~ Fin année 1627 – Quelque part en plein mer sur Grand Line ~
« - Tu n’as pas le droit de mourir ! »
Après ses mots Fozia s’effondra dans les bras de Yamiko. Miss Gun avait rendu son dernier souffle après avoir reçu un coup fatal à la place de la jeune borgne. Cette dernière ne comprenait pas le dernier acte de son amie. Pourquoi s’était-elle donc sacrifiée pour elle alors que de toute évidence elle allait y passer elle aussi. Elle était seule et encerclée par des ennemis qu’ils n’avaient pas réussi à repousser ensemble alors comment ferait-elle pour s’en sortir seule ? De plus, elle était dans un état d’épuisement très avancé. Ses jambes refusaient de la soutenir et elle avait épuisé tellement d’énergie, qu’elle parvenait à peine à soulever une petite brise avec la maîtrise de son fruit de démon.
Affligée et complètement désemparée, Yamiko n’avait plus la force, ni le courage de poursuivre une bataille sans espoir. Alors, le corps tremblant, elle entoura le corps qui refroidissait de Fozia de ses bras tout en déversant toutes les larmes de son corps.
« - Je suis désolée ! … Je suis vraiment désolée ! »
Propos lâchés d’une voix accablée alors que la culpabilité ne pas avoir su protéger ses compagnons la rongeait intensément. En quelques minutes, elle venait de perdre tous ses compagnons. Fozia était inerte dans ses bras, le corps de Sunny gisait parmi les cadavres des assaillants sur le pont. Quant à Choupi, il avait disparu sous la mer après avoir était tailladé alors que Terry, l’aigle royal de l’équipage, avait disparu dans le ciel après avoir reçu une flèche. Il ne restait plus qu’une Yamiko en pleurs sur le pont d’un bateau repeint par le sang et redécoré par des cadavres. A cinq, les membres d’Eagle Claws étaient parvenus à arracher la vie à des nombreux ennemis mais le nombre avait fini par l’emporter. Sans compter que dans le camp adversaire, il y avait des hommes avec des capacités à ne pas sous-estimer.
Décidée à recevoir, sans se débattre, le coup de grâce qui la mènerait auprès des seins, Yamiko finit par se faire assommer par un violent coup à l’arrière du crâne.
***
~ Bulgemore ~
Plusieurs jours s’étaient écoulés lorsque Yamiko ouvrit l’œil sur un plafond d’un blanc immaculé. Allongée, rapidement, la jeune femme se rendit compte qu’elle avait les poings et les pieds attachés sur ce qui s’apparentait à un lit d’opération et sa bouche avait été bâillonnée. En voulant tourner la tête, elle s’aperçut que son cou avait été également immobilisé.
Yamiko était reliée par des câbles à des divers appareils équipés d’écrans. De toute évidence, elle était préparée pour une opération d’envergure. Alors que la jeune femme se demandait où elle se trouvait et dans quel but elle se trouvait dans sa situation actuelle, un visage étranger se révéla au-dessus du sien. Un faciès dont la vue glaça le sang de Yamiko tant celui-ci, bien que souriant, reflétait la perversité à l’état pur.
« - Tu es enfin réveillée ! C’est parfait. On va pouvoir commencer ! »
Le sourire de l’effroyable personnage qui était Dr Monroo s’élargit, renforçant l’effroi de la jeune borgne.
Yamiko se rappela de ses derniers moments infernaux sur son bateau, encerclée par les ennemis, puis du trou noir qui s’en suivit alors qu’elle attendait dans le chagrin sa propre fin. Mais, elle était toujours en vie. Comment ? Pourquoi ? La jeune borgne désirait connaitre les réponses mais elle ne put laisser échapper que des beuglements incompréhensibles à travers son bâillon.
« - Tu n’as pas besoin de savoir quoique ce soit ! Lâcha le scientifique fou d’une voix flegmatique, comprenant ce que la prisonnière cherchait à dire, tout en lui injectant sans ménagement dans le cou, via une seringue, un liquide grisâtre. »
Aussitôt Yamiko fut pris d’un violent spasme qui secoua tout son corps tout en lui arrachant une vive douleur qui semblait provenir de chaque parcelle de son corps. La jeune borgne ne put pousser que des gémissements étouffés mais les larmes qui se déversaient de son œil écarquillé démontrait la géhenne qu’elle vivait. La torture perdura jusqu’à ce que la jeune femme finit par perdre connaissance. Et, aussitôt qu’elle revenait à elle, le Docteur Monroo recommençait mais, ne désirant pas tuer son cobaye, il cessait dès que l’état de ce dernier était critique. Le scientifique fou surveillait attentivement l’état de Yamiko sur l’attirail qui était connecté à elle.
Son expérience nécessitait à ce que le sujet restât en vie et en forme physique alors Docteur Monroo le maintenait en vie via une perfusion régulière d’une substance de sa propre création. Puis, le vil scientifique laissait son rat de laboratoire se reposer avant de recommencer une fois que celui-ci avait bien récupéré physiquement. Quotidiennement Yamiko goûtait à l’enfer. Et, chaque jour, bien que la torture fût de plus en plus douloureuse car la dose du produit qui en était la cause était augmentée quotidiennement, Yamiko parvenait à rester éveillée de plus en plus longtemps comme si son corps était devenu plus résistant. Cependant, le mental de la jeune femme était dans un tel état qu’elle finit par ne plus décerner quoique ce soit. La seule chose qu’elle parvenait à ressentir distinctement était la douleur que son tortionnaire lui infligeait.
Les tortures de la jeune borgne durèrent des jours. Docteur Monroo commençait à se demander s’il allait se retrouver avec un échec comme les fois précédentes lorsque le miracle qu’il attendait tant se produisit enfin. Le corps de Yamiko, toujours en proie à la souffrance, émit une lumière dorée qui se concentra ensuite dans une cloche en verre avec un socle qui était relié à la torturée via des câbles de diverses couleurs. La lumière forma un objet avant de disparaitre laissant apparaître un fruit de démon tout scintillant …
Dernière édition par Yamiko le Lun 12 Juin 2023 - 13:41, édité 1 fois
Posté Mer 24 Mai 2023 - 16:47 par Yamiko
Les Malheurs de Yamiko - solo
~ Fin année 1627 – Bulgemore ~
Une liesse san borne se peignit sur le faciès de Dr Monroo dont le sourire déforma presque entièrement son visage d’aliéné.
Le scientifique s’apprêta à prendre le fruit de sa vile expérience lorsque le corps de Yamiko qui émanait une vapeur inattendue attira son attention. Rapidement, l’étrange fumée se dissipa pour révéler le corps d’une frêle jeune femme à la place de celui de l’imposant homme que le scientifique avait torturé. Le présent corps était en réalité la véritable Yamiko. En effet, sur la route de tous les périls, la chasseuse de primes s’était retrouvée dans le corps d’homme, et bien musculeux, depuis plus d’un an suite à une malencontreuse rencontre avec le tristement célèbre Reyson D. Anstis. Grâce à son fruit de démon, ce dernier avait transformé la jeune borgne mais l’expérience de Dr. Monroo semblait avoir brisé le pouvoir du fuit de Reyson.
« - Fort intéressant ! Laissa échapper Dr Monroo, l’étonnement passé. »
Le scientifique n’avait pas connaissance de la cause du changement physique de son cobaye et voyait là comme un nouveau sujet d’études intéressant. Mais, pour l’heure, il se concentra sur le fruit de plus d’un an de recherches, des tests et de sacrifices de quelques mangeurs de fruit de démon. Délicatement, il souleva la cloche du socle où était posé le fruit de démon qu’il avait réussi à extirper de Yamiko. Un nouveau sourire de satisfaction sur le faciès, il examina le fruit de démon - qui continuait étrangement de scintiller - sous tous les angles. Les pirates qui lui avaient livré Yamiko lui avait rapporté que son sujet manipulait le vent. Si c’était la vérité, il avait donc entre les mains le fruit du vent qui était de classe divin. Un atout majeur pour quiconque qui le mangerait donc, mais si le Dr Monroo s’était donné tant de mal pour voler à un mangeur de fruit de démon sa source de pouvoir, ce n’était pas pour se l’approprier. Le scientifique ne courait guère après la puissance. Tout ce qui le motivait était l’expérimentation pour parvenir au résultat.
Réussir à extirper le fuit de démon d’un maudit sans le tuer était révolutionnaire mais sachant pertinemment que le procédé pour parvenir au résultat était repréhensible par le Gouvernement Mondial qui prônait la justice - malgré la présence des quelques personnes bien abjectes en son sein - le scientifique ne tenait donc pas à ébruiter sa découverte. Dr Monroo n’était pas un homme cupide mais était juste un scientifique avide de savoirs. Ainsi, il vendait discrètement les fruits de ses expériences secrètes à des forbans, qui ne remettraient jamais en question ses pratiques même des plus abjectes, afin de financer des nouvelles recherches.
Après des divers tests et analyses, le lendemain même de la transformation physique de Yamiko, Dr Monroo dût se résoudre que celle-ci ne présentait rien d’anormal ou d’intéressant qui méritait de pousser plus loin ses recherches. Il ne lui restait donc plus qu’à se débarrasser du sujet Yamiko qui était devenu inutile mais il se retrouvait face à un cas inédit qui le faisait hésiter sur ce qu’il devait faire. C’était la première fois qu’il se retrouvait face à un cobaye vivant après une expérience. Le scientifique n’avait aucun scrupule à se débarrasser des cadavres de ses sujets d’expériences, ni à anéantir ceux qui se mettaient en travers de son chemin mais son sujet présent, qui le fixait d’un air innocent, le plongeait dans l’indécision.
Assise sur son fauteuil, Dr Monroo fixa longuement Yamiko qui, conformément à ses ordres, s’était assise sur le lit d’opération. Sans attache, la jeune femme pourrait tenter de s’échapper ou de l’attaquer mais elle restait sagement à le fixer d’un regard dénué d’animosité. Le processus d’extraction de son fruit n’avait pas certes tué le sujet mais celui-ci l’avait rendu complémente amnésique. Yamiko n’avait plus aucun souvenir d’avant son réveil après la perte de son fruit. L’ancienne chasseuse de primes semblait même avoir perdu la capacité de s’exprimer. Yamiko était telle une enfant qui avait tout à apprendre.
« - Que dois-je faire de toi ? Lâcha Dr Monroo comme pour lui-même. »
En réponse, le scientifique n’eut droit qu’à un regard dénué d’émotion de la part de Yamiko.
***
En franchissant la lourde porte de son laboratoire secrète, Dr Monroo fut accueilli par l’aboiement d’un chiot robot qui, imitant un véritable animal, vint l’accueillir en remuant la queue avant de lui tourner autour en sautillant.
« - Comment va donc ta maitresse aujourd’hui ? »
En réponse, le chiot robot aboya de nouveau avant de se diriger vers une Yamiko recroquevillée dans un coin. La jeune femme se contenta de relever la tête pour fixer le scientifique d’un regard toujours aussi vide. Cela faisait pourtant plus d’un mois que Dr Monroo tentait de la stimuler de bien des manières : jeux, lecture, écriture, dessin et même de la musique … mais rien ne semblait atteindre émotionnellement son sujet. Ce dernier manifestait de l’intelligence car, en seulement quelques jours, elle s’était montrée capable d’écrire et même de lire - comme si elles n’avaient pas perdu ces capacités - mais la jeune femme restait totalement impassible, même en lisant une histoire supposée être plaisante.
Dr Monroo avait fabriqué le chiot robot dans l’espoir que ce dernier réussirait à titiller le cœur de son sujet mais, bien que Yamiko semblait apprécier la compagnie du faux animal, avec lequel elle dormait même, la jeune femme ne se montrait pas pour autant plus émotive. Elle arborait toujours cet air placide comme si rien ne pouvait l’atteindre émotionnellement. Le robot chiot se montrait bien plus humain que sa maîtresse.
Dr Monroo tendit une main à Yamiko afin de l’ordonner à se relever. Yamiko s’exécuta en saisissant délicatement le membre qui l’avait pourtant tant torturé.
« - Je me demande bien ce qui se passe dans ce corps, fit le scientifique sur un ton avide de savoir tout en saisissant fermement la jeune femme par les bras. »
L’état de Yamiko était un total mystère que Dr Monroo aimerait bien résoudre. C’était la raison qui l’avait poussé à ne pas la tuer mais, suite aux échecs de ses tentatives éthiques, l’envie de disséquer son sujet le démangeait de plus en plus. Après tout, il était un scientifique et non un psychologue.
Les jours passèrent et Dr Monroo finit par céder à son avidité immorale d’étudier le corps du sujet de sa curiosité. Elle ordonna à Yamiko de s’allonger sur le lit d’opération. Chose que la jeune femme fit sans la moindre hésitation, ni protestation. Elle se contenta de fixer le scientifique de son regard éternellement impassible quand celui-ci lui sangla les membres afin de l’immobiliser. Même lorsque l’homme de science lui injecta un produit afin de l’endormir, la jeune borgne ne fit rien d’autre que de le regarder sereinement comme si elle ne comprenait pas qu’elle passait peut-être ses dernières secondes de vie.
Alors que Yamiko était dans un profond sommeil provoqué, Dr Monroo fut la proie d’une nouvelle irrésolution alors qu’il fixait le visage complètement détendu de son sujet endormi. Pour la première fois de son existence, il hésitait à exécuter une expérience. Ne s’étant jamais attaché à un être, le scientifique ne comprenait guère ce qui le poussait à la réticence. L’indécision profonde précipita l’homme - si sûr de lui habituellement - dans une désorientation qui le poussa à libérer les membres de son sujet toujours inconscient. Puis, précipitamment, Dr Monroo sortit de son laboratoire dont un simple claquement de l’épaisse porte la verrouillait automatiquement. Seulement, déboussolé, le scientifique n’avait pas remarqué que la porte de son laboratoire ne s’était claquée. Ainsi, lorsque Yamiko revint à elle - plus d’une heure plus tard - la jeune femme se retrouva face à une porte entrebâillée. Instinctivement, la jeune borgne se dirigea vers la porte qu’elle poussa et franchit sans la moindre hésitation.
Plus par instinct que par curiosité dont elle semblait être dénuée, Yamiko longea des couloirs qui finirent pas la conduire à l’extérieur. Après quelques secondes d’hésitation face à un nouvel environnement, la jeune femme s’éloigna de plus en plus du laboratoire de Dr Monroo et finit, à seulement une vingtaine de minutes plus tard, encerclée par des hommes lourdement armés. La présence de la jeune borgne avait été détectée par Rykor Jean alors que, comme à la coutume, celui-ci sondait Bulgemore grâce à son haki de l’empathie dont la portée couvrait toute l’île. Jusqu’à présent, l’existence de Yamiko n’avait pas été décelée car les murs du laboratoire clandestin de Dr Monroo étaient d’une telle épaisseur que même un puissant haki de l’empathie ne peut détecter une présence à l’intérieur.
Jean avait dépêché quelques-uns de ses hommes afin de prendre connaissance de la présence étrangère et la neutraliser si besoin. Seulement, face à l’absence de réaction hostile de Yamiko, les hommes se contentèrent de l’amener sans brutalité à la Brigade Scientifique de Bulgemore où elle fut enfermée puis ensuite interrogée. Les scientifiques - qui ne comprenaient pas Dr Monroo qui était absent à ce moment là - avaient vite compris que l’état de la jeune femme ne leur permettraient pas de lui soutirer la moindre information. Pour eux, elle était telle une enfant en plein apprentissage de l’existence et dans l’incapacité de parler. Ils soupçonnaient que quelque chose de grave avait dû mettre la jeune femme dans cet état et une enquête fut ouverte pour tenter de découvrir la vérité. En attendant, considérant que Yamiko ne représentait aucun danger au vu de son état actuel, Marie Q-Riz – la directrice des recherches de l'aile ouest la Brigade Scientifique – décida de confier la déficiente au Soixante Huitième Régiment de l’île. Une étrangère ne pouvait être gardée dans un lieu où des recherches, souvent secrètes, étaient menées. Yamiko fut alors placée sous la responsabilité du Commandant Peter St. Borough qui, sans la moindre hésitation, décida de confier la tâche simple, mais des plus gratifiantes, de faire les ménages à la jeune femme, en échange du gite et le couvert au sein de son régiment. Et ce, jusqu’à nouvel ordre …
