La nuit était vieille, mais toujours bien installée quand s’ouvrait le marché d’Alabasta, logique dans un endroit où les chaleurs extrêmes dès le matin pouvaient vite rendre le plus frais des produits totalement inconsommables! Tandis que les derniers retardataires installaient leurs stands à la lueur de leurs lampes à pétrole, d’autres déjà installés depuis une bonne heure hurlaient de tous leurs poumons, vantant la qualité supérieure de leur marchandise à quiconque passait à leur portée.
Le secret de ce marché cependant, c’était qu’il était bien plus réservé aux initiés qu’au tout-venant… En effet, peu de gens étaient prêts à se lever à une heure si matinale pour se procurer leurs courses (même si cela garantissait une fraîcheur totale !), la majorité des personnes arpentant le marché à cette heure étaient d’autres professionnels, des gens comme Timothée…
Du haut de son petit mètre cinquante (un peu petit pour ses presque 13 ans),le petit blondinet habillé de façon négligée, les cheveux en pétard et la tronche toujours dans le cirage se dirigea presque manuellement vers les stands qui l’intéressaient le plus. En une dizaine de minutes à peine, le garçon repartait du marché les bras chargés de marchandise, y compris une belle anguille, un thon extra-frais et un joli sac de riz de 2 bons kilos. Si c’était pour lui, le petit Timothée aurait de quoi vivre là dessus pour deux semaines ! Mais non en vérité, c'était un autre plan que Timothée avait en tête… Le même que depuis tous les jours précédents d’ailleurs et qui, mine de rien, commençait à lui rapporter un certain pécule !
A deux cent mètres de là, Timothée pénétra dans la cuisine d’un restaurant voisin avec ses marchandises. Monsieur Gordon, le propriétaire des lieux laissait volontiers son employé utiliser ses locaux dans les heures creuses (à condition bien sûr qu’il ne dérange rien et nettoie tout !). Bien sûr, Timothée qui cuisinait ici les soirs n’en avait vu son salaire que plus réduit… Mais quand on est payé une misère de base, un peu plus ou un peu moins, franchement ! Non… Ce qui permettait au garçon de survivre (et même en fait de vivre pas trop mal pour un gosse des rues) c’était bien son activité matinale… Celle pour laquelle il s’activait maintenant. La raison pour laquelle il travaillait le soir pour ce restaurant (en dehors de pouvoir utiliser leur cuisine), c’était surtout parce que le chef Gordon était une célébrité locale, une légende de la cuisine Alabastienne… Le genre d’homme auprès duquel Timothée apprenait plus de choses en un service qu’en un mois complet de pratique dans l’izakaya où il travaillait à Logue Town.
Après une bonne heure de tambouille pendant laquelle le garçon avait alterné entre faire chauffer son riz et découper ses poissons de la manière la plus fine possible, il possédait maintenant cinq kilos de bonne marchandises dont il allait garnir le petit chariot réfrigéré qui lui appartenait à l’entrée de la cuisine. Enfin… Lui appartenait… Qu’il louait en permanence quoi ! Ne resta plus au jeune homme que de faire la vaisselle et au moment même où il terminait d’essuyer la dernière gamelle, il salua les premiers de ses collègues du midi qui arrivaient pour la mise en place ! Un timing qui se télescope parfaitement !
Pendant le temps où Timothée avait cuisiné, la nuit avait commencé à tirer sa révérence et les toutes premières et timides lueurs du jour pointaient le bout de leurs photons.
S’activant pour profiter des dernières fraîcheurs de la nuit, marins et dockers s’affairaient à charger ou décharger les marchandises des navires au départ où à l’arrivée du port. Et entre les dockers qui terminaient leur journée et les marins qui la commençaient à peine, on pouvait trouver le petit chariot du jeune Timothée ! Maintenant habillé de manière un peu plus présentable, le jeune garçon régalait tous ces estomacs de ses petits sushis qu’il réalisait sous leurs yeux, pour une fraîcheur optimale ! Bon, ce n’était pas aussi nutritif qu’un vrai repas, par contre personne ne s’y trompait : c’était un encas savoureux et que tous appréciaient. A deux cent cinquante berries la paire de sushis (350 pour l'anguille), Timothée revenait sur son investissement en vendant un quart de son stock ! Le reste, c’était le pur profit. Bien sûr les gardes du port prenaient leur petite taxe pour… Bah pour rien glander en fait (sacrée gâche d’ailleurs que d’être gardien : vous foutez rien de vos journées et on vous paye ! Et vous pouvez racketter les commerçants légalement !), mais en tout et pour tout il lui restait tout de même à la fin du mois largement de quoi s’habiller, se nourrir et aussi se loger dans une petite chambre qu’il louait dans un immeuble du coin (avec, depuis peu, un vrai lit !).
Oui, la vie était dure et modeste pour le petit Timothée… Mais le garçon n’était pas du genre à se laisser abattre et mine de rien, c’était la situation la plus confortable qu’il avait connue depuis plus d’un an ! Depuis ce jour où son maître l’avait chassé pour avoir aidé un membre du CP et qu’il était retourné à la rue, puis au bagne, puis à la rue de nouveau… Ne souhaitant pas verser de nouveau dans le vol, Timothée avait préféré vendre ses talents de cuisinier à son arrivée à Alabasta. Et même si les débuts avaient été difficiles, depuis plusieurs mois qu’il vivait ici, les résultats avaient été relativement fulgurants. Une sacrée veine !
Stand ambulant ou pas, ses sushis ne lui restaient jamais sur les bras et lorsque les particuliers commençaient à envahir la place du marché à côté, c’était la cohue ! En général, Timothée pouvait fermer son stand sur les coups de 11 heures ou midi par manque de marchandise et rentrer chez lui se reposer l’après-midi en attendant son service du soir au restaurant. Mais les meilleurs clients, de loin, c’était bien ces marins qui débarquaient… Que ce soit à l’aube ou au milieu de la matinée, ces derniers étaient généralement bienheureux de trouver à la descente de leur bateau un petit stand qui leur proposait quelque chose de mieux que le rata de leur ordinaire… Et plus ils avaient passé longtemps en mer, plus ils se précipitaient vers Timothée ! En fait, le garçon en venait même à envisager de reconvertir son stand pour faire de la bonne grosse cuisine bien bourrine rien que pour eux : hot-dogs, hamburgers, frites habillées… Peut-être bien qu’il gagnerait encore plus en faisant comme ça !
Mais bon, pour aujourd’hui, Timothée faisait des sushis ! Et de toute façon, tant qu’il n’avait pas une plaque chauffante et plus d’ustensiles que le seul couteau qu’il avait ici, il n’allait pas pouvoir diversifier sa cuisine !
Voyant un bateau qui était justement en train d’accoster, Timothée laissa un sourire se dessiner sur ses lèvres alors qu’il empoignait fermement son chariot pour le pousser en direction de ce quai. Bien que lui-même pas marin, le garçon identifia rapidement les armoiries du gouvernement mondial. Il n’était toujours pas un immense fan de ce gouvernement bien trop corrompu et brutal pour se prétendre légitime, mais dans le même temps, après avoir vu ce dont les pirates étaient capables, Timothée avait mis un peu d’eau dans son vin à l’encontre des serviteurs du GM… D’autant qu’il s’était lui-même laissé convaincre de le servir par le passé…
Affichant donc son plus grand sourire de faux-cul (et cachant bien au passage sa paire de pistolets qu’il avait prélevé sur les Marines ayant essayé de le tuer quelques mois plus tôt), Timothée commença à alpaguer les Marines affamés qui descendaient du vaisseau.
- Approchez messieurs ! Je vends les meilleurs sushis d’Alabasta ! Recette Logue-Townienne, que avec du poisson tout frais pêché de cette nuit ! Venez vous régaler ! 250 berries la paire !
Tandis que quelques Marines passaient leur chemin, une file d’une bonne petite dizaine s’était maintenant formée devant le stand de Timothée ! Bien sûr, il entendit les poncifs habituels des Marines… est-ce qu’il faisait une réduction pour eux ? Est-ce qu’il servait plus généreusement les officiers ? ou les sous-officiers ? Le baratin habituel… Quel bonheur alors de pouvoir leur répondre non sans craindre de répercussions ! Cet endroit était l’un des rares sur terre où ces types n’avaient pas la moindre autorité, autant en profiter… Mais il n’allait pas les arnaquer pour autant ! Timothée leur servait les mêmes portions, le même poisson frais et le même sourire (quoi qu’un peu forcé) qu’à tous ses autres clients ! Plus qu’à espérer qu’ils lui vident bien son stand ! comme ça il pourrait aller se coucher plus tôt aujourd’hui !
Le secret de ce marché cependant, c’était qu’il était bien plus réservé aux initiés qu’au tout-venant… En effet, peu de gens étaient prêts à se lever à une heure si matinale pour se procurer leurs courses (même si cela garantissait une fraîcheur totale !), la majorité des personnes arpentant le marché à cette heure étaient d’autres professionnels, des gens comme Timothée…
Du haut de son petit mètre cinquante (un peu petit pour ses presque 13 ans),le petit blondinet habillé de façon négligée, les cheveux en pétard et la tronche toujours dans le cirage se dirigea presque manuellement vers les stands qui l’intéressaient le plus. En une dizaine de minutes à peine, le garçon repartait du marché les bras chargés de marchandise, y compris une belle anguille, un thon extra-frais et un joli sac de riz de 2 bons kilos. Si c’était pour lui, le petit Timothée aurait de quoi vivre là dessus pour deux semaines ! Mais non en vérité, c'était un autre plan que Timothée avait en tête… Le même que depuis tous les jours précédents d’ailleurs et qui, mine de rien, commençait à lui rapporter un certain pécule !
A deux cent mètres de là, Timothée pénétra dans la cuisine d’un restaurant voisin avec ses marchandises. Monsieur Gordon, le propriétaire des lieux laissait volontiers son employé utiliser ses locaux dans les heures creuses (à condition bien sûr qu’il ne dérange rien et nettoie tout !). Bien sûr, Timothée qui cuisinait ici les soirs n’en avait vu son salaire que plus réduit… Mais quand on est payé une misère de base, un peu plus ou un peu moins, franchement ! Non… Ce qui permettait au garçon de survivre (et même en fait de vivre pas trop mal pour un gosse des rues) c’était bien son activité matinale… Celle pour laquelle il s’activait maintenant. La raison pour laquelle il travaillait le soir pour ce restaurant (en dehors de pouvoir utiliser leur cuisine), c’était surtout parce que le chef Gordon était une célébrité locale, une légende de la cuisine Alabastienne… Le genre d’homme auprès duquel Timothée apprenait plus de choses en un service qu’en un mois complet de pratique dans l’izakaya où il travaillait à Logue Town.
Après une bonne heure de tambouille pendant laquelle le garçon avait alterné entre faire chauffer son riz et découper ses poissons de la manière la plus fine possible, il possédait maintenant cinq kilos de bonne marchandises dont il allait garnir le petit chariot réfrigéré qui lui appartenait à l’entrée de la cuisine. Enfin… Lui appartenait… Qu’il louait en permanence quoi ! Ne resta plus au jeune homme que de faire la vaisselle et au moment même où il terminait d’essuyer la dernière gamelle, il salua les premiers de ses collègues du midi qui arrivaient pour la mise en place ! Un timing qui se télescope parfaitement !
Pendant le temps où Timothée avait cuisiné, la nuit avait commencé à tirer sa révérence et les toutes premières et timides lueurs du jour pointaient le bout de leurs photons.
S’activant pour profiter des dernières fraîcheurs de la nuit, marins et dockers s’affairaient à charger ou décharger les marchandises des navires au départ où à l’arrivée du port. Et entre les dockers qui terminaient leur journée et les marins qui la commençaient à peine, on pouvait trouver le petit chariot du jeune Timothée ! Maintenant habillé de manière un peu plus présentable, le jeune garçon régalait tous ces estomacs de ses petits sushis qu’il réalisait sous leurs yeux, pour une fraîcheur optimale ! Bon, ce n’était pas aussi nutritif qu’un vrai repas, par contre personne ne s’y trompait : c’était un encas savoureux et que tous appréciaient. A deux cent cinquante berries la paire de sushis (350 pour l'anguille), Timothée revenait sur son investissement en vendant un quart de son stock ! Le reste, c’était le pur profit. Bien sûr les gardes du port prenaient leur petite taxe pour… Bah pour rien glander en fait (sacrée gâche d’ailleurs que d’être gardien : vous foutez rien de vos journées et on vous paye ! Et vous pouvez racketter les commerçants légalement !), mais en tout et pour tout il lui restait tout de même à la fin du mois largement de quoi s’habiller, se nourrir et aussi se loger dans une petite chambre qu’il louait dans un immeuble du coin (avec, depuis peu, un vrai lit !).
Oui, la vie était dure et modeste pour le petit Timothée… Mais le garçon n’était pas du genre à se laisser abattre et mine de rien, c’était la situation la plus confortable qu’il avait connue depuis plus d’un an ! Depuis ce jour où son maître l’avait chassé pour avoir aidé un membre du CP et qu’il était retourné à la rue, puis au bagne, puis à la rue de nouveau… Ne souhaitant pas verser de nouveau dans le vol, Timothée avait préféré vendre ses talents de cuisinier à son arrivée à Alabasta. Et même si les débuts avaient été difficiles, depuis plusieurs mois qu’il vivait ici, les résultats avaient été relativement fulgurants. Une sacrée veine !
Stand ambulant ou pas, ses sushis ne lui restaient jamais sur les bras et lorsque les particuliers commençaient à envahir la place du marché à côté, c’était la cohue ! En général, Timothée pouvait fermer son stand sur les coups de 11 heures ou midi par manque de marchandise et rentrer chez lui se reposer l’après-midi en attendant son service du soir au restaurant. Mais les meilleurs clients, de loin, c’était bien ces marins qui débarquaient… Que ce soit à l’aube ou au milieu de la matinée, ces derniers étaient généralement bienheureux de trouver à la descente de leur bateau un petit stand qui leur proposait quelque chose de mieux que le rata de leur ordinaire… Et plus ils avaient passé longtemps en mer, plus ils se précipitaient vers Timothée ! En fait, le garçon en venait même à envisager de reconvertir son stand pour faire de la bonne grosse cuisine bien bourrine rien que pour eux : hot-dogs, hamburgers, frites habillées… Peut-être bien qu’il gagnerait encore plus en faisant comme ça !
Mais bon, pour aujourd’hui, Timothée faisait des sushis ! Et de toute façon, tant qu’il n’avait pas une plaque chauffante et plus d’ustensiles que le seul couteau qu’il avait ici, il n’allait pas pouvoir diversifier sa cuisine !
Voyant un bateau qui était justement en train d’accoster, Timothée laissa un sourire se dessiner sur ses lèvres alors qu’il empoignait fermement son chariot pour le pousser en direction de ce quai. Bien que lui-même pas marin, le garçon identifia rapidement les armoiries du gouvernement mondial. Il n’était toujours pas un immense fan de ce gouvernement bien trop corrompu et brutal pour se prétendre légitime, mais dans le même temps, après avoir vu ce dont les pirates étaient capables, Timothée avait mis un peu d’eau dans son vin à l’encontre des serviteurs du GM… D’autant qu’il s’était lui-même laissé convaincre de le servir par le passé…
Affichant donc son plus grand sourire de faux-cul (et cachant bien au passage sa paire de pistolets qu’il avait prélevé sur les Marines ayant essayé de le tuer quelques mois plus tôt), Timothée commença à alpaguer les Marines affamés qui descendaient du vaisseau.
- Approchez messieurs ! Je vends les meilleurs sushis d’Alabasta ! Recette Logue-Townienne, que avec du poisson tout frais pêché de cette nuit ! Venez vous régaler ! 250 berries la paire !
Tandis que quelques Marines passaient leur chemin, une file d’une bonne petite dizaine s’était maintenant formée devant le stand de Timothée ! Bien sûr, il entendit les poncifs habituels des Marines… est-ce qu’il faisait une réduction pour eux ? Est-ce qu’il servait plus généreusement les officiers ? ou les sous-officiers ? Le baratin habituel… Quel bonheur alors de pouvoir leur répondre non sans craindre de répercussions ! Cet endroit était l’un des rares sur terre où ces types n’avaient pas la moindre autorité, autant en profiter… Mais il n’allait pas les arnaquer pour autant ! Timothée leur servait les mêmes portions, le même poisson frais et le même sourire (quoi qu’un peu forcé) qu’à tous ses autres clients ! Plus qu’à espérer qu’ils lui vident bien son stand ! comme ça il pourrait aller se coucher plus tôt aujourd’hui !