Ça arrivait une fois par trimestre environ et ça, sans généralement que qui que ce soit en fasse la demande. Le cataclysme, sur la garnison de Tequila Wolf, il tombait presque à heures fixes.
Le petit personnel, l'intendance ; les planqués, donc, y'avait des jours où leur place, ils l'auraient troquée sans hésiter pour aller s'échauder à du révolutionnaire armé. Pas par ferveur ou par haine, mais parce qu'à bien y regarder, Charybde valait finalement mieux que Scylla.
« Scylla », c'était toutefois pas son nom, à la calamité qu'ils redoutaient tous. Non. Ce fléau ; ce boulet plutôt, on le nommait « Alegsis Jubtion » ; bien que d'autres périphrases, suintantes d'une vulgarité acrimonieuse, furent largement préférées à son nom lorsque venait l'instant de l'évoquer. Car de cet homme-là, on n'en parlait jamais par plaisir aussi, user de termes châtiés pour le désigner ne tombait jamais à propos. Personne en effet ne s'exclamait « Ah ! En voilà une belle tornade venue ravager ma maison ! ». Jamais. Ainsi, quand la casbah de la Cinquième division se trouvait remuée par la bête immonde - car il avait une vilaine bobine d'hippopotame, l'animal - le branle-bas de combat était à fleur de peau.
Il n'était pourtant pas méchant, Alegsis, mais il eut grandement gagné à le devenir pour que l'aversion qu'éprouvaient ses contemporains à son endroit fut ainsi mieux justifiée. Il avait ses manies. De celles qui exaspéraient, et jamais à moitié.
Ce n'était jamais silencieusement qu'il ruait dans les brancards l'idiot-ci. Toute forme de discrétion, quand elle se jetait sous ses pas, périssait sans grâce, piétinée et talonnée dans le vacarme et la cohue. Fidèle à ses habitudes - très mauvaises - de chasseur de primes en exercice, il avait fait irruption dans la caserne d'un violent coup de pied venu heurter les portes qui séparaient l'Ordre de l'Animal.
Alegsis Jubtion faisait son entrée dans les quartiers de la Cinquième Division.
- « Salut la compagnie ~ ! C’est pour un coup d’État. Non, je plaisante c’est juste moi. Elle est bonne, non ? Jeri-hi-hi ! »
Elle était même excellente ; à en mourir de rire. Ou à en mourir percé de plomb pour avoir menacé – par seul effet de gaudriole – des effectifs de Marine en exercice dont les nerfs étaient déjà passablement éprouvés par leur lutte incessante contre la révolution locale. Mais à tout prendre, à voir entrer ainsi l’énergumène d’un pas franc et dégourdi, le comité d’accueil mobilisé à la garnison aurait encore préféré une insurrection révolutionnaire. L'événement eut en effet été plus reposant pour leur santé mentale.
Chaque tristeste qui venait, Alegs se rendait à la garnison située la plus proche du QG d'East Blue - là où il n'avait pas ses accès - pour s'en aller faire la cueillette des nouvelles primes parues avant même que celles-ci furent parvenues à la presse et distribuées en conséquence. Dans un métier aussi concurrentiel - et quel métier - il faisait bon avoir une longueur d'avance sur les autres charognards de son espèce.
- « N'importe qui mais pas lui, psalmodiait déjà le malheureux collé à l'accueil pour ce jour. Des nuées de sauterelles, une tempête de neige ; même la fin du monde je prends, mais pas lui. »
L'accueil avait un rien de vexant, mais à trop s'y habituer, Alegs ne trouvait même pas prétexte à s'en formaliser, s'imaginant que c'était ainsi qu'étaient accueillis tous les visiteur dépourvus d'uniforme. Jamais il ne s'est demandé pourquoi même les esprits comptant parmi les moins superstitieux ressentaient le besoin compulsif de prier pour leur salut rien qu'à l'entrapercevoir. Eut-il compris que le problème venait de lui qu'il n'eut, de toute manière, pas eu les capacités cognitives pour se remettre en question. Il s'imaginait néanmoins que tous ces Marines qui le fuyaient lorsqu'il entrait étaient ravis de le voir, mais simplement trop occupés pour le lui faire savoir.
N'importe quel stipendié du Gouvernement Mondial, même le plus zélé, se serait damné pour une insurrection révolutionnaire en cet instant. Qu'un prétexte fut tout trouvé pour ne plus avoir à le souffrir dans les environs. Car la bête ne partait jamais rapidement après être entrée réclamer ses posters.
- « Alors ? Demanda-t-il gaillard et juvénile tandis qu'il posait ses mains sur le comptoir d'accueil. Ça s’évade un peu dans le coin ou pas ? Non ? Tant p… enfin tant mieux. Sans discrétion jamais, il grommela son dépit, fondant bon nombre de ses espoirs sur la capture d’une prime d’un resquilleur du bagne. Ils pourraient faire un effort ces imbéciles-là tout de même. »
Certaines fleurs ne s'épanouissaient qu'au sommet du lisier. Il fallait parfois un immense tas de merde pour que tout un biotope y grouille et y prospère. Les chasseurs de primes étaient de ces bestioles qui ne trouvaient leur essor que dans la crasse de ce monde. À faire bombance de la racaille quand on administrait un prix sur cette dernière, les chasseurs de primes trônaient au mieux bien en haut de leur chaîne alimentaire, celle-ci étant alors échafaudée sur la purulence rancie d'un corps social en décomposition. Chaque nouveau chasseur de primes qui arpentait les mers était une preuve de plus que le monde allait plus mal. Mais un de ces traqueurs comme celui qui avait déboulé, c'était plus qu'une preuve : c'était un symptôme. Un dont il fallait s'alarmer lorsqu'on posait les yeux dessus. Mais il fallait éviter que son regard croisa les deux grosses billes globuleuses qui lui faisaient office de mirettes, à Alegsis. Car c'était se l'infliger que de lui accorder de l'attention.
Aussi, le Marine chargé de l'accueil fut bien mal inspiré de lui adresser la parole, quand bien même le fit-il dans un souffle franchement exaspéré.
- « Qu’est-ce que tu veux, Alegsis ?... » Demandait-il blasé, miné d'avance par une discussion qui, entre eux, n'avait même pas commencée.
À Alegsis, on ne lui donnait jamais du « monsieur Jubtion ». La hiérarchie de la grande Mouette, pourtant, proscrivait toute forme de familiarité avec le moindre chasseur de primes qui passait. Cela, afin de ne pas être suspecté de connivence avec cette engeance qui, bien qu’elle gravitait parfois autour de la Marine, n’était cependant que tolérée dans leur aréopage lointain. Avec Alegs toutefois, le mépris et l’agacement aidant, la familiarité allait d’elle-même. Personne n’aurait d’ailleurs suspecté le moindre Marine de s’associer à un emmerdeur aussi notoire que l’était celui-ci. C’était une terreur Alegsis Jubtion, mais une qui évoquait plus volontiers la peur chez ses « alliés » que ses ennemis.
- « Moi ? Parut presque s’étonner l’indésirable. Rien que la paix dans le monde, la justice sociale, l’égalité entre les Hommes et… oh eh puis non. Se ravisa-t-il tout indolent qu’il était. À bien choisir, je préfère encore que tu me files les avis de recherche parus récemment. Tu m’as pris pour un couillon de révolutionnaire ou quoi ? Allez, hop hop hop ! Insistait-il en plus en frappant le comptoir du plat de la main. On se dépêche, je fais un métier sérieux, moi, j’ai pas de temps à perdre. » Exigeait-il enfin, pareil un gamin qui se plaisait drôlement à jouer un rôle d’adulte qu’il n’incarnerait jamais, pas même à moitié.
Le Marine, en le fusillant du regard à défaut d’être autorisé à le faire du mousquet, abattait la pile d’avis parus sur East Blue dans le mois puis, prit congé du lourdaud puéril venu lui pourrir la santé mentale comme il le faisait à rythme trimestriel. Se ruant sur les posters, avide de nouvelles rencontres, Alegs effeuillait aussitôt le répertoire des nouvelles tronches en vue dans le coin.
Plutôt que de prendre congé et se renseigner depuis son pédalo, il faisait sa lecture sur place. Et ce, bien qu'il fut un analphabète caractérisé. Le tout, sans évidemment priver les alentours de ses avis que chacun s'employa à ignorer d'ici à ce que l'énergumène ne déguerpisse.
-« Connais pas. Connais pas. Connais pas. Connais pas. Ah, ils ont enfin fini par lui mettre une prime à celui-là. Connais pas. Connais pas. Connais pas. Connais p... OHLAVACHEJACKPOT ! Enfin… je veux dire Sa modeste exclamation ayant potentiellement eu un écho, il jeta des regards suspicieux autour de lui tandis que, dans l’assemblée, il était encore – et de loin - le plus suspect de tous les profils que l’on pouvait y croise. C... connais pas. Pas du tout même. Oulala, qu’est-ce que je le connais pas l’homme-là.. »
La maladresse s'agrégea à sa bourde alors qu'il commençait déjà à quitter les lieux à reculons, ses avis de recherche sous le bras après avoir soudainement cessé de les éplucher. Sauvé par le l'inconsidération flagrante des Marines pour sa personne ; ceux-ci, à ne pas vouloir qu'il les dérange, avaient ignoré jusqu'à son existence bien qu'il fut dans les environs. En sueur, à multiplier les rires faux et nerveux, Alegsis n'aurait su être plus suspect en cet instant que s'il l'avait décidé.
- « Bon bah… c’est pas tout ça. Faut que… que j’aille… enfin que j’y aille. Où exactement ? Personne ne lui avait demandé, tous occupés qu’ils furent à l’ignorer royalement d’ici à ce qu’il décampe. Qui sait ? Sûrement faire des trucs innocents et sans importance qui ne me conduiront ceeeeeertainement pas à une prime. Jeri-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi… ! »
Il en était rendu à se frotter frénétiquement l’arrière du crâne que son chapeau ne recouvrait pas, et, à reculons, quittait la scène dans un rire si nerveux qu’il signait ses intentions de chasse. On n’y prêta cependant aucune importance, trop content de le voir déguerpir. Les soupirs de soulagement succédant à son départ, quand ils furent lâchés de concert, dégagèrent tant de carbone à eux seuls que toutes les plantes environnantes doublèrent de taille dans l’heure.
Son pirate, sur le poster, il l'avait vu et bien vu. Cela, il en était persuadé. Reluquer les gens suspects, Alegs, ça le connaissait. Ne le faisait-il d'ailleurs pas chaque matin lorsqu'il jetait un œil au miroir ?
C'est même en se dirigeant plus tôt vers la garnison locale qu'il avait décelé sa bobine. La piste était encore fraîche, et la fortune à son bout.
Le petit personnel, l'intendance ; les planqués, donc, y'avait des jours où leur place, ils l'auraient troquée sans hésiter pour aller s'échauder à du révolutionnaire armé. Pas par ferveur ou par haine, mais parce qu'à bien y regarder, Charybde valait finalement mieux que Scylla.
« Scylla », c'était toutefois pas son nom, à la calamité qu'ils redoutaient tous. Non. Ce fléau ; ce boulet plutôt, on le nommait « Alegsis Jubtion » ; bien que d'autres périphrases, suintantes d'une vulgarité acrimonieuse, furent largement préférées à son nom lorsque venait l'instant de l'évoquer. Car de cet homme-là, on n'en parlait jamais par plaisir aussi, user de termes châtiés pour le désigner ne tombait jamais à propos. Personne en effet ne s'exclamait « Ah ! En voilà une belle tornade venue ravager ma maison ! ». Jamais. Ainsi, quand la casbah de la Cinquième division se trouvait remuée par la bête immonde - car il avait une vilaine bobine d'hippopotame, l'animal - le branle-bas de combat était à fleur de peau.
Il n'était pourtant pas méchant, Alegsis, mais il eut grandement gagné à le devenir pour que l'aversion qu'éprouvaient ses contemporains à son endroit fut ainsi mieux justifiée. Il avait ses manies. De celles qui exaspéraient, et jamais à moitié.
Ce n'était jamais silencieusement qu'il ruait dans les brancards l'idiot-ci. Toute forme de discrétion, quand elle se jetait sous ses pas, périssait sans grâce, piétinée et talonnée dans le vacarme et la cohue. Fidèle à ses habitudes - très mauvaises - de chasseur de primes en exercice, il avait fait irruption dans la caserne d'un violent coup de pied venu heurter les portes qui séparaient l'Ordre de l'Animal.
Alegsis Jubtion faisait son entrée dans les quartiers de la Cinquième Division.
- « Salut la compagnie ~ ! C’est pour un coup d’État. Non, je plaisante c’est juste moi. Elle est bonne, non ? Jeri-hi-hi ! »
Elle était même excellente ; à en mourir de rire. Ou à en mourir percé de plomb pour avoir menacé – par seul effet de gaudriole – des effectifs de Marine en exercice dont les nerfs étaient déjà passablement éprouvés par leur lutte incessante contre la révolution locale. Mais à tout prendre, à voir entrer ainsi l’énergumène d’un pas franc et dégourdi, le comité d’accueil mobilisé à la garnison aurait encore préféré une insurrection révolutionnaire. L'événement eut en effet été plus reposant pour leur santé mentale.
Chaque tristeste qui venait, Alegs se rendait à la garnison située la plus proche du QG d'East Blue - là où il n'avait pas ses accès - pour s'en aller faire la cueillette des nouvelles primes parues avant même que celles-ci furent parvenues à la presse et distribuées en conséquence. Dans un métier aussi concurrentiel - et quel métier - il faisait bon avoir une longueur d'avance sur les autres charognards de son espèce.
- « N'importe qui mais pas lui, psalmodiait déjà le malheureux collé à l'accueil pour ce jour. Des nuées de sauterelles, une tempête de neige ; même la fin du monde je prends, mais pas lui. »
L'accueil avait un rien de vexant, mais à trop s'y habituer, Alegs ne trouvait même pas prétexte à s'en formaliser, s'imaginant que c'était ainsi qu'étaient accueillis tous les visiteur dépourvus d'uniforme. Jamais il ne s'est demandé pourquoi même les esprits comptant parmi les moins superstitieux ressentaient le besoin compulsif de prier pour leur salut rien qu'à l'entrapercevoir. Eut-il compris que le problème venait de lui qu'il n'eut, de toute manière, pas eu les capacités cognitives pour se remettre en question. Il s'imaginait néanmoins que tous ces Marines qui le fuyaient lorsqu'il entrait étaient ravis de le voir, mais simplement trop occupés pour le lui faire savoir.
N'importe quel stipendié du Gouvernement Mondial, même le plus zélé, se serait damné pour une insurrection révolutionnaire en cet instant. Qu'un prétexte fut tout trouvé pour ne plus avoir à le souffrir dans les environs. Car la bête ne partait jamais rapidement après être entrée réclamer ses posters.
- « Alors ? Demanda-t-il gaillard et juvénile tandis qu'il posait ses mains sur le comptoir d'accueil. Ça s’évade un peu dans le coin ou pas ? Non ? Tant p… enfin tant mieux. Sans discrétion jamais, il grommela son dépit, fondant bon nombre de ses espoirs sur la capture d’une prime d’un resquilleur du bagne. Ils pourraient faire un effort ces imbéciles-là tout de même. »
Certaines fleurs ne s'épanouissaient qu'au sommet du lisier. Il fallait parfois un immense tas de merde pour que tout un biotope y grouille et y prospère. Les chasseurs de primes étaient de ces bestioles qui ne trouvaient leur essor que dans la crasse de ce monde. À faire bombance de la racaille quand on administrait un prix sur cette dernière, les chasseurs de primes trônaient au mieux bien en haut de leur chaîne alimentaire, celle-ci étant alors échafaudée sur la purulence rancie d'un corps social en décomposition. Chaque nouveau chasseur de primes qui arpentait les mers était une preuve de plus que le monde allait plus mal. Mais un de ces traqueurs comme celui qui avait déboulé, c'était plus qu'une preuve : c'était un symptôme. Un dont il fallait s'alarmer lorsqu'on posait les yeux dessus. Mais il fallait éviter que son regard croisa les deux grosses billes globuleuses qui lui faisaient office de mirettes, à Alegsis. Car c'était se l'infliger que de lui accorder de l'attention.
Aussi, le Marine chargé de l'accueil fut bien mal inspiré de lui adresser la parole, quand bien même le fit-il dans un souffle franchement exaspéré.
- « Qu’est-ce que tu veux, Alegsis ?... » Demandait-il blasé, miné d'avance par une discussion qui, entre eux, n'avait même pas commencée.
À Alegsis, on ne lui donnait jamais du « monsieur Jubtion ». La hiérarchie de la grande Mouette, pourtant, proscrivait toute forme de familiarité avec le moindre chasseur de primes qui passait. Cela, afin de ne pas être suspecté de connivence avec cette engeance qui, bien qu’elle gravitait parfois autour de la Marine, n’était cependant que tolérée dans leur aréopage lointain. Avec Alegs toutefois, le mépris et l’agacement aidant, la familiarité allait d’elle-même. Personne n’aurait d’ailleurs suspecté le moindre Marine de s’associer à un emmerdeur aussi notoire que l’était celui-ci. C’était une terreur Alegsis Jubtion, mais une qui évoquait plus volontiers la peur chez ses « alliés » que ses ennemis.
- « Moi ? Parut presque s’étonner l’indésirable. Rien que la paix dans le monde, la justice sociale, l’égalité entre les Hommes et… oh eh puis non. Se ravisa-t-il tout indolent qu’il était. À bien choisir, je préfère encore que tu me files les avis de recherche parus récemment. Tu m’as pris pour un couillon de révolutionnaire ou quoi ? Allez, hop hop hop ! Insistait-il en plus en frappant le comptoir du plat de la main. On se dépêche, je fais un métier sérieux, moi, j’ai pas de temps à perdre. » Exigeait-il enfin, pareil un gamin qui se plaisait drôlement à jouer un rôle d’adulte qu’il n’incarnerait jamais, pas même à moitié.
Le Marine, en le fusillant du regard à défaut d’être autorisé à le faire du mousquet, abattait la pile d’avis parus sur East Blue dans le mois puis, prit congé du lourdaud puéril venu lui pourrir la santé mentale comme il le faisait à rythme trimestriel. Se ruant sur les posters, avide de nouvelles rencontres, Alegs effeuillait aussitôt le répertoire des nouvelles tronches en vue dans le coin.
Plutôt que de prendre congé et se renseigner depuis son pédalo, il faisait sa lecture sur place. Et ce, bien qu'il fut un analphabète caractérisé. Le tout, sans évidemment priver les alentours de ses avis que chacun s'employa à ignorer d'ici à ce que l'énergumène ne déguerpisse.
-« Connais pas. Connais pas. Connais pas. Connais pas. Ah, ils ont enfin fini par lui mettre une prime à celui-là. Connais pas. Connais pas. Connais pas. Connais p... OHLAVACHEJACKPOT ! Enfin… je veux dire Sa modeste exclamation ayant potentiellement eu un écho, il jeta des regards suspicieux autour de lui tandis que, dans l’assemblée, il était encore – et de loin - le plus suspect de tous les profils que l’on pouvait y croise. C... connais pas. Pas du tout même. Oulala, qu’est-ce que je le connais pas l’homme-là.. »
La maladresse s'agrégea à sa bourde alors qu'il commençait déjà à quitter les lieux à reculons, ses avis de recherche sous le bras après avoir soudainement cessé de les éplucher. Sauvé par le l'inconsidération flagrante des Marines pour sa personne ; ceux-ci, à ne pas vouloir qu'il les dérange, avaient ignoré jusqu'à son existence bien qu'il fut dans les environs. En sueur, à multiplier les rires faux et nerveux, Alegsis n'aurait su être plus suspect en cet instant que s'il l'avait décidé.
- « Bon bah… c’est pas tout ça. Faut que… que j’aille… enfin que j’y aille. Où exactement ? Personne ne lui avait demandé, tous occupés qu’ils furent à l’ignorer royalement d’ici à ce qu’il décampe. Qui sait ? Sûrement faire des trucs innocents et sans importance qui ne me conduiront ceeeeeertainement pas à une prime. Jeri-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi… ! »
Il en était rendu à se frotter frénétiquement l’arrière du crâne que son chapeau ne recouvrait pas, et, à reculons, quittait la scène dans un rire si nerveux qu’il signait ses intentions de chasse. On n’y prêta cependant aucune importance, trop content de le voir déguerpir. Les soupirs de soulagement succédant à son départ, quand ils furent lâchés de concert, dégagèrent tant de carbone à eux seuls que toutes les plantes environnantes doublèrent de taille dans l’heure.
Son pirate, sur le poster, il l'avait vu et bien vu. Cela, il en était persuadé. Reluquer les gens suspects, Alegs, ça le connaissait. Ne le faisait-il d'ailleurs pas chaque matin lorsqu'il jetait un œil au miroir ?
C'est même en se dirigeant plus tôt vers la garnison locale qu'il avait décelé sa bobine. La piste était encore fraîche, et la fortune à son bout.
Dernière édition par Alegsis Jubtion le Mar 4 Avr 2023 - 13:16, édité 3 fois