Luvneelgraad... une ville pratique pour un mec comme moi. Sérieusement, quoi de mieux qu'un royaume où on fabrique des navires luxueux pour un ouvrier de Water Seven comme moi ? De quoi me faire un peu de monnaie en bossant grâce à mes compétences d'artisan renommé. Bon, c'est un peu comme si on demandait à la Mort de se concentrer sur les hospices de petits vieux alors qu'à cinquante bornes de là, la guerre fait rage. Déjà qu'au pays des aveugles, les borgnes sont rois, alors moi qui ait mes deux yeux en matière de construction navale, autant dire que mon curriculum a fait dresser les cheveux sur la tête du gérant de l'entreprise. Une chance qu'il ne soit pas spécialement résistant à ce genre de choc émotionnel, parce qu'avec moins d'empressement pour m'embaucher, il aurait pu vérifier si je n'étais pas un pirate primé. Quoi qu'il faut dire que quand on a comme référence "Membre de l'équipe numéro une de charpentier" relatif à votre formation sur Water Seven, ça permet de se la péter un max.
Voilà comment j'ai fait pour subvenir à mes besoins pendant un petit mois, jusqu'à l'arrivée de la paie. Le patron était plus que ravi du boulot, du moins quand j'étais sobre, et les collègues ne cessaient de m'engueuler en me répétant que l'on était payé à l'heure et que j'allais les mettre sur la paille. Du coup, je pouvais fainéanter royalement sur le chantier en jouant au Poker avec les potes. Bien sûr, quand le client voit cela, il vient te hurler dessus. Sauf qu'en général, il se calme rapidement quand tu lui expliques que t'es en avance et que tu lui offres en prime un joli meuble que tu feras toi-même. Commode, étagère, garde-robe... rien de bien compliqué pour un charpentier expérimenté.
C'est comme ça qu'au final, je me suis retrouvé le dernier jour de taff au bar pour dépenser la paie si durement gagnée. Je savais que Han s'était fait embaucher dans le cirque local avec Ouroboros pour subvenir à leurs besoins. Normalement, ils étaient censés me retrouver ici une fois leur dernière représentation terminée... donc vers une heure du matin, ce qui me laissait au bas mot environ cinq heures pour passer le temps. Il était tard, je commençais à peine à me saouler que là, je vois assise au comptoir une petite nana, le genre grande frisée qui donne une impression de dominatrice, le tout avec une taille alléchante et un postérieur à provoquer un accident de charrette. Deux ou trois coups d'œil pour la jauger. Bon, si on omet le fait qu'elle se trimballe une faux comme une psychopathe, c'est plutôt le genre de fille à rendre la soirée intéressante.
Je commande un Martini, histoire de faire plus subtil que le poivrot carburant au Scotch que je suis. Au passage, j'indique au barman de servir la minette. Peut-être poivrot le Arthy, mais quand même Roi et gentleman. Surtout fin stratège en séduction en fait. Elles sont plus faciles à allonger avec quelques verres dans le nez. Certes, elle est un peu jeune, mais ce n'est pas parce que j'ai passé la trentaine que je vais me farcir des vieilles non plus. Puis bon, en général, les jeunettes aiment avoir à faire à un homme d'expérience. C'est avec cet optimisme que je m'approche de son siège avant de lui parler sur un ton digne d'un espion britannique abonné aux belles machines et aux aventures d'un soir.
- Dure journée chérie ?
Peut-être que le "chérie" était de trop mais bon. Au moins, ça donne tout de suite le ton. Elle verra bien que je ne suis pas le genre de mec à lui promettre la Lune, le mariage et trois niards braillards juste pour l'allonger. Rien que par cette introduction, elle devrait deviner que ça veut dire "t'es seule, j'suis seul, t'es bien foutue, moi aussi, alors autant faire profiter nos deux corps l'un de l'autre et passer un bon moment". Mais "dure journée chérie" passe quand même mieux je trouve. Restait à voir si elle était partante pour un petit moment de bonheur ou si c'était juste une pimbêche allumeuse se baladant de manière à aguicher les mâles pour mieux les refouler. Dans tous les cas, ce n'était pas comme si j'avais grand-chose à perdre non plus.
Voilà comment j'ai fait pour subvenir à mes besoins pendant un petit mois, jusqu'à l'arrivée de la paie. Le patron était plus que ravi du boulot, du moins quand j'étais sobre, et les collègues ne cessaient de m'engueuler en me répétant que l'on était payé à l'heure et que j'allais les mettre sur la paille. Du coup, je pouvais fainéanter royalement sur le chantier en jouant au Poker avec les potes. Bien sûr, quand le client voit cela, il vient te hurler dessus. Sauf qu'en général, il se calme rapidement quand tu lui expliques que t'es en avance et que tu lui offres en prime un joli meuble que tu feras toi-même. Commode, étagère, garde-robe... rien de bien compliqué pour un charpentier expérimenté.
C'est comme ça qu'au final, je me suis retrouvé le dernier jour de taff au bar pour dépenser la paie si durement gagnée. Je savais que Han s'était fait embaucher dans le cirque local avec Ouroboros pour subvenir à leurs besoins. Normalement, ils étaient censés me retrouver ici une fois leur dernière représentation terminée... donc vers une heure du matin, ce qui me laissait au bas mot environ cinq heures pour passer le temps. Il était tard, je commençais à peine à me saouler que là, je vois assise au comptoir une petite nana, le genre grande frisée qui donne une impression de dominatrice, le tout avec une taille alléchante et un postérieur à provoquer un accident de charrette. Deux ou trois coups d'œil pour la jauger. Bon, si on omet le fait qu'elle se trimballe une faux comme une psychopathe, c'est plutôt le genre de fille à rendre la soirée intéressante.
Je commande un Martini, histoire de faire plus subtil que le poivrot carburant au Scotch que je suis. Au passage, j'indique au barman de servir la minette. Peut-être poivrot le Arthy, mais quand même Roi et gentleman. Surtout fin stratège en séduction en fait. Elles sont plus faciles à allonger avec quelques verres dans le nez. Certes, elle est un peu jeune, mais ce n'est pas parce que j'ai passé la trentaine que je vais me farcir des vieilles non plus. Puis bon, en général, les jeunettes aiment avoir à faire à un homme d'expérience. C'est avec cet optimisme que je m'approche de son siège avant de lui parler sur un ton digne d'un espion britannique abonné aux belles machines et aux aventures d'un soir.
- Dure journée chérie ?
Peut-être que le "chérie" était de trop mais bon. Au moins, ça donne tout de suite le ton. Elle verra bien que je ne suis pas le genre de mec à lui promettre la Lune, le mariage et trois niards braillards juste pour l'allonger. Rien que par cette introduction, elle devrait deviner que ça veut dire "t'es seule, j'suis seul, t'es bien foutue, moi aussi, alors autant faire profiter nos deux corps l'un de l'autre et passer un bon moment". Mais "dure journée chérie" passe quand même mieux je trouve. Restait à voir si elle était partante pour un petit moment de bonheur ou si c'était juste une pimbêche allumeuse se baladant de manière à aguicher les mâles pour mieux les refouler. Dans tous les cas, ce n'était pas comme si j'avais grand-chose à perdre non plus.