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Maraboutons le Baratie

Le Baratie, ma prochaine étape. Le charmant navire de commerce qui m'amène jusque sur le bateau-île va s'y arrêter. Ses marins comptaient justement aller manger un morceau. Ils ont économisé assez d'argent pour enfin se payer un repas. Je préfère ne pas leur donner le nombre affiché sur mon compte en banque. On navigue tranquillement sur East Blue, où le soleil brille de mille feux, la température est tempérée juste ce qu'il faut et où l'absence de nuage permet un bronzage fort bien sympathique. Sans prévenir, la mer s'agite un peu. On regarde le ciel, aucun nuage, alors nos regards se tournent vers chacun d'entre nous. Personne n'y est pour quoi que ce soit on dirait. Une seconde plus tard, l'eau à notre droite se soulève de plusieurs mètres. Une fois qu'elle a finit de couler, on peut voir un étrange monstre marin.


Moitié lapin, moitié poisson, il nous dévisage. Puis il se jette sur le navire pour nous engloutir. Je réagis au quart de tour en sortant mes scalpels sous les regards ébahit des marins. Mais que va-t-il faire des deux minuscules couteau face à un monstre dépassant la dizaine de mètres ? D'une série de geste horizontaux, j'envoie des lames d'air sur le monstre. Je parviens à le dévier légèrement et il plonge dans l'eau juste à côté de nous. Je ne lui ai même pas fait mal. J'ai concentré mes frappes sur un point précis, une écaille pour la faire sauter. Ce fut un échec cuisant. Rapidement, le monstre resurgit de l'eau, mais cette fois il s'est propulsé dans les airs. Sa retombée semble être pile sur le navire.

« Pas question ! »

Je m'interpose en sautant dans les airs. Je rassemble mes forces dans mon poing, et je relâche toute la puissance de mon karaté aquatique, le poing des 400 tuiles. En se prenant le coup, le monstre lâche un cri. Je parviens à le décaler de justesse pour qu'il replonge dans l'eau. Mais c'est tellement propre du navire que de sacrés remous percutent le navire et manquent de nous faire chavirer. Après quelques secondes, la situation redevient normale. On guette tous l'eau pour savoir si le lapin marin va resurgir ou bien s'il est parti. Il n'y a aucun signe à la surface de la mer. On dirait qu*/ Un bruit retentit. La bestiole vient de nous percuter la coque et le bateau se met à tanguer de nouveau. Je vais pour plonger dans l'étendue salée quand le monstre une nouvelle fois. On dirait qu'il veut nous écraser pour détruire l'embarcation et nous faire couler. Je saute une fois de plus en l'air pour le frapper. Je ne sais comment, il réussit à tourner un peu sur lui même, déviant mon corps. Alors j'ouvre mon poing et je viens enfoncer mes dix doigts dans sa fourrure. J'enfonce l'intégralité de mes phalanges pendant que l'animal crie et se débat. Il se secoue tellement fort qu'il parvient à me décrocher et me jeter sur le pont du navire pendant que lui replonge dans l'eau, non sans laisser une traînée rouge.

Les marins sont surpris de voir mes prouesses, eux qui me transportent gratuitement sur leur navire grâce aux soins que je leur ai procuré à terre. Ils ne s'attendaient pas à ce qu'un vieil homme comme moi, un médecin qui plus est, puisse affronter un monstre marin. Je plonge mes mains dans le sang de l'animal et me prépare pour le round suivant. Je tente de les envoyer dans l'eau, mais le résultat est prévisible, elles se fondent dans le liquide avant d'atteindre l'animal, ne causant aucun dégât. J'en ai marre et décide d'aller chercher la bestiole dans son élément, qui se trouve également être le mien, alors je prend mon élan et plonge dans l'eau d'un saut majestueux digne des plus grands. Et dans un plaf magistral, je rejoinds l'étendue aqueuse. Je commence à nager. Enfin, à essayer. Pourquoi ? Pourquoi je ne parviens pas à avancer ? Pourquoi je coule comme une pierre ? Je suis un triton moule à gaufres ! La créature la plus rapide des océans, celle qui nage mieux que quoique ce soit. Et là, j'ai beau vouloir bouger, je ne fais que couler, tel le charisme d'une certaine personne que j'ai croisé dans le passé. Je ne comprends pas pourquoi. Et le temps que dure ce questionnement, je me retrouve dans un noir complet. Bachi-bouzouk d'Amerzone, j'ai du me faire avaler par le lapin-marin …

Spoiler:


Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.
Maraboutons le Baratie 3301443526
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Ne pouvant créer de la lumière, je décide d'utiliser un gadget fort intéressant qui n'a pas du tout été prévu pour ça, mon Escargolaroïd, obtenu lors du festival de Kiyori. Les flashs me permettent d'obtenir un rapide visuel des lieux. Le lapin m'a avalé directement, sans même me mâcher. J'en déduis que ses sucs gastriques doivent être assez puissants pour me dissoudre sans trop de soucis, raison pour laquelle il n'a même pas essayé de me mastiquer. Sortir d'ici devient donc une urgence. Mais si je sors, je serai dans l'eau, et tant que je ne serais pas pourquoi je ne peux plus nager, je serais piégé. Je dois sortir hors de l'eau, sauf que si je fais ça, le monstre aura l'avantage en restant en mode sous-marin. Il pourra faire chavirer le navire sans que je ne puisse l'arrêter. Je décide d'utiliser l'eau qui coule encore de mes bras pour envoyer des flèches dans l'estomac du monstre. Si au départ, il ne sent rien, plus le temps passe et plus il émet de bruit. Je concentre mes tirs dans une zone précise pour créer un trou. Il le sent il se cabre brusquement, puis se met à bouger dans tous les sens. N'ayant rien à quoi m'accrocher, je suis ballotté dans tous les sens, projeté contre les parois stomacales de l'animal. Les chocs sont si violents que je me retrouve sonné.

Quand il ne sent plus les démangeaisons que je lui procurais, il s'arrête. Je mets un peu de temps à récupérer. Je m'appuie sur une des parois de l'estomac pour me redresser comme je peux. N'ayant pas les idées claires, je ne sais pas ce que je fais. Mais d'un seul coup, l'endroit devient l'envers, devant devient derrière, le haut et le bas sont inclinés, comme si le mammifère était pressé à la manière d'un fruit pour en extraire le jus. Je dois me plier en quatre sur moi-même pour ne pas me faire écraser. J'appuie plus fort sur le mur et ce dernier se plie un peu plus. Un liquide verdâtre en sort et recouvre ma main. Dégoutté par ce que je vois, je retire mon membre immédiatement. Aussitôt, l'espace redevient normal, l'animal reprenant sa forme habituelle. Je … quoi ?! Attends, que se passe-t-il ? Je pose à nouveau ma main contre la surface solide. Cette fois, la torsion est plus lente, mais elle s'effectue pendant que l'animal pousse un cri, ne comprenant pas ce qui se passe. Nom d'une catachrèse. Je crois que c'est moi qui fait cela. Comme précédemment, un liquide vert est émis par le monstre et coule sur mon bras. L'odeur qui remplit mes narines est celle de … la carotte ?! Nom d'un analphabète diplômé, mais que se passe-t-il ?

La créature bouge sans prévenir, et sans que je ne puisse l'empêcher, le fluide vert rentre dans ma bouche tandis que j'invective l'animal. Je veux recracher, mais étrangement, c'est sucré. Vraiment sucré. On dirait du miel liquide, à l'odeur de carotte. Tout cela devient trop étrange pour moi. Je n'ai aucune idée de ce qui se passe dehors ou de la durée depuis laquelle j'ai été avalé. Je ne sais même pas si le navire est encore là. Je dois me dépêcher. En effet, si je ne peux plus nager, et je dirais même si je coule au lieu de nager, je ne peux pas atteindre le Baratie seul. Il me faut impérativement de l'aide, autrement dit, que je retourne au navire sans délai. Reprenant des forces avec le sucre rapide du liquide toujours inconnu, je me décide à frapper l'estomac du monstre en contre-sens de la gravité. Dis plus simplement, je tape vers le haut dans l'espoir de faire remonter la créature. Je frappe encore, et encore, et encore. Quand elle va commencer à se tordre de douleur, je sors la fidèle réplique de Mono Oshi, La perche à sécher obtenue durant le festival sur Kanokuni, et je l'enfonce dans la paroi.

M'accrochant d'une main, je frappe de l'autre avec mon poing des 400 tuiles. Le lapin se tord de douleur, se rue dans tous les sens et nous fait un spectacle de rodéo. Malgré tout, je ne lâche pas mon point d'ancrage, et je ne stoppe pas mes coups. Tout à coup, il fait une remontée verticale rapide. Je ne peux plus frapper, devant me concentrer uniquement sur le fait de ne pas lâcher le meitou. Le sang de l'animal coule le long de l'arme, me passe dessus et tombe de mes pieds pour atterrir dans le contenu gastrique. Garder le sabre enfoncé devient difficile.


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Le lapin se secoue dans tous les sens comme s'ébrouerait un chien. Je suis obligé de lâcher mon sabre. Le suc gastrique commence à monter, je le sens qui me brûle les chevilles. Ce qui devait arriver arriva. Est-ce que je vais rencontrer ma fin ici et maintenant ? Avant même d'atteindre mes objectifs ? Vais-je laisser tomber tout le monde ? Est-ce qu'ils auraient eu raison ? Ne suis-je personne, ni maintenant, ni jamais ? Ma vie ne vaut-elle pas plus que finir dans le ventre d'un monstre marin, sur la plus faible des Blues ? Je ne suis pas retourné sur Drum, je n'ai pas découvert Boyn, n'ai pas posé le pied sur Aeden, n'ai pas soigné une maladie, n'ai pas rendu service au monde ni prouvé ce que je peux faire. J'avais encore tellement à faire. Mon corps bascule et tombe à la renverse. Je capitule. J'ai beau faire ce que je veux, le monstre ne me relâche pas et je ne parviens pas à sortir. Il n'y a rien à faire. C'est la fin. Ma fin. Une fin épique, n'est-il pas ? Ou bien …

Je ne peux vraiment trouver aucune solution ? Mes vêtements commencent à être dissous tandis que l'acide me ronge le corps en me brûlant chimiquement. La douleur me fait revenir à moi. Elle me force à combattre. Je plonge les deux mains dans le liquide. Je le sens qui essaie de corroder les membres tandis qu'il gagne en volume. La douleur inonde mon cerveau et force à ne plus réfléchir. Désormais, c'est une situation de fuite ou combat dans laquelle je me trouve, et étant donné que je ne peux fuir, le combat est la seule option. Je ferme les yeux, si je l'ai fait, je peux le refaire. La peur et la colère sont des incroyables sources de découverte de capacités. Sans prévenir, l'animal se contracte sur lui-même, il subit une torsion, mais uniquement sur la partie gauche de son flanc. Je peux entendre un grondement de souffrance. L'acide m'arrive désormais au nombril. Les deux mains plongées dans le liquide, je me décide à absorber le jus qui sort de sa paroi. Je bois cette sève étrange et sans comprendre, je sens mon corps qui grandit. Comment je le sais ? Je vois mon pied doubler de volume, le reste de mes mains suit de très près. Là où j'avais beaucoup d'espace auparavant, je me retrouve désormais près à l'étroit.

Je ne sais pas comment, mais je vais bien en profiter. Je suis trop jeune pour mourir ici. J'ai encore des rêves à accomplir. Je dois rendre la docteur Dalma fière, guérir des gens, devenir le meilleur herboriste au monde, découvrir de nouvelles espèces, rendre le monde moins pire, ouvrir des cabinets de soins, voyager à travers le monde pour trouver de nouvelles méthodes pour soigner les gens. J'ai trop à vivre, hors de question de m'arrêter ici et maintenant. Ma vie ne s'achèvera que sur une chaise, au cours d'un bon repas, sans douleur, quand j'aurais soufflé mes quatre-vingt-dix bougies. Pas avant. Je l'interdit. Je n'en ai pas le choix. Pour l'instant, je n'ai fait que sauver un village d'une invasion d'insectes et arrêter cinq criminels, rien pour faire en sorte qu'on se souvienne de moi comme d'un herboriste. Alors on va se retrousser les manches, on va plier les genoux, et utiliser cette fierté pour faire quelque chose de stupide. Je me relève d'un seul coup et frappe le lapin plusieurs fois avec mes poings ayant doublé de taille. Je le roue de coups comme on m'a fait tant de fois par le passé, comme une sulfateuse, dans le sens contraire de la gravité.

Le résultat est rapide, il ne s'y attend pas, même après avoir repris sa forme normale, et je sens que les à-coups nous font gagner en hauteur. Mes oreilles arrêtent de siffler à cause de la profondeur et de la différence de pression entre mon corps et l'eau. Le poisson change de direction pour essayer de plonger, mais je frappe plus fort, encore et toujours. J'utilise même mes flèches d'eau pour accroître ma puissance. Pas question de finir avalé par une saleté de monstre marin ! Je m'y refuse ! Mon adversaire lutte de toutes ses forces, mais il ne fait pas le poids face à ma nouvelle force physique. Je suis très loin d'être un géant, ces êtres mythiques à la force surhumaine, mais je reste un triton de base, donc ma force n'est pas comparable à celle d'un humain. Le tout conjugué à ma volonté de m'en sortir en vie me fait pousser des ailes. Le monstre se met à faire des tonneaux et me fait ainsi tomber dans le bain d'acide qui atteint de nouveau le haut de mes genoux malgré ma grande taille. Je sens les brûlures sur ma peau, clairement du premier degré. Pour l'instant. Je me remets debout, attrape mon sabre qui me paraît bien petit, le plante dans le monstre, et cette fois, je tranche dans la chair.

Une gerbe de sang jaillit, un cri déchirant le cœur se fait entendre. Je n'aime pas faire du mal aux animaux, mais quand ma vie est en jeu, comme la majorité des gens, ma survie prend le pas et plus rien d'autre ne compte, c'est l'instinct de survie. Je frappe, je tranche, j'utilise mon karaté aquatique et tout ce que je peux pour réduire l'épaisse de la paroi qui m'enferme dans le monstre. Plus le temps passe et moins mes oreilles sifflent. On ne doit pas être trop loin de la surface. Alors je redouble d'ardeur tandis que la bête se débat. D'un seul coup, beaucoup moins de pression. Ça se sent, c'est physique. Sans que je ne sache comment, avec mon sabre, je relâche tout le jus accumulé jusqu'à présent en une attaque qui fonce droit devant et tranche sans trop de soucis jusqu'à la fourrure blanche du lapin. J'en profite pour tailler un peu plus large, m'engouffrer dans le trou créé et sortir comme je peux. Le monstre lâche un râle en replongeant dans l'eau, non sans laisser une énorme traînée de sang. Je remarque qu'on est hors de l'eau, et que je retombe vers la mer. Je crie aux marins que je ne sais pas nager. Ils ne croyaient pas me revoir, mais avaient quand même prévu la bouée au cas où. Ils la lancent sur ma position, et je l'accroche, car je sais que ma vie va en dépendre.

Hélas, les remous provoqués par mon plongeon éloignent la bouée, et je commence à sombrer. Quelques secondes, qui me semblent interminable, une main m'agrippe et me remonte vers la surface en me tirant. On remonte, et on peut enfin respirer l'air frais. L'homme me tire tandis que les autres marins nous hissent à bord. Je touche le plancher du navire, enfin. Je panique une seconde en pensant à ma queue de triton, mais non, j'ai bel et bien deux jambes. Quand est-ce qu'elles sont revenues ? Aucune idée, ça a dû être l'instinct probablement. Je remercie les marins pour m'avoir sorti de l'eau. Certains m'insultent d'avoir plongé comme ça si je ne sais pas nager, d'autres ne savent pas quoi dire, et une dernière partie est impressionnée que je me sois jeté à corps perdu dans un combat pour essayer de sauver le navire. On s'essuie et on discute un peu pendant que la majorité se remet au travail pour dégager d'ici avant que d'autres monstres ne rappliquent. Et en parlant de monstre, le cadavre remonte à la surface, avec ses organes dispersés au gré des flots. Oui, le lapin marin est mort, aucun doute là-dessus.

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Après plusieurs heures, bien calmes cette fois, on arrive enfin au Baratie. On laisse le navire dans le coin prévu pour, je remercie les marins de m'avoir amené jusque là. Ceux qui viennent de Shimotsuki et me suivent depuis Cocoyashi descendent avec moi. Quand on me voit arriver, cinq personnes se dirigent vers moi. Celui en tête est un homme plus âgé que moi, vêtu comme s'il venait d'une expédition sur une île médiévale. Il m'explique s'appeler Tienn et qu'il sera le gérant de ma boutique sur le Baratie. C'est à lui que j'avais demandé de voir avec le propriétaire pour la boutique. Les quatre frères qui l'accompagnent seront des vendeurs-conseils. On discute un peu et il me confie avoir trouvé un endroit qui pourrait convenir pour mon projet. On se rend sur place, non sans saluer le staff du navire. Il s'agit d'une réserve inoccupée, car pas pratique d'accès pour le personnel de l'établissement. Cinq mètres de côté, des étagères en bois clair partout, sur tous les murs. Une pièce parfaite pour l'exposition des produits comme je souhaite. Tienn me présente Jazz "Saxyman" Kintoki, le gérant du Baratie. On parle un peu prix, clientèle, herbes …

Au fil de la conversation, il me fait comprendre que son fournisseur d'herbes a des soucis de production et d'acheminement. Je propose alors de lui fournir les herbes dont il a besoin. Je lui explique avoir mon herboristerie principale et un jardin entier dédié aux herbes à Kawaï, sur Shimotsuki, et que cette boutique servira à recevoir les produits pour les vendre. La question des prix est abordée et là, le vent tourne clairement en ma faveur. Comparés à ceux du fournisseur actuel, mes prix sont cassés, presque un quart moins cher. Pourquoi ? Parce que mon but n'est pas de faire des profits extraordinaires, mais de faire parler de moi, de mes boutiques, de faire découvrir les herbes. Gagner de l'argent est un plus, évidemment. Mais ça me permet de payer mes employés, améliorer mes possessions médicales pour soigner plus de personnes, pouvoir m'acheter un petit quelque chose de temps en temps. Et bientôt, je pourrai dire adieu à ce métier de chasseur de primes. Ça n'a jamais été une fin en soi pour moi, mais un moyen d'atteindre mes objectifs. Oui, certains fous ne jurent que par ça, et je comprends, l'argent est facile à se faire, et la quantité est impressionnante. Mais ça ne m'intéresse pas. Je suis un médecin avant tout, pas un cinglé de combat et de sang.

Jazz se montre donc très intéressé par ma proposition de remplacer son fournisseur actuel d'herbes. Mais le projet ne se finalise pas. Il préfère tester mes produits avant de prendre une décision, et c'est logique, sinon je pourrais aussi bien lui vendre de l'air qu'un sous-produit. Et avec la réputation de son établissement, il ne peut pas se le permettre. Il me vend le local pour un prix classique de soixante mille berry. Une fois les papiers signés, mes hommes et moi, nous mettons directement au ménage. On dépoussière les étagères, on les fait briller avec de la cire, on lave et cire le sol. Pendant que ça sèche, on admire le paysage. Après avoir aéré, on ferme les fenêtres qui avaient été condamnées quand l'endroit était une réserve. On place les herbes sur les étagères, avec des bocaux, des piles de livres, des pots … Peu de produits bruts sont sortis par manque de place. L'endroit est très sobre, la place étant donné aux produits finaux. Pourtant, une odeur d'herbe prend le nez dès qu'on entre dans la boutique. Ici, on ne crée que très peu puisque la grande majorité des produits sont importés de la boutique principale. Tout ici est en bois, et naturel. À part la caisse, bien évidemment. Il n'y a pas de cadre, pas de portrait, juste des ingrédients, des potions, des livres sur l'herboristerie. Mais je n'ai pas besoin de plus dans ma boutique, j'ai le minimum requis.




On passe tout en revu, les effets des plantes, les combinaisons possibles, les contre indications, la posologie … Mais Tienn est à jour sur tout, c'est un véritable herboriste. Les quatre frères également. Quelques heures après mon arrivée, je peux enfin quitter le navire, l'esprit tranquille. Enfin, je vais quand même chercher à en savoir plus sur ce qui s'est passé dans le ventre du monstre. Pourquoi ai-je pu le tordre ainsi ? Qu'était-ce ce jus sucré ?


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