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[FB] Rencontre au sommet

Échec et mat !

Très joli coup Amiral en chef. Vous êtes brillant !

Je sais. Je sais. J'ai appris depuis que je suis à ce poste. Je suis devenu un professionnel en un mois.


On se demande si vous travaillez…


Hein ?

Non, rien.

Le Colonel dont-il-ne-se-souvenait-plus-du-nom salua protocolairement Pludbus avant de se sortir de la pièce gentiment prêtée par le Vice-Amiral Hinazari, propriétaire légal du bureau en question et commandeur de la base de Marineford.
Confortablement installer dans son siège en cuir rembourré, Pludbus observait le jeu d'échec posé sur la petite table, juste devant lui. Franchement, le battre avec le coup du berger, il fallait le faire exprès pour perdre aussi facilement, ou bien être complètement novice. C'était peut-être ça. Le Colonel n'avait pas semblé très intéressé par une partie d'échec quand Pludbus le lui avait proposé. C'était parce qu'il ne savait pas jouer. Évidemment ! Il se promit de lui apprendre les règles à l'occasion.

Lorsque la porte claqua, le laissant seul, Pludbus sortit tel un chat de son fauteuil, s'étirant chaque membre avec soin. C'est que cela faisait déjà deux bonnes heures qu'il était dans ce confortable fauteuil. Il lança un regard circulaire dans la pièce. Cette dernière était spacieuse et très lumineuse grâce à de larges baies vitrées donnant sur la ville et le port en contrebas. L'intérieur était meublé par un mobilier ancien et prestigieux donnant une noblesse particulière à l'endroit. Près de lui, un large bureau fait de bois rare et copieusement verni trônait tel un monolithe noir sur une lune déserte. Reposaient dessus quelques bricoles sans intérêt, des dossiers soigneusement rangés dans des porte-documents frappés aux armes de la marine. Entre le bureau et les baies vitrées se trouvait l'antique fauteuil d'Amiral en chef à l'époque ou Marineford était le Quartier Général de l'ensemble des forces de la marine. Une époque lointaine avait son lot de bonnes et de mauvaises choses. Pludbus n'osait pas s'y installer. Il avait quelque chose d'intimidant et de dangereux, comme si le fait de s'y installer allait vous conduire à subir des choses affreuses par la faute d'une malédiction. Seul le vice-amiral Hinazari osait s'y assoir, même si cela était rare. Il préférait un bureau plus fonctionnel et moins luxueux pour travailler. En fait, la pièce était presque réduite à l'état d'un musée, souvenir d'une époque lointaine où de grands noms de l'institution avaient pris des décisions capitales pour le sort de millions d'individus.

Qu'est ce qu'il faisait là au juste ? Son bureau se trouvait par delà Red Line, dans le nouveau Quartier Général de la Marine. En tant qu'Amiral en chef de la marine, il ne devait avoir aucun répit dans son travail et le fait de quitter son lieu de travail était suffisamment rare pour être surprenant. En réalité, il était là pour une bonne raison, quoique sa façon d'imposer une partie d'échec à tous ceux qu'il croisait pouvait faire croire le contraire. Un peu avant, une grande réunion avait eu lieu avec les principaux acteurs de la marine sur la première partie de Grande Line. Cette réunion eut lieu à Marineford afin de faciliter la venue des participants. Le passage vers le Nouveau Monde pouvait être long et compliqué : faire la rencontre à Marineford ne demandait que le transfert d'un seul navire, celui des hauts gradés, donc moins de problèmes en somme. Il avait rencontré pas mal de capitaine et de colonel qui bourlinguait sur cette partie du monde. Il avait écouté leur rapport, leur demande, puis il avait laissé parler ses conseillers. Enfin, il avait pris les décisions que tout le monde attendait ; affectations d'hommes et de matériel, ajout de moyens, validation d'opération d'envergure.
Le travail d'un Amiral en chef en fait. Le voyage l'avait particulièrement fatigué ; depuis qu'il avait atteint le poste, il ne prenait plus aussi souvent le bateau. On l'avait tellement harcelé de paperasses et d'informations qu'il n'avait que très peu endormi. Heureusement, il avait battu la moitié de l'équipage aux échecs, l'autre moitié ayant décliné les propositions de jeu, ce qu'il lui avait remonté le moral.

Mais comment était Pludbus à cette époque ? Déjà, il en imposait avec sa carrure musclée et son uniforme flambant neuf. Il portait une barbe soignée et avait les cheveux longs encadrant son visage dont le respect était grandi par ses rides. Un sourire aimable ne le quittait que rarement et il aimait rire. Il était dans sa première année à ce poste et il s'y plaisait. Il n'avait pas encore fait d'énorme gaffe, mais ses proches s'inquiétaient déjà de ce qui pourrait arriver dans un avenir proche. Les nuages s'accumulaient dans les mers et certains forbans plus intrépides que la normale commençait à devenir de grandes menaces. L'avenir allait avoir besoin d'un bon Amiral en chef et l'histoire allait retenir l'incapacité de celui de l'époque. Malgré tout, il avait vraiment cette envie de bien faire et on fermait encore les yeux sur quelques incidents désagréables.

C'est dans cette situation qu'eut lieu une rencontre.
On vint toquer à la porte et un bleu entra après que Pludbus lui ait autorisé. Il lui annonça qu'on cherchait à le rencontrer. Quelqu'un du gouvernement pour être précis. L'Amiral en chef n'avait rien de prévu dans un avenir proche, ou tu du moins, il n'était pas au courant. La visite d'un émissaire du gouvernement était suffisamment rare pour être importante ; ils ne se déplaçaient jamais sans une bonne raison. Au pire, il contactait via les escargophones. Il accepta donc la venue du représentant de l'autorité suprême de ce monde. Il alla se poser dos à la baie vitrée avec le bureau verni devant afin de mettre en place une atmosphère solennelle à la rencontre.

Quelqu'un ouvrit la porte et entra.


Dernière édition par Pludbus Céldèborde le Mer 1 Fév 2012 - 21:44, édité 1 fois
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Affaire 194B1. Enquête du Gouvernement Mondial concernant les aptitudes de Haut-Commandement de Pludbus Celdéborde -Amiral en Chef en fonction- contre l'aval du Commandeur Suprême.

Dossier de catégorie neuf.
Toute personne non accréditée lisant ce dossier risque la prison à vie.
Nous disposons de moyens de surveillance que vous ne soupçonnez pas.

Détails :
Pludbus Celdéborde est un marin de talent promu il y a moins d'un an au poste d'Amiral en Chef. Fervent joueur d'échecs il est assez intelligent et possède en outre plusieurs hommes de confiance. Cependant, il ne semble pas être en mesure de lutter efficacement contre la Révolution qui se dresse une fois encore -une dernière fois- sur le chemin menant vers la paix Mondiale. La procrastination et le refus de prendre des décisions importantes sont ses défauts principaux. La montée en puissance de la révolution à l'heure actuelle nous force à faire des choix ; nous souhaitons qu'il présente sa démission. Vos décisions seront appuyées par le conseil 5 étoiles, mais tout dérapage sera sanctionné d'un enfermement dans les souterrains d'Impel Down. Le gouvernement niera tout ordre direct ou implication quelconque dans l'affaire.

Un fuite d'informations de catégorie trois semble provenir de Marinford. A notre plus grande déception, la base du réseau à été démantelée et plusieurs marins de bas rangs ont été écroués mais la ou les têtes pensantes sont toujours en liberté...



Le dossier était posé sur le bureau du Maréchal Jezal, étoile montante des services de l'Inquisition. Une mention spéciale était jointe : "En raison des enquêtes actuelles sur la Révolution mobilisant les meilleurs agents de nos services, ce dossier sensible vous est confié. Veuillez brûler cette mention et le dossier après lecture. Le Supérieur Gloust est désormais votre supérieur direct."
D'autres agents du bureau, interloqués par l'apparence du dossier commençaient à se masser autour du bureau de Wolfang Jezal. Un dossier de ce niveau, on en traite un dans toute une vie ; deux avec de la chance. Aussi surpris que les autres, il reprit rapidement ses esprits, s'assit lentement et pointa du doigt la mention faisant référence à la prison à vie inscrite en lettres capitales sur la couverture.
Les curieux penchés au-dessus de son épaule retournèrent rapidement travailler.


Je parcours rapidement les quelques lignes composant le dossier. [...]
Je jette un coup d'oeil rapide vers les autres membres du bureau ; il vaquent à leurs occupations habituelles, les murs sont toujours blanc immaculé, ma chaise toujours aussi inconfortable. J'effleure ma peau ; toujours aussi lisse malgré quelques cicatrices. Je me lève, bouge mes bras et mes jambes ; aucun soucis. Je fais un petit saut et conviens alors avec moi-même qu'il ne s'agit pas d'un rêve ;
on m'a confié la mission de faire tomber le tout nouvel Amiral en Chef.

Un peu d'ironie : ça va être chose aisée, une ou deux petites manigances et il démissionnera.
La marine va rapidement être mise au courant et je vais me faire arrêter, le gouvernement niera tout.
Qui pourrait la mettre au courant ? Gloust ? Je ne sais même pas de qui il s'agit !
Sûrement quelqu'un de puissant mais qui ne veux pas se mouiller, quoi qu'il en soit, il faut trouver un moyen sûr.
L'idée suggérée entre les lignes du dossier semble être la meilleure solution.
Mmmmh pourquoi pas.
Brûlons déjà tout cela.


Une petite goutte de sueur dégouline sur mon front. Je passe ma main dans mes cheveux et me plonge dans une profonde réflexion : il va falloir jouer très serré. Promotion ? Mutation ? Prison ?
Jusqu'à présent, mon travail s'est résumé en quelques mots : torturer et faire avouer. Aujourd'hui je rentre dans une nouvelle phase, une phase où la torture ne sera plus mon quotidien. Non pas que je n'aime pas ça mais j'ai mieux à faire.
Faire tomber un seul homme pour éviter que le virus révolutionnaire ne se propage ne me dérange pas, au contraire. Je me rends dans le bureau du Supérieur prêt à devenir un pion de l'échiquier politique mondial. Il me détaille la mission de manière officielle tout en faisant passer un message officieux pour se couvrir.

Prenez-moi pour un parfait idiot. Je prends les risques, vous récupérez les honneurs.

Je prends conscience que ma situation va être très délicate, car le soutien assuré dans le dossier risque d'être plus que fragile. Gloust me congédie et m'envoie à Marinford où la cible séjourne actuellement.


[...]


Jezal arriva quelques jours plus tard à Marinford. L'accueil qu'on lui fit fut glacial, mais il ne s'attendait pas à plus ; les services des enquêtes internes du gouvernement mondial ne sont pas attendus par une garde d'honneur. L'ancien Quartier Général de la Marine était gigantesque et les marches pour y monter extrêmement nombreuses. Cela impressionnerait le Maréchal quelques dizaines d'années plus tard.
Il les gravit quatre à quatre et se retrouva assez rapidement devant une imposante porte sur laquelle figurait le nom d'un vice-amiral maintenant en charge de la base.
Il entra dans la pièce. Celui qu'il devina être l'Amiral en Chef [il a vu la photo dans le dossier] était dos à lui, assis confortablement dans un fauteuil pivotant. Un échiquier était posé sur le bureau, l'Amiral avait gagné grâce à un coup du berger. Le Maréchal, malgré l'enquête de haut niveau qu'il allait mener, ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire et de chuchoter un léger : "Pathétique".

"Pludbus Celdéborde, Amiral en Chef récemment nommé. J'ai quelques questions à vous poser."

    L’homme qui venait d’entrer était plutôt jeune. Il dégageait une aura de fraicheur et de puissance juvénile qui laissait dire qu’il ne se laissait pas marcher sur les pieds facilement. Toute son attitude en disait long sur lui. Il semblait parfaitement à l’aise dans les lieux comme s’il était habitué aux lieux prestigieux, et même aux gens prestigieux. Enfin, il n’était pas impressionné du tout. Il semblait plutôt ennuyé de se trouver en compagnie de l’Amiral en chef ; ce n’était pas le genre d’ennui relatif à une peur de quelque chose, mais plutôt le genre quand on sait qu’on va se faire chier. Dès le départ, le ton de sa voix annonçait la couleur. Récemment nommé ? Comme si le temps devait plus compter au lieu des nombreuses bonnes actions qu’il avait entreprises depuis son accession au poste ! C’était assez ridicule, mais le jeune homme était encore trop peu expérimenté pour se rendre compte de ces choses là. C’est ce que se disait Pludbus. Il lui montrerait qu’il était un grand homme qui méritait l’admiration de tous, par ses décisions comme par son talent aux échecs. Tendant la main vers lui, il désigna un fauteuil devant le bureau.

    C’est moi. Bonjour ! Vous pouvez prendre place. Pas sur celui de droite, il est un peu à mon gout.

    Pludbus attendit qu’il s’installe, puis il voulut s’assoir dans le grand fauteuil, sans vraiment réfléchir à ce qu’il allait faire. C’est à demi plié, qu’il stoppa son geste, prenant conscience de ce qu’il comptait faire. Une goutte de sueur apparut sur son front dégarni, il déglutit. Il se releva doucement, puis fit le tour du bureau afin de prendre un fauteuil. Il le porta à bout de bras et le plaça à la place du grand fauteuil après l’avoir déplacé de deux mètres. Il s’assaillit lourdement dans le plus petit. En face, le type du gouvernement faisait une tête étrange. Pludbus se força à sourire.


    C’est… que le sky du cuir est tout abimé… il faut pas trop y toucher. J’ai oublié de changer.

    En face, il ne disait aucun mot. Il devait penser des trucs pas très gentils dans sa tête. Pludbus voulut briser la glace un petit peu.

    Avant de commencer, vous ne voulez pas faire une partie d’echec ? J’suis assez fort dans ce domaine, c’pas pour me jeter des fleurs ! J’en ai un peu marre de gagner tout le temps… si ça continue, j’vais me mettre à autre chose. Pourquoi pas le solitaire ? Ah non… j’vais gagner encore là. Le Bridge ? Ah non ! Pas le bridge ! Beurk ! Le jeu de go ! Ça peut être bien … ou le jeu des trois cailloux. M’enfin ? Voulez pas ? Z’êtes là pourquoi au juste ?

    Pludbus posa les coudes sur le bureau comme s’il discutait avec un ami.

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    Je réponds "bonjour", par simple courtoisie.

    L'Amiral en Chef me propose de prendre place, spécifiant bien quel fauteuil je dois choisir. Je ne me méfie pas tout de suite mais je sais que les apparences sont parfois trompeuses et que même si je perçois son geste comme faisant de lui quelqu'un de classe et de puissant, il se peut qu'il me désigne vraiment le fauteuil de gauche parce que l'autre est en piteux état. Car il aurait pu me faire prendre le fauteuil en piteux état pour justement me montrer que je ne suis qu'un insecte à ses yeux ! Peut-être ne me donne-il pas ce fauteuil pour endormir ma méfiance, ou pour me soudoyer ?! Mais si Pludbus Celdéborde sait que je vais me méfier, pourquoi alors ne pas m'imposer directement le fauteuil victorien, cela serait plus direct : il sait que je sais qu'il fait ça exprès. Mais si il sait que je sais qu'il sait que je sais qu'il sait, ...

    Le dirigeant suprême de la Marine a alors stoppé mon raisonnement qui devenait assez délirant : il a changé de fauteuil car "son cuir était abimé" et chose presque navrante pour un amiral en chef, il a semblé avoir un peu de mal à le déplacer. Après quelques secondes passées à échanger les fauteuils
    il pose ses coudes sur la table de manière tout à fait impoli et instaure entre nous une certaine complicité très désagréable. Il m'invite à disputer avec lui une partie d'échecs ou de go et me précise, bien inutilement, qu'il n'aime pas le bridge. Cela me surprend de prime abord car ce n'est pas du tout ce à quoi je me suis préparé quelques minutes plus tôt, lorsque j'ai préparé ma première rencontre.

    "Une petite partie d'échecs me conviendrait tout à fait, mais rapide car mes obligations n'attendent pas.
    Nous en profiterons pour discuter des sujets qui m'amènent si vous le permettez.
    Lui ai-je répondu, un peu hésitant. Je prends les blancs, je connais votre réputation concernant les échecs et je ne veux courir aucun risque."

    Je me rends bien compte du sous-entendu latent de ma dernière remarque mais me contente de chercher des yeux le jeu, pourtant sous mon nez.
    Je le saisis. Il a une délicieuse odeur de bois oriental. Je remets rapidement les pièces sur les bonnes cases et joue mon premier coup avant d'entrer dans le vif du sujet.

    "d4.
    Une enquête du gouvernement effectuée intra muros nous a conduit jusqu'à certains de vos administrés, nous voudrions avoir votre opinion concernant les personnes que je vais vous citer :
    Vice amiral Hizanari,
    Colonel Shrap [c'est le nom que je donne à celui qui t'a donné le profit de la capture de certains pirates un peu plus tôt, j'ai utilisé ta fiche de personnage]
    et enfin Jack Müller, commandant à Marinford
    "


    Le Maréchal savait qu'il allait devoir jouer serré, et sur les deux tableaux. L'Amiral en Chef, malgré sa faible stature, son charisme simplement inexistant et de maigres relations politiques, avait réussi à se hisser jusqu'au poste qu'il occupait actuellement. Le renverser ne serait pas chose aisée.
    Lors de la préparation à la mission de déstabilisation qu'il menait, il avait maintes fois hésité sur la stratégie à adopter et s'était finalement résolu à un plan assez tordu, visant à mettre échec Pludbus Celdéborde, avant de le mater magistralement. Wolfang Jézal, brillant membre de l'inquisition pensait évoluer sur une mer déserte avec un vent parfait !

    Pludbus Celdéborde quant à lui, était quelque peu surpris par cette visite inopportune qui venait troubler ses victoires quotidiennes face à des marins moins gradés qui le laissaient probablement gagner.
    Jézal ne lui ferait pas l'affront de ne pas jouer à son plus haut niveau.




    Dernière édition par Maréchal Jezal le Ven 14 Oct 2011 - 17:41, édité 1 fois
      Pludbus sursauta subitement quand l'autre accepta son invitation à jouer aux échecs. Quelle surprise ! Il avait lancé ça pour installer une ambiance un peu plus conviviale tellement son invité semblait avoir un balai entre les fesses. Ça en était même trop bizarre sans que cela ait été fait sans aucun arrière penser. Une personne normale à un rang aussi élevé se serait tout de suite interrogée d'une telle réaction à sa proposition, surtout quand elle venait du gouvernement ; ces gens n'étaient pas connus pour leur grand sourire et leurs fêtes. Sauf que, évidemment, Pludbus n'était pas quelqu'un de normal. Sa carrière et ses qualifications étaient suffisamment anormales pour qu'on remette en doute sans hésiter son poste actuel. C'était peut-être pour cela qu'on venait le chercher ? Ça aurait été une sage pensée, mais Pludbus était bien loin de ses préoccupations aussi alarmistes que dramatiques. On lui proposait un nouvel adversaire à écraser de sa majestueuse technique de jeu, il ne pouvait qu'être conquis. Toutes les sous-entendus, les implications, les volontés cachés ; cela lui passait par-dessus la tête.

      Aaaah ! Vous, j'vous aime bien ! Vous connaissez les vertus du jeu d'échec en matière de plaisir et de discussions ! Si j'avais un bleu sous la main, je nous ferais servir quelques bières histoire de pas trop s'assécher à réfléchir ! Ah ah !


      En vérité, il en avait une bien cachée dans son bureau, mais il ne voulait pas la partager. De plus, les bières de la base n'étaient pas à son goût ; il était passé les gouter dès qu'il le put, malgré son emploi du temps chargé et la batterie d'aides qui avaient tenté de l'aiguiller vers une direction ne passant pas par la case bière.
      Il regarda le type un instant. Il n'avait pas vraiment la tête de boire de la bière. Il semblait plutôt soupe au lait. Un instant, il hésita à prendre sa bouteille dans son troisième tiroir sur la droite où seul un tour de clé l'empêchait de la sortir de son précieux casier qui ne contenait, bien évidemment, rien d'autre. Toutefois, la peur d'être trompé par le jeune homme était bien trop grande. C'était sa dernière quand même ! Il n'allait quand même pas lui laisser l'opportunité de lui siphonner. Alors que son esprit oscillait entre sa soif et son égoïsme, son invité lui permit d'éviter ses ennuis en lui posant des questions qui méritaient une réponse d'Amiral en chef.


      Hein ? Heu … Ah ! Hizanari ?! C'est un chic type lui ! Il est un peu sérieux, faut le dire. Il sourit rarement, mais il fait bien son boulot. Ses hommes l'aiment bien, et moi, je l'aime bien, mais je suis pas un de ces hommes, ah ah ! On a discuter récemment ; j'avais mal fini la soirée, mais lui a pas voulu boire alors qu'il était en permission après une mission dans le Nouveau Monde. C'est dire qu'il est vraiment sérieux ! Il m'a demandé parfois quelques services, mais c'était rien de bien méchant … je le connais depuis quelques années maintenant. On était dans le même secteur quand j'étais Vice-amiral. On a réalisé quelques batailles ensemble. Ah ! Au combat, c'est vraiment un dieu ! Il domine la masse ! Faut dire qu'il est pas p'tit, tu vois le genre ? Grand, baraqué et le regard perçant ! Un peu comme moi, mais en moins impressionnant, quand même, faut pas abuser des compliments. J'pense qu'il me considère un peu comme l'exemple à suivre. S'il arrive à être Amiral, j'veux bien que ce soit lui mon successeur. Ça va pas être toujours drole au Quartier Général, mais il fera du bon boulot, tout comme moi actuellement, ah ah !

      Shrap ?! Ce bon vieux Shrap ! J'ai passé un paquet de temps avec lui ! J'l'ai sorti de pas mal d'embrouille. Faut dire qu'il était parfois pas très fiable, à l'inverse de moi, qui finissais toujours par le sortir du mauvais pas. Il me doit au moins une dizaine de vie à force. Lui aussi, il se prend un peu trop au sérieux, mais ça lui arrive d'avoir une sacrée descente, tu vois le genre ? Il fait souvent la gueule le lendemain, car il oublie tout ce qu'il s'était passé. Je me souviens qu'une fois, je l'avais emmené aux putes, il s'était réveillé le lendemain à côté d'un truc énorme. Il m'avait trop fait la gueule après ! Enfin, c'quand même un bon type. Il m'a fait quelques fleurs de temps au temps en remboursement de lui avoir sauvé les fesses plusieurs fois. Il était parfois exigent avec ses hommes, mais il les maltraitait pas. Il y a bien pire que lui. Il est fiable et respectueux... faudrait lui donner une promotion un de ces jours, il la mériterait... mais c'est moi le chef ! Je peux le faire ! Faudra que j'y pense !

      Enfin, tu parles aussi de Müller ? Müller … Müller …. Müller … euh … Ah ! Oui ! J'pense savoir qui c'est. Je l'ai croisé en arrivant. Il est dans la gestion de la base et fait parfois des missions de reconnaissance vers shabondy. Il a l'air plutôt sympathique. Le genre vieux roublard, cigare au bec. Lui aussi doit avoir une bonne descente. On a pas longtemps discuté, mais je le trouve sympa.

      Mais … c'est pourquoi ces questions ? Ils ont fait quelques choses de mal ?

      Ah … et … E4 !


      Pludbus s'installa un peu plus confortablement dans son siège. Les questions étaient étranges, mais il ne fallait tout de même pas laisser la partie s'envoler. Il avait une réputation à tenir.
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      L'Amiral en Chef ne semblait pas gêné par les familiarités, mais Jezal, lui, l'était. Toujours sur le qui-vive, il avait la vague impression de se faire manipuler et il détestait ça tout particulièrement.

      "Aaaah ! Vous, j'vous aime bien ! Vous connaissez les vertus du jeu d'échec en matière de plaisir et de discussions ! Si j'avais un bleu sous la main, je nous ferais servir quelques bières histoire de pas trop s'assécher à réfléchir ! Ah ah !

      *Quel abruti fini.*

      -Je ne bois pas pendant le service Amiral, mais vous pouvez vous servir. répliqua Wolfang Jezal, froidement. Quant au jeu d'échec, j'ai toujours considéré cela comme le meilleur jeu de stratégie au monde voyez-vous ?!"

      Pludbus Celdéborde donna ensuite successivement ses impressions concernant différents marins de la base.

      *On ne se mouille pas. Tout le monde y l'est beau, tout le monde y l'est gentil. On ne crache sur personne pour ne se mettre personne à dos. On tient trop à son fauteuil pour prendre des risques.*

      Bien sûr, Jezal avait pris soin de n'en citer qu'un qui était un peu mouillé dans "l'affaire des fuites du QG", Shrap, pour ne pas mettre la puce à l'oreille de l'Amiral. Jezal nota tout cela sur un petit carnet et posa d'autres questions à l'amiral en chef. Il en profita pour rectifier la position du pion de l'amiral en e5. Visiblement, il ne savait pas jouer.


      -Merci pour toutes ces réponses, nous allons un peu plus parler du colonel Sharp. C'est bien lui qui vous a permis d'accéder à ce poste suprême, ou tout du moins en partie n'est-ce pas ?
      Je laisse volontairement un temps d'attente, prenant le temps de poser mes mots.
      Je ne vais pas vous mentir, il mérite à peu près autant ce poste que vous et est loin de n'avoir que le niveau d'un simple colonel. Seriez-vous prêt à accepter, pour votre frère d'arme, à céder votre place, tout du moins pour quelque temps ? Je suis persuadé que pour une personne de valeur comme vous ce doit être un honneur. En tout cas, soyez sûr que j'ai l'accord du Vice Amiral Hizanagi pour effectuer cette petite interversion temporaire.

      Je le regarde fixement, attendant un mouvement pouvant trahir ses pensées et joue le coup suivant :
      d4xe5.

      -Je prend votre pion Amiral, et j'attends votre réponse.

      Je me vautre dans mon fauteuil et pose mes coudes sur les accoudoirs. Je fais mine de réfléchir à la suite des festivités, mais en réalité j'observe discrètement la pièce à la recherche d'indices compromettants. Faute d'indices présents, je devrais en créer et ce serait plus fastidieux.

      -Et... depuis combien de temps jouez-vous aux échecs Amiral ?" lance-je, innocemment.


      Dernière édition par Maréchal Jezal le Sam 12 Nov 2011 - 10:06, édité 1 fois
        Waouh ! En fait, c'est qu'il avait sacrément la gorge sèche, le vieux Pludbus. Il en sortait rarement des tirades aussi longues sans prendre la peine de boire une petite gorgée à côté. C'est dire la qualité des souvenirs qu'il avait évoqués. Pour qu'ils méritent plusieurs minutes de tirades sans s'en vider une, c'est que ça devait faire plaisir à Plud'. Bon, n'importe qui jugerait les histoires qu'ils avaient racontées d'une inutilité crasse. Comme d'habitude, en somme.
        Heureusement qu'il avait sa fameuse dernière bière dans son tiroir. Attendre plusieurs minutes que l'un de ses aides lui apporte une boisson au goût affreux lui aurait été insupportable. Puisque l'autre ne semblait pas intéresser par la boisson – quelqu'un qui avait donc raté sa vie —, Pludbus déverrouilla prestement l'accès jusqu'à son précieux sésame, l'empoigna d'une main ferme et la déposa solennellement sur son bureau. Son regard se fixa sur la bouteille qui dégageait une aura qui pouvait se traduire par : « bois moi ! Bois moi ! ». Plud' n'était pas de taille à lutter contre un tel charme digne des pires malédictions. De sa main, gauche, il attrapa son décapsuleur d'Amiral en chef et délesta la bouteille de sa capsule inutile. Fébrilement, il porta le goulot à sa bouche et il laissa couler dans sa gorge quelques gouttes du merveilleux liquide. L'instant fut telle la première étreinte d'un couple passionnément amoureux. Ses yeux roulèrent dans ses orbites tandis qu'il esquissait un sourire béat d'extase. La fraicheur conservée de son Saint-Gall lui donna des frissons de plaisir qui passèrent de sa tête jusqu'à ses pieds. Les subtils arômes l'enivrèrent tandis qu'il reposait la bouteille sur son bureau.
        L'extase totale.

        Il n’y a pas à dire, c'est vraiment trop bien une bonne bière après un dur labeur.

        C'est pendant cet instant de pur plaisir personnel que l'envoyé du gouvernement tricha. Il le vit malgré ses yeux mi-clos, perdus dans le vague. Il avait bougé son pion ! Le sang de Pludbus ne fit qu'un tour. Il avait en face de lui un tricheur ! L'odieux personnage ! Le vil ! Il n'avait même pas le cran d'affronter l'Amiral en chef à la loyale. Ce dernier aurait pu faire un scandale dans la minute, mais il n'en fit rien. C'était simple. Pludbus savait qu'il était assez fort pour le battre même si celui-ci trichait. Il allait lui montrer que la justesse battait toujours la tromperie. Du point de vue de la discussion, Pludbus fut un tantinet plus méfiant. Pour qu'on puisse vouloir tricher avec lui, c'est qu'on ne devait pas être très net globalement.

        Il ne fallut pas attendre longtemps pour qu'il soit certain. Il était vraiment dingue ! Pludbus était loin d'être bête. Il avait clairement compris l'insulte maladroitement cacher dans les propos de l'homme. Il ne mérite pas son rang ? Avec tout le mal qu'il s'est donné, le temps qu'il a sacrifié et la quantité de bonne bière qu'il n'a pas pu boire, c'était le pompon ! Céldéborde est peut être inutile, mais il a sa fierté. Qu'on le remette autant cause, il n'était pas prêt de l'accepter. De plus, il tenait vraiment beaucoup à son poste. Plutôt crever que de le laisser, il aurait pu le dire.
        Non, il n’était vraiment pas content. L'indignation pouvait se lire sur son visage. La colère aussi. Tout cela n'annonçait rien de bon. On lui gâchait le plaisir de boire sa précieuse bière dans le calme et la sérénité après la dure journée qu'il avait eu. Ça en était trop. Le ton dur, il passa à l'attaque.


        De quoi vous vous mêlez ? Pourquoi on ferait pareille chose ? Vous pensez que ça se fait facilement, un changement d'Amiral en chef ? Vous croyez qu'on se tourne les pouces au Quartier Général ? Vous vous trompez lourdement. Il y a énormément de travail à accomplir, de connaissances à assimiler et de facteurs à prendre en compte. Je ne nie pas les talents d'Hizanagi, mais lui, il n’est pas du tout apte à être Amiral en chef. Il faut des mois pour se mettre au courant de toutes les paperasses de ce poste. Vous croyez que le monde va attendre qu'Hizanagi soit « prêt » ? Vous croyez que les pirates et les révolutionnaires vont se la couler douce pendant que l'autre apprend par coeur les effectifs de la marine ? Z'êtes siphonné ou quoi ? C'est une blague, c'est ça ? J'comprends pourquoi les révolutionnaires ont autant de champ libre aujourd'hui avec les sous-fifres du gouvernement mondial qui perdent leur temps avec leurs idées farfelues !
        Donnez-moi une seule bonne raison pour faire ce changement. J'aimerais bien savoir la logique de tout ça. Vous ne chercheriez pas plutôt autre chose en fait ?


        Chaud patate le Pludbus ! En plus, on lui pique son pion, dès le deuxième tour ! L'agent du gouvernement aimait vraiment les provocations. Pludbus n'allait pas non plus se laisser faire aux échecs, surtout face à un tricheur démasqué.

        Fou en C5


        Je joue depuis plusieurs mois, moi ! Je ne triche pas !

        Et v'lan, dans les dents. Vraiment remonté, le Pludbus.
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        L'amiral en chef prit plusieurs gorgée d'une boisson probablement alcoolisée, cela lui procura visiblement beaucoup de plaisir car il sembla sur un petit nuage pendant quelques secondes. Il redescendit tout de même à terre pour répondre à la question d l'agent du gouvernement. Visiblement vexé, ses traits se tirèrent et répliqua dans un ton cassant :

        "De quoi vous vous mêlez ? [...] J'aimerais bien savoir la logique de tout ça. Vous ne chercheriez pas plutôt autre chose en fait ?

        *Quel imbécile. Ce crétin ne veut même pas se laisser une chance de survie à son poste.*

        Pludbus Celdéborde déplaça ensuite son fou en C5 et ajouta :

        Je joue depuis plusieurs mois moi. Et je ne triche pas."

        Wolfang Jezal commença alors à comprendre que même si l'amiral en chef n'était visiblement pas une lumière ou quelqu'un ayant un talent particulier (surtout pas pour les échecs d'ailleurs), il lui causerait peut-être quelques soucis. Il grimaça succinctement, réfléchit quelques secondes et joua son coup : Cc3.
        Les cavaliers, Jezal les affectionnaient tout particulièrement. Non pas qu'ils soient plus fort qu'une autre pièce mais parce que, bien ancrés dans le camp d'ennemi, ils constituent une gigantesque épine dont il est difficile de se défaire. Le Maréchal prit un court temps de réflexion pour analyser les propos de l'amiral et tenter d'y trouver une parade.
        Il prit un air renfrogné, baissa les yeux vers le plateau d'échecs, et soutint sa tête avec sa main gauche.
        L'illusion qu'il réfléchissait à un problème échiquéen était presque parfaite.
        Au bout de quelques secondes, il se redressa et pensant avoir enfin trouvé la solution déclara :

        "Vous ne savez pas ce que vous dîtes Amiral. Vous avez très probablement mal interprété mes propos. Je, le gouvernement mondial, ne veux pas que vous démissionniez, simplement que vous laissiez votre place, pour un temps déterminé au vice-amiral Hizanagi. Nous savons parfaitement la difficulté et les responsabilités qui vous incombent vu votre poste et nous saluons votre travail mais nous pensons que vous avez des choses à apprendre d'Hizanagi, notamment concernant la motivation des troupes. Le vice-amiral est déjà au courant depuis quelques mois de cette affaire et est parfaitement informé des travaux qui lui seront attribués pendant la période de votre choix. Sachez que nous imposons un minimum de 3 jours à ce poste mais que si vous le souhaitez, vous pouvez étendre cette période jusqu'à une semaine.
        Et, les sous-fifres du gouvernement comme vous dîtes ont effectivement d'autres affaires importantes à traiter c'est pour cela que je vous demande de coopérer assez rapidement.
        Ce sera en fait une sorte de séminaire d'apprentissage où vous aurez autant à apprendre l'un de l'autre. Cela crée des liens et vous permettra de briller encore plus qu'aujourd'hui.


        Jezal marqua une pause, et se demanda s'il devrait faire preuve une autre fois d'autant de fayotage que lors de cette petite tirade.

        Le gouvernement mondial veut le meilleur pour lutter contre ses ennemis, et si vous réussissez à vous améliorer ils n'auront qu'à bien se tenir !"

        Le discours avait été très articulé et argumenté. Il n'y avait pas de raisons que le chef de la marine refuse : il avait toutes les clés en main. Jezal s'installa confortablement dans son fauteuil puis tenta de comprendre le sens de la deuxième réplique de l'Amiral : certes, il jouait depuis plusieurs mois. Jezal ne l'avait jamais contredit sur ce sujet. Et cette histoire de triche était des plus obscures: tout débutant sait bien que l'on ne peut pas avancer un pion de trois cases d'un coup...

        Wolfang observa attentivement l'amiral en chef, et entreprit de noter tout ce qui pouvait faire office de preuve à charge lors d'une enquête. Il prit un petit carnet en cuir et y nota : boissons alcoolisées pendant le service, nervosité extrême apparente...
        Et il attendit.
          L'autre ne réagit pas véritablement au propos de Pludbus. Il semblait plus sur la défensive, préparant sa nouvelle attaque. Telle une forteresse que l'on assiégeait, l'Amiral en chef préparait ses troupes. Utilisant sa bonne mémoire, il récupérait toutes les informations qui pouvaient lui être utiles. Des informations sur le dénommé Hizanagi, il n'en avait pas beaucoup. Au pire, il pouvait en inventer. Il était l'Amiral en chef ! Sa parole valait plus que celle d'un sous-fifre de bas étage comme celui qu'il l'embêtait actuellement. De plus, il pouvait avoir accès à des informations que le gouvernement mondial n'avait pas. C'est lui qui s'occupait de la marine et il en referait à ses supérieurs du gouvernement. Il était censé être l'un des rares interlocuteurs entre les instances politiques et la force de frappe qu'était la Marine. De ce point-là, il pouvait s'en faire une force importante. Modifier quelques rumeurs sur Hizanagi passerait inaperçu. Il en était convaincu.

          Autre point d'attaque à privilégier, la personnalité même de son interlocuteur. Il était jeune. Il n'était surement pas inexpérimenté, mais il ne devait pas encore être de ceux qui faisaient de ce genre de mission leur pain quotidien. Beaucoup trop présomptueux, on devinait la naïveté d'une nouvelle fonction dans ses prises de paroles. Ce qu'il faisait ne devait pas s'ébruiter et le gouvernement préférait sacrifier un de ces jeunes prometteurs plutôt qu'un expert du genre. On ne voulait pas que cela s'ébruite. Pludbus garda pour lui même cette information. Si vraiment il ne voulait pas abandonner son stupide plan, il ferait en sorte de tout rendre public. Pludbus voulait garder son poste à tout prix et si on était prêt à tout pour le faire tomber, il ne se générait pas pour faire le maximum de dégât. On se souviendrait alors de lui comme celui qui a dit non au Gouvernement Mondial. Une idole pour le monde. Une légende qui traverserait les siècles. C'était le rêve de Pludbus.

          C'était immobile, le front plissé, que Pludbus écouta la nouvelle attaque de l'envoyé qui ne s'était pas faite attendre. L'intervention conforta Pludbus dans ses idées. On voulait le forcer à accepter, mais une confrontation pourrait être bien trop gênante. Le marine se mit à arborer un franc sourire méprisant tandis qu'il prenait un peu plus ses aises dans son fauteuil comme si la confrontation induite par la conversation était en sa faveur.


          Un Vice Amiral faire la leçon à Amiral en chef, on aura tout vu. Vous voulez de l'efficacité ? Vous allez ridiculiser toute la marine ! On est pas des gosses qui avons besoin de se faire materner par d'autres. En plus, apprendre d'Hizanagi en matière de motivation, c'est ça, le plus comique. Inspirer la terreur parmi ses troupes, vous voulez que ça soit la méthode du Quartier Général. C'est la terreur qu'on doit inspirer aux pirates ; pas à nos propres troupes. J'ai déjà constaté l'effet que ça faisait en mission. Croyez mon expérience, mon petit, ça n'apporte rien de bon. En plus, je ne voudrais pas balancer - vous comprenez, je suis dans la confidence de quelques affaires sordides afin de ne pas entacher la réputation de la marine – bah, Hizanagi, c'est pas un enfant de choeur. Il y a de quoi faire hurler au scandale pas mal de monde si certaines choses qu'il aime faire sont rendues public, si vous voyez ce que je veux dire. Ça serait vraiment une catastrophe si ça arrivait. Le genre de truc qui faire perdre à la marine toute crédibilité. Pire, vous imaginez le moral des troupes ? Envolé !

          Vous voulez le meilleur pour lutter contre les pirates, boy ? Faut alors le meilleur pour nos troupes. C'est un peu bête, mais, Hizanagi, c'est vraiment le mauvais choix pour votre plan. Désolée de ne pas avoir transmis les informations concernant ses petites pratiques, mais j'ai préféré que le moins de monde le sache. Vous comprenez ? La sécurité du gouvernement, de la marine et du moral des troupes…


          Pludbus élargit son sourire jusqu'aux oreilles. On pouvait croire qu'il se foutait de sa gueule. Puis il joua comme si de rien n'était.

          Pion en F6
          D'abord, on sort le pion. Si ça ne marche pas, Plud' était prêt à sortir l'artillerie lourde. Comme dans sa joute verbale.
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          [HRP : désolé pour le retard Pludbus :/]

          Cette fois c'en était trop, Jezal se décida à sortir une de ses plus grosses cartouches. Il allait devoir jouer serré, il avait en face de lui un adversaire qui sortait de l'ordinaire. Il fit une moue désapprobatrice face à l'amiral en chef, sans se laisser impressionner et répliqua :

          "Vous ne comprenez pas la situation Amiral en Chef. Nous sommes parfaitement renseignés sur le Vice-Amiral Hizanagi. Nous sommes les enquêtes internes. N'essayez pas de jouer un rôle qui n'est pas le vôtre : restez à votre place, vous n'avez aucun pouvoir dans cette conversation. Je vais jouer franc-jeu avec vous : même les trois amiraux pensent que vous n'êtes pas apte à diriger cette organisation. Nous avons assez d'informations pour vous arrêter mais ce serait détestable pour l'image de la Marine. Soit vous coopérez et laissez votre place pour 3 jours à Hizanagi pour que nous concluions sur le meilleur dirigeant, soit je vous fait mettre aux arrêts immédiatement."

          On pouvait voir des gouttes d'arrogances sortir des pores de Jezal. Ca suintait, et ça puait. Ses traits se crispèrent, il se leva et tendit à son adversaire un décret :

          L'Amiral en Chef Pludbus Celdéborde, vaillant combattant de la Marine, décide de prendre trois jours de repos et désigne comme remplaçant le Vice-Amiral Hizanagi. ll reprendra ses fonctions immédiatement après.

          Signature :

          -Vous avez toutes les assurances dans ce décret qui sera d'ailleurs publié partout à Marinford. Le Gouvernement Mondial, par l'intermédiaire du commandeur suprême pourra ainsi observer le Vice-Amiral Hizanagi pendant ces trois jours. Signez en bas de la page s'il vous plaît."


          La situation se tend. Inexorablement, le fil sur lequel je tire va finir par se rompre, pour le meilleur ou pour le pire. Je retire ma main du décret et sort le tampon du gouvernement Mondial, prêt à apposer le sceau sur la signature de l'amiral.
          Je me rassois et en attendant une réaction, joue mon coup : Cf3. Un coup offensif accentuant l'hégémonie des blancs au centre.

          Une goutte de sueur perle sur mon front, je me demande si je n'ai pas été trop loin.
          A l'extérieur, le temps se gâte : les nuages recouvrent Marinford et les premières gouttes de pluies glissent contre les carreaux. Il commence à faire lourd et la tension monte dans la pièce. Je sens Celdéborde moins sûr de lui pourtant sa méfiance l'emporte encore. J'ajoute :

          -Le gouvernement Mondial ne peut vous donner meilleure assurance Amiral. Ces trois jours seront profitables à tous. Lui dis-je en le regardant dans les yeux. Je compte sur votre compréhension."


          Le Maréchal savait sa position extrêmement risquée et critique mais ne s'imaginait pas un seul instant échouer. Il se leva et commença à marcher dans la pièce.

          "Magnifique, vraiment magnifique. Cette pièce mérite les louanges que j'ai entendu. Vous devez vous y plaire.

          Il s'arrêta soudainement et se tourna vers le dirigeant de la marine :

          -Je ne pensais pas que vous étiez si long à signer amiral, le train aquatique ne m'attendra pas, hâtez-vous."
            Arf. Il était vraiment coriace. On sentait que les arguments utilisés étaient d'un tout autre niveau. Le coup des amiraux, des services secrets, tout ça, on sentait que c'était la dernière charge. Mensonge ou pas ? Pludbus doutait de la véracité de tout cela. Il se serait rendu compte d'un coup aussi énorme depuis longtemps. Il était au sommet de la marine. On ne préparait pas un coup comme celui-ci sans qu'il y ait des fuites. En plus, comment un agent aussi ridicule que celui-ci pouvait avoir un dossier aussi capital entre les mains ? Non, c'était surement une piètre tentative, de le faire craquer sans risquer grand-chose. De toute façon, même si ça avait été le conseil des cinq en personnes, il n'aurait pas accepté. Il n'acceptera pas ! Sa conviction était faite ; on voulait l'évincer. Il n'allait pas faire de cadeau au Gouvernement, ô que non ! Il devait préparer des contre-mesures contre d'éventuelles d'autres attaques. Enfin, pour l'instant, il s'agissait de s'en sortir la tête haute contre ce fonctionnaire de pacotille.

            On lui tendit un document qu'il lut attentivement. Sa lecture finie, il comprit qu'il avait en main ce qui déciderait de cet affrontement dont la façade n'était qu'une conversation un poil virulente. De ce fichu bout de papier allait se décider le sort de Pludbus Céldéborde et du reste du monde par la même occasion. Trop de pression pour un si petit bout de papier, mais il ne flanchait pas. Dommage. Lui non plus ne flanchera pas ! Il restera un roi ! L'autre continua à jouer la partie d'échec, mais Pludbus n'était pas dupe ! C'était fini ! L'amadouer à jouer aux échecs, c'était terminé ! Dorénavant, Pludbus ne jouerait plus jamais aux échecs. Ça lui rappellerait trop cette rencontre et cet infâme personnage ô combien désagréable ! Non ! Plus jamais il ne voudra le rencontrer. Pire, la prochaine fois, il lui fera un truc bien salaud histoire d'apaiser sa propre conscience. Une petite vengeance ne fait jamais trop de mal pour les nerfs.

            Bref. Il fallait se décider. Il n'allait pas attendre cent sept ans avec ce bout de papier dans les mains. Il luttait pour son maintien, mais il avait aussi du boulot. Le mal et le chaos n'attendraient pas qu'il daigne en finir avec cet affrontement pour envahir le monde de la justice et de la lumière. Il regarda tour à tour le bout de papier, le fonctionnaire et le stylo qui était posé, comme par hasard, pas loin de la feuille. Le fonctionnaire alla regarder dehors comme s'il était chez lui. Il lança quelques banalités qui faisaient tache au milieu de cet instant décisif qui allait peut-être faire parler de lui.
            Un dernier regard pour la feuille. Non. Il ne pouvait décemment pas la signer. Ce ne serait pas Céldéborde de faire une pareille chose. Enfin décidé, il se leva en déchirant la feuille en quatre morceaux réguliers, puis il mangea tour à tour les morceaux de papier tandis qu'il alla à la porte du bureau.


            Malgré tout le miel qui a été utilisé, je reste un peu sur ma faim. La conclusion n'a aucun goût.

            Puis Pludbus ouvrit la porte. Derrière, une dizaine de marines attendaient. Il surprit même deux secrétaires qui essayaient d'écouter à la porte, mais le bois massif avait toujours vaincu les oreilles indiscrètes. Pas contrarier pour un sou, il les intima d'entrée d'un geste gracieux de la main. Le gracieux était étrange ; le petit groupe sut tout de suite qu'il s'était passé un truc grave.

            Colonel, vous pourrez accompagner notre visiteur à son « train » … même si celui-ci ne passe pas à MarineFord, je me demande ou vous allez le prendre ! Ah !

            Officiers, Secrétaire, il s'agit de préparer mon départ et tout le tralala. J'ai à faire au Quartier Générale. Faites le nécessaire comme vous en avez l'habitude. Je compte sur vous !


            Puis il se tourna vers Jezal. Un bout de papier était encore collé entre ces dents de devant.


            Une dernière chose a ajouté avant de partir ? Je ne voudrais qu'vous manquiez votre moyen de locomotion.
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            Le coup de bluff avait échoué misérablement : l'arrogant amiral en chef avait avalé la feuille de papier et déclaré "Malgré tout le miel qui a été utilisé, je reste un peu sur ma faim. La conclusion n'a aucun goût.". C'en fut trop pour Jezal qui dû contenir son énervement et sa colère. Il serra les poings et sentit le rouge lui monter aux joues.

            *Pour qui se prend-il ? Qui lui donne le droit de manger un acte gouvernemental ?! Merdeux incompétent.*

            La colère laissa très rapidement la place à la tristesse et le déni à la peur : le supérieur Gloust et le conseil 5 étoiles n'apprécieraient sûrement pas ce lamentable échec... Le Maréchal entrevit un séjour dans une prison glauque pour l'empêcher de parler et ne l'apprécia guère. Il chercha rapidement un plan pour s'en sortir convenablement mais rien ne semblait pouvoir le tirer d'affaire. Les dés étaient jetés, et ils étaient probablement pipés depuis le début. Jézal ne savait quoi dire, Pludbus Celdéborde ouvrit la porte et ajouta quelques mots mais l'agent de la BDAI ne l'écoutait plus.

            *Un dernier coup de bluff ? Appeler le conseil 5 étoiles ? Le supérieur Gloust ?
            Quitter Marinford sur un échec ? Jamais !!
            *

            Jezal prit une décision qui allait déterminer sa future carrière : il appela le conseil 5 étoiles.


            Pendant que l'Amiral ouvre la porte de son bureau et intime à quelques marins l'ordre d'entrer, je leur déclare :

            "Vous n'oseriez pas forcer la main à un agent des enquêtes internes? ... Le premier qui approche je lui promets une fouille minutieuse de son passé et le moindre élément à charge sera dramatique. Me suis-je bien fait comprendre ?"

            Les soldats paraissent décontenancés, Celdéborde moins : il lui en faut plus. J'en profite pour me rendre à son bureau et contacter le conseil. Ils croient d'abord s'adresser au vice-amiral Hizanagi mais je leur explique rapidement la situation. Je leur demande la permission de mettre aux arrêts l'amiral en chef : j'ai quelques notes qui pourraient le faire tomber pour incompétence. Furieux de ce qui s'avére être un échec car ma mission devait se dérouler en douceur ils me répondent quelque chose comme : "Merdeux incompétent, nous ne vous connaissons pas. Ne rappelez plus ce numéro" et raccrochent. Je ne tombe qu'à moitié des nus car je m'y suis préparé depuis le début, à un abandon potentiel de mes "soutiens". Je ne ressens plus rien et raccroche moi aussi le den den mushi.

            "Ceci est un ... Je le dis doucement, outrage !" J'appuie le mot "outrage" pour qu'il comprenne que même si cette affaire est officiellement (même si elle n'a pas vraiment d'existence officielle) terminée, je n'ai pas dis mon dernier mot.

            Je tourne les talons et quitte la pièce évitant les gardes, toujours indécis. L'amiral en chef, mi-énervé mi-amusé ne me salue pas.

            *Premier échec, et il va m'en coûter pour le surmonter. Ils vont sûrement nier l'existence même de cette mission là-haut, Gloust le premier. Tenter d'écarter l'amiral en chef de la manière douce, pour ne pas provoquer de conflit officiel entre le commandeur suprême et le conseil des 5 n'était probablement pas une bonne idée. Je n'ai été qu'un pion envoyé à l'abattoir pour tâter le terrain.*

            Je repense une dernière fois à la partie d'échecs que j'aurais vraisemblablement gagnée puis prends le navire (et non le train aquatique) pour retourner à Marie-Joie rendre des comptes.
            FIN.