Sous un pont surplombant un cours d'eau, le sabreur-pêcheur avait enfin trouvé refuge pour éviter la pluie. Assis sur un rebord, les pieds ballants au-dessus de l'eau, Bao était dans un état contemplatif. Une gorgée de saké pour se redonner un poil de courage, il se remémorait tout les événements qui l'ont emmenés jusqu'ici, à la sortie de Cocoyashi, sous un pont l'abritant de la pluie.
Ce matin, il avait fait une grande décision : Si l'aventure ne venait pas jusqu'à lui, alors il irait la chercher. Il avait pu dégotter une petite chaloupe pour faire le tour des îles environnantes. Cela faisait, peut être deux ans qu'il était installé avec sa famille sur l'île de Shimotsuki et ça commençait tout juste à lui être invivable. L'idée même de la routine lui était insupportable. S'entraîner tout les jours dans le même dojo avec les mêmes maîtres et les mêmes préceptes en boucle. Partir ensuite pour aller pêcher, revendre sa prise journalière et rentrer à la maison. Et ça, tout les jours de la semaine sans y ajouter le moindre petit grain de sable dans un quelconque rouage trop bien huilé. Il existe des gens qui sont clairement fait pour ça, mais Bao ne collait pas à cette norme.
Du coup il avait prit la chaloupe et s'était décidé à prendre la mer. Sa fidèle canne à pêche lui permettrait, tant qu'il y avait de l'eau, de trouver de la nourriture. Il n'était guère un grand cuisinier, mais il savait préparer ses prises pour les rendre comestibles. De ce fait, tant qu'il y avait de l'eau, il avait de quoi manger et pour sa survie ça allait être primordial. Pour le reste, Bao n'était pas un grand connaisseur des principes de survie en mer ou en terres inconnues. Il s'était certainement dit que le plus important était de prendre peu de choses pour son périples, histoire de pas être surchargé. En soit, l'idée était pas si stupide que ça. Une gourde d'eau, une petite bouteille de saké, ses katanas, de quoi les entretenir, des clopes, un briquet qui pourrait être utile pour allumer un feu. Sa canne à pêche, un chapeau de pêcheur en bambou pour éviter la pluie et les rayons sur soleil sur les lentilles de sa coiffe. Voilà. C'était tout.
Les principes de navigations lui étaient inconnues. Juste, il partait du principe qu'il fallait ramer tout droit et qu'à fortiori il trouverait quelque chose. Le temps était un poil couvert mais, "ça irait" qu'il avait dit. Et en fait non. Ça irait pas.
Il s'était retrouvé très vite, balloté entre plusieurs courants marins. La mer se distordait, l'orage était arrivé, et Bao ramait de plus en plus vite pour s'en échapper direction le premier lopin de terre. Il avait fait naufrage, à peut être quelques minutes d'arriver à bon port. Cocoyashi lui avait tendu les bras, et il s'était vautré avant d'en attraper le bout du doigt. La vague de trop et le courant l'avaient emportés sur la terre ferme de manière un peu trop violente. Il s'était pris Cocoyashi directement de plein fouet, sans avoir le temps de manœuvrer ou de pouvoir mouiller au port. Misérablement planté dans le pourtour de l'île, sa bicoque en miettes, il avait du nager pour atteindre la rive.
Et une épave de plus pour nourrir les fonds marins.
Une fois sur la terre ferme, il s'était fait dégagé d'une auberge parce qu'il était trempé de la tête aux pieds et qu'il foutait de l'eau partout. D'une autre pour sensiblement les mêmes raisons. Et à la vue d'un pont il avait trouvé comme bonne idée de se mettre dessous, le temps de se sécher.
C'est ainsi qu'il débutait sa première aventure, trempé de la tête aux pieds, en perdant son bateau et le peu de dignité qu'il avait. L'orage grondant au-dessus de sa tête l'avait sorti de sa torpeur. Ni une ni deux, il fallait se reprendre. Sa canne dans la main droite, il lance la ligne histoire de se trouver quelque chose à manger. Quelqu'un approchait de sa position. Une main sur le pommeau, il se permettait une mise en garde.
▬ Si c'est pour me détrousser vous pouvez r'partir, j'ai rien.
Ce matin, il avait fait une grande décision : Si l'aventure ne venait pas jusqu'à lui, alors il irait la chercher. Il avait pu dégotter une petite chaloupe pour faire le tour des îles environnantes. Cela faisait, peut être deux ans qu'il était installé avec sa famille sur l'île de Shimotsuki et ça commençait tout juste à lui être invivable. L'idée même de la routine lui était insupportable. S'entraîner tout les jours dans le même dojo avec les mêmes maîtres et les mêmes préceptes en boucle. Partir ensuite pour aller pêcher, revendre sa prise journalière et rentrer à la maison. Et ça, tout les jours de la semaine sans y ajouter le moindre petit grain de sable dans un quelconque rouage trop bien huilé. Il existe des gens qui sont clairement fait pour ça, mais Bao ne collait pas à cette norme.
Du coup il avait prit la chaloupe et s'était décidé à prendre la mer. Sa fidèle canne à pêche lui permettrait, tant qu'il y avait de l'eau, de trouver de la nourriture. Il n'était guère un grand cuisinier, mais il savait préparer ses prises pour les rendre comestibles. De ce fait, tant qu'il y avait de l'eau, il avait de quoi manger et pour sa survie ça allait être primordial. Pour le reste, Bao n'était pas un grand connaisseur des principes de survie en mer ou en terres inconnues. Il s'était certainement dit que le plus important était de prendre peu de choses pour son périples, histoire de pas être surchargé. En soit, l'idée était pas si stupide que ça. Une gourde d'eau, une petite bouteille de saké, ses katanas, de quoi les entretenir, des clopes, un briquet qui pourrait être utile pour allumer un feu. Sa canne à pêche, un chapeau de pêcheur en bambou pour éviter la pluie et les rayons sur soleil sur les lentilles de sa coiffe. Voilà. C'était tout.
Les principes de navigations lui étaient inconnues. Juste, il partait du principe qu'il fallait ramer tout droit et qu'à fortiori il trouverait quelque chose. Le temps était un poil couvert mais, "ça irait" qu'il avait dit. Et en fait non. Ça irait pas.
Il s'était retrouvé très vite, balloté entre plusieurs courants marins. La mer se distordait, l'orage était arrivé, et Bao ramait de plus en plus vite pour s'en échapper direction le premier lopin de terre. Il avait fait naufrage, à peut être quelques minutes d'arriver à bon port. Cocoyashi lui avait tendu les bras, et il s'était vautré avant d'en attraper le bout du doigt. La vague de trop et le courant l'avaient emportés sur la terre ferme de manière un peu trop violente. Il s'était pris Cocoyashi directement de plein fouet, sans avoir le temps de manœuvrer ou de pouvoir mouiller au port. Misérablement planté dans le pourtour de l'île, sa bicoque en miettes, il avait du nager pour atteindre la rive.
Et une épave de plus pour nourrir les fonds marins.
Une fois sur la terre ferme, il s'était fait dégagé d'une auberge parce qu'il était trempé de la tête aux pieds et qu'il foutait de l'eau partout. D'une autre pour sensiblement les mêmes raisons. Et à la vue d'un pont il avait trouvé comme bonne idée de se mettre dessous, le temps de se sécher.
C'est ainsi qu'il débutait sa première aventure, trempé de la tête aux pieds, en perdant son bateau et le peu de dignité qu'il avait. L'orage grondant au-dessus de sa tête l'avait sorti de sa torpeur. Ni une ni deux, il fallait se reprendre. Sa canne dans la main droite, il lance la ligne histoire de se trouver quelque chose à manger. Quelqu'un approchait de sa position. Une main sur le pommeau, il se permettait une mise en garde.
▬ Si c'est pour me détrousser vous pouvez r'partir, j'ai rien.