Bon
Saintmaritain
Quête Solo
Saisissant avec le sourire une écuelle de métal, l'approchant d'une large marmite fumante, il plongea de son autre main une imposante louche dans un liquide bouillonnant. Mélangeant la mixture, de quelques coups de poignet, il releva son ustensile et arracha au tout, une portion qu'il déversa soigneusement dans la petite gamelle. Éclaboussant sa peau d'une quelque gouttes ardentes, sentant la chaleur imprégner sa peau, mais aussi l'extrémité de ses doigts par l'intermédierai du métal qu'il remplissait, le jeune homme ne broncha pas, gardant ses traits de visage rassurant.
Tenez. Faites très attention, c'est chaud. Bonne appétit à vous. Dit-il avec compatissance à cette vieille femme, meurtrie par les rarescents événements ayant touché sa ville, mais surtout sa vie. Goa avait été défiguré, l'ordre et la révolte avait ravagé une grande partie de la ville. Les morts ne se comptaient plus, ils avaient été exposés quelques heures après leur découverte, histoire de savoir si quelqu'un pouvait les identifier, cela avait été l'un des premiers travails de Reebal, quelques semaines plus tôt. Il avait tenu avec d'autres des registres et accompagner des proches potentiels à la recherche de leur disparue, eux qui gardaient encore un espoir parfois futile de ne pas voir l'un des leur parmi les exposés.
Cela n'avait pas été une période facile, mais même s'il avait ainsi été confronté à la mort par cette expérience, il avait eu la chance d'échapper à la catastrophe même. N'étant pas sur place à cet instant et n'ayant perdu aucun proche, à l'exception près du grand-père de son ami Chaym, dont le fragile cœur ne put tenir à ce stress important. En-tout-cas, le recensement était dorénavant finis et le jeune homme en était venu à poursuivre ses bonnes actions, servant alors au sein d'une cantine, soupe populaire dressée pour les victimes qui n'avait pas encore pu rebondir de cette tragédie.
Distribuant donc les repas à heures fixe, celui du matin était l'un des plus convoités, enchaînant les écuelles à un rythme effréné. Tout le monde voulait sa part, parfois même plus, entrainant ainsi quelques tensions. Il n'était pas rare de voir des réfugiés s'en prendre entre eux, animant ainsi un sentiment de culpabilité pour certains, ce qui n'était pourtant pas leur faute, ils avaient tous droit à cette aide, mais pourtant, ceux qui cherchaient à en profiter avait souvent le dernier mot, du moins ceux qui allait sur d'autres services que celui de Reebal. Il avait le don de les voir arrivés de loin, même s'ils n'étaient pas des récurant, il lisait sur eux comme dans un livre ouvert, voyant parfois l'amertume, mais surtout la cupidité transpirer de leur peau.
Ils étaient peu nombreux, mais regroupés de sorte à atténuer leur malheur en accentuant ceux des autres. C'était une façon de penser et de faire, même si cela n'était pas la bonne pour quelque de sensé et d'extérieur à ce genre de problème, c'est une façon comme une autre de réussir à sortir de ce problème qui les touchait. Arrivant dans les rangs, puis coupant celui-ci en s'imposant aux autres pour s'accaparer quelques places en avant, ils jouaient des coudes et de leur air de méchant, profitant de la faiblesse des autres pour s'incruster tels des parasites.
Arrêtant son service, s'excusant auprès de la personne qu'il devait alors attribuer sa ration, il déposa sa louche sur le rebord de la marmite. Fixant du regard les hommes et femmes qui s'imposaient aux autres, il vint à s'adresser fermement à eux, sous le regard des quelques affamé et autres bénévoles. Vous vous croyez où à passer devant les autres comme ça ?! Vous pensez avoir le monopole du malheur ?! Ouai ! C'est à vous que je parle les loubards ! Du haut de ses dix-neuf ans à peine, s'approchant des trouble-fêtes en remontant la file, il s'arrêta au niveau d'une jeune femme et de quelques jeunes hommes. Plus vieux que lui de quelques années, rigolant entre eux, ils vinrent à se turent et tournèrent le regard vers celui qui s'adressait clairement à eux. Le dévisageant, l'insultant, l'un deux vint à quitter les rangs pour s'approcher de lui. Le toisant des quelques centimètres qu'il avait de plus que le bénévole, il le menaça alors de lui faire fermer son clapet s'il ne retournait pas servir la bouffe.
Menace-moi si ça te chante, mais crois-moi que si tu retourne pas à l'arrière faire la queue comme tout les autres, t'aura rien. Je veux pas savoir si t'as souffert plus ou moins que l'homme que je viens de servir, le malheur ne devrait pas être une source de distinction. Tout le monde ici à souffert à sa marinière de cette putain de guerre ! Donc je vais pas laisser des abruties comme vous viennes remuer le couteau dans la plaie ! Cette espace et là pour couper quelques instant les gens de leurs problèmes, pas pour en voir de nouveau leur troubler leur maigre repas !
Son interlocuteur grimaça et le menaça de le retrouver un de ses quatre. Lui répondant sans crainte qu'il n'avait pas de problème avec ça, le gars et sa clique quittèrent le rang et partir, sans nul doute vers un autre post de ravitaillement. Remercié par quelques personnes, le jeune homme s'excusa et revins à sa place, poursuivant alors son service.
notes