Skrik (Alias) Tagata TAI (véritable identité) Le croque-mitaine
Sexe : Homme.
Race : Humain.Métier : Agent de terrain
Groupe : Cipher Pol.
But : Découvrir ses origines et comprendre qui il est réellement.
Équipement : Depuis qu’il est en âge de le tenir, Tagata ne s’est jamais séparé de son arme, une sorte de long harpon muni d’une lame courbe et d’un crochet. Parrain : ...
Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Non.
Si oui, quel @ l'a autorisé ? ...
Codes du règlement :
Description physique
Les Bajaus ont certains traits distinctifs et Tagata n’échappe pas à la règle, ce qui lui vaux un physique atypique et des regards appuyés, tantôt admirateurs et tantôt dégoûtés. Sa peau est particulièrement mate, comme tannée, afin de les protéger des rayons du soleil. Pour la même raison, ses yeux sont légèrement bridés et ses pupilles sont, elles, d’un noir complet. Il est également particulièrement bien bâti et doté d’une musculature qu’on retrouve chez des sportifs de hauts niveaux, comme des nageurs professionnels – ce qui est particulièrement surprenant quand on apprend qu’il est incapable de nager. Ses épaules sont larges, ses bras, son dos et les muscles du haut de son corps sont très développés. Sa formation militaire depuis qu’il a rejoint les forces gouvernementales eut également un effet positif sur sa constitution et si Skrik n’est pas spécialement grand il a néanmoins la silhouette d’un homme qu’on ne provoque pas en combat sans être sûr de ses propres capacités.
Skrik s’est laissé pousser les cheveux, un choix impensable pour les Bajaus qui évitent ce choix pour ne pas être gênés sous l’eau, ce qui n’est plus un problème pour lui. En général il les porte attachés en une queue de cheval légèrement ébouriffée, maintenue par un bandana qui camoufle la longue cicatrice qui part de son front et cours jusqu’au dessus de son oreille droite. Notons également qu’ils sont d’une couleur grise, un violent contraste avec sa peau qui lui confère un visage assez remarquable. En tant que soldat, il a l’obligation de se raser la barbe et doit se plier à cet exercice trois à quatre fois par semaine, tant sa pilosité faciale est développée, en l’espace de quelques jours de repos sa barbe peut lui dévorer la moitié du visage et le rendre parfaitement méconnaissable. La poitrine de Skrik est elle aussi particulièrement velue, un détail que tout le monde aura loisir d’apprécier tant il passe de moments totalement nu, ou presque, une habitude qu’il aurait conservée de son autre vie.
En temps normal, Skrik peut être vu portant des lunettes de soleil, une protection qu’il juge indispensable à la vie sur mer pour éviter la réflexion des rayons nocifs. Plutôt coquet là dessus, il aurait jusqu’à sept paires différentes qu’il choisirait selon son humeur. En dehors de ce détail vestimentaire, Skrik porte le plus souvent sa tenue réglementaire ou bien une sorte de kimono léger et ample de couleurs vives et ornés de symboles tribaux, tenue dans laquelle il fut trouvé alors qu’il avait été laissé pour mort.
Description psychologique
Tagata et Skrik sont les deux faces d’une même pièce et partagent de nombreux traits communs. D’un naturel calme et serein, Skrik se démarque par un sang-froid à toute épreuve, parfois confondu avec de la désinvolture. Sa fascination pour l’océan et son incapacité physique à aller à son encontre forment les bases d’une frustration qui le ronge et le consume lentement, une frustration qui ne trouva sa libération que lors d’exercices de méditation profonde et de danses martiales issues de son autre vie et que ses muscles, à défaut de son cerveau, ne purent oublier. Skrik n’est pas un homme cruel et ne retire aucun plaisir à l’usage de la violence. Pour autant il est pleinement conscient de l’efficacité de cette méthode et n’hésite pas à s’en servir.
Son rapport à l’autorité est toujours aussi conflictuel et même si sa position semble indiquer une certaine sagesse, Skrik n’est pas le parfait soldat ce qui l’empêchera d’accéder à des fonctions d’officier régulier. Les ordres qui lui sont soumis pourraient être exécutés, mais les méthodes et moyens demeureront à sa décision personnelle. Pour cela il est régulièrement la cible de sanction qu’il acceptera toujours, mais qui ne changeront rien à sa façon de procéder.
En dehors de son cadre professionnel, Skrik est un jeune homme curieux et avenant, il aime chanter, danser et rire, même si cela cache bien souvent une grande tristesse d’ignorer d’où il vient. Si la réponse à la question l’obsède tant, il la redoute également et son humeur peut s’assombrir ce qui le rendra maussade. Tout aussi rapidement, il peut retrouver le sourire lorsqu’une belle opportunité se présente. Skrik ne supporte pas de rester sur place trop longtemps et accepte les missions les plus diverses aux quatre coins du globe avec un empressement qui pourrait passer pour de l’ambition. En réalité, le jeune homme se fiche bien des questions politiques, des pirates ou des criminels, du bien et du mal. Ces notions qu’il considèrent abstraites font de lui tout autant un élément efficace qu’une menace potentielle.
Interpréter son caractère comme de la naïveté serait encore plus naïf. Skrik est un homme loyal en premier lieu à ses idéaux, il est pleinement conscient d’être un outil et l’accepte à ses conditions. Il est également conscient que ses alliés d’aujourd’hui pourraient se retourner contre lui et que ses ennemis d’hier se révéleront peut-être comme des possibilités futures. Avec le temps, Skrik est devenu plus patient et mesuré, mais également plus paranoïaque et impitoyable. Solitaire, il préférerait être entourés de personnes de confiance et n’a révélé à aucun de ses partenaires jusqu’à présent le secret qui entoure ses origines.
En parallèle, peut-être en raison de ses propres lacunes en la matière, Skrik est un passionné d’Histoire. Sa soif d’apprendre et aussi insatiable que sa soif de bière ce qui constitue peut-être son seul péché mignon. En revanche, il ne supporte pas les bavardages, il articule très mal et déteste qu’on le fasse répéter et se vexe facilement au point de bouder si on lui fait la remarque. Skrik est un homme de peu de mot, un trait de caractère presque génétique puisque les Dajaus qui passent le plus clair de leur temps sous l'eau préféreront aller droit à l'essentiel avec des gestes. Il s'impatiente très vite si son interlocuteur ne comprends pas ce qu'il essaie de lui dire et passera à autre chose avant de s'énerver.
Biographie
Cette histoire – telle est sa tragique ironie – remonte à longtemps, très longtemps. Des siècles avant nous, des siècles avant nos souvenirs et des siècles avant ce que vous et moi avons oublié et jamais su. Cette histoire c’est celle d’un peuple dont nous parviennent encore quelques légendes et mythes racontés, déformé et racontés encore par des générations successives qui avaient à cœur de faire perdurer leurs traditions, leurs coutumes, leurs vies. Cette histoire c’est également celle de Tagata Tai, un homme qui a tout oublié de son passé, perdu dans les vestiges d’une vie morcelée et à la recherche de ses origines. Cette histoire a commencé il y a des siècles, elle a commencé il y a vingt neuf ans.
Tagata est né sur Calm Belt, connu pour l’être l’un des endroits les plus inhospitalier sur terre, mais où – pourtant – lui et les siens prospéraient dans l’insouciance, loin des tourments d’un monde extérieur qui leur était aussi étranger que s’il s’agissait d’une autre planète. Les Bajaus, cette tribu que nous connaissons aussi sous appellation de « nomade de la mer » se sont toujours montrés indifférents et parfois hostiles à ceux qu’ils appelaient les « Mau’as », les « enracinés », nous autres qui vivons sur la terre ferme.
Selon la légende, les premiers Bajaus habitaient dans un ensemble d’archipels et cohabitaient avec les esprits présents partout, dans une harmonie merveilleuse. Jusqu’au jour où les esprits de la Terre, les « Mautus » décidèrent d’attaquer les « Manäva » les esprits du Ciel, en s’engageant dans une guerre telle que nous n’en avions jamais connu. Les esprits déchaînèrent les éléments, provoquèrent des séismes et invoquèrent les tsunamis, attisèrent le feu des volcans et la foudre du ciel. Les Bajaus ne pouvaient que contempler, impuissant, la destruction de leur paradis. Beaucoup périrent lors de cet affrontement cataclysmique, les Bajaus ne pouvaient pas croire qu’ils avaient été abandonnés.
Ils renoncèrent donc leur vie et leur monde... Les Bajaus supplièrent pour qu’on les laisse fuir et embarquèrent à bord de frêles esquifs, ils prièrent pour qu’un souffle les emportent loin d’ici, mais le Ciel demeurait muet. Dévorés par les « Mautus », les Bajaus n’avaient plus d’autres espoirs que la Mer et ses esprits, les « Vai ». Puissants et indépendants, ils étaient autant respectés que craints, mystérieux et redoutés. La mer pouvait beaucoup offrir, mais elle pouvait aussi tout leur prendre. Chaque Bajau, depuis sa naissance, en était conscient.
Les mythes Bajaus racontent, qu’alors que tout paraissait perdu et qu’ils semblaient promis à disparaître dans les entrailles de la terre, un héros fit son apparition. La légende raconte qu’il fut façonné par les « Vai » dans les abysses, que Toa Maoae était capable de convoquer les Rois des Mers, des monstres tout puissants. Grâce à leurs pouvoirs prodigieux, les histoires racontes qu’ils purent sauver les Bajaus qui s’enfuirent en mer tandis que leur pays disparaissait et Toa Maoae les guida à travers la mer en maudissant la Terre qui les avaient chassé et le Ciel qui les avait condamné. Cette légende considérée comme la plus importante de leur mythologie, est connue sous le nom de Ka la Ouh : le Jour Nouveau.
La tribu des Bajau, telle que nous la connaissons aujourd’hui, commença alors un nouveau chapitre de son histoire. Séparés en plusieurs clans, ils vivraient à présent sur la mer en parfaite harmonie avec sa force écrasante et sa nature changeante. Ils adoptèrent son comportement, apprirent à la comprendre et sans jamais cesser de la craindre, ils grandirent avec elle. Leur mode de vie se trouva radicalement changé par cette relation symbiotique. Ils développèrent de nouvelles compétences, apprirent à nager parmi, puis, comme les créatures marines. Les Bajau pouvaient lire dans les vagues et les coquillages, naviguer dans la tempête comme sur une mer d’huile. Leur connaissance de la mer, si elle parvenait jusqu’à nous, bouleverserait nombreuses de nos théories actuelles.
Certaines traditions d’autrefois furent perdues à jamais et d’autres prirent naissances à cette époque. Les esprits »Mautus » et « Manäva » n’étaient plus vénérés. Au contraire, le sort des traîtres et des ennemis leur était réservé. Enterrés dans le sol et piégés par un rocher ou laissés à l’abandon sur une planche à la surface de l’eau pour être dévorés par les oiseaux, tels étaient les pires châtiments que vous pouviez subir. Au contraire, pour être inhumer dignement, votre corps devait reposer à jamais dans les profondeurs de la mer, leur mère.
Bien des siècles après toutes ces transformation, presque trente années avant ce jour, Manino et Figota donnèrent naissance à Tagata et Hunaia. Deux garçons en bonne santés, deux jumeaux élevés au sein du clan Vasatele de la tribu des Bajaus. Les femmes de ce clan avait pour coutume d’accoucher dans l’eau, espérant ainsi que les « Vai » protégeraient leurs progénitures et c’est ainsi que Tagata et son frère virent le jour. Le clan célébra ces deux naissances en offrant aux « Vai » prières et cadeaux, des bijoux et des mets confectionnés pour cette occasion. Pourtant, certains voyaient aussi dans la naissance de ces frères jumeaux l’annonce d’un mauvais présage. Nul n’ignorait la légende de Tao Maoae et l’histoire de ses deux fils, et si Manino n’était pas plus superstitieux qu’un autre il n’en était pas moins troublé.
Quand Lau prit la place du chef de clan, Tagata était un jeune homme de dix sept ans. Il connaissait Lau et n’avait pas voté pour lui comme les lois du clan le lui permettait, il devait néanmoins reconnaître la valeur de son nouveau chef. Lau Talagaa n’était peut-être pas son meilleur ami, mais c’était un excellent chasseur – il n’y a pas de pêcheurs chez les Bajaus – et malgré son tempérament obtus, il avait déjà prouvé sa valeur de nombreuses fois. Tagata et Lau étaient séparés de presque douze ans et travaillaient souvent ensemble à la manière d’un maître et de son apprenti. Le jeune homme apprit beaucoup à ses côtés pour comprendre en grandissant qu’il n’avait pas l’intention de lui ressembler. Tagata était un esprit libre, même au sein des Bajaus. Leur culture favorise largement les réflexions personnelles, la liberté et le courage qu’implique le fait de s’en saisir est reconnu comme une qualité.
Hunaia et Tagata, au-delà ne leurs ressemblances physiques, n’auraient pu être plus différents l’un de l’autre. Leurs contradictions, leurs oppositions, leurs paradoxes étaient tels que nul autres qu’eux ne comprenait comme ces deux-là pouvaient s’entendre. Proches et éloignés comme le ciel l’est de la mer. Une rivalité saine les liaient davantage qu’on ne pouvait l’expliquer, les poussant l’un et l’autre à se dépasser, mais également à s’entraider. Les mots ne leurs étaient même pas nécessaires pour exprimer leurs sentiments l’un à l’autre. Et bien qu’ils ne soient jamais d’accord, bien que l’un préféra le jour et l’autre la nuit, que l’un favorisait la force et l’autre la souplesse, ils n’étaient réellement complets qu’ensemble.
Dès que cela leur est possible, les Bajaus aiment à se débarrasser des entraves qui les lient au monde physique, préférant la latitude incomparable qu’offre l’océan à la lourdeur de la surface. Il ne viendrait à l’idée d’aucun Bajau de nager autrement que nu, autant pour des raisons pratiques que philosophiques. Pourtant, même dans cette société, Tagata apparaissait comme un marginal, un esprit désinvolte que ne sauraient tolérer les Vai. Pour cette raison, Lau avait beau estimer Tagata, il n’appréciait pas son caractère frivole et pour les mêmes raisons, ce dernier ne supportait pas la rigueur inflexible de son chef. Quelques années plus tôt, il l’avait prouvé en attaquant un navire inconnu sous prétexte que ses occupants avaient dérangés les esprits présents dans ce lagon. Lau n’avait pas fait de prisonniers et s’était approprié des richesses considérables, élevant son clan parmi les plus importants de la tribu. Ces querelles intestines semblaient bien dérisoires aux yeux d’un Tagata qui rêvait d’aventure et il ne se privait pas pour le faire savoir.
Il existe, chez les Bajaus, un crime dépassant les autres. Toa Maoae, le héros de la légende, serait selon les légendes à l’origine de ce péché capital. Alors qu’il menait les Bajaus à travers les eaux depuis des années, Toa eut deux fils, des frères jumeaux. Leur mère était réputée pour être une nageuse sans rivale, capable de plonger plus loin et plus longtemps que quiconque, Toa lui-même, l’homme qui parlait aux Rois des mers, ne pouvait la suivre. Elle avait séduit le héros avec des présents que nulle autre femme ne serait parvenue à récolter, des perles plus noires que la nuit et des dents capable d’en trancher le silence. Dans la culture Bajau, il est d’ailleurs de coutume que les femmes décident de leur compagnon lors de compétitions sportives visant à révéler la réincarnation de Lofu, la femme du héros.
Entre les deux frères existait une grande rivalité. Uliuli et Paepae avaient beau être jumeaux, ils ne sauraient être plus différent et ils n’avaient de cesse de prouver à l’autre qui était le meilleur. Et pour cela, il devait affronter leur père. Pendant des années, ils enchaînèrent les défaites, l’affrontement était devenu un rituel qui se terminait invariablement de la même façon. Toa était indétrônable. Jusqu’au jour où Uliuli mit la main sur un pouvoir nouveau. Un pouvoir interdit. Un fruit du démon.
Un pouvoir corrompu, surnaturel. Les Bajaus n’avaient encore jamais entendu parler de ces fruits conférant à celui qui le mange des pouvoirs surhumains. Uliuli, porté par son désir de surpasser son frère et son père, s’était aventuré là où aucun membre de sa tribu ne s’était risqué. Il dépassa son dégoût pour la terre ferme et son avidité le poussa à traquer un pouvoir interdit. Un pouvoir maudit. Malheureusement, Uliuli succomba à son attrait. Quand il retrouva sa tribu, il provoqua son père en duel. Encore une fois. Et aveuglé par la soif de pouvoir et de gloire, le jeune homme tua le héros, sous les regards horrifiés de Lofu, Paepae et de toute la tribu qui ne reconnaissait pas Uliuli.
Avec cette nouvelle force et ivre de pouvoir, Uliuli se proclama nouveau chef des Bajaus. Il était certain que nul n’oserait le défier. A part Paepae. Le récit de ce combat, dans la mythologie des Bajaus, est presque aussi important que le jour où Toa invoqua les rois des mers. Il est représenté sur les peintures, les vêtements et sur certains temples construits par les Bajaus pour commémorer la mort d’un guerrier particulièrement important. Les Rois des mers eux-même seraient venu assister au duel, prêt à dévorer la dépouille de celui qui s’inclinerait face à l’autre.
Uliuli était certain de sa victoire. Son frère ne le reconnaissait plus et son apparence monstrueuse n’y était pour rien. Uliuli n’était plus un Bajau, il n’était plus un nomade de l’eau. Non, il craignait l’eau. Alors qu’il était sur le point d’assener le coup fatal, Uliuli dévoila son secret. Il avait mangé ce fruit et il avait fait de lui un surhomme. Il n’avait plus besoin des esprits, il ne les craignait plus. Puisant dans ces dernières ressources, Paepae se jeta sur celui qui avait été son frère, son arme le transperça de part en part mais il le repoussa, centimètre par centimètre, jusqu’à le pousser dans l’eau. Là, les deux frères coulèrent à pic, ne laissant que des larmes et du sang se diluer dans l’impitoyable océan.
Malaia i vai, maudit des eaux. Voilà ce qu’on raconta ensuite. Uliuli avait trahis les « Vai » et il en avait payé le prix, lui et toute sa famille. Malaia i vai, voilà comment les Bajaus nommèrent les Fruits du Démon, ces fruits contre-nature qui les avaient privé de leurs héros, Toa et Paepae. Il n’y avait pas plus grand crime que d’en consommer un et il n’existe aucune trace d’un tel événement après celui-ci. Est-ce parce que ce n’est plus jamais arrivé, ou on-t-ils étaient effacés de l’histoire ?
Tagata et Hunaia n’avaient pas l’intention de tuer qui que ce soit. Et ils connaissaient bien la loi. Alors pourquoi, quand l’occasion se présenta à lui, Hunaia décida-t-il d’aller à l’encontre de ces lois ? A l’encontre de son clan et de sa propre famille et de son frère? La réponse nous sera probablement inconnue pour toujours et le comprendre ne changera rien au passé. Quand Hunaia mangea le fruit, quand il rejeta les eaux, il était conscient de son acte. Si le coffre qui contenait le fruit avait fini au fond de l’océan, l’histoire aurait peut-être été différente. Mais comme le disait le proverbe Bajaus « Si les poissons avaient des jambes, ils ne marcheraient quand même pas avec les Hommes. »
Lors de son procès, le jeune homme de vingt six ans ne se défendit même pas. Il regarda ses parents et ses lèvres murmurèrent quelque chose que personne ne put entendre. Il accueilli la sentence avec la légèreté et l’indifférence qu’on lui connaissait. Il avait joué, il avait perdu. La veille, après avoir mangé le fruit, il aurait pu tenter de fuir le clan avant que son secret ne soit dévoilé, mais cette nuit-là était d’un noir d’encre, la Lune elle-même refusait d’être complice de sa trahison. Le lendemain, il ne fut pas dupe quand son frère refusa de plonger avec lui. Pour la première fois, les deux frères remarquèrent qu’ils étaient différents. Le sang qui coulait dans leurs veines n’était plus le même, le souffle qui soulevait leur poitrine qu’ils pouvaient toujours ressentir comme le leur ressemblait à celui d’un inconnu s’exprimant dans une langue étrangère.
Comme les frères de la légende de Toa, les deux garçons s’affrontèrent. Fuis, intimait Tagata à Hunaia. Fuis et ne revient jamais ! Ses larmes, ses supplication ne suffirent pas à convaincre. Ses poings prirent le relais. Ils ne s’étaient jamais battus jusqu’à ce jour et ils furent aussi surpris l’un que l’autre lorsque cela se produisit. Si tu reste, ils te tueront. Si tu reste… Mais Hunaia refusait de l’entendre, c’était sa décision, sa responsabilité et il ne laisserait personne l’endosser à sa place. Il s’excusa, tenta d’expliquer à Tagata ce qui l’avait poussé à croquer le fruit interdit, défendu par la plus importante de leurs lois.
Quand Tagata plongea son poignard dans le flanc de son frère, les larmes n’avaient pas cessé de couler. Dans les yeux de son frère il y avait de la surprise et une colère telle qu’il n’avait jamais vu. Une colère due non pas à l’agression dont il était victime, mais parce qu’il comprenait la raison de cette trahison. Les deux hommes chutèrent à genoux, dans les bras l’un de l’autre. Tagata était paralysé par son geste, incapable d’exprimer à quel point il était désolé d’infliger ça à son meilleur ami. Alors qu’il sombrait dans l’inconscience, c’est lui qui trouva les mots. C’est lui qui parvint non seulement à s’excuser, mais aussi à pardonner son frère. Tagata abandonna le corps inerte sur une barque qu’il poussa dans la nuit noire, silencieuse et sourde.
Lorsque le soleil darda ses premiers rayons sur la tribu, Tagata avoua son rôle dans la disparition de son frère et du mlaia i vai. Il inventa une histoire pour que personne ne comprennent un jour la vérité. L’incompréhension laissa vite place à la colère. Son crime n’était pas seulement abjecte, il était contre-nature. Le jeune homme ne parvint pas à soutenir le regard de ses parents qui paraissaient si faibles, si perdus, si petits alors qu’ils venaient de perdre leur deux fils. Seulement, le désespoir de Manino et Figota ne l’épargnerait pas de sa condamnation.
En assenant le coup fatal à Tagata, il n’y avait alors plus que du mépris dans le regard de Lau, le chef qui devint le bourreau. Le maître qui devait assassiner son disciple. L’impact de l’arme assomma Tagata sur le coup, mais ses yeux étaient déjà clos. Le sang coula abondamment, la lame du harpon l’avait frappé de plein fouet à la tempe, l’ouvrant sur plusieurs centimètres. Manino et Figota eurent la charge de déposer le corps inerte de leur fils dans le cercueil. Savaient-ils à cet instant qu’il était toujours vivant ? Avaient-ils lus à travers ses mensonges ? La réponse, là encore, demeurera un mystère.
Abandonnant le corps de Tagata au soleil ardant et aux bêtes féroces, le clan Vasatele reprit le cours de sa route, sans un regard. Quand un navire du Gouvernement repêcha son corps, la famille de Tagata était déjà loin et, de fait, Tagata également. Par miracle, ou par l’action des Vai, le jeune homme n’était toutefois pas mort. On le soigna et lorsqu’il reprit connaissance, il fut interrogé. A de maintes reprises. Les Bajaus intriguaient le Gouvernement depuis un moment déjà, certaines personnes semblaient désireuses d’en savoir plus sur cette tribu et sur leurs secrets. Malheureusement pour eux et pour le garçon, sa mémoire s’était effacée, rincée par l’océan pour ne laisser qu’une coquille vide.
Tagata, ou plutôt Skrik à présent, décida de rester à bord du navire. Après tout, ceux qui l’avait repêché et lui partageaient le même objectif : savoir qui il était. Pour le Gouvernement, il pouvait se révéler être un précieux atout dans leurs objectifs de domination. Avec son arme pour seule preuve de son passé, Skrik s’engagea dans une histoire qui le dépassait de très loin...
Tagata, ou plutôt Skrik à présent, décida de rester à bord du navire. Après tout, ceux qui l’avait repêché et lui partageaient le même objectif : savoir qui il était. Pour le Gouvernement, il pouvait se révéler être un précieux atout dans leurs objectifs de domination. Avec son arme pour seule preuve de son passé, Skrik s’engagea dans une histoire qui le dépassait de très loin...
Informations IRL
- Votre prénom / pseudo : Flo.
- Êtes-vous majeur ? Oui selon les lois françaises.
- Vous aimez / n'aimez pas : Moi, dans la vie, j’ai deux passions : la bière et le funk. Par contre je n’aime pas les olives.
- Votre personnage préféré (de One Piece) : Trafalgar Law.
- Vous vous définiriez comme : Quelqu’un qui aime le funk et la bière. En revanche je n’apprécie pas les olives.
- Vous faites du RP depuis : Toujours.
- Vos disponibilités (approximatives) : Je suis souvent disponible.
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Dernière édition par Tagata Tai le Sam 4 Fév 2023 - 19:15, édité 5 fois