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Mariejoa by Night

Au coeur du réseau Mariejoan
Dans une immense alcôve très soigneusement décorée.


Costa réajustait son nœud de cravate nerveusement en se regardant dans le miroir. Ca n'allait pas du tout. Ils étaient censés tous arborer un impeccable nœud windsor et le sien avait clairement pris du plomb dans l'aile. Rah. Agacé, il le défit et s'employa à repartir de zéro. Pour son costume, tout était impeccable. Il avait à cœur d'être bien vu dans cet évènement car il lui semblait que cela serait l'évènement de l'année. Après tout, qui donc avait le pouvoir d'organiser une soirée casino de cette envergure? Et puis merde quoi. La liste des invités? Les yeux de Costa avaient failli sortir de leurs orbites respectives quand il avait vu qu'une bonne partie du gotha gouvernemental serait présent. Amiraux de la Marine, Colonels d'Elite, directeurs de Pol. Le gratin du gratin. Le gruyère du sommet.

Les préparations pour l'évènement avaient été drastiques. Chaque Pol était en charge d'un élément de la soirée. Les CP5 et 8 serviraient de main d'oeuvre à la soirée et gèreraient la sécurité. Enfin le menu fretin. Les patrons viendraient bien entendu boire quelques cocktails ça et là. Dans les ombres, on murmurait que c'était le CP0 qui se servait de la soirée pour auditer le fonctionnement des services. Un peu plus officiellement, on parlait d'une soirée de gala du CP9. Bref, cela jasait depuis quelques dizaines de jours et le grand moment était enfin arrivé.

Costa, en bon agent de catégorie III, s'était vu affecter à la sécurité de l'évènement en tant qu'"invité". En gros, il avait quartier libre et devait signaler à son référent si quoi que ce soit se passait mal. Le dit référent, un chef d'équipe nommé Devon, semblait prendre sa tâche avec la plus grande rigueur. Il avait isolé le groupe d'agent dont il était responsable dans une des pièces de sécurité attenantes à la salle de réception.

- ECOUTEZ-MOI BIEN BANDE DE MERDEUX. CE SOIR, ON A LA CREME DE LA CREME A SURVEILLER. LA MOINDRE ACTION SUSPECTE ET JE DIS BIEN LA MOINDRE DOIT M'ÊTRE SIGNALEE. JE VEUX QUE VOS DENDEN SOIT PRÊTS A ETRE DECROCHES A LA MOINDRE SECONDE. COMPRIS?

Chef-oui-chef. Voilà les trois mots avec lesquels s'époumonèrent les fiers agents avant que le chef d'équipe n'ouvre l'accès qui leur permettait d'accéder à la salle de réception. Aussi, denden au poignet, Costa pénétra dans l'immense salle de réception. Nombre d'hommes et de femmes arpentaient déjà le lieu, siégeant autour de roulettes, de tables de poker et de blackjack, fumant cigarettes, cigares et buvant de l'alcool. Cela réussit assez vite à emplir la salle d'une ambiance festive et quelques agent du CP7 faisaient même les speakers de la soirée en annonçant les invités de leurs plus belles voix de crooners. Un pianiste et un groupe de cuivres faisaient même office d'ambiance musicale en fond.

Se laissant glisser entre les invités dans son costume trois-pièces noir, Costa essaya de se rapprocher du salon VIP qui avait été mis sur une estrade quelques mètres au-dessus du reste de la salle. Là-bas, il y avait les high rollers et les vrais individus détenant le pouvoir dans le Gouvernement Mondial. En restant non loin, peut-être pourrait-il apercevoir l'un d'entre eux et, au détour d'une conversation, parler de son projet de créer une agence de croisières...

L'avenir le lui dirait.

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Une soirée inoubliable
- " Hayase ! " Hurla une voix de femme pour la énième fois. " Hayase, dépêche toi, sinon on part sans toi ! "

- " J'arrive ! Une seconde ! " Répondis-je un peu agacée.

Mince, laissez-moi le temps de me préparer... Comment ça, ça fait plus de deux heures que je suis enfermé dans la salle de bain à me pouponner ? Euh... Oui bah.. C'est la première fois que je me retrouve invitée à une soirée aussi importante que celle-ci. Faut me comprendre à la fin, je ne vais quand même pas y aller habiller n'importe comment... Déjà que le Commodore avait eu la gentillesse de me proposer de venir à la soirée avec lui et Sy-ven, alors que je ne suis qu'en première classe. Il était donc normal que je m'apprête dignement pour l'occasion.

Et puis, c'était quand même stressant... Il y aurait beaucoup de monde, dont des personnes très importantes. Qu'est-ce qu'ils penseraient de moi, si je venais vêtue comme une souillon ? Un prétexte ? Pas le moins du monde. J'allais quand même représenter mon équipage aux côtés de mes deux supérieurs. Hors de question que je leur fasse honte.

- " Hayase, grouille !! " Entonna une nouvelle fois, la voix de Sy-ven, qui en avait marre de m'attendre.

À ces mots, je décidais de sortir, enfin prête, apparaissant dans la tenue que j'avais choisis plus tôt avec ma meilleure amie, lors d'une séance de shopping. Une magnifique robe courte à volant, rouge et noir, aux épaules étaient dénudées, que seuls mes longs cheveux détachés, recouvraient. Aussi longs que la taille que je fais, ceux-ci ne touchaient pas le sol. Grâce aux escarpins que je portais, assortis à la couleur de ma robe et dont les talons mesuraient dix bons centimètres.

- " Comment vous me trouvez ? " Leur demandais-je timidement, les joues légèrement rosées. " Je ne suis pas très sûre de la robe... Elle ne fait pas trop... "

- " Tu es magnifique. " Me coupa, Sy-ven, qui me regardait des pieds à la tête tout en affichant un sourire radieux " Elle te va à merveille. "

- " Je vais avoir la chance d'avoir deux magnifiques jeunes femmes à mon bras, ce soir. Je vais faire des jaloux " Rajouta le Commodore Canone qui nous regardait, Sy-ven et moi dans nos robes de soirée, ébloui.

Sous cette avalanche de compliments, un large sourire se dessina sur mon doux visage, marqué d'un fin maquillage. Cela me faisait grandement plaisir que ma tenue leur plaise, moi qui avais longuement hésité avant de l'acheter avec mes petites économies.

Sy-ven était magnifique également dans sa longue robe blanche qui épousait parfaitement son corps. Quant aux Commodore, il avait opté pour un simple costume noir qui le sciait à merveille.

- " Vous êtes très classe aussi, tous les deux. " Leur témoignais-je en retour, affichant un sourire sincère.

- " Mmh mmh... " Se racla la gorge, le vieux soldat, l'air gêné par ma remarque. " Si, on y allait, mesdemoiselles ? "

En véritable gentleman, Canone Raz, nous offrit de prendre chacune, l'un de ses bras avant de partir en direction de la soirée.

Arrivé sur place, le Commodore présenta son invitation avant qu'on ne pénètre dans une salle de réception somptueuse et animée par de nombreuses tables de jeux et une piste de danse. Celle-ci réunissait, nombreuses personnes, anonymes et célébrités s'y mélangeant. Du haut de mes dix-sept ans, j'étais très impressionné par ce qui s'y passait et je savais la chance que j'avais d'être ici.

De plus, je n'étais pas venu à cette soirée dans le seul but de m'amuser ou de rencontrer des personnes influentes. En venant ici, j'avais dans l'espoir de peut-être retrouver mon grand-frère qui faisait partie des membres du Cipher Pol à qui on devait cette organisation.

Mais pour l'heure, autre chose allait accaparer mon attention.

- " Puis-je ? " Me demanda soudainement un beau jeune homme, la main sur le cœur tout en tendant une main dans ma direction.

Surprise par sa requête, je ne sus quoi répondre. En réalité, je ne comprenais pas ce qu'il me voulait... Ce fut Sy-ven qui m'apporta la réponse à cette question en me chuchotant à l'oreille qu'il m'invitait à danser.

Réalisant qu'une personne que je ne connaissais pas, voulait danser avec moi, mes joues s'empourprèrent. Je ne m'attendais pas à une chose pareille. J'étais complètement gênée et ne savais quoi répondre à ce pauvre homme qui attendait patiemment ma réponse, un sourire charmeur aux lèvres.

- " Elle en serait ravie ! " Intervint ma meilleure amie avec engouement. " N'est-ce pas, Haya ? " Me demanda celle-ci tout en me mettant discrètement une petite tape sur l'avant-bras, pour me faire réagir.

- " Euh... oui... Oui, bien sûr. " Répondis-je favorablement sans trop savoir pourquoi tout en prenant la main de cet homme qui m'emmena sur la piste de danse.

Grâce à Sy'... ou plutôt à cause d'elle, je me retrouvais donc à danser une valse avec un parfait inconnu pendant que cette dernière, riait à mes dépens.


Dernière édition par Hayase Yorha le Dim 17 Mar 2024 - 2:36, édité 2 fois
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A travers la musique, les conversations, les bruits de jetons et le tintement des pièces des machines, des rires particuliers retentissent dans la grande salle. Sur une table de jeu, une femme blonde à robe noir rabat des cartes l’air amusé.

Mon cher, vous êtes bien trop gourmand pour ce jeu. Il faut croire que sans votre flair, rien ne va plus. Hihi!
-Hum. Je pensais que le rôle d’un croupier était d'être plus agréable.


Capulina Dubal, nom de code Agent Tarentule, affiliée au Cipher pol 5 depuis quelques années déjà, a été mobilisée comme bon nombre de ses collègues en tant que personnel de cette grande soirée. Elle s’applique dans son rôle malgré que la blonde ne fait aucun effort pour adoucir son langage. Le pauvre mink en face d’elle n’est autre qu’un officier de la Marine assez compétent. Il semble avoir choisi la table de jeu la moins fréquentée, appréciant peu entre au milieu du nombre. Ce marine doit, à présent, comprendre la désertion de cette table. Il n’y a que deux joueurs sur cette table alors que la soirée bat son plein. La jeune femme ne s’en soucie guère, car sa cible est déjà à sa table.

Voilà qui m’attriste beaucoup, Lieutenant-Colonel Renard. Moi qui fait tellement d'efforts pour vous offrir mon meilleur sourire.
-Tss…
-Ah,ah ! Vous m’aviez sollicité votre table avec tellement d’insistance. J’espère que ce n’est pas pour vous moquer comme vous le faites si bien.


Le second joueur n’est pas n’importe qui. Ce n’est autre que Korn Davys, directeur du Cipher pol 4. Sa réputation d’homme sympathique, trop humain pour rester au CP9 d’après les rumeurs, a attiré l’attention de l’ambitieuse espionne. Capulina a établi une stratégie comme ses stratégies en mission. Longtemps mis de côté par les coordinateurs du CP5, elle subit de leur part l’étiquette de la roue de secours que l’on balade partout remplir les cases que personne ne veut. Une disgrâce qu’elle doit, bien sûr, à cette formidable Alcéa, dont la fourberie est à peine surpassée par ses ressemblances caractérielles avec les plus grosses traînées de Marie-joie. Cette humiliation lors d’une mission importante de sa carrière la poursuit encore si férocement.

Elle a assez attendu. Sa seule solution est de changer de service pour renouveler les cadres qui la limitent, aujourd’hui. L’agent Tarentule ne voulait pas non plus faire une mutation peu gratifiante. Certes, le CP9 la refusera. Le CP0, n’en parlons pas. Néanmoins, le CP4 est tout aussi demandant. Ses exigences sont des indices d’excellence pour Capulina, là où d’autres y voient de la difficulté supplémentaire et de l'ennui. Ainsi, l’occasion est parfaite pour huiler les rouages de sa mutation. Comme en filature, elle a repéré sa cible, l'a observé et l'a prise dans sa toile. Dans les faits, la jeune femme est simplement venu lui demander entre deux cocktails de venir à sa table. Malgré quelques hésitations, elle a réussi à le faire céder par son extravagance. Cela lui fait sans doute oublier le boulot. L’agent Tarentule reprend tout sourire en posant les cartes sur le côté.

Ne vous inquiétez pas, Monsieur Korn. Je traite tous mes joueurs de la même façon. Hihi! Messieurs, faîtes vos mises.

Renard n’hésite pas à poser le jeton avec le moins de valeur, tandis que Davys prend un peu plus de risque. La dame en robe noir distribue les cartes. Une carte face visible et une face cachée devant elle, la main des joueurs sur la table, Renard reste placide, tandis que Davys reste concentré.

Un quatre de cœur pour le croupier. Quel est votre choix, Monsieur Korn?

Sa main est composée d’un valet de pique et d’un trois de carreaux.

Je double.
-Je vous tire votre dernière carte.


La blonde glousse avant de révéler un 2 de pique. Le directeur rit.

15, donc. La chance ne m’a pas sourit.

Le croupier s'intéresse au joueur suivant. Renard possède une paire d’as.

Je divise mon jeu.
-Très bien. Vous avez, à présent, deux mains.


Capulina donne une nouvelle carte sur l’as de carreau. Un dix de trèfle.

21.

Elle tire une autre carte sur l’as de cœur. Une dame de carreau.

21! Le jeu du Valet Noir vous sourit enfin, lieutenant-colonel. Hihi!
-Quoi que vous disiez, mon flair n’est pas si inutile que ça.
-On attend plus que vous sautiez avec un départ aussi faible, Madame Dubal.
-Hihi ! Je ne vous ferai pas cet honneur.


D’un geste ample et beau, la dame en robe noir pose un quatre de pique, puis un quatre de carreaux, un quatre de trèfle puis un paire de deux. Quelle chance inouïe. L’agent Tarentule n’aurait pu prévoir un si beau conditionnement sur Davys. Il faut croire que le destin joue pour elle. Malgré que cela ne rivalise pas avec la main du mink, cette combinaison surprenante et fortuite ne manque pas de faire réagir les joueurs.

Oh, oh! Quelle frappante coïncidence.
-Gnihihi ! 20. Lieutenant-colonel Renard, vous avez remporté deux fois et demi vos mises. Dommage que ce soit sur des petites sommes.
-Je sais que vous essayez de me faire prendre plus de risques. Je ne suis pas dupe. D’ailleurs, vous assurez que vous ne trichez pas? Je trouve un peu gros vos quatres à la suite.
-Qu’est qu’il y a de gratifiant à choisir le gagnant tout le temps, mon cher? Cela retire toute l’excitation et la frivolité du moment. Puis, entre nous, j’aurais fait gagner votre voisin. Il a le sourire plus facile. HIhi !


Renard soupire avec un petit rictus sur le coin de la bouche. Davys accompagne les rires de l’agent Tarentule. Celle-ci rend les cartes d’un seul geste avec une dextérité assurée. Le sourire éclatant, la posture droite et le timbre charmeur, la blonde relance une nouvelle manche.

Messieurs, quelles sont vos mises?
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Quel joyeux bordel que cette soirée. Tout le gratin au même endroit qui se pavane, qui fume, qui boit, qui rit. Mais surtout qui boit. Et bien entendu, qui se saoule du coup. La majorité d'entre eux représentaient l'ordre et la loi et ils tenaient de manière vacillante sur leurs guiboles. Que dirait le peuple s'il voyait cela ? Enfin... Tout ça pour dire... Les agents du Cipher Pol se démenaient pour rendre la soirée agréable, ceux du Cinq et du Huit d'autant plus car ils devaient maintenir un semblant de cohésion à l'évènement. Pour autant, Costa ne compte pas se faire chier toute la soirée à surveiller les gens en portant des plateaux. Nope. Quitte à se faire gronder, autant s'amuser un peu. Quoi qu'il puisse se passer, il savait que le port du masque, non-obligatoire cette année-là, lui vaudrait des remontrances. Alors il s'installa à une table de blackjack, posant quelques jetons glanés ça et là en guise de pourboire par des membres du gotha un peu trop imbibés. Mille, deux mille. Quatre cents. Bon. Il allait pas allait bien loin mais pourquoi pas.

Et c'est alors qu'il réalisa la table à laquelle il s'était assis n'était pas à sa mesure. Il n'était pas trop mal habillé par rapport aux autres joueurs mais... merde quoi. Korn, le ponte du CP4, assis à sa table, en train de toucher un mot à la croupière. Et un autre type qu'il remettait pas bien mais sans doute connu aussi. Merde quoi. Sans s'en laisser compter, l'agent Cruise récupéra les deux cartes qu'on venait de lui filer et mit un petit jeton devant lui, histoire de faire croire qu'il prenait la mesure de la table. Faisant glisser ses mains tel un rapace sur les deux bouts de papier cartonné, il les souleva sur le bord et les contempla d'un œil expert, transpirant à grosses gouttes sous son masque de poulet.

Double trois. Quel foutage de gueule. Qui pouvait toper un double trois sur sa première main ? C'était nul. Nul. Archi-nul. Laissant les autres joueurs effectuer leurs actions, il regarda la croupière se tourner vers lui et attrapa à la volée un verre sur un plateau, le sifflant dans son bec en laissant émettre un "AAAAH" sonore. Puis il repoussa discrètement ses cartes.

"Pas pour moi ce coup-ci. J'ai pas envie de me faire plumer de si bonne heure."

La blague sembla faire rire les partenaires de jeu de Costa qui lui adressèrent un sourire rieur. Bon, il ne passait pas trop pour un intrus dans la partie. Cool. Récupérant ses deux nouvelles cartes, il regarda la croupière. Ne l'avait-il pas déjà vue quelque part ? Sa tronche lui disait quelque chose. Hm. Une conquête d'un soir ? Pas assez en chair ou pas assez musclée donc peu probable. Une membre d'un autre service à qui il avait oublié de rendre des dossiers ? Pas impossible mais impossible de savoir de quel service. Hmpf. Etrange. Pourtant, il avait cette impression de déjà vu gênante. Misant un peu plus que de raison, Costa vit son stack s'amaigrir tandis que deux nouvelles cartes "mortes" lui retombaient une nouvelle fois en main. Mais qu'est-ce que ? Venait-il de surprendre un regard furieux contre lui ou n'avait-ce été qu'une illusion ? Difficile à dire. Avec son quatre et son cinq, Costa n'allait pas aller très loin surtout qu'une dame avait été tirée par la banque. Demandant une carte, il vit arriver un joli dix qui le mettait en bonne position. Allez hop. La banque tirait un deux. Puis un deux. Puis un sept ? 10+2+2+7 = 21 ? Mais qu'est-ce que ? Ce tirage improbable attira les applaudissements de la galerie. Charogne. Et voilà qu'elle reglissait un mot doux au type du CP4 en lui tirant un regard du genre "Désolé mais fais pas chier". Rogntudju. Il allait lui en toucher deux mots une fois qu'elle ne serait plus de service. En attendant, il allait continuer à perdre ce qui lui restait de jetons...
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D’un sourire satisfait, Korn Davys se lève finalement après avoir suffisamment plumé les membres de sa table. Il n’est pas du genre à vouloir gâcher la soirée des autres pour son plaisir. Un des rares agents du Cipher Pol à l’écoute d’autrui.

Bon, et bien ce fut une bonne série pour moi. Je dois à présent rejoindre quelqu’un, messieurs. Demoiselle Dubal, je vous remercie d'avoir partagé votre jovialité. Votre sourire marque les esprits.
-Gnihihihi ! Au plaisir, monsieur le Directeur."

Il s’approche pour lui serrer la main. Déposant une autre main amicale sur son épaule, le Directeur du CP4 lui chuchote quelques mots à l’oreille.

"Très ingénieux votre méthode de triche, si je n'avais perçu le reflet d'un de vos fils, je n'aurais rien remarqué. "

Il se retire ensuite pour profiter d’autres éléments de la soirée. Capulina a réussi à se faire remarquer. Bon, elle s'est faite griller, mais cela a l'air de lui avoir fait gagner des points. L’objectif de cette soirée amplement réalisé. Le brio de la Tarentule a encore frappé. Toutes les chances sont de son côté pour sa mutation après des années de stagnation hiérarchique. Son stress redessant, la femme en noir peut à présent profiter d’une soirée comme elle les aime : Mémorable ! Elle a pu préparer tout ce qu’il faut pour s’amuser, au lieu de tirer des cartes et prendre les mises comme une cruche quelconque toute la nuit. Des yeux pleins de malice, elle fixe ses deux joueurs dont la ténacité n'est plus a prouvé.

"Messieurs. Je vous propose d'initier des jeux un peu plus pimenté. Les tables de casino proposent toujours des classiques. Soyons un plus original. Maintenant, que nous sommes entre subalternes, personne ne bridera nos attitude. Je vais, simplement, vous demander de lever les mains. Hihi !"

Elle pose le paquet de carte à l'emplacement destiné. La blonde actionne un mécanisme sous la table. Des bruits d’engrenages et de machinerie émanent de ce qui ne semblait être qu’une table de jeu basique. Celle-ci s’ouvre en deux sous les rires de l’agent Tarentule.

"Je vous présente une table réalisée par des prodiges de la brigade scientifique. La Table Alva Edison ! La table où tout est permis. Absolument tout ! "

La table se réorganise ainsi toute seule, avalant les cartes et les jetons par des trappes. Elle n’a plus du tout les aspects des autres tables. De nouvelles trappes s’ouvrent une par une dévoilant de nouveaux objets. Étendant ses bras, Capulina commence sa présentation.

"Il y a gros à gagner, comme beaucoup à perdre. Les petites sommes de pacotille n’ont pas leur place, ici. Je veux des personnalités qui aiment le risque. Si vous sentez de relever cette épreuve, un premier choix crucial s'offre à vous. Il déterminera la nature du jeu qui l'emportera. Il n’y aura aucun retour en arrière. Gnihihihi !"

Des mots pour dire, à quelle sauce, ils veulent manger s’il accepte son défi. La blonde s'attarde sur les objets représentant chacun un jeu différent.

"Le premier est un splendide revolver plaqué or. Assez évocateur n'est pas? Hihihihi !"

Monsieur Renard a l’air quelque peu mal à l’aise de cette allusion. La croupière réussit à lui mettre le doute sur la dangerosité de ces jeux. Son sourire n’a rien de rassurant, il faut l’avouer.

"Le haut de forme noir vous emmènera dans une aventure entrepreneuriale effrénée. Entre rachat de lotissement malgré des catastrophes à chaque tour, n'importe quelle erreur peut vous être fatale. Il vous faudra commencer avec une somme de départ sortie de vos propres économies. Plus aucun apport ne vous sera accordé au cours de la partie. "

De la présentation qu’en fait l’agent Tarentule est moins inquiétante que la précédente, malgré qu’il y est de nombreuses zones d’ombres. Vérifiant que ces auditeurs sont toujours attentifs, elle continue son exposé avec enthousiasme.

"Le chandelier rouge sang nous amènera dans une lugubre demeure où chacun de nous incarnera une personnalité célèbre partie en vacances ensemble. Cependant, un soir, un terrible crime a lieu sans qu’aucun d'entre nous n’est le moindre souvenir de la veille. Après une mise de départ, le but sera pour les participants de trouver le meurtrier, l’arme du crime et le lieu du crime en piochant des indices. Si vous semblez avoir deviné, vous pouvez rajouter une mise. Suffit d’avoir deux éléments justes comprenant obligatoirement l’identité du tueur, mais attention, une fausse accusation peut perturber votre jeu, en plus de perdre votre mise ajoutée. Une petite particularité, si le meurtrier se révèle entre l‘un des joueurs. Il devra tenter coûte que coûte de ne pas être découvert. Ses gains sont triplés, s'il y parvient.

Reprenant sa respiration, elle suspend l’attention des deux joueurs autour du dernier objet. Un trophée en forme de point d'interrogation. Posant ses coudes sur la table, elle porte sa tête légèrement inclinée. Souriant à pleines dents, la jeune femme est impatiente d’aller au cœur du sujet.

Le dernier est un jeu mystère. Comme tous les mystères, ils peuvent aussi bien nous mener à notre perte ou nous faire atteindre la Salvation. N'est-ce pas le principe de ce que l’on nomme le One Piece ? Hihi ! A vous de choisir, choisissez bien.
-Ce sera sans moi.
-Tant pis, Monsieur Renard. D'autres s'amuseront à votre place.


Sur le départ du Mink, la blonde affiche un sourire méprisant.


Dernière édition par Agent Tarentule le Sam 8 Juil 2023 - 1:21, édité 1 fois
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Une soirée inoubliable
La soirée battait son plein. Depuis mon arrivée dans la salle de bal, j'en étais à mon troisième slow avec des hommes. À croire qu'ils s'étaient tous donné le mot pour me faire valser. C'était très flatteur d'être aussi courtisé par des jeunes cavaliers plus séduisant les uns que les autres. Recevoir autant de gentils compliments de leur part m'allait droit au cœur. Mais je n'en pouvais plus.

Même s'il m'était souvent arrivée d'aller à des soirées organisées sur mon île, je n'avais pas l'habitude de danser autant. Mais surtout, devoir repousser leur avance était un véritable sport. L'un d'eux, un Officier haut gradé de la Marine à la tête de son propre navire, m'avait même fait l'offre de le rejoindre. Qu'il serait chanceux d'avoir une telle merveille à son bord, mais également à son bras.

Très mal à l'aise à ce moment-là, j'avais réussi à m'en sortir en jetant un appel au secours à ma meilleure amie. En captant mon regard de détresse, cette dernière, qui m'avait pourtant jeté dans ce guêpier, vint à mon aide. Prétextant qu'elle avait besoin de moi, elle me prit par la main sans demander l'avis de mon partenaire pour m'enlever.

- " Merci... " Soupirais-je la main sur la poitrine alors que nous étions devant le buffet garni. " Tu sais pas à quel point je te suis redevable. "

- " Il s'est passé quelque chose ? " Me demanda cette dernière, l'air, un peu inquiet tout en jetant des regards vers mon ancien cavalier.

Attrapant une petite coupe de jus de fruit sur la table, j'en bus une gorgée pour me désaltérer. Les lèvres légèrement humidifiées, je pris une grande inspiration avant de lui sourire pour la rassurer.

- " Rien de grave ne t'inquiète pas. " Lui répondis-je après avoir pris sa main dans la mienne. " Disons qu'il était très explicite sur ce qu'il aimerait que devienne notre relation future. "

À ces mots, Sy-ven écarquilla les yeux avant d'entrouvrir la bouche. Cette dernière, outrée par ce qu'elle venait d'apprendre, fusilla l'homme en question qui dansait avec une nouvelle jeune femme. Soudain, ma sœur de cœur s'avança d'un pas décidé vers lui. Voyant son regard menaçant dans sa direction, je la retins par la main que je n'avais pas lâché.

- " Hé... " M'exclamais-je en la ramenant vers moi avant de lui chuchoter quelques mots. "" Qu'est-ce que tu comptes faire ? "

- " Je vais lui faire ravaler ses paroles. " Commença-t-elle à me répondre avant de baisser le ton en voyant que certaines personnes autour de nous l'avait entendu. "... Il est au courant que tu n'es encore qu'une enfant ? Pour qui il se prend celui-là ? "

Toujours aussi protectrice avec moi, la jolie brune était très remontée contre son confrère. Je pouvais voir à son regard que la Lieutenant-Colonelle pourtant si exemplaire, aurait été capable de violence à cet instant. Assez surprise, je la regardais en penchant la tête sur le côté.

- " Et si tu m'invitais à danser plutôt ? " Lui signifiais-je en lui offrant un chaleureux sourire complice. " Tu me dois bien ça après m'avoir jeté dans cette fosse ! "

Les sourcils, légèrement, fronçaient, me donnant faussement l'air en colère contre elle. Le réalisant, mon amie retrouva son calme avant de me rendre mon sourire. Sentant cette dernière s'apaiser, je l'emmenais sur la piste de danse avant de lui faire face. Lui attrapant sa deuxième main, je mis ses bras autour de ma taille avant de passer les miens autour de son cou.

Sans faire attention aux regards curieux qui venaient de se poser sur nous, nous entamions notre slow. Dans les bras l'une de l'autre, nous tournions, faisant virevolter le bas de nos robes. C'était un agréable moment que nous passions ensemble à rire et discuter pendant que nos pieds glissaient sur le parquet.

Ce n'est pas une, mais plusieurs musiques sur lesquelles nous nous déhanchions avant de retourner nous sévir un verre.

- " Ça va mieux ? " Lui demandais-je en me saisissant d'un petit four qui me semblait tout bonnement délicieux.

- " Oui, oui. " Me rassura cette dernière tandis qu'elle imitait mon geste. " Heureusement que tu m'as retenue. Je crois que j'aurai fait une énorme erreur sinon. "

- " C'est fait pour ça les amies. " Lui dis-je en faisant un clin d'œil avant de croquer dans ce petit canapé à l'avocat. " Et puich... " Faisant une petite pause le temps d'avaler ma bouchée. " Merci à toi d'avoir voulu défendre mon honneur. "

À son tour, Sy' me fit un clin d'œil avant de lever sa coupe afin de trinquer avec moi.

- " C'est fait pour ça les grandes sœurs. " M'affirma-t-elle avant que nos verres ne s'entrechoquent dans un petit bruit cristallin.

Les minutes qui suivirent se déroulèrent tranquillement. Ne quittant plus la table du banquet, nous continuons de discuter joyeusement. Quelques railleries fusèrent même au moment où l'Officier qui m'avait fait des avances, s'était fait repousser par une femme qui lui avait jeté le contenu de son verre au visage.

Humilié, cet homme qui avait eu la main un peu trop baladeuse avec elle, décida d'écourter sa soirée. Sous les rires des spectateurs ayant assistaient à la scène, ce dernier quitta les lieux la tête basse.

Quant à moi, quelque chose avait entre temps, attiré mon attention. Au milieu des tables de jeux animées, j'avais cru apercevoir une personne qui ne m'était pas inconnue. Voulant en avoir le cœur net, je laissais Sy-ven sur place après lui avoir dit ce que j'allais faire.

Contournant la piste de danse pour ne pas les gêner, j'approchais tranquillement vers mon objectif. Souriant au passage à plusieurs pontes du Gouvernement qui me regardaient sans grand intérêt. Enfin, sur place, je regardais la croupière aux longs cheveux dorés qui tenait l'une des nombreuses tables.

Une main devant la bouche, je sentis une forte émotion me submerger en réalisant de qui il s'agissait. Ce visage ne m'était clairement pas inconnu. Loin de là. Et malgré toutes ces années qui s'étaient écoulées avant cette heureuse rencontre hasardeuse, il m'était impossible de l'oublier.

- " Je... je peux me joindre à vous ? " Demandais-je à la jolie blonde avec un léger bégayement.

- " Bien sûr ! Installez-vous ! " Me répondit cette dernière avec un grand sourire amusé.

Retenant les larmes que je sentais vouloir couler de mes yeux, je tirais doucement l'une des chaises avant de m'y installer. Assise confortablement à la table, je croisais mes jambes l'une sur l'autre. Sans la quitter du regard, je l'écoutais m'expliquer les règles qui semblaient assez simples au premier abord.

N'étant pas à leur première partie, les deux hommes, dont un avec un masque de poulet, l'écoutèrent à demi-mot.

- " Est-ce que c'est assez clair pour vous mademoiselle ? " Me demanda cette dernière en plantant son regard dans le mien après en avoir fini ses explications. " Êtes-vous prête pour la plus grande partie de votre vie ? Gnihihi ! "

Sûre de moi depuis le début sur son identité, elle ne fit que le confirme en rigolant. Ce rire bien spécifique que je lui connais depuis notre enfance. Depuis ce premier jour où j'avais fait sa rencontre. Tant de souvenirs qui m'émouvaient. J'étais si heureuse à cet instant de la retrouver.

- " Oui. Je pense avoir tout compris. " Lui signifiais-je avec un large sourire que je n'arrivais pas à contrôler. " J'espère que tu ne vas pas trop me plumer. Nana-neechan. "

À l'énonciation de ce surnom que moi seule lui donnais à ce jour, l'agente gouvernementale se figea un très bref instant. Me fixant la bouche légèrement entrouverte, elle se reprit rapidement, ne laissant le temps à personne d'autre autour de la table de s'en rendre compte.

Comprenant enfin qui j'étais, l'expression de son visage changea légèrement. Affichant un franc sourire à mon égard, je pouvais voir l'émotion dans son regard. Pour cette jeune femme qui était un véritable modèle pour moi, les larmes n'étaient pas monnaie courante. Malgré tout, sa joie, de me revoir était perceptible pour l'adolescente que j'étais et qui ne cessait de lui sourire chaleureusement.


Dernière édition par Hayase Yorha le Dim 17 Mar 2024 - 2:36, édité 2 fois
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Ce genre de soirée, Alexandre avait appris à les détester. Depuis ses 12 ans sa famille, plus particulièrement sa mère, avait pris l'habitude de l'emmener à toutes sortes de fêtes et attroupements mondains. L'objectif étant évidemment de promouvoir l'affaire familiale, ainsi que de tisser autant de liens que possible.

Le jeune Dubal finissait souvent seul, ou accompagné de sa soeur ainée, qui faisait de son mieux pour garder les idées claires dans le vacarme ambiant, tandis que leur paternel était la plupart du temps rond comme une queue de pelle. Leur mère en profitait alors pour partir au bras d'un homme plus riche, plus noble, plus jeune.

Tant de souvenirs mitigés qui faisaient surface au moment où un de ses lieutenants lui avait demandé de l'accompagner. L'appel du pouvoir était trop fort pour que le blond ne puisse refuser. Il était prêt à tout pour grimper les échelons, un ordre lui suffisait pour obéir. Il avait beau être Caporal d'élite, il n'était rien comparé à un Lieutenant.

Après quelques hésitations sur sa tenue, Alexandre se contenta d'une chemise blanche, couverte d'un costume noir. Il enfila un gant blanc à sa main droite, tandis que des bandages de la même couleur recouvraient çà et là son autre main. Le dernier entraînement avait laissé plus de séquelles qu'il n'aurait voulu l'admettre. Finalement, il recouvrit son œil droit d'un cache-œil noir de jais, attachant ses cheveux blonds de manière à dégager sa nuque.

Il rejoignit alors son lieutenant qui venait visiblement de finir de se préparer à son tour.

"- Alors, qu'en penses-tu, j'en jette ?" s'exclama son supérieur.

"- Magnifique mon lieutenant, j'en viens à regretter de ne pas pouvoir me battre dans un tel accoutrement." s'essaya Alexandre, incertain de la réceptivité de son interlocuteur face à cette blague.

Rien à carrer de ton déguisement excentrique.


C'est ce qu'Alexandre pensait. Et pour être honnête, il n'avait même pas vraiment prêté attention à l'accoutrement de son supérieur. Cependant, un chien obéissant reçoit généralement plus de friandises, s'il devait se montrer docile en comité distingué alors ainsi soit-il. De même si on lui ordonnait de montrer les crocs sur le champ de bataille.

Ils se dirigèrent à leur rythme vers la soirée et il était évident qu'à leur arrivée celle-ci avait déjà été bien entamée. Le niveau d'alcoolémie moyen ne laissait aucun doute et certaines mines abattues autour des tables de jeu confirmaient cette impression.

"- Avez-vous un objectif pour cette soirée mon lieutenant ?" demanda Alexandre, espérant que ce dernier s'installerait à un endroit et ne papillonnerait pas ici et là.

"- J'hésite entre repartir avec une belle jeune femme ou une gueule de bois. Et toi Alexandre ?" répliqua-t-il.

Me casser dès que possible

"- Pour être franc, je n'ai pas d'idée en tête. Simplement passer un bon moment entre frère d'arme et pourquoi pas faire de belles rencontres par la même occasion." répondit le jeune Dubal en esquissant un faux sourire.

Ils venaient d'arriver mais la soirée lui semblait déjà si longue. Le voilà que le plus haut gradé commençait à draguer des femmes deux fois plus jeunes que lui, un verre à la main déjà à moitié vide. Le jeune caporal échangeait des regards discrets avec quelques jeunes femmes, bien qu'il ne recherchait aucune relation charnelle ou sentimentale pour l'instant. Quant à l'alcool, il préférait ne pas s'embrouiller les idées, qui sait ce dont il serait capable. Il n'avait jamais expérimenté une trop grosse cuite et c'était justement ce qui l'effrayait, la méconnaissance de son comportement dans une telle situation. Avec l'entraînement et les formations qu'il avait pu suivre, son corps avait de quoi être qualifié d'arme et il ne souhaitait pas cumuler les casseroles lors de son ascension dans la marine d'élite.

Après plusieurs rejets, au bras du lieutenant ne se trouvait finalement qu'Alexandre, mais c'était ce dernier qui le soutenait, l'homme titubant déjà. Il marmonnait dans son verre, mais au vu de la direction que ses genoux semblaient vouloir prendre, il souhaitait à présent se faire soutirer son argent aux tables de jeu.

Alexandre choisit alors la table la moins occupée, cela lui éviterait de se taper la gêne auprès des tables les plus bondées. S'il pouvait ne pas être reconnu avec un soulard au bras, cela l'arrangerait. Bon timing, la partie qu'ils jouaient semblait se finir. Une fois son supérieur avachi sur la table, ce dernier sortit son portefeuille dodu et jeta une bonne poignée de billets devant lui tandis que la croupière lui expliquait les règles. L'alcoolisé n'avait pas besoin d'une meilleure berceuse pour sommeiller et Alexandre se trouvait maintenant seul conscient du duo. Après l'avoir installé sur un banc, il commença alors à regrouper les billets que son collègue avait éparpillés quelques secondes plus tôt, lorsqu'il sentit un coup vif sur sa main gauche, réveillant ses récentes blessures.

"- La mise est placée très cher, il faut maintenant l'emporter si vous désirez la récupérer. Hihi !" sifflota la croupière.

Ce rire. Ce foutu rire. Il ne s'était préoccupé que de son lieutenant, sans faire attention aux personnes qui entouraient la table. Si au premier coup d'œil les joueurs lui étaient de parfaits inconnus, la croupière quant à elle était loin de l'être. Pourtant il n'aurait pas été contre le fait de l'oublier à jamais. Mais son cache-œil rendait désormais cette tâche impossible.

"- Vous.. Mais qu'est ce que.." laissa s'échapper le Dubal.

Il n'attendait rien de cette soirée mais il était déjà déçu de la tournure que celle-ci prenait, tandis qu'il était vissé à cette chaise, déterminé à déjouer les malices de sa sœur.
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La soirée tournait vinaigre. En plus de perdre ses quelques économies, Costa se prenait littéralement au jeu. La nouvelle table de jeu multifonctions de la Brigade Scientifique lui avait arraché un "OUAH PUTAIN COMMENT C'EST STYLE !" qui avait provoqué une levée de sourcils circonspects vers lui. Mais bon. Et voilà que d'autres gens se ramenaient à la table. Sourires, billets, sourires, alcool, billets. Toujours pareil ici. Costa ne laissa le temps à personne de choisir le jeu. Le jeu du haut de forme noir le motivait énormément. Assez pour qu'il y mette tous ses jetons. Cela faisait-il plusieurs millions de berrys? Aucune idée il commençait à avoir un coup dans le nez lui aussi. Blessé, il écouta distraitement les règles jusqu'au moment où on lui demanda de jeter une paire de dés. La table semblait pouvoir lire les résultats car elle donnait aux joueurs les actions à faire.

« DOUBLE TROIS. Case Gouvernement Mondial. Allez à Marie-joa, si vous passez par la case départ, recevez 200.000 berrys. Souhaitez-vous acheter cette case ?
- HAN LA CHANCE, s'écria un spectateur. »

Oh que oui, Costa ne se le fit pas dire deux fois et il avança ses jetons dans le trou dédié à cet effet. La fortune lui souriait ce soir. Il se permit d'adresser un sourire radieux à ses partenaires de jeu tandis qu'il voyait une carte de propriété lui être distribuée. Au vu des loyers, ses adversaires allaient douiller !

- Somme enregistrée, vous êtes désormais propriétaire de Mariejoa. Veuillez relancer le dé. Double quatre. Impôt du Gouvernement Mondial, payez 200.000 berrys.

Qu'est-ce que? La machine se mit à bourdonner et sans que Costa ne puisse rien y faire, aspira une partie de son lot de jetons par le même trou que précedemment. Bordel, elle venait de lui voler son argent non? Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, la machine lui demanda de rejouer. Agacé, il fut pris par un étrange frisson et, bizarrement, cela le détendit. Double six. D'un regard, il regarda la case Avenue d'East Blue se rapprocher et fut pris de nouveau par cette frénésie du jeu. Malheureusement pour lui, la machine émit un bruit d'alerte dérangeant tandis que les gens à la table ricanaient.

- TRIPLE DOUBLE. ALLEZ A IMPEL DOWN. NE PASSEZ PAS PAR LA CASE DEPART. NE RECEVEZ PAS 200.000 BERRYS ! JOUEUR SUIVANT ! hurla la voix mécanique
- Mais vous vous foutez de ma...

Avant qu'il ne puisse caqueter plus longtemps, Costa sentit une pince lui attraper le téton tandis que celui-ci se raidissait, ainsi que le reste de son corps, sous la décharge de 2000 volts qui lui était offerte. Dans un intervalle de temps très court, ses bras retombèrent sur le bord de la table qui, de deux clacs secs, l'attacha à celle-ci. Semi-groggy, l'agent Cruise bavait sous son masque et pestait. Hilare, un homme le toisait à côté de lui. Sans doute le joueur suivant. Dans sa tête, Costa pensa très fort.

Vas-y joues mon con. Tu vas voir ce que tu vas voir.
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Vous ne trouvez pas que cela sent le poulet grillé d’un coup. Hihi !

De son regard moqueur, la femme en robe noir s’amuse comme une folle. Cette collaboration avec la brigade scientifique a un bien meilleur résultat qu’elle aurait pu l'imaginer. Dire qu’un troupeau de timides renfrognés sur leurs calculatrices pouvait donner une telle source de divertissement. La fortune lui ayant souri, elle bénéficie aussi d’une tablée remarquable. Un guignole téméraire, la seule personne dont elle a pu voir le potentiel de suivre ses traces et son blaireau de petit frère avec toujours son balais bien enfoncé dans le derrière. Capulina ne pouvait rêver mieux. Une tendre expression témoignant de toute son amabilité est adressée à Hayase, une petite qui a bien grandi.

Tiens, ma Yaya ! Tu as inauguré la première carte chance de la table. Voyons si la petite fille a conservé mes enseignements.

La Table clignote de tous les côtés. Une carte bleue surgit du milieu du plateau. L’agent Tarentule la prend pour la lire à voix haute.

Carte Widdershins, l’amour des machines ! Quelle aubaine, vous êtes à présent en couple avec la Table Alva Edison. Attention, elle peut s'avérer très… exigeante. Hihi !
-Euuuh…


Tout le monde reste circonspect par cette annonce. En effet, qui aurait pu prévoir un tel bonus. La maîtresse du jeu insère la carte dans la machine et une petite étiquette azur s'élève devant Hayase. Il y est inscrit Couple Cyborg sur les deux faces.

Les premiers temps de votre relation, elle vous incite à rejouer. A toi l'honneur.

Malgré la perplexité généralisée, la jeune et élégante marine lance les dés et déplace son pion.

Bienvenue à l’île de Dawn. East blue, que des souvenirs. Hihi ! Ce n’est pas le moment d’être sentimental.
-J’achète, je suppose.
-Sois plus sûr de toi ! Ce jeu est fait pour toi, il suffit de prendre tes marques. Je te l’assure !


Hayase obtient donc l’île de Dawn avec la tristement célèbre République de Goa. Le regard de Capulina devient plus vicieux quand il se pose sur le jeune sergent Alexandre.

Maintenant, passons au laquet de la marine. Comment va la famille, très cher? Oh, je n’en ai rien à faire. Et tout va pour le mieux dans la 102e? Oups, cela m'intéresse encore moins. Hihi ! Jouez donc. La mise de votre supérieur est entre vos mains.

L’expression froide et agacée, le petit frère joue son tour tenu par la mise de son lieutenant complètement cuit. La blonde jubile d’avance.

Double sur Boréa.
-J’achète.


Alexandre obtient Boréa, une île froide aux gens plutôt ouverts, tout le contraire de ce personnage. Il reste moins minable que son grand frère, Capulina le reconnaît. Le jeune marin avance son pion jusqu’à une autre case chance. La Table clignote à nouveau et une carte rouge sort du milieu du plateau.

Carte Chance, décidément. Voyons… Carte Reyson, les hormones du déplaisir. Pffcht… Gnihihihi ! Vous changez de sexe. Dois-je, à présent, vous appeler Alexandra ! Ahahah !

Devant le pauvre homme, des bras mécaniques l’enfardent et le maquillent son visage sans prévenir. Tout ceci dans l'écho de rire de la croupière et des spectateurs qui paraissent de plus en plus intéressés par l’activité de cette Table étrange. Une carte rouge avec inscrit Okama sur les deux est placée devant Alexandre. La femme habillé en noir parvient à calmer son fou rire alors qu’elle s’était affalé sur la Table.

Pfiou. Qu’est ce que j’aime ce jeu ! Bien sûr, cette carte est censée vous permettre d’échapper à des désagréments. Cependant, personne ne vous cherche des ennuis pour le moment. Il est de bon ton de la conserver, au cas où. Hihi !

Alerte !

La Table Alva Edison s’illumine de rouge avec un triangle d’avertissement en son centre. la fin du premier tour pointe le début des odieuses péripéties que réservent le jeu de la communément nommé Agent Tarentule !

Il est temps de lancer le premier événement de la table.

Un message rouge apparaît au centre du plateau et une carte écarlate surgit devant la maîtresse de jeu.

Oh non ! Le fermier des blues ! Le pirate Clotho entre sur le plateau. Ne vous faites pas capturer, ou sinon la rançon risque d'être aussi salée que la mer du Nouveau Monde. Hihi ! Il avancera au prochain tour, sur chaque case où il s'arrête, les propriétés seront pillées, à moins d’avoir une immunité contre la piraterie en main.

Le pion Clotho est inséré sur le terrain sur la case de départ. C’est un bateau avec inscrit Topsites sur les flans. Le plateau présente seulement les quatre blues pour l’instant. Seule Marie-joie semble être une propriété plus spéciale mais l’homme au masque de coq n’a pu encore en découvrir le potentiel.

Monsieur tête de coq, vous avez eu un superbe accueil à Impel Down. Choisissez donc vos prochaines actions, si vous miser sur un double ou payer la caution, ou bien une autre idée?
-Hum… Je vais reprendre une décharge?
-Voyons, ce n'est qu'un jeu, pas un engin de torture.
-Alors foutu, pour foutu, je vais tenter les dés. "


Le regard satisfait de la blonde annonce que le pauvre homme est tombé dans son piège la tête la première. La maîtresse de ce jeu ne vous veut pas du bien, elle veut juste s’amuser !

"Gnihihihi ! Il semble que votre séjour en prison se prolonge ! Quelle chance, vous avez l'honneur de subir la roue de la Miséricorde."


Une roue sort de la table à côté de Capulina. Sur cette roue, il y a plusieurs cases de différentes couleurs où sont inscrits des noms que la croupière ne prend pas le temps d'expliciter. Sans hésiter, elle fait tourner la roue à grande vitesse. Une flèche noire est cessé de pointer le résultat.  

"Voyons, voyons… et Repas spécialité Boutanche ! Un bon plat d’endives pour Monsieur le coq, s’il vous plaît, Alva. Dix secondes pour tout avaler, ou vous subirez les conséquences de cette horrible révolutionnaire brouteuse de gazon. Hihi ! Bon appétit, mon cher !

Une grande assiette d’endives cru et sans saveur sort des mécanismes de la Table sous le nez du coq à la stupéfaction générale.

Mais bordel…
-9. 8.


Pendant le cruel décompte de l’agent Tarentule, Le pauvre joueur tente tant bien que mal d'ingérer ce ramassis de légumes sans goût à travers son masque - un handicap non négligeable dont la blonde n’en a cure. A son plus grand plaisir, la fin du chronomètre est prononcée et un bras mécanique équipé d’une grosse main - certifié Mama Boutanche taille réelle - gifle avec violence le bonhomme.

Perdu ! Néanmoins, la Table a apprécié l’effort. N’oublions pas que nous sommes ici pour s’amuser. Hihi ! A toi, Yaya. Alva attend beaucoup de ta part. Ne la déçoit pas.

Un grand cœur apparaît sur l’écran au centre du plateau. Capulina est clairement plus agréable avec cette joueuse, elle masque autant qu'elle peut ses curiosités à son sujet. Depuis le temps, elle aimerait voir qu'est ce qu'a pu devenir sa pouliche. Il serait peut-être tant de garder un œil sur sa carrière. Lorsqu'Hayase s'apprête à s'emparer des dés, ceux-ci sont aspiré par la table pour réapparaître devant Alexandre. Le cœur devient soudainement vert.

"Oh oh ! Quel dommage, Alva fait une crise de jalousie. Tu t'intéresse plus au jeu qu'à elle-même. Elle est déjà en manque d'attention. Pour te punir, elle modifie l'ordre de passage. Hihi ! Je t'avais prévenu qu'elle est très exigeante."


Dernière édition par Agent Tarentule le Mer 12 Juil 2023 - 21:18, édité 1 fois
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Le Dubal était désormais piégé à cette table, en proie à sa fichue sœur dont la simple vue suffisait à lui faire regretter d'être venu. Il avait beau connaître les règles de la plupart des jeux de casino, ce dernier lui était totalement inédit et ce n'était pas pour lui plaire. Il aurait aimé récupérer la mise de son supérieur assoupi et classer cette soirée dans la case mauvais souvenirs au plus vite. Cependant plus la partie avançait, plus les règles s'accumulaient et il sentait surtout que Capulina prenait son pied à les dépouiller, en se foutant d'eux pour couronner le tout. Il avait pu investir dans Boréa, mais cela n'était clairement pas suffisant pour espérer l'emporter.

Après le second jet de dés d'Alexandre et dans une cacophonie qu'aucun joueur aux alentours ne pouvait ignorer, il était soudainement grimé grotesquement, chose qu'il essaya de faire partir du mieux qu'il le pouvait sans trop salir son costume. Sans qu'il ne comprenne vraiment ce qu'il se passait, cela fut rapidement à nouveau son tour et il ne comptait pas s'en plaindre. Il relança les dés et atterrit sur la case Logue Town.

"- J'achète également." déclara le caporal d'élite, mettant toutes les chances de son côté.

"- Quelle assurance, mais vous avez bien dû entendre parler des corbeaux de Marie-joie qui y rôdent non ? Pensez-vous qu'ils se laisseront faire aussi facilement gnihihihi !" se moquait la croupière, alors que la table se remit à faire des siennes, cette fois-ci arborant un bras mécanique avec un gant de boxe au bout.

Cela tombait mal, sa main gauche lui était encore douloureuse et il pouvait difficilement se mouvoir dans cet accoutrement. Mais si c'était un combat qu'elle voulait, il comptait bien lui rendre la monnaie de sa pièce. Et avec un peu de chance la partie s'arrêtera s'il frappait au bon endroit.

"- Mais qu'est ce qui vous prend cher frère, avez-vous donc perdu toutes vos bonnes manières à force de côtoyer des sauvages ? Alva veut simplement vous serrer la pince voyons hihi." expliqua Capulina, tandis que la table fit déplier une plateforme sous la coude du bras.

C'était donc un bras de fer qu'elle voulait ; littéralement. Alexandre retroussa sa manche droite après avoir enlevé sa veste et se mit en position. Cette machine ne pouvait pas être si puissante, surtout avec un bras articulé aussi fin. Il empoigna la machine et après un décompte rapide, le match commença. L'avantage de cette machine résidait dans le fait qu'elle y mit directement toute sa force, prenant de court le marine. Cependant la puissance dont elle disposait semblait relativement médiocre, ainsi une fois l'effet de surprise passé, Alexandre parvint à en venir à bout.

Quand est ce que ça s'arrête cette merde

Alexandre commençait à s'impatienter. Il était transpirant et il sentait les restes de maquillage coulait sous la sueur de son front. Il se rhabilla et retourna à son siège, la partie semblait continuer. Logue Town était désormais bien à lui.

"- Vous sentez cette odeur, auraient-ils finalement apporté les fruits de mer au buffet ? A moins que cela ne provienne de notre marine suant, beurk. Passons maintenant à notre joueuse la plus grâcieuse qui soit, à toi Yaya."
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Une soirée inoubliable
J'étais trop contente de revoir Capulina. Onze longues années s'étaient écoulées depuis notre petite aventure à la recherche du Piloulou Club. Des moments merveilleux qui étaient chers à mon cœur. Mais également qui avaient forgée la personne que je suis aujourd'hui.

Cette magnifique blonde aux yeux bleus était un vrai modèle pour moi. Son énergie, sa fougue, son caractère. Sans m'en rendre vraiment compte, j'avais cherchée à lui ressembler. Déjà très malicieuse à l'époque, la côtoyer n'avait fait qu'exacerber encore plus ce côté de ma personnalité.

Néanmoins, j'étais encore loin de l'égaler. Et cela se voyait encore ce soir. Elle qui tenait la table de jeu et qui se riait des malheurs des autres. Surtout ce blondinet qui n'était autre que son frère.

Bien qu'ils y avaient des ressemblances physiques, c'était tout ce qu'ils avaient en commun. Ce dernier semblait bien plus strict. Pour ne pas dire coincer. Alors que mon amie d'enfance est pleine de vie, lui semblait tout morose. Toujours légèrement agacé.

- " Peut-être qu'il a été adopté. " Lâchais-je dans un souffle inaudible en le regardant du coin de l'œil.

Peut-être était-ce le cas. Quoi qu'il en soit, ils ne semblaient pas trop bien s'entendre. Rien à voir avec notre relation passée. Un lien qui d'après ce que je pouvais voir n'avait heureusement pas changé. Celle-ci posée toujours ce même regard de grande sœur sur moi. J'en étais d'ailleurs très heureuse.

Même si je tenais très fort à Sy-ven, que je considérais également comme ma sœur ainée. Avec Nana, c'était bien différent. L'amour que je lui portais était indescriptible. Malgré le fait que ça n'avait pas de réelles importances, au fond de moi, j'aurais tant voulu qu'elle soit ma véritable sœur. Avec qui j'aurai pu partager tellement de choses.

- " Yaya, c'est à toi ! " M'interpella cette dernière en voyant que j'étais un peu dans la lune.

- " Oh oui... " Lui répondis-je en retour tandis que je reprenais mes esprits. " Désolée Onee-chan ! "

Lui offrant mon plus beau sourire, qu'elle me rendit, je m'emparais des dés se trouvant face à moi. Observant le plateau de jeu, je les secouais dans ma main tout en réfléchissant. J'avais un peu de mal à comprendre les règles. Mais honnêtement, je n'en avais pas grand-chose à faire de gagner. Le plus important, c'était de passer du temps avec elle.

- " Quoi que... " Dis-je à voix haute sans m'en rendre compte avant de me reprendre en voyant que tout le monde m'avait entendu. " Si je peux juste battre son frère pour prouver à Nana que je suis meilleure que lui... " Finis-je par dire dans un murmure avant de lancer les dés.

Ceux-ci roulèrent quelques instants sur la table avant de se figer afin de dévoiler le résultat.

- " Et c'est un douze ! " S'exclama l'agente gouvernementale en voyant le double six affichait. " Ce qui te fait arriver à Cocoyashi ! Gnihihi ! Comme quoi les choses sont bien faites ! "

Me gratifiant d'un sourire, je fus la seule autour de cette table à comprendre cette petite allusion. Toute sourire, je la regardais en repensant à notre première rencontre qui eut lieu en effet sur cette magnifique île sur laquelle j'étais venue au monde.

- " En effet ! Je ne pouvais pas rêver mieux ! " Lui stipulais-je avant de lui faire un clin d'œil. " Et sans la moindre hésitation, je décide de l'acheter ! "

- " Parfait ! Au vu de ton double six, tu gagnes en plus de ça une nouvelle carte chance ! " Me précisa Capulina tandis qu'une carte sortait de nouveau de la machine. " C'est là qu'on voit les plus grandes joueuses ! Pas comme certaines personnes autour de cette table ! "

À cette pique, elle regarda son frère avec malice. Puis prenant la carte en main, elle commença à la lire à voix haute.

- " Carte Makuen, coup de foudre à Marine Ford ! Ohoh !! " S'exprima la croupière en nous regardant les uns après les autres avec amusement. " L'amour peut faire mal ! Très mal ! Celui-ci peut même foudroyer sur place ! " Laissant planer le mystère, mon amie me regarda un bref instant avec tendresse avant de reprendre. " Choisissez l'élue de votre cœur ! "

L'énonciation de cette carte était bien étrange. Cela faisait deux fois que j'en tirais une parlant d'amour. La dernière m'avait en effet porté chance, mais pour je ne sais quelle raison, celle-ci semblait cacher quelque chose. Plissant les yeux, je réfléchissais en me répétant en tête ce qu'elle nous avait lu.

- " Attention Yaya ! Il faut te dépêcher ! " Me déclara ma sœur de cœur. " Si tu ne choisis pas rapidement un élu se trouvant autour de cette table, tu en subiras les conséquences ! Tic, tac, tic, tac. "

Imitant l'aiguille d'une horloge, la blondinette balança son index de gauche à droite. De mon côté, je continuais de réfléchir à qui serait l'heureux élu. Et surtout à ce qui pouvait bien se cacher derrière ce message.

- " Il ne te reste que dix secondes pour faire ton choix ! " Me signala la jeune femme en continuant de ricaner.

- " Je vais choisir le laqu... euh.. " Me repris-je en me rendant compte que je risquais de manquer de respect à un plus haut gardé que moi. " Au monsieur aux cheveux blonds."

Me jetant un regard un peu noir après avoir réalisé la bourde que j'avais failli faire. Ce dernier attendit tranquillement le dénouement. Tout comme ceux se trouvant autour de la table.

Tout d'un coup, Alva Edison se mit à biper de toute part. Puis nous surprenant tous, une boite noire en sortie. Intrigués, nous nous jetions tous un regard avant de reporter notre attention sur elle.

- " Veuillez la prendre et nous dévoiler ce qu'elle contient ! " Reprit de plus belle Capulina en regardant son frère. " A moins que vous n'ayez trop peur de découvrir l'amour qu'elle vous porte ! Gnihihi ! "

Comme étant agacé de recevoir de nouveau une pique de son ainée, celui-ci s'en saisit avant de l'ouvrir sans la moindre hésitation. Ce qui se passa ensuite fut beaucoup rire notre maîtresse de jeu. Le contenu de la boite mystère n'était rien d'autre qu'un petit mécanisme qui se déclencha une fois le couvercle retiré.

Recevant une décharge électrique assez violente, le soldat de la Marine se raidit. Serrant les dents, tous les muscles de son corps se tendirent durant ce petit instant de souffrance. En voyant sa grimace de douleur, je ne pus me retenir plus longtemps. Une main devant la bouche, je riais discrètement de son malheur.

Puis la décharge s'acheva, libérant ce pauvre malheureux de sa torture.

- " He oui ! Il faut être solide pour mériter l'amour de cette charmante demoiselle ! " S'exclama Nana en continuant de railler son jeune frère. " En prime, vous lui cédez un quart de vos gains ! "

Fulminant légèrement, ce dernier qui se remettait à peine de sa sentence, vit ses jetons disparaître dans la machine avant de réapparaître devant moi.


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Décidément. Il y a beaucoup d'amour dans l'air.

Les tours se sont enchaînées tous plus loufoques les uns que les autres. Et il faut bien constater que les compétiteurs n'ont pas tous la même chance à cette Table. Mais le rire est garanti !

Le poulet fou tente, une nouvelle fois, les dés pour sortir de prison, malheureusement, un énième échec. Il faut croire que ce chat n'est pas assez échaudé pour craindre l'eau froide. Ou alors, la gifle version Boutanche lui a fait perdre des neurones au passage. Lorsqu'elle tourne la roue de la Miséricorde, la flèche noire s'arrête sur une case très spéciale.

Le Reroll ou la Mort signé Judas ! Quelle malchance, mon cher. Vous devrez soit renouveler votre mise, soit tout perdre.

Cherchant des sous en panique, il reste un instant les épaules tombantes. Il constate tristement qu'il ne lui reste plus rien. Les jeux de l'agent Tarentule ont déjà eu raison de son portefeuille.

Gnihihihi ! Nous avons donc notre première élimination ! Et oui, mes chéries, il ne faut pas oublier mes premiers avertissements. N'importe quelle erreur peut vous être fatale !

La blonde frappe un gros bouton rouge.

Exterminate !

La Table Alva Edison fait surgir un gyrophare et une sirène se fait entendre. La fin d'un joueur est prononcée. Un pistolet laser apparaît soudainement. Il pointe la case prison sur laquelle repose le pion de Carnival Cruise. Un tir retentit, le jeton est grillé sur place. Le gyrophare et l'alarme cessent, une fois que le pistolet laser disparaît sous la Table. Carnival est hors jeu, il ne lui reste plus qu'à boire pour oublier. La femme en noir passe très vite à la suite sans s’en soucier.  

Au tour de notre cher fermier des Blues.

Tarentule jette les dés pour le Pirate Clotho. Il fait un double sur Boréa. Le bateau Topsites avance automatiquement vers la case adéquate. Le regard mesquin de Capulina se pose sur son frère grimée en Okama. Des bruits de foules en panique se font entendre sur les hauts parleurs de la Machine et la case devient noire.

Ma chère Alexandra. Je crois bien que Boréa vient de subir le terrible courroux d'une dangereuse Supernova. Quel dommage pour vos employés. Hihi ! Le méchant Pirate a fait un double. En espérant pour vous qu’il ne continue pas sa cruelle aventure sur vos propriétés. Hihi !

L’agent Tarentule lance une nouvelle fois les dés. Le bateau avance jusqu’à une case Chance.

Oh! Intéressant. Clotho se fiche de la chance, mais les joueurs peuvent se prononcer pour réclamer ce dû s'il le…
-Bip !
-Oups ! La Table Alva Edison s’en veut de sa dernière crise de jalousie et veut rattraper le coup avec une surprise pour l’élue de son cœur. J’espère pour elle que ce ne sera pas une malus. Ce serait dommage d’avoir ma petite Yaya en colère à ma table.


Le croupière tire donc la carte. Ses yeux montrent un certain amusement en lisant le contenu. Elle révèle la carte chance aux joueurs.

Carte Alaaric, de magicien à Cp hypnotiseur. Un personnage pour le moins… clivant. Il offre une immunité contre les actions du Cipher Pol. Toujours utile à garder sous le coude, Yaya.

Après un clin d'œil complice, Capulina donne la Carte Anti-CP à sa petite disciple d’antan. Des lumières scintillent subitement autour de la table. Le deuxième événement se déclenche sous une musique entraînante sortant des hauts-parleurs.


Une boule disco lumineuse sort de la table au fil des notes qui s’enchaînent. Un pion apparaît sous des mini-projecteurs mettant en valeur sa présence. D’une taille plus grande que les autres, ce pion montre un homme avec une musculature qu’il montre fièrement avec une magnifique posture d’éphèbe grec.

L'événement la Marine au Moulin Rouge vient à votre rescousse. Ne trouvez-vous pas qu’il fait chaud d’un coup? Cachez donc vos femmes ! Voici le Sexsymbol de la Marine lui-même : Le Vice-Amiral Alheïri Salem Fenyang !

Bougeant légèrement la tête au rythme, la maîtresse de jeu renseigne les implications de cette soudaine arrivée avec un grand sourire.

Notre héros au corps divin poursuit le Pirate Clotho pour cesser ses agissements. Si vous en êtes otage et qu’il le rattrape vous serez libérés. Par contre, si vous avez la malchance de lui plaire, vous obtiendrez le statut de Secrétaire peloté. Je laisse la surprise de découvrir ce qu’il adviendra si cela arrive. Hihihi ! Oh, et pas d’inquiétude Alexandra, les Okomas et les hommes en sont immunisés.

L’agent Tarentule glisse les dés au blondinet, le regard plein de mesquinerie.

D’ailleurs, ma petite sœur. C’est votre tour.

Celui-ci s'exécute en espérant trouver une issue rapide à cette mascarade. Il tombe sur une autre case chance. Capulina tire une carte pour lui. Son expression témoigne d’une légère déception.

Carte Mountbatten, mais t’es où, pas là. Quel étrange titre. Cela permet d’aller directement à la case départ et récupérer ainsi un montant d’argent pour soulager vos finances.

Un point d’exclamation s’affiche soudainement au centre de la table.

Conditions Remplis !
-Oh oui, j’oubliais ! Alexandra a fini son premier tour. Levez vite les mains. Nouvel Événement : l’Ouverture de Grandline !

Des engrenages se font entendre à l'intérieur de la Table. Tandis que l'entièreté du plateau commence à bouger, une cinquième ligne se loge dans le terrain juste après la case Départ. Le carré initial devient ainsi un pentagone. Le stade d’excitation de l’agent Tarentule ne lui laisse pas le temps de s’ennuyer une seule seconde. Cette Table Alva Edison est parfaitement faite pour elle. Il y a bien longtemps qu’elle ne s’est pas amusé comme une petite folle sur un jeu de société.

Il ne faut pas oublier la recherche du One Piece avec toutes ses péripéties. Alexandra ! Vous avez l’honneur de parcourir Grandline en premier. La règle sur cette mer est que tous vos jets subissent un malus aléatoire, si la somme est négative vous restez sur place. Jouez donc, très cher. Hihi !

Malgré la tournure surprenante de tous ses événements, le jeune marine jette les dés. Avec le malus, il tombe sur Alabasta. La Table réagit en faisant apparaitre une pièce devant la croupière. Le pictogramme d’un crocodile apparaît au milieu du plateau. Un son sort des hauts-parleurs.


Hihihi ! Il est temps de choisir votre camp, petite soeur ! Pile ou Face ?
-Face.
-Dans ce cas, Pile vous devenez Pirate. Face, Chasseur de Prime.


L’agent Tarentule montre bien les deux côtés de cette pièce aux joueurs. Sur le face, une grande bouche souriante et, sur le pile, le symbole des Berries. Elle lance ensuite la pièce tournoyer en l’air. La pièce tombe pile sur la tranche sous les yeux du blond.

Que de surprise ! Hihi ! Vous êtes entre les deux. Hum. Qu’est ce que cela veut bien pouvoir dire?

La Table Alva Edison avale la pièce et éjecte un jeton devant le frère Dubal. Cet objet est jaune avec un grand M inscrit dessus.

Oh ! Cela me revient, vous êtes devenu un mafieux. Vous pouvez donc, en échange d’argent, rejouer. Utilisable qu’une fois par tour.
-Tant qu’on y est. Et j’achète la propriété.
-Oh oh ! J’aime votre enthousiasme, très cher.

Après une rapide transaction, Alexandre en tête de lice jette une nouvelle fois les dés. Son pion se pose sur une case bleue avec inscrit GM dessus. Une roue différente que celle qui a mis Carnival hors course se déploie.

Bienvenue sur une case communautaire. Voyons ce que la Roue du Gouvernement mondial vous réserve. Hihi !

Avec un rire d'appréhension, la croupière tire la roue de toutes ses forces. Celle-ci tournoyant à grande vitesse tient en haleine autant les joueurs que les spectateurs passifs. La flèche noire s'arrête sur la case inscrit Ambrosias. Un fusil armé d’une ventouse comme munition sort de la table devant la maîtresse du jeu.

Gnihihi ! Officier Ambrosias, la défourailleuse de mafieux à un bras. Quelle formidable coïncidence ! J’espère que vous avez de bons réflexes. Si je vous touche, c’est directement un tour à la case Marineford en simple visite si vous êtes honnête, en captivité si vous êtes un criminel. Et, mention spéciale, pour les mafieux, c’est un allé simple aux Enfers !

S’emparant avec une rapidité de cette arme ridicule, l’agent Tarentule vise et tire sans sommation. Au même instant, une petite détonation provenant de la Table la déconcentre. La ventouse percute un simple spectateur devenant un sujet de moquerie. Etrangement, Capulina ne fait aucun commentaire. Elle observe une inquiétante fumée sortir de sa Table technologique. Appuyant sur quelques boutons. La blonde constate avec effroi que plus rien ne répond.

Ignorant les interrogations des joueurs, Capulina pose son oreille à la surface de la Table. Des petits bruits de mastications y résonnent. Elle sonde ainsi la position exacte de la source de ses bruits. Des chanceux peuvent observer une scène assez étrange d’une femme en robe sepertant sur un plateau de jeu sans se soucier des pions qu’elle fait chavirer sur son passage. Sentant le lieu précis bien déterminé, à genou sur la Table Alva Edison, l’agent Tarentule l'enfonce violemment grâce à son Shigan. Son bras ressort du trou qu’il a percé dans l'acier. Sa main a empoigné deux grandes oreilles. Suspendu, il y a un lapin blanc avec en pleine bouche des câbles rongés et sectionnés devant tous les joueurs. Le regard noire de la croupière parcourt les alentours. Celui qui a ramené cet animal vient de pourrir la soirée du siècle !

Je crains qu’un trouble fête ait eu raison d’Alva Edison. La partie est annulée, vous pouvez récupérer vos mises. Je vais devoir m’occuper personnellement de cette affaire.
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Cette partie infernale semblait finalement toucher à son terme. Avait-elle toujours été aussi perchée, Alexandre commençait à se demander s'il connaissait tant sa sœur que ça, il n'avait pas eu l'occasion de la croiser maintes fois depuis son départ. Et les souvenirs qu'il en gardait étaient très... confus. Tantôt ils avaient pu bien s'entendre, malgré les remarques moqueuses de l'aînée, tantôt elle semblait le haïr au plus haut point. Avec le recul, il lui semblait évident que le conflit entre elle et les Dubal n'était qu'une opposition entre elle et leur mère, les autres membres n'étaient que des dégâts collatéraux. Cela n'excusait tout de même en rien les multiples railleries et crasses qu'elle avait pu commettre en partant, séquelles que le borgne portera sur lui pour le restant de ses jours.

Sortant de ses pensées, Alexandre se rappela de récupérer la mise que son lieutenant avait jetée sur la table de jeu. Quel inconscient de se séparer d'une telle somme de manière si frivole. A la connaissance du blondinet, les Dubal n'avaient jamais manqué d'argent, pour autant il ne se voyait pas liquider ses économies dans des futilités telles que le casino et les jeux de hasard.

"- Lieutenant, vous vous sentez mieux ?" demanda doucement Alexandre en recouvrant l'inconscient de sa veste.

"- C'est.. les fruiiits, ils sont traîtres ceux-lààà" laissa s'échapper le saoul, le souffle encore bien imbibé de liqueur.

Le colonel laissa alors son lieutenant décuver davantage sur son banc et se dirigea en direction des toilettes, il avait besoin de se rafraichir physiquement pour se remettre de ses émotions. Une fois seul dans la grande pièce toutefois luxueuse, il ôta son cache-œil et se passa de l'eau fraîche sur le visage à l'aide sa main valide. Il en profita également pour refaire son bandage qui commençait à ne plus tenir en place, la faute à un combat de boxe improvisé. Sans qu'il ne s'y attende, une porte derrière lui se déverrouilla, montrant dans le miroir un visage qui lui était inconnu. Le marine se hâta de remettre son cache-œil en place avant de faire face à l'individu.

"- Bonsoir monsie- attends, Alex ? C'est dingue comme tu n'as pas changé, en dehors de cette tignasse ahah. J'ai eu un doute avec le bandeau, mais ça te va bien !" lui lança l'inconnu, sous la stupéfaction du borgne. "A en voir ta tête, tu ne te rappelles pas de moi, ça ne fait rien, tu étais encore jeune la dernière fois qu'on s'est rencontré. Deiktis Amonlogia, on s'était aperçu au mariage d'Amandine, mais cela commence à remonter ahah. Tu saurais me dire si tout se passe bien pour elle ? J'ai entendu dire qu'elle avait accouché l'année de son mariage, j'espère qu'elle et le petit se portent à merveille." continuait il sans laisser à Alexandre le temps de lui répondre.

"- Hmm en effet votre nom me dit quelque chose, encore navré de l'hésitation. Quant à Amandine, je n'ai pas demandé de nouvelles depuis un bon moment, je m'excuse de ce manquement. Il ne me semble en tout cas ne pas avoir entendu de mauvaises nouvelle la concernant elle et son enfant. Désirez-vous que je me renseigne auprès de mère la prochaine fois que je rentrerai à Saint-Uréa ?" demanda Alexandre.

"- Oh non, ne prends pas cette peine, ta mère est quelqu'un de bien occupée, pas besoin de lui en toucher un mot ahah. Qu'en est-il de tes frères et sœurs, tout va bien, Capulina est-elle toujours aussi.. elle-même ?" demandait-il, sûrement plus par politesse que par réel intérêt.

"- Oh ça oui, toujours fidèle à elle-même en effet... Excusez-moi, je vais vous libérer l'évier, passez une bonne fin de soirée et à une prochaine fois je l'espère, Deiktis." répondit le blondinet en réajustant une dernière fois son bandeau et en poussant la porte, encore surpris de cette rencontre improbable.
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Une soirée inoubliable
Tout comme la partie, la soirée était sur le point de se terminer. Peut-être pas pour tout le monde, mais l'heure de rentrer allait bientôt sonner pour moi. Mais avant cela, je voulais profiter encore un peu plus des retrouvailles avec celle avec qui j'avais vécu tant de belles aventures que je n'étais encore qu'une petite fille.

Cette dernière n'avait vraiment pas changé. À part le fait qu'elle ait grandi - tout comme moi - devenant encore plus belle qu'elle l'avait été adolescente, Capulina restait toujours aussi merveilleuse à mes yeux. Surement l'un de mes plus grands modèles encore à ce jour. Malheureusement, après quelques minutes à discuter tranquillement en tête-à-tête avec elle, nous dûmes nous séparer. Elle pour trouver le petit malin qui avait eu le malheur de toucher à sa merveilleuse attraction, et moi parce que je commençais tout simplement à fatiguer.

- " Prends soin de toi, Onee-chan. " Lui chuchotais-je dans le creux de l'oreille après l'avoir pris dans mes bras pour une dernière étreinte.

- " Toi aussi, petite Yaya. " Me répondit-elle en me serrant brièvement dans les siens, toujours aussi peu à l'aise avec ce genre de marque d'affection et voulant garder intacte sa réputation de bad girl.

Après un dernier sourire complice, je lui fis mes adieux, espérant un beau jour la revoir afin de pouvoir partager de nouveaux moments avec elle. Je n'avais aucune idée de ce que l'avenir nous promettait à toutes les deux, mais ce qui était sûr, c'est que je l'aimais de tout mon cœur et qu'elle sera toujours un membre important de ma famille. Peu importe les routes qu'on empruntera et si celles-ci devaient nous séparer.

Alors que je la regardais s'éloigner et disparaître au milieu de la foule, ma deuxième sœur de cœur et non des moindre, Sy-ven, m'attrapa par un bras et se colla contre moi.

- " Qu'est-ce que tu fais ? " Me demanda cette dernière en cherchant à voir ce que je regardais comme ça.

- " Oh rien, je m'apprêtais à rentrer me coucher. " Lui avouais-je sans vouloir rentrer dans les détails. Gardant cela pour mon petit jardin secret. " Et toi, tu as passé une bonne soirée ? "

- " Affreuse... " Me répondit ma meilleure amie d'un soupir tandis que ses épaules s'affaissaient.

- " Pourquoi cela ? " La questionnais-je l'air surpris par sa réponse.

- " Le protocole tout ça... Des mains à serrer, des gens à saluer. " M'expliqua l'officier de la Marine en poussant un nouveau soupir de lassitude. " Des fois, ce n'est pas toujours simple d'être une haute gradée. J'aurais préférée de loin passer tout ce temps avec toi. "

- " Pour encore me pousser dans les bras d'un inconnu pendant que toi, tu t'amuserais de mes malheurs ?! " Lâchais-je avec une légère pointe de mécontentement en repensant au coup qu'elle m'avait fait un peu plus tôt à me forcer à danser avec un homme que je ne connaissais pas.

- " Mais non voyons... " Me dit-elle faussement vexée pendant que moi, je roulais des yeux devant tant de mauvaise foi. " Il faut savoir se renouveler ! Ce n'était que le début de ta souffrance ! " Rajouta la belle brune avant de me chatouiller joyeusement.

Me débattant légèrement, je lui attrapais les mains pour l'arrêter. Ce qui fut un soit une erreur de ma part. Car Sy-ven en profita pour m'attirer de force sur la piste de danse afin de me faire valser. Coller l'une contre l'autre, cette dernière s'amusait comme une petite folle à me faire tourner en bourrique. Alors que moi, de mon côté, je rouspétais contre elle. Cherchant à cacher qu'en réalité, je passais un agréable moment avec elle. Et c'est ainsi que la soirée se termina. Après une dernière danse, je retournais dans mes quartiers, repensant à cette soirée inoubliable. À cette légère pause dans ma vie de soldate.


Dernière édition par Hayase Yorha le Dim 17 Mar 2024 - 2:37, édité 2 fois
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Après les aurevoirs touchants, Le lapin dans les mains, l’agent Tarentule est allé trouver un de ses collègues gérant la réception. Ses mots jaillissent témoignant de sa grande frustration d’avoir vu son meilleur jouet cassé. Ses plaintes ont été entendues et ignorées avec succès. Le serveur lui a tout même pris le lapin pour avoir une bonne raison de fuir la présence de cette femme imprévisible. Après un soupir, sa peine n’est toujours pas passée. Elle refuse de finir la soirée ainsi. Capulina a bien un moyen d’oublier cette colère. C’est de ressasser le passé avec le laquet qui lui sert de frère.

Il a toujours été destiné à une carrière dans la Marine. Après leurs retrouvailles pendant sa formation dans le QG de l’élite, Capulina n’a pas forcément eu l’occasion d’en apprendre plus sur la famille. Il y a quelques années, elle n’en avait aucune intention, mais la jeune femme arrive à un âge où les peines d’adolescente sont bien loin. Elle n’a pas encore surpasser les ambitions les plus folles de sa géntrice. En tant qu’agent accompli, pourrait-elle faire face à sa mère la tête haute et sans faillir? Elle en doute encore. Il lui faut plus de statut, plus de prestige et plus de puissance pour, véritablement, vaincre la lionne des Dubal, que Capulina n’a, finalement, fait que fuir.  

Elle a peu de nouvelles de cette famille, mais son frère est ici pour qu’elle puisse au moins appréhender sa situation, dans une certaine mesure. Patientant à l’entrée des sanitaires dont elle a aperçu son frère y entrer sans y ressortir. La porte s’ouvre et le jeune borgne sort enfin. Il est suivi d'un autre homme. Leur regard se croise. L’agent Tarentule n’a pas apprécié ce contact. Elle avait comme la sensation qu’il la connaissait mieux qu’elle ne le connaît. Dans sa formation d’espionne, ce sont des regards dont il faut se méfier. ne parvenant pas à mettre un nom sur ce visage, elle agrippe le bras de son petit frère sans prévenir.

Alors, très cher, on se fait des amis dans les latrines maintenant? Tu as toujours le don pour t’entourer de personnages étranges. Hihi !

Sans lui laisser le choix, la femme en robe noir commence à le trainer vers le bar. Elle sait bien que son intérêt soudain inquiétera son frère et elle en joue.

Allons, allons. Ta grande sœur veut t’offrir un verre, ce soir. Tu ne refuseras pas après tout ce temps, n’est pas? Je suis simplement curieuse de savoir si tu as pu te fiancer depuis la dernière fois. Cela commence à faire long, tu ne trouves pas?
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Alexandre sortait à peine des latrines que son regard croisa celui de sa sœur. Elle était plantée là, visiblement contrariée par la fin prématurée de son jeu machiavélique, mais elle faisait de son mieux pour ne rien laisser paraître derrière son masque souriant. Une Capulina à cran n'était en rien plus facile à aborder.

"- En parlant de personnages étranges, tu as décidé de me coller aux basques toute la soirée ?" répondit il sans esquisser un sourire, tout en se faisant tirer jusqu'au bar.

"- Alors ça y est, tu as finalement succombé aux potins dont l'aristocratie aime tant se gaver ?" continuait il, étonné de la question de sa sœur. "Mais soit, non je n'ai pas eu cette occasion, ce n'est pas comme si cette vision m'attirait particulièrement pour l'instant. Je préfère amener la noblesse à ma famille par mes propres actes que par une simple cérémonie. Et toi, tu avais l'air drôlement proche de cette jeune femme, je ne te pensais pas capable de témoigner une quelconque affection envers autrui. Qu'en est-il de la nature de votre relation ?" lui adressa le borgne.

Sois franche, qu'est-ce qui t'intéresse réellement, que désires tu tant connaître au point de me le demander à demi-ton ?

Pendant que la croupière prenait le temps de répondre, le marine se ressassait les quelques opportunités qu'il avait eues. Quelques demoiselles de belle famille avaient pu lui faire la cours auparavant, mais comme il l'a lui-même avoué, il n'avait que faire des histoires de cœur, et encore moins si cela concernait le sien. Son temps libre était consacré à l'entraînement physique et martial, et la simple pensée de sortir courtiser lui hérissait les poils. Il n'avait pour confident que son meilleur ami, et cela lui convenait totalement comme situation.

Il avait posé sa question sans arrière pensée, presque par politesse, mais après réflexion, il n'avait pas pris le temps de renouer contact et de prendre de ses nouvelles depuis un certain temps déjà. Sa curiosité le poussait à en savoir plus sur elle, mais il avait bien conscience qu'il était celui qui était en train de passer au peigne fin, et non l'inverse.

"- Je vais vous prendre un verre d'eau." adressa Alexandre au barman, tout en regardant si son supérieur était toujours bien en sécurité là où il l'avait installé.
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Un verre d’eau? Voyons, deux verres de rouge de Saint-Uréa, je vous pris. Il ne faudrait pas que mon jeune oublie les goûts de sa terre natale, n’est pas?

D’un sourire taquin, l’agent Tarentule paye les verres en se débarrassant de quelques berries. Au vue des billets mis sur la table, ces verres lui ont coûté assez chères mais elle n’en a pas l’air de s’en inquiéter. Buvant une gorgée, assise sur un grand tabouret de comptoir, les jambes croisées, elle reprend toujours avec un air provocateur.

Éclaire donc ma lanterne, très cher petit frère. A quoi sert cette noblesse si je peux toucher le sommet du monde ? Lorsque l’on sort de la caverne, on remarque que la noblesse de ta mère s’est déjà vautrée devant l’Aristocratie la plus puissante du monde. Chacun peut l’enrober comme il le souhaite, mais je connais déjà les règles du jeu de ce monde. Et je compte bien en profiter. Hihi !

Son rire se calme rapidement pour laisser place à un petit sourire. Capulina joue avec la liqueur pour y libérer de nouveaux arômes. La senteur de ce vin lui rappelle quelques souvenirs d’enfance. Leur père en était friand. Inclinant légèrement la tête vers Alexandre, la mesquinerie semble avoir disparu de son attitude.

N’est-ce pas la première fois que tu t’intéresses à ma vie privée? Hihi ! Même si tu ne fais que me renvoyé la balle, cette interaction a quelque chose d’unique.

La vie est un long fleuve tranquille pour personne. Même lorsque l’on choisit sa voix. Plongé dans une certaine mélancolie, la jeune femme en oublie les premières motivations. Elle se tourne dos au comptoir et contemple les corps dansants, accoudée au bar. Son sourire s’efface en constatant la fatalité du temps qui passe. Le monde bouge autour d’elle et elle n’en est ni le centre, ni le moteur. Capulina est simplement là, exactement comme il y a dix ans.

Je l’ai rencontré lors de mes premières missions. Là où tout me souriait. Tout était excessivement plus drôle. Elle m’a fait réaliser que le monde est assez vaste pour qu’il existe des âmes capables de m'apprécier dans mes états les plus fous.

Lâchant un soupir, elle continue de vider son verre. La fille Dubal montre une facette peu habituelle à son frère. Celle d’une femme qui n’a pas beaucoup de personne avec qui parlé de son passé. Elle se méfie de tous ses collègues depuis sa lourde dispute avec Alcéa, qui était sa première amie dans les rangs de l’institution. Même si ces paroles ont l’allure de confidence, elle se parle en réalité bien plus à elle-même.

En réalité, je l’ai enviée. Petite, elle incarnait la parfaite enfance joviale baignée dans l'innocence. Sa vision du monde était celle que je voulais obtenir. Mais je n’ai fait qu’en imiter l’attitude pour devenir l’antithèse de la fille modèle. A ma sixième année, je réfléchissais déjà à devenir comme ma génératrice. Pas le temps pour l’égarement, le jeu ou la naïveté. Tout était calculé, mesuré et conditionné, et j’en avais le don pour cela… à moins que ce soit une malédiction. Finalement, ma nature m’a rattrapé et cela n’a fait que me plonger dans les tourments et la défiance. Ma huitième année n’était qu’un tiraillement entre le souhait d’obtenir à nouveau la grâce de ma mère et les pulsions vengeresses. En fin de compte, je n’ai jamais été véritablement une enfant. Juste une petite adulte, l’esprit en vrac, cherchant à fuir ce qu’elle échoue à devenir.

Tant de questions surgissant par un seul constat très simple qu’est sa grande solitude. A l’âge où toutes sont déjà bien entourés, où elles ne voyagent jamais et où elles sont épanouies dans quelque chose qui a plus de sens que de gravir des échelons tous les dix ans. Ses épaules s'affaissent et son regard plonge dans le surface du vin qu'elle agite doucement.

Parfois, je me demande si je n’aurais pas été plus sage avec une petite comme elle à protéger et à choyer. C’est une femme dans sa fraîche jeunesse, aujourd’hui. Une part de moi aurait voulu la voir grandir…

L’agent Tarentule se redresse sa posture avec un nouveau sourire. Basculant la tête vers son petit frère, elle remplace ses tristes expressions par un visage plus chaleureux.

Enfin ! Tout ça n’est pas très important, tant que j’aime mon métier. Et Dieu sait à quel point je continue de m’amuser dans mes missions. Gnihihi !
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Alexandre écoutait sa sœur lui dévoiler le fond de ses pensées, en faisant tournoyer le vin dans son verre. Il n'avait jamais eu ce genre de discussion avec elle, principalement à cause de son jeune âge au moment où elle fugua. Cela le rassurait de constater qu'il pouvait lui arriver de se remettre en question, de réfléchir et de s'exprimer de manière cohérente et posée.

"- On ne peut pas changer le passé Capulina. Ce qui est fait, est fait, on ne peut que chercher à se racheter désormais. Je doute que cela soit ton souhait que de te rabibocher avec nous, et je le comprendrai, un mal-être ne naît jamais de rien. En tout cas, je ne t'aurai pas imaginée aussi protectrice et attachante envers une autre." répondit le marine, en commençant la dégustation de son verre.

"- Ce goût... ça me rappelle la nuit où Bastien avait subtilisé une bouteille dans le bureau de père. Il m'avait fait goûté en prétendant que c'était du jus de raisin... On s'était bien fait réprimander mais c'était amusant. Il s'est fiancé d'ailleurs, le mariage ne devrait plus tarder." continuait il.

Capulina n'avait rien demandé à propos du reste de la famille, mais curieuse comme elle était, il n'avait aucun doute sur le fait qu'elle voulait en savoir plus. Mais si c'était vraiment le cas, il faudra qu'elle sorte de sa carapace faite de sourire et de faux rires. Puis, une question qu'il s'était posée pendant longtemps refit surface dans son esprit.

"- Dis, c'est de ma faute si tu es partie ?" demandait le borgne, l'air triste, en tournant la tête vers sa grande sœur. "Alice n'a pas arrêté de me dire que non, mais enfant, j'avais beau retourner le problème, je ne pouvais m'empêcher de me sentir coupable. J'ai toujours été le chouchou, on ne va pas se voiler la face. Aurai je pu faire quoi que ce soit pour te faire rester ? Je me souviens encore de cette après-midi où tu m'as appris les échecs, c'était un bon moment..."

Cette réponse ne changerait pas grand chose à la manière dont il percevait Capulina, mais l'enfant au fond de lui voulait en avoir le cœur net.
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La blonde ne pensait pas recevoir ce genre de réponse du frère le plus froid des Dubal. Elle se méfie tout de même. Ce n’est pas le témoignage d’une empathie de sa part, mais une peine d’avoir cette brisure dans la famille. Pour le champion qu’il se croît certainement être, raccommoder les fissures de l’entité qu’il protège n’est qu’une nouvelle mission. Capulina en est persuadé, mais elle préfère jouer le jeu quand il évoque leur frère aîné.

Hihi ! Il était pourtant si facile de ne pas se faire prendre. Au moins, ce boulet m’a servi de bouc-émissaire facile pour goûter à certains millésimes. Bastien se marie, enfin? Il lui en a fallu du temps pour abandonner son amour de jeunesse. Oups ! J’en ai trop dit.

Capulina n’est pas devenue une espionne de métier par félicité du destin. Elle avait tendance à percer certains secrets que personne ne connaît. Cela explique qu’elle puisse lister les amants de sa mère, provoquer les amis de sa sœur Alice en jouant sur leurs insécurités ou, même, faire chanter certaines personnes plus âgées à l’époque. La blonde voit bien dans cette information, une incitation volée à renouer. Seul un enterrement pourrait la faire hésiter, encore plus si l’on parle de sa génitrice.

Je suis assez confiante sur le fait qu’il n’aura pas besoin de moi pour gâcher son mariage. Il a toute la médiocrité de son père et tout le vice de sa mère.

Les dernières phrases du jeune Dubal réveillent l’amertume et le ressentiment de l’agent Tarentule. Son regard se teinte de colère.

Garde ta pitié, elle me donne déjà des nausées. Cette culpabilité masque à peine ton orgueil. Penses-tu être au centre de tous les drames de cette famille? Tu as été éduqué ainsi, après tout. Le fils providentiel qui apportera bonheur, prospérité et noblesse à la dynastie. Je m’essuie les talons sur cette fausse prophétie, mais on dirait que, toi, tu ne peux vivre sans. Que te reste-t-il si notre famille disparaît en un claquement de doigt? Clac. Notre terre natale réduite, d’un coup, en cendres. Hihi !

Elle finit son verre pour calmer ses ardeurs.

Ne te méprends pas. Je ne regrette aucunement ma fugue. Mais si tu tiens à me partager des nouvelles sur la famille, raconte-moi comment se porte notre plus jeune sœur, Diane. Je ne connais pratiquement rien d’elle, cela m’aiderait à l'apprécier.

La jeune femme pose son verre vide sur le comptoir, descend de son siège et tend la main vers son jeune frère.

Allons prendre l’air, si on peut le dire ainsi. Hihi ! La soirée touche à sa fin et je dois attendre minuit passé avant de ranger ma table. Autant en profiter pour une promenade dans les souterrains de la Capitale.
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Le blond écoutait sa sœur se moquait comme à son habitude, bien que pour une fois elle n'avait pas tort. Sa mère lui avait tellement répété à quel point les espoirs de la famille reposaient sur lui qu'il avait fini par le croire lui aussi. Ainsi, si une chose n'allait pas dans la famille, cela lui incombait forcément. Au point que cela l'avait tellement miné qu'il s'était refermé sur lui-même. Ne pas parler aux autres pour ne pas perturber l'équilibre approximatif qui régnait. Seul Laurie lui servait d'échappatoire et ce serait mentir que de prétendre que la situation avait évolué depuis le départ de Capulina.

"- Diane ? Et bien si tu es l'enfant rejeté et moi le prodige, elle doit certainement correspondre le plus à l'enfant oublié. Doctrovée sert encore plus de substitut à mère qu'elle ne l'était déjà pour nous, c'est à peine si nous nous adressons la parole une fois par semaine." soupira-t-il. "Mais tu as raison, que je le veuille ou non, je suis bloqué dans ce rôle de messie ou que sais-je, faiseur de miracles." continua-t-il en prenant une plus grande gorgée de son verre, comme pour empêcher les mots de sortir à nouveau de sa bouche.

Puis sa sœur lui tendit la main,A qu'il saisit instinctivement. Cependant il ne se voyait pas prolonger la soirée davantage. Après tout, il n'était pas venu seul de son plein gré, il avait quelqu'un de plus important que sa propre personne à protéger et sur lequel veiller.

"- J'ai vraiment apprécié cette soirée Capulina, ça faisait du bien de se parler entre adultes plus ou moins responsable. Seulement, en parlant de responsabilités, j'ai un lieutenant complètement saoul sur lequel veiller et que je ferai mieux de raccompagner avant qu'il ne se réveiller et qu'il vautre à nouveau son fric sur la première table à sa portée. On se reverra un jour c'est certain, à la prochaine." lui dit-il en se dirigeant vers ledit lieutenant.

"- Evidemment qu'on se reverra, on s'échappe pas de ma toile aussi facilement, moucheron..." se mit-elle à chuchoter alors que le frère s'éloignait de l'endroit festif.
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