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L'aventure commence

Wadd MArid Almaqah flotte sur North Blue, perdu dans une mer de pensées et de souvenirs inaccessibles. Le soleil implacable semble le narguer, lui rappelant sa vulnérabilité et sa faiblesse face à l'immensité de l'océan. Pourtant, malgré son état d'abandon, il continue de scruter l'horizon lointain avec une détermination farouche, espérant y trouver les réponses à ses nombreuses questions.

Chaque vague qui heurte son radeau résonne comme une énigme, chaque rayon de soleil brûlant sur son visage semble contenir un message secret qu'il doit déchiffrer. Il cherche désespérément à reconstituer le puzzle éclaté de son passé, mais chaque pièce semble être recouverte d'un voile de mystère et d'oubli.

La frustration qui l'habite est comme un poison qui lui dévore l'âme, mais il n'abandonne pas. Il se dit que c'est plus facile de se perdre pour mieux se retrouver, de se fondre dans l'inconnu pour mieux y trouver sa place. Il sait que son voyage est le début d'un parcours initiatique qui le mènera vers une compréhension plus profonde de lui-même et du monde qui l'entoure.

Il pagaye avec force, sentant les muscles de ses bras et de ses jambes travailler dur, déterminé à aller de l'avant malgré les obstacles qui se dressent sur sa route. Il a traversé tant d'épreuves depuis qu'il a été libéré de la sphère de glace cristalline, et il est prêt à affronter tout ce qui se mettra en travers de son chemin.

Les souvenirs de l'île qu'il a quittée se bousculent dans son esprit, témoins des moments de joie, de peine, de découvertes et de rencontres qui ont ponctué sa vie. Il se rappelle l'érudit, de sa sagesse et de son intelligence, des habitants de l'île, de leur gentillesse et de leur hospitalité, des animaux sauvages, de leur beauté et de leur instinct.

Il sait que tout cela a contribué à façonner sa personne, mais il a l'intuition que quelque chose d'essentiel manque encore, quelque chose qu'il doit découvrir sur cette mer mystérieuse. Il se laisse porter par la brise et les courants, sachant que le voyage est aussi important que la destination. Il a confiance en son intuition et en sa capacité à saisir les opportunités qui se présenteront sur son chemin.

Et peut-être un jour, après de longs mois passés à naviguer sur cette mer inconnue, il trouvera enfin les réponses qu'il cherche depuis si longtemps. Peut-être alors, il pourra enfin se connaître lui-même et comprendre sa place dans l'univers. Mais pour l'instant, il doit continuer à flotter, à pagayer, à chercher. Car le voyage est tout autant une fin en soi qu'un moyen d'atteindre une destination.

Il ressentit une sensation étrange en sentant la chaîne qui était enroulée autour de son bras. Il avait remarqué cette chaîne dès qu'il avait quitté la sphère et avait immédiatement cherché à l'enlever. Mais quelque chose l'en avait empêché, comme si elle était liée à son être même. Il avait donc décidé de la garder avec lui, même s'il ne savait pas exactement pourquoi.

Le bâton sombre accroché à sa ceinture captivait son regard, semblant presque pulser d'une énergie mystérieuse. Les runes gravées à la surface semblent scintiller sous la lumière du soleil. Elles dégagent une aura envoûtante, profonde et mystique, qui attire son attention, comme un aimant le ferait avec le métal.

Il sait que ces deux objets, la chaîne et le bâton, sont liés d'une manière mystérieuse. Peut-être sont-ils les clés qui pourraient lui donner accès à son passé perdu, ou peut-être sont-ils les gardiens de secrets encore plus profonds et plus sombres. Il ne peut pas savoir, mais il est déterminé à les garder avec lui, prêt à suivre leur appel énigmatique dans l'espoir de découvrir la vérité qui se cache derrière leur mystère.

Après plusieurs jours en mer, Il aperçoit enfin une île au loin. L'excitation s'empare de lui à la vue de cette terre inconnue. Il s'approche rapidement de l'île et bientôt, il peut distinguer ses contours. L'île est désertique, composée en grande partie d'un immense désert qui la rend peu attirante. En s'approchant encore plus, il peut voir les villages construits sur les côtes, formant ainsi une nouvelle civilisation.

Il choisit une plage déserte, loin des habitations et du port pour accoster. Il sait qu'il ne passe pas inaperçu, car il a bien remarqué cela sur l'île où il était avant. En débarquant, il prend le temps d'examiner les alentours pour s'assurer qu'il n'y a personne à proximité. Une fois qu'il confirme que la côte est déserte, il sort de son bateau pour explorer cette île mystérieuse.

Il se demande quel genre de vie les habitants mènent ici et s'il va trouver quelque chose d'intéressant ou d'inhabituel. La plage est sablonneuse et les vagues viennent s'écraser doucement sur le rivage. Il se met à marcher lentement, observant les dunes qui s'étendent à perte de vue. Il peut sentir la chaleur du soleil sur sa peau et entendre le bruit des mouettes qui volent au-dessus de lui. Il se sent à la fois excité et anxieux de découvrir ce qui se cache sur ici.
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Gaillard et enjoué - car les imbéciles ont toujours compté parmi les plus perméables au bonheur - Alegsis Jubtion investissait Hat Island. Envers lui, pourtant étranger à ces terres arides, il ne se trouve personne pour y aller de ses œillades. Le chapeau, il le porte sur le crâne comme un appendice ; à la loi - la seule qui vaille en ces lieux - il s'y conforme de naissance ou presque. Toute tête-nue sur Hat Island est un sacrilège, un qu'on absout d'un chapeau, mais un qui fait remuer le péquin. Et de cet écart de conduite, pour une fois, il en est exempt.
À Hat Island, le chasseur de prime y est venu pour commettre son office. La piraterie y rôde, il le sent, il se sait ; il a ses convictions bien à lui sur la question, même qu'il aurait des intuitions. Les intuitions d'Alegsis Jubtion, y'en a qui seraient prêts à venir de loin pour les entendre, ne serait-ce que pour savoir que telle entreprise intellectuelle, ô combien périlleuse quand elle sort de la tête d'un débile, ait seulement pris la peine d'exister en ce bas monde.

- Hat Island. Terre de piraterie. Terre de chapeaux. Terre de.... non en fait, c'est à peu près tout ce que je sais. Elle est là ma fortune.

- Dis, maman, pourquoi le monsieur parle tout seul ?

- Ne parle pas aux fous, ma chérie, ça les rend agressifs.

Derrière lui, sur les quais qu'il arpentait depuis peu, boucaniers et gens de bien y cheminaient. Une mère et sa fille, par ce court échange, en vinrent à le crisper, lui qui, les bras croisés, la tête haute et le torse bombé, narrait déjà ses périples et desseins à... un public imaginaire. Les dents crispées par les invectives pour ce que celles-ci eurent de vexantes, patientant comme une statue grotesque posée sur le ponton d'ici à ce dame et demoiselle soient parties assez loin pour lui épargner leurs commentaires, il reprit son énoncé, cependant moins inspiré. L'emphase de l'instant présent n'y était plus.

- Dans «pirate», après tout, il y a «Hat».

Ainsi débutait son élan déductif alors qu'il tenait son menton dans sa main. D'un tel point de départ, on ne pouvait que légitimement redouter l'arrivée.

- Il me suffit de trouver le pire «Hat» donc, le pire chapeau et à moi la belle prime. Avait-il ajouté en frappant du poing dans sa paume comme pour ponctuer ce qu'il tenait pour une évidence.

C'était, le plus sérieusement du monde, avec cette idée bien précise en tête qu'Alegs avait embarqué vers l'inconnu ; au seul prétexte que le nom de l'île lui suggérait quelques hypothèses. Des foireuses, naturellement. C'eut été se fourvoyer que que penser qu'il puisse avoir une seule bonne idée. Il ne se trouvait d'ailleurs qu'un seul homme assez stupide pour s'embarquer dans des élucubrations aussi bancales : Alegsis Jubtion lui-même.

- Après tout, rajoutait-il en prenant ce petit air malin qui ne lui allait pas du tout, ne dit-on pas qu'on reconnaît un forban au turban ?

- Personne ne dit ça. Commenta à son tour un passant furtif qui, aussitôt passé dans le dos de la bête pour le lui faire savoir, avait déjà disparu dans le flux intarissable des passagers qui allaient et venaient du ponton aux embarcations, quand ce ne fut pas l'inverse.

N'étant pas homme à se démonter, car seuls les idiots persistaient obstinément dans leurs inepties, le nouvel arrivant accentua ce petit sourire arrogant qui seyait si bien aux pitres qui s'ignorent. Alegs était sûr de lui et, dans son rictus, sans même se soucier de savoir si le badaud l'écoutait encore, il y alla de sa réponse.

- Bien sûr que s..., puis le doute le frappa comme la foudre. OHBONSANGILARAISON, PERSONNE NE DIT ÇA !

Aussitôt tombé à genoux, la tête entre ses mains, ses yeux exorbités, il avait été soudain acculé par le poids implacable d'une révélation bien tardive. Ne lui restait qu'à se lamenter d'avoir été trop stupide. Une fois de plus.

- Mais qu'est-ce que je suis allé faire ici alors ?!

Si ce dicton - qui n'en était pas un - n'avait jamais existé, toutes ses hypothèses préalablement envisageaient s'effondraient. Du moins le croyait-il. Car incidemment, et par chance, Hat Island était effectivement une île ou y régnait criminalité et piraterie. Le contexte local, qui ne s'embarrassait pas de lois si ce n'est celles relatives au couvre-chef, offraient un eldorado de rapines et autres menues prévarications qu'affectaient la basse flibuste et autres affidés. Sans autorité compétente pour statuer des choses de l'illicite, il n'était pas rares que la canaille des mers, a fortiori quand la prime sur sa tête pesait lourd, s'en alla en cure pour se prémunir d'un Gouvernement Mondial parfois très envahissant quand il vous abordait avec un fusil.
Purement incapable de rester concentré sur une idée propre - ou même une idée sale - plus de quinze secondes, Alegs abandonnait déjà son dépit de l'instant pour se ressaisir à la vue de ce qu'il tenait pour un sésame ; un de ceux qu'on s'improvisait dans le désespoir.

- Ouh ça... murmura-t-il, ça sent la flibuste.

Son flair étant à la mesure de son esprit de déduction, il eut une fois de plus tort dans les grandes largeurs alors que son regard s'était porté sur un homme, un seul. Celui-ci, venu seul depuis la plage, abordait discrètement les rives plus fréquentées de l'île ; se gardant bien de faire voir sa bobine sur les quais. Effacé au point d'en être suspect, cette réserve lui valut paradoxalement l'attention de certains, à commencer des plus idiots. Ce fut d'ailleurs un remarquable spécimen que comptait cette espèce qui l'eut dans le collimateur.
Pour le seul crime d'avoir porté un capuchon, accessoire au demeurant idoine considérant le soleil de plomb, le pèlerin justifia l'intérêt que lui porta un bien vilain larron. Vilain, celui-ci ne l'était cependant que de visu. Car il n'était pourtant pas bien méchant, Alegsis, malgré ses mauvaises manières pour le moins agaçantes et intrusives. Mais il était si crétin et mal élevé qu'on eut bien vite fait de le croire malveillant. La vérité, c'est qu'il était simplement trop bête pour être méchant ; mais cette nuance échappait à beaucoup. À commencer par ceux qui, de cette crétinerie, en faisaient les frais. Onéreux, ces frais-ci.

- Hep toi là, monsieur «Je suis trop mystérieux pour pas avoir l'air suspect», où tu cours comme ça ?

Il ne courait pas. L'homme, posé et serein, marchait même à une allure remarquablement soutenue, chaque pas étant apparemment cadencé au rythme de ses introspections. À cela, seulement, le chasseur de prime n'y était que peu réceptif, car tout effort de réflexion porté vers soi, quand il s'y essayait, s'orientait fatalement vers un néant abyssal. Le fait est que, trop certain qu'il était de tenir sa prime, d'autant plus certain qu'il n'avait d'ailleurs pas l'ombre d'une preuve pour corroborer ses suspicions, l'Épavien en vadrouille cavala jusqu'au sujet de son inquisition infondée avant de l'attraper par la manche.

- Je t'y prends à avoir l'air mystique sur la voie publique, crois pas que je vais te laisser partir. Allez, nom, prénom, profession et mensurations. Et que ça saute.

Un malheureux faisait alors les frais de la jobardise de ce chasseur de prime en vadrouille. Un autre.
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Alors que Wadd était perdu dans ses pensées, il sentit une traction sur la manche de sa tunique qui le tira de ses rêveries. Il se retourna lentement, un peu surpris, pour découvrir un primate qui le fixait droit dans les yeux. Le singe avait une allure étrange, avec son pelage épars et son regard benêt, ce qui captiva immédiatement son attention. Il se demandait ce que cet être pouvait bien lui vouloir et pourquoi il l'avait choisi lui en particulier.

"Je t'y prends à avoir l'air mystique sur la voie publique, crois pas que je vais te laisser partir. Allez, nom, prénom, profession et mensurations. Et que ça saute" s'écria soudain le primate.

Malgré tous ses efforts, il ne parvenait à comprendre que deux mots : "nom" et "prénom". Alors, il haussa les épaules en signe d'impuissance, pour lui faire comprendre qu'il ne comprenait rien à ce qu’il lui disait. Ce dernier parlait avec une rapidité déconcertante, empoignant fermement son bras, laissant le pauvre homme décontenancé et incapable de saisir le sens de ses paroles.

Wadd était fasciné par le primate qui se tenait devant lui. Le plus surprenant était qu'il semblait parler la langue commune et portait des vêtements assortis d'un chapeau élégant. Mais ce qui l’intriguait le plus était le pinceau géant qu'il tenait fermement dans sa main. Il se demandait bien ce qu'un tel objet pouvait signifier pour un singe. Il était captivé par cet être et curieux d'en apprendre plus sur lui.

"Pourquoi avoir un si gros pinceau ?"

Demanda-t-il d'une voix apaisante et posée, prenant son temps pour prononcer chaque mot distinctement, s'appliquant avec minutie pour ne pas laisser passer la moindre erreur.

Il se souvenait parfaitement de ses livres fascinants sur les différentes races du monde, où il avait lu avec émerveillement sur les êtres mi-homme mi-poisson, les géants gigantesques et les créatures difformes. Pourtant, en observant l'être étrange devant lui, il se demandait s'il avait manqué la partie concernant les hommes-singes ou s'il était peut-être un détenteur d'un fruit du démon. Son regard scrutait minutieusement chaque détail de la silhouette devant lui, cherchant des indices pour résoudre ce mystère.

Pendant ce temps, il aperçut du coin de l'œil que plusieurs personnes le dévisageaient avec agacement. Il remarqua que tous étaient coiffés d'un chapeau, leur tête dissimulée à ses yeux. Il se répétait intérieurement que se camoufler sous sa capuche suffirait à apaiser leur irritation, mais cette astuce ne fonctionna pas. Peut-être était-ce pour cette raison que ce singe chauve l'importunait de cette manière. Peut-être avait-il l'intention de le prévenir ou au contraire, de lui causer des problèmes.

Wadd scrutait avec attention chaque mouvement du primate devant lui. Il ne pouvait pas se permettre de baisser sa garde, car il savait que cette créature était peut-être en mesure de l'attaquer à tout moment. Les histoires qu'il avait entendues sur les hommes-bêtes et les possesseurs de fruits du démon étaient terrifiantes, et il ne voulait pas finir comme les pauvres âmes qui avaient croisé leur chemin.

Pourtant, malgré sa méfiance, il se demandait ce qui avait bien pu conduire cette bête à avoir une apparence si différente des autres êtres qu'il avait rencontrés auparavant. Peut-être était-ce une mutation génétique ou peut-être était-il simplement "différent". Il se rappela alors ce que son mentor lui disait :


*Le monde est un endroit merveilleux et dangereux à la fois*.

Il savait que le danger ne venait pas seulement des créatures étranges et des puissants possesseurs de fruits du démon, mais qu'il pouvait surgir de n'importe où, même des endroits les plus inattendus.

Il décida alors de rester vigilant et de se méfier de tout ce qui l'entourait. Faisant preuve d'une extrême prudence, il fit vivement un pas en arrière, s'éloignant ainsi de la direction du primate, tout en retirant doucement sa main. Wadd garda son regard fixé sur l'animal, tentant de comprendre son comportement.
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La question qui tue - et d'une balle en plein cœur - il l'avait posée, Wadd. Innocemment en plus, ce qui ne l'avait rendue que plus impactante et redoutable. Son interlocuteur, en tout cas, ne sut trop comment y réagir, pris au dépourvu par le coup mortel - mais allégorique - dont il venait de faire les frais.

« Pourquoi un si gros pinceau ? » qu'on lui avait demandé. Et de cette modeste inquisition, Alegsis en avait réchappé chancelant.

- « Que.. mais.. c'est quoi cette question ? Tu... tu crois que je cherche à compenser, hein ?! C'est ça que tu dis ?! N'importe quoi, l'autre, hé. Vous entendez ça, vous ? Il sous entend que.. enfin... vous avez vu comme il se fourvoie ? »

Il prenait les passant à partie et ceux-ci, du mieux qu'ils pouvaient, regardant droit devant eux, s'efforçaient ne pas le regarder alors qu'il s'enterrait avec une obstination qui pourrait forcer le respect si elle ne navrait pas autant. L'homme au « si gros pinceau » y alla de quelques nouvelles pelletées, n'étant plus à ça près dans le domaine du ridicule.

- « Si j'ai un si gros pinceau, c'est parce qu'il y a de grosses ratures à corriger en ce bas monde. Comprenne qui pourra. »

À ne trop pouvoir répondre à la question qu'il lui était posée, accablé par le poids d'un sous-entendu qui n'était d'ailleurs par intentionnel, il toisa de près l'individu en le scrutant de ses yeux plissés et ridicules pour ce qu'ils avaient d'accusateur.

- « Un peu qu'il est dangereux le monde. Surtout pour les énigmatiques intempestifs qui font des tas de sous entendus qu'ont pas lieu d'être. »

S'était-il insurgé à la deuxième remarque émise. Il ne s'arrêta évidemment pas là, car Alegsis Jubtion - et c'était son malheur autant que celui de ses contemporains - ne s'arrêtait jamais. Aussi Haussa-t-il soudain le ton pour être entendu de tous alors qu'il s'adressait encore une fois aux passants, ceux-ci toujours irrésistiblement indifférents à la scène, allant et venant autour d'eux en se gardant bien de prendre garde à ce qui se jouait.

- « Car je tiens à la préciser... ajoutait le chasseur, que j'ai pas à rougir de mon pinceau. C'est ainsi et pas autrement Que cela soit su. Puis, le singe en revenait à ses moutons, à l'un d'eux en particulier ; un qui était foutrement mystique dans son genre.Y'a peut-être pas de garnison ici... lui dit-il mais une prime, je vais m'en sculpter une sur mesure.... sur la tienne de mesure. »

Il n'en démordait pas. Du fait que Wadd lui semblait coupable - de quoi ? Telle était la question - Alegsis en déduisait que celui-ci, dès lors, était effectivement coupable. Le raisonnement était imparable, exception faite de tout ce qui tenait à la logique, la cohérence ou la factualité. Mais Alegsis ne s'embarrassait pas de pareilles formalités.
Entre eux - du moins du point de vue de « Super pinceau » - la guerre était déclarée. Le premier acte martial fut à la mesure de celui venu déchaîner les hostilités alors que ce dernier, subrepticement, tira le capuchon de son adversaire qu'il désigné pour l'occasion. Puis, d'une main immédiatement portée en porte-voix à côté de sa bouche, il hurla soudain :

- « Tête-nue ! Tête-nue ! Indécence caractérisée sous vos yeux, voyez voyez. »

S'il ne s'était pas trouvé une seule âme pour leur accorder le moindre intérêt jusqu'à lors, toutes les têtes se tournèrent maintenant vers le sieur Almaqah. Les regards furent instantanément hostile. À Hat Island, on ne plaisantait pas avec ces choses-là. Deux compères prirent alors les devants pour corriger ce qu'ils tenaient pour un crime ostensible et inqualifiable.

- « Alors comme ça on a rien sur la tête ? »

- « Chez nous, on dit qu'celui qu'a rien sur la tête, l'a rien dans la tête. »

- « Et même que la tête, il pourrait bien la perdre. »

De par ce geste mesquin qui fut le sien, Alegsis avait risqué la vie du pauvre hère dont le seul crime avait été de le rencontre par inadvertance.

- Cela dit, j'ai vu que l'autre lui avait tiré sa capuche.

- Il est donc complice. Deux têtes pour le prix d'une.

- « Eh, minute ! s'offusqua le principal concerné maintenant paniqué par la perspective que la foudre s'abattit aussi sur lui. Y'a pas de loi à Hat Island ou plutôt si, y'en a qu'une seule : c'est qu'on n'a pas le droit d'avoir d'être tête-nue. Après, rien n'interdit de dénuder la tête des autres. »

Le cas pratique juridique ainsi présenté était d'autant plus cornélien que, de lois, de justice ou même d'autorité légitime, à Hat Island, il n'y en avait pas des masses. Ce qui, dès lors, compliquait considérablement la donne pour déterminer si, «oui» ou «non», le crime était constitué.
La défense de l'accusé, à ce titre, ne manquait pas de pertinence.

- « C'est vrai qu'c'est pas interdit, ça... »

- « Faudrait faire des lois pour l'empêcher, n'empêche. »

- « Surtout pas ! repris le premier, outré de ce qu'il venait d'entendre. Ce serait illégal. »

Car il existait une deuxième loi à Hat Island, celle-ci étant cependant induite. Exception faite de la seule première loi reconnue, il était interdit de créer des lois. Ce qui, en un sens, tenait du paradoxe juridique.
Les deux intervenants, perdus dans leur débat, s'écharpaient maintenant en marchant, ayant été convaincus par l'argument formulé par le singe au gros pinceau. Ne restait derrière eux que les deux nouveaux arrivants perdus en la compagnie de l'autre dans un silence gêné. Gêné jusqu'à ce qu'à nouveau, Alegsis tira sur la capuche de cet homme honnête qui ne lui avait rien fait.

Fallait pas avoir l'air mystérieux.

- « Ton séjour, ici, je vais en faire un calvaire mon petit père. La remarque sur le gros pinceau n'était décidément pas passée. Ils te verront si souvent le crâne à l'air qu'ils finiront par offrir une prime à qui te ramènera à la vindicte populaire ! »

Le plan était posé, du moins ses rudiments. Ne restait qu'à excéder suffisamment la plèbe pour qu'elle s'abandonne à ces méthodes. Sûr de lui, Alegsis l'était d'autant plus que, son chapeau à lui ne tomberait pas. Il avait les cheveux si gras qu'ils avaient en effet acquis des vertus adhésives.
Partant en courant, loin de son souffre-douleur, le chasseur de primes alla se cacher derrière un caillou quelques cents mètres plus loin d'où dépassait sa tête sur le côté. À présent, partout où irait Wadd, il y serait embusqué pour tirer sur son capuchon. Sa résolution virait au sacerdoce obstiné. De derrière son rocher, à observer au loin - mais pas si loin - le sujet de son ire, on pouvait le surprendre à ruminer entre ses dents :

- « Je t'en foutrais moi du gros pinceau. J'ai pas de complexe à avoir moi, qu'est-ce que tu sous-entends, fumier... FUMIER ! »

Faut pas viser un homme au pinceau. C'est petit. Y'a de guerres qui ont commencé comme ça, et la Bataille du Capuchon de Hat Island promettait à ce  titre de rester dans les annales.


Dernière édition par Alegsis Jubtion le Mer 15 Mar 2023, 16:51, édité 1 fois
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Les pensées de Wadd se bousculaient dans sa tête alors qu'il cherchait désespérément une solution à la situation de plus en plus explosive qui se jouait devant lui. Il regardait le singe gesticuler et proférer des menaces sans relâche, et ne pouvait s'empêcher de se demander comment il avait pu se retrouver dans une telle situation. Après tout, il avait simplement voulu poser une question innocente sur un pinceau.

Le primate agité tira la capuche de Wadd et une sensation étrange traversa son corps. Des frissons parcoururent ses mains et son sang se mit à bouillonner. Il était inexplicablement attiré par l'excitation qui régnait autour de lui, comme s'il avait été pris dans un tourbillon envoûtant.

Maintenant, il se trouvait au milieu d'une altercation entre un primate frustré et deux hommes louches qui semblaient être là pour une raison bien précise : faire régner l'ordre. Ils tentaient de paraître menaçants en bombant le torse et en parlant avec de grosses voix, mais leur attitude manquait cruellement d'assurance et d'intelligence.

Le tableau était désormais posé, et les éléments étaient en place pour former un décor aussi inquiétant qu'excitant. Les passants qui arpentaient les rues étaient menaçants, leurs regards sombres et leurs mouvements erratiques révélaient une tension latente. On aurait dit qu'ils étaient en proie à une rage collective, prêts à déverser leur colère sur quiconque croiserait leur chemin la tête dévêtue.

Wadd devait agir, c'était une évidence et un désir brûlant qui lui étreignait les entrailles. Le sourire aux coins des lèvres, il observait la scène qui se déroulait sous ses yeux, voyant le singe se cacher derrière un tas de rochers, et les nouveaux protagonistes arriver sur le terrain. Pourtant, il gardait son calme et son flegme légendaire, sachant qu'il était important de ne pas laisser transparaître ses véritables intentions.

Il réfléchit rapidement à un plan d'action, analysant les forces en présence et cherchant la faille qui lui permettrait de prendre le dessus sur ses deux adversaires. Il se concentra sur sa respiration, prenant quelques instants pour se recentrer sur lui-même, avant de s'adresser aux autres d'une voix posée et maîtrisée :

"Calmons-nous."

Il ponctua sa proposition d'un sourire avenant tout en scrutant attentivement les visages de ses interlocuteurs. Petit à petit, il remarqua que leurs expressions se transformaient, passant de la colère et de la méfiance à une attitude plus détendue et cordiale. Leurs traits se relâchèrent peu à peu, leurs sourcils se déridèrent et leur regard s'adoucit. Les tensions semblaient s'apaiser, remplacées par un certain intérêt et une curiosité renouvelée. Wadd sentit son cœur se gonfler d'espoir. Il avait réussi à briser la glace et à amener ces individus à considérer son offre avec plus de bienveillance.

"Sur cette île, il est interdit de se découvrir la tête"

Dit calmement l'un des deux hommes. Wadd comprit enfin les intentions du singe : il lui voulait du mal. Il expliqua calmement, avec les faibles notions qu'il avait de leur langue, qu'il ne recommencerait plus et se couvrit la tête.

Il espérait ainsi apaiser les tensions et éviter tout conflit inutile. Les deux hommes semblaient le considérer avec confiance. Il avait fait un geste en signe de respect envers leurs coutumes. Wadd comprit à ce moment-là que s'il voulait survivre sur cette île, il devrait être prêt à s'adapter et à respecter LA règle en vigueur.

Il jeta un coup d'œil au singe qui l'observait toujours d'un air menaçant. Il devait se montrer prudent et ne pas baisser sa garde. La situation était tendue, et il ne savait pas ce qui allait se passer ensuite.

Wadd prit une grande inspiration et se mit en route vers le singe, sa coiffe solidement maintenue sur sa tête. Il sentait le regard des deux hommes le suivre, mais il était convaincu que sa méthode de résolution de conflits était la meilleure. Il avait toujours cru que la communication était la clé pour résoudre les problèmes, même les plus complexes. Le singe, quant à lui, semblait méfiant et prêt à bondir à tout moment. Ses yeux étincelants de colère suivaient chaque mouvement de Wadd, et sa respiration saccadée trahissait son agitation.

Wadd se tint à quelques pas du singe, à une distance raisonnable pour éviter tout risque d'attaque. Puis, il prit la parole d'une voix douce et posée :


"Bonjour mon ami, je suis désolé si j'ai pu t'offenser. Je te prie de m'excuser, et je vais m'assurer de ne plus répéter cette erreur à l'avenir."

Le singe sembla prendre en compte ses paroles, mais il ne relâcha pas pour autant sa position défensive. Wadd ne se découragea pas pour autant, et continua à parler calmement :

"Je suis venu ici pour apprendre et comprendre. Je suis un étranger dans ce pays, et je veux m'assurer de ne pas manquer de respect aux traditions. Si vous avez des conseils à me donner, je serais ravi de les recevoir."

Wadd regardait Alegsis avec des yeux doux, mais déterminés. Il cherchait à désamorcer la tension qui pesait sur le petit groupe et montrait sa bonne volonté. Il espérait que les deux hommes comprendraient qu'il n'était pas là pour leur nuire, mais pour apprendre de leur culture.
Il poursuivit :


"Je suis convaincu que nous avons tous quelque chose à nous apporter mutuellement. Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à me le dire. Je ferai de mon mieux pour vous aider."



Son visage était ouvert, et son regard chaleureux. Il voulait vraiment établir une relation de confiance avec ces gens, malgré les difficultés de communication. Wadd savait que s'il parvenait à gagner leur confiance, il pourrait apprendre beaucoup de choses intéressantes sur cette île mystérieuse.
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Wadd Marid Almaqah, en dépit de ce que son nom compliqué laissait entendre, n'était pas le genre de femme à se laisser abattre ; car c'était un homme, et qu'il ne se laissait pas abattre. En tout cas, pas pour une histoire de couvre-chef. Cerné par les chapeliers fous et un en particulier, il ne pouvait même pas se demander si leur irrationnalité dingue était due à une insolation car, précisément, tous avaient la tête couverte. Là était le nœud du litige par ailleurs, et il s'en était allé le démêler.
Sans hésiter, assuré dans sa démarche, il avait cheminé jusqu'à l'ennemi. Ennemi qu'il ne tenait pas pour tel d'ailleurs, ne croyant qu'à des frasques hasardeuses d'un déluré simiesque. Raisonnable ; diplomate même, il avait tenté la conciliation. Mais un homme sage, quand il s'adressait à un fou comme s'il était son égal, n'étaitil pas finalement le plus fondu des deux ? Espérer d'Alegsis Jubtion qu'il se montra raisonnable après avoir tenté de lui parler revenait à tremper ses doigts dans le magma en escomptant les refroidir. La déception promettait d'être cuisante.

Pour la postérité, car cela valait la peine d'être su, Wadd Marid Almaqah s'était excusé. Il n'avait pourtant rien commis de répréhensible, néanmoins, la contrition fut formulée à l'oral dans l'optique d'une paix prochaine. Fou parmi les fous, il avait même benoîtement demandé des conseils à ce qu'il tenait pourtant pour un singe. Et pas un des plus malins du zoo.
Son enterrement, fu cependant acté dans les grandes largeurs lorsqu'en guise de bouquet final, il fit savoir - et avec le sourire - qu'il était disposé à lui être secourable en toute chose. Les petits plats avaient été mis dans les grands et les grands, avaient mis dans les très gros qui eux-mêmes, furent savamment disposés dans ceux plus gros encore ; l'effort diplomatique fut conséquent. Mais vain.

De derrière son rocher, méfiant à écouter son interlocuteur, Alegs en était finalement sorti. Timidement d'abord, puis moins farouche ensuite ; la prise de contact avait été efficace et l'animal s'étant approché du capuchonné.

- « C'est vrai, maintenant que tu le dis, qu'on a des choses à s'apporter l'un à l'autre, admit le moche en posant avec gaillardise ses deux mains sur les épaules de son souffre-douleur, toi, tu peux m'apporter une prime et moi, en échange, je peux te garantir une tombe fraîche. »

Ces mots, il les avait prononcés aimablement, avec cette même douceur bienveillante que fut celle du capuchonné quand celui-ci était venu à lui. Ce qui, il fallait l'admettre, contrastait avec le fond du propos tenu, d'autant qu'un grand sourire innocent lui avait fendu la gueule tout du long de sa réponse.
De derrière le rocher - celui-ci marquant une démarcation entre les quais et la ville - le chasseur de primes grimpa finalement dessus d'un bond fulgurant. Cette fois les deux mains en porte-voix, le petit macaque se faisait singe hurleur pour rameuter la plèbe. Le don, il l'avait quand il s'agissait d'attirer l'attention.

- « Peuple de Hat Island, je tiens devant moi un homme qui se rit de vos traditions ! »

Wadd lui avait pourtant soutenu exactement l'inverse, soucieux qu'il était de se plier aux coutumes locales. Là fut sa plus funeste erreur.

- « Oh, il se couvre la tête, il est vrai mais... HAT, Island, c'est l'île du chapeau que je sache, pas celle du capuchon ! »

- « Cet homme parle vrai ! » beugla parmi les badauds arrêtés un soiffard déjà très biberonné.

- « Le capuchon, c'est une partie du manteau, pas un chapeau ! Ainsi Alegs avait-il déballé la rude vérité alors que les interloqués, désormais, dépassaient la douzaine d'âmes damnées au pied du rocher. Ce brigand, voyez comme il vous provoque alors qu'il se joue de votre seule loi ! »

Pourtant peu dégourdi pour ce qui était de discourir convenablement, sa grande gueule s'ouvrait cependant avec une éloquence rare quand il s'agissait d'énerver le chaland. Habituellement, et plus souvent qu'il ne le souhaitait, cet agacement populaire, lorsqu'il le suscitait, se tournait invariablement vers lui. Avec les années, toutefois, il avait appris à attirer la foudre tout en la déviant sur un autre. Un chasseur de primes devait savoir créer la peur pour fabriquer un criminel digne d'être étiqueté à prix coûtant, là était sa méthode. Pas une qui fut franchement éthique, mais une qui, en tout cas, était indiscutablement légale.

- « Mais si vous voulez le laisser se moquer de vous, ça vous regarde. C'est votre affaire après tout si vous ne prenez pas VOTRE SEULE LOI au sérieux. Moi je vous juge pas, hein. N'empêche. N'empêêêêêêêêêêche...! »

Rien de tel pour mieux chauffer la bile locale que de la faire cuire à feu doux avec une provocation dissimulée. En appeler à leur fierté bafouée, à tout ce ramassis de forbans mal dégrossis, c'était aussi porteur d'un beau lynchage en devenir.

- « On pourrait lui prêter un chapeau, sinon ! » fit remarquer une femme de bon sens dans l'assistance qui, maintenant, avoisinait les trente spectateurs ; leur rang grossissait à mesure que la curiosité avoisinante gravitait autour d'eux jusqu'à s'y agglomérer.

À le prendre au dépourvu de la sorte, on lui avait coupé le sifflet au père Jubtion. Tétanisé, la bouche ouverte, les yeux ronds et tremblants, il bégaya des voyelles sans trop savoir quoi en faire tandis que le souffle lui manquait. L'affaire - qui n'en était d'ailleurs pas une - tenait en effet davantage de la méprise que de la provocation délibérée. Si Wadd fut fautif de quelque chose, il ne le dut que malgré lui. Rien qu'un chapeau n'aurait su résoudre.
C'était sans compter un certain empêcheur de tourner en rond.

- « Je... que... c'est... Vous parlez comme une complice ! Oui, voilà. D'ailleurs, je trouve que votre chapeau est drôlement mal mis ! »

Personne n'aimait à partager la culpabilité d'un réprouvé, moins encore devant la vindicte populaire. Aussi, le petit bout de femme commença à se tasser à l'idée de partager la peine du malheureux et se ravisa dans ses suggestions.

- « Je... je voulais dire... on pourrait lui prêter l'échafaud ! »

Et la cinquantaine de gueux chapeautés hurla de concert dans un semblant de liesse populaire qui prenait progressivement forme. Le bouc-émissaire, plus encore qu'une cause juste et constructive, cimentait mieux les groupes sociaux que n'importe quelle noble cause. Après les avoir fait cuire à point, les gueux, ceux-ci, entrés au stade de l'ébullition, étaient à présent disposés à corriger un criminel notoire.
La capuche, même vissée sur sa tête à l'autre pèlerin, ne lui serait maintenant plus d'aucun secours. Tous, dans l'assemblée, commencèrent à se ruer sur un homme qui, fondamentalement, ne demandait qu'à se plier à leurs us et coutumes. Il s'en était fallu d'un casse-couilles contrarié pour mettre à mal ses projets.
Plus tôt, le présent sujet de la vindicte populaire s'était montré réceptif aux conseils que l'artiste en chasse aurait pu lui donner ; aussi ce dernier se montra finalement charitable à son égard afin de lui dire, un sourire bienveillant sur la trogne depuis qu'il avait cessé de crier :

- « Si j'étais toi, je commencerais à courir. »

Les couteaux, déjà, étaient de sortie. On était à Hat Island ou on n'y était pas. Wadd y était, et dans une fâcheuse situation qui plus est alors que plusieurs dizaines d'hommes armés et remontés d'un rien venaient à lui avec quelques intentions peu louables. Eux non plus, le brave voyageur ne les raisonnerait pas avec quelques mots aimables et un sourire avenant.
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          Le cœur de Wadd se serra douloureusement en voyant la scène désolante qui se déroulait devant lui. Le singe, perché sur son caillou, criait avec une voix aigre et malfaisante, encourageant la foule à se venger avec violence. Les émotions négatives semblaient envahir les esprits des habitants, les transformant en une masse en colère et remplie de haine.

Les lames étincelaient dangereusement sous les rayons du soleil, prêtes à frapper sans pitié. Les poings serrés, les justiciers improvisés brandissaient leurs armes avec détermination, leur visage déformé par la colère et la frustration accumulées au fil des années. La vie de Wadd ne tenait plus qu'à un fil, suspendue à la volonté des villageois en colère.

Wadd, cependant, n'était pas du genre à se laisser faire. Il savait que les mots pouvaient être aussi puissants que les lames, et qu'il fallait parfois savoir parler pour désamorcer une situation explosive.

"SILENCE !" cria-t-il d’une voix forte et puissance.

La foule qui hurlait se tut soudainement, captivée par Wadd. Il enchaina :

"Chers amis, 

Je tiens à vous mettre en garde contre les manipulations de ce singe. Il utilise des mots perfides pour vous monter les uns contre les autres, pour semer la colère et la haine entre vous. Mais vous êtes des êtres humains, dotés d'une intelligence et d'une sagesse qui vous permettent de résister à de telles manœuvres.

Je vous demande de ne pas succomber à ses paroles venimeuses, de ne pas vous laisser entraîner dans une spirale de violence et de vengeance. Nous sommes tous ici pour vivre ensemble en paix et en harmonie, pas pour nous entretuer.

Restons unis, restons solidaires les uns, les autres, et nous serons plus forts que toutes les manipulations du monde.
Des visages crispés se détendirent, des poings serrés se dénouèrent."

Son discours sincère et sage semblait avoir touché quelques âmes. Il avait su leur rappeler qu'ils étaient des êtres humains, capables de compassion et de réflexion, et non des bêtes sauvages guidées par l'instinct.

Mais d'autres, plus déterminés, brandissaient encore leurs couteaux, prêts à passer à l'action. Leur regard était empli de haine et de colère, comme s'ils étaient possédés par une force invisible et destructrice.


La foule était clairement divisée, certains criaient pour que l'homme soit tué, tandis que d'autres plaidaient pour sa vie. Wadd se sentait impuissant devant cette scène de chaos. Les paroles qu'il avait prononcées avaient eu l'effet inverse de ce qu'il avait espéré.

Les deux camps étaient maintenant plus déterminés que jamais, leurs couteaux brandis haut. Les cris et les bruits de coups se firent entendre alors que la tension montait dangereusement. Bientôt, des coups de couteau commencèrent à pleuvoir, déclenchant une bagarre générale. La foule tout entière se battait, les uns contre les autres, dans une scène chaotique et violente. 

Wadd jeta un regard furtif en direction du singe, qui le fixait avec malice. C'était lui, le responsable de tout cela. Désormais, pour lui, c'était un ennemi, qu'il regardait d'un œil méprisant. Il comprit que la foule était devenue incontrôlable et qu'il était trop tard pour calmer les esprits. Le singe avait gagné cette bataille, mais pas la guerre. Il fallait fuir, partir dans les ruelles et éviter les coups de cette mêlée grandissante.

Avec une rapidité et une agilité impressionnante, Wadd attrapa le bout de sa chaîne et le lança avec précision sur une poutre apparente. Il se servit alors de l'élan pour se propulser avec force sur un mur, avant d'atteindre le sommet d'un toit en chaume d'un bond souple et majestueux. De là-haut, il surplombait la foule en furie qui se déchaînait dans les rues, déterminé à échapper à cette violence inouïe. Sans perdre un instant, il courut de toit en toit, telle une ombre furtive cherchant à fuir vers l'horizon.


Ses pensées étaient confuses, il ne pouvait pas croire que tout avait dégénéré aussi rapidement. Il se sentait trahi par le singe, qui avait manipulé la foule pour provoquer cette violence inutile. Il se demandait s'il avait agi de la bonne manière, s'il aurait dû utiliser la force pour arrêter les agresseurs dès le début.

Mais maintenant, il était trop tard pour réfléchir. Il devait trouver un endroit sûr pour se cacher et réfléchir à ses prochaines actions. Peut-être qu'il trouverait d'autres personnes qui pensaient comme lui et qui cherchaient à arrêter cette spirale de violence et de haine. Il avait l'espoir que, malgré tout, il y avait encore un peu de raison et de sagesse dans ce monde en folie.

Il courut ainsi pendant plusieurs minutes, allant de toit en toit, cherchant à se frayer un chemin vers la sortie de la ville. Les cris et les bruits de coups résonnaient encore dans ses oreilles, mais il savait qu'il devait garder son calme pour réussir à s'échapper. Finalement, il arriva à la lisière de la ville, où les maisons se faisaient plus rares.

Il aperçut alors les dunes du désert au loin, se dressant devant lui tel un immense mur de sable. Il commença donc à marcher en direction du désert, se laissant guider par son instinct. Il sentait le sable chaud sous ses pieds et le soleil brûlant sur sa peau. Il avait soif et sa gorge était sèche, mais il ne pouvait pas s'arrêter.

Il marcha pendant des heures, jusqu'à ce qu'il aperçoive une petite oasis au loin. Il accéléra le pas, sentant un regain d'espoir. Il arriva finalement à l'oasis et vit une petite maison, baignée dans la lumière dorée du coucher de soleil.


Il s'approcha de la maison, se demandant qui pouvait bien y vivre en plein milieu du désert. En s'approchant, il entendit le bruit d'un ruisseau qui coulait non loin de là, et il se précipita vers l'eau pour y boire. C'était la première fois qu'il avait de l'eau fraîche depuis plusieurs jours, et il se sentit revigoré.

Il frappa à la porte de la maison, sans savoir à quoi s'attendre. La porte s'ouvrit et il vit une femme d'âge mûr, vêtue de robes traditionnelles. Elle avait des yeux sombres et profonds, qui semblaient scruter son âme. Elle le fixa un instant, puis lui dit d'une voix douce :

"Viens, entre. Tu as l'air épuisé. Je vais te donner à manger et à boire."

Il entra dans la maison et s'installa sur un tapis, près d'une table basse. La femme lui servit un bol de soupe chaude et une galette de pain, accompagnés d'un verre d'eau fraîche. Il mangea avec appétit, sentant la chaleur de la nourriture réchauffer son corps.

"Qui es-tu ?" demanda la femme, en le regardant attentivement.

"Je suis un voyageur. Je cherche à fuir la ville."

"Pourquoi cherches-tu à fuir la ville ?" demanda-t-elle.

"Je ne peux pas en parler." répondit-il, sentant une boule se former dans sa gorge.

"C'est ton choix," dit-elle en hochant la tête. "Mais tu es le bienvenu ici, pour autant de temps que tu en as besoin."

Il la remercia et passa la nuit dans la maison de la femme, se reposant enfin après toute ses péripéties.
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De la malice, dans les yeux d'Alegsis Jubtion, y'en avait finalement pas tant qu'on se le figurait. Même pas une once à dire vrai. Sa vilaine trogne d'ahuri, peut-être qu'elle pouvait donner cette impression à quelqu'un incapable de déchiffrer l'art abstrait sur un visage, mais la bêtise sidérale de l'animal était garantie sans vice ajouté. Plus bête qu'il était méchant, il avait agi comme il l'avait fait par obstination, sur le coup d'un instant de débilité passagère, agrippé qu'il fut à sa lubie du moment et soucieux d'accomplir son devoir. Surtout soucieux de toucher la rétribution dudit devoir, mais cela n'ôtait rien à la beauté du geste. Un geste odieux, en réalité, puisqu'il avait, sur une suspicion bien mal fondée - sur un caprice en réalité - appelé à un menu lynchage pour faire monter la sauce. À bien y regarder maintenant, juché du haut de son rocher à contempler tous ces pendards et autre malandrins qui s'écharpaient à la lame rouillée, il y trouvait curieusement matière à regretter son geste. Mais sa fierté - traduisez « sa honte d'admettre ses torts » - le conduisit à taire pudiquement cette faute morale qui fut la sienne. Car la morale, il l'ignorait ; aussi ne pouvait-il pas être accusé de la violer puisque jamais il ne l'avait rencontrée. Le crime, ainsi, était d'autant plus parfait que son perpétrateur ignorait qu'il en avait commis un. Oui, cet homme-là, il était décidément bien plus bête qu'il n'était méchant. Ce qui n'ôtait rien à sa nocivité ; celle-ci s'exprimant malgré lui, sans jamais qu'une mauvaise intention ne soit embusquée derrière.

- « Bon, pour le vivre ensemble, l'harmonie et la paix, c'est râpé je pense » avait-il admis avec une petite moue à la fois ingénue et contrariée, celle-ci d'autant mieux exprimée par l'exhibition d'une bouche tordue.

De la suite dans les idées, il en avait eu, Wadd. Mais il avait été franchement plus inspiré de mettre les bouts. La prêche, il y était apparemment disposé ; le martyr un peu moins. Tant pis pour les gueux ; le tétanos, à l'issue de leur joyeuse algarade entreprise en commun, leur enseignerait à tous qu'il ne fallait pas se pendre aux lèvres du premier causeur venu, quand bien même celui-ci parlait haut.

En bon porteur de peste qu'il s'en était allé répandre dans l'insouciance la plus juvénile et débridée qui soit, ses ouailles, Alegs lui aussi il leur faussait compagnie. C'était en effet avoir mauvais genre que de fréquenter de pareils rustres. Aussi omettait-il jusqu'à leur existence tandis qu'ils étaient tous là, à ses pieds, à s'écharper sur un malentendu dont la tonalité virait un peu mieux au tragique à chaque nouveau coup de couteau qui atterrissait.
Toujours logé sur sa caillasse, allant jusqu'à tourner le dos à la foule tumultueuse et s'asseoir en tailleur, le chasseur de prime croisa ses bras et pencha la tête sur la côté, toujours avec cette petite moue embêtée.

- « Il est parti drôlement vite n'empêche... »

Ce constat, incontestable, le conduisit à une réflexion de haute volée. Une de celles dont lui seul était à même d'élaborer les tenants. Frappant du poing dans sa paume à la verticale, il le tenait son « Eurêka ».

- « C'est bien la preuve qu'il est coupable ! »

Parce qu'il en était persuadé de ses âneries. C'est d'ailleurs à cela que tenait le drame du voyageur. Alegsis Jubtion était trop idiot pour son bien. Tant et tant que sa stupidité - étincelante - irradiait tout malheureux qui s'exposait à lui de trop près. Wadd ne pouvait s'en prendre qu'aux circonstances car il s'était - comme tant d'autres avant lui - trouvé au moment endroit, au mauvais moment.
Dans la tête du chasseur de prime, il y avait beaucoup d'espace vide où gambadaient librement les idées à la con. Celles-ci, farouches et sauvages, trottaient à galopaient à vive allure entre les deux oreilles d'un illustre crétin. Et quand ce dernier, au détour d'un instant, se saisissait de l'une d'elles à l'envolée, la situation se gâtait toujours. Or, une idée, il venait d'en avoir une.

Les heures étaient passées. Dans le vivier de crétin qui s'étaient échangés des amabilités à l'opinel, il s'en trouvait parmi eux qui avaient des équipages pour attendre après eux. Hat Island n'était en effet pas réputée pour sa population d'enfants de chœur mais ses boucaniers en villégiature. La griffe acérée du Gouvernement Mondial, malgré le truchement de l'indélicat Edwyn Morneplume, n'avait pas su garantir une emprise pérenne sur la faune locale. Celle-ci, en effet, avait le don de l'indiscipline. En attestait le tas de forbans tombés for bas à trop avoir sorti leur fourbi. Usés de s'être battus comme des chiffonniers - des qui étaient foutrement en rogne - ils gisaient maintenant tous étendus et empilés les uns sur les autres, perdus entre les râles des uns et les ronflements des moins esquintés.

Des équipages qui cherchaient leurs compagnons, il y en avait bien cinq. Alarmés sur le tard de l'incident survenus non loin des quais ; à la jonction de la ville portuaire et du désert, ils s'en étaient tous allés voir si la pêche était morne. Là, ils les retrouvèrent leurs compères, et en piteux état.

- « Kirk ! Blacher ! Qui c'est qui vous a fait ça ? »

Les responsables de l'état de l'un et de l'autre furent en réalité Kirk et Blacher eux-mêmes qui, dans la contestation, s'étaient échangés des mots... puis des coups. Des sévères à en juger les dommages.
Dans ce charnier d'hommes bien en vie, mais bien amochés, il y en eut un de conscient, qui leva le bras fébrilement.

- « À.... à boire... » geignait-il fourbu au milieu des forbans .

Bien qu'il fut fort laid avec sa gueule d'hippopotame plaquée sur une bouille d'homme, on accéda néanmoins à sa requête, escomptant un témoignage à l'arrivée. Mais contre toute attente, le « malheureux » cracha la flotte comme si l'on eut cherché à le gaver à l'acide.

- « Vous avez pas de la gnole plutôt ? Avec une paille fantaisie si possible. » Sa prosodie, autrement moins éreintée que quelques secondes auparavant, trahissait un individu qui se portait on ne peut mieux.

Une flasque de rhum, les pirates, ils avaient toujours ça dans la besace, alors le survivant prit sur lui de s'éclaircir la voix en lubrifiant ses cordes vocales avec l'une qu'on lui tendit, prenant un soin tout particulier à tirer sur le goulot jusqu'à la sécheresse. Ragaillardi, même jovial, il joua à nouveau la comédie en se faisant passer pour le mourant qu'il n'était pourtant pas. L'immense tache rouge sur ses vêtements, toutefois, laissait entendre que ses blessures, peut-être, étaient plus sérieuses qu'on aurait pu le croire. C'était un mourant bien énergique et versatile que celui-ci en tout cas.

- « Je... j'ai vu qui a fait ça. » Soupira-t-il dans son agonie, le souffle court et la voix faible.

- « Qui ça ? » Insista l'un des capitaines venu retrouver son équipage.

- « LUI ! » Réagit à nouveau le rescapé de toute sa pétulance enragée.

Les forces, soudain, ne lui manquaient plus alors qu'il exhiba vivement une feuille de papier sur laquelle y figurait un dessin.

Spoiler:

- « Mais comment tu... » protesta l'intéressé devant la qualité du dessin.

Alors le mourant fit mine de tousser, alternant sans cesse entre l'agonie et la fougue.

- « Je... *tousse* j'ai eu le temps de le dessiner lorsqu'il nous a attaqué... »

- « MAIS QUI FAIT ÇA QUAND ON L'ATTAQUE ?! » Se scandalisèrent de concert tous les sauveteurs dans un outrage burlesque.

- « Ah... jem'évanouisqueldommage. »

La perte de connaissance, décidément opportune, mettait à présent le seul témoin à l'abri des questions gênantes. Le fait est que la flibuste ambiante, assoiffée de vengeance, tenait à présent son homme. Du moins son portrait criant.
Et de ce portrait, tous ici espéraient bien en faire une nature morte.

- « Hube ! »

- « Ouais capitaine ! »

- « Tu vas me faire circuler ce foutu dessin d'Exact Town à Drognar en prenant bien soin de passer par les ports en priorité. Faut surtout pas qu'il s'échappe. »

- « On devrait donner une prime à qui nous le ramènerait. » Se hasarda une petite voix innocente perdue dans l'assistance.

- « Pas bête, Hube ! »

- « Merci, capitaine. Mais j'ai rien dit en fait. »

- « Dites que j'offre cent-mille berries à qui saura où trouver ce fumier, et un million à celui qui me le rapportera en vie. On va en faire notre affaire de ce couillon à capuche, vous pouvez me croire ! »

Et pour se donner du baume au cœur, à déjà savourer le supplice qu'ils infligeraient à leur proie par avance, toute la canaille réunie autour du tas de blessés hurla de joie. À en juger les grognements ambiants, chacun devinerait que les coyotes se mettaient en chasse.

- « Hube ! Ramène le témoin au bateau, je veux qu'il nous dise tout ce qu'il sait sur ce gars. »

Le bon Hube, tout débonnaire pouvait-il être, avait beau y faire, mais après y avoir regardé à deux à trois fois, même en usant de la meilleure volonté du monde, il ne put que se gratter la tête avant de le formuler son problème :

- « Bah, capitaine... je voudrais bien... mais je le trouve plus. »

Déjà loin, courant lui aussi très rapidement, le brave Alegsis, après s'être fait passer pour une des victimes d'un bourreau imaginaire dont il fut l'incorrigible démiurge, avait filé le temps de la liesse pour le retrouver, son criminel. Parce que pour tout bon chasseur de prime qui se respectait, c'était avant tout la prime qui faisait le malfaiteur, et pas l'inverse.
À ce criminel-ci - pourtant coupable de rien - l'Épavien lui avait trouvé une tête louche, se figurant dès lors que s'il ressemblait à un malandrin, c'est qu'il en était un. Un point c'est tout.
Le présent raisonnement, pour ce qu'il avait de fallacieux, n'était néanmoins pas tout à fait erroné. Car avec la remarquable tête de con qu'il se payait, Alegsis ne se privait jamais de l'être. De son seul cas, sans doute, en avait-il fait une généralité.

Déjà, il traquait à toute blinde son pirate imaginaire et cela, tout en essuyant au mieux la peinture rouge dont il avait maculé ses vêtements afin de crédibiliser sa prestation de mourant.

« Le million, le million ♪ ! » scandait-il gaiement et enjoué comme un gosse dans sa course folle et échevelée vers la fortune.
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Wadd se réveilla difficilement, empli de peine et d'incertitude. Il avait passé une nuit agitée, sans parvenir à trouver le sommeil. Les heures s'étaient écoulées lentement, ponctuées de pensées sombres et angoissantes qui ne semblaient pas vouloir le quitter. On dit que la nuit porte conseil et apaise les nerfs, mais ce n'était pas le cas pour lui. Les soucis qui l'avaient assailli la veille étaient toujours présents, tapis dans un coin de son esprit, prêts à surgir à la moindre occasion. Wadd n'avait clairement pas réussi à accepter la situation. Il se sentait comme pris au piège, incapable de trouver une issue favorable à ses problèmes.


Les erreurs commises par lui-même et son comparse malicieux, le singe, avaient créé trop de problèmes. Il devait faire face à la réalité et prendre le contrôle de la situation. Il ne pouvait plus se permettre de fuir et de laisser les conséquences de ses actes s'accumuler.

Malgré l'ampleur de la tâche qui l'attendait, il savait qu'il devait trouver une solution. Comment pourrait-il redorer son image ? Comment pourrait-il arrêter le singe qui était à l'origine de tant de problèmes ? Il mit toutes ses forces dans la réflexion, cherchant à trouver une réponse à ses questions.

Avec détermination, il se mit à la tâche. Il analysa la situation sous tous les angles, évaluant les risques et les opportunités. Il chercha à comprendre les motivations du singe, et les raisons pour lesquelles il avait décidé de l'accompagner dans cette aventure.

Quitter l'île en bateau n'était plus une option envisageable, car ses poursuivants le gardaient certainement sous surveillance constante. Aller voir les autorités locales ne pouvait pas non plus être une solution, car il était certain que pour elles, il était coupable. Il devait trouver une autre issue pour se sortir de cette situation difficile.

Cherchant une solution qui lui permettrait de prouver son innocence et de faire arrêter le véritable coupable, le singe malicieux. Après mûre réflexion, il se dit que la seule solution logique était de capturer le singe et de le rendre responsable de tous les méfaits qu'il avait commis.

Il prit une profonde inspiration, se leva lentement de son lit. Il regarda autour de lui, cherchant un indice sur ce qu'il devait faire ensuite. C'est alors qu'il aperçut un vieux chapeau posé sur une commode. Il le prit sans réfléchir et sortit de la pièce, déterminé à prendre l'air.

En sortant, il tomba nez à nez avec la vieille dame qui était assise silencieusement sur un fauteuil, en train de boire son thé. Elle le regarda d'un air bienveillant, puis lui sourit. Il se sentit un peu gêné d'être ainsi pris en flagrant délit de fuite, mais il ne voulait pas perdre une minute de plus.

"C'est le chapeau de mon défunt fils"

Dit la vieille dame d'une voix calme et reposante.

Wadd se sentit mal à l'aise en entendant cela. Il avait pris le chapeau sans penser à mal, mais il réalisait maintenant que cela avait été une erreur. Il enleva le chapeau de sa tête et s'excusa poliment :

"Pardon, je ne savais pas."

La vieille dame lui sourit gentiment.

"Garde-le, autant qu'il serve"

Wadd fut touché par la générosité de la vieille dame, et il accepta le chapeau avec gratitude. Il se sentit un peu mieux en sachant qu'il pourrait ainsi rendre hommage à la mémoire du fils de la vieille dame en portant son chapeau. Il remercia la vieille dame et quitta la maison, prêt à affronter une nouvelle journée. Le chapeau sur la tête, il se sentit un peu plus confiant et prêt à faire face aux défis qui l'attendaient.

Soudain, un bruit sourd se fit entendre de l'extérieur. Wadd passa sa tête par la fenêtre et vit une trentaine de poursuivants marchant de dune en dune en direction de l'oasis, scandant des insultes sur lui. Il comprit immédiatement qu'ils étaient des ennemis.

Le sang de Wadd ne fit qu'un tour. Il savait que la paix sur cette île ne fonctionnait pas, et que la fuite

n'était plus une option. Il était temps pour lui de faire face à ses ennemis et de se battre. Il sortit de la maison en faisant un signe de tête bienveillant à la vieille dame. Une fois dehors, il s'installa sous un palmier pour se protéger du soleil et s'assit en attendant leur arrivée.

Wadd prit une profonde inspiration et ferma les yeux, se concentrant sur sa respiration. Il devait rester calme et concentré pour affronter ses ennemis. Il entendit bientôt les pas de ses poursuivants qui se rapprochaient. Ils étaient bruyants, comme s'ils voulaient montrer leur force et leur nombre.

"Tu croyais pouvoir nous échapper ?"

Hurla l'un des hommes, un sourire mauvais aux lèvres.

Wadd ouvrit les yeux et se leva, déterminé à se battre. D'un coup d’épaule brusque, il fit tomber sa cape, frappant fermement le sol avec son bâton.

Le vent soufflait fort sur le champ de bataille, annonçant l'arrivée de la confrontation imminente. Les combattants se faisaient face, leurs armes étincelant sous le soleil. Tout à coup, le premier adversaire s'approcha rapidement, brandissant son épée en direction de Wadd, D'un mouvement de hanche fluide, il esquiva l'attaque et frappa rapidement avec son bâton, frappant son adversaire au genou. L'homme hurla de douleur et s'effondra, laissant les autres combattants consternés et apeurés.

Wadd fit tournoyer son bâton à une vitesse hallucinante, créant des tourbillons d'air qui balayèrent les combattants alentour, les faisant vaciller et perdre leur équilibre. Les yeux ébahis des combattants ne pouvaient qu'admirer la maîtrise et la grâce dont il faisait preuve dans cette danse effrénée. Les peurs grandissaient, car ils comprenaient qu'ils étaient confrontés à un adversaire bien plus redoutable qu'ils ne l'avaient jamais imaginé.

Tout en continuant sa danse effrénée, Wadd commença à projeter des cailloux avec une précision millimétrique, faisant pleuvoir les projectiles sur ses adversaires. Les combattants tentaient en vain de se protéger derrière leurs boucliers, mais Wadd était bien trop rapide et agile pour eux. Ils étaient impuissants face à cette force terrifiante.

Soudain, une énergie sombre et menaçante commença à émaner de Wadd, comme si une puissance surnaturelle prenait possession de son corps. Les yeux de Wadd brillaient d'une lueur rouge hypnotique, provoquant une vague de doutes et de peurs dans les esprits des combattants. Leurs jambes tremblaient et leur courage s'évanouissait face à cette force écrasante.

La danse de Wadd s'intensifia alors, sautant et roulant avec agilité, esquivant les attaques de ses adversaires et ripostant avec une force décuplée. Les combattants étaient déconcertés par la puissance et la rapidité de Wadd, incapables de comprendre la source de sa force. Leurs épées et leurs lances étaient inefficaces face à cette puissance.

Puis, d'un coup de bâton foudroyant, Wadd asséna le coup final, projetant un des combattants dans les airs. Les autres, impressionnés par la force et l'agilité de Wadd, se mirent à reculer, réalisant qu'ils avaient sous-estimé leur adversaire. Wadd, debout au milieu de la scène, regardait ses adversaires avec mépris, sa danse épique et sa puissance inégalée ayant fait d'eux de simples spectateurs impuissants.

La dizaines de protagoniste restant se regardaient les uns les autres, cherchant un signe d'encouragement ou une idée pour mettre fin à ce combat inégal. Mais leurs esprits étaient confus et embrouillés, incapables de se concentrer suffisamment pour élaborer une stratégie efficace. La danse de Wadd avait fait de lui un adversaire insaisissable, impossible à atteindre.

Soudain, l'un des combattants fit un pas en avant, brandissant son épée. Les autres le regardèrent avec incrédulité, mais il était trop tard pour l'en empêcher. L'homme fonça sur Wadd, visiblement déterminé à vaincre ou mourir en essayant.

Wadd réagit instantanément, esquivant les premières attaques avec une grâce incomparable. Il ripos ta avec une rapidité surprenante, projetant l'homme au sol d'un coup de bâton bien placé. Les autres combattants reculèrent d'un pas, incertains de la suite à donner à cette confrontation.

Wadd fixa alors son regard sur eux, laissant planer un silence oppressant sur l'arène de combat. Les combattants baissèrent la tête, conscients de leur défaite face à un adversaire aussi redoutable. Wadd les laissa partir, sachant qu'ils ne représentaient plus aucune menace.

Il se tenait là, seul au milieu de l'arène, Entendant les gémissements des combattants vaincus, Le sable se teintant de rouge, telle une scène De tragédie et de malheur, dans un décor réduit.
Son regard, auparavant empli de rage et de fureur, Se transforma en une expression d'empathie et de tristesse, Pour ces hommes qu'il avait vaincus, ces âmes en pleurs, Tombés sous les coups de sa force et de sa vitesse.

Il se mit à genoux, posant une main sur le sol ensanglanté, Ressentant la douleur de chaque blessure, chaque cri étouffé, Et les larmes coulèrent le long de ses joues, inéluctablement, Tandis qu'il priait pour que leur âme trouve la paix, éternellement.

Soudain, il vit un dessin de lui sur le sol, probablement dessiné par ce fourbe de singe qu'il devait arrêter. Il ressentit une vague de colère en pensant à cette créature maléfique qui ne faisait que semer le chaos et la destruction. Il allait se battre pour la vie, pour la vie de toutes ces personnes innocentes qui avaient été tuées dans cette arène.

Il prit une profonde inspiration, rassemblant toute sa détermination pour mettre fin à cette folie meurtrière. Il allait arrêter ce singe, quel qu'en soit le prix à payer. Il savait que cela n'allait pas être facile, que la route serait longue et semée d'embûches, mais il était prêt à tout pour accomplir sa mission.

Le cœur lourd, il se dirigea vers la ville, laissant derrière lui le chaos et la mort. Il allait commencer sa quête, poursuivre sa mission de justice, quoi qu'il en coûte. Car pour lui, la vie n'avait pas de prix, et il allait tout faire pour protéger celle des autres.
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Pour habile qu'il fut, Wadd avait toutefois manqué de prudence. Sa cavalcade fut preste et tumultueuse mais, derrière lui, les traces de son passage demeuraient invariablement visible à l'œil nu. Un traqueur averti, à scruter le sable du désert, n'avait alors plus qu'à tirer sur le fil qu'on lui tendait afin de récolter la timbale. Juste couillon ce qu'il fallait sans que pour autant son arriération n'entama son professionnalisme, Alegsis n'avait plus qu'à suivre des traces décidément trop visibles à les yeux pour qu'il s'en détourna. Son supplicié, en effet, lui avait fléché le chemin.

- « À moi les petits sous ! » Jubilait Alegs, pimpant et folâtre, tout en soulevant la poussière dans un sillon promptement creusé par sa course effrénée.

C'était qu'il avait vu l'oasis. De cervelle, il n'en avait que peu, mais bien assez pour deviner qu'un certain « pirate » de sa connaissance y avait sans doute fait une halte en ces lieux propices au repos. Jovial et enfantin, considérant presque la capture comme acquise, sa jovialité infantile, Alegsis en fut soudain dépouillé lorsqu’il constata amèrement que sa proie ne se rendrait certainement pas sans combattre.
Du temps, à Alegs, il lui en avait fallu pour trouver la piste avant de finalement la remonter. Des rustauds plus sagaces et mieux organisés que lui l'avaient devancé de peu. Le chasseur de primes en retrouva évanouis ici et là, sans trouver cependant matière à en tirer quoi que ce soit de bon.
Wadd s'était défendu à regret et, de là, les carcasses endolories furent semées par dizaines.

En animal curieux et en professionnel instruit des choses de son métier, le nouvel arrivant sur les lieux inspecta le sinistre. Toute la flibuste avait copieusement douillé, mais le responsable de la correction demeurait quant à lui aux abonnés absents. Quand enfin, au milieu du tumulte, Alegsis devina les traces de son gibier de potence, il en jeta son chapeau à terre le temps de souffler sa gueulante.

- « Nom de... le sale petit fils de lutin ! Il a quand même pas fait ça ? Eh bah si ! Il l'a fait ! Oh le... oh ! »

S'il avait trouvé matière au courroux et à la consternation soudaine, c'était précisément car les traces de pas prenaient l'exacte direction inverse de celles qu'il avait suivies plus tôt. L’un et l’autre, chasseur comme chassé, avaient manqué de peu de se croiser dans le désert.
Son chapeau aussitôt remis au sommet du crâne, le traqueur alla immédiatement se jeter dans l’eau de l’oasis pour s’en extraire aussitôt ; il sécherait en chemin. Car du chemin, avec s’être usé les jambes à arpenter les dunes, il lui en restait ; peu ou prou le même que celui entrepris à l’aller.
De la volonté, il en avait à revendre. Et à la revente, celle-ci, on aurait sans doute pu s’évaluer à un million de berries.

Volontaire, il l’était. Invincible, beaucoup moins. Car si sa débilité le prémunissait de toute convenance sociale, elle ne le gardait cependant pas à l’abri de la fatigue. Deux heures à courir à travers le désert – à l’aller et au retour – ça sciait les pattes de son homme. Et le reste aussi.
Fraîchement arrivé à Exact Town, là où la piste l’avait mené, Alegsis était quant à lui passé de première fraîcheur. Ses yeux exorbités, la langue pendante et la gueule presque écailleuse, il l’avait sentie passer sa ruée intrépide.
Par acquis de conscience – et même par instinct de survie – il s’était rué dans le premier saloon venu, se saisissant du premier verre d’eau à sa portée pour se désaltérer. Ils étaient rares les hommes qui partaient bille-en-tête dans le désert dans emporter au moins une gourde avec eux ; Alegs en était.

Sa soif vaguement étanchée, son regard se sentit irrésistiblement attiré par la bouille du client dont il avait délesté le godet. D’abord figé dans un sourire tremblant et bouffon, il cligna des yeux par deux fois avant que l’information lui agita l’occiput.

- « TOI !!! » avait-il ensuite beuglé, ses vilaines dents toute dehors.

Sa piste, il l’avait si joliment remontée qu’il était tombé exactement à la table même où sa proie s’en était allée s’hydrater elle aussi. Ironiquement, tous ceux partis en quête de la prime du million de berries avaient quitté les lieux pour ratisser l’île entière ; abandonnant ainsi Exact Town à celui-là même qu’ils s’en étaient tous allés traquer.

- « Espèce de fuyard ! T’as une idée du nombre de bornes que j’ai d…. attends se coupa le chasseur de primes, épuisé qu’il fut par sa propre verve, faut que je me resserve. »

Cette fois, c’est de la cruche entière dont il se saisit afin de la vider d’une traite, s’essuyant ensuite sa vilaine bobine d’un revers de manche aussi disgracieux que malappris. La réprimande reprit alors de plus belle.

- « T’as une idée de tout ce que j’ai dû courir pour te retrou… ah laisse tomber ! »

Désinvolte et fainéant, il avait tant de mal à se concentrer l’homme-là qu’il n’arrivait même pas à conserver une colère à l’esprit. Aussi était-il redevenu l’incorrigible Alegsis, avec sa gueule niaise et ahurie de gentil crétin qu’il était. Comme si son supplicié et lui avaient été amis de longue date, il poussa le vice jusqu’à s’asseoir sur le tabouret adjacent à celui où siégeait l’encapuchonné. De là, devenu complice de sa proie qui ne l’était plus tellement, l’Épavien adressa une claque lourde mais amicale contre l’épaule de celui avec lequel il partageait maintenant la table.

- « J’ai découvert ton secret, figure-toi ! »

Wadd s’était ignoré pirate, il apprenait maintenant qu’il avait un secret. Peut-être découvrirait-il, s’il laissait parler son emmerdeur de service encore une heure, qu’il était la princesse d’un royaume en danger.

- « Pourquoi tu m’as pas dit que t’étais un marine infiltré, enfin ?! » Clama Alegs avec emphase et bonhomie, son sourire d’alors portant vers le rire amical.

Ces mots, il les avait prononcés insouciamment dans un saloon gorgé de pirates qui, pour la plupart, cherchaient justement à fuir les affres du Gouvernement Mondial. La remarque, ainsi adressée à voix haute, ne manqua pas d’attirer tous les regards enfiévrés et sévères que pouvait compter l’assistance.
Aussi distrait qu’il était maladroit, Alegsis ne remarqua pas l’hostilité planante qu’il venait de soulever, se figurant que personne ne les écoutait.

- « Figure-toi que j’ai tout deviné quand je suis arrivé à l’oasis. Eh ouais ! Je suis un gars perspicace, faut pas croire. »

Il en avait des hypothèses le « gars perspicace ». Jamais les bonnes, mais il en avait en tout cas à foison. Toujours est-il qu’il tenait le crachoir comme s’il était le seul à pouvoir baver.

- « Je me suis demandé « Pourquoi il s’attaque à des pirates cet âne-là » et c’est là que j’ai compris ! J’aurais dû y penser avant. C’était évident en plus. »

Wadd ne s’était pas tant attaqué à des pirates qu’il avait dû se défendre d’eux. Cela, après qu’un abruti exalté les ait tous mobilisés après lui. Mais inconscient comme il était, jamais Alegsis ne mesurerait les conséquences de ses actes, allant maintenant jusqu’à se payer le culot de copiner avec celui-là même qu’il avait voué aux lynchage quelques heures auparavant.

- « C’est fou tout de même ce malentendu, jerihihihihi ! Tu m’en veux pas au fait ? Se corrigea-t-il soudainement dans un sursaut de conscience fugace pour aussitôt rajouter, bien sûr que non tu m’en veux pas. T’es au-delà de ça. Bon, je vais me commander un petit rhum moi ! »

Et alors qu’il cessa enfin de rester focalisé sur sa seule table et son acolyte du moment, il fronça les sourcils, pour le moins interloqué de ce qu’il trouva aux alentours au moment où il s’apprêtait à passer commande.

- « Bah ! S’exclama-t-il à demi. Qu’est-ce qu’ils ont tous à nous encercler comme ça ? »

Il n’était peut-être pas aussi perspicace qu’il l’avait soutenu plus tôt. Dans un silence de mort – celle que préfigurait la présence massive des pirates autour de la table d’Alegsis et Wadd – quelques dizaines de boucaniers mal dégrossies avaient effectivement cerné les deux hommes. Quelques bouteilles se synthétisèrent en tessons tranchants après s’être élimées contre un mur ou un comptoir. Il y avait comme un projet qui se dessinait dans l’assistance.
Par chance, dans toute sa sagacité, Alegs crut pouvoir interpréter le phénomène. Aussi se pencha-t-il vers l’homme au capuchon en s’imaginant discret en étant exactement situé sous le nez de la piraterie environnante :

- « Pssssst. C’est pas pour te porter la poisse, mais je pense que quelqu’un a grillé ta couverture. »

Alegsis Jubtion, il faisait pas bon l’avoir comme ennemi. Mais à bien y réfléchir, mieux valait se le mettre à dos que s’en faire un ami. Car quiconque se trouvait à proximité de cet aimant à emmerdes ne tardait jamais à en partager la polarité.
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Wadd était desséché après son périple dans le désert brûlant. Ses jambes étaient lourdes et sa gorge était sèche, mais il était déterminé à poursuivre sa mission. Il avait parcouru des kilomètres à travers le sable chaud et sec, avec pour seul but de rejoindre la ville et accomplir sa mission.

Lorsqu'il arriva finalement à la ville, il sentit un soulagement s'emparer de lui. Il chercha immédiatement un endroit où il pourrait se reposer et se rafraîchir. Ses yeux se posèrent sur un saloon qui semblait accueillant et il décida d'y entrer.

Le salon où il se trouvait était un grand espace sombre et enfumé, illuminé par des lanternes suspendues au plafond. Les murs étaient tapissés de bois sombre et de tapisseries usées, donnant à l'endroit un aspect usé et rugueux. Des tables en bois brut étaient disposées par ci par là, occupées par des hommes bruyants et rustres, qui semblaient tous appartenir à une même bande de pirates. Ils portaient des vêtements de cuir et de toile, et certains d'entre eux avaient même des cicatrices et des tatouages sur leur corps.

L'odeur du rhum et de la fumée de tabac imprégnait l'air, et les joueurs de cartes qui se trouvaient autour des tables criaient et se querellaient bruyamment. Wadd remarqua également quelques femmes habillées de manière très légères qui semblaient faire partie du décor du saloon, offrant leurs services aux pirates présents.

Malgré le regard insistant des hommes sur lui, Wadd resta calme et impassible, se concentrant sur sa commande d'eau au comptoir. Le barman, un grand gaillard avec une barbe fournie, servit Wadd avec un sourire narquois, comme s'il se moquait de la commande inhabituelle de son client.

Tout autour de lui, Wadd pouvait entendre des bribes de conversation entre les pirates, qui parlaient de leurs derniers raids et de leurs plans pour l'avenir. Il remarqua également que certains d'entre eux avaient des armes, des couteaux et des pistolets, posés sur la table ou accrochés à leur ceinture, prêts à être utilisés en cas de besoin.

Le barman lui servit un verre d'eau glacée et Wadd sentit immédiatement un soulagement. Il but lentement, en savourant chaque gorgée. C'est alors qu'il vit un homme boire dans son verre, un homme qu'il reconnut aussitôt : Alegsis.

Wadd sentit son sang bouillir dans ses veines tandis qu'il observait Alegsis déblatérer des inepties, il était en train d'ourdir un plan méticuleux, sachant pertinemment que les pirates qui les entouraient dans le saloon allaient vouloir les tuer.

Les mots d'Alegsis résonnaient dans la tête des pirates, réveillant toutes les frustrations et les racler qu’ils avaient prisent au fils des années. Wadd sentit ses mains se crisper sur la table, son regard se durcir alors que les pirates se rapprochaient, menaçants.

La tension dans l'air était telle qu'on aurait pu la trancher avec un couteau. La bande de pirates, armes à la main, se rapprochait dangereusement, prête à en découdre avec Wadd. Mais déterminée, il ne broncha pas. D'un geste rapide, il se leva, sa cape virevoltant avec grâce, attirant tous les regards.

Son regard se posa sur Alegsis qui buvait tranquillement dans son verre, ignorant la tension qui montait autour de lui. Wadd, quant à lui, était parfaitement conscient de la gravité de la situation. Il attrapa le verre d'eau et le fracassa d'un geste sec sur la tête d'Alegsis.

Le choc fut si violent que la tête d'Alegsis heurta violemment la table qui se brisa sous le poids de l'impact. Un silence pesant s'abattit sur le saloon, tandis que les yeux de Wadd brillaient d'une lueur farouche. Les pirates observaient la scène avec curiosité et appréhension, se demandant quelle serait l'issue de cette confrontation.

Wadd avait laissé sa colère prendre le dessus. Il brandit son bâton avec fermeté, les yeux rougis par la rage.

"Si vous cherchez la bagarre, vous allez être servis ! Mais ne pensez pas que je suis un simple marin du gouvernement, je suis bien pire !"

rugit-il d'une voix tonitruante, faisant tournoyer son bâton avec une grande vitesse.

Wadd était déterminé à se défendre jusqu'au bout, prêt à se battre jusqu'à la dernière goutte de sang. La tension était à son comble, l'affrontement imminent. Qui sortirait vainqueur de ce duel à mort ?

Les pirates restèrent figés un instant, incertains de savoir quoi faire. Puis, l'un d'eux, un grand gaillard barbu aux yeux injectés de sang, éclata de rire.


"Tu nous prends pour des enfants de chœur ?"

hurla-t-il, avant de brandir son poignard.

Le reste de la bande se mit alors à rire, puis ils avancèrent vers Wadd, leurs armes brandies. Wadd était cerné. Il savait qu'il ne pourrait pas tenir longtemps contre autant d'adversaires. Il avait adopté une position de combat bien particulière, les jambes légèrement fléchies, le corps détendu, prêt à riposter à tout moment.

Les pirates s'arrêtèrent net devant cette nouvelle attitude. Ils avaient l'habitude d'affronter des marins faibles et apeurés, mais là, ils avaient en face d'eux un adversaire déterminé et prêt à tout.

Wadd profita de cette hésitation pour se jeter sur le pirate le plus proche et lui asséna un coup de bâton sur la tête. L'homme tomba au sol, sonné. Wadd enchaîna aussitôt avec un coup de pied retourné qui fit tomber un deuxième pirate.

Les autres se jetèrent alors sur lui, mais Wadd était rapide et agile. Il évita leurs coups avec aisance, ripostant avec force et précision. Les pirates étaient surpris de la rapidité et de la force de frappe de Wadd, et ils commencèrent à reculer.

C'est alors que l'un d'eux tira un pistolet et visa Wadd. Le coup retentit dans le saloon, faisant taire tous les occupants. Wadd esquiva le projectile de justesse, puis se jeta sur le pirate. Il lui asséna un coup de bâton sur le bras, faisant tomber le pistolet au sol.

Le pirate blessé, à genoux devant Wadd, sentit son cœur battre la chamade. Il suppliait Wadd de lui épargner la vie, implorant miséricorde avec des larmes aux yeux. Wadd, hésitant un instant, se rappela que ce n’était pas le pirate, mais plutôt Alegsis, son ennemi. C'était Alegsis qui montait tout le monde contre lui.

Wadd relâcha l'homme qu'il tenait fermement, regarda les pirates présents et, d'une voix ferme et douce à la fois, il dit :


"Sortez tous, c'est lui mon ennemi et lui que je vais détruire. Ceux qui restent ici subiront le même sort!"

Certains pirates, faibles d'esprit, sortirent du saloon tandis que d'autres restaient, observant la tension palpable entre Alegsis et Wadd. Les filles de joie n'étaient plus là, le barman avait fui la scène. Mais malgré la situation dangereuse, il y avait quelque chose dans les yeux de Wadd qui attirait le pirate blessé. Une lueur de force et de courage, mais aussi de compassion. Le pirate se rendit compte que peut-être, juste peut-être, wadd disait la vérité.
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La gueule enfarinée, car la poussière, il l’avait mordue à pleines dents, « l’Ennemi », le seul, le vrai, il émergeait au mieux de sous la table où il s’était effondré. Pas tout seul qu'il s'y était mis ; on l’y avait aidé d’un coup lest, violent et, par-dessus tout, justifié.

Ses doigts crispés sur le rebord de ce qui restait de la table, cherchant à se hisser au mieux, au point même de se payer le culot d’espérer pouvoir à nouveau se dresser sur deux cannes, le sang lui coulait des nasaux comme de la gueule tandis que ses vilains yeux globuleux divergeaient quant à l’objectif à fixer.

Il avait un peu douillé, Alegsis. Ingénu jusqu’à l’effronterie, il l’avait pas vu le venir le coup, dans sa vilaine gueule. Pourtant, de longue date, la rouste n'avait attendu que lui. En s’y éprouvant – et douloureusement – Alegs ne s’était pas exposé à la violence, mais à la Justice. Synthétique, la Justice. Elle parlait peu, même qu’elle parlait pas, mais elle trouvait toujours le moyen de se faire comprendre. Du moins, des plus dégourdis parmi les châtiés.
Certains, cependant, ne retenaient jamais les leçons administrées, quand bien même le furent elles vertement. On les appelait les idiots, les crétins, les imbéciles ; mais celui-ci, on l’appelait Alegsis Jubtion.

Peinant à se hisser à la force de ses bras, encore foutrement sonné par la correction, celui-ci marmottait toutefois.

- « Je…, avait-il d'abord lâché d’une voix pareille à celle d’un homme ivre, je commence à me demander si t’es vraiment de la Marine ! »

Quand la lumière lui parvenait aux ultimes étages à lui, ce n’était jamais qu’accidentellement. Sa déduction – pour une fois correcte – était cependant navrante pour ce qu’elle avait de fortuite. Il ne comprenait décidément rien à rien l’homme-là, et cela expliquait pourquoi il en était présentement réduit à ne plus à ouvrir la bouche sans chaque fois laisser s’échapper un visqueux filet de bave rendu plus opaque encore pas l’hémoglobine qui s’y était mêlée.

Wadd, contrairement à ce que laissaient suggérer ses actes récents, était un homme de paix. À l’origine, toutefois. Alegsis Jubtion, il n’avait fait sa rencontre qu’il y a quelques heures à peine, mais une ce fut une de ces altercations qui ébranlaient jusqu’à vos convictions ; jusqu’à votre âme. Il était si insupportable de bêtise, ce vilain chasseur de primes, que face à lui, les nerfs lâchaient d’instinct. Il avait ce pouvoir-là, Alegsis. C’était un don qu’il dévoilait inconsciemment et, pour ceux qui en faisaient les frais, une malédiction de tous les instants.

Excédé, presque la bave aux lèvres tant il écumait de rage de s’être laissé prendre dans la spirale imbécile d’un illustre et prodigieux crétin, cet homme sage, auparavant si paisible, était à présent méconnaissable sous son capuchon. Il avait les yeux presque révulsés qui incombaient aux survivants de cataclysmes qui n’en finissaient jamais. Une main secourable sur laquelle pesait le poids de la sollicitude vînt alors se poser sur son épaule.

- « Laisse tomber. Il en vaut pas la peine. »

Puis, se penchant vers lui, lui susurrant des mots que ni Wadd ni personne ne crut pouvoir entendre en ces circonstances désolantes de ridicule, il ajouta à sa seule attention :

- « Je suis un des hommes de Morneplume. Toi et ton copain, vous foutez le bordel dans un chaos contrôlé que mes collègues et moi on s’efforce de maîtriser depuis des années : dégagez d’ici où je vous fais lyncher. »

Des marines infiltrés, ça n’existait pas que dans la tête bien creuse de chasseurs de primes tordus. Edwyn Morneplume, à Hat Island, il n’avait jamais vraiment pu la monter, sa garnison malgré ses entreprises de pacification. Toutefois, ses agents, sous couverture et sous chapeau, parvenaient depuis à circonscrire les frasques flibustières en aménageant au mieux la paix sociale en ces contrées arides. Il en allait de la protection des civils qui, s’ils ne plaidaient pas ici allégeance au Gouvernement Mondial, étaient néanmoins constamment en proie à la rapine et aux tourments divers. Les ailes de la Mouette, ombrageuses et augustes, s’étendaient par-delà les sphères d’influence officielles de la Marine. Celle-ci, après le passage du lieutenant à Poigne de Fer, avait conservé une présence diffuse sur l’île. Si jamais Hat Island n’était devenue une pétaudière digne de Rokade et autres hauts-lieux - pour ne pas dire basses-fosses - de la piraterie organisée, on devait ce menu prodige à Edwyn Morneplume, à sa postérité, et à ses hommes.
Et cet équilibre précaire, il s’en était fallu d’un ours mal léché pour venir agiter le nid de frelons local en escomptant en retirer du miel et tout mettre à mal. Wadd, comme cela était de coutume depuis son arrivée, fut une fois de plus amalgamé aux âneries de son tourmenteur. Par la marine cette fois. C’est dire si tous les corps constitués de la nation s’accordaient à dire que leur présence avait un quelque chose de problématique.

À nouveau dans son rôle de pirate, mais ne surjouant certainement pas la colère et le mépris qui lui électrisaient jusqu’à l’échine, le faux-rban, qui s’était voulu faussement compatissant s’exclama cette fois, répugné :

- « Je veux pas salir le sable de ce sang-là ! Traînez-moi ces deux cons jusqu’aux quais qu’on n’en parle plus. »

Usant de son influence usurpée à manipuler la boucannerie ambiante, il exigea des pleutres sortis en courant du saloon pour néanmoins se coller aux fenêtres et y voir ce qu’il s’y passait qu’ils obéissent à ses ordres.

- « Et… et ma prime alors ? » Trouva moyen de se dolenter minablement un certain chasseur de prime qui, titubant, émergeait à peine de sa branlée.

- « Au cul tu te la mets. »

- « C’est pas ça qui va me rendre millionnaire… aïe ! »

À peine dressé sur des jambes encore faibles de s’être dérobées sous lui plus tôt, les caïds locaux se saisirent de lui à l’oreille pour que le reste suivit. Docile car encore secoué de ce qu’on l’avait rossé il y a peu, Alegs suivit le mouvement sans trop trouver à y redire. Restait à savoir si son camarade d’infortune, traîné avec lui dans une boue fangeuse, accepterait de se montrer arrangeant en dépit de l’injustice dont il était la perpétuelle victime depuis son arrivée.
Peut-être se reverraient-ils un jour, mais sur le tard seulement. Car après avoir été expédié si promptement sur le premier bateau en partance pour destination Où Que Ce Soit, un certain chasseur de primes, ainsi éconduit, fut astreint à un exil qui lui durerait jusqu'à la prochaine escale.
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