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Surfer sur la vague

Après les événements récents de Cocoyashi, alors que je suis sur le point de quitter l'île, je décide de faire demi-tour. Je peux prolonger un peu mon séjour ici. J'ai besoin des mandarines de la Belmer Corp pour mes projets. Après tout, pourquoi partir sans construire un Poteau Rose ici ? Celle-ci pourrait me servir à expédier les fruits dans les autres boutiques. Et je pourrais faire de même avec toutes les autres en fait. Je garde la principale sur Shimotsuki, tandis que les autres peuvent servir majoritairement à envoyer les produits principaux aux autres entités. En voilà une bonne idée, une chaîne de boutique servant principalement aux expéditions. Que pourrait-il mal se passer ? Utilisant mes contacts sur Shimotsuki, là où j'ai ma boutique originelle, je fais un recrutement atypique. Je me moque de la personne et de vérifier ses compétences. Dans le village de Kawai, il n'y a presque que des médecins et herboristes, donc celui qui répondra sera forcément qualifié. Je cherche quelqu'un d'indépendant, je ne veux pas qu'on m'appelle parce qu'il manque une mandarine dans le stock. Et voilà ce que je demande justement dans l'annonce.

Je reçois rapidement des candidatures par den den. Je prends les appels un par un, logique n'est-il pas ? Au final, je me retrouve avec trois potentiels gérants et une quinzaine d'employés. Et ça tombe drôlement bien puisque je souhaite ouvrir trois boutiques. Qu'est-ce que le monde est bien fait. Pendant la journée, je tourne en ville à Kocoyashi. Je n'ai pas envie d'installer ma boutique à Gosa, il y a moins de monde. Étrange quand même que l'île s'appelle Cocoyashi et la ville Kokoyashi avec un K. Pourquoi K et C et non deux fois la même lettre ? Allez savoir. La logique et le monde ne font pas bon ménage … Bref. Je parcours la ville à la recherche d'un endroit non pas idéal, mais simplement potable. Pour mon projet, ça suffira. Le premier est trop grand, le second sur deux étages, le troisième est hors de prix, le quatrième ressemble à un taudis. Je rate la visite du cinquième à cause d'un problème dû à mon âge dont je passe les détails. Et je commence à désespérer. Sans conviction aucune, vers le début de soirée, je me rends au sixième lieu.

Mesurant 5m de long pour 3m de large, l'endroit est construit en bois et recouverte d'un papier-peint imitation pierre. Il est composé d'une unique pièce et sobrement décoré. Bingo. Le local me convient. Je discute prix avec l'agent immobilier quelques instants. Il réussit à descendre le prix, non pas grâce au fait que j'ai aidé à sauver Nojika de la Belmer Corp, non pas parce que j'ai arrêté les berrys, ces criminels qui embêtaient les habitants depuis des années, mais bel et bien parce que je me mets à lui parler de plantes et de leurs effets. Comme 99,99% des gens, je le saoule très rapidement en parlant de ce sujet. Et il craque, baissant le prix de moitié simplement pour que je me taise. Poli comme il est, il n'ose pas le dire, mais je le sens. J'ai passé trente minutes à lui mentir en disant que le soleil qui passe par la vitre aura la parfaite exposition pour venir frapper les tournesols. Et ces derniers, grâce à l'astre, vont pouvoir s'épanouir, libérer leur fragrance si connue, partager leur bonne humeur … Ce qui aura un impact non seulement sur les clients de mon magasin, mais également sur ceux passant devant mon local. Quand on voit un mini soleil, des couleurs chaudes et vives, on se sent positif, revigoré. C'est psychologique.

Toujours est-il que ce local, à acheter pour soixante-dix millions, m'est confié pour à peine plus que la moitié. Une sacrée affaire pour mes finances. Comme quoi, être vieux et saouler les gens, ça a du bon. Et il se peut que, éventuellement, j'en profite allègrement. Non, mais regardez-moi, sérieusement. Je me déplace avec une canne, je me tiens le dos, je ronchonne souvent, mes vêtements sont de style pauvres. Je fais clairement petit vieux. Et si en plus je joue la comédie en faisant croire à mon état mental déclinant, j'ai la panoplie intégrale à laquelle aucun être normalement constitué ne peut résister. On est obligé de m'aider, par rapport au fait que je rappelle les grands-pères des gens. Donc, m'aider moi, c'est les aider eux au final. J'obtiens les clefs après avoir signé les papiers. Puis je me rends dans une auberge pour y passer la nuit.


Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.
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Dernière édition par Rio le Sam 18 Mar 2023, 10:47, édité 1 fois
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Le lendemain matin, après avoir passé la nuit à réfléchir, j'ai trouvé un plan de marketing que je pense être intéressant. Il devrait marquer les esprits en tout cas. Je me rends à la caserne de la marine. Avec mon statut de chasseur de prime confirmé, on me laisse franchir l'enceinte sans aucun soucis. J'avance donc jusqu'au bâtiment administratif. Là, évidemment, on m'arrête en me demandant ce que je viens faire ici. En toute honnêteté, je réponds que je viens voir le colonel suite à la mission qu'il m'a confiée il y a quelques jours. Mission qui s'est soldée par l'arrestation d'un groupe de criminels valant quand même presque deux cents millions de berrys. Le colonel n'étant pas là, le sergent qui patrouille hésite. Je précise alors que je viens simplement utiliser leur système de copies, puisque le gradé n'est pas là et qu'il peut rester avec moi pour me surveiller tout le temps que je passe dans le bâtiment. Mon aura de petit vieux, combiné à mes actions d'éclats et ma renommée font pencher la balance en ma faveur. Je suis quand même réputé dans tout East Blue et je suis un protecteur à l'échelle nationale. Ça aide forcément à avoir les choses allant dans mon sens. Je passe presque une demi-heure à faire mes copies. Je remercie le sergent en quittant les lieux, les bras chargés de feuilles de papier, non sans lui laisser un échantillon de crème tonifiante pour sa compagne. Après tout, femme heureuse rend un homme heureux, non ?

Puis je retourne à l'auberge. Là, je sors quelque chose de mes affaires que jamais je ne pensais utiliser. Je range les feuilles dans un casier, puis je vais m'entraîner à maîtriser cet engin diabolique. Je tombe encore, et encore, et encore, et encore, et encore. Je passe une journée entière à essayer de contrôler ça. Et au début de soirée, j'y parviens enfin. Ce n'est pas assuré, à moitié hésitant, mais disons que je parviens à rester dessus et le contrôler un peu pour aller dans la direction que je souhaite. Durant la nuit, je rumine un peu et anticipe ce qui pourrait se passer demain. Je pourrais mettre le feu à des maisons, en détruire par accident en fonçant dedans, me briser des os, tuer des gens … Le genre de choses qui ne m'apporterait pas la publicité que je recherche, au contraire. Ne trouvant pas le sommeil, je décide de faire un petit quelque chose avec les mandarines. Vers neuf heures, je suis déjà debout. Armé de cet outil démoniaque qui attire l’œil surpris de l'aubergiste et des passants, je pose mon casier de feuilles dessus ainsi qu'un cagot de mandarines provenant de la Belmer Corp. Ayant lu plus tôt dans le journal que la nouvelle mode à Marijoa était une couronne de lauriers, j'ai été m'en fabriquer une. Ce qui est à la mode fait vendre, alors j'ai décidé de sacrifier mon intégrité pour gagner quelques pièces.

Je grimpe sur l'engin et commence ma tournée de propag*/ commerciale je voulais dire. Ma tournée commerciale. Je n'avance pas vite, mais tel n'est pas le but. Je distribue des flyers indiquant l'ouverture de ma boutique d'herboristerie dans Kocoyashi dans quelques jours. En même temps, je donne une mandarine par personne. Ces mêmes fruits que j'ai modifiés durant l'insomnie de cette nuit. J'ai ajouté un peu de menthe pour donner un goût frais, une pincée de thym pour stimuler le système immunitaire et le système digestif. Un clou de girofle sur le côté, pour aider les gens qui travaillent dans les champs de la Belmer Corp à combattre les rhumatismes et douleurs musculaires. Un petit mot indique de faire une première infusion avec la peau de la mandarine et la menthe avec le thym. Puis un second breuvage avec le clou de girofle en cas de besoin. Je précise de ne pas laisser l'épice trop longtemps sinon ses propriétés anesthésiantes prendront le dessus sur le reste. Les gens sont évidemment surpris de voir un vieil homme, sur un Overdial, flotter au-dessus du sol. Recevoir une mandarine et une épice avec des instructions ne semble guère les enchanter.

Mais je n'ai pas besoin de les convaincre. Il suffit qu'un seul essaye et il sera conquis par mes talents d'herboriste. Ainsi, il en parlera autour de lui et les gens essaieront. Surpris par l'efficacité de ma préparation, ils en parleront eux aussi autour d'eux, qu'ils le veuillent ou non. Et le bouche à oreille sera ainsi mis en place, la meilleure forme de publicité qui soit, gratuite et venant du cœur. Pourquoi dépenser des fortunes quand on peut procéder de cette manière ? Aller au contact des gens, voir leurs regards interloqués, créer de la magie, voilà ce que j'aime faire. La journée passe vite quand on s'amuse et je ne vois le temps passer qu'une fois que le soleil commence à disparaître à l'horizon.

Spoiler:


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Dernière édition par Rio le Sam 18 Mar 2023, 11:01, édité 1 fois
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L'aubergiste est étrange quand il me voit rentrer. Il me fait signe d'approcher et me pose des questions. Il souhaite savoir ce que je propose comme remède, ce que je peux faire … Je lui réponds simplement que je peux soulager tous les petits maux et que pour les gros, je dispose de médicaments ou de substituts à ces derniers. Gêné, il regarde autour de lui qu'il n'y ait personne, puis me confie avoir des soucis avec sa dame. Il parle tout bas, il baisse les yeux. Je lui dit qu'il n'a pas à être embrassé, que parfois ce genre de choses arrive et que la majorité des cas provient d'un soucis psychologique. Soit on est pas dans l'ambiance, on pense à autre chose, un soucis nous ronge le moral … Je lui conseille donc de vider ses esprits et de régler ses problèmes avant tout. Il semble surpris que je ne lui vende pas un produit. Je lui réponds que je ne suis pas un arnaqueur. Pourquoi vendre un produit quand ce n'est pas nécessaire et qu'un simple conseil suffit ? Pourquoi se faire de l'argent sur le dos des honnêtes gens ? Non, l'agent immobilier, c'est différent. Ce sont des requins qui n'ont aucune pitié en général, donc les prendre à leur propre jeu ne compte pas. Les jours passent et se ressemblent.

Lorsqu'un jour, quand je descends prendre mon petit-déjeuner vers huit heures, je remarque que c'est un jeune garçon qui vient me servir. L'aubergiste a disparut durant la nuit. Soit, ce ne sont pas mes affaires, je n'ai pas à m'en mêler. Quand les gens me voient, ils me regardent avec un air étrange. À la fois inquiet, surpris et intéressé. Je sais, je suis quelqu'un qui inspire un mélange d'émotions complexes et imprévisibles. D'un seul coup, je reçois une tape dans le dos. La personne ne mesure ni sa force ni mon âge. J'ai l'impression que mes poumons vont sortir de ma gorge quand je me mets à tousser violemment pendant deux minutes. La personne passe dans mon champ de vision et s'excuse. Cheveux et moustache grise, la soixantaine, je reconnais l'aubergiste. Il doit bien dire désolé une quarantaine de fois. Je parviens à récupérer mon souffle, non sans avoir attiré tous les regards sur moi, involontairement.

« Si vous pouviez faire attention la prochaine fois, je n'ai que deux poumons et j'y tiens.
Désolé.
Kof kof. Vous semblez de bonne humeur.
Et comment ! J'ai suivit votre conseil. J'ai engagé le petit. Le soucis venait que je travaillais trop, et j'étais trop fatigué. Depuis, plus de soucis ! Merci doc'.
De rien. … Puis-je vous demander une faveur en retour ?
Bien sûr.
Pourriez-vous dire à vos contacts pourquoi vous me remerciez ? Sans entrer dans les détails bien sûr, je ne veux pas vous mettre dans l'embarras.
… J'dirais qu'vous m'avez aidé doc'. Que vous auriez pu me faire payer un truc mais qu'vous m'avez donné un conseil à la place, et qu'ça a fonctionné.
Parfait. Je vous remercie d'avance. »

Et voilà comment on propage le bouche à oreille. Il suffit de convaincre la bonne personne, celle avec des connaissances étendues. Il peut s'agir d'un aubergiste, un médecin, un commerçant, quelqu'un travaillant au port … Avec cette personne, l'information se propage aussi vite qu'une IST dans une auberge de jeunesse. Je rigole tout seul à ma blague, assis à ma table. Quand j'ai finit, quelqu'un vient me rejoindre. Une jeune femme blonde, la trentaine à peine dirais-je. Vêtue d'une cape verdâtre, elle me fixe. Un coup d’œil dans ses cheveux m'indique la présence d'une fleur, un lys des marais, entièrement jaune.

« Draena je suppose ?
Enchantée Rio.
Vous avez une journée d'avance. Parfait.
Je voulais venir plus tôt, mais il n'y a avait pas de bateau venant sur Cocoyashi. J'ai donc du attendre. »

Hum. Elle semble motivée pour vouloir venir ici avant la date prévue. Un bon point pour elle. Je ne lui fais pas passer de tester d'herboristerie, elle provient de Kawai, elle connaît son métier. Des hommes musclés derrière elle ramènent des caisses. Sûrement les produits de base. Bien. Je les emmène tous vers le local qui est désormais en ma possession. Les marins posent les caisses dans un coin avant de disparaître. On se retrouve Draena et moi, seuls êtres vivants dans la boutique. Je lui donne quelques consignes, quelques préférences que j'ai, puis je la laisse s'organiser. Ça va devenir son lieu, à elle de le gérer et placer les produits comme elle l'entend. Je repasse das l'après-midi et tout est installé. Le comptoir est monté, les étagères remplies, les produits exposés … Je suis impressionné de la rapidité avec laquelle elle a tout mis en place. Je jette un œil à l'organisation proposée et je ne vois rien à y redire. Elle a mis un tapis, des rideaux, un tonneau, des livres, des échantillons …  Je passe le reste de la journée à lui faire visite la ville, lui présenter mon contact à la Belmer Corp, lui présenter le processus d'envoi des mandarines …

L'ouverture de la boutique se fait le lendemain. Nous sommes situés juste à côté du cabinet de médecine. Une chance inespérée qu'est ce placement. Ainsi, en sortant du cabinet médical, les gens pourront directement venir ici chercher leurs herbes et médicaments. Je la laisse faire l'ouverture seul, restant dans l'ombre jusqu'à la fin de la journée. Une fois de plus, je suis agréablement surpris. Elle s'en est sorti à la perfection. Je sais désormais que je peux lui confier la gérance de cet endroit sans aucun problème. Avant de quitter l'île, je reçois la visite de plusieurs personnes. Ils proviennent également de Kawai et veulent m'aider dans mes aventures. La majorité est herboriste. Ils sont une cinquantaine. De toute façon, je suis sûr de recruter plus de monde sur Pétales durant le concours. Je vérifie vite fait leur connaissances, appelle Kawai pour confirmer leurs dires. Une fois rassuré, je les accepte donc et nous quittons l'île tous ensemble.


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