- C'est une mauvaise idée Izumi, et tu le sais. Elizia manque de faire éclater le crayon entre son pouce et son index, d'un accès de colère. La fatigue, la pression et le manque de bon sens de la majorité des femmes du conseil, ce tout commence sérieusement à peser sur ses épaules. Ses fonctions, ses responsabilités sont depuis un long moment floues, être numéro deux est souvent la pire position au sein de la plupart des organisations. Le lien entre le sommet de la hiérarchie et le reste, distribuer les tâches et le travail, remonter les problèmes et cibler les points d'améliorations tout en devant être capable de répondre au moindre problème survenant de manière inopiné. Ce nouveau train de vie ne lui convenait pas, la bureaucratie était la goutte d'eau qui faisait déborder son vase de patience et de résilience. Quartier-maître était déjà assez préoccupant comme métier, et l'ancienne noble se surprenait de plus en plus souvent à regretter l'époque ou l'Iron Fleet était un plus petit comité qu'aujourd'hui. Izumi n'avait jamais réellement eu de but, et l'Armure devait beaucoup de sa réussite et de son attractivité au delà de la figure froide et pourtant étrangement attirante qu'elle représentait à sa bras-droite. C'était une chose d'être une armoire à glace et d'inspirer par des faits d'armes ou des prouesses martiales, c'était une autre d'afficher un visage plus compatissant et d'écouter les états d'âmes de chacune des membres de l'équipage.
- Nous n'avons pas assez de guerrières pour que tu étires nos troupes à ce point ! Nous avons déjà envoyé un détachement pour épauler les éleveurs de chevaux, nous venons de prendre la Côte Blanche et nous devons garnisonner la région entière, qui vas-tu envoyer avec Eata ?
- Personne. Un instant, la seconde de l'Iron Fleet cru que la Supernova se moquait d'elle, et manqua de casser son bureau sous l'énervement. Avant de se raviser et de constater avec une certaine horreur que l'Armure était tout à fait sérieuse. Devant le visage déconfit de celle l'accompagnant depuis ses quasi débuts, la forgeronne se rapprocha légèrement, les bras dans le dos.
- Tu as raison sur un point Sander, nous ne pouvons pas envoyer une seule autre guerrière en dehors des murs de Skythiai. Pour autant je ne compte pas subir la suite des évènements, car nos ennemis ne nous attendrons pas. Cette île est vaste, immense, plus grande que nous l'aurions jamais imaginé. Et maintenant que nous avons une occasion de définir des frontières durables pour la première fois depuis notre débarquement, nous devrions nous retrancher et se préparer à encaisser ?! C'était au tour d'Izumi de changer de ton d'habitude si neutre, les iris améthystes de la demi-géante brillaient d'une lueur rare.
- Non. Non Elizia ce n'est pas de la folie mais la seule décision que nous avons. Deux fois, deux fois que nous affrontons les locaux et deux fois que nous n'avons pas engagé les hostilités, et nous continuerons à tendre l'autre joue envers toutes les tribus que nous rencontrerons. Un silence, et les poings de l'épéiste se ferment avec violence. Mais il est hors de question que j'attende de voir les Dénés, les exilés, les rancuniers et n'importe qui d'autre aux portes de Skythiai pour réagir. Le regard de la Supernova rencontra celui de l'ancienne tueuse à gage. Et dans cet échange, les mots laissèrent la place à un silence qui dura sans pour autant être pesant pour l'une et l'autre. Après des années à voguer ensemble, souvent contre vents et marées, les deux femmes pouvaient communiquer et le faisait d'ailleurs plus souvent sans s'adresser la parole.
- Tu joues avec le feu Izumi. Si ils avaient fait pareil ...
- Je n'aurai rien eu à redire, même si j'aurai probablement pas digéré la nouvelle. Nous jouons un jeu dangereux Elizia, il n'y a pas que moi et mes décisions dans la balance. C'est un conflit qui se prépare à l'horizon, en attendant chacun essaie d'augmenter sa zone d'influence, les Dénés sont certainement plus doué pour la guerre que la politique mais ils ne sont pas écervelés. Ils ne sont pas descendus directement pour se venger, c'est donc que tout là haut, il se passe quelque chose. Et j'aimerai autant savoir quoi, profiter d'une invitation de ces ... Son index et son majeur sur son front, massant la zone comme pour en faire sortir l'information. Dakelh, est une bonne manière de récolter des informations tout en gardant un profil "neutre" et ainsi ne pas donner aux Dénés une raison de faire preuve de représailles.
- Et si, les Dénés décident de faire fis des règles, de l'éthique ou bien qu'ils refusent de jouer à l'amiable ? Qu'ils considèrent, et à juste titre, la présence d'une de tes lieutenantes très, trop proche de leurs "frontières" ? Le fond de la pensée, Elizia voulait entendre clairement Izumi dire ce qui se passerait, quand inévitablement les choses tourneraient dans une direction non désirée, encore que la seconde de l'Iron Fleet commençait de plus en plus à penser que l'Armure souhaitait que la tension augmente et qu'un conflit éclate, si celui-ci était prédestiné à arriver, la demi-géante avait tout intérêt à en maîtriser les aspects autant que possible.
- Alors il arrivera ce qui s'est passé, se passe et se passera lorsqu'on lève la main contre l'Iron Fleet, ses membres ou ses alliés. Un sourire sur le visage angélique de la forgeronne, ses iris fixant le sol et ses poings se fermant de nouveau. Ils apprendront dans le sang et la douleur à ne pas réitérer l'opération.
Enfin de l'honnêteté, Elizia ferma ses dossiers et les rangea dans ses tiroirs. Sortant une cigarette et la portant à ses lèvres, sans jamais l'allumer. Tout comme son interlocutrice, elle avait délaissé le tabagisme en posant les pieds sur l'île. Parfois, lorsque la situation le permettait ou que la pression était de trop, elle sortait une cigarette et ne l'allumait jamais. C'était sa manière de tester sa volonté, et surtout de constater que sa détermination, que ce tube de tabac représentait en réalité la solution de facilité, et pour les deux femmes à la tête du peuplement.
Rien ne serait jamais plus facile, alors oui finalement elle comprenait un peu mieux le comportement et les décisions provocatrices d'Izumi.
Taper était plus facile que de négocier, et si les Dénés devaient devenir un symbole de ce qui arriverait à ceux s'en prenant aux filles de la demi-géante.
Ils le seraient.
- Nous n'avons pas assez de guerrières pour que tu étires nos troupes à ce point ! Nous avons déjà envoyé un détachement pour épauler les éleveurs de chevaux, nous venons de prendre la Côte Blanche et nous devons garnisonner la région entière, qui vas-tu envoyer avec Eata ?
- Personne. Un instant, la seconde de l'Iron Fleet cru que la Supernova se moquait d'elle, et manqua de casser son bureau sous l'énervement. Avant de se raviser et de constater avec une certaine horreur que l'Armure était tout à fait sérieuse. Devant le visage déconfit de celle l'accompagnant depuis ses quasi débuts, la forgeronne se rapprocha légèrement, les bras dans le dos.
- Tu as raison sur un point Sander, nous ne pouvons pas envoyer une seule autre guerrière en dehors des murs de Skythiai. Pour autant je ne compte pas subir la suite des évènements, car nos ennemis ne nous attendrons pas. Cette île est vaste, immense, plus grande que nous l'aurions jamais imaginé. Et maintenant que nous avons une occasion de définir des frontières durables pour la première fois depuis notre débarquement, nous devrions nous retrancher et se préparer à encaisser ?! C'était au tour d'Izumi de changer de ton d'habitude si neutre, les iris améthystes de la demi-géante brillaient d'une lueur rare.
- Non. Non Elizia ce n'est pas de la folie mais la seule décision que nous avons. Deux fois, deux fois que nous affrontons les locaux et deux fois que nous n'avons pas engagé les hostilités, et nous continuerons à tendre l'autre joue envers toutes les tribus que nous rencontrerons. Un silence, et les poings de l'épéiste se ferment avec violence. Mais il est hors de question que j'attende de voir les Dénés, les exilés, les rancuniers et n'importe qui d'autre aux portes de Skythiai pour réagir. Le regard de la Supernova rencontra celui de l'ancienne tueuse à gage. Et dans cet échange, les mots laissèrent la place à un silence qui dura sans pour autant être pesant pour l'une et l'autre. Après des années à voguer ensemble, souvent contre vents et marées, les deux femmes pouvaient communiquer et le faisait d'ailleurs plus souvent sans s'adresser la parole.
- Tu joues avec le feu Izumi. Si ils avaient fait pareil ...
- Je n'aurai rien eu à redire, même si j'aurai probablement pas digéré la nouvelle. Nous jouons un jeu dangereux Elizia, il n'y a pas que moi et mes décisions dans la balance. C'est un conflit qui se prépare à l'horizon, en attendant chacun essaie d'augmenter sa zone d'influence, les Dénés sont certainement plus doué pour la guerre que la politique mais ils ne sont pas écervelés. Ils ne sont pas descendus directement pour se venger, c'est donc que tout là haut, il se passe quelque chose. Et j'aimerai autant savoir quoi, profiter d'une invitation de ces ... Son index et son majeur sur son front, massant la zone comme pour en faire sortir l'information. Dakelh, est une bonne manière de récolter des informations tout en gardant un profil "neutre" et ainsi ne pas donner aux Dénés une raison de faire preuve de représailles.
- Et si, les Dénés décident de faire fis des règles, de l'éthique ou bien qu'ils refusent de jouer à l'amiable ? Qu'ils considèrent, et à juste titre, la présence d'une de tes lieutenantes très, trop proche de leurs "frontières" ? Le fond de la pensée, Elizia voulait entendre clairement Izumi dire ce qui se passerait, quand inévitablement les choses tourneraient dans une direction non désirée, encore que la seconde de l'Iron Fleet commençait de plus en plus à penser que l'Armure souhaitait que la tension augmente et qu'un conflit éclate, si celui-ci était prédestiné à arriver, la demi-géante avait tout intérêt à en maîtriser les aspects autant que possible.
- Alors il arrivera ce qui s'est passé, se passe et se passera lorsqu'on lève la main contre l'Iron Fleet, ses membres ou ses alliés. Un sourire sur le visage angélique de la forgeronne, ses iris fixant le sol et ses poings se fermant de nouveau. Ils apprendront dans le sang et la douleur à ne pas réitérer l'opération.
Enfin de l'honnêteté, Elizia ferma ses dossiers et les rangea dans ses tiroirs. Sortant une cigarette et la portant à ses lèvres, sans jamais l'allumer. Tout comme son interlocutrice, elle avait délaissé le tabagisme en posant les pieds sur l'île. Parfois, lorsque la situation le permettait ou que la pression était de trop, elle sortait une cigarette et ne l'allumait jamais. C'était sa manière de tester sa volonté, et surtout de constater que sa détermination, que ce tube de tabac représentait en réalité la solution de facilité, et pour les deux femmes à la tête du peuplement.
Rien ne serait jamais plus facile, alors oui finalement elle comprenait un peu mieux le comportement et les décisions provocatrices d'Izumi.
Taper était plus facile que de négocier, et si les Dénés devaient devenir un symbole de ce qui arriverait à ceux s'en prenant aux filles de la demi-géante.
Ils le seraient.