron. Instinctivement, en pensant à ces choses, le corps humain effectue une production salivaire plus importante qu'à l'accoutumée.

Je pense à également du chocolat, des légumes crus tels les poivrons et tomates que j'ai découvert sur terre, l'odeur du pain chaud qui sort du four. Ça ne prend que quelques secondes durant lesquelles  Django occupe le colonel comme il peut pendant que je me tient en retrait. En terme de vitesse, je peux suivre le colonel, même si je lui reste légèrement inférieur. Mais en terme de technique de combat, il nous surclasse. Je me rapproche de lui rapidement en lui fonçant dessus. Il esquive en disparaissant. Je le suis. Ce manège dure un certain temps. Vient le moment où mon corps ne suit plus et refuse de continuer. Mon âge me rattrape et je me retrouve à haleter comme un bœuf. Pas facile avec la salive dans la bouche qu'on essaie absolument de garder. Je suis à deux doigts de vomir.

« Ton âge te rattrape, papy le traître. »

Mais il va la fermer ce con oui ?! S'il continue, je vais peut-être moins contrôler ma force ... Je vais pour ouvrir la bouche, et je crache toute ma salive dans sa direction. Une sorte de torrent s'échappe de mon orifice. Il esquive d'un pas de côté. Le bretteur en a profité pour lui foncer dessus. Je récupère un peu de salive. Ah non. Ma bouche est sèche à cause de l'effort fournit plus tôt. Par chance, un orage éclate et il se met à pleuvoir. Dans la cuvette causée par les bambou, l'eau afflue. J'en récupère dans ma bouche pour me désaltérer. Le Fou a compris que je ne suis pas la menace principale, juste un soutien qui est déjà hors de course vu mon état physique. Ce à quoi il ne s'attend pas, c'est la suite. L'eau qui ruisselle sur mon corps devient une arme. Je pointe vers bras vers les combattants, et je lance des flèches. Peut importe où. Peut importe sur qui. Je ne vise pas. Je les envoie partout en même temps. Chaque goutte envoyée n'est ça, qu'une goutte. Et pourtant, chacune peut tuer une homme. Mon attaque transperce le corps de Django plusieurs fois. Il ne la voit pas venir, il ne peut donc pas esquiver et tombe des nues. Le colonel lui disparaît de ma vue avant de réapparaître dans les airs, quelques instants plus tard. Je rêve où il vole ?! Depuis quand un homme ça peut voler ? Il est meilleur que moi en attaque et en esquive. Je ne vois qu'un seul point sur lequel je peux le battre.

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« Tu peux esquiver, colonel. Mais qu'en est-il de tes hommes ? »

Juste après avoir parlé, je lance des balles d'eau juste en face de moi. Elles transpercent les bambous sans trop de difficulté et foncent vers les marins. Le gardé peste. Il comprend ma stratégie. C'est un gentil colonel, d'après les interactions que j'ai eu avec lui. Il se soucie de ses hommes. Le devoir d'un colonel est de protéger avant tout. J'ai donc misé sur le fait qu'il allait vouloir protéger ses hommes. Voilà pourquoi je les vise. Il arrive juste à temps pour parer les coups avec son arme en pestant.

« Je peux faire ça tant que j'ai de l'eau à disposition. Combien de temps tes hommes pourront résister ? Combien de temps pourras-tu les protéger ? Si tu ne m'arrête pas, ils mourront les uns après les autres. »

Il sait que j'ai raison. Il ne peut pas tous les protéger de moi. Je peux attaquer dans n'importe quelle direction. Il remonte au dessus des bambous avec sa technique étrange qui lui permet de voler. Puis il tombe dans le cercle en essayant de me trancher. Je change de technique. Mes projectiles sont bien plus gros cette fois. Chaque amas de gouttes prend la forme d'un ballon de football, ce sport étrange que pratique les terriens. Difficile d'esquiver dans les airs, mais il y parvient avec ses mouvements bizarres qui m'agacent. Son arme vient frapper mon coude gauche au moment où un ballon vient heurter sa tête. Je lâche un cri de douleur. Il se fait repousser. Mon bras gauche va être difficile à déployer. Lors avec le droit j'attrape des billes que je lance sur les jambes du marin. Il essaie d'esquiver, mais les dégâts du au choc sur sa tête l'ont un peu sonné, et il met une seconde de trop à s'en remettre. Résultat, ses deux jambes se retrouvent prises dans une substance visqueuse étrange. Il essaie de les bouger, mais ça le recouvre à partir de la taille. Ça ne va pas durer longtemps vu la pluie, mais au moins on va pouvoir s'échapper. Django réussit à se relever et me jette un regard noir. Puis il se tourne vers le colonel et son sabre descend pour le trancher. Je lui envoie un ballon d'eau dans le torse, ce qui lui arrache un cri. Il s'éloigne du colonel et me regarde méchamment.

« Si tu le tue, c'est une armada qui va nous tomber dessus. Pas sûr que ça plaise à ton chef, je me trompe ? Alors laisse le en vie. Savoir qu'on lui a échappé sera une torture bien plus efficace que la mort. »

Les soldats sont de retour près de la zone de combat et tranchent les bambou comme ils peuvent. Django hésite, je le vois. Je craque une bille verte fluo, et un filet d'algue se développe devant nous, nous permettant ainsi de franchir le mur de bambou et d'arriver de l'autre côté du mur de la caserne.

« Il faut qu'on parte maintenant ou on retourne en prison. Fais ce que tu veux, moi je me barre. » Je commence à grimper, difficilement à cause de mon bras gauche. Il décide finalement de me suivre. Il préfère rentrer auprès de son chef et lui raconter ce qui vient de se passer. Après tout, à nous deux, nous avons presque battu le colonel. Alors on pourra recommencer plus tard. Avant de partir, je glisse quelques mots au colonel, dans l'espoir qu'il comprenne le message caché.

« Méfiez-vous colonel, parfois, la mort vient frapper plusieurs fois. Demandez donc au journal … Mouhouhahahahahaha. »

On disparaît ainsi de la caserne avec les algues géantes. Le sang qu'on laisse va vite nous faire repérer quand les marins seront sorti de chez eux. Alors on passe dans les égouts à travers la plaque juste à côté de la caserne. On avance aussi vite que possible en se soutenant l'un l'autre. Django connaît les signes des égouts que ses camarades ont placés afin de savoir s'orienter. Il nous emmène donc dans une direction précise. Ça commence à être difficile de se porter l'un l'autre, alors on décide de faire une pause. Au loin, on entend des bottes trépigner dans l'eau et des ordres être donnés. Les marines sont descendu dans les égouts à notre recherche, puisque je leur ai dit que les Berrys utilisaient les égouts pour se déplacer sans se faire repérer. Quelle magnifique idée ai-je eu.

Le criminel nous conduit précisément où il souhaite. On sort près d'un entrepôt. On escalade le grillage comme on peut, il va chercher une clé sous un caillou, puis on rentre à l'intérieur. Il allume une petite lumière, et je comprends mieux où nous sommes. Dans une crèche, école ou quelque chose dans ce genre, vu les dessins immondes accrochés aux murs. On se pose dans un coin et je commence à patcher rapidement nos blessures. Il doit me donner ses informations, et rapidement, sinon je suis cuit. J'ai avoué être un pourri devant lui. Je nous ai fait sortir de prison. J'ai récupéré nos armes. J'ai affronté et mis en défaut le colonel. Je nous ai fait quitter la caserne. C'est grâce à moi que nous sommes là, pas grâce à lui. Alors il me doit au moins ça. Et j'ai du avoir gagné un peu de confiance auprès de lui. L'heure va très vite arriver d'enclencher mon plan.

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L'endroit n'est pas bien grand, mais ça va me suffire. Je désinfecte et recouds mon coude de la main droite. Ça me prend une demie-heure, car même si la blessure n'est pas profonde, n'avoir qu'une main, c'est vraiment pas facile. Puis je soigne Django

« Pourquoi tu m'as attaqué comme ça ?
Je devais toucher le colonel, et tu étais devant. Ça l'a surpris et j'ai fais mouche, non ?
Et t'étais obligé de passer par moi ? Tu ne pouvais pas attendre ?
Quand tu veux surprendre quelqu'un, tu cries rarement le nom de ton attaque avant, en le regardant droit dans les yeux et en faisant de grands gestes. Je ne m'appelle pas Seiya. Il faut parfois la jouer fine. Au final, tes blessures sont superficielles tandis que les siennes l'ont empêché de nous suivre. On s'est enfuit, c'est le principal, non ?
Et tu vas faire quoi à présent ?
Je vais faire profil bas, le temps que mes contacts règlent la situation. Puis je reprendrais ma vie de chasseur de primes comme si de rien n'était.
Tu penses qu'en attaquant un colonel, en aidant un criminel à s'échapper et en prenant des otages, tu vas pouvoir retourner à ta petite vie bien tranquille ?
Ne sous-estime pas mes alliés. Un colonel, ce n'est rien pour eux. As-tu déjà entendu parler de Ben Witewaker ?
Non.
Exactement. L'ancien colonel de la 38ème division en charge de Logue Town a disparu, sans laisser aucune trace. Il est parti prendre des vacances et n'est jamais revenu. Alors un colonel de Cocoyashi, je suppose qu'il est stressé. Il risque sûrement d'entrer en dépression après avoir raté d'empêcher ton évasion. Une dépression tellement profonde qu'il pourrait décider d'en finir avec la vie. Et le lendemain, on le retrouverait mort dans ses quartier. Probablement un hara-kiri vu ses méthodes au sabre. Pour quelqu'un comme lui, perdre son honneur doit être le pire affront possible. C'est donc une conclusion logique.
Tu as déjà pensé à tout ça ?
Évidemment. Je ne me prends pas pour un abruti. Si je veux rester blanc comme neige, je dois toujours avoir plusieurs coups d'avance sur mes ennemis.
Et pourtant tu n'as pas anticipé que tes alliés ne puissent pas empêcher ta prime d'être révélée.
… L'erreur est humaine. J'ai surestimé leurs capacités cette fois. Ça ne se reproduira pas.
T'as finit de me recoudre ?
Presque. Il est possible que j'ai besoin d'argent pour quitter l'île tranquillement. T'aurais pas ça en stock par hasard ?
Je gère pas ça.
Et ton patron pourrait me dépanner ?
Possible. Faut voir avec lui directement. »

Plusieurs voies s'offrent à moi. Laquelle choisir ? J'opte finalement pour la plus dangereuse, mais qui offre une récompense tellement plus grande. Je lui dit de me conduire à Jeza puis qu'il se peut qu'on fasse un bout de chemin ensemble. Il hésite. Il réfléchit. Mais il accepte. Une heure plus tard, après avoir repris des force, nous revoilà dans les égouts. On passe un peu trop de temps dedans à mon goût. Mon instinct me dit qu'on tourne encore en rond pour brouiller les pistes. Django ne semble pas vouloir que je me souvienne du chemin pour trouver leur planque. En on-t-il plusieurs ? Ça expliquerait pourquoi la marine n'arrive pas à les trouver, s'ils changent régulièrement. On remonte l'échelle pour arriver dans une ruelle par éclairée. On marche un peu, il frappe à la porte d'une maison somme toute classique. Mais ses coups ne sont pas classiques, on dirait un code établit à l'avance entre plusieurs parties. La porte s'ouvre et on nous laisse rentrer. A peine ai-je franchit le pas que cette dernière se referme, et qu'on me plaque contre, un couteau sous la gorge.

« Qui c'est celui-là et pourquoi tu le ramènes ici ?
C'est celui qui a blessé Sélphy et a capturé Django dans la planque C.
Tu ramènes un chasseur de prime ici ? T'es cinglé ou quoi ?!
Du calme. C'est pas un chasseur de primes.
Tu crois vraiment tout ce qu'on te raconte toi.
Parle vite. » Reza s'en mêle. C'est le seul parmi eux à rester calme. Le sabreur leur raconte alors pour ma prime, que je nous ai sorti de prison, qu'on a affronté le colonel et qu'on l'a blessé avant de s'enfuir. Le stratège semble surpris. Il me regarde dans les yeux et me pose une série de questions que je n'aime pas. Je décide de rester dans mon personnage. Après tout, je ne les connais pas, pourquoi devrais-je leur révéler quelque chose ?

« Qui es-tu ?
Rio, un chasseur de primes somme toute classique.
Et pourtant tu as une prime.
Une simple erreur d'impression. » Je sens qu'il me jauge à chaque mot, chaque réaction, chaque pincement de lèvre, chaque intonation. On dirait que je suis passé au microscope.
« Qui sont tes alliés ?
Je travaille seul.
Comment as-tu éviter d'avoir une prime jusque là ?
Je ne fais rien d'illégal.
Et pourtant tu es primé.
Erreur d'impression.
Avec la bonne photo ? Le bon nom ? Parmi toutes les photos disponibles, avec tous les noms existants, ce sont les tiens qui ont été imprimés. Alors pourquoi ? » Il va me percer à jour. Je dois changer de stratégie.
« Je reste dans le légal. Mais certaines lois ne sont pas forcément très claires. Tomber sur une patrouille de marine qui souhaite vérifier les papiers des gens avec qui on traîne peut-être une mauvaise surprise. Surtout quand la dite patrouille est censée se trouver ailleurs. Et que les personnes avec toi n'ont pas de papiers, puisqu'ils n'ont pas de droits.
Un passeur d'esclaves ?
Il faut bien arrondir les fins de mois, entre deux chasses aux primés.
Et donc tout ce qui s'est passé depuis ton arrivée est une pure coïncidence ?
Est-ce qu'on s'était vu avant que les deux là me kidnappent ? Est-ce que j'ai tenté de vous capturer ? Ai-je réussit ? Ai-je vraiment l'air de quelqu'un qui se ferait emprisonner, qui attaquerait la prison pour s'évader, qui ferait évader un autre prisonnier et qui attaquerait un colonel de la marine juste comme ça ? Être pendu ne me va pas au teint, alors je préfère éviter. Je n'avais pas le choix puisque cette stupide prime est tombée. Mais ça n'aurait jamais du arriver. Et ça va vite être corrigé. Mais en attendant, je dois me débrouiller. Tu veux savoir pourquoi je suis venu ici avec Django au lieu de partir seul ? Parce que j'ai besoin d'argent pour quitter l'île et aller ailleurs. Mais actuellement, un léger soucis m'empêche d'aller à la banque. Donc j'ai besoin de cash, et rapidement. Je me disais qu'on pourrait éventuellement s'aider. Django a vu ce dont je suis capable. Et t'as pas l'air d'être un con pour deux sous. Quoi que ce soit que vous ayez de prévu, des mains capables comme les miennes sont un avantage. Tu serais con de le gâcher en refusant ma proposition. Mais si vous refusez, je m'en vais.
Tu penses pouvoir partir comme ça ? On est quatre, tu es seul.
Et alors ? Depuis quand le nombre a une importance ? Si on se bat, on perdra tous l’anonymat. Et personne ici ne veut ça. Mais si vous refusez ma proposition et voulez me forcer à rester, vous pouvez dire adieu à la discrétion.
Il dit vrai. Ces trucs ne sont pas discrets. Si on se bat, on va très vite se faire repérer.
Soit. Demain soir. On a une opération prévue. En la réussissant, on aura plus besoin de sortir avant un sacré bout de temps.
Qui est la cible ?
Qui te parle d'un kidnapping ?
S'il te plaît. Hormis un kidnapping, qu'est-ce qui rapporte assez ? Braquer une banque, elles sont sécurisées. Idem pour les œuvres d'art, et de toute façon il n'y en a pas sur cette île. Vous visez quelqu'un de riche ou/et important pour dire ça. Sur l'île, il n'y a pas cinquante personnes qui correspondent. Jamais la marine ne paiera pour un colonel. Si le maire disparaît, un autre sera élu. Il ne reste donc que la Belmer Corp. Soit vous kidnappez la propriétaire, soit vous vider tous les mandariniers pour faire grimper le cours des mandarines petits à petits. Mais plus ça dur et plus c'est risqué. Dis moi que je me trompe ? »

Reza ne dit rien et se tourne vers le blondinet, Jeza. Le chef me jauge. Il pèse le pour et le contre. Je suppose qu'il prévoit de se débarrasser de moi une fois que je ne leur serais plus utile, donc dès qu'ils auront kidnappé la jeune femme. Jeza accepte, ce qui me confirme dans mon idée.

Pendant ce temps, à la caserne


Le colonel fait tailler les végétaux qui n'ont rien à faire là. Ses hommes blessés se font également soigner. Lui fulmine. il tâtonne ses blessures pour vérifier qu'aucune n'est trop importante. Il se demande comment un vieil homme peut avoir autant de ressources, être aussi fort, avoir une multitude de pièges disponibles. Comment lui, un colonel, reconnu comme excellent sabreur, a pu perdre face à une de ses némésis. Mais il n'a pas perdu. Sa cible a simplement eu un coup de main. Si le gardé les dominait au sabre, le deux contre un n'était pas un problème. Mais le vieillard était trop fort pour lui. Il l'a senti dès les premiers échanges grâce à ses années d'entraînement. Au sabre, la posture de départ indique beaucoup sur la suite des évènements. On apprend à jauger l'adversaire, à anticiper ses mouvements et prévoir des contres ou parades. Même à dix contre un, tant que l'arme est un sabre, le colonel gagne. Mais face à des méthodes moins orthodoxes et impossibles à prévoir, avec la différence de force entre les deux hommes, le colonel a perdu. Et si le vieil homme le voulait, il aurait pu tuer le colonel. Il a dit ne pas vouloir le tuer pour ne pas rameuter des gros bonnets. Est-ce la seule raison ? Alors si oui, pourquoi est-ce que le colonel sent quelque chose dans une poche qui n'a rien à faire là ? Il sort le corps étranger de ses vêtements.

Un escargophone semble-t-il. Mais bien étrange, c'est la première fois qu'il en voit un de ce style. On dirait ... un coquillage, un truc venant de la mer. Son premier instinct est de le broyer. Il n'a rien à faire là. Pourtant, au moment où l'escargot se replie dans sa coquille et tremble, au moment où la puissante main allait se fermer, elle reste ouverte. Le gradé n'a pas pris d'escargophone sur lui. Quelqu'un lui a délibérément mis ici. Mais qui ? Aucun de ses hommes n'oserait le toucher. Les seuls sont ses adversaires. Mais pourquoi ? Pourquoi un ennemi lui donnerait-il un moyen de le contacter ? Ça n'a aucun sens. Sauf si ... Vraiment ? Non. Impossible. Et pourtant, la petite voix intérieur du colonel lui rappelle l'éventualité qu'il refuse d'envisager. Non, la marine ne fait pas d'erreur. Alors pourquoi ? Il aboie des ordres pour se défouler un peu. Les soldats doivent intensifier les patrouilles dans la ville majoritairement, et sur l'île. Une partie est déjà descendue dans les égouts. Pourquoi ? Parce que lorsque le vieil homme se pensait du bon côté de la loi, il a révélé que les primés utilisaient les tunnels et les égouts pour se déplacer incognito. Alors des marins sont en train de patauger sous la ville pour trouver criminels. Ils sont une centaine, dirigés par plusieurs lieutenant, chacun ayant une section. D'autres à la surface cherchent les plans des dits égouts. Ils doivent bien exister quelque part.

Impossible de dormir pour le colonel, il est bien trop remonté. Il a sorti son sabre et tranche, il s'entraîne pour faire retomber la pression. En constante liaison avec ses hommes, il sera le premier au courant si quelque chose arrive sur l'île. Mais comme il n'y a rien pour l'instant, il évacue sa frustration. Et l'idée qu'il refuse d'envisager lui revient en tête. Encore, et encore, et encore, telle une mauvaise chanson qui reste bloquée pendant des jours. Après plus d'une heure, il rage. Alors il prend un escargophone classique et compose le numéro. Le journal de MarieJoa travaille jour et nuit pour ne rien manquer de l'actualité. Il remonte l'administration et la chaine de commandement jusqu'aux personnes chargées de la création des avis de recherches. Il discute longuement avec la personne au bout du combiné, Paul. Leur conversation frustre le colonel. L'homme trouve l'avis de recherche du médecin. Il s'occupe de superviser l'envoi au journal qui les imprime après avoir vérifié qu'il n'y a pas d'erreur. Et ce visage, avec ce nom ne lui dit rien.

Alors il se demande comment ça a pu passer sans qu'il ne le sache. Puis il se souvient avoir quitté son poste quelques instants, juste le temps de prendre un coup de fil lui disant que sa femme était à l'hôpital à cause d'une chute dans les escaliers. Comme un bon employé, il a repris le travail juste après l'appel. Rien n'avait changé à son poste. Mais il se souvient avoir vu son stagiaire rigoler. Il part lui secouer les puces violemment, mais tout en restant dans le cadre légal. Ce dernier avoue que, parfois, il aime rajouter des avis de recherches, en piochant les noms et visage dans les news du journal. Paul utilise quelques noms d'oiseaux pour qualifier son stagiaire. Puis il raconte cela au colonel. Paul affirme que l'histoire sera réglée au petit matin, lors de la prochaine impression. La conversation se termine, et le colonel se perd dans ses pensées. Il disait vraiment la vérité ? Il ne fait pas parti de ces pourris qui salissent l'image de la marine et du gouvernement mondial ? Le colonel ne sait que faire. Alors pour l'instant, il décide de ne rien faire. Il veut attendre d'avoir plus d'informations avant d'agir. Les rapports de ses hommes arrivent sur son bureau. Il n'y jette même pas un œil. Tant qu'il n'aura pas choisit, tout ça va rester ainsi.

Plus tard dans la nuit, l'escargophone laissé au colonel sonnera. Mais ça, c'est une histoire pour plus tard.


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