Lorsque je suis devenu Libre Capitaine d’Armada, maître d’un cadran, il m’a fallu réfléchir pour la première fois au principe de loyauté. Avant ça, j’étais membre des Saigneurs, un équipage pirates où je n’étais ni le capitaine ni le second. J’étais celui qui est loyal, non celui qui reçoit. Et je l’étais par respect, parce que nous avions des intérêts communs, parce que Tahar était puissant. Si ma loyauté ne lui convenait pas, il pouvait me répudier quand il le voulait.
Et encore avant ça je voyageais en solitaire. Je n’étais le patron de personne. Comment inspirer l’obéissance à des personnes qu’on ne connaît pas, qu’on a jamais vu et peut être que l’on ne verra jamais ?
Peut être est-ce pour ça que mon choix sur le bras droit s’était porté sur la plus roublarde des candidates. Celle qui utilise la ruse et ses charmes pour convaincre, plutôt que la force brute. La force c’est bien sympa, mais si je suis loin d’Armada cette pression ne fonctionne pas vraiment. Sybille Mia, ma seconde, a ri lorsque je lui ai expliqué ma problématique. Que je savais contraindre les gens en les plaçant dans une situation sans véritable choix : comme une prise d’otage, mais que j’ignorais comment obtenir la loyauté par le respect. Sa réponse :
« Dans ce cas faites ce que vous savez faire. Soyez leur otage ! »
Ainsi naquit l’idée de leur offrir une chose que j’étais le seul à pouvoir donner : une nouvelle apparence. Une nouvelle vie. Évidemment, pas une transformation définitive, sinon pourquoi auraient ils encore besoin de moi ensuite ? Trois mois, et il leur faudrait alors mon aide à chaque fois pour poursuivre leur rêve de vie. Je devins leur otage : ils avaient besoin de moi. Ou plutôt, je tenais leur vie en otage. Décevez moi, adieu votre idylle. Mieux encore : s’il m’arrive quelque chose, au revoir votre nouvelle vie. Ma survie et mon bien être sont intrinsèques, sont les conditions à votre avenir.
C’est la naissance de Mascarade.
Seulement un inconvénient majeur apparut très vite : pour métamorphoser chacun des résidants en une apparence sur demande, il me fallait leur injecter les hormones individuellement. Et bien que Mia m’épaulait, j’étais le seul à pouvoir faire ces injections. De longues files d’attentes virent le jour et elles ne diminuaient pas.
Une semaine ! Je perdais une semaine entière à ne faire que ça toute la journée ! Autant vous dire que ma patience n’était pas la même du premier jour au septième. Même dieu s’est reposé le dernier jour ! Alors, à la moindre contrariété allant d’un regard que je dépréciais ou lorsque je jugeais l’intonation de la demande insuffisamment révérencieuse, le résultat était une femme à moustache. Une manière de me passer les nerfs, et puis ils pourront rechanger dans trois mois, c’est bon, c’est qu’une petite blague…
Seulement, après la vingtième femme à moustache, la rumeur s’est répandue : cette apparence est celle de ceux qui ont mal agi, qui ont contrarié le maître du Cadran.
Alors j’ai gardé cette sanction pour les fauteurs de troubles.
Et encore avant ça je voyageais en solitaire. Je n’étais le patron de personne. Comment inspirer l’obéissance à des personnes qu’on ne connaît pas, qu’on a jamais vu et peut être que l’on ne verra jamais ?
Peut être est-ce pour ça que mon choix sur le bras droit s’était porté sur la plus roublarde des candidates. Celle qui utilise la ruse et ses charmes pour convaincre, plutôt que la force brute. La force c’est bien sympa, mais si je suis loin d’Armada cette pression ne fonctionne pas vraiment. Sybille Mia, ma seconde, a ri lorsque je lui ai expliqué ma problématique. Que je savais contraindre les gens en les plaçant dans une situation sans véritable choix : comme une prise d’otage, mais que j’ignorais comment obtenir la loyauté par le respect. Sa réponse :
« Dans ce cas faites ce que vous savez faire. Soyez leur otage ! »
Ainsi naquit l’idée de leur offrir une chose que j’étais le seul à pouvoir donner : une nouvelle apparence. Une nouvelle vie. Évidemment, pas une transformation définitive, sinon pourquoi auraient ils encore besoin de moi ensuite ? Trois mois, et il leur faudrait alors mon aide à chaque fois pour poursuivre leur rêve de vie. Je devins leur otage : ils avaient besoin de moi. Ou plutôt, je tenais leur vie en otage. Décevez moi, adieu votre idylle. Mieux encore : s’il m’arrive quelque chose, au revoir votre nouvelle vie. Ma survie et mon bien être sont intrinsèques, sont les conditions à votre avenir.
C’est la naissance de Mascarade.
Seulement un inconvénient majeur apparut très vite : pour métamorphoser chacun des résidants en une apparence sur demande, il me fallait leur injecter les hormones individuellement. Et bien que Mia m’épaulait, j’étais le seul à pouvoir faire ces injections. De longues files d’attentes virent le jour et elles ne diminuaient pas.
Une semaine ! Je perdais une semaine entière à ne faire que ça toute la journée ! Autant vous dire que ma patience n’était pas la même du premier jour au septième. Même dieu s’est reposé le dernier jour ! Alors, à la moindre contrariété allant d’un regard que je dépréciais ou lorsque je jugeais l’intonation de la demande insuffisamment révérencieuse, le résultat était une femme à moustache. Une manière de me passer les nerfs, et puis ils pourront rechanger dans trois mois, c’est bon, c’est qu’une petite blague…
Seulement, après la vingtième femme à moustache, la rumeur s’est répandue : cette apparence est celle de ceux qui ont mal agi, qui ont contrarié le maître du Cadran.
Alors j’ai gardé cette sanction pour les fauteurs de troubles.