Bartholomew Diez, Drake Jr.
Sexe : Homme
Race : Humain Métier : Caporal
Groupe : Marine
But : Faire régner l'ordre et la loi sur les mers et découvrir au passage la véritable histoire de Drake Diez alias X Drake.
Équipement : Le paquetage du parfait petit soldat.Parrain :
Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Oui, William Jefferson
Si oui, quel @ l'a autorisé ? @Izya
Codes du règlement : (Il y en a deux, un par charte. Mettez-les entre les balises sans les astérisques.)
Description physique
Bartholomew possède un physique semblable à la plupart des recrues de la Marine. Ni trop grand, ni trop petit, ni trop gros, ni trop fin, il est finalement banal en tout point.
Du haut de ses vingt ans et de son mètre quatre-vingt pour ses soixante-dix kilos, nous sommes bien loin de l’image du gros tas de muscles capable d’imposer le respect par sa seule présence physique.
Heureusement pour lui, les muscles ne font pas tout dans ce métier ! Il a la chance de s’être vue doter de bien d’autres aptitudes utiles et pratique. Notamment, d’un cerveau, organe bien trop négligé dans cette institution chez les hommes de rangs. Le simple fait d’ouvrir un livre, en faisait un véritable OVNI dans les rangs des matelots. Alors que la plupart de ses camarades passé leur temps libre dans des choses futiles, Bartholomew quant à lui, ne perdait jamais une occasion de plonger dans ses livres.
Son point fort est sans aucun doute son endurance, capable de courir sur de très longues distances sans broncher. Depuis sa plus tendre enfance, il fut habitué à travers Logue Town d’un bout à l’autre pour effectuer les missions confiées par ses parents.
Pas en reste niveau agilité, il a réussi à prouver durant ses classes, qu’il pouvait se montrer un adversaire à la fois intelligent et imprévisible. Comprenant rapidement que le combat au corps à corps n’était pas fait pour lui, il développe depuis ses compétences à la maitrise du sabre et aux tirs.
Sans être un standard de la beauté, il reste tout un garçon plutôt charmant, malgré sa vilaine cicatrice, lui donnant un air de Bad-boy, alors que la réalité est toute différente. Après avoir dépensé quantité d’énergie pour se faire une place dans la Marine, il espère mettre à profit son temps libre pour se dégoter enfin quelqu’un. Mais pas toujours évident avec un rythme de vie aussi décousue que le sien.
Description psychologique
Bartholomew souffre d’un syndrome courant chez les gamins de son âge, c’est d’avoir la tête farcie de rêves et d’illusions. Ayant passé une bonne partie de sa jeunesse le nez plongé dans des livres relatant d’innombrables histoires de la Marine contre la piraterie depuis l’âge d’or de Roger jusqu’à l’époque contemporaine. Il s’est construit au fil du temps une vision tronquée du monde et plus particulièrement de la route de tous les périls, berceau de nombreux grands récits, opposant Marine légendaire à des pirates aussi impitoyables que redoutables.
Croyant dur comme fer du bien-fondé des actions de la Marine, il est intimement convaincu que cette institution est l’ultime rempart face au chaos, que représente la piraterie et la vermine révolutionnaire.
Parfois naïf, souvent impulsif, doté d’un caractère bien trempé et d’une grande détermination, var lorsqu’il a une idée en tête, il ne l’a pas ailleurs. À cause de tout ça, il est jugé comme un élément imprévisible et compliqué à gérer par ses supérieurs.
Parfaitement conscient que même si le principal danger est à l’extérieur, il a aussi à découvert à ses dépens, que derrière l’unité affichée par l’institution, se cache un véritable nid de vipères où tous les coups sont permis. Pas une journée ne se passe sans que sa cicatrice le lance, rappel douloureux de la dangerosité de la voie qu’il a choisie et des risques encourus.
Bartholomew a aussi retenu une leçon au cours de sa formation, il serait dans l’obligation tout au long de sa carrière de devoir faire deux fois plus d’effort pour pouvoir arriver au même stade que les autres. La raison ? Encore et toujours la même, son patronyme qu’il traine comme un fardeau.
Après avoir rongé son frein pendant presque quatre longues années au QG d’East Blue, convaincu d’avoir mangé plus que n’importe qui son pain noir. Il à présent faim de montrer à tous qu’il a largement sa place sur le terrain. Il aspire par la suite à gravir les échelons par la seule force de sa motivation et de ses compétences pour pouvoir un jour pouvoir posséder son propre équipage.
Il a un immense respect pour les officiers supérieurs, qui sont les héros de son enfance. Il rêve de pouvoir rencontrer l’un des trois amiraux et plus particulièrement, Shiro Fuuryuko qu’il considère comme le plus grand Marine de son époque.
Que ce soit à cause de son patronyme tristement célèbre ou de son franc-parler, il ne laisse rarement les gens différents partout où il passe. borné, parfois bougon, sa présence est néanmoins très appréciée par ses camarades, car il a toujours quelque chose à raconter, que ce soit une anecdote ou autre. Il apporte un vent de fraicheur, avec son profil pour le moins atypique.
En revanche, il se garde bien de dire à qui que ce soit, qu’il espère un jour profiter de son ascension dans la Marine pour découvrir le véritable passé de X Drake, et notamment cette mystérieuse organisation, les SWORD. Secret qu’il ne partage qu’avec une seule et unique personne, son oncle.
Biographie
Je me nomme, Bartholomew Diez, si ce nom n’évoque rien pour vous, c’est que vous n’avez certainement jamais ouvert le moindre ouvrage traitant de la piraterie durant la période de Monkey D. Luffy.
Patronyme relégué à de simples histoires à dormir debout pour le commun des mortels, il reste cependant pour n’importe quel Marine qui se respecte, synonyme de trahison.
La raison ? Mon ancêtre, Diez Drake, connut aussi sous X Drake ou le Pavillon Rouge. Ancien contre-Amiral devenu par la suite l’un des plus dangereux pirates de son époque, à tel point qu’il avait même rejoint l’équipage de L’Empereur Kaido aux cents bêtes, rien que ça !
Nul doute qu’un tel curriculum vitae pourrait faire pâlir plus d’un pirate. Pourtant, depuis que je suis en âge d’avoir des rêves, je me suis toujours fixé un seul et unique objectif. Revêtir le prestigieux l’uniforme de la Marine, pour exterminer la piraterie quelques soit la manière et par la même occasion tenter de réparer la terrible injustice qui frappe notre famille depuis tant de générations.
Petit cours d’histoire sur la lignée des Diez :
Alors qu’il venait tout juste d’arriver sur le Grand Line, X Drake donna naissance à un enfant, sur North Blue. Compte tenu de ses funestes agissements et de sa notoriété grandissante, il avait été décidé d’exfiltrer la mère et son enfant sur East Blue pour les mettre en lieu sûr. La mère et le traitre avaient entretenu une relation éphémère, ce dernier n’avait jamais soupçonné un seul instant qu’il puisse avoir une descendance. Toutefois, épris d’un amour fou pour ce dangereux criminel et malgré les mises en garde de ses proches, elle s’obstina à donner à son rejeton, le nom de Diez.
Mais personne ne s’attendait à ce que la carrière de cet ex-officier de la Marine connaissance une ascension aussi forte. Son nom dépassa les frontières du Grand Line et de North Blue, exposant ainsi la mère et son fils au grand jour. Le temps passa, et les choses se tassèrent, le nom de X Drake entra au panthéon de la piraterie et dans les conversations d’ivrognes. Mais la trahison de Drake n’était pas la première dans notre lignée, car même si peu de gens le savent, mais son propre père, Diez Barrels avait lui aussi fait défection de la Marine pour rejoindre la piraterie. Toutefois, avec une carrière beaucoup moins flamboyante, car les rares traces le concernant dans les ouvrages font état d’une fin de vie des plus mystérieuses. Une rumeur court dans la famille, comme quoi il croisa la route d’un redoutable corsaire de son temps, un certain Donflamingo sans plus d’explications.
De toute façon, ce sujet est en règle générale à éviter autant que possible lorsque la famille est au complet. Car même si tout cela remonte à bien longtemps, les conséquences de leurs actes restent encore aujourd’hui visibles, notamment lorsqu’on se trouve comme c’est mon cas à Logue Town. Ville à bien des égards unique en son genre et accessoirement l’une des principales bases de la Marine sur East Blue. Alors oui, j’ai ramassé depuis que je suis gosse divers sobriquets en tout genre et certains soldats bien lourdauds ne manquaient jamais une occasion de me sortir un refrain sur X Drake. À tel point que certains refusaient tout simplement que je puisse jouer avec leur progéniture, de peur que je la contamine par le virus de la trahison. Mais cela ne m’empêcha pas d’avoir une enfance tout à fait normale, et je pouvais compter dans mes amis, nombre de rejetons de Marine. Je menais en somme une enfance tout à fait classique, débordant d’énergie et d’imaginations pour divertir la galerie. Toutefois, certains adultes attendaient la bave aux lèvres que je me chamaille ou que je me bagarre comme n’importe quel gamin de mon âge pour pouvoir déverser leur fiel sur la maladie héréditaire des Diez. Tout était bon pour pouvoir étaler son savoir en la matière et pondre aussi bien des théories que des certitudes quant à mon avenir de futur tueur sanguinaire.
Car, jusqu’à présent, plus personne dans la famille n’avait franchi la porte d’une caserne pour revêtir l’uniforme. Préférant choisir d’autres voies, dans le commerce notamment. Mes parents avaient une très belle taverne idéalement placée sur les quais qui faisait nombre d’envieux. Les affaires étaient florissantes, la clientèle était aussi quantitative que qualitative. J’avais mon destin déjà tout tracé, ayant depuis mon plus jeune âge baigné dans ce milieu et réalisant un nombre incalculable de tâches annexes pour soulager mes parents. Mais déjà à l’époque je ne l’entendais pas vraiment de cette oreille…
Dans la famille Diez, je voudrais l’oncle excentrique !
Comment pouvoir raconter mon parcours, sans évoquer Domingo ? Mon oncle, mon confident et celui à qui je dois tant de choses. Frère ainé de mon géniteur, il était aux yeux des autres membres de la famille une curiosité. Le seul ayant décidé de mener une vie atypique sur les mers, en devenant capitaine de son propre navire de commerce. Il n’était pas souvent là, mais sa présence était toujours un grand moment, notamment dans les repas de famille ! Que de rigolades, et surtout, il était un ardant défenseur de Drake. Selon lui, toute cette histoire n’était qu’une vaste supercherie, que l’ancien Contre-Amiral n’avait jamais trahi la Marine, bien au contraire. Personne ne croyait à cette rumeur chez nous, il n’était pas le seul à l’avoir racontée. Mon père l’avait déjà entendu une fois ou deux à la taverne, mais les sources laissaient pour le moins à désirer. De son côté, Domingo était persuadé qu’il existait quelque part, le journal de bord de Drake, mais où ?
Vieux gars célibataire, il aimait passer des heures à me raconter des histoires d’une autre époque sur la Marine ou la piraterie. C’est d’ailleurs lui qui me transmit le virus de la lecture, moi le gamin turbulent qui ne tenait pas en place sur les bancs de l’école, j’arrivais à rester parfois des heures assis à lire un ouvrage relatant des combats épiques. C’était le seul Diez à qui j’avais fait part de mes projets de rejoindre la Marine, il explosa de rire avant de me dire que j’avais entièrement raison. Que je devais suivre mon propre chemin et que je n’étais en rien responsable des erreurs de mes aïeux.
Dans mes camarades, par contre l’idée que je puisse devenir Soldat était source de nombreux débat. Entre ceux qui pensaient qu’il existait malgré tout un risque que je trahisse malgré moi l’institution, comme si une force surnaturelle pouvait m’influencer à mon insu. Ceux qui pensaient que le simple fait de dire mon patronyme lors de mon recrutement me conduirait illico presto vers la sortie, et enfin ceux qui me voyaient parfaitement dans cette voie.
Mes premiers camarades en âge de rejoindre la Marine venaient tout juste de s’enrôler, je dois dire que cela ne me laissait pas indifférent de les voir partir. Non pas que j’étais triste de ne plus partager des moments avec lui avant un bout de temps, mais qu’ils allaient pouvoir enfin vivre des aventures hors du commun. Pouvoir parcourir les mers, comme dans les livres, en traquant les plus redoutables pirates. Traverser le mythique Grand Line, et tellement d’autres choses tout aussi passionnantes ! Non, dans aucun monde, mon patronyme ne m’empêcherait d’aller au bout de mes rêves. Je n’avais rien à voir avec ce Drake, cette histoire remontait à bientôt un siècle, et puis sa trahison fût vite oubliée par une autre, qui fit bien plus parler d’elle, celle de l’Amiral Aokiji, qui après avoir tenté de tuer le légendaire Amiral Akainu, rejoignit les rangs du tristement célèbre Barbe noire.
Et patatras !
Mais tout commença à basculer suite au décès de mon grand-père paternel. Ce n’était pas sa mort en soit qui déclencha quoique ce soit, car elle était attendue, il se battait depuis bien trop longtemps contre une vilaine maladie. Mais une fois les funérailles passées, nous étions partis, moi, mon père et mon oncle dans la dernière demeure du défunt pour la vider avant de la mise en vente. Personne ne souhaitant récupérer cet endroit parmi les héritiers. Ce lieu était bien trop chargé d’histoire et personne ne souhaitait mettre la main à la patte pour redonner une nouvelle jeunesse à ce dernier.
Au terme d’une journée éprouvante, il ne restait plus qu’une petite pièce encore intacte, cette dernière servait de débarras. Au milieu des cartons contenant les ultimes effets personnels de ma grand-mère et un ramassis de bric et de broc, se trouvait une mystérieusement malle cadenassée. Mon oncle fit sauter le verrou à l’aide d’un pied-de-biche sans avoir besoin de forcer.
À l’intérieur de cette dernière se trouvaient plusieurs effets de la Marine, dont une tenue quasiment neuve d’officier supérieur.
En la déployant devant nous, mon oncle jura :
« Non de dieu, pincez-moi où je rêve ?! C’est l’uniforme de Drake !! Mais qu’est-ce qu’il fout ici ?! »
Il avait les yeux remplis d’étoiles :
« C’est l’uniforme de Drake !!!! »
Mon père secoua la tête avec dégoût.
« Pourquoi il ne nous a jamais rien dit à propos de ça ?! »
« Était-il seulement au courant ?! Tu sais lui et ce genre de choses... »
Je regardais dans la malle pour voir le reste du contenu, des notes, des médailles, une épée d’apparat et enveloppée dans un tissu, un petit carnet usé par le temps.
Je restais interdit devant ma découverte alors que les deux frères commençaient à se prendre le chou sur le devenir de la trouvaille.
« Je pense qu’il serait mieux de foutre tout ceci au feu, inutile de remuer le couteau dans la plaie. Drake n’est plus qu’un tas de poussière depuis longtemps. »
« Marcus ! Tu es fou ! Tu sais ce que cela représente cette découverte ?! »
« Domingo, tu as toujours gardé ce côté rêveur, c’est l’une de tes plus grandes qualités. Mais pas cette fois-ci. Fais ce que tu veux de tout ça, mais je ne veux pas en attendre de parler ?! La famille a bien trop souffert à cause de lui, pour qu’on décide d’exhumer ses effets au grand jour, comme s’il ne s’était rien passé ! »
« Et n’as-tu jamais pensé qu’il existe une autre version des faits ?! »
« Quoi ?! Non, je ne vais pas rentrer dans ton petit jeu, pas cette fois. »
« Regardez ce que j’ai trouvé ! »
« Hum ?! »
Mon oncle se tourna vers moi pour remarquer enfin ce que je tenais dans mes mains. J’avais commencé à feuilleter le carnet écrit de la main de Drake Diez. L’espace d’un instant, je crus qu’il allait me prendre dans ses bras de joie.
« Bartholomew, ne me dis pas que c’est ce que je crois !!! »
« Il semblerait que si, mais malheureusement c’est quasiment indéchiffrable... »
« Montre-moi ça !! Viens allons dans le salon découvrir son contenu ! »
« C’est la fin… Bon, moi je vous laisse, je ne veux pas perdre mon temps avec tout ça. Cette journée m’a achevée de toute façon ! Bartholomew ne rentre pas trop tard, et toi Domingo, ne vas pas lui faire donner des drôles d’idées ! »
« Tu ne veux pas rester avec nous le temps de lire un peu les récits de notre ancêtre ?! »
« Je sais que c’est une mauvaise idée ! Mais je n’ai pas envie que tu bourres le crâne de mon fils d’inepties et de suppositions ! »
À la lueur d’une lampe à huile, mon oncle commença la lecture du carnet à haute voix. Retraçant le parcours de X Drake depuis North Blue, le carnet faisait état aussi des impressions et ressentis du capitaine pirate. Malheureusement, plusieurs pages étaient manquantes ou illisibles.
« Comme prévu, nous sommes arrivés à Shabondy moi et mon équipage, d’après mes informations par moins de dix autres Supernovas sont présentes en ce moment ici. Notamment Luffy au chapeau de paille en provenance d’East Blue et Eustass Kid en provenance de South Blue.
Avons du fuir après que l’Amiral Kizaru soit intervenu suite à l’agression de Luffy contre un Tenryūbito […] »
Il faisait régulièrement mention d’un mot qui nous était totalement inconnu « SWORD ». De ce que je comprenais de ses notes, c’est qu’il rendait régulièrement compte à cet individu ou organisation. Mais pour quoi ? Dans quel but ? Il faisait aussi régulièrement référence à un certain « Mer », sans aucun doute un nom de code, mais pour désigner qui ou quoi ?
Alors que cette lecture me plongeait dans un océan de questions, pour mon oncle c’était en revanche très clair. Il ne s’agissait ni plus ni moins de la preuve formelle comme quoi Drake était un agent du gouvernement infiltré dans le but de faire tomber Kaido !
Mon père souffla un coup, fatigué de sa journée et des certitudes sans fondement de mon oncle. Pour lui, ce carnet n’apportait aucune réponse, bien au contraire. Il décrivait noir sur blanc une activité de pirate et non de potentiel membre de la Marine.
« Sur ce, je vous laisse ! J’en ai assez vu pour aujourd’hui ! Bartholomew, tu ferais mieux de rentrer toi aussi, tu n’oublies pas que demain la Sous-Amirale Bii est en ville. La taverne va être prise d’assaut toute la journée et j’ai besoin de toi en pleine forme ! »
Je laissais mon oncle seul avec le carnet, je ne me faisais pas d’illusion, il allait passer la nuit à décrypter la moindre virgule, le moindre point. J’étais trop fatigué pour tenir le rythme de mon côté, et comme l’avait dit mon père, une grosse journée nous attendait.
« Je sais que ton oncle a le chic pour rendre les histoires incroyables et passionnantes ! Cette histoire est celle de notre famille, tu as raison de t’intéresser à tout ceci. Mais n’oublie pas qu’il n’y a aucun moyen de garantir l’authenticité de ce carnet ni la véracité des propos inscrits à l’intérieur. Il faut toujours prendre du recul sur les choses, notamment quand elles te tiennent véritablement à cœur. Et surtout, évite d’être bavard à ce sujet, certains membres de la famille feraient des bonds s’ils savaient ce que nous avons découvert cet après-midi. »
Les jours suivants je passais voir mon oncle à plusieurs reprises pour voir l’avancée de ses notes. Il avait accumulé un tas de feuilles avec des rayures de partout, des schémas et bien d’autres choses.
« J’ai réussi à retracer le parcours de Drake sur North Blue avec précision. Toutefois, je vais devoir m’arrêter ici pour le moment. Je dois reprendre la mer demain, et je ne veux pas prendre le risque d’endommager ce précieux carnet davantage. Alors je te le confie, prends-en soin ! Je rentre dans deux mois environ, j’ai hâte de lire tes conclusions ! »
Je ramenais mon précieux carnet jusqu’à chez moi pour le dissimuler sous mon lit. Il y resta plus d’une semaine avant que je me décide enfin, un soir à la lumière d’une chandelle a le feuilleté. A peine je l’avais ouvert, qu’une sensation des plus étranges m’envahit, jamais un ouvrage m’avait fait ressentir pareille sensation.
Je tournais les pages sans pouvoir m’arrêter, j’avais l’impression d’entendre l’auteur lire à voix haute dans ma tête.
« Impossible, mon oncle avait donc raison ? Drake est bien un agent du gouvernement ! »
Je prenais cette révélation en pleine face sans pouvoir la digérer, cela remettait tellement de choses en question. Mais une fois la stupeur passée, je réalisais que je n’avais aucun moyen de prouver que ce carnet contenait la vérité, après tout Drake pouvait parfaitement mentir pour tout un tas de raisons.
Après plusieurs jours de réflexion et de doute, je me décidais à en parler de vive voix avec mon oncle. La seule personne pour moi capable de discuter posément ce sujet dans ma famille, mon père d’ailleurs n’avait pas évoqué une seule fois ce sujet depuis le jour où j’avais récupéré ce fameux carnet.
J’éprouvais un profond besoin d’en parler avec lui avant qu’il reprenne la mer. Parfois il s’absentait pendant de longs mois, donc je n’avais pas de temps à perdre.
Le lendemain je filais à la première heure sur les quais pour voir une dernière fois mon oncle et lui faire part de mon ressenti. Domingo n’était absolument pas surpris de me voir ici, bien au contraire, il attendait ma venue depuis son levé. Sans attendre, je déballais tout ce que j’avais sur le cœur concernant le contenu du journal de Drake et bien plus encore, notamment ma volonté de me rendre sur North Blue pour renouer avec nos origines. Il éclata de rire à de nombreuses reprises pendant que je vidais mon sac. Mais fidèle à lui-même, il restait toujours bienveillant envers moi. Il me promit qu’à son retour, il organiserait un voyage vers North Blue en suivant le plus fidèlement l’itinéraire de Drake. Mais pour cela, je devais avoir l’autorisation de mes parents.
« En attendant, promets-moi de ne pas saouler ton père avec cette histoire ! Sinon, il risque de me le reprocher tôt ou tard ! »
Je rentrais chez moi avec bien plus d’interrogations qu’a mon départ. Mais je devais à présent garder tout ça pour moi et attendre patiemment le retour de mon oncle.
La vie avait repris son rythme, je bouillais d’impatience de pouvoir parler à quelqu’un du contenu de ce fameux carnet, que j’avais d’ailleurs relu à de nombreuses reprises. Éclipsant les passages où il mentionnait le SWORD pour me focaliser sur ses récits d’aventures. C’était tellement grisant à lire même si je ne pouvais pas approuver ses actes qui enfreignaient aussi bien la loi que la morale.
Pedro, un ami d’enfance était récemment passé me voir au cours d’une permission alors qu’il rendait visite à ses proches. Bien évidemment, je ne pus m’empêcher de lui poser une avalanche de questions sur ses péripéties dans la Marine, portant aussi bien sur son entrainement que ses aventures. Je ne lui laissais même pas le temps de caser un seul. Toutefois il me stoppa dans mon élan, en m’expliquant la réalité de son métier, qui était à mille lieues de ce que je m’imaginais. Son quotidien n’avait rien à voir avec celui du légendaire Amiral Akainu traquant les plus redoutables pirates sur le Nouveau Monde.
Adieux les combats d’épiques, bonjour les corvées de ménages, les missions de police, les officiers méprisants. Toutefois, il m’expliqua que c’était un passage obligatoire, que tout le monde manger son pain noir. Et ceux qui en voulaient vraiment pouvaient par la suite se voir affecter à bord de navire dédié à la traque aux pirates. Les meilleurs d’entre eux étaient par la suite affectés dans un QG sur le Grand Line.
« Le Grand Line !!! »
Ce nom résonnait dans ma tête comme un doux parfum d’aventures, de dangers et d’inconnu. Comme s’il restait par-delà les mers, bien des endroits encore inexplorés. Cela me semblait fou, depuis combien de temps l’homme maitrisait-il la navigation ? Comment pouvait-il encore avoir des îles non découvertes ? Alors que depuis la nuit des temps soldats, commerçants et pirates sillonnaient les mers à la recherche de trésors et de contrées inexplorées ?
Depuis que j’avais lu le carnet de Drake en long, en large et en travers. J’étais plus déterminé que jamais à rejoindre la Marine. D’ailleurs si tout se passait comme je l’envisageais, à notre retour de North Blue, j’aurais atteint l’âge minimum pour m’engager !
La croisière s’amuse :
C’était une journée comme un autre sur Logue Town, je vaquais à mes occupations habituelles. Les affaires étaient en dent de scie depuis quelque temps, la faute à un regain de piraterie sur les Blues impactant directement le trafic maritime dans la région. Le Colonel Marcus était venu en personne sur la mythique grande place pour prononcer un discours d’apaisement alors que nombre de commerçants faisaient part de leur mécontentement quant à la prétendue passivité de la Marine.
C’est dans ce contexte incertain que Domingo décida de réapparaitre ! Il avait eu planifié notre voyage sur North Blue durant son absence. Mais, même si mon absence n’était pas gênante aux vues de la baisse d’activité de la taverne, mon père se montrait très réticent à cause des actes de pirateries très nombreux dans le secteur.
Finalement, il céda, me faisant jurer de ne prendre aucun risque et de ne jamais s’écarter des principales routes commerciales. Notre voyage devait durer au total quatre mois, sachant que Domingo avait des obligations de son côté, il ne pouvait pas se permettre de naviguer avec les cales vides.
Deux semaines plus tard, nous étions enfin en mer ! J’avais déjà eu l’occasion de voyager à plusieurs reprises sur le navire de mon oncle. Le confort était sommaire à bord, mais je m’en foutais, j’étais jeune et mon dos pouvait largement encaisser ça. J’essayais de me rendre le plus utile à bord, nous étions en tout vingt membres d’équipages. Lorsque je n’étais pas sur le pont à admirer l’étendue de l’océan ou m’extasier devant les bâtiments de guerre de la Marine qui croisaient notre route. Je passais mon temps dans la cabine de mon oncle à le questionner sur notre ancêtre. J’avais amené avec moi plusieurs ouvrages traitants de la piraterie durant l’époque des Shanks et autres Kaido.
Mais mon oncle qui avait vent de mon projet d’entrée dans la Marine avait aussi décidé de profiter du temps entre chaque escale pour m’entrainer aux rudiments des armes. Il avait appris quelques bases au cours de ses voyages.
« On ne sait jamais sur quoi on peut tomber sur la mer, alors mieux vaut être préparés fiston ! »
Les semaines défilées à toute vitesse, au final je prenais conscience petit à petit de la véritable nature de ce voyage pour mon oncle. Vieux gars, sans enfant, il avait dédié toute sa vie à la navigation à son activité maritime. Alors c’était enfin l’occasion pour lui de partager sa passion avec un proche, pouvoir parler de ses rêves, de ses déceptions. Maintenant que j’étais bientôt un homme, il voyait en moi le fils qu’il avait toujours souhaité avoir. Il m’avait d’ailleurs fait part de son immense fierté, quant à mon idée de rejoindre la Marine. C’était pour lui l’occasion idéale de tourner définitivement la page pour les Diez.
Les pirates sont les méchants dans l’histoire.
Alors que nous arrivions à mi-parcours, après une escale au Royaume de Luvneel, notre embarcation fut soudainement prise en chasse par une mystérieuse embarcation sortie de nulle part.
« Capitaine, j’ai un mauvais pressentiment. »
« Et moi donc, et moi donc. »
Notre pèlerinage venait de prendre une tout autre tournure à présent, le pire venait de se produire. Des pirates, comme dans mes livres, venaient de nous prendre en chasse. Même si mon oncle mettait tout son savoir-faire pour nous tirer de là, le navire au pavillon noir grappillait du terrain au fil du temps. Ne sachant pas comment me rendre utile, je scrutais l’horizon à la recherche d’un bâtiment de la Marine, en vain.
Voyant qu’il n’était plus possible de leur échapper, Domingo décida de stopper le navire.
« Pas besoin de les énerver davantage, ce n’est pas la première fois que cela nous arrive. Bartholomew, tu files te cacher dans ma cabine ! Les autres, vous savez quoi faire, ce n’est qu’un mauvais moment à passer, les gars. »
Le navire des pirates se stoppa à leur hauteur et débarqua une trentaine de raclures menées par Oswald l’arracheur de dents. Une petite frappe primée à hauteur de 3 millions de berrys qui avait fait de l’attaque des navires de commerce sa spécialité. Il n’était pas réputé pour sa cruauté, préférant faire ses affaires rapidement avant de retourner se terrer dans sa tanière.
De mon côté, j’avais rejoint la cachette indiquée par mon oncle. Grâce à un ingénieux système dans la cloison, un homme pouvait se faufiler sans aucune difficulté entre les deux parois sans être remarqué. Et comble du luxe, Domingo avait installé un petit regard pour pouvoir voir sans être vu ! J’étais dans aux premières loges de pouvoir les pirates entrés dans la pièce. À mes côtés se trouvait un petit coffre contenant le gros des recettes récoltées durant nos escales.
J’avais le cœur qui battait si fort que j’avais l’impression qu’il allait sortir de ma poitrine. Jamais je ne m’étais retrouvé dans pareille situation, je m’attendais à être découvert à tout instant.
Le premier qui passa à quelques centimètres de ma cachette était un vieux gars totalement rabougri, suivi de deux grandes tiges totalement difformes. Ils étaient aux antipodes de l’image que je me faisais, de brutes épaisses et sanguinaires. J’avais là, trois clampins de premier ordre, si c’était les pirates de notre époque, Roger devait se retourner dans sa tombe !
Cela n’empêchait pas de faire mon maximum pour ne pas être découvert, je les regardais retourner toute la pièce de mon oncle, impuissant. Me jurant qu’un jour ou l’autre je deviendrais assez fort pour balancer par-dessus bord ce genre de raclures de bas étage. Alors que je pensais, leur basse besogne terminée, l’un des trois loustics décida de ramasser au sol le carnet de Drake.
« Oh merde pas ça … ! »
Il tourna les pages sans aucune précaution
« C’est quoi cette merde illisible ? »
« Fais voir ? Tu sais lire toi maintenant ?! »
« Non ! Mais c’est de la merde ! »
Il prit le carnet des mains de son compère pour déchirer une page pour se moucher dedans !
« NON !!! ARRÊTEZ ABRUTIS DE PIRATE ! »
« Hein ?! Qui a dit ça ?! Montre-toi ! »
Je venais de me faire griller de la façon la plus stupide qu’il soit, mais en même temps de quel droit, pouvait-il ainsi détruire l’héritage de notre famille ? Le plus petit des trois était à présent face à moi à chercher une ouverture dans la cloison.
« Perdu pour perdu ! »
J’ouvrais la porte dérobée avec fracas, envoyant le plus curieux des droits valdinguer en arrière. Il lâcha un juron en tenant son nez ensanglanté entre ses mains. Dans une totale improvisation, je récupérais un manche à balai pour attaquer les deux autres larrons. Totalement paniqué, je donnais des coups dans tous les sens, sans savoir ce que je faisais réellement. Finalement mon manche à balai trouva le chemin d’un premier crâne puis d’un tibia, par miracle, j’avais réussi à me débarrasser de mes trois adversaires. Juste le temps pour moi de prendre mes jambes à mon cou en récupérant au passage le précieux carnet.
Ne sachant absolument pas où aller, je décidais de sortir sur le pont principal, peut être que Domingo avait réussi à repousser les voyous lui aussi !
Manque de chance, je tombais nez à nez avec le reste des pirates, et de celui qui semblait être leur capitaine.
« BARTHOLOMEW ?! Qu’est-ce que tu fais mon garçon ?! »
« Hein, c’est qui le gosse là ? D’où il sort ?! »
Derrière moi, sortait dans un concert d’insultes, les trois crapauds qui avaient mis sens dessus dessous la cabine de mon oncle.
« CAPITAINE ! CAPITAINE ! CE MORVEUX NOUS A AGRESSÉS ! »
« Comment ça ? Ce truc -là ?! Vous n'avez pas honte ! »
Il plongea sa main dans ma direction pour me saisir, encore sous l’effet du jet d’adrénaline que j’avais reçu, je me jetais sur le côté et lui assena un coup de balais sur la main.
« PETIT CON ! »
Soudainement pris d’une peur panique, je déguerpissais sur le pont pour esquiver son courroux ! Mais je n’avais pas la moindre échappatoire, mon oncle me criait dessus des choses inaudibles. Arrivé à la proue du navire, à bout de souffle et totalement désorienté, je me retournais pour m’apercevoir que mon adversaire m’avait suivi jusqu’ici.
Je levais mon bâton pour me défendre, mais avant que je puisse faire quoique ce soit, la lame du pirate était déjà sur moi. L’espace d’un instant, le temps s’arrêta, j’entendais uniquement mon cœur battre comme jamais. Le bâton que je tenais entre mes mains se sépara en deux, avant que je puisse comprendre quoique ce soit, une douleur fulgurante traversa mon corps. Baissant le regard en direction de mon torse, je remarquais estomaquais que ma chemise était tranchée et que mon sang coulait abondamment. Terrorisé, je me jetais au sol en hurlant de douleur et de peur. A cet instant j’étais convaincu que ma dernière heure était arrivée.
« Cela t’apprendra petit con de vouloir te mesurer à des pirates ! Toubib, va voir si tu peux le rafistoler, je ne suis pas un monstre, mais il ne m’a pas laissé le choix ! »
L’équipage emmené par mon oncle essaya de se rebeller pour venir à mon secours, mais le capitaine Odwald coupa court à toute tentative en m’arrachant du sol et me posant son pistolet sur la tempe. Il s’intéressa ensuite au mystérieux carnet que j’avais laissé tomber au sol.
« Quoi ? Tout ça pour un foutu carnet illisible ?! Et c’est qui ce X Drake ?! Cela me parle… »
L’un de ses sous-fifres qui devant faire office d’éminences grises pour l’équipage se pointèrent à ses côtés et lui racontèrent la biographie de la Supernova dans les grandes lignes.
« Ah ouais, et je peux en tirer combien de ce carnet tu crois ?! »
Je me tordais de douleur en les écoutants déblatérer sur l’avenir du carnet de X Drake. L’un des pirates se pencha sur moi, il avait une tête de gros pervers qui me terrorisait. J’essayais de le repousser malgré mon état déplorable.
« Du calme l’avorton, si tu veux vivre arrête de t’agiter comme un vers et laisse-moi faire ! »
Une fois sa besogne terminée en quelques minutes et couvert de bandage digne d’une momie d’Alabasta, il se redressa :
« Bon, plus de peur que de mal capitaine, c’est superficiel, par contre il gardera toute sa vie un souvenir de votre rencontre. »
Le capitaine se pointa d’un pas déterminé dans ma direction, en agitant dans sa main droite fameux le carnet, objet de tous les désirs.
« Tu vas cracher le morceau ! C’est quoi ton lien avec ce carnet ?! C’est quoi ton nom ?! »
Il me souleva du sol en m’attrapant par l’oreille et me hurla dessus à plusieurs reprises.
Malgré la douleur et les larmes aux yeux, je refusé de cracher le morceau.
« Foutu tête de mule ! Les jeunes de nos jours ! »
Il pointa son pistolet sur ma tempe et son ton changea brutalement, il était à présent glacial :
« C’est quoi ton nom ?! »
Une fois mon identité arrachée, commença alors de nouvelles péripéties pour moi. Les pirates quittèrent le navire de commerce avec dans leur butin, un gamin de quinze ans, bien trop bavard. Le capitaine Oswald était persuadé qu’il pourrait tirer une belle somme en me vendant comme esclave à des personnes qui prêtent à débourser des fortunes pour obtenir un reliquat de la grande ère.
« C’est dommage pour toi gamin, mais on dirait que tu n’as pas hérité des capacités de ton ancêtre ! En attendant tiens-toi tranquille, je compte me payer un nouveau navire en te vendant au meilleur prix ! »
Pour éviter quoique ce soit d’inconscient de ma part, il m’avait enfermé dans une pièce de son embarcation, avec un garde à l’entrée présent vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Je ne manquais de rien et je mangeais à ma faim, je comprenais que j’avais surtout plus de valeur en bon état. Je ne passais pas un instant sans avoir regretté d’être sortie de ma planque pour ce vulgaire carnet de malheur. J’avais l’air fin maintenant, et mon pauvre oncle qui avaient pleuré toutes les larmes de son corps en me voyant partir avec ces vauriens.
Comme seule échappatoire, j’avais dans ma cellule, une petite ouverture me permettant de voir vers l’extérieur. Mais je pouvais passer des journées entières devant avec l’espoir de voir un navire venir vers nous, mais en vain.
C’est le son d’une cloche que me réveilla le septième jour, c’était le branle-bas de combat sur le navire. Mais de ma cellule je ne pouvais absolument rien voir, alors je collais mon oreille contre la paroi pour essayer d’entendre quoique ce soit. Et le mot magique fit son apparition, la « Marine » était à nos trousses ! Les heures suivantes défilèrent et toujours rien ne se passer, jusqu’au moment où un boulet sorti de nulle part tomba à quelques mètres de ma fenêtre en pleine mer. Puis un second, puis un troisième, j’étais à la fois soulagé et terrifié. Et si jamais cela tombait sur moi ?
Quelques minutes plus tard, un boulet secoua tout le navire, je ne sais pas où il était tombé, mais notre embarcation perdait de la vitesse. J’étais retourné à la fenêtre pour tenter de voir enfin la Marine, c’est alors que la porte s’ouvrit avec fracas derrière moi. Le capitaine pirate m’attrapa et me traina sans ménagement vers le pont principal, pestiférant et jurant dans sa barbe.
« Cassez-vous la bleusaille, sinon j’explose la tronche du gamin !! »
J’étais à présent relégué comme simple bouclier humain, avec d’un côté les pirates d’Oswald et de l’autre une caravelle bourrée de soldats qui pointaient leurs armes dans notre direction. Je ne savais absolument pas comment faire pour me sortir de là, de toute façon j’étais tétanisé à l’idée de finir en macchabées sans n’avoir jamais rien connu de la vie.
Alors que la situation semblait figée, un soldat sauta par-dessus la rambarde pour atterrir sur notre pont à la surprise générale. Il ne ressemblait à aucun autre militaire présent dans sur place, mais il avait pété un plomb ? Il se dégageait toutefois de lui une telle assurance, alors qu’il se trouvait seul face à une trentaine d’ennemies… Je n’avais jamais vu ça !
« Mais, tu joues à quoi le bidasse ?! Tu n’as pas entendu ? Je vais lui dégommer la tête au morveux !! »
« Dernière sommation ! Lâchez vos armes et rendez-vous ! »
Pris de panique, mon ravisseur me secoua dans tous les sens sans me ménager. J’étais tellement paniqué par la situation que je décidais de faire tout mon possible pour me sortir de là. Je n’avais pas la moindre confiance dans le monsieur propre en face de moi.
« Mais putain, tu es qui ?!! »
« Qui je suis ?! Je suis… le légendaire Lieutenant Perfectshot pardi et vous êtes en état d’arrestation ! »
Croquant l’avant-bras du capitaine pirate à pleine dent tout en lui donnant de violents coups de pied, je parvenais à lui faire lâcher prise l’espace d’un instant, suffisant pour que je me dégage de ses griffes. Malheureusement, la liberté fut de courte durée, il me faucha la jambe et je me retrouvais à présent étalé de tout mon long juste devant lui. J’étais à présent totalement à sa merci, il avait un regard de bête sauvage, les yeux injectés de sang ! Il pointa son canon dans ma direction. Face à l’inévitable, je fermais les yeux comme si cela pouvait me protéger de quoique ce soit, puis une détonation raisonna.
« Je suis mort ! »
Quelques instants après j’ouvrais les yeux, surpris d’être toujours de ce monde.
Regardant autour de moi, je remarquais qu’Oswald était à présent allongé raide mort à mes côtés, une balle logée en pleine tête. Je tournais immédiatement le regard vers le soldat qui tenait son pistolet avec le canon encore fumant en direction des pirates.
Une fois la stupeur passée, plusieurs pirates se ruèrent sur le soldat pour en découdre avec lui. Un battement de cils plus tard, ils étaient tous au tapis sans qu’il eût besoin de se resservir de son arme.
Je profitais de la confusion générale pour prendre les jambes à mon cou et rejoindre sans demander mon reste le navire de la Marine, les soldats me hissèrent sans difficulté à bord.
Alors que j’étais transporté en direction de l’infirmerie, je jetais un dernier regard en direction de mon sauveur.
« Mais c’est qui ce type ?! »
Une fois remis sur pied, le lieutenant Perfectshot débarqua dans ma cabine pour s’entretenir avec moi.
« Tu t’es bien défendu le mioche ! Ton oncle m’a tout raconté, tu as l’étoffe d’un futur soldat ! »
Il me donna une grande claque dans le dos qui me coupa la respiration.
« J’espère te voir bientôt dans nos rangs ! Bon ce n’était que des pirates de pacotilles pour quelqu’un comme moi. Tu as dû déjà certainement entendre parler de mes exploits, je suppose ?! »
« Euh non monsieur… »
Son regard s’assombrit subitement
« C’est une erreur que je dois immédiatement corriger ! »
Avant que je puisse prononcer le moindre mot, il se lança dans la narration d’histoires plus folles les unes que les autres. J’avais l’impression d’être séquestré une nouvelle fois, si la moitié de ce qu’il racontait était vrai, alors j’avais en face de moi le futur Monkey D. Garp !
Le retour au bercail :
Plusieurs semaines après nos aventures, nous arrivions enfin à Logue Town avec mon oncle. Tellement de choses s’étaient passées depuis notre départ, au final, mise à part une vilaine cicatrice qui me courait sur le torse. Je gardais un très bon souvenir de nos aventures, après tout, j’avais enfin moi aussi vécu des choses extraordinaires et je m’en sortais plutôt bien.
Bon, ma mère tomba quasiment dans les pommes en voyant la vilaine blessure et mon père fit des bonds comme jamais. Mais une fois l’émotion passée, mon oncle raconta en détail mon acte de folie, en risquant ma propre vie pour un simple carnet. Il avait bien évidemment une immense valeur sentimentale, mais la vie était plus importante que tout. Je profitais aussi de l’occasion pour annoncer à mes parents mes intentions de rentrer dans la Marine, ce fut, je crois, le coup de semonce pour ma mère qui tourna de l’œil.
Les mois défilèrent et la vie reprenait son cours, j’étais devenu l’espace d’un moment d’une attraction locale. Les rumeurs les plus folles courraient à mon sujet sans que je puisse confirmer ou infirmer quoi que ce soit ?
Engagez-vous qu’ils disaient !
C’était enfin l’année de mes seize-ans, les derniers mois étaient un véritable enfer, tellement j’étais impatient de pouvoir enfin réaliser mon rêve.
La Marine officialisait sa période de recrutement comme toujours au QG d’East Blue. En voyant le profil des autres candidats sur place, cela ne faisait pas le moindre doute que j’avais tout à fait ma place ici. La plupart étaient venus ici, car ils avaient vu la lumière, il suffisait de voir leurs regards perdus ou pour certains une condition physique qui laissait grandement à désirer.
Nous étions en file indienne, passant chacun notre tour devant un gradé qui inscrivait le profil du candidat sur une fiche individuelle. J’étais remonté à bloc ce jour-là, tellement fier de pouvoir enfin accomplir le projet que j’avais en tête depuis si longtemps. Mais tout s’arrêta quelques instants plus tard !
Un sergent qui consultait les fiches percuta immédiatement sur mon patronyme, il marmonna quelque chose dans sa barbe avant de contacter son supérieur, un vieux gars bedonnant avec une trogne de poivrot.
« C’est quoi le problème Caporal Jeanfion ?! »
Il montra ma fiche de renseignement en lui chuchotant quelques mots à l’oreille.
« Et bien ! Nous voilà bien avec ça parmi nous, ça dégage et fissa ! De toute façon, nous avons plus de candidats qu’il nous en faut. Alors, autant ne pas prendre de risque avec ce genre de spécimen. Caporal, foutez-moi ça dehors. »
Sans que je puisse intervenir, deux loubards de la Marine m’empoignèrent pour me mettre dehors avec les autres recalés du jour. Jamais je n’avais vécu pareille humiliation de toute ma vie, et le pire dans l’histoire c’est que je ne pouvais strictement rien faire. Je n’étais pas de taille physiquement à opposer une quelconque résistance. J’étais à mille lieues de penser que mon patronyme pouvait être un motif de refus à mon incorporation, foutu caporal, sans lui c’était tout bon.
Une fois éconduit devant la porte, mon escorte repartie dans l’autre sens sans même jeter un coup d’œil par-dessus leur épaule. La porte se claqua juste devant mon nez sans que je puisse à aucun moment pouvoir me défendre.
J’étais furieux, je ne pouvais concevoir que cela se termine de cette manière. Je cherchais par n’importe quel moyen à rentrer de nouveau dans le QG. Profitant des vas-et-viens, je m’engouffrais incognito avec un groupe de civils et me retrouvais de nouveau dans la file d’attente. Je voulais entendre de vive voix ce qu’avait dit ce fichu caporal à son sergent-chef.
Au bout d’une longue attente, ce fut enfin mon tour pour la seconde fois de la journée. Le caporal leva la tête et comprit aussi tôt la supercherie.
« C’est quoi le souci avec mon nom !!!! »
Incapable d’argumenter quoique ce soit, il fit de nouveau appeler la sécurité qui m’expulsa manu militari du QG la tête la première. Terminant ma course à la tronche dans la terre, j’étais totalement blasé. Je ne voulais plus rien faire, juste rester comme ça pour le restant de mes jours. C’est alors qu’une main puissante me tira de là pour me remettre sur pied, j’étais couvert des pieds à la tête de poussière.
« Qu’est-ce que c’est ça ? »
Aussi incroyable que cela puisse l’être, l’homme qui se tenait devant moi n’était autre que le lieutenant Perfectshot.
« Lieutenant ! ! Mais que faites vous ici ?! Vous me reconnaissez ?! »
« Euh, je n’ai pas de pièces sur moi, engage toi et tu auras un salaire décent mon garçon. Bonne journée tout de même et surtout garde toujours le moral. »
Je restais interdit un instant avant de comprendre que dans mon état, même ma pauvre mère aurait bien du mal à reconnaitre sa progéniture.
Une fois débarbouillais grossièrement, je retournais à la charge.
« C’est moi ! Bartholomew Diez ! Sur North Blue, le gamin capturé par les pirates, vous vous souvenez ? »
« Ah … Oui ! Qu’est-ce que tu fais dans cet état, ce n'est pas comme ça que tu rejoindra la Marine, du moins pas dans cet état là ! »
Je racontais alors mes déboires lors de mon recrutement, et il éclata de rire. Il me fit franchir une nouvelle fois la porte d’entrée et me traina jusqu’au bureau du recrutement en grillant toute la file. Avant que je puisse faire quoique ce soit, le vieux sergent-chef déboula en trombe sur moi fou furieux.
« Mais non de dieu !!! Que fait-il encore ici de celui-là ? La vermine est décidément tenace, hop direction le trou pour quelques jours histoire que cela rentre dans ta tête de piaf ! LA MARINE N’A PAS BESOIN DE COUARD DANS TON ESPÈCE ! DEHORS !!!!! »
Alors qu’il me postillonnait sur le visage copieusement, je prenais mon courage à deux mains pour lui balancer le fond de ma pensée. Rouge écarlate, il était à deux doigts d’exploser, alors qu’il levait sa main dans ma direction. Je comprenais que j’avais totalement dépassé les limites, j’étais bon pour me ramasser une bonne rouste et devenir persona non grata pour la Marine.
Et puis une ombre se planta derrière moi et le sergent-chef se calma subitement.
« Calmez-vous, sergent-chef ! Ce n’est pas bon pour ce que vous avez. »
« Qui ose ?! AH! Mon lieutenant ! Pour l’ensemble, FIXE ! »
« Que se passe-t-il ici avec ma recrue ?! »
« Votre…quoi ?! Ce truc est votre protégé ?! Mon lieutenant, vous savez qu’il s’agit du descendant de … Je n’ose prononcer son nom de peur de m’attirer le mauvais œil. »
Le sergent-chef me lança un regard incrédule, l’espace d’un instant je crus que sa mâchoire aller tomber par terre.
« Ce gamin à une plus grosse paire que les trois quarts des recrues présentes ici ! Je m’emporte garant, quelque chose à redire sergent-chef ? »
« No..Non mon lieutenant ! »
Je me suis toujours posé la question si sa présence ce jour-là était le fruit du hasard ou non ? Car une fois son petit numéro terminé, il quitta les lieux sans autres explications. Mais comment avait-il fait pour savoir que je me présenterais ce jour précis et à cet endroit ? Une intervention de mon oncle ? En tout cas ce dernier ne lâcha jamais le morceau.
1629 – De nos jours :
Dans la continuité de mes vingt ans, je venais d’être tout récemment promu caporal. Un juste retour des choses à mon sens. Même si la formation, en tant que telle, n’avait rien de compliqué, loin de là. N’importe quel random pouvait y parvenir sans difficulté. Toutefois, le sergent-chef Mégot et son larbin, le caporal Jeanfion était constamment sur mon dos, pire que des morpions ces deux-là. En veillant à ne jamais dépasser certaines limites, ils avaient toutefois fait de leur mieux pour plomber ma scolarité au QG d’East Blue. Alors que je surclassais bon nombre de mes camarades, je me retrouvais toujours pénalisé d’une façon ou d’une autre. Même si au début, leur petit stratagème fonctionnait à merveille, avec moi, avec un moral dans les chaussettes et une remise en question perpétuelle. Finalement alors que j’étais au plus bas et à deux doigts d’abandonner, une lettre de mon oncle arriva à point nommée. Dès lors, je retrouvais la motivation qui m’avait poussée jusqu’ici, plus de doutes ni de craintes. Toutefois, je dus encore attendre mes vingt-ans pour enfin pouvoir me barrer de ce maudit QG. En temps normal j’aurais déjà quitté les lieux depuis longtemps, mais, je compris dès lors, que pour moi les choses ne seraient jamais simples dans cette institution…
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Dernière édition par Bartholomew Diez le Sam 18 Mar 2023 - 12:38, édité 2 fois