CHAPITRE UN
Un réveil compliqué
Wadd Maris Almaqah poussa doucement la porte de l'auberge, espérant trouver les chasseurs de monstres qui l'avaient guidé jusqu'ici. Mais dès qu'il posa le pied à l'extérieur, il fut ébloui par une lumière si vive qu'elle l'aveugla momentanément. Il fut frappé par les odeurs exotiques qui s'échappaient des étals du marché, enveloppé dans un tourbillon d'épices et de viandes. Un voile blanc passa devant ses yeux, obscurcissant momentanément son champ de vision, mais quand il leva la tête, il découvrit un monde étrange et fascinant qui s'agitait autour de lui.
Tel un enfant qui découvre un monde nouveau, il était enivré par tout ce qui l'entourait. Il parcourut l'île en quête des chasseurs qui l'avaient aidé la veille, mais ils semblaient avoir disparu. Les marchands qui s'adressaient à lui et ne parvenaient pas à communiquer, chaque mot prononcé dans une langue étrangère qui semblait s'envoler dans le vent. Déboussolé par la langue locale qu'il ne comprenait pas, il se sentait perdu et désorienté.
Tel un mystérieux errant, il s'écarta du tumulte et gravit des escaliers de pierre, dont l'ascension semblait mener vers les hauteurs d'une colline. Là-haut, une statue monumentale d'un homme trônait majestueusement, tandis qu'un humble banc invitait au repos contemplatif. Le paysage qui se dévoilait devant ses yeux était à couper le souffle, et une atmosphère sereine imprégnait l'air.
Devant ces yeux émerveillés, un tableau d'une incroyable diversité se déployait. La vue était d'abord captivée par une grande ville colorée qui se dressait en premier plan, témoignant de la présence humaine qui avait su s'approprier ce territoire.
Le regard se perdait ensuite à l'horizon, où les plages de sable blanc s'étendaient à perte de vue, caressées par une mer d'un bleu profond. Les vagues venaient s'échouer en douceur sur le rivage, invitant à la contemplation. Au loin, les montagnes enneigées imposaient leur majesté, créant un contraste saisissant avec la douceur de la plage. Leur sommet restait caché derrière des nuages menaçants, qui laissaient planer un certain mystère sur ce qui pouvait se trouver là-haut.
Entre ces deux extrémités, des prairies verdoyantes serpentaient à travers la plaine, offrant un spectacle de nature sauvage et préservée. Peut-être y avait-il des animaux qui paissaient, ou des plantes rares qui poussaient en secret, à l'abri des regards.
Enfin, au fond de la toile, un port grouillait d'activité. Les navires marchands y étaient amarrés, prêts à partir ou à accueillir de nouvelles cargaisons. L'agitation des marins qui s'affairaient sur le pont ajoutait une touche de vie et de mouvement à cette scène, qui paraissait à la fois fascinante et mystérieuse. Chaque élément de ce tableau semblait cacher une histoire à découvrir, un secret à percer.
Wadd décida de s’asseoir sur le banc, couvert par l’ombre de la statue imposante, qui semblait observer chaque mouvement. Il resta là, assis, émerveillé par ce tableau qui s'étendait devant lui, comme s'il avait découvert un secret enfoui depuis des siècles. Il scrutait chaque détail de ce paysage étrange, cherchant à percer le mystère qui l'entourait. Les ombres se faisaient plus profondes, les contours plus flous, et il avait l'impression que le temps s'était arrêté.
Un vieillard s’avançait lentement, savourant chaque seconde de sa marche, enveloppé d'une cape sombre qui le faisait ressembler à une ombre échappée du paysage mystérieux qui s'étendait devant eux. Sa canne frappait doucement le sol à chaque pas, comme un métronome silencieux qui indiquait le rythme de leur rencontre.
Wadd sentit un frisson parcourir son échine, tournant la tête dans sa direction, il eut l'impression qu'il avait toujours été là, dans l'ombre, à l'observer. Il se demanda comment il avait pu ne pas le remarquer plus tôt, comment il avait pu être si absorbé par le tableau mystérieux qui s'étendait devant lui.
Le vieillard s'arrêta devant lui, le fixant de ses yeux sombres et mystérieux. Wadd eut l'impression que le vieillard pouvait voir au-delà de sa propre chair, lire en lui comme dans un livre ouvert. Il se sentit vulnérable, exposé, mais curieusement envoûté par la présence étrange du vieil homme.
Le vieillard tendit doucement sa main rugueuse vers lui, l'invitant silencieusement à le suivre. D'un pas mesuré, ils s'aventurèrent sur un sentier verdoyant, écoutant le doux murmure de la nature environnante. Le vieil homme semblait savoir exactement où il allait, et Wadd ne pouvait s'empêcher de se demander quel secret il cachait.