_ Mais ferme-la, putain ! je gueule tout à coup.
Ah oups... mince. Je réalise aussitôt que j'étais encore en train de dormir, il y a un instant. Et que si je l'ai ouvert aussi sec, c'est parce que mon rêve s'est apparemment mêlé avec le boucan qui résonne dehors.
En effet, il y a deux bougres qui se hurlent l'un l'autre dessus, lorsque je me lève pour aller épier la rue, derrière ma fenêtre de chambre d'hôtel. Personne ne cherche à se taper, on dirait, en tout cas. Et une foule de curieux assiste bien sagement, sans broncher.
_ Merci pour le réveil, les gars ! je grogne entre mes dents.
Bah oui, je ne voudrais pas que ma voix trop grinçante s'amuse à fissurer le verre de la vitre. Carglass n'existe pas sur cette île, pour ce genre de souci, je suppose.
Je regarde encore un peu la grosse dispute pendant quelques secondes, du haut de ma vigie. Mais comme je ne comprends que dalle à tout ce cinéma, car les deux râleurs ne font que surenchérir et se couper la parole, je pars faire ma toilette du matin. Ainsi, une fois frais, prêt et tout propre, il ne me reste plus qu'à me fringuer... sans oublier de bien dissimuler ma sale tronche sous la capuche, évidemment.
Rhalala ! C'est bien, West Blue, qu'on me racontait souvent. Tu verras, c'est paisible, et j'en passe, pfff ! Mon cul, ouais ! Moi, j'avais débarqué ici hier, il n'y avait que des gens cools qui parsemaient pourtant le coin. A part peut-être tous ces saligauds qui détestent la poiscaille sur pattes, bien sûr ! Bref, je n'avais pas à me plaindre, quoi. Puis, voilà ! Fallait bien qu'un bordel s'annonce.
Dès que j'ai quitté l'hôtel, je m'approche discrètement du spectacle, en me faufilant entre quelques riverains trop concentrés sur le numéro de gueulerie. Résultat, le maigrichon que je suis, a pu s'infiltrer jusqu'au premier rang, sans éveiller le moindre soupçon. J'ai pourtant dû me frotter ici et là... mais trop balaise, ma petite insertion ! Personne n'a envisagé que je pourrais être un potentiel fouilleur de poches, par exemple.
Et maintenant que je me trouve au plus près des deux pleurnichards, je me dis que je vais pouvoir mieux déchiffrer ce qu'ils se racontent. A vrai dire, leur boucan me pète surtout les oreilles... sans compter les murmures du public qui me chatouillent. Mais je crois capter tout de même qu'un des types, un habitant lambda, est en train d'accuser l'autre jeune gaillard, un peu trop bien sapé pour son âge, pour une histoire d'agression sexuelle répétée !? Plus exactement, le père de ce dernier serait le véritable coupable, qu'il aurait profité de son sérieux handicap (amputation de plusieurs membres, dû à la guerre contre la piraterie maléfique), de sa belle retraite de riche (ancien gros officier de la Marine, très décoré par l'expérience), et compagnie...
Grossomodo, on a droit à une sorte de palmarès ! Certaines jolies employées de maison qui partaient bosser à la résidence de la célèbre star de la Marine (truc d'aide à domicile, quoi), auraient eu droit à du cadeau bonus, en plus de leur salaire. Et pire que tout, si j'ai bien compris... les familles des victimes ont ensuite eu beau chercher à se plaindre aux autorités, l'affaire terminait visiblement toujours classée... Comme par hasard, hin hin hin !
Et puisque c'est version contre version, le fiston à son papa chéri répond que c'est tout bonnement impossible. Comment son vioc pourrait se bouger à son âge, et surtout dans son piteux état de légume ? Bla bla bla !
_ Ouch ! je m'interroge intérieurement. Le pirate hors-la-loi ne suffit plus, on dirait. Même le gentil héros des mers peut s'avérer être corrompu jusque sous la ceinture, pfff !
Tandis que je cogite encore un peu sur la prochaine étape à suivre, le satané débat criard s'étale toujours plus en longueur. Décidément, aucun terrain d'entente ne semble être possible.
Et si je m'interposais ?
Ah oups... mince. Je réalise aussitôt que j'étais encore en train de dormir, il y a un instant. Et que si je l'ai ouvert aussi sec, c'est parce que mon rêve s'est apparemment mêlé avec le boucan qui résonne dehors.
En effet, il y a deux bougres qui se hurlent l'un l'autre dessus, lorsque je me lève pour aller épier la rue, derrière ma fenêtre de chambre d'hôtel. Personne ne cherche à se taper, on dirait, en tout cas. Et une foule de curieux assiste bien sagement, sans broncher.
_ Merci pour le réveil, les gars ! je grogne entre mes dents.
Bah oui, je ne voudrais pas que ma voix trop grinçante s'amuse à fissurer le verre de la vitre. Carglass n'existe pas sur cette île, pour ce genre de souci, je suppose.
Je regarde encore un peu la grosse dispute pendant quelques secondes, du haut de ma vigie. Mais comme je ne comprends que dalle à tout ce cinéma, car les deux râleurs ne font que surenchérir et se couper la parole, je pars faire ma toilette du matin. Ainsi, une fois frais, prêt et tout propre, il ne me reste plus qu'à me fringuer... sans oublier de bien dissimuler ma sale tronche sous la capuche, évidemment.
Rhalala ! C'est bien, West Blue, qu'on me racontait souvent. Tu verras, c'est paisible, et j'en passe, pfff ! Mon cul, ouais ! Moi, j'avais débarqué ici hier, il n'y avait que des gens cools qui parsemaient pourtant le coin. A part peut-être tous ces saligauds qui détestent la poiscaille sur pattes, bien sûr ! Bref, je n'avais pas à me plaindre, quoi. Puis, voilà ! Fallait bien qu'un bordel s'annonce.
Dès que j'ai quitté l'hôtel, je m'approche discrètement du spectacle, en me faufilant entre quelques riverains trop concentrés sur le numéro de gueulerie. Résultat, le maigrichon que je suis, a pu s'infiltrer jusqu'au premier rang, sans éveiller le moindre soupçon. J'ai pourtant dû me frotter ici et là... mais trop balaise, ma petite insertion ! Personne n'a envisagé que je pourrais être un potentiel fouilleur de poches, par exemple.
Et maintenant que je me trouve au plus près des deux pleurnichards, je me dis que je vais pouvoir mieux déchiffrer ce qu'ils se racontent. A vrai dire, leur boucan me pète surtout les oreilles... sans compter les murmures du public qui me chatouillent. Mais je crois capter tout de même qu'un des types, un habitant lambda, est en train d'accuser l'autre jeune gaillard, un peu trop bien sapé pour son âge, pour une histoire d'agression sexuelle répétée !? Plus exactement, le père de ce dernier serait le véritable coupable, qu'il aurait profité de son sérieux handicap (amputation de plusieurs membres, dû à la guerre contre la piraterie maléfique), de sa belle retraite de riche (ancien gros officier de la Marine, très décoré par l'expérience), et compagnie...
Grossomodo, on a droit à une sorte de palmarès ! Certaines jolies employées de maison qui partaient bosser à la résidence de la célèbre star de la Marine (truc d'aide à domicile, quoi), auraient eu droit à du cadeau bonus, en plus de leur salaire. Et pire que tout, si j'ai bien compris... les familles des victimes ont ensuite eu beau chercher à se plaindre aux autorités, l'affaire terminait visiblement toujours classée... Comme par hasard, hin hin hin !
Et puisque c'est version contre version, le fiston à son papa chéri répond que c'est tout bonnement impossible. Comment son vioc pourrait se bouger à son âge, et surtout dans son piteux état de légume ? Bla bla bla !
_ Ouch ! je m'interroge intérieurement. Le pirate hors-la-loi ne suffit plus, on dirait. Même le gentil héros des mers peut s'avérer être corrompu jusque sous la ceinture, pfff !
Tandis que je cogite encore un peu sur la prochaine étape à suivre, le satané débat criard s'étale toujours plus en longueur. Décidément, aucun terrain d'entente ne semble être possible.
Et si je m'interposais ?