Grimmjack, le chasseur solitaire

Grand et élancé, le jeune homme dépasse légèrement les deux mètres. On pourrait croire qu’un gabarit comme lui s’impose dans la foule et bien c’est tout le contraire. Un oeil avisé sera remarquer que dans sa démarche, sa manière de s’exprimer et d’agir, Grimmjack est un homme très peu sur de lui. Il à même tendance à s’effacer au profit des autres.

D’un naturel assez discret et malgré sa grande taille, Grimmjack n’accroche pas le regard au premier coup d’oeil. Cependant, une fois que celui ci est posé dessus, son fameux « charme à la Grimm » fait effet. Le corps complètement momifié du à sa maladie lui donne l’apparence d’un monstre, tout comme l’aura pesante et morbide qui émane de lui et le regard parfois terrifiant - comparable à celui d’un démon- qu’il peut avoir.

Son style vestimentaire n’arrange en rien les choses. Bien que ça soit la tenue de son père, Grimmjack porte ses habits avec brio. Rien de bien fanfaron car sa tenue ne tient qu’à une longue cape posée sur ses épaules et d’un magnifique chapeau, tous deux de cuir noir, vissé sur son crâne. Pour habiller ses jambes il accompagne ça d’un banal pantalon en lin teinté de noir tenu par un ceinturon qui lui sert accessoirement de fourre-tout. En parlant d’accessoires d’ailleurs, sa paire de gants et de botte en cuir crème accompagne parfaitement les rubans qui recouvrent son corps.

Bien sur, pour continuité dans cette morbidité naturelle, sa voix est roque et résonnante. Fait étonnant, il peut passer du coq à l’âne dans ses décibels notamment quand il rigole à tue tête d’un son extrêmement aigu.

Bien qu’il ai une apparence sordide a en faire fuir plus d’un, on peut vite se rendre compte outre le physique qu’en fait Grimmjack est une personne douce et adorable, dans les petits gestes au quotidien et dans la façon dont il se comporte avec les gens, cherchant bien souvent à veiller sur eux… Malgré eux.

A noté qu’il à un certain tic manuel : Grimmjack claque des doigts fréquemment aux grés de ses dires et de ses gestes.

Quand on le regarde, on pourrait croire que Grimmjack est quelqu’un de froid, de cruel et de sanglant. Mais ce ne sont que des apparences car la réalité est toute autre.

A l’inverse, le jeune homme est quelqu’un de tendancieusement bon et chaleureux. Eduquer par sa mère, il porte fièrement l’étendard des valeurs qu’elle lui a transmise, soit la bonté et la justesse, ce qui le poussa par ailleurs à devenir Chasseur de Prime après sa mort.

Par exemple, il adore les animaux et ceux ci lui rendent cette amour. Seul bémol, dû à l’aura morbide qu’il dégage, ces animaux sont biens souvent des charognards et sont perçus comme des présages de mauvais augure, tout comme lui, en somme …

Mais dans sa grande bonté il y a aussi une grande naïveté. Très facile à entourlouper, Grimmjack voit les gens de ce monde en deux catégories : les gentils et les méchants. Vision assez enfantine, car il semblerait qu’à ses yeux tout le monde est gentil sauf les méchants vilains dont la tête est primée par les justiciers de la marine.

Le fait d’être rejeté par les gens de sa communauté dans l’entièreté de sa vie à rendu le jeune homme plutôt solitaire. On pourrait croire qu’il soit triste de sa situation, mais non, il s’est simplement adapté. On pourrait croire qu’il haït les gens pour sa solitude, mais non, il n’éprouve aucune haine particulière, ni amour d’ailleurs. Comme ci il s’était forgé une petite carapace pour que les méfaits des civils a son égard ne le touche plus.

Mais ayant un bon fond et un grand coeur depuis l’enfance, lumière portée et nourrie par sa mère, Grimmjack continuera encore et toujours à oeuvrer pour le bien, à son échelle bien entendu.

Cependant et malgré lui, les traces de cette solitude et du rejet qu’il a constamment vécu on fait de lui un homme peu sur de lui, en manque de confiance en soit. Timide, discret, s’efface pour les autres, Grimmjack est au courant de ses lacunes et entame un combat au fond de son coeur pour y remédier.

Son plus grand rêve est d’ailleurs de réussir de grandes oeuvres pour que les gens le voient enfin à sa juste valeur, comme sa défunte mère autrefois.

Je suis né un soir d’octobre 1604, le 31 pour être précis. D’après les dires de ma mère, la lune était pleine et rayonnait sur toutes les basses terres d’Alba, mon pays natal.
Etait-ce le fait d’arriver en ce monde un 31 octobre ou une nuit de pleine lune mais malgré que je ne le savais pas encore, ma vie allait être particulièrement bousculée par une série de « malédictions ».

La première pour commencer fut l’étrange maladie que je développa au jeune âge de 2 ans. Je n’ai quasiment aucun souvenirs de cette période mais c’est à ce moment la que ma peau à commencer à bruler fortement sous les rayons du soleil. L’Astre qui avait donné la vie sur cette terre venait de me rejeter de son royaume. « Enfant de la lune » disait-on. C’était une maladie particulièrement rare et selon les sages druides de l’île qui étaient venus m’ausculter, j’en étais aussi très sensible. Quelques temps après ma maladie s’aggrava et bientôt même sortir la nuit me faisais terriblement souffrir. Ainsi, même la lune ne voulait plus de moi.

Heureusement, Nora Grimm, ma mère, était une tisseuse au talent exceptionnel. Si exceptionnel qui, par amour, parvint à trouver une solution à mes peines. Et bientôt les bandages de mon corps qui soignaient mes brulures furent de plus en plus résistants et épais et prirent plus de place, jusque’à me momifier totalement. Cruellement, c’était la seule option qu’elle avait pour que son fils puisse enfin sortir de l’ombre et avoir une once de vie « normale ».

En parlant de ça, ma mère était une héroïne exceptionnellement forte a mes yeux. Elle m’avait élevée seule - car mon père était un aventurier ayant quitté le territoire avant ma naissance - tout en me soignant, en m’éduquant et travaillant dure les tissus au compte du clan Fraser.

Alors dès que j’en eu l’âge, je parti l’aider. Mes talents pour tisser étaient plus que médiocre donc j’ai commencé par travailler dans les champs progressivement jusqu’à en devenir un ouvrier à part entière.
Cette ouverture sur le monde était une aubaine à mes yeux, mais pas pour ce même monde justement. Avoir le corps momifié me donnait une apparence de « monstre » d’après les enfants du village. J’étais souvent rejeté par eux, voir malmenés et diffamés.
S’en suivit d’autres malédictions qui frappèrent ma vie. On disait de moi que je dégageais une « Aura morbide », comme si la mort me poursuivait et dansait autour de mon être. Disait-on aussi que mon regard pouvait parfois être celui d’un diable rouge en provenance direct des sept enfers. Dès lors, ce n’était plus que les enfants à me rejeter mais bientôt toute ma communauté entière.

Mais dans ce voile obscur qu’était ma vie il y avait une chandelle pour m’éclairer et guider mes pas, ma Mère. Elle ne cessait de voir le bon en moi et m’épaulait dans tous mes moments de tristesse et de solitude. C’était plus que mon héroïne, elle était devenu mon monde.

Et Dieu sait que cette solitude et ce rejet n’était pas de taille à surplomber l’amour d’une mère pour son fils. Alors pour la rendre fier, je décida de travailler comme un acharné aux champs et de pouvoir, ne serait-ce qu’un brin, alléger ses taches.

Au fils des années qui s’écoulèrent, aux environs de mes 14 ans, j’eu développer une nouvelle capacité. A force d’être bandé et momifié depuis nourrisson, ces mêmes rubans de lin étaient devenus une extension de mon corps. S’inquiétant en première instance ma mère fut venir quelques druides érudits. « Rope action » était selon eux le nom de cette capacité que j’avais créé. De rares être dans les terres et les mers de cette planète pouvait contrôler par la pensée des objets reliés à leur corps, qu’ils soient cordages ou chaines par exemple.
Au yeux de ma mère, cette nouvelle rendait de moi son fils encore plus exceptionnel. Mais aux yeux du peuple, c’était un pas de plus vers la monstruosité que j’étais pour eux.
Cela ne me dérangea pas pour autant. Ma mère me répétait sans cesse que l’amour et la justice guidait ce monde et que je devais être bon et loyaux envers ces valeurs. Ainsi, même un enfant timide et peu sur de lui comme moi pouvait briller un jour d’une lumière chaude et chaleureuse.

Ainsi passèrent les plus belles années de ma vie, ou je travaillais rudement sous la méfiance des villageois mais avec l’amour de ma mère pour m’épauler.
Mais quelques années plus tard, en cette année 1627, tout vint s’effondrer. Une épidémie toucha les basses terres d’Alba et plus particulièrement les terres du clan Fraser. C’était un virus agressif, disaient les druides, semblable à une grippe, qui était extrêmement contagieux et fauchait la vie des plus faibles, des plus jeunes et des plus âgés.
Ma mère en faisait partie. Le virus avait réveillé une maladie pulmonaire en elle et plus les jours passèrent, plus son état s’aggravait. Les médecins, débordés de travail, ne pouvaient rien faire et son état sombra lentement. Elle nous lâcha trois semaines plus tard, sans crier garde. Mon héroïne partait, et avec elle, mon monde s’écroulait.

« Mon fils, tu es valeureux et courageux, je l’ai vu dès le premier regard que j’ai posée sur toi. Tu es comme ton père. » Non maman, la seule à être valeureuse et courageuse ici, c’était toi. « Répand le bon mon fils, un jour ce monde cruel te reconnaitra enfin à ta vraie valeur. » Je me fiche de ces gens, je me fiche de ce monde, il n’y a que toi qui compte à mes yeux, pensais-je. Mais ce que je ne savais pas, c’étaient que ces paroles étaient ses dernières. Je restais la de longues heures durant à pleurer sur son corps refroidissant. Les druides vinrent la chercher et mirent sont cadavre dans une fosse commune ou toutes les autres vies fauchées par l’épidémie était entassées.
Plusieurs jours durant, je ne quitta pas mon domicile, ne me nourrissant pas, ne buvant pas. Je me laissait sombrer vers la mort qui me semblait accueillante, car après tout, il n’y avait que la haut que je pouvait rejoindre ma défunte mère. Mais aux portes de l’enfer, cette voix résonnait : « Répand le bon et le monde te reconnaitra enfin à ta juste valeur »… Décidément, même dans l’au de la elle restait le phare qui me guidait dans l’obscurité. Elle me donna la force de me relever et d’affronter cette vie et son lot de problèmes.

Longtemps je réfléchissais à ce que j’allais devenir. Rester sur Alba n’était pas une option. Ces terres et ses habitants me rejetaient depuis le plus jeune âge. Bien que ne les haïssant pas pour autant, je n’avais aucune raison de les aimer ou de chercher leur amour. Non, je voulais répandre le bien et la justice en suivant les valeurs que ma mère m’avait transmise. Mon premier choix fut de rejoindre la marine. J’allais être formé pour devenir un brave guerrier et mes capacités étranges pouvaient m’être utiles par la suite. Mais en y réfléchissant bien, je me suis dis que travailler en communauté n’avait jamais été mon point fort. Je ne connaissais que la solitude depuis des années et encore plus en ce jour. De toute façon, les bataillons et divisions que j’allais servir allaient encore me rejeter pour les différences que je portais.
Puis, comme par un écoulement naturel, mon esprit se laissa guidé vers la voie des Chasseurs de Primes. Je pouvais travailler en solitaire et ainsi poursuivre ma vie, allais chasser des méchants hors-la-loi quand le porte monnaie sera léger tout en défendant la veuve et l’orphelin.

Une fois fixé, je pris une des faux qui me servait à travailler dans les champs, y accrocha un balluchon, pris le manteau, bottes et chapeau de mon père, derniers vestiges de celui-ci soigneusement entretenus par ma défunte mère et partis en direction du port Dun Eidann avec les quelques économies que j’avais.

La bas j’y trouva un poste de garnison. A peine après avoir franchis la porte, le soldat de l’accueil prit peur. L’aura que je dégageais et l’apparence que j’avais en étaient sans doute la cause. Sortant toutes mes économies, d’une voix timide et tremblante je lui présentais mes voeux :

-… Bonjour, je voudrai… Je voudrai une licence de chasseur de prime …
-Gyaahh !!! Q … Qu… A quel nom ?
-Monsieur GRIMM Jack.
-P … Par… Parlez plus fort monsieur !
-GRIMMJACK !

Je me surpris moi même d’avoir crié. Cela eu son effet. Apeuré, le soldat se dépêcha d’empocher l’argent et me distribuer ma licence. Surprise fut ma réaction quand je m’aperçu qu’il n’avait pas dissocier mon nom de mon prénom. Sur la carte se trouvait juste une photo de moi, prise à la halte, et mon dénominatif GRIMMJACK. Ainsi soit-il, je décida de prendre ce nouveau nom. Pour une nouvelle vie. Pour un nouveau départ.

C’était il y a quelques heures à peine. Si j’ai décidé d’écrire ces lignes dans mon journal de bord c’est pour me rappeler d’ou je viens et qu’un nouveau voyage s’offre à moi. Je me trouve actuellement sur le port de Dun Eidann et ai trouvé un marchand pour m’emmener à sa prochaine destination qui est … Euh … Ah oui ! L’île de Sirup !

Je n’ai encore jamais voyagé en mer et j’appréhende un peu. Le marchand à l’air très gentil et compétent … Mais aussi très effrayé par mon apparence. Je me demande comment va-t-on s’en sortir. Mais bon, j’essayerai de ne pas le déranger durant le trajet …