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Cruelle décision

Cruelle décision
Le silence.. Beaucoup aiment le silence qu'offre la solitude, permettant de se retrouver seul face à soi-même. Cela permettait de réfléchir et de panser son âme... Beaucoup l'affectionnait mais... Pas moi. Mais alors pas du tout.

- " 🎵Et quand tu t'effondres
Suis-je la raison de ton chagrin sans fin ?
Il y a tellement de choses à dire🎵 "


Oui oui, je chante. Pourquoi ça vous étonne ? J'aime bien pousser la chansonnette de temps en temps et le pire c'est que je m'en sors pas trop mal. Enfin revenons-en à nos moutons. Comme je vous disais, je n'aime pas du tout le silence et c'est pour ça que je me promenais dans les couloirs du QG du Cipher Pol où je me trouvais actuellement, interprétant une chanson d'amour que j'appréciais beaucoup. Que j'aime toujours d'ailleurs. Ses paroles me touchent énormément, me rapportant à mon grand-frère. Pourquoi une chanson d'amour me fait penser à mon frère ? Sérieusement, il faut que je vous l'explique ? Bah c'est mon frère, je l'aime... Y'a plusieurs façons d'aimer.

- " 🎵Peux-tu m'entendre
Quand j'appelle ton nom ?🎵 "


Promis, je ne vais pas vous la chanter entièrement. D'ailleurs, alors que je continuais de la fredonner tranquillement, j'entendis des bruits de pas derrière moi, me forçant à m'arrêter. Honteuse et espérant que personne ne m'avait entendu, je tournai la tête pour voir de qui il s'agissait. Pile à ce moment-là, je vis quelqu'un passait à côté de moi en courant. En voyant cette personne, le temps fut comme ralenti... Je restais bouche-bée, les yeux écarquillaient par ce que je venais de voir. Cet individu qui venait de me dépasser était un homme ressemblant à s'y méprendre à quelqu'un que j'avais bien connu par le passé. Mais cela était malheureusement impossible... Pas après ce qui s'était passé.

Celui-ci disparu rapidement au détour d'un couloir, me laissant seule. De nouveau, le silence régnait dans ces couloirs. Seulement, cette fois-ci, je m'y accommodai, n'ayant plus le coeur à chanter. Je n'arrivais pas à me remettre de ce qui venait de se passer. Cela m'avait vraiment retournée et je restais plantée là sans bouger. Petit à petit, mon esprit se replongeai dans de vieux souvenirs. Un en particulier.

 


C'était il y a un peu plus de deux ans, durant l'année de mes seize ans en l'an 1626. Pour la première fois depuis que j'avais intégrée la 16ème garnison de Cocoyashi, j'eus le droit à quelques jours de permissions. J'étais tellement heureuse à cette idée. J'allais enfin pouvoir sortir de la caserne et aller rentre visite à mes parents que je n'avais pas vu depuis plusieurs mois. Ils me manquaient tellement. C'est donc sans attendre, après un long moment dans la salle de bain, bien sûr, à préparer, que je quittai la caserne en direction de la maison.

Cela faisait du bien de quitter son enceinte et surtout de ne plus porter cet uniforme atroce qu'on nous forçait à mettre. Par chance, la petite robe blanche que je portais le jour où j'étais rentrée dans la Marine m'allait encore à merveille. Je n'avais pas trop changé en six mois à mon grand désarrois, mais tant pis. Le bon côté de la chose, c'est que je pouvais de nouveau porter de beaux vêtements.

Me tardant de retrouver ma famille, c'est d'un pas pressé que je traversai le village, savourant chaque minute de liberté. Oui, c'est vrai qu'à m'entendre, on pourrait croire que je sortais de prison et que je n'aimais pas vivre à la caserne. Loin de là, c'est juste que le balai et les entrainements ne me manquaient pas trop.

J'avançais gaiement vers ma destination quand j'entendis une voix m'interpeller. M'arrêtant, je me mis à chercher du regard d'où cela venait mais je ne vis personne. Au moment où je pensais avoir mal entendu et que je m'apprêtais à reprendre la route, un jeune homme se planta devant moi, légèrement essoufflé comme s'il avait couru. Curieuse, j'attendis qu'il reprenne son souffle pour savoir ce qu'il me voulait. Au bout de quelques instants, celui-ci se repris avant de me sourire.

- " Ca faisait longtemps Haya, comment va ? "

En entendant cet homme utiliser le diminutif de mon prénom, je me mis à hausser un sourcil tout en penchant la tête sur le côté, étonnée de voir qu'il le connaissait. Qu'il me connaissait. J'avais beau le regarder, je ne voyais pas du tout de qui il pouvait s'agir. Cela ne sembla pas lui échapper, celui-ci se massant l'arrière de la tête avant de reprendre la parole.

- " J'ai tant changé que ça pour que tu ne me reconnaisse pas ? " Dit-il avant de se mettre à rire, amusé de la situation. " C'est moi ! Vincent. Vincent Kahda "

A ces mots, j'ouvris grand la bouche de surprise. Survolant de haut en bas son corps, je fini sur son visage qui affichait un plus grand sourire. Celui-ci semblait amusé par ma réaction et je ne pouvais lui en tenir rigueur. J'avais du mal à croire que c'était lui qui se tenait en face de moi... Je restai d'ailleurs un petit moment ainsi sans rien dire tellement sous le choc. Cela eu pour résultat d'amuser encore plus Vincent qui se mit à rire de nouveau.

- " Tu verrais ta tête ! On dirait que tu as vu un fantôme "

En entendant cette petite tirade sur ma tête, je me repris, croisant mes bras sous ma poitrine tout en le toisant du regard.

- " Tu veux qu'on en parle de la tienne ? Le temps t'as pas épargné mon pauvre... " Lui dis-je d'un ton faussement froid.

- " Oh, tu trouves ? Je me trouve beau gosse pourtant. "

Cet idiot se mit à prendre des poses plus ridicules les unes que les autres ce qui eurent pour résultat de nous faire rire tous les deux.

- " Je suis contente de te revoir, Vince. " Fini-je par lui avouer en affichant mon plus beau sourire.


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Cruelle décision
L'atmosphère de cette ville n'avait pas changé. On pouvait y voir des commerçant négocier leus prix auprès d'éventuels clients. Les artisans, s'afférant à leur art. Des enfants courant partout en jouant à divers jeux. Des couples se promenant main dans la main. Il y faisait toujours aussi bon vivre.

Au milieu de cette agitation, j'avais retrouvé une vieille connaissance que je n'avais pas vu depuis mon enrôlement dans la Marine. Cela me faisait vraiment plaisir de revoir cet énergumène avec qui je conversais depuis maintenant plusieurs minutes, échangeant de simple banalités. Pendant que nous discutions, Vince ne cessai d'afficher le même sourire espiègle qu'il avait l'habitude d'arborer depuis notre enfance. Il n'avait pas du tout changé. Enfin si, physiquement. En six mois de séparation, celui-ci avait bien grandi, devant atteindre facilement les un mètre quatre-vingt. Je me sentais toute petite à côté de lui... En même temps c'était déjà le cas avec beaucoup d'autres personnes ahah. Mais ce n'est pas la seule chose qui avait changé chez lui. Il était devenu bien plus musclé et de beaux traits venaient dessiner son visage plus mature. Je ne pouvais le nier, il était en effet devenu un beau jeune homme.

Oulala je vous vois venir ! Non, je ne ressens aucune attirance envers lui. Vincent a le même âge que moi et nous avons passé une bonne partie de notre enfance ensemble alors n'allez pas vous imaginer des trucs bizarres.

Tandis que nous continuions à discuter, Vince perdis soudainement son sourire et détourna son regard du mien, fixant quelque chose, semblant se trouver derrière moi. Intriguée, je décidai de me retourner afin de voir ce qui pouvait attirer l'attention de mon ami. La première chose qui me traversai l'esprit, était qu'il s'agissait peut-être d'une jolie fille. Ce qui me donnerait une raison de plus de me moquer de lui. Seulement ce ne fut pas le cas. Rapidement, je me rendis compte que de l'autre côté de la rue se trouvait un homme qui nous fixait. Celui-ci était adossé contre le mur d'une maison, les mains dans les poches et semblait attendre tout en regardant dans notre direction. Cet homme ne m'inspirait pas confiance. On peut même dire qu'il me mettait mal à l'aise à cause de son regard dur et froid.

L'ambiance dans la rue devenait pesante alors que je regardais consécutivement cet homme et mon ami qui ne se lâchaient pas du regard. N'en pouvant plus, je décidai de briser la glace.

- " Tu le connais ? "

En entendant ma voix, Vince sembla revenir à lui, sursautant légèrement avant de replonger son regard dans le mien. Seulement, pour seule réponse, j'eus le droit à un nouveau sourire de mon ami.

- " Je suis désolé Haya, mais je vais devoir te laisser. " A ces mots, Vince m'offrit de nouveau un sourire qui cette fois-ci semblai vouloir être rassurant. " J'ai été très content de te revoir en tout cas. Il Faudra qu'on aille se boire un verre un de ces jours. D'ici là prend soin de toi. "

Ce qui était en train de se passer, me déplaisait fortement. Je ne saurai dire pourquoi, mais le sourire rassurant de mon ami avait eu le résultat inverse... Peut-être, parce que je ne l'avais encore jamais vu sourire de la sorte. Au moment où Vince me dépassai pour rejoindre cet inconnu, je me retournai vivement pour lui attraper la main afin de le retenir. En la sentant, Vince s'arrêta brusquement avant de se mettre de biais pour me regarder, l'air surpris.

- " Ce soir... "

- " Pardon ? De quoi ce soir ? "

Vincent semblait un peu perdu et c'était tout à fait normal. J'avais agi sans réfléchir à cause de la crainte que je ressentais. Je devais me reprendre... Ce que je fis rapidement en commençant par lui lâcher la main avant d'afficher un sourire chaleureux.

- " Ce verre. Allons le prendre ce soir. Ca serait quand même dommage d'attendre encore six mois avant de se revoir. Tu ne penses pas ? "

Vince eut un moment d'hésitation, regardant un bref instant dans la direction de l'homme qui ne m'inspirait pas confiance avant de répondre.

- " Tu sais... Je ne sais pas si je... " Seulement, il n'eut pas le temps de finir ce qu'il essayait de dire, lui coupant la parole.

- " Tututu... Qui a dit que je te laissais le choix ? Si tu refuses de venir boire un verre avec moi... " Tout en disant ces mots, je pris en main l'un de mes yo-yos avant de lui mettre sous le nez. "... Je te botte les fesses ! "

C'est en louchant, que Vince fixait le jouet se trouvant littéralement sous son nez avant de se mettre à rire. Grace à moi, l'ambiance était redevenue plus respirable et je sentais mon ami plus apaisé. Ca me faisait plaisir même si l'inquiétude ne me quittait pas. De son côté, Vincent repoussa le yo-yo d'un doigt tout en secouant la tête, toujours amusé avant de lever légèrement les mains au ciel.

- " Tu as gagné, je me rends. Rendez-vous à 19h à la taverne. Ca te va ? "

J'acquiesçai fermement avant que celui-ci ne se retourne, reprenant son chemin tout en me saluant d'un signe de la main. Et alors que mon ami rejoignait cet homme mystérieux, j'entendis une bride de leur conversation avant de les voir s'éloigner.

- " C'est ta meuf ? "

- " Elle aimerait bien ! " Ne pu s'empêcher de répondre VInce.

BAAAAKA !!!!!


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Cruelle décision
En attendant l'heure de mon rendez-vous, j'avais rejoins la maison de mes parents en fin de matinée où je passai le restant de la journée. J'étais si heureuse de les revoir, me jetant dans leur bras, les larmes aux yeux. Cela faisait du bien après tout ce temps d'être chez soit. Pour fêter ça, ma petite maman toute contente de revoir son bébé se mis derrière les fourneaux pour concocter mon plat préféré. Un pintadeaux aux mandarines. Qu'est-ce que c'est ? C'est simple, c'est un plat constitué de volaille, de pommes de terre et surtout des délicieuses mandarines de Belmer Corp.

C'était si bon... Je me régalais, savourant chaque bouchée tout en passant un merveilleux moment avec ma famille. Malgré ça, je ne pouvais m'empêcher de penser à Vince, espérant qu'il n'ait rien et que tout se passait au mieux pour lui. Je n'arrêtais pas de me demander qui pouvait bien être cet homme avec qui il était parti. Imaginer mon ami fréquenter une personne aussi peu fréquentable. Enfin... Peut-être que je me trompais après tout mais... La réaction de mon ami à ce moment-là me faisait penser le contraire. Il se tramait quelque chose et cela m'inquiétait.

- " Ca va ma chérie ? Tu as l'air complètement ailleurs.

Il s'agissait de ma maman. Celle-ci avait bien remarquée que quelque chose me chagrinait malgré le fait que j'essayais de ne pas trop le montrer. Mais que voulez-vous ? C'est une mère et tout le monde sait qu'on ne peut rien leur cacher. Qui d'autre qu'une mère peut mieux connaitre son enfant après tout. La mienne en tout cas, savait toujours quand quelque chose n'allait pas. Que ce soit pour moi ou pour mon frère. Et puis j'avais toujours été si proche d'elle quand je vivais encore à la maison, lui parlant de tout. Nier la chose aurait été inutile, car celle-ci aurait tout de suite su que je lui mentais, alors autant tout lui dire.

- " J'ai croisé Vincent Kahda avant de venir... "

- " Oh le petit Vince ? Comment il va se petit sacripant ? " Me demandai mon papa, s'invitant dans la conversation.

- " Bien.. Bien.. "

En répondant cela, mon inquiétude s'amplifia et je ne pus la cacher plus longtemps. Mon regard se baissai, fixant mon assiette dans laquelle je jouais de la fourchette avec les aliments, redevenant pensive. C'est la main de ma chère petite maman qui vint se poser délicatement sur la mienne qui me fit sortir de mes songes.

- " Qu'est-ce qu'il y a ma puce ? " Me demanda ma mère d'une voix douce et chaleureuse. " Tu sais que tu peux tout nous dire. "

A ces mots, je relevai la tête, regardant ma mère qui m'offrit son plus chaleureux sourire. Sourire que je lui rendis timidement en retour avant de reprendre.

- " Je suis très inquiète... Pendant qu'on parlait tous les deux, y'a un homme louche qui n'a pas cessé de nous regarder. Vince avait l'air de le connaitre... " Un petit soupir m'échappa. "... Et puis, il est parti avec lui en me laissant. Peut-être que je me trompe, mais j'avais l'impression que quelque chose clochée. Parce qu'en voyant cet homme, Vince a complètement changé d'attitude... " Ma main se resserra plus fermement sur le manche de ma fourchette et je me mis à déglutir. " J'ai peur qu'il lui arrive quelque chose... "

Mes parents m'avaient laissé parler sans me couper. Et quand j'eus fini, je les vis se regarder tous les deux sans rien dire. Aucun des deux semblaient surpris par ce que je venais de dire. Mais pourquoi ? Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien savoir que j'ignorais ? C'est sans attendre, que la réponse me fut apporté par mon papa.

- " Il faut que tu saches que certaines choses ont changé depuis que tu as quitté la maison. Toi et ton frère, vous avez trouvé votre voie en intégrant la Marine, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. "

- " Comment ça ? "

Avant de continuer, celui-ci bu une petite gorgée de bière que contenait son verre. Son air devint plus dur et je m'attendais à ce qu'il me révèle des faits graves.

- " Tu es bien placé pour savoir que ton ami Vince n'a pas toujours fait des choses bien quand il était enfant. C'était un gentil petit gosse, mais un peu rebel sur les bords. Il lui arrivait de voler, de se battre... Une fois avec toi d'ailleurs. La raclée que tu lui as mise ce jour-là. "

A ce souvenir, mon papa ne pu s'empêcher de rire, mais ma mère lui mit un petit coup de coude dans les côtes pour le rappeler à l'ordre. Celui-ci confus se racla la gorge et repris après s'être excusé.

- " Tout ça pour te dire que Vincent n'a pas très bien tourné. Pendant que toi tu vivais ta vie à la caserne pour devenir une grande Marine, lui a fait de mauvais choix. " Prenant un petit temps de pause, il en profita pour reboire une gorgée. " Je suis désolé de te dire ça ma chérie, mais ton ami Vince fricotte avec les Berrys. "

Le choc. Oui, c'est le mot. Je n'en croyais pas mes oreilles. Vince, un Berrys ? Non, ce n'était pas possible. Il devait se tromper... Seulement, j'avais beau fixer mon papa, m'attendant à ce que celui-ci se me dise que ce n'était qu'une mauvaise blague avant de se mettre à rire... Ce ne fut pas le cas. Tout ce qu'il m'avait dit était donc la vérité... Pourquoi cet idiot avait-il fait une chose pareille ? Pourquoi rejoindre cette organisation criminelle ? Il valait pourtant mieux que ça...

Je parie que vous vous attendez à ce que je me mette à déprimer et à me rouler en boule en pleurant. Eh bien non ! Ce n'est pas du tout ce qu'il se passa ce jour-là !

L'angoisse que je ressentais jusque là avait laissée place à la colère. Oui, oui vous avez bien entendu. J'étais en colère à cause de ce que je venais d'apprendre. En colère à cause de cette espèce d'abruti. Je me relevais brusquement de table, repoussant ma chaise dans un grincement avant de m'éloigner vers mon ancienne chambre. Mes parents furent surpris par ma réaction et ce fut ma maman qui pris la parole en premier.

- " Que fais-tu Haya ? "

Sur le pas de la porte, je tournai la tête dans leur direction et me mit à sourire avant de répondre à la question.

- " Me préparer. J'ai rendez-vous avec Vince ce soir. Je compte bien en profiter pour le faire revenir dans le droit chemin quitte à le frapper à coup de yo-yos sur la tête ! "

Sur ces mots, je passai la porte de ma chambre avant de la refermer derrière moi. Avant que celle-ci soit close, j'entendis mon papa exploser de rire tout en disant à ma maman que j'avais le même caractère qu'elle. Ce qui me fit sourire et me rendit fière. Mais pas le temps de s'attarder dessus, il était temps de se faire belle.


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Cruelle décision
Le soleil commençait à décliner, sonnant bientôt l'heure de mon rendez-vous avec Vince. Je mis plusieurs heures à me préparer. Combien exactement ? Je n'en avais aucune idée. Tout ce que je peux vous dire, c'est que durant tout ce temps, j'avais prit le temps de me prélasser dans un bon bain chaud. Cela me permit de réfléchir à comment cela allé se passer maintenant que j'étais au courant du fait que mon ami était devenu un Berrys. J'avais encore du mal à y croire et je ne comprenais pas ce qui avait pu le pousser à les rejoindre. Certes, mon papa avait raison. Vince n'a pas toujours été cline et il a fait pas mal de bêtises quand on était plus jeune... Mais de là, à travailler pour une organisation criminelle.

Une fois rincé le savon sur ma peau, je sortis du bain, enroulant une serviette autour de mon corps avant de faire de même avec mes cheveux. Ceci fait, je quittai la salle de bain pour rejoindre ma chambre pour m'installer devant ma coiffeuse. Bien installé, je me mis à fouiller dans l'un de ses tiroirs pour en sortir de la crème que je me mis à appliquer soigneusement sur mes bras et mes jambes. Puis, quand cela fut fini, je décidais de refaire mon vernis à ongle sur mes mains et mes pieds.

Même si ce n'était pas un rencard, j'avais envie de me faire belle pour ce soir. Je n'aimais pas sortir sans m'être bien apprêté avant. Même si cela me prenait énormément de temps, j'aimais me sentir belle en toute occasion. C'est pour ça que je m'appliquais dans chacun de mes gestes. Mais bon, je ne vais pas vous déranger plus longtemps avec ce genre de détails. En résumé, après m'être attaqué à mes ongles, je m'étais occupé d'un gros chantier. Mes cheveux. Les coiffer, les démêler, ça prenait tellement de temps, mais j'y tenais beaucoup. Il m'avait fallu de nombreuses années pour avoir une chevelure aussi longue. Alors, je préférais y passer du temps plutôt que d'imaginer les couper un jour. Pour une fois, je n'avais pas envie de les attacher, les laissant libre de tout mouvement.

Après une énième victoire contre mes cheveux, je me maquillai avant d'enfin m'habiller. Ouvrant ma penderie, je me rendis compte à quel point, j'avais énormément de vêtements. Mais ce n'était pas un problème. Je savais exactement ce que je voulais. C'est donc d'un geste vif est assuré, que je pris une petite robe rouge à volant et aux épaules dénudées. Ainsi qu'une paire de sandales blanches compensées espadrilles.

Ca y est, j'étais enfin prête. Je quittai donc la maison en direction de la taverne après avoir promis à mes parents d'être prudente. Il ne me fallu pas longtemps pour m'y rendre, arrivant pile à l'heure que m'avait fixé Vince. En parlant de lui, ce dernier m'attendait déjà devant. En me voyant, il failli se décrocher la mâchoire, restant bouche-bée devant moi.

- " Tu.. tu... " Dit-il en bégayant tout en me regardant de bas en haut avant de se reprendre. " T'es trop belle Haya. "

Ce petit compliment eut pour résultat de me faire sourire. Je n'étais pas le genre de femme à être superficielle, mais c'était toujours très agréable de recevoir ce genre de compliment.

- " Merci Vince. Toi, par contre.... T'aurais pu te changer quand même. Regarde toi, tu ressembles à rien et en plus tu es tout sale. "

Mon ami se regarda un bref instant avant de replonger son regard dans le mien puis se mis à faire une révérence, la main sur le coeur.

- " Veuillez accepter toutes mes excuses Milady. "

Sur ces mots, je perdis légèrement mon sourire, m'approchant doucement de lui. Arrivé à sa hauteur, je lui mis un coup de pied dans le tibia, le faisant pousser un petit couinement de douleur.

" Mais ça fait mal... " Dit-il tout en s'accroupissant pour se masser la jambe.

" Ca t'apprendra ! Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler ainsi ! "

" Tu es toujours autant sans pitié... "

Alors que je regardais mon ami se masser tout en faisant une moue faussement triste, je me remis à lui sourire chaleureusement. J'avais l'impression de revoir le garçon avec qui je me chamaillais quand j'étais petite. Le voyant ainsi, je ne pus m'empêcher de trouver ça improbable qu'il était un Berrys. De ce que j'avais toujours su, les Berrys étaient d'horribles personnes capable de tuer pour arriver à leur fin... Alors, imaginer Vincent faire une chose pareille. Je n'avais pas envie d'y croire.

Tandis que je cogitais à tout ça, Vince s'était relevé et me fit signe d'entrer dans le bar, tout en me tenant la porte grande ouverte. Sans tarder, je passai la porte tout en le remerciant avant de me diriger avec lui vers une table libre. Comme un véritable gentleman, mon ami me tira une chaise sur laquelle je m'assis tranquillement, croisant les jambes l'une sur l'autre sous la table. Une fois fait, celui-ci s'installa à son tour avant qu'une serveuse vienne à notre rencontre.

- " Bonsoir les amoureux, qu'est-ce que je peux vous servir ? "

Je m'apprêtais à démentir le fait que nous étions un couple quand soudain, ne me laissant pas le temps, Vince s'adressa à elle.

- " Pour moi ça sera un verre de votre meilleure bière et pour ma copine... "

- " Un jus de mandarine s'il vous plait. "

- " Je vous amène ça tout de suite. " Dit-elle avant de s'éclipser pour nous laisser de nouveaux seuls.

Pendant que la serveuse rejoignit le barman pour lui annoncer notre commande, je me mis à fusiller Vince du regard. Celui-ci s'en aperçu et se mit à sourire nerveusement avant de me demander ce que j'avais.

- " Pourquoi tu as dit que j'étais ta copine ? "

- " Roooh, on s'en fiche. " Il se mit à hausser les épaules de façon nonchalante.

- " Pas moi. Déjà qu'elle pense qu'on est en couple, toi tu lui confirmes en disant que je suis ta copine. Tu aurais pu démentir. "

Cela m'énervait et encore plus en voyant sa réaction. Vince, lui semblait s'en moquer complètement, balayant le bar des yeux en attendant que nos verres arrivent. La serveuse ne tarda pas à nous les apporter avant de repartir s'occuper des autres clients. Une fois son verre en main, Vince le leva pour porter un toast à nos retrouvailles. La colère redescendant légèrement, je fis de même avant de porter le verre à mes lèvres, savourant une petite gorgée de ce délicieux jus. C'était si bon la mandarine.

Pendant que nous sirotions notre verre, nous nous mimes à ressasser de vieux souvenirs d'enfance. Les bons et les mauvais. Les rires et les pleures. On passait un excellent moment tous les deux et j'aurai aimée que cela continu. Seulement, j'étais venu ce soir avec la ferme intention de savoir pourquoi il avait rejoint les Berrys. Le problème, c'est que je ne savais pas comment aborder le sujet... Le temps filait et cela devait déjà faire plus d'une heure qu'on était rentré dans cette taverne. Si je ne faisais rien, la soirée allait se finir sans que j'ai la réponse à ma question. Je décidais donc de ne pas prendre de pincettes.

- " C'est vrai que tu es un Berrys ? "

A cette question, Vince avala sa gorgée de bière de travers, se mettant à tousser violemment d'un coup. J'y étais peut-être allé un peu fort... Il lui fallu quelques minutes pour que la toux ce calme entièrement. Une fois celle-ci passait, Vince me regarda, incrédule.

- " Elle est bien bonne celle-là. On ne me l'avait encore jamais fait. Toujours autant d'imagination toi. Mais désolé de te décevoir, je ne suis pas un vilain brigand. "

J'avais très envie de le croire... Mais il n'y avait aucune raison pour que mes parents m'aient mentis. Cela ne me plaisait pas plus que ça, mais je ne comptais pas lâcher l'affaire comme ça. Vince semblai l'avoir compris, devenant un peu moins à l'aise plus le temps passé. Je le voyais essayer de fuir mon regard accusateur et se mettre à remuer un peu plus sur sa chaise, tout en souriant nerveusement. Moi de mon côté, plus aucun sourire éclairait mon visage. Voyant que je ne plaisantais pas, Vince commença à perdre son sourire, laissant place à l'agacement.

- " Haya, tu n'es pas sérieuse là quand même ? Tu me vois vraiment, moi, un Berrys ? " N'apercevant aucune réaction de ma part, celui-ci s'énerva davantage. " Merde, sans déconner tu le penses vraiment ! Haya, c'est moi, ton vieux pote Vince ! Tu penses vraiment que je pourrais être un foutu criminel ?! Sérieusement ! Regarde moi ! Tu m'en crois vraiment capable ? "

Le ton de sa voix augmentait à forcer de se justifier. Vince laissai parler sa colère, se mettant presque à me hurler dessus. Certaines personnes se mirent à regarder dans notre direction en l'entendant ainsi s'énerver. S'en rendant compte, mon ami se calma directement avant de boire son verre de bière, cul-sec. Moi de mon côté, je n'avais pas bronché, continuant de le fixer impassible.

- " Je sais que tu es un Berrys, Vince. Mes parents me l'ont... "

- " Tes parents ?! Haya, tes parents, sérieusement ? Mais qu'est-ce qu'ils en savent ? Haya je te jure que... "

Cette fois ce fit mon tour de lui couper la parole, ma voix devenant plus froid avec le temps qui passait.

- " Alors, c'était qui cet homme tout à l'heure ? Il m'avait tout l'air d'en être un. Et a ce que je sache, tu es parti avec lui. "

- " Mais qu'est-ce que tu en sais que s'en est un ?! C'est pas écrit sur leur tron... "

- " Je le sais parce que ce n'est pas la première fois que j'en croise un et que j'ai affaire à eux ! Je suis de la Marine ! "

En m'entendant dire que je travaillais pour le Gouvernement, Vince devint d'un coup, tout blanc. Ce n'était pas étonnant après tout. A part mes parents, personne était au courant que je m'étais enrôlée, ayant gardé le secret. Ce n'était pas une histoire de honte, mais tout simplement parce que je n'avais pas pensé à le faire à l'époque. En attendant, mon ami était sous le choc d'une telle révélation. Celui-ci ne bougeait plus et ne disait plus un mot. Il me fallait profiter de cette situation.

- " Vince, je suis ton amie et je veux juste t'aider ! Je sais que tu n'es pas quelqu'un de méchant et qu'il doit y avoir une bonne explication sur le fait que tu sois devenu l'un d'entre eux. Parle moi ! "

- " Je... Tu... Tu ne comprendrais pas... " Réussi-t-il à balbutier difficilement.

- " Il te suffit de m'expliquer ! Laisse-moi t'aider ! "

Je voyais bien que Vince était tiraillé entre le fait de tout m'avouer et de garder ça en lui. Ca me faisait mal de le voir ainsi torturé... Je ne prenais aucun plaisir à le cuisiner de la sorte, mais c'était le seul moyen pour qu'il me parle. Malheureusement, la suite ne se passai pas comme je le souhaitais. Sans rien ajouter de plus, Vince se relevai d'un coup, déposai quelques billets de Berrys sur notre table et commençai à s'éloigner. Il était hors de question que je le laisse partir s'en m'en dire plus. Je décidai donc de me lever également de ma chaise pour l'en empêcher. Je lui saisi le bras pour l'arrêter comme plus tôt dans la journée à la différence que cette fois-ci, il me repoussai violemment. Sous le choc, je tombai en arrière, sous le regard des autres clients.

Certains dont des hommes se levèrent de leur chaise, venant demander ce qu'il se passait, pendant que la serveuse vint s'agenouiller à côté de moi pour voir si je n'avais rien de cassé. Vince quant à lui, me regardai l'air désolé de ce qu'il venait de faire... Je voyais dans ses yeux qu'il s'en voulait énormément et qu'il voulait s'excuser de son geste. Cependant, il n'en eut pas la chance, se faisant chasser de la taverne par les hommes qui étaient venus s'en mêler.

Poussé dehors par ces hommes, Vince parti, jetant un dernier regard dans ma direction. En croisant son regard, je vis des larmes perler aux bords de ses yeux. Puis plus rien... Vince avait disparu me laissant là, impuissante.


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Cruelle décision
Le soleil se levait sur Cocoyashi, offrant les premières lueurs du jour à tous les habitants de l'île. La vie reprit son cours, certains artisans commençant à ouvrir leur boutique en préparant leurs produits à la vente. Mes parents ne faisaient pas exception à la règle. Mon papa était toujours le premier à partir, devant se rendre tôt sur les exploitations de Belmer afin de s'occuper de leurs récoltes. C'était un travail éreintant, mais celui-ci l'aimait beaucoup. Je me souviens encore, que petite je l'écoutais nous parler de ces journées de travail, ce plaignant parfois des conditions. Malgré ça, il en parlait toujours avec passion.

Vint ensuite le tour de ma mère de partir à sa boutique de couture. Mais avant cela, celle-ci vint toquer à la porte de ma chambre.

- " Ma chérie ? Je peux rester avec toi aujourd'hui tu sais..  Je peux dire à ma patronne que je ne viendrais pas si c'est ce que tu souhaite. " Me dit-elle inquiète.

- " Tu peux y aller maman... Je t'aime. " Lui répondis-je après quelques secondes de silence.

- " D'accord... Je t'aime aussi ma chérie. A ce soir. "

Sur ces mots, j'entendis ma petite maman s'éloignait avant d'entendre la porte d'entrée se fermer. Il y avait eu de la tristesse dans  sa voix avant qu'elle ne parte. Rien d'étonnant à cela. Aucuns parents n'aimaient voir son enfant aller mal. Et mal, c'est ce que j'étais.

La veille, mes parents me virent rentrer à la maison, la mine déconfite et m'enfermer dans ma chambre sans un mot. Ceux-ci inquiets de voir ainsi leur fille, voulurent en savoir plus, mais alors que l'un d'eux essayai d'ouvrir ma porte, il la trouvai close. Je l'avais verrouillée, voulant rester seule. Je n'avais qu'une seule envie, qu'on me laisse tranquille. Ce que mes parents firent après quelques veines tentatives à me demander ce qui s'était passé. Seulement, voyant qu'aucune réponse leur était fournie, ils décidèrent de me laisser enfin en paix.

Comme vous vous en doutez surement, cette nuit-là je n'ai pas particulièrement bien dormi. Si ce n'est dire, quasiment pas.

Plus un bruit ne se fit entendre après le départ de ma maman. Assise sur mon lit, la tête posée sur mes genoux, je me retrouvais dans le noir quasi total, les rayons du soleil essayant de percer à travers les volets fermés. Je restai ainsi assise sans bouger, le coeur lourd de chagrin après la soirée que j'avais passée. Je ne cessai de repasser en boucle ce qu'il s'était passé avec Vince, me demandant si en agissant autrement, le résultat aurait été différent. Je revoyais également le regard triste, qu'il avait posé sur moi avant de disparaitre dans la nuit. Au fond de moi, je ressentais différentes choses. De la tristesse, de la peur, mais aussi de la colère. De la colère contre Vince, les Berrys bien sûr, mais surtout envers moi. Je n'avais pas réussi à retenir mon ami. Je n'avais pas réussi à lui venir en aide... Quelle piètre amie je faisais.

En pensant à cela, je me recroquevillais un peu plus sur moi-même, ne pouvant empêcher une petite larme de couler le long de ma joue. Je me sentais tellement impuissante, comme le jour du où mon grand-frère m'avait abandonnée. J'aurai voulu être plus forte...

Tandis que je me morfondais, des bruits sourds se firent entendre venant du salon, me faisant sursauter de peur. Je me mis à fixer la porte de ma chambre m'attendant à voir quelqu'un la franchir à tout moment... Au bout de quelques secondes à retenir mon souffle, rien ne se passai. Pensant qu'il ne devait s'agir que de mon imagination, mon corps se détendit de nouveau. Quand tout d'un coup, les bruits sourds recommencèrent. En entendant de nouveaux ses bruits, mes muscles se tendirent à nouveau. Bon sang, qu'est-ce que ça pouvait être ? Mes parents venaient tout juste de quitter la maison et n'avaient aucune raison de revenir.

Prenant mon courage à deux mains et surtout mon yo-yo, je décidai d'aller voir, me levant tout en avançant sur la pointe des pieds jusqu'à la porte de ma chambre. Arrivée à sa hauteur, je portai ma main légèrement tremblante sur la poignée de celle-ci... Et si c'était un fantôme ? En imaginant cette hypothèse, un frisson me parcouru le long du dos.

- " Allez Haya... Tu es une Marine. Ce n'est pas un petit fantôme qui va te faire peur... En plus ça existe même pas... " Je me mis à déglutir " Fin... j'espère... " Me dis-je d'une voix tremblotante de peur.

Oui, oui je sais... J'avais peur des fantômes à cette époque. Ironique, quand maintenant on voit que je traine partout un petit fantôme en peluche et qu'il y en a un de gravé sur un de mes yo-yos. Mais que voulez-vous ? Je n'étais encore qu'une enfant sans la moindre expérience.

Après quelques secondes où il me fallut trouver le courage, j'entrouvris légèrement la porte, juste assez pour que je puisse jeter un oeil dans le salon. Rien, il n'y avait rien. Prise dans ma lancée, j'ouvris davantage la porte, mettant enfin le pied en dehors de ma chambre. Enfin sorti, je me mis à examiner le moindre petit recoin du salon et de la cuisine pour au final ne rien trouver du tout. Peut-être que la chose à l'origine de ses bruits était finalement parti. Ou bien était-ce réellement mon imagination qui me jouait des tours. Ce qui n'était pas improbable après une nuit quasi blanche. Je devais tout simplement manquer de sommeil. Voilà l'explication. En pensant à cela, je me détendis entièrement et décidai de me diriger vers la cuisine pour me faire un petit thé. Après tout, maintenant que j'étais sortie, autant en profiter.

Cependant, alors que je m'apprêtais à faire chauffer de l'eau, les bruits sourds recommencèrent. A la différence que cette fois-ci, cela ne me fit pas sursauter, comprenant d'où cela venait... La porte d'entrée... Quelqu'un frappé tout simplement à la porte depuis tout à l'heure. C'est dans un soupir de lassitude que je mis une main sur mon visage tout en secouant la tête

- " Quelle idiote je fais des fois... " Me dis-je désabusée par moi-même.

Mais ça n'empêche, ça ne me disait pas qui cela pouvait être. Regardant l'horloge fixait au mur, je me rendis compte qu'il était à peine huit heure dix. Qui pouvait bien venir frapper à la porte de si bon matin ? La peur ayant laissée place à la curiosité, je m'avançai vers la porte tout en gardant mon yo-yo en main. On ne sait jamais. J'ouvris légèrement la porte pour voir qui était-ce. Grande fut ma surprise quand je vis derrière celle-ci, mon ami Vince. En le voyant l'émotion m'envahie et j'ouvris en grand la porte avant de me jeter dans ses bras, les larmes aux yeux.

- " Ouch... Hé attention, tu as failli faire tomber le petit déj' ! " Me dit-il avant de poser délicatement une main sur ma tête tout en souriant.

Je relevais la tête, pour voir affichait son habituel sourire espiègle que j'aimais tant chez lui. En face de moi, se trouvait l'ami que j'avais toujours connue. Seulement... Il était hors de question qu'il s'en sorte ainsi. Bien qu'étant contente de le revoir, je n'oubliais pas ce qui s'était passé hier. Et tandis que mon ami continuait à me sourire, le mien disparu petit à petit avant lui envoyer un bon coup de genou dans.. Oui vous avez bien devinez. Dans l'entre-jambe. Sous l'impact de celui-ci, le visage souriant de Vince laissa place à une grimace de douleur avant que ses jambes tremblotantes ne lâches, le forçant à se mettre à genoux, la main entre les jambes.

- " Ca, c'est pour m'avoir jeté par terre hier soir ! " Lui dis-je en croisant mes bras sous ma poitrine tout en le regardant se tortiller de douleur.

Il fallut quelques minutes à Vince pour se remettre de ce coup en traitre que je lui avais donné. Au bout de ce petit laps de temps, celui-ci ne dit plus un mot, restant le plus silencieux du monde. Sur le coup, je ne compris pas ce qui se passait, me demandant si je n'y étais pas allé un peu trop fort... Alors que je commençais à m'en vouloir, je me mis à pencher ma tête sur le côté tout en me baisant légèrement pour voir pourquoi mon ami ne réagissait plus. Il ne me fallut pas longtemps pour le comprendre... Celui-ci avait les joues légèrement rouge et un sourire bizarre se dessinait sur son visage... Mais ce qui me fit réaliser ce qui le mettait dans cet état, ce fut ses yeux. Ceux-ci fixaient quelque-chose d'un air lubrique. Me demandant ce qu'il regardait de la sorte, je suivi son regard, me rendant compte que ce qu'il regardait aussi intensément, c'était... ma petite culotte...

Sous le coup de l'émotion de revoir mon ami, j'avais complètement omis ce détail... J'avais oublié que je portais encore ma tenue pour dormir... C'est-à-dire une simple culotte et un débardeur... En voyant que je me retrouvais à moitié nue devant un homme autre que mon frère ou mon papa, je sentis une énorme vague de honte m'envahir. Je sentis mon visage s'empourprer jusqu'à la racine de mes cheveux, tellement j'étais gênée de me retrouver ainsi vêtu devant lui. La honte... la honte... la honte...

Soudain, un petit cri strident m'échappai avant d'envoyer de toutes mes forces, une gifle sur la joue de Vince. A l'impact, celui-ci surpris s'écrasa lourdement sur le sol.

- " Sale pervers !!! " Lui balançai-je avant de courir m'enfermer dans ma chambre pour me changer.


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Cruelle décision
Les hommes étaient bien tous les mêmes. Ils avaient tous les idées mal placées et ils leur suffisaient juste de voir un peu de peau pour tout de suite se transformer en gros pervers... Vince ne faisait pas exception à la règle. Comment ça c'était de ma faute ? Je n'y pouvais rien si j'avais oubliée de me changer avant d'ouvrir la porte... Bon ok, c'est vrai que j'aurai pu faire plus attention. Mais n'empêche qu'il aurait pu tout simplement détourner le regard et ne pas me déshabiller des yeux de la sorte... Bref.

Au bout d'une petite poignée de minutes, je ressortis de ma chambre après avoir enfilée un mini short et donnée un rapide coup de brosse dans ma longue chevelure. Vince était resté sur le pas de la porte à m'attendre. Celui-ci se massait la joue devenue toute rouge à cause de la gifle que je lui avais donnée. On pouvait même légèrement y voir la trace de mes doigts. En voyant cela, je rougis de nouveau gênée par ce que j'avais fait. Certes, je lui en voulais de m'avoir ainsi reluqué, mais peut-être avais-je un peu trop surréagis.

- " Bonjour Vince... Qu'est-ce que tu fais ici ? " Lui demandais-je d'une petite voix tout en évitant de le regarder.

Le concerné se retourna en m'entendant lui adresser la parole avant de reculer d'un pas, comme s'il cherchait à mettre une certaine distance entre nous. Rien de surprenant, après les coups que je lui avais mis. Je pouvais lire dans ses yeux, l'appréhension que je puisse recommencer. Je ne pouvais lui en vouloir. N'importe qui à sa place dont moi-même aurait réagi de la sorte. Mais en voyant que je semblai gênée par ce qui se venait de se produire, Vince repris son sourire avant de me répondre.

- " Je t'apporte le petit déjeuner... et puis... " Il se grattai la joue tout en baissant les yeux comme s'il cherchait ses mots. " Je voulais aussi m'excuser pour hier. Fin.. tu sais quoi... Ce que je veux dire..."

Mon regard se portai de nouveau sur lui en voyant que mon ami cherchait à se faire pardonner. Celui-ci semblai avoir du mal exprimer ce qu'il avait sur le cœur. Restant muette, je continuai de le fixer tout en essayant de ne pas lui mettre la pression. Puis tout d'un coup, Vincent plongea son regard dans le mien avant de s'incliner en avant, les bras le long du corps.

- " Je te demande pardon, Hayase ! Je regrette la tournure qu'à pris cette soirée ! "

Vince resta un moment dans cette position sous mon regard médusé. J'étais très surprise de le voir ainsi incliné, mais également de l'entendre s'excuser. Depuis toutes ces années que je le connaissais, je ne l'avais jamais entendu s'excuser aussi sérieusement.

- " C'est aussi de ma faute.. Je n'aurai pas dû... "

- " Tu te trompes. " Dit-il tout en se redressant. " Tu cherchais simplement des réponses et en tant qu'ami, j'aurai dû être sincère avec toi. " Un sourire chaleureux vint éclairer son visage. " Je sais que tu t'inquiètes pour moi et je t'en remercie. Si je suis là, c'est aussi pour t'apporter les réponses que tu attendais de moi hier et t'expliquer. Je suis bien un Berrys. "

Quelle surprise. Je n'arrivai pas à y croire. Avant qu'il arrive, je me morfondais sur ce qui s'était passé ce soir-là dans ce bar, me demandant si je n'avais pas fait une erreur... Et j'avais peur que ce soit la dernière fois que nous nous soyons vus. Pour qu'au final, par sa propre initiative, c'est lui qui était venu me voir pour m'avouer qu'il faisait bien parti de cette organisation criminelle. C'était inespéré. Cela ressemblai presque à un rêve. Je ne pouvais espérer mieux. Le voir ainsi sur le pas de la porte était déjà une joie pour moi, mais le voir être enfin sincère l'était encore plus. Sous l'émotion, quelques larmes de joie roulèrent le long de mes joues. En s'en apercevant Vince, se mit à paniquer.

- " Hé ! Haya, ça va ?! Pourquoi tu pleures ? Tu as mal quelque part ? Tu... Tu m'en veux parce que je t'ai menti ? "

Vince ne savait plus où se mettre, complètement paniqué par ma réaction. Quant à moi, j'essuyai les larmes sur mes joues avant de lui offrir un sourire radieux et rassurant.

- " Non espèce d'idiot. Je suis juste heureuse que tu me fasses confiance. Et puis, j'avais surtout peur de ne plus te revoir. "

- " Jamais ! " Dit-il fermement. " Je... Je n'ai pas envie d'être séparé de toi... Tu comptes trop pour moi. " Rajouta-il en détournant le regard, les jouant légèrement rouge tout en se grattant la tempe d'un doigt.

Sur ces mots, je penchai la tête sur le côté, l'air perplexe. Il avait une réaction assez étrange. Je ne l'avais jamais vu ainsi. Ah ! Peut-être étais-ce à cause de ce petit incident de tout à l'heure. Tss... Quand je vous dis que les hommes sont tous les mêmes. Il devait surement repenser à la tenue dans laquelle il m'avait vu. Pervers va... Mais bon cette fois-ci, je n'allais rien lui dire. J'étais beaucoup trop contente de voir la tournure que prenait cette discussion. Tout en se reprenant, Vince leva la main dans laquelle il tenait un petit sac en papier.

- " Bon et sinon, si on le prenait ce petit déj' ? Toutes ces émotions ça donne la dalle ! "

Secouant légèrement la tête, je ne pus retenir un petit rire amusé. Quand je vous dis qu'il ne change pas.. Je l'invitais donc à rentrer avant de refermer la porte derrière lui pour aller déguter un bon petit déjeuner. A dire vrai, moi aussi j'avais faim... Je n'avais pas mangé hier soir après ce qui s'était passé. Je sentais mon petit ventre réclamer à manger.

C'est autour de la table du salon que nous nous retrouvâmes, à déguster les bons petits croissants frais que Vince avait apporté tout en buvant un délicieux thé à la mandarine. On passait un excellent moment tous les deux, à discuter et rire. Vince s'excusait encore de nombreuses fois durant ce repas. Ca me touchait beaucoup. Je voyais très bien qu'il s'en voulait. Je le rassurai donc, lui promettant que je ne lui en voulais pas. Surtout que je ne m'étais pas fait mal en tombant quand il m'avait repoussé violemment. Je sais qu'il ne l'avait pas fait exprès. Et puis, j'avais eu ma petite vengeance en lui mettant ce joli coup de genou. On peut dire, qu'on était quitte. Malgré tout, je lui avais fait comprendre qu'il n'avait pas intérêt à recommencer. Ce qui n'était pas dans ces intentions par chance.

- " Ce n'est pas tout ça, mais, j'aimerai bien que tu me parles de cette histoire de Berrys maintenant. " Lui dis-je d'une voix douce pour ne pas le brusquer.

Le temps était venu d'évoquer le sujet de notre dispute et pour lequel il était venu. Par chance, Vince ne se refermai pas comme la dernière fois et semblai vraiment enclins à discuter de ça. Avalant son dernier bout de croissant, celui-ci prit une grande inspiration, devenant extrêmement sérieux.

- " Avant de commencer, j'aimerai que tu me promets quelque chose. Je veux que tu m'écoutes jusqu'au bout sans me couper la parole. Si tu as des questions, j'y répondrais sans problème après, mais avant ça je ne veux rien entendre.

- " D'accord. " Lui répondis-je en haussant une épaule.

Tout ce que je voulais, c'était qu'il me dise la vérité. Peu importe si je ne devais rien dire d'ici là, tant que j'avais les réponses à mes questions.

- " Cette histoire se déroula il y a fort fort long... "

Vince ne put finir sa phrase, en voyant la façon dont je le regardais. En l'entendant commençait à déblatérer ses idioties, je m'étais mise à le fusiller du regard pour qu'il cesse et redevienne sérieux.

- " Ok, ok ! " Celui-ci se raclai la gorge avant de reprendre. " Tu sais après que tu aies disparu sans rien dire, ça n'a pas été très facile pour moi. Tout le monde m'a tourné le dos. Tous nos soi-disant vieux amis avec qui on a grandi. Je me suis senti abandonné. Tu m'as abandonné... "

- " Je... "

Je voulus intervenir sur ce qu'il disait, mais Vince levai une de ses mains pour me faire comprendre de le laisser continuer. Repensant à la promesse que je lui avais fait, je retournai dans mon mutisme.

- " Je sais aujourd'hui, que tu fais partie de la Marine. Mais avant de le savoir hier soir, je croyais que tu avais fait comme Kuro et que tu avais quittée notre île. Même tes parents, n'ont pas voulu me dire où tu étais. " Un petit soupir lui échappai. " Je me suis retrouvé seul avec aucun but dans la vie. Puis un jour, j'ai été accosté par un mec. Celui-là même que tu as vu hier. Il m'a proposé de venir trainer avec lui et quelques-uns de ses potes. N'ayant plus personne et ne voyant aucun mal à accepter, je l'ai suivi.

Mon ami fit une petite pause dans son récit pour boire une gorgée de thé, tout en reprenant son souffle. En attendant qu'il reprenne, je repensais à ce qu'il avait dit, gardant le silence. Cela me rendait triste de savoir que nos amis d'enfance lui avaient ainsi tourné le dos. Je me demandais pourquoi alors que pourtant on s'entendait tous bien. Mais surtout ce qui me serrait le coeur, c'était qu'il ait pensé que je l'avais abandonné... Si j'avais su, je lui aurai dit que j'étais rentrée dans la Marine et que s'il avait besoin de quoi que ce soit, il lui suffisait de venir me voir. Tandis que je m'en voulais d'avoir été si sotte, Vince repris.

- " Au début, tout se passait bien, on ne faisait rien d'autre que trainer, boire et faire un peu les cons. Ca nous arrivé parfois de chahuter quelques mecs qu'on croisé mais rien de bien méchant. Et puis un jour, le cran à monté d'un niveau. Sans comprendre comment j'en étais arrivé là, je me retrouvais à vendre de la drogue, à monter la garde pendant que les autres frappaient un homme pour lui réclamer l'argent qu'il devait ainsi que d'autres petites choses. "

Vince s'arrêtait de nouveau, sondant mon visage comme s'il attendait que je parle ou que je le juge. N'en pensant pas moins, je ne laissai rien paraitre, le laissant finir.

- " Puis un jour, après avoir fait mes preuves auprès d'eux, ils m'ont proposé de les rejoindre. Que je pourrais me faire du fric facilement et que peut-être leur leader m'offrirai plus de responsabilité s'il m'en trouvait digne. J'ai pas réfléchi et je leur ai dit oui. Voilà comment j'en suis arrivé là. "

Un long silence se fit entendre une fois que celui-ci eut fini son récit. Un peu ébranlé par toutes ses révélations je ne savais pas par quoi commencer. Voyant que je réagissais toujours pas pendant plusieurs minutes après son monologue, Vince agita doucement sa main devant mon visage.

- " Hé oh ! Dis donc ça te ressemble pas de ne rien dire. " Dit-il légèrement inquiet.

Il avait raison, ça ne me ressemblait pas du tout. Je repris donc rapidement mes esprits, battant plusieurs fois des cils comme pour me faire revenir à la réalité.

- " Excuse-moi, je réfléchissais. "

Portant ma tasse à mes lèvres, je me mis à boire une petite gorgée de thé qui avait légèrement refroidi avec le temps avant de reprendre avec ma première question.

- " Pourquoi nos amis t'ont tourné le dos ? Pourtant on était tous proche. "

- " Tu te trompes. Ils étaient proches de toi. Et toi seule. Drel et Kyrda me l'ont bien fait comprendre. " Dit-il en riant tristement.

- " Comment ça ? " Lui répondis-je en retour d'une fois confuse, tout en fronçant légèrement les sourcils.

- " Ils m'ont simplement dis que s'ils étaient amis avec moi quand on était gosse, c'était juste pour te faire plaisir. En fait, ils n'ont jamais vraiment pu me piffré. J'étais trop une " racaille " pour eux. "

Ce qu'il venait de me dire me sidéré complètement. Je n'aurai jamais cru ça possible de Kyrda et de son frère. Kyr' était ma meilleure amie quand nous étions petites. Elle me l'aurai dit si, elle n'avait pas aimé Vince... Ou alors... Était-ce vraiment parce qu'elle savait que ça me faisait plaisir de jouer avec lui comme le disais Vincent ? C'était vraiment très hypocrite de sa part et je lui en voulais beaucoup. Bref, ce n'était pas le plus important pour le moment même si je comptais bien en parler avec elle un de ces jours. Je savais maintenant ce qui avait amené Vince à devenir l'un des membres de ce groupuscule. Maintenant, il me fallait juste trouver un moyen pour qu'il les quitte.

- " Vince, si tu es vraiment mon ami, je veux que tu quittes les Berrys. Tu n'as plus aucune raison de rester avec eux... " Je mis une main sur ma poitrine, proche de mon coeur tout en plongeant intensément mon regard dans le sien. " Je suis là maintenant. "

A cette déclaration, je vis Vince restait bouche-bée tout en me fixant. Celui-ci était à priori ému en entendant mes mots. Je l'étais également. Savoir qu'il avait traversé tout ça, me chagrinait. J'aurai tant voulu être là pour le soutenir. Seulement on ne pouvait pas revenir sur le passé, mais on pouvait modifier le futur. Il était hors de question que je l'abandonne à nouveau. J'étais prête à tout pour le sortir de là. Sauf peut-être à...

- " Ok, seulement si on sort ensemble. "

Pardon ? Qu'est-ce qu'il avait dit ? Je... j'avais du mal comprendre. Oui, oui c'était surement ça... Et pourtant... Me rendant compte que j'avais bien entendu ce qu'il avait dit, je me mis à hurler.

- " QUOIIIIIIIIIIIIII ?! "


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Cruelle décision
Le fracas des armes, les hurlements des officiers donnant des ordres. Me voilà de retour à la caserne après une petite semaine de permission. J'avais passé une semaine pleine de rebondissement. Retrouver mon ami Vince, apprendre qu'il faisait parti d'une organisation criminelle. Tant de choses auxquelles je ne m'étais pas attendu. Mais ce fut de belles vacances malgré ça.

En parlant de mon ami, il avait finalement accepté de quitter les Berrys. Et non, ce fut pas en contrepartie de devenir sa petite amie. En voyant ma réaction ce jour-là, Vince eut un fou-rire avant de m'avouer qu'il me faisait marcher. Cela m'avait rassurée, car au grand jamais, je n'avais une seule fois penser à lui en tant que potentiel petit ami. Il était certes très beau, mais nous avions grandi ensemble. Il était plus comme... Un second frère pour moi. En tout cas, la seule chose qu'il y avait à retenir de ce jour-là, c'est que Vince m'avait promis de quitter ces malfrats.

Le restant de la semaine, nous le passâmes ensemble. Vince venait tous les matins me chercher avant de m'emmener faire diverses activités. Nous dinions au restaurant, nous promenions dans les rues de la ville, ou bien dans les alentours de l'île. On ne se quittait plus. Cela faisait beaucoup jasé d'ailleurs. Pour je ne sais quelle raison, beaucoup nous prenaient pour un couple, nous faisant régulièrement la réflexion. Mes parents eux-mêmes m'avaient un soir posé la question. Je ne comprenais pas d'où leur venait cette idée saugrenue. Vince et moi étions amis, rien d'autre...

Il était toujours attentionné avec moi m'offrant des cadeaux, toujours un compliment, comme le fait que j'étais belle. Seul petit soucis qu'il y avait, c'est qu'il ne démentisse jamais le fait que nous étions en couple. Cela m'énervée au plus haut point. Lui, il s'en fichait... Parfois, il lui était arrivé de s'en prendre physiquement à des hommes qui pouvaient me regarder bizarrement et venir me draguer. Je le trouvais un peu trop protecteur. Enfin, malgré ça, on avait passé de super moment ensemble.

Malheureusement, toute bonne chose à une fin. Fini les vacances et retour au travail. Pourtant, vu ce qui m'attendait, j'aurai tout fait pour retourner en permission... Dés mon premier jour de reprise, l'un de nos supérieur décida de m'envoyer en patrouille... Je n'avais rien contre cette activité au contraire, cela me permettait de sortir d'ici. Seulement celui-ci avait eu la bonne idée de me mettre en binôme avec la personne que je détestais le plus dans le régiment. Rein Tamer.. Le plus gros macho que je n'avais jamais vu. A ce demander même si ce mot n'avait pas été inventé pour lui. Je prenais ça pour une véritable punition de me retrouver à devoir travail avec lui... Mais bon, je n'avais pas réellement le choix.

- " Bon, on se dépêche de finir cette corvée et on rentre ! "

- " Oui... oui... "

- " Qu'est-ce que tu as dit ? " Me demanda-t-il d'un ton froid.

" Chef oui chef ! " Lui répondis-je après avoir lâché un discret soupir de lassitude.

Comme je m'en doutais, Tamer s'était auto-proclamé meneur de notre binôme. C'était toujours comme ça que ça se passait... Même avec les autres hommes du régiment, il ne laissait personne prendre la place de leader. Alors, imaginez-vous avec une femme. C'était une évidence que la faible femme devait obéir gentiment... Quel lourdaud. Ne voulant pas me prendre la tête avec lui, je le laissai jouer son petit chef. C'était mieux ainsi. Et puis tout comme lui, j'avais envie de vite en finir pour ne plus à le supporter. Heureusement, Cocoyashi était réputée pour être une île sans histoire. C'est donc rapidement que nous fîmes le tour de la ville avant que le macho décide qu'on rentre à la base... Ouuf l'attente insupportable de me débarrasser de lui allait bientôt prendre fin.

Seulement, alors que nous étions sur le chemin de ma délivrance, un détail attira notre attention à tous les deux. Des bruits donnant l'impression que quelqu'un frappait quelque-chose ou bien... quelqu'un. Sans attendre, Tamer décida d'aller voir. Quant à moi, je lui emboitai le pas. J'avais une folle envie de rentrer à la base, mais en même temps, il nous fallait découvrir la source de ce bruit. Avec un peu de chance on s'apercevrait que ce n'était rien. Peut-être juste des enfants jouant à faire semblant de se battre. Nous allions vite être fixé, car rapidement, nous arrivâmes sur les lieux d'où venait ce raffut.

En arrivant sur place, j'eus l'impression de recevoir un véritable coup de massue... En face de nous se trouvaient deux hommes en train de molester un pauvre homme. Je n'avais aucune idée de qui pouvait être cette pauvre victime qui se faisait ruer de coups par ses deux assaillants. Par contre, je n'eus pas le moindre mal à reconnaitre l'homme qui avait enrôlé Vince parmi les Berrys. Mais surtout, l'autre homme qui s'acharnait comme un forcené sur celui qui était au sol et semblai souffrir déjà de nombreuses blessures... Ce n'était autre que Vince lui-même... Je n'en croyais pas mes yeux... Cela devait être un cauchemar. Vince m'avait promis de quitter cette organisation et de ne plus faire de mal à qui que ce soit. Alors, ça ne pouvait pas être lui... Et pourtant, mes yeux ne me trompaient pas. L'homme en face de moi, était bien Vincent Kahda, mon ami d'enfance.

- " Hé ! Vous deux ! Arrêtez tout de suite ! "

Tandis que j'étais pétrifiée d'effroi en assistant à cette scène sous mes yeux, Tamer s'était mis à leur hurler dessus, tout en fonçant tête baissée. En entendant le Marine leur hurler dessus, les deux agresseurs levèrent la tête dans notre direction. A ce moment-là, nos regards à Vince et moi, se croisèrent. Celui-ci fut surpris de me voir ici et de l'angoisse se lisait dans ses yeux. L'angoisse surement de voir que je l'avais surpris maltraiter un pauvre homme alors qu'il m'avait fait des promesses...

En un clin d'œil, mon binôme fondit sur eux et commença à attaquer l'autre homme avant de me hurler des ordres.

- " Yorha ! Occupe toi de l'autre ! Grouille ! "

Les aboiements de cet idiot, me firent revenir tout d'un coup à moi. J'avais toujours du mal à m'en remettre... Mais pour l'heure, il me fallait stopper ce sale menteur... Il fallu me faire violence pour forcer mes jambes à bouger avant de me jeter sur lui. Pendant ce petit laps d'hésitation, Vince eut le temps de se préparer et se mit à courir, fuyant dans l'autre direction. Une course poursuite débuta entre nous à travers les rues de la vile. Il me fallu donner tout ce que j'avais, pour ne pas être distancé par Vince qui courait extrêmes vite. De plus, il me fallu éviter les passants, pour ne pas les renverser et risquer de tomber à mon tour, le perdant ainsi de vu. Par chance, ma petite taille m'aida beaucoup. Grace à elle, je pus me faufiler sans problème et gagner du terrain sur ma cible.

Au bout d'une longue course, celle-ci pris enfin fin quand, arrivée à sa hauteur, je pus plaquer mon ami au sol. Une lutte entre nous débuta, l'un essayant de se relever pour fuir, l'autre faisant tout son nécessaire pour le maitriser. Il me fallu fournir un gros effort pour enfin réussir à le maintenir plaqué dos au sol, le chevauchant tout en lui tenant les bras. Enfin... Ce n'était-ce pas réellement ainsi que cela s'était passé... Durant notre lutte, les larmes avaient commencé à couler de mes yeux. Je me sentais trahi par cet homme qui m'avait promis de ne plus continuer son activité criminelle... Mon coeur était tellement lourd...

Aujourd'hui, je ne pense pas me tromper en disant que Vince, ayant vu la tristesse se dégager de moi, avait finalement rendu les armes, me laissant ainsi le maitriser... Je n'en aurais jamais la certitude malheureusement.

Une fois maitrisait, mon visage à quelques centimètres du sien, je fixais Vince les yeux rempli de larmes. Je sentais mon coeur battre énergiquement dans ma poitrine, comme s'il allait exploser. J'avais tellement de choses à lui dire, mais le souffle me manquait. Alors, à la place, c'est lui qui se mit à parler.

- " Je suis désolé... Haya. Tu dois me détester en ce moment." Me dit-il d'une voix emplie de tristesse.

- " Pou... Pourquoi Vince ?! Pourquoi... Pourquoi tu as fait ça ? Réponds-moi ! "

Cherchant dans mes dernières forces, j'avais réussi à lui répondre d'une voix étranglée par les sanglots. Celui-ci ne répondit pas tout de suite me fixant sans rien dire alors que mes larmes venaient s'écraser sur son beau visage. J'étais anéantie.. Me retrouver dans cette situation était la dernière chose que je souhaitais.

- " Pourquoi ?! " Lui hurlai-je dessus, tandis que mes larmes ne faisaient que s'accentuer. " Regarde ce que tu m'obliges à faire ! Tu m'avais promis, Vince ! Tu m'avais juré de ne plus continuer ! "

Autour de nous, les habitants de la ville, présent se mirent à se réunir bruyamment pour assister à cette tragique scène que je vivais. On pouvait les entendre se questionner sur ce qui se passait. Pourquoi une Marine maintenait un homme au sol ? Pourquoi était-elle en train de pleurer ? Toutes ces questions qu'ils se posaient et dont je n'avais cure. Au bout d'un moment, plus aucun bruit ne se fit entendre... l'assemblée regroupait autour de nous ne pipait plus mot et quant à moi, j'avais cessé de hurler sur Vince. Non, les seules choses que l'on pouvait entendre, étaient mes sanglots et des goutes d'eaux tombant au sol. Pendant que je maintenais mon ami au sol, le soleil avait laissé place à de gros nuages noir qui déversèrent eux aussi leurs larmes sur l'île de Cocoyashi.

Vous vous dites que c'est trop cliché et que je tiens ça d'une histoire lue dans un de mes livres ? Eh bien non, c'est bel et bien ce qui s'est passé ce jour-là. Comme accompagnant ma tristesse et mes larmes, le temps s'était bien mis à changer.

C'est donc sous la pluie que nous nous trouvâmes, mes pleures ne cessant pas. Vince quant à lui, restai muré dans son mutisme... En le voyant ainsi rester silencieux, je me mis à le frapper, lui mettant des petites gifles. Je ne savais plus ce que je faisais... Je crois bien que j'avais un peu perdu la tête à cause de tout ça. Puis enfin, la bouche de Vince s'entrouvrit pour me dire quelque-chose. Seulement, je n'avais pas entendu, celui-ci l'ayant dit dans un murmure inaudible. Malgré tout, cela eut pour effet de me ramener à moi.

- " Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu as dit ? " Lui demandais-je toujours d'une voix étranglé.

Celui-ci se mit à me sourire tristement avant de répéter assez fort pour que moi seule puisse l'entendre.

- " Je t'aime, Hayase. Je t'ai toujours aimé. Pardonne-moi de ne pas avoir tenu ma promesse envers toi. Je n'ai malheureusement pas d'excuse à te donner... C'est ce que je suis au fond de moi... C'est tout. "

Mes yeux s'écarquillèrent et le temps sembla se figer autour de nous. Que venait-il de me dire ? Il m'aimait ? Mais non... Ce n'était pas possible.

- " J'aurai tellement voulu que ça se passe autrement... J'aurai voulu vivre auprès de toi pour toujours. Et peut-être qu'un jour, toi aussi, tu m'aurais aimé en retour. "

Tandis qu'il me faisait cette déclaration d'amour, du mouvement se fit entendre autour de nous. Les personnes regroupaient, s'écartèrent pour laisser place à des soldats de la Marine, surement averti par l'un des habitants. En les voyant ainsi avancer vers nous, je compris que cela était bientôt la fin... Mon regard vint se replonger dans les yeux de mon ami qui me regardait comme jamais il l'avait fait. J'avais l'impression de voir le regard que jetais mon papa vers ma maman... Ce qu'on appel un regard d'un amour... Celui-ci ne plaisantait donc pas. Il était donc bien amoureux de moi. Je ne m'étais jamais rendu compte de rien. Je me sentais tellement bête... Et en même temps, je ne pouvais lui confesser la même chose. Malheureusement, pour lui, je ne ressentais pas du tout le même amour pour lui. Je l'aimais comme mon ami... Seulement ça.

Quoi qu'il en soit, nous savions tous les deux que c'était le moment de nous dire adieu... Il était fort probable que plus jamais je ne le reverrai. Sachant cela, je lui offris un dernier cadeau. Mon plus beau sourire... Je me doutais qu'il espérait autre chose de ma part, mais je ne pouvais lui offrir. Cela aurait été cruel de lui faire miroiter des choses.

Il était temps. Une fois que Vince reçu mon dernier présent, je me relevai avant de me tourner vers les soldats de la Marine.

- " Emmenez-le... Cet homme est un Berrys... " Leur ordonnai-je d'une voix ferme et sans trembler tandis que mon coeur hurlait de chagrin.




Cette histoire remonte à deux ans et pourtant, ce que je ressens encore aujourd'hui en y repensant est toujours aussi intense. A l'époque, j'étais complètement naïve et aveugle. Je n'avais pas compris pourquoi Vince agissait de la sorte avec moi. Il n'était pas du tout protecteur envers moi quand il s'en prenait aux hommes qui me draguaient. Non, il était juste jaloux. Il ne m'offrait pas tous ces cadeaux et me complimentait sur mon apparence pour être gentil avec moi, mais parce que je lui plaisais.

Depuis ce fameux jour, je n'ai jamais revu Vince et je n'ai jamais su ce qu'il advenait de lui. Au fond de moi, j'espère qu'il aille bien où qu'il soit. Peut-être qu'un jour, nos chemins se recroiseront. Qui sait ?

En attendant, je me devais avancer. Je ne devais pas perdre l'objectif de retrouver un jour mon frère et ce n'est pas en restant à Marie-joie que j'y arriverais. Je repris donc mon chemin dans les couloirs de cette base avant d'arriver rapidement à destination. Sur place, je me retrouvai face à une grande porte. Celle d'un des supérieurs du Cipher Pol. Et plus exactement le dirigeant de la cinquième branche. Celui-ci m'avait convoqué.

Pour quelle raison ? Je n'en savais rien. Peut-être tout simplement pour me donner ma seconde mission. Pour quelle autre raison voulez-vous qu'un homme aussi important que lui me demande ?

De toute façon, il n'y avait qu'une seule façon de le savoir. Je me mis donc à frapper à la porte avant d'attendre qu'on me reponde.

- " Entré. "
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