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Après le massacre, les présentations.

- V-Vous allez voir ... !

Survivant du massacre qu'il vient de se terminer à l'instant même, un ultime pirate gisant au sol prolifère des menaces en jetant son regard plein de méprit et de haine sur mon visage. Qui suis-je pour ne pas venir en aide à une personne en détresse rampant dans la boue et le sang ? J'attrape alors un katana planté dans le sol situé à mes côtés, pour le lui tendre comme la branche qui le sortira de la noyade. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres, m'amusant de ce côté néfaste qui m'habite.

- Bah quoi, tu veux pas d'mon aide ?

Il me regarde d'un air dégouté, avant de cracher une gerbe de sang à mes pieds au moment où je décide de planter cette même lame dans son dos pour atteindre son cœur.

- Merdeeeeuh ! Et mes godasses dans tout ça ?!

Secouant le pied ayant prit le plus d'éclaboussure au visage du désormais mort, je me retourne encore épuisé du combat mener en observant le champ de bataille derrière moi. Nombreux sont les hommes ayants perdu la vie aujourd'hui et nombreux sont les blessés au sein de la Griffe qui devront prendre un temps pour se rétablir, avant de pouvoir quitter cette île dans les meilleures conditions.

Regardant le ciel, je me perds quelques instants dans mes pensées, encore sous le choc du combat mené. Qu'est-ce que j'suis crevé bon dieu. Mes muscles sont atrophiés et mes forces quasiment inexistante. Je ne sais même pas si j'arriverais à marcher jusqu'au cuirassé pour m'allonger quelques heures. C'est alors qu'au moment où je me mets à tomber, Yume m'apparaît, me prenant de justesse sur son épaule avant que mon front ne vienne s'éclater contre le sol boueux à nos pieds. Prenant légèrement appui sur elle pour ne pas l'écraser de mon poids d'homme mort, je prend plaisir à m'assoir sur le cadavre du type récemment achevé pour souffler deux secondes. Au calme, en compagnie de Yume, sans personne pour nous déranger.

Du moins, c'est sans compter sur l'autre tête de poulet qui vient s'immiscer par là pour suggérer qu'on fasse tous connaissance. Comme des présentations officielles. P'tain j'ai jamais été fan de c'genre de truc mais pour les remercier de nous avoir prêter mains fortes, y'a moyen que j'me plis à l'exercice histoire de. Et il a raison, le QG de la Marine se trouvant non loin d'ici devrait être en joie de nous voir débarquer. Après tout, quelques soldats de chez eux étaient présents lors de ce joyeux bordel, une occasion parfaite pour partager un bidet d'ambrée.

- On va faire comme ça l'déplumé. Allons au QG et une fois là-bas, reposons-nous. Tout le monde en a bien besoin après ce qu'on vient de vivre. Dis-je en grimaçant légèrement, la main posée sur mes côtes touchés précédemment par feu CailleDoux. On en profitera pour faire connaissance et fêter notre victoire sur la vermine. Vous en dites quoi ?

Profitant de me relever avec l'aide de Yume, j'allume une blonde parfumant l'air et mes poumons de nuées toxiques.
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Après le massacre, les présentations. Syjz

Après le massacre, les présentations

Une histoire du Cipher Pol 5



Après la défaite de Caille Doux et de Rak Haa Yooh sur les Pythons Rocheux, l'équipe gouvernementale et la Marine, s'octroient une pause afin de faire plus amples connaissances, mais aussi de discuter des trafics d'armes qui sévissent sur le royaume Doscar.

La situation sur les Pythons rocheux s’était régler en un éclair. Débarquement massif de la marine, rapport, sécurisation, rapport du Cipher Pol, rapport de la marine, rapport des renforts.

Il ne faut pas longtemps aux différents services du Cipher Pol pour communiquer entre eux et prendre les décisions qui s’imposent. L’ordre du coordinateur du Cipher Pol 5 était on ne peut plus clair, la mission ? Se rendre sur l’ambassade du Royaume Doscar, où les agents gouvernementaux et la Marine sont persona non grata. Grâce au ciel, et plus précisément à l’ambassadeur de l’île, des papiers en règle avaient été fournis pour le passage d’un navire gouvernemental et un bien un seul ! Et au vu des visages crispés de Skrik et de Costa, Farore avait fort à parier qu’ils avaient reçu le même ordre de mission. Le Commodore Seikyu avait gracieusement mis à disposition sur son navire une cabine qui permettrait à l’équipe du Cipher Pol de se restaurer quelques instants et éventuellement se changer. C’était le cas de Farore, elle avait pu mettre un nouveau chemisier et une nouvelle paire de talons, lui facilitant un peu plus la vie.

Elle retourne sur le pont principal avant de soupirer longuement, il lui fallait un nouveau moyen de transport pour se rendre sur le Royaume de Doscar. La valkyrie ou le Phénix, selon les convenances, se trouvait dépourvue de réels repaires, tous les changements ubuesques qu’elle avait vécu récemment lui embrume l’esprit. Une telle situation, avant, été très simple à gérer. Mais désormais elle doit s’acoquiner des entraves de la bureaucratie et de la hiérarchie. Elle se dirige donc vers Costa avant de l’interpeller banalement.

« -Bon. On fait comment ? Le Royaume Doscar c’est sur la même voie si je ne me trompe pas, mais c’est pas spécialement la porte d’à côté. T’as des infos ? Skrik doit venir ? Et euh… le chien fou là… Comment il s’appelle… le Commodore là… On a pas un protocole pour réquisitionner son navire ou quelque chose dans ce style ? »

Farore s’assoir non loin de Costa avant de tenter de laisser sa main se transformer à nouveau, vu qu’elle n’y était pas parvenu à cause de son épuisement, elle était rassurée de voir le fléau bleuté reprendre vie dans la paume de sa main.

« -Je sais pas pourquoi hein. Mais cette mission dans le Royaume Doscar…Je la sens pas dès masse. Quelque chose me dis que rien va se passer comme prévu… »

De manière un peu plus polie et avenante, elle se dirige vers le Commodore pour s'incliner poliment avant de tendre la main. Farore avait toujours jouer la carte de la transparence et de la sincérité, enfin... Depuis son entrée au Cipher Pol plutôt !

«- Agent en formation: Farore S. Corsandre. Je fais parti du Cipher Pol 5 spécialisé dans la déstabilisation et opérations spéciales. Je suis nouvelle au sein du groupe, j'étais à la tête d'une mafia locale sur North Blue avant ça. Enchantée.»

Elle esquisse um bref sourire froid avant de se présenter aux autres membres d'équipages qui accompagnent le Commodore dans ses missions. Est-ce que le Commodore avait lui aussi reçu des ordres de missions particuliers ? Rien n'est moins sûr.


    Les Pythons Rocheux venaient d'être sauvés d'un assaut pirate infâme. Youpiyah. Les rapports avaient été faits et les informations sur Doscar avaient donc mis en branle la machine gouvernementale. La hiérarchie du CP5 voulait qu'ils aillent y jeter un oeil. Rofl. Costa n'était pas au top de sa forme. Actuellement assis sur le lit de la cabine que leur avait prêtée le commodore Seikyuu, il astiquait le manche et la tête de son club avec un chiffon maculé de brun, du sang probablement. Fraichement sorti de la douche, il prenait le temps de se remettre en tête les récents évènements pour voir s'il avait raté une info. Rien. Niet. Cette routine habituelle lui permettait de chercher des éléments ou des pistes qu'il aurait pu rater. Tant qu'il ne s'y était pas mis, il ne pouvait pas se détendre.

    Sifflotant lentement, il remonta sur le pont du navire, inspectant ça et là les membres de la Marine qu'il croisait. Ils étaient quasiment tous dans un état "passable". Usés par les combats, ceux-ci semblaient chercher la moindre seconde de solitude pour se reposer. Il en surprit même à ronfler au lieu de faire leur garde. Arrivé sur le pont, il sortit une cigarette de ses poches et se la mit au bec avant de l'allumer. Son corps se relâcha, laissant le plaisir que lui procurait la fumée emplir ses poumons.

    Il eût cinq petites minutes devant lui avant que Farore ne le rejoigne et ne l'assaille de questions. Rofl. Celle-là décidemment. Toujours aussi charmante mais cela se voyait clairement qu'elle débutait son boulot dans les rouages du gouvernement. Et v'là qu'il y avait du comment on fait-ci? Comment on fait ça? En quelques instants, cela débutait très fort dans les nanani nanana. Exaspéré, par le dernier titre d'Oya Nakamamura et par les nanani nanana de Farore, Costa la laissa finir de débiter en grillant sa clope.

    La tendant vers Farore pour lui proposer de griller le plot, il se mit enfin à parler.

    - Pas plus d'infos que toi. Rassure-toi, ce genre de missions, y a pas le feu. On peut prendre le temps. Et le chien, qui s'appelle apparemment Seikyuu, fait un peu ce qu'il veut de son navire malheureusement. J'me vois pas démarrer un travail administratif juste pour qu'on fasse joujou de son bateau. Ca lui plairait pas et pis il a pas l'air commode.

    Se perdant dans ses pensées un moment, Costa regarda la jolie jeune femme se diriger vers le commodore pour aller se présenter. Sans entendre ce qui se dit, l'agent Cruise sait déjà que c'est sans doute un truc pompeux et trop formel pour bien passer auprès des membres de la Marine. Rejoignant le petit comité, il sort d'un sac qu'il avait posé non loin une bouteille de vin marijoan.

    - Agent Cruise. CP5 blabla. Tenez, j'vous ai rapporté un peu de vin marijoan. Doit pas être dégueu c'est le même que prennent les patrons chez nous. On se met autour d'une table, on mange un bout et on ouvre la bouteille ça vous va? Non pas que resté planté sur un pont à bavarder m'ennuie mais bon... On pourra parler de sujets plus sérieux.

    Et c'est reparti pour un tour.
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    Skrik était sévèrement blessé. Plus qu’il ne l’avait jamais était auparavant. Ses les médecins qui avaient eu l’occasion de se pencher sur le sujet même si sa vie n’était pas présentement en danger sa survie quant à elle tenait du miracle. Plusieurs de ses côtes avaient été brisées lors de l’affrontement face à l’abominable Cailledoux et ses hommes. Aucun organes n’avaient été touchés – rien de vital du moins – et ils avaient été pour la plupart seulement frôlés par ses os. S’ils avaient eu connaissance de ce jeu peut-être que les médecins auraient pu comparer son architecture interne à un jeu de mikado. Ce n’était pas le cas, aussi ils ne purent que s’exclamer que c’était franchement dégueulasse et un beau bordel, là-dedans.

    Après un peu de repos, on laissa à l’agent le droit de dire aux autres d’aller voir ailleurs s’il y était. Un droit qui, au fond, il s’était accordé lui-même quand les mouches qui tournaient autour de sa dépouille devinrent trop agaçantes. Le thorax et les abdominaux couverts de bandages, Skrik était sorti prendre l’air sur le bateau et souffrait un peu à chaque respiration. Puisque l’option de cesser n’était pas envisageable pour des raisons évidentes, il cessa seulement de grimacer et de pester après tout ceux qui lui demandait comment ça allait. Ça avait l’air d’aller bien ? Non ? Ben foutez-moi la paix ou cherchez moi une mousse. Les marines, un peu soupe-au-lait, n’accédèrent pas à sa simple requête.

    En désespoir de cause, Skrik se baladait donc un peu aléatoirement, d’un pas mal assuré et en s’arrêtant régulièrement pour reprendre son souffle. Finalement, plus par accident qu’autre chose puisqu’il cherchait surtout un endroit où se soulager, Skrik tomba sur ses collègues du Cipher Pol qui avaient également pris part à l’affrontement. Le jeune homme s’en trouva quelque peu vexé. Non pas parce que leur réunion l’excluait visiblement, mais parce qu’ils avaient l’air en bien meilleur état que lui. Il avait encore beaucoup à faire pour atteindre leur niveau, visiblement. C’était la première fois de sa vie qu’il avait été confronté à sa propre faiblesse. Du moins, c’était le cas dans ses souvenirs. Et l’expérience n’avait rien de vraiment agréable. Bien qu’elle ait quelque chose de stimulant malgré tout. Malgré ses blessures, Skrik tâcha de faire bonne figure devant ses compagnons en approchant d’eux.

    - ‘lu. La forme ? J’peux m’servir un verre ?

    Sans attendre d’approbation de qui que ce soit, Skrik porta la bouteille à un verre qui traînait et se servit généreusement avant de porter le verre de vin à ses lèvres. De son propre aveux il ne connaissait rien au pinard, mais de l’alcool c’est de l’alcool et il avait grand soif. Le jus de raison fermenté était étonnamment bon, même lui s’en rendait compte et grisé par le goût et par leur victoire il proposa un toast à ses compagnons.

    - Eh, on r’met ça quand vous voulez !
      Clope aux lèvres et seul accoudé à la rembarde du pont supérieur du cuirassé, j'expulse mes angoisses psychotiques par cet amas de fumée grisée tout en veillant d'un œil serein mes hommes commençant à fêter la victoire passée. Qu'il est bon de festoyer ce genre de moment. Que ce soit pour le moral des troupes ou le renforcement des liens entre les membres de l'équipage, c'est primordial pour que l'on soit les mieux préparés aux futures épreuves qui croiseront notre chemin. Et ça, en tirant sur ce bout de foin légèrement parfumé, je m'en rend compte ne observant la joie sur leurs visages.

      Les muscles saillants, encore légèrement gonflés par l'effort de la guerre, je peux ressentir mon physique se développer indépendamment de ma volonté. Comme si une autre personne à l'intérieur de moi prenait enfin place et appréciait ce corps que je lui offrais. Suis-je enfin entrain de ne faire qu'un avec les pouvoirs qui m'ont été octroyé par la commandante Nichaut ? J'commence à l'penser. Enfin. Cette façon de voir mes dents, mes griffes ou encore l'ensemble de mon corps se recouvrir de poils sans que je ne puisse vraiment le contrôler, par le simple biais d'une émotion trop forte, commençait à me tendre un peu.

      Alors pour célébrer ma nouvelle indépendance, ma victoire sur cette enflure de CailleDoux et ... l'adoption de nouveaux chiots, je m'octroie une cigarette de la réussite. Quoi je fume tout le temps ? Peut-être bien. On va dire que c'est pour déstressé ou paraître cool ? Dans une société totalement défaite ça semble logique apparemment. En tout cas, pendant que je profite d'un moment calme à l'air libre, Farore, l'oiseau bleu du gouvernement apparaît comme par magie en se présentant tout en me tendant la main.

      - Bordel de merde !

      Sursaut de frayeur, la clope qui passe par dessus bord, je manque de m'étouffer en avalant de travers la fumée tout en lui faisant signe que se serrer la main ne sert à rien. D'un parce que je suis en train de crever et de deux, parce qu'on a combattu l'un à côté de l'autre. Ca vaut plus qu'un serrage de main. Mais là je m'égare.
      Elle se présente alors à moi comme un agent en formation membre du CP5. Des gusses spécialisés dans la déstabilisation et de toutes sortes d'opérations spéciales. On nous l'apprend à l'académie. Mais si elle est en formation, ça veut dire que l'autre folle à tête de poulet c'est son supérieur ? P'tain ça doit pas être drôle tous les jours. Seul truc qui me tique un peu, c'est qu'elle a été membre d'une mafia sur North Blue. Déjà ça pue car elle est membre du Cipher Pol mais en plus, en tant qu'ancienne mafieuse, ça veut dire qu'elle est totalement imprévisible. Ils recrutent vraiment n'importe qui dans c'foutu gouvernement.

      - Commodore Seikyuu. Mais ça vous d'vez déjà l'savoir j'présume. Dis-je en me présentant à mon tour par politesse, tout en m'allumant une nouvelle cigarette de la victoire.

      C'est alors que le chef arrive, tout fier avec sa bouteille de vin et ses belles recommandations. J'ai l'impression que même si je ne l'ai pas trop côtoyé durant les affrontements, il n'a jamais cessé de parler. C'est abominable comme sensation. Mais encore un petit effort et dans quelques heures ils seront tous partis, on pourra enfin respirer un peu. Alors acceptant d'aller me mettre à table sur le pont principal avec le reste de l'équipage, c'est quelques minutes plus tard qu'on débouche son pinard des Dieux une fois tous en place. Pas dégueulasse, ni trop goûtu, ça sent quand même bon son truc. Personnellement, j'y connais rien. Tant que ça se boit, ça me va.

      J'commence alors à déguster gracieusement le jus d'raisin avant que, par une nouvelle magie noire, un autre type apparaît dans mon dos, me prenant la bouteille sous le nez pour s'en servir un godet tout en souhaitant remettre ça dès qu'on peut, alors que son corps est recouvert de bandages. Nouveau sursaut de peur à son apparition, je fous de la picole partout.

      - Nom de Dieu ! Mais vous êtes combien ?!
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      Après le massacre, les présentations. Syjz

      Après le massacre, les présentations

      Une histoire du Cipher Pol 5



      Après la défaite de Caille Doux et de Rak Haa Yooh sur les Pythons Rocheux, l'équipe gouvernementale et la Marine, s'octroient une pause afin de faire plus amples connaissances, mais aussi de discuter des trafics d'armes qui sévissent sur le royaume Doscar.

      Costa avait été bref et intéressant à la fois, il savait apporter avec une précision magnanime les réponses aux questions tout en observant une bonne dose d’humilité qui faisait son charme. Le commodore sursaute à sa vue, d’abord surprise, elle sourit.

      « -Pour tout vous dire, non Commodore, je n’avais pas la moindre idée de qui vous pouviez être, je suis navrée. »

      Elle s’approche de Skrik, accompagnée du Commodore avant de recevoir un appel Den Den auquel elle répond.

      « -Agent Farore S. Corsandre ? »

      « Elle-même. »

      « -Je suis le Coordinateur du Cipher Pol 5. J’ai une annonce à vous faire. Suite aux rapports de l’agent Skrik et Costa, nous avons décidé de mettre fin à votre période de formation et de faire de vous un agent de catégorie 3. D’autres instructions suivront. Félicitations Corsandre, mais n’oubliez pas que vous avez encore beaucoup à prouver pour gommer votre ardoise mafieuse. »

      L’interlocuteur avait d’ores et déjà mise fin à la communication, elle lorgne dès lors du coin de l’œil la bouteille et son étiquette tout en faisant une moue horripilée, comment peuvent-ils boire cette piquette ? Elle compose un nouveau numéro et attend patiemment.

      « -UberMouette bonjour, que puis-je pour vous ? »

      « -Oui bonjour, je voudrais un Château Manshon grand cru de 1602. Nous sommes sur un bateau de la Marine à environ vingt nautiques du port principal des Pythons Rocheux. »

      « -Quelle coïncidence, nous avons justement cette bouteille non loin de votre position suite au désistement d’un client. »

      Elle raccroche tout en remerciant et s’avance vers la joyeuse assemblée pour prendre part aux festivités. Quelques minutes après, une mouette se pose non loin du groupe et Farore part discrètement régler l’addition en glissant quelques billets au volatile. Faisant volte-face elle rejoint le groupe et sert des rasades dignes de ce nom à l’ensemble.

      « -Sans vouloir vous manquez de respect messieurs, je pense que ce breuvage sera bien plus approprié. »

      Le tannin s’exprime et la robe violacée semble danser dans le verre et offre une mélange hypnotisant et intéressant. Contente de son petit coup d’éclat Farore s’empresse d’ajouter.

      « -Je suis officiellement agent de catégorie 3. »

      Alors que la fête va bon train, elle ne peut s’empêcher de se demander pourquoi le Cipher Pol ne leur avait pas encore donné d’ordre de mission. Était-ce là un souci de coordination ? Elle avait bien sûr une mission commune avec Skrik, mais le plan en était encore à ses balbutiements.

        - Allez le teckel ! Il reprendra bien un verre?

        Too soon. A voir le sourcil du commodore se lever, Costa éclata de rire tandis que Farore prenait un appel. L'alcool commençait à délier les langues maintenant que Skrik venait de se joindre à eux. Voilà une bien belle troupe qu'ils avaient là. Que les pontes du CP décident de les envoyer ici n'avait rien d'une coïncidence. Peut-être avaient-ils assemblé leur groupe en vue de motifs ultérieurs.
        Probablement. Costa ne s'en laissa pas compter et siffla son verre, se resservant à la volée. Pas mauvais cette vinasse. Y avait de quoi le distinguer du picrate de la cantine de Mariejoa. Et quel retentissement ce fut quand Farore leur annonça sa promotion en catégorie III. Costa était ravi pour elle. Passer catégorie II le tentait fortement mais il avait soupçon d'un jeu de papiers entre l'administrateur Scorpio et d'autres instances pour le ralentir dans sa progression. Sans doute voulait-il le garder sous la main un moment encore. La paie serait meilleure et plus légale en catégorie II qu'avec les petits jobs de Scorpio.

        - Tu sais ce qu'on dit? Catégorie III, trois fois plus d'emmerdes! C'est proportionnel. Comme tout. Sauf le salaire il parait...

        Trinquant avec sa camarade de Pol, il siffla encore une fois son verre et s'en alla un peu en retrait, légèrement amer. Bordel. Si les choses continuaient ainsi, il allait devoir faire un peu de ménage au sein du Pol. L'idée en soi ne l'effrayait pas plus que ça. Il fallait juste qu'il se fasse pousser une grosse paire de couilles duveteuses. Juste ça. La cendre de sa cigarette tomba sur le pont et il jeta sa clope à la flotte. Un peu d'amiante pour les monstres marins, prenez ça Bluepeace...
        Son regard se porta sur le ciel et les oiseaux libres qui le peuplaient. Les libres nations aviaires. Ah il les enviait parfois. Aller où elles le voulaient, ne rendre de comptes à personne. Enfin... Il vit un goéland arborant une casquette bleue et blanc du GM reconnaissable entre mille. Les emmerdes volaient décidemment en escadrille aujourd'hui. Pas besoin qu'il sente le fiac du piaf pour reconnaître l'odeur de la merde. Comme mû par une étrange sympathie, l'oiseau lui fonça droit dessus. Mais c'est qu'il avait un veston de travail en plus. Bordel... Ca lui rappelait le piaf qu'ils lui avaient envoyé la dernière fois. V'là comment qu'ils l'avaient décrit les autres? Courageux? Brave? Ah non Vaillant. Pigeon de combat c'est ça. Une sacrée parade qu'avait trouvé le gouvernement pour éviter d'avoir des agents en burnout. Ils leur faisaient livrer les avis de mission par d'autres moyens parfois. Bah tiens. Quelle idée. Encore un con de RH dans un bureau.

        Décachetant la missive, il la lut en travers. Non. L'odeur était définitivement pas la bonne. Qui donc?
        Lui. Le chien-saucisse en colère. Le pire CV du CP2. La belle piaf. Le groupe au complet quoi. Et où ça? Kikoule ne chie pas? Aucune idée. L'endroit lui parlait vaguement mais drôle de nom tout de même. Se dirigeant vers ses acolytes, il leur posa l'avis de mission sur la table. Pas de nom qui signe. Un classique. Juste le gros tampon officiel.

        - Euh... Je crois que le devoir nous appelle. Y a du souci sur qui-coule-ne-chie-pas.

        Récapitulatif:


        Dernière édition par Carnival Cruise le Ven 14 Avr 2023, 08:15, édité 1 fois
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        L’expression « plus on est de fous plus on rit » prenait un autre sens lorsque la compagnie se composait d’agents d’élites chargés d’éliminer les menaces à l’égard du Gouvernement Mondial. Pas tant par la franche rigolade d’ordinaire associée à la formule, mais bien parce que les fous en questions pourraient faire couler autant l’encre de psychiatres en cliniques spécialisées que de sang. L’apparente cordialité née sur le champ de bataille et renforcée par l’alcool pourrait néanmoins voler en éclat sans préavis et se conclure par une boucherie qu’aucune langue – pas même le louchébem – ne saurait décrire. Les vannes fusaient, les verres se remplissaient et se vidaient avec un acharnement qui n’avait rien de thérapeutique et les quelques spectateurs de cette étrange réunion redoutaient avec une espèce de curiosité macabre que les festivités s’arrêtent. Ou commence, selon comment on voit les choses.

        A la grande déception de certains amateurs de sensations fortes cela n’arriva pas. Du moins, pas comme ils l’espéraient dans une rixe générale digne d’une bande de soûlards à l’arrière d’un bar miteux. Non car malgré les apparences trompeuses générées entre autre par un type à tête de poulet et un autre qui en était à son septième verres en l’espace de douze minutes, ils étaient tous des soldats prêts à répondre aux ordres. Ceux furent justement des ordres qui écourtèrent la soirée. Rédigés sur un simple papier, sans entête, sans signature, sans la moindre félicitation pour les succès récents : en bref tout à fait le genre du Cipher Pol.

        - Euh... Je crois que le devoir nous appelle. Y a du souci sur qui-coule-ne-chie-pas.
        - Roooh… mais bordel on peut pas s’reposer deux minutes avec ces cons ?!

        Les regards – étonnés – se tournèrent vers un Skrik qui ne mâchait plus ses mots. Pour la plupart de ses compagnons c’était la première fois qu’il s’exprimait d’une manière aussi compréhensible quoiqu’emprunte d’une vulgarité soupçonnée, mais jamais clairement établie. Vaguement conscient de l’effet de la bombe qu’il venait de lâcher, le jeune agent s’empressa d’ajouter avec le tact et la verve qu’on lui connaissait davantage.

        - Pis c’quoi c’nom d’merde aussi. Franchment, z’avez pas l’pression qu’on s’fout d’vot’ gueule parfois ?

        Dépité, Skrik balança derrière lui sa choppe tout récemment délestée de son contenu et qui devait malheureusement finir sa course parabolique sur le crâne d’un innocent marin assommé sur le coup. Quelques insultes furent proposées, mais elles tombèrent à l’eau. Ce qui était certainement le moindre mal si les auteurs ne voulaient pas prendre leur place. Prenant à parti l’agent Poulet – celui dont Skrik se sentait bizarrement le plus proche malgré leurs divergences sur à peu près tout – il ajouta à voix basse.

        - J’crois qu’j’suis bourré…