Trois semaines plus tard, nous étions toujours le cul sur notre navire traversant un océan à perte de vue. Étrangement, aucun incident notable à signalé ! Pas d’attaques de la Marine, ni de pirates, ni de monstres marins. J’avais pour ma part asséché les dernières bonnes bouteilles de rhum de la réserve personnelle du Contre-Amiral pour mon plus grand regret. Je devais maintenant me rabattre sur de rhum bon marché faute de mieux. Même si cela manquait cruellement de femme, la vie à bord se passait plutôt bien, bien évidemment j’occupais les quartiers du patron, donc je profitais d’un confort exceptionnel. Et la seule attirante était quant à elle recluse dans sa cabine en permanence avec ses hommes de confiance en train de potasser de mystérieuses notes à longueur de journée. Bien évidemment j’avais une interdiction formelle d’approcher mon museau de tout ça. De toute façon je m’en foutais, ce n’était pas le contenu des notes que je voulais, mais elle ! Elle hantait mes nuits, je n’avais plus qu’une seule chose en tête, l’obtenir d’une manière ou d’une autre.
Mis à part mes problèmes de cœur, la vie à bord se passait relativement bien. Quelques bagarres, deux ou trois disparitions de marins sans doute pour de vieilles rancunes.
Nous étions à mi-chemin environ d’après les calculs de notre excellent capitaine William, nous avions largement de quoi tenir davantage si besoin question, vivres et alcool. Le soleil était à son zénith, encore une magnifique journée en perspective, à défaut de pouvoir baiser, je pouvais au moins parfaire mon bronzage. J’étais donc allongé sur mon transat quand toute l’obscurité tomba brutalement, nous étions passés du jour à la nuit en un battement de cil.
« Hum ? »
Le ciel était noir comme du charbon, je n’avais jamais vu de ma vie un changement aussi brutal de temps. Une grosse averse emboita le pas accompagné d’éclair et de coups de tonnerre, en l’espace de quelques secondes j’étais trempé de la tête au pied. Décidément, cet endroit était vraiment merdique sur tous les points. Je me dépêchais de me mettre à l’abri quand quelque chose attira mon attention au loin dans une mer soudainement déchainée. Entre deux éclairs qui illuminaient le ciel, je remarquais une énorme masse sombre qui se tortillait hors de l’eau, encore un fichu monstre marin. Mais celui-ci présentait des mouvements anormaux, je remarquais alors à la lueur d’un autre éclair, un homme armé d’une énorme épée qui embrocha la créature avant de disparaitre dans l’obscurité la plus totale.
« C’est impossible ?! J’ai dû rêver ! »
Oubliant la pluie, le vent et les énormes vagues, je me dirigeais vers le bastingage pour lever mes doutes. J’étais convaincu que mes yeux ne m’avaient pas joué des tours, qu’il y avait effectivement quelqu’un là-bas en pleine chasse aux monstres.
La dernière chose que j’entendis avant d’être violemment percuté fut un bruit sourd et terrifiant. Une vague titanesque frappa notre navire par le tribord, emportant tout sur son passage et me projetant comme un fétu de paille dans la mer avec une violence inouïe. À moitié sonner, je me retrouvais soudainement sous l’eau au milieu d’une tempête de tous les diables. Il faisait noir et froid là-dessous, j’étais totalement désorienté et paniqué, je cherchais par tous les moyens à regagner la surface. J’arrivais au terme d’efforts surhumain à finalement sortir la tête de l’eau, cherchant du regard autour de moi mon navire, je remarquais qu’il était à une centaine de mètres en prise avec d’énormes vagues. Mais une nouvelle fois un bruit sourd et terrifiant parvint à mes oreilles, je me retournais pour voir une nouvelle vague scélérate me tomber droit dessus. Tétanisé par la peur, je fus percuté de plein fouet par ce mur d’eau avant de sombrer dans les abysses.
Une vive douleur sur la joue gauche me tira brutalement de ma torpeur ! Encore les yeux clos je cherchais à comprendre d’où venait la douleur à l’aide de ma main pour tomber sur quelque chose de vivant qui me pinça violemment les doigts. J’ouvrais les yeux pour découvrir qu’un énorme crabe envisageait fortement de me prendre pour son quatre heures !
Je l’envoyais paitre plus loin avant de me retourner sur le dos. J’étais trempé de la tête au pied, couvert de sable, je me retrouvais face à un soleil à son zénith qui me brulait littéralement la gueule.
« Comment… Je suis encore en vie ? »
Les dernières images me revenaient en tête et me filaient encore des frissons d’effroi. Comment je pouvais être encore de ce monde après avoir terminé à la flotte en pleine tempête ?
Je me redressais pour observer les alentours et compris que des débris de navire m’avaient certainement sauvé la vie en m’évitant une noyade certaine. Je me trouvais sur une grande plage de sable fin et totalement déserte excepté mon pote le crabe qui revenait à la charge bien décider à se taper le Jack. Outre mes vêtements, je n’avais sur moi plus qu’un poignard, alors qu’il revenait dans ma direction, les pinces en avant. Je lui plantais ma lame à travers la carapace d’un geste assuré. Finalement, c’est lui qui allait finir manger et non moi.
Derrière moi se trouvait une épaisse jungle qui composait d’arbres gigantesques, je n’avais pas souvenir d’avoir vu des troncs aussi énormes dans ma vie. Me remettant sur pied, je scrutais à présent l’océan pour espérer voir une trace de mon navire, mais rien du tout. Pas âme qui vive à l’horizon…
« Cela pue du cul cette histoire… »
Je décidais de marchais le long de plage pour espérer voir des traces de vie humaine, mais au bout d’une demi-heure je me resignais. Tout indique que j’étais coincé sur une putain d’île déserte de ses morts. Je décidais alors d’explorer l’intérieur de l’île à défaut de trouver de l’aide, cela me permettrait au moins d’échapper à ce soleil assassin et surtout trouver à boire. Car j’étais totalement déshydraté, j’avais la gorge en feu, combien de temps étais-je resté sur le sable à cuir ?
J’entrais dans l’épaisse végétation avec mon poignard comme seul compagnon, je compris rapidement que cela n’allait pas être une partie de plaisir, bien au contraire. C’était un vrai merdier là-dedans, non seulement la végétation semblait hostile à ma présence, mais en plus cela grouillait de bestioles qui ne voulaient qu’une seule chose, me sucer le sang. Sans être expert dans le domaine, je compris rapidement que quelque chose cloche ici, tout semblait bien plus grand que la moyenne. Même les foutus moustiques semblaient être bodybuildés à l’extrême, je commençais à regretter d’avoir fait le choix de m’enfoncer dans la jungle au lieu de rester en sécurité sur la plage. Pourtant hors de question pour moi de faire ma fiotte et rebrousser chemin pour quelques insectes plus gros que la moyenne.
L’air saturé d’humidité était étouffant et la végétation tellement dense qu’il faisait limite nuit là-dedans. Partout autour de moi j’entendais des cris d’animaux, cela grouillait de vie au moins je n’aurais pas de mal à me trouver de quoi manger. Toutefois, restez à savoir si j’étais un prédateur ou une proie ici.
Je n’allais pas tarder à le savoir, car au détour d’une racine je me retrouvais face à une drôle de bestiole. Un gros lézard d’environ 2 mètres de haut qui se tenait sur deux pattes comme un homme, il était là, devant moi immobile à me fixer droit dans les yeux. Je me décalais sur le côté pour voir sa réaction, il ne bougeait toujours pas, me suivant avec attention du retard.
« Tu veux quoi le sac à main sur pattes ?! »
Il ouvrit grand sa bouche pour laisser apparaitre une rangée de dents impressionnantes et poussa un étrange cri venant du fond de sa gorge. L’instant d’après, je me retrouvais projeté au sol, percuter sur le flanc gauche par un de ses congénères. Attrapant à pleine main sa gueule qui cherchait à m’arracher un bout de barbac, je lui briser le cou d’un geste sec. Son congénère me sauta dessus à son tour, pas le temps de me dégager, je décidais de lui faire tâter de ma lame en retour. Il s’empala comme un grand sur mon poignard qui le transperça sans difficulté. Après quelques soubresauts, il finit par claquer.
Je me relevais en scrutant les alentours pour ne pas me retrouver pris au piège par une colonie entière de ces drôles de lézards mangeurs d’hommes. Je n’avais même pas remarqué au début, mais je pissais le sang au niveau de la jambe, ces saloperies avaient des griffes plus aiguisées que des lames de rasoir.
Environ une demi-heure plus tard après avoir bataillé ferme avec les moustiques pour qu’ils me lâchent la grappe, je tombais cette fois-ci sur le cadavre d’une énorme bestiole totalement éventré. Elle n’était pas morte depuis bien longtemps à première vue, car la chair semblait encore fraiche. Qu’est-ce qui avait pu buter un truc pareil ? La carcasse faisait la taille d’une caravelle sans exagérer. Et au vu des plaies, cela ne ressemblait pas à une attaque des lézards que j’avais précédemment croisés, mais quelque chose de bien plus gros.
Par précaution je décidais de m’écarter de la zone pour ne pas me retrouver face à face avec le propriétaire de ce plat, mais trop tard.
La jungle semblait être en vie tout d’un coup, les arbres bougeaient dans les tous les sens et les oiseaux prenaient leur envoles frénétiquement. Quelque chose d’énorme se diriger droit sur moi, et je n’avais nulle part où aller pour me planquer. L’arbre devant moi s’écroula et je me retrouvais seulement à quelques mètres d’un truc indéfinissable.
Un énorme lézard rouge qui devait bien mesurer 9 mètres de haut, doté d’une mâchoire capable de briser un navire en deux sans difficulté.
C’était bien la peine d’avoir survécu à la noyade et aux monstres marins si c’était pour finir bouffer ici.
Le monstre hurla sa rage à mon encontre, la puissance du cri me déchira les tympans. Cette fois-ci pas de chinoiseries avec mon poignard et encore moins à tenter de lui briser la nuque à main nue. La seule option envisageable, c’était la fuite ! Je tournais les talons en une fraction de seconde pour quitter les lieux le plus rapidement possible. Derrière moi je pouvais entendre les pas de l’animal faire trembler la terre, le salopard avait la ferme intention de me faire payer mon intrusion dans son territoire. J’avais beau courir vite et faire preuve d’agilité, lui n’avait pas besoin de s’emmerder à esquiver les racines ou contourner les obstacles, il fonçait droit devant lui écrasant tout sur son passage sans se soucier de la topographie du terrain !
À plusieurs reprises, il tenta de me croquer, je pouvais sentir son souffle chaud sur ma nuque ! Mais la fuite en avant prit fin plus tôt que prévu ! Je me retrouvais devant un ravin difficilement franchissable. Ne souhaitant pas finir mes jours, la nuque brisée en contrebas d’une falaise, je préférais opter pour l’affrontement. Après tout quitte à crever, autant que ce soit au combat. Avait-il fait exprès de me pousser dans cette direction ? Quoiqu’il en soit, il ne semblait pas pressé d’en finir avec moi, car il était resté à bonne distance en me gardant à l’œil. Nous étions dans une petite clairière et je n’avais de toute manière nulle part où aller. Toutefois, il me restait encore une corde à mon arc, mon Haki Royale ! Après tout j’avais déjà réussi à repousser plus d’une bestiole grâce à ça !
Je décidais de le prendre par surprise en me dirigeant à présent dans sa direction. L’animal redressa la tête comme interloquée par mon comportement. Puis je lui envoyais une vague de Haki en plein dans la poire, l’onde déferla droit sur lui. Il poussa un cri de surprise et recula d’un pas avant de subitement se reprendre et m’envoyer dans les airs par un formidable coup de queue en plein dans la cage thoracique.
Le choc fut tel qu’il me coupa instantanément la respiration avant de me projeter plusieurs mètres en arrière. Heureusement pour moi, les nombreux branchages freinèrent ma chute de plusieurs mètres en contrebas. Cela ne m’empêcha pas pour autant de finir par m’étaler comme une merde au sol quelques instants plus tard. J’avais certainement plusieurs côtes de fêlées, putain de lézard !
Au moins j’étais encore en vie et la grosse bestiole ne semblait plus en vouloir après moi, mais j’étais à présent totalement perdu dans cette jungle. Je me taillais un chemin à travers la végétation à l’aide de ma lame sans avoir la moindre idée d’où je me trouvais. J’en venais à regretter la plage et son soleil ! Je regardais au-dessus de moi parfois pour m’apercevoir que la journée était bien entamée, je redoutais par-dessus tout la tombée de la nuit. Comment je pouvais pioncer dans des conditions pareilles ? Le moindre insecte présent sur l’île n’avait qu’un seul souhait, me bouffer !
Je décidais de faire l’impasse sur une nuit de repos pour continuer mon exploration malgré que l’obscurité se faisait de plus en plus pesante. De toute part me venaient des cris de bestioles qui n’avaient pas l’air de manger que de l’herbe, mais bizarrement depuis que j’avais croisé l’autre gros machin je n’avais plus eu d’attaques. Cependant, je n’étais pas seul, j’avais une flopée de petites merdes modèles réduites qui me suivaient partout à bonne distance, impossible de m’en défaire. Ils étaient une bonne vingtaine à me filer le train, mais n’osaient pas s’approcher davantage et quoique je fasse ils me collaient.
Autant la journée ce fut relativement éprouvant que la nuit tombée c’était une tout autre épreuve. Maintenant que je ne voyais pas plus loin que le bout de mon nez. Non seulement je me prenais les pieds tous les cinq mètres dans une racine, mais en plus j’avais la désagréable sensation de tourner en rond. Épuisé après des heures de marche, je finissais par m’écrouler dans un tas d’herbe pour sombrer.
Mis à part mes problèmes de cœur, la vie à bord se passait relativement bien. Quelques bagarres, deux ou trois disparitions de marins sans doute pour de vieilles rancunes.
Nous étions à mi-chemin environ d’après les calculs de notre excellent capitaine William, nous avions largement de quoi tenir davantage si besoin question, vivres et alcool. Le soleil était à son zénith, encore une magnifique journée en perspective, à défaut de pouvoir baiser, je pouvais au moins parfaire mon bronzage. J’étais donc allongé sur mon transat quand toute l’obscurité tomba brutalement, nous étions passés du jour à la nuit en un battement de cil.
« Hum ? »
Le ciel était noir comme du charbon, je n’avais jamais vu de ma vie un changement aussi brutal de temps. Une grosse averse emboita le pas accompagné d’éclair et de coups de tonnerre, en l’espace de quelques secondes j’étais trempé de la tête au pied. Décidément, cet endroit était vraiment merdique sur tous les points. Je me dépêchais de me mettre à l’abri quand quelque chose attira mon attention au loin dans une mer soudainement déchainée. Entre deux éclairs qui illuminaient le ciel, je remarquais une énorme masse sombre qui se tortillait hors de l’eau, encore un fichu monstre marin. Mais celui-ci présentait des mouvements anormaux, je remarquais alors à la lueur d’un autre éclair, un homme armé d’une énorme épée qui embrocha la créature avant de disparaitre dans l’obscurité la plus totale.
« C’est impossible ?! J’ai dû rêver ! »
Oubliant la pluie, le vent et les énormes vagues, je me dirigeais vers le bastingage pour lever mes doutes. J’étais convaincu que mes yeux ne m’avaient pas joué des tours, qu’il y avait effectivement quelqu’un là-bas en pleine chasse aux monstres.
La dernière chose que j’entendis avant d’être violemment percuté fut un bruit sourd et terrifiant. Une vague titanesque frappa notre navire par le tribord, emportant tout sur son passage et me projetant comme un fétu de paille dans la mer avec une violence inouïe. À moitié sonner, je me retrouvais soudainement sous l’eau au milieu d’une tempête de tous les diables. Il faisait noir et froid là-dessous, j’étais totalement désorienté et paniqué, je cherchais par tous les moyens à regagner la surface. J’arrivais au terme d’efforts surhumain à finalement sortir la tête de l’eau, cherchant du regard autour de moi mon navire, je remarquais qu’il était à une centaine de mètres en prise avec d’énormes vagues. Mais une nouvelle fois un bruit sourd et terrifiant parvint à mes oreilles, je me retournais pour voir une nouvelle vague scélérate me tomber droit dessus. Tétanisé par la peur, je fus percuté de plein fouet par ce mur d’eau avant de sombrer dans les abysses.
Une vive douleur sur la joue gauche me tira brutalement de ma torpeur ! Encore les yeux clos je cherchais à comprendre d’où venait la douleur à l’aide de ma main pour tomber sur quelque chose de vivant qui me pinça violemment les doigts. J’ouvrais les yeux pour découvrir qu’un énorme crabe envisageait fortement de me prendre pour son quatre heures !
Je l’envoyais paitre plus loin avant de me retourner sur le dos. J’étais trempé de la tête au pied, couvert de sable, je me retrouvais face à un soleil à son zénith qui me brulait littéralement la gueule.
« Comment… Je suis encore en vie ? »
Les dernières images me revenaient en tête et me filaient encore des frissons d’effroi. Comment je pouvais être encore de ce monde après avoir terminé à la flotte en pleine tempête ?
Je me redressais pour observer les alentours et compris que des débris de navire m’avaient certainement sauvé la vie en m’évitant une noyade certaine. Je me trouvais sur une grande plage de sable fin et totalement déserte excepté mon pote le crabe qui revenait à la charge bien décider à se taper le Jack. Outre mes vêtements, je n’avais sur moi plus qu’un poignard, alors qu’il revenait dans ma direction, les pinces en avant. Je lui plantais ma lame à travers la carapace d’un geste assuré. Finalement, c’est lui qui allait finir manger et non moi.
Derrière moi se trouvait une épaisse jungle qui composait d’arbres gigantesques, je n’avais pas souvenir d’avoir vu des troncs aussi énormes dans ma vie. Me remettant sur pied, je scrutais à présent l’océan pour espérer voir une trace de mon navire, mais rien du tout. Pas âme qui vive à l’horizon…
« Cela pue du cul cette histoire… »
Je décidais de marchais le long de plage pour espérer voir des traces de vie humaine, mais au bout d’une demi-heure je me resignais. Tout indique que j’étais coincé sur une putain d’île déserte de ses morts. Je décidais alors d’explorer l’intérieur de l’île à défaut de trouver de l’aide, cela me permettrait au moins d’échapper à ce soleil assassin et surtout trouver à boire. Car j’étais totalement déshydraté, j’avais la gorge en feu, combien de temps étais-je resté sur le sable à cuir ?
J’entrais dans l’épaisse végétation avec mon poignard comme seul compagnon, je compris rapidement que cela n’allait pas être une partie de plaisir, bien au contraire. C’était un vrai merdier là-dedans, non seulement la végétation semblait hostile à ma présence, mais en plus cela grouillait de bestioles qui ne voulaient qu’une seule chose, me sucer le sang. Sans être expert dans le domaine, je compris rapidement que quelque chose cloche ici, tout semblait bien plus grand que la moyenne. Même les foutus moustiques semblaient être bodybuildés à l’extrême, je commençais à regretter d’avoir fait le choix de m’enfoncer dans la jungle au lieu de rester en sécurité sur la plage. Pourtant hors de question pour moi de faire ma fiotte et rebrousser chemin pour quelques insectes plus gros que la moyenne.
L’air saturé d’humidité était étouffant et la végétation tellement dense qu’il faisait limite nuit là-dedans. Partout autour de moi j’entendais des cris d’animaux, cela grouillait de vie au moins je n’aurais pas de mal à me trouver de quoi manger. Toutefois, restez à savoir si j’étais un prédateur ou une proie ici.
Je n’allais pas tarder à le savoir, car au détour d’une racine je me retrouvais face à une drôle de bestiole. Un gros lézard d’environ 2 mètres de haut qui se tenait sur deux pattes comme un homme, il était là, devant moi immobile à me fixer droit dans les yeux. Je me décalais sur le côté pour voir sa réaction, il ne bougeait toujours pas, me suivant avec attention du retard.
« Tu veux quoi le sac à main sur pattes ?! »
Il ouvrit grand sa bouche pour laisser apparaitre une rangée de dents impressionnantes et poussa un étrange cri venant du fond de sa gorge. L’instant d’après, je me retrouvais projeté au sol, percuter sur le flanc gauche par un de ses congénères. Attrapant à pleine main sa gueule qui cherchait à m’arracher un bout de barbac, je lui briser le cou d’un geste sec. Son congénère me sauta dessus à son tour, pas le temps de me dégager, je décidais de lui faire tâter de ma lame en retour. Il s’empala comme un grand sur mon poignard qui le transperça sans difficulté. Après quelques soubresauts, il finit par claquer.
Je me relevais en scrutant les alentours pour ne pas me retrouver pris au piège par une colonie entière de ces drôles de lézards mangeurs d’hommes. Je n’avais même pas remarqué au début, mais je pissais le sang au niveau de la jambe, ces saloperies avaient des griffes plus aiguisées que des lames de rasoir.
Environ une demi-heure plus tard après avoir bataillé ferme avec les moustiques pour qu’ils me lâchent la grappe, je tombais cette fois-ci sur le cadavre d’une énorme bestiole totalement éventré. Elle n’était pas morte depuis bien longtemps à première vue, car la chair semblait encore fraiche. Qu’est-ce qui avait pu buter un truc pareil ? La carcasse faisait la taille d’une caravelle sans exagérer. Et au vu des plaies, cela ne ressemblait pas à une attaque des lézards que j’avais précédemment croisés, mais quelque chose de bien plus gros.
Par précaution je décidais de m’écarter de la zone pour ne pas me retrouver face à face avec le propriétaire de ce plat, mais trop tard.
La jungle semblait être en vie tout d’un coup, les arbres bougeaient dans les tous les sens et les oiseaux prenaient leur envoles frénétiquement. Quelque chose d’énorme se diriger droit sur moi, et je n’avais nulle part où aller pour me planquer. L’arbre devant moi s’écroula et je me retrouvais seulement à quelques mètres d’un truc indéfinissable.
Un énorme lézard rouge qui devait bien mesurer 9 mètres de haut, doté d’une mâchoire capable de briser un navire en deux sans difficulté.
C’était bien la peine d’avoir survécu à la noyade et aux monstres marins si c’était pour finir bouffer ici.
Le monstre hurla sa rage à mon encontre, la puissance du cri me déchira les tympans. Cette fois-ci pas de chinoiseries avec mon poignard et encore moins à tenter de lui briser la nuque à main nue. La seule option envisageable, c’était la fuite ! Je tournais les talons en une fraction de seconde pour quitter les lieux le plus rapidement possible. Derrière moi je pouvais entendre les pas de l’animal faire trembler la terre, le salopard avait la ferme intention de me faire payer mon intrusion dans son territoire. J’avais beau courir vite et faire preuve d’agilité, lui n’avait pas besoin de s’emmerder à esquiver les racines ou contourner les obstacles, il fonçait droit devant lui écrasant tout sur son passage sans se soucier de la topographie du terrain !
À plusieurs reprises, il tenta de me croquer, je pouvais sentir son souffle chaud sur ma nuque ! Mais la fuite en avant prit fin plus tôt que prévu ! Je me retrouvais devant un ravin difficilement franchissable. Ne souhaitant pas finir mes jours, la nuque brisée en contrebas d’une falaise, je préférais opter pour l’affrontement. Après tout quitte à crever, autant que ce soit au combat. Avait-il fait exprès de me pousser dans cette direction ? Quoiqu’il en soit, il ne semblait pas pressé d’en finir avec moi, car il était resté à bonne distance en me gardant à l’œil. Nous étions dans une petite clairière et je n’avais de toute manière nulle part où aller. Toutefois, il me restait encore une corde à mon arc, mon Haki Royale ! Après tout j’avais déjà réussi à repousser plus d’une bestiole grâce à ça !
Je décidais de le prendre par surprise en me dirigeant à présent dans sa direction. L’animal redressa la tête comme interloquée par mon comportement. Puis je lui envoyais une vague de Haki en plein dans la poire, l’onde déferla droit sur lui. Il poussa un cri de surprise et recula d’un pas avant de subitement se reprendre et m’envoyer dans les airs par un formidable coup de queue en plein dans la cage thoracique.
Le choc fut tel qu’il me coupa instantanément la respiration avant de me projeter plusieurs mètres en arrière. Heureusement pour moi, les nombreux branchages freinèrent ma chute de plusieurs mètres en contrebas. Cela ne m’empêcha pas pour autant de finir par m’étaler comme une merde au sol quelques instants plus tard. J’avais certainement plusieurs côtes de fêlées, putain de lézard !
Au moins j’étais encore en vie et la grosse bestiole ne semblait plus en vouloir après moi, mais j’étais à présent totalement perdu dans cette jungle. Je me taillais un chemin à travers la végétation à l’aide de ma lame sans avoir la moindre idée d’où je me trouvais. J’en venais à regretter la plage et son soleil ! Je regardais au-dessus de moi parfois pour m’apercevoir que la journée était bien entamée, je redoutais par-dessus tout la tombée de la nuit. Comment je pouvais pioncer dans des conditions pareilles ? Le moindre insecte présent sur l’île n’avait qu’un seul souhait, me bouffer !
Je décidais de faire l’impasse sur une nuit de repos pour continuer mon exploration malgré que l’obscurité se faisait de plus en plus pesante. De toute part me venaient des cris de bestioles qui n’avaient pas l’air de manger que de l’herbe, mais bizarrement depuis que j’avais croisé l’autre gros machin je n’avais plus eu d’attaques. Cependant, je n’étais pas seul, j’avais une flopée de petites merdes modèles réduites qui me suivaient partout à bonne distance, impossible de m’en défaire. Ils étaient une bonne vingtaine à me filer le train, mais n’osaient pas s’approcher davantage et quoique je fasse ils me collaient.
Autant la journée ce fut relativement éprouvant que la nuit tombée c’était une tout autre épreuve. Maintenant que je ne voyais pas plus loin que le bout de mon nez. Non seulement je me prenais les pieds tous les cinq mètres dans une racine, mais en plus j’avais la désagréable sensation de tourner en rond. Épuisé après des heures de marche, je finissais par m’écrouler dans un tas d’herbe pour sombrer.