Robina était revenue sur ses pas. De nouveau sur l’île des dinosaures, Little Garden. Ne repérant pas de navire pirate autour de cette dernière, elle pouvait avoir l’esprit tranquille. Les Glaciers se détendirent légèrement. Depuis quelque temps, ils rencontraient des pirates sur chacune des îles qu’ils visitaient. S’ils pouvaient avoir la paix pendant quelques jours, cela les arrangerait.
En effet, quelques jours auparavant, l’équipage de l’Iceberg était tombé sur les Lizard Pirates. Des utilisateurs de pouvoir de fruit du démon spécialisé dans les dinosaures. Cherchant à se faire une place sur le Nouveau Monde, ils avaient fait demi-tour pour s’entraîner sur une île. Cela avait été sans compter la cuisinière et ses membres d’équipage qui les arrêter dans leur projet de conquête du monde. Toutefois, cette attaque avait été une opportunité pour tout le monde. Les primes sur les têtes avaient fait tourner les têtes de tout un chacun.
De quoi vivre une vie tranquille pour n’importe qui le reste de sa longue existence. Pourtant, la Sanderrienne n’avait même pas sourcillé quand on lui avait présenté autant d’argent. Elle ne faisait pas son travail de chasseresse de primes pour s’enrichir, pas à ce point. Elle voulait tout simplement avoir de l’argent pour vivre normalement elle et son équipage, où qu’ils aillent. Le but était atteint maintenant, pourtant les berries continuaient de s’accumuler sur son compte en banque.
La S.A.N.D.E.R.R. Compagnie, son élevage de dragomards, son verger, le ponton de pêche et ses différents navires sur la route de tous les périls.Toutes ces entreprises généraient assez d’argent pour ne pas avoir à se faire de soucis pour son avenir. Pourtant, elle n’était pas heureuse. Non pas qu’elle cherchait encore à s’enrichir, plutôt qu’elle n’avait pas assez de produits frais à son goût. Elle devait encore s’occuper des zuytres du Port des Jumeaux, les dinosaures et que savait-elle encore à l’avenir.
Suite à sa grosse prise, des bronzes et Copper avaient posé leur candidature pour la rejoindre. Elle aurait voulu dire non, toutefois le nombre avait été non négligeable et un apport plus que bienvenu à la force des Glaciers. Le voyage s’était fait bien plus rapidement avec le double de personnes sur le galion. Pouvant se relayer les uns entre les autres, ayant déjà trois timoniers, ils avaient fendu les flots sans aucun souci.
En cherchant à voir s’ils n’allaient pas se retrouver à devoir se battre de nouveau contre des forbans, ils avaient repéré une petite échoppe non loin de la côte. Une maison sur pilotis qui se trouvait près de la frondaison. C’est à cet endroit que la capitaine des Glaciers avait décidé de jeter l’encre. la chaîne se déroula dans un grand fracas, comme à chaque fois.
Monsieur Lanch, faites préparer la chaloupe, une seule suffira, nous sommes seuls sur l’île. La jeune femme aux longs cheveux blancs se tourna vers son quartier-maître alors qu’il était à quelques mètres.
Vous êtes sûrs ? Ils pourraient être dangereux. Pourquoi ne pas envoyer plus de personnes ? L’ancien sergent des givrelames était inquiet et ne se cachait pas pour le montrer.
Parce que s’ils l’avaient été, nous aurions eu affaire à eux la première fois. L’île n’est pas si grande que ça. Je suis certaine qu’ils sont tout simplement des habitants de l’île. Certaine de ce qu’elle avançait, Robina campa sur ses positions.
Comme une mécanique bien huilée, les poulies firent descendre la barque de la cuisinière. Déjà les chasseurs de primes du Baroque Works avaient pris place. Ils avaient hâte de faire leurs preuves et de se remplir les poches. Le sable racla le fond de l’embarcation, le premier à mettre le pied au sol attrapa la corde pour tirer la coque de noix sur la plage pour qu’elle ne se fasse pas emporter par les vagues. Les autres Glaciers l’aidèrent, laissant la cuisinière prendre l’initiative de monter jusqu’à la petite bâtisse.
À l’extérieur se trouva un homme qui la regarda s’approcher. Il salua la sabreuse d’un signe de la tête avant de retourner à sa surveillance des environs, son fusil à portée de main. Poussant la porte ouverte, la chasseresse de primes entra dans une boutique coquette avec plusieurs articles en vitrine. Des cartes postales, des log pose, des ossements de dinosaures, t-shirt et autres objets se côtoyaient sans jamais se mêler.
Mademoiselle ! Bonjour ! Et bienvenue à Sirena. Les Souvenirs de Little Garden. Perdue ? Vous avez besoin d’un log pose pour partir rapidement de cette île infestée de dinosaures ? J’ai la solution pour vous, un log pose déjà recharger qui vous conduira directement à Sakura. Léo ne s’arrêtait pas de parler, connaissant son numéro par cœur. Il se débarrasserait bien assez vite de cette trouble-fête et retournerait à sa tranquillité toute relative.
Non, je n’ai besoin de rien. C’est à cet instant que les connexions se firent dans la tête de la commandante de l’Iceberg. Elle fixa alors avec des yeux ronds les deux vendeurs. Vous travaillez ici ? À l'année ? Mais vous n’avez pas peur de vous faire manger par des dinosaures ? La surprise fit garder la bouche ouverte à la jeune femme aux longs cheveux blancs.
Non. Jones dehors est là pour assurer notre sécurité. Il est assez fruste, mais il a toujours été bon avec nous. Et les dinosaures ont appris à éviter la zone pour ne pas finir avec une balle entre les deux yeux. Léa rit à ses dernières paroles.
S’il n’y avait pas les dinosaures, cet endroit serait un véritable paradis. Léo souriait en disant ces mots. Il appréciait vraiment de vivre là.
Vous pensez que Jones accepterait de m’emmener avec lui chasser le dinosaure ? Elle s’était pris le menton dans la main.
Il en sera ravi. Il adore montrer aux touristes les alentours, moyennant une petite compensation financière. Un sourire carnassier s’afficha furtivement sur le visage de Léa, les affaires reprenaient.
Pas de problèmes. Je vais donc voir avec lui. Tournant les talons, Robina ouvrit de nouveau la porte pour se retrouver devant Jones qui la fixait du regard. Elle n’était pas restée assez longtemps à l’intérieur pour être une cliente.
Je peux faire quelque chose pour vous, mademoiselle ? Direct, comme à son habitude, il ne tournait pas autour du sujet pendant longtemps.
Oui. j’aimerais partir chasser un dinosaure avec vous. Elle pencha la tête sur le côté, un fin sourire s’affichant. Les deux vendeurs m’ont dit que c’était possible.
Bien sûr. Vous voulez amener votre petite troupe avec vous aussi ? Il jeta un regard sarcastique aux chasseurs de primes en contrebas.
Non, une seule me suffira. Je ne pense pas qu’ils pourront attraper une de ces bêtes de toute façon. Elle refusa sans même y penser. Il ne devait pas y avoir tant de personnes qui pouvaient réussir à capturer un dinosaure sur l’Iceberg. Et ceux qui étaient venus avec elle étaient loin derrière.
Ne perdons pas de temps alors, j’ai entendu un troupeau d’herbivore passé il y a peu de temps avant votre arrivée. Si nous nous mettons en route maintenant, nous pouvons les rattraper dans une heure ou deux. Il attrapa son fusil et le passa à son épaule. Suivez-moi de près, je ne voudrais pas vous perdre dans cette jungle.
Se mettant à courir lentement, il regardait derrière lui régulièrement. D’abord en grognant, pourtant il se mit à sourire après une dizaine de minutes. La cliente était loin d’être une amatrice, elle tenait le rythme sans soucis. Bien que ses habits lui collaient à la peau à cause de l’humidité. Il accéléra encore le rythme, il ne leur faudrait peut-être pas deux heures pour retrouver la trace du troupeau. Robina souffla fort derrière lui, pourtant elle ne réfléchissait pas. C’était la chaleur qui rendait le moment difficile, mais elle avait connu pire.
Après un temps qui parut interminable à la cuisinière, le troupeau d’herbivores apparu à une centaine de mètres d’eux. Le traqueur fit signe à sa suivante de s’arrêter, il s’agenouilla et se tourna vers elle.
Nous allons devoir attendre, des carnivores sont déjà en train de s’en prendre à eux. Il pointa son pouce derrière lui. Un allosaure, pas une bestiole que vous avez envie de rencontrer maintenant, je peux vous le dire.
Levant les yeux et se relevant légèrement, elle put voir un énorme lézard qui s’attaquait aux plus sereins des herbivores, arrachant des pans entiers sur la carcasse de l’un d’eux.
Je dois pouvoir l’avoir d’ici. Attrapant Libertalia, elle avait envie de s’essayer à la lame d’air. Elle en avait déjà fait avant. Surtout dans son combat contre Edward Minaro. Elle pensait savoir comment cela marchait, à voir si elle arrivait à réaliser de nouveau son exploit.
Une puissante épée de vent se créa avec le mouvement qu’imprima la Sanderrienne à son sabre de premier rang. Fendant l’atmosphère comme du papier, l’attaque ne s’arrêta pas à l’allosaure qu’elle découpa net en deux. Le cou de ce dernier tomba au sol. Extatique, la capitaine des Glaciers sauta de joie, elle avait réussi. Elle n’aurait jamais pensé y arriver du premier coup.
Eh bien, vous êtes une petite futée, vous. L’homme releva son chapeau, impressionné par la puissance de la sabreuse.
Merci. Elle le salua d’un léger mouvement du buste. Vous pensez que l’on peut le ramener à la cabane ?
Pas entièrement, surtout que nous laisserions une belle traînée pour les autres carnivores. Toutefois, vous pouvez rapporter votre trophée. Il prit la tête du dinosaure entre ses mains et la tendit à la demoiselle. En tout cas, vous m’avez impressionné. Je ne rencontre pas des personnes comme vous tous les jours.
Elle attrapa son trophée et le passa sous un bras. Je vous remercie. Vous pensez que nous pouvons attraper un petit pour manger ? C’est la deuxième fois que je viens ici et j’ai bien envie d’en cuisiner un.
Non, pas avec l’odeur du sang, nous devrons recommencer demain. Que les bêtes reviennent, il nous faudra aussi des bras en plus. Sa voix se fit plus lente et il murmurait maintenant. Je ne pense pas que nous puissions ramener de telles créatures jusqu’au comptoir à deux.
Pourquoi murmurez-vous ? Par mimétisme, la cuisinière fit la même chose.
Parce qu’il y a une bête juste derrière vous. Il porta son fusil à l’épaule. Dans l’instant, l’odeur et le bruit de la poudre inondèrent le nez et les oreilles de la capitaine des Glaciers. Perdant ses repères, elle devint sourde pendant de longues secondes. Toutefois, elle put constater qu’une balle s’était logée dans le crâne d’un raptor. Cachée derrière un buisson, elle avait attendu son heure.
Ne traînons pas, ça devient dangereux par ici. Il repassa son arme à l’épaule, partant au pas de course.
Le voyage de retour se fit dans le silence le plus total. Elle aurait voulu poser des questions, mais l’attitude de Little Garden Jones ne l’y invitait pas. Quand les chasseurs de primes purent voir la tête d’allosaure, ils crièrent en voulant être les premiers à la toucher. Les laissant à leur petite fête improvisée, la jeune femme eut une idée folle. Elle devait cependant en parler avant à Jones.
La discussion continua longtemps après que la nuit fut tombée, Jones trouvait l’idée intéressante. Pourtant, il ne pouvait pas s’en occuper, il était déjà lié à Sirena. Robina devait donc en parler avec l’équipage, cela les concernait eux aussi. Faisant machine arrière le lendemain, la barque fut attachée pour qu’elle ne dérive pas sur l’eau. Alors que la cuisinière discutait avec l’ensemble du galion. Certains se désignèrent volontaires. Le but ? Ouvrir une réserve naturelle de dinosaures sauvages pour les élever pour leur viande.
Sa décision prise, il ne fallut pas longtemps pour que les travaux commencent. Des arbres furent taillés pour servir de poteaux. D’autres furent écorchés et coupés pour créer une barrière pour bloquer la fuite des bêtes. Des pierres furent glissées entre les deux remparts en bois pour renforcer le tout et empêcher que le premier sang froid puisse s’enfuir ou se frayer un chemin à l’intérieur.
La porte d’entrée pour aller capturer les herbivores à l’intérieur fut installée à côté de la boutique Sirena. La sécurité serait ainsi partagée entre les employés de Jurrasteak Park et Little Garden Jones. Ce dernier leur apprendrait les ficelles du métier.
Une bonne chose de fait, ainsi la cuisinière pourrait se faire livrer de la viande de dinosaure sur la route de tous les périls quand elle le voulait.
En effet, quelques jours auparavant, l’équipage de l’Iceberg était tombé sur les Lizard Pirates. Des utilisateurs de pouvoir de fruit du démon spécialisé dans les dinosaures. Cherchant à se faire une place sur le Nouveau Monde, ils avaient fait demi-tour pour s’entraîner sur une île. Cela avait été sans compter la cuisinière et ses membres d’équipage qui les arrêter dans leur projet de conquête du monde. Toutefois, cette attaque avait été une opportunité pour tout le monde. Les primes sur les têtes avaient fait tourner les têtes de tout un chacun.
De quoi vivre une vie tranquille pour n’importe qui le reste de sa longue existence. Pourtant, la Sanderrienne n’avait même pas sourcillé quand on lui avait présenté autant d’argent. Elle ne faisait pas son travail de chasseresse de primes pour s’enrichir, pas à ce point. Elle voulait tout simplement avoir de l’argent pour vivre normalement elle et son équipage, où qu’ils aillent. Le but était atteint maintenant, pourtant les berries continuaient de s’accumuler sur son compte en banque.
La S.A.N.D.E.R.R. Compagnie, son élevage de dragomards, son verger, le ponton de pêche et ses différents navires sur la route de tous les périls.Toutes ces entreprises généraient assez d’argent pour ne pas avoir à se faire de soucis pour son avenir. Pourtant, elle n’était pas heureuse. Non pas qu’elle cherchait encore à s’enrichir, plutôt qu’elle n’avait pas assez de produits frais à son goût. Elle devait encore s’occuper des zuytres du Port des Jumeaux, les dinosaures et que savait-elle encore à l’avenir.
Suite à sa grosse prise, des bronzes et Copper avaient posé leur candidature pour la rejoindre. Elle aurait voulu dire non, toutefois le nombre avait été non négligeable et un apport plus que bienvenu à la force des Glaciers. Le voyage s’était fait bien plus rapidement avec le double de personnes sur le galion. Pouvant se relayer les uns entre les autres, ayant déjà trois timoniers, ils avaient fendu les flots sans aucun souci.
En cherchant à voir s’ils n’allaient pas se retrouver à devoir se battre de nouveau contre des forbans, ils avaient repéré une petite échoppe non loin de la côte. Une maison sur pilotis qui se trouvait près de la frondaison. C’est à cet endroit que la capitaine des Glaciers avait décidé de jeter l’encre. la chaîne se déroula dans un grand fracas, comme à chaque fois.
Monsieur Lanch, faites préparer la chaloupe, une seule suffira, nous sommes seuls sur l’île. La jeune femme aux longs cheveux blancs se tourna vers son quartier-maître alors qu’il était à quelques mètres.
Vous êtes sûrs ? Ils pourraient être dangereux. Pourquoi ne pas envoyer plus de personnes ? L’ancien sergent des givrelames était inquiet et ne se cachait pas pour le montrer.
Parce que s’ils l’avaient été, nous aurions eu affaire à eux la première fois. L’île n’est pas si grande que ça. Je suis certaine qu’ils sont tout simplement des habitants de l’île. Certaine de ce qu’elle avançait, Robina campa sur ses positions.
Comme une mécanique bien huilée, les poulies firent descendre la barque de la cuisinière. Déjà les chasseurs de primes du Baroque Works avaient pris place. Ils avaient hâte de faire leurs preuves et de se remplir les poches. Le sable racla le fond de l’embarcation, le premier à mettre le pied au sol attrapa la corde pour tirer la coque de noix sur la plage pour qu’elle ne se fasse pas emporter par les vagues. Les autres Glaciers l’aidèrent, laissant la cuisinière prendre l’initiative de monter jusqu’à la petite bâtisse.
À l’extérieur se trouva un homme qui la regarda s’approcher. Il salua la sabreuse d’un signe de la tête avant de retourner à sa surveillance des environs, son fusil à portée de main. Poussant la porte ouverte, la chasseresse de primes entra dans une boutique coquette avec plusieurs articles en vitrine. Des cartes postales, des log pose, des ossements de dinosaures, t-shirt et autres objets se côtoyaient sans jamais se mêler.
Mademoiselle ! Bonjour ! Et bienvenue à Sirena. Les Souvenirs de Little Garden. Perdue ? Vous avez besoin d’un log pose pour partir rapidement de cette île infestée de dinosaures ? J’ai la solution pour vous, un log pose déjà recharger qui vous conduira directement à Sakura. Léo ne s’arrêtait pas de parler, connaissant son numéro par cœur. Il se débarrasserait bien assez vite de cette trouble-fête et retournerait à sa tranquillité toute relative.
Non, je n’ai besoin de rien. C’est à cet instant que les connexions se firent dans la tête de la commandante de l’Iceberg. Elle fixa alors avec des yeux ronds les deux vendeurs. Vous travaillez ici ? À l'année ? Mais vous n’avez pas peur de vous faire manger par des dinosaures ? La surprise fit garder la bouche ouverte à la jeune femme aux longs cheveux blancs.
Non. Jones dehors est là pour assurer notre sécurité. Il est assez fruste, mais il a toujours été bon avec nous. Et les dinosaures ont appris à éviter la zone pour ne pas finir avec une balle entre les deux yeux. Léa rit à ses dernières paroles.
S’il n’y avait pas les dinosaures, cet endroit serait un véritable paradis. Léo souriait en disant ces mots. Il appréciait vraiment de vivre là.
Vous pensez que Jones accepterait de m’emmener avec lui chasser le dinosaure ? Elle s’était pris le menton dans la main.
Il en sera ravi. Il adore montrer aux touristes les alentours, moyennant une petite compensation financière. Un sourire carnassier s’afficha furtivement sur le visage de Léa, les affaires reprenaient.
Pas de problèmes. Je vais donc voir avec lui. Tournant les talons, Robina ouvrit de nouveau la porte pour se retrouver devant Jones qui la fixait du regard. Elle n’était pas restée assez longtemps à l’intérieur pour être une cliente.
Je peux faire quelque chose pour vous, mademoiselle ? Direct, comme à son habitude, il ne tournait pas autour du sujet pendant longtemps.
Oui. j’aimerais partir chasser un dinosaure avec vous. Elle pencha la tête sur le côté, un fin sourire s’affichant. Les deux vendeurs m’ont dit que c’était possible.
Bien sûr. Vous voulez amener votre petite troupe avec vous aussi ? Il jeta un regard sarcastique aux chasseurs de primes en contrebas.
Non, une seule me suffira. Je ne pense pas qu’ils pourront attraper une de ces bêtes de toute façon. Elle refusa sans même y penser. Il ne devait pas y avoir tant de personnes qui pouvaient réussir à capturer un dinosaure sur l’Iceberg. Et ceux qui étaient venus avec elle étaient loin derrière.
Ne perdons pas de temps alors, j’ai entendu un troupeau d’herbivore passé il y a peu de temps avant votre arrivée. Si nous nous mettons en route maintenant, nous pouvons les rattraper dans une heure ou deux. Il attrapa son fusil et le passa à son épaule. Suivez-moi de près, je ne voudrais pas vous perdre dans cette jungle.
Se mettant à courir lentement, il regardait derrière lui régulièrement. D’abord en grognant, pourtant il se mit à sourire après une dizaine de minutes. La cliente était loin d’être une amatrice, elle tenait le rythme sans soucis. Bien que ses habits lui collaient à la peau à cause de l’humidité. Il accéléra encore le rythme, il ne leur faudrait peut-être pas deux heures pour retrouver la trace du troupeau. Robina souffla fort derrière lui, pourtant elle ne réfléchissait pas. C’était la chaleur qui rendait le moment difficile, mais elle avait connu pire.
Après un temps qui parut interminable à la cuisinière, le troupeau d’herbivores apparu à une centaine de mètres d’eux. Le traqueur fit signe à sa suivante de s’arrêter, il s’agenouilla et se tourna vers elle.
Nous allons devoir attendre, des carnivores sont déjà en train de s’en prendre à eux. Il pointa son pouce derrière lui. Un allosaure, pas une bestiole que vous avez envie de rencontrer maintenant, je peux vous le dire.
Levant les yeux et se relevant légèrement, elle put voir un énorme lézard qui s’attaquait aux plus sereins des herbivores, arrachant des pans entiers sur la carcasse de l’un d’eux.
Je dois pouvoir l’avoir d’ici. Attrapant Libertalia, elle avait envie de s’essayer à la lame d’air. Elle en avait déjà fait avant. Surtout dans son combat contre Edward Minaro. Elle pensait savoir comment cela marchait, à voir si elle arrivait à réaliser de nouveau son exploit.
Une puissante épée de vent se créa avec le mouvement qu’imprima la Sanderrienne à son sabre de premier rang. Fendant l’atmosphère comme du papier, l’attaque ne s’arrêta pas à l’allosaure qu’elle découpa net en deux. Le cou de ce dernier tomba au sol. Extatique, la capitaine des Glaciers sauta de joie, elle avait réussi. Elle n’aurait jamais pensé y arriver du premier coup.
Eh bien, vous êtes une petite futée, vous. L’homme releva son chapeau, impressionné par la puissance de la sabreuse.
Merci. Elle le salua d’un léger mouvement du buste. Vous pensez que l’on peut le ramener à la cabane ?
Pas entièrement, surtout que nous laisserions une belle traînée pour les autres carnivores. Toutefois, vous pouvez rapporter votre trophée. Il prit la tête du dinosaure entre ses mains et la tendit à la demoiselle. En tout cas, vous m’avez impressionné. Je ne rencontre pas des personnes comme vous tous les jours.
Elle attrapa son trophée et le passa sous un bras. Je vous remercie. Vous pensez que nous pouvons attraper un petit pour manger ? C’est la deuxième fois que je viens ici et j’ai bien envie d’en cuisiner un.
Non, pas avec l’odeur du sang, nous devrons recommencer demain. Que les bêtes reviennent, il nous faudra aussi des bras en plus. Sa voix se fit plus lente et il murmurait maintenant. Je ne pense pas que nous puissions ramener de telles créatures jusqu’au comptoir à deux.
Pourquoi murmurez-vous ? Par mimétisme, la cuisinière fit la même chose.
Parce qu’il y a une bête juste derrière vous. Il porta son fusil à l’épaule. Dans l’instant, l’odeur et le bruit de la poudre inondèrent le nez et les oreilles de la capitaine des Glaciers. Perdant ses repères, elle devint sourde pendant de longues secondes. Toutefois, elle put constater qu’une balle s’était logée dans le crâne d’un raptor. Cachée derrière un buisson, elle avait attendu son heure.
Ne traînons pas, ça devient dangereux par ici. Il repassa son arme à l’épaule, partant au pas de course.
Le voyage de retour se fit dans le silence le plus total. Elle aurait voulu poser des questions, mais l’attitude de Little Garden Jones ne l’y invitait pas. Quand les chasseurs de primes purent voir la tête d’allosaure, ils crièrent en voulant être les premiers à la toucher. Les laissant à leur petite fête improvisée, la jeune femme eut une idée folle. Elle devait cependant en parler avant à Jones.
La discussion continua longtemps après que la nuit fut tombée, Jones trouvait l’idée intéressante. Pourtant, il ne pouvait pas s’en occuper, il était déjà lié à Sirena. Robina devait donc en parler avec l’équipage, cela les concernait eux aussi. Faisant machine arrière le lendemain, la barque fut attachée pour qu’elle ne dérive pas sur l’eau. Alors que la cuisinière discutait avec l’ensemble du galion. Certains se désignèrent volontaires. Le but ? Ouvrir une réserve naturelle de dinosaures sauvages pour les élever pour leur viande.
Sa décision prise, il ne fallut pas longtemps pour que les travaux commencent. Des arbres furent taillés pour servir de poteaux. D’autres furent écorchés et coupés pour créer une barrière pour bloquer la fuite des bêtes. Des pierres furent glissées entre les deux remparts en bois pour renforcer le tout et empêcher que le premier sang froid puisse s’enfuir ou se frayer un chemin à l’intérieur.
La porte d’entrée pour aller capturer les herbivores à l’intérieur fut installée à côté de la boutique Sirena. La sécurité serait ainsi partagée entre les employés de Jurrasteak Park et Little Garden Jones. Ce dernier leur apprendrait les ficelles du métier.
Une bonne chose de fait, ainsi la cuisinière pourrait se faire livrer de la viande de dinosaure sur la route de tous les périls quand elle le voulait.