Jayce Star
Sexe : Homme
Race : Humain
Métier : Musicien
Groupe : Révolutionnaire ( Armée)
But : Renverser ceux qui écrasent les peuples sans se soucier du mal qu'elles occasionnent. Se battre pour un monde plus juste.
Équipement : Un sabre en bois
Parrain : Don Corléone
Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Non
Si oui, quel @ l'a autorisé ?
Codes du règlement :
Description physique
La foule était déchaînée. Réunie en cercle, parieurs et organisateurs tenaient fermement leurs billets en acclamant les protagonistes de toutes leurs forces. Des noms d'oiseaux et d'autres injures pires encore fusaient. Leurs voix galvanisaient les poings des combattants.
On avait Rhor, le champion du coin. Enfin c'est ce que disaient les promoteurs peu scrupuleux pour se faire un maximum de blé, car en réalité, des champions il y en avait au moins autant que de mecs pour les inventer. La nuit avait depuis longtemps recouvert le ciel et quant à moi… J'étais là, parmi eux. Sur le pont de ce navire clandestin en direction de nulle part. Fallait tout de même reconnaître l'ingéniosité de la préparation des combats. Faire ça sur un rafiot en pleine mer, ça permettait de pouvoir faire du bruit sans se faire balancer et sans attirer l'attention de la marine.
De plus, ici tout le monde devait jouer franc jeu. Personne ne pouvait se carapater au milieu de nulle part. Pas de risque de voir les gains se faire la malle. Et pour finir, si jamais la marine devait se pointer, ça laissait le temps de les voir arriver et de ficeler un baratin.
Mais revenons-en au combat. L'alcool coulait à flot jusqu'à imprégner le bois du pont qui craquelait de partout. Il fallait jouer des coudes pour se frayer un chemin jusqu'aux meilleurs places de devant. Des giclées de sang s’échappaient du corps du second combattant, Jayce.
Il n’était pas bien grand, il culminait à peine à quelques encablures du mètre quatre-vingts. Pas bien épais également, dans les soixante-quinze kilos tout mouillé. C’est à lui que je devais remettre mon courrier, quel travail sérieux, je ne suis pas assez payé ! Quoi qu’il en soit le jeune homme bougeait bien, il avait une gestuelle féline et était toujours en mouvement, sautillant de ci de là pour ne pas devenir qu’un sac de frappe à la merci d’une brute. Son corps était ferme, ciselé par un effort quotidien.
A la manière d’un ébéniste qui taillerai dans le bois son œuvre pour en faire une pièce unique, on devine aisément qu’il en avait fait de même au vu de ses muscles saillants, frappés par une routine contraignante, enfin pour moi… La peau doucement halée par le soleil, ses cheveux fins d’un bleu azur donnaient un contraste du plus bel effet. Une tignasse qui tenait sur son crâne dans un désordre ordonné : peignée et à la fois approximatif.
Des bandages d’un blanc ternis par le temps, la saleté et le sang recouvraient ses poignets et sa ceinture. Là où il était aisément reconnaissable, c’était à ses arabesques turquoise qui embrassaient çà et là sa silhouette. Je ne savais pas de quoi il en retournait, mais je trouvais le tout agréable à regarder. Ça ne semblait pas dépeindre une appartenance à un quelconque drapeau ou que sais-je.
Non, on aurait dit la dernière touche d’un peintre sur sa toile pour la différencier du genre. Je déraille complètement, qu’est-ce que j’en sais au fond et puis je m’en fous moi, qu’il se fasse vite démonter que je lui remette son courrier ! Mince voilà que je m’égare. Et puis il n’a pas l’air du genre à se laisser faire. Ce qui est plus frappant c’est ce qu’il dégage, une espèce de nonchalance, comme une distance entre lui et ce qui lui arrive. Son facies ne montre aucuns signes d’inquiétudes, ses coups sont portés avec minutie, mais ils n’ont aucune force alors même qu’il ne cesse de se faire pilonner contre le mat central.
Son visage se grimace et son regard est pareil à celui d’un loup affamé. Une bête qui ne lâche pas prise malgré l’adversité. Oui, ses yeux sont comme deux rubis qui brillent aux couleurs chaudes d’un crépuscule. C’est comme s’il affirmait qu’il allait gagner. Non, c’est comme s’il cherchait à s’en convaincre plutôt. Le visage harmonieux, des lèvres finement ourlées qui surplombent un nez droit. Probablement plus pour longtemps s’il continue à se faire malmener comme ça. L’homme est un bellâtre, à se demander pourquoi il cherche à se faire casse sa belle gueule. L’argent c’est bien, mais la santé c’est mieux non ?
Le combat est maintenant terminé. Rhor a gagné, sans surprises j’ai envie de dire. Bizarrement il n’y a personne qui crache à la gueule du perdant, faut reconnaitre que faut déjà en avoir pour participer et puis il a donné ce qu’il a pu. M'approchant je réalise combien il est jeune alors que quelques poils à peine sillonnent son visage. Ses mains sont fines et parsemé de coupures, il doit se battre souvent. Ce qui me paraît évident maintenant ce sont les brûlures qui hantent sa peau sous couvert de ses tatouages. Je vais attendre un peu avant de lui parler,… Merde, je crois qu’il se met à chialer.
On avait Rhor, le champion du coin. Enfin c'est ce que disaient les promoteurs peu scrupuleux pour se faire un maximum de blé, car en réalité, des champions il y en avait au moins autant que de mecs pour les inventer. La nuit avait depuis longtemps recouvert le ciel et quant à moi… J'étais là, parmi eux. Sur le pont de ce navire clandestin en direction de nulle part. Fallait tout de même reconnaître l'ingéniosité de la préparation des combats. Faire ça sur un rafiot en pleine mer, ça permettait de pouvoir faire du bruit sans se faire balancer et sans attirer l'attention de la marine.
De plus, ici tout le monde devait jouer franc jeu. Personne ne pouvait se carapater au milieu de nulle part. Pas de risque de voir les gains se faire la malle. Et pour finir, si jamais la marine devait se pointer, ça laissait le temps de les voir arriver et de ficeler un baratin.
Mais revenons-en au combat. L'alcool coulait à flot jusqu'à imprégner le bois du pont qui craquelait de partout. Il fallait jouer des coudes pour se frayer un chemin jusqu'aux meilleurs places de devant. Des giclées de sang s’échappaient du corps du second combattant, Jayce.
Il n’était pas bien grand, il culminait à peine à quelques encablures du mètre quatre-vingts. Pas bien épais également, dans les soixante-quinze kilos tout mouillé. C’est à lui que je devais remettre mon courrier, quel travail sérieux, je ne suis pas assez payé ! Quoi qu’il en soit le jeune homme bougeait bien, il avait une gestuelle féline et était toujours en mouvement, sautillant de ci de là pour ne pas devenir qu’un sac de frappe à la merci d’une brute. Son corps était ferme, ciselé par un effort quotidien.
A la manière d’un ébéniste qui taillerai dans le bois son œuvre pour en faire une pièce unique, on devine aisément qu’il en avait fait de même au vu de ses muscles saillants, frappés par une routine contraignante, enfin pour moi… La peau doucement halée par le soleil, ses cheveux fins d’un bleu azur donnaient un contraste du plus bel effet. Une tignasse qui tenait sur son crâne dans un désordre ordonné : peignée et à la fois approximatif.
Des bandages d’un blanc ternis par le temps, la saleté et le sang recouvraient ses poignets et sa ceinture. Là où il était aisément reconnaissable, c’était à ses arabesques turquoise qui embrassaient çà et là sa silhouette. Je ne savais pas de quoi il en retournait, mais je trouvais le tout agréable à regarder. Ça ne semblait pas dépeindre une appartenance à un quelconque drapeau ou que sais-je.
Non, on aurait dit la dernière touche d’un peintre sur sa toile pour la différencier du genre. Je déraille complètement, qu’est-ce que j’en sais au fond et puis je m’en fous moi, qu’il se fasse vite démonter que je lui remette son courrier ! Mince voilà que je m’égare. Et puis il n’a pas l’air du genre à se laisser faire. Ce qui est plus frappant c’est ce qu’il dégage, une espèce de nonchalance, comme une distance entre lui et ce qui lui arrive. Son facies ne montre aucuns signes d’inquiétudes, ses coups sont portés avec minutie, mais ils n’ont aucune force alors même qu’il ne cesse de se faire pilonner contre le mat central.
Son visage se grimace et son regard est pareil à celui d’un loup affamé. Une bête qui ne lâche pas prise malgré l’adversité. Oui, ses yeux sont comme deux rubis qui brillent aux couleurs chaudes d’un crépuscule. C’est comme s’il affirmait qu’il allait gagner. Non, c’est comme s’il cherchait à s’en convaincre plutôt. Le visage harmonieux, des lèvres finement ourlées qui surplombent un nez droit. Probablement plus pour longtemps s’il continue à se faire malmener comme ça. L’homme est un bellâtre, à se demander pourquoi il cherche à se faire casse sa belle gueule. L’argent c’est bien, mais la santé c’est mieux non ?
Le combat est maintenant terminé. Rhor a gagné, sans surprises j’ai envie de dire. Bizarrement il n’y a personne qui crache à la gueule du perdant, faut reconnaitre que faut déjà en avoir pour participer et puis il a donné ce qu’il a pu. M'approchant je réalise combien il est jeune alors que quelques poils à peine sillonnent son visage. Ses mains sont fines et parsemé de coupures, il doit se battre souvent. Ce qui me paraît évident maintenant ce sont les brûlures qui hantent sa peau sous couvert de ses tatouages. Je vais attendre un peu avant de lui parler,… Merde, je crois qu’il se met à chialer.
Description psychologique
« Je te signerai un autographe plus tard, là je crois que je vais devoir faire un somme. »
Non mais qu’est ce qui ne faut pas entendre sérieux ? Je m’approchais pour me présenter et lui remettre un courrier important et lui il a cru que je venais pour avoir un autographe. Il se prends pas pour n’importe qui celui-là ! Encore s’il avait gagné je dis pas, mais il s’est fait rétamer et même en sang il avait trouvé le moyen de la ramener, saleté, il m’a fait presque fait rigoler tiens. En tout cas il m’intrigue. Comme on a quelques heures encore avant de rentrer au port, je vais poser quelques petites questions sur le bonhomme, j’ai du temps à tuer de toute façon et il se réveillera pas tout de suite...
« Hein ? Que je te parle de Jayce ? »
Une buvette de fortune se tenait non loin de la proue du bateau. Quelques caisses et quelques tonneaux faisaient office de tables et de tabourets. Un receleur tenait le comptoir ou les plus intriguant venaient s’arroser le gosier. Après quelques verres, il avait commencé à me parler.
« Un petit con je te dis, une petite frappe ! Il vient parfois pour prendre quelques coups et rentrer chez lui. J’avoue que parfois il arrive à tenir plus longtemps… M’enfin il a du cran. Le problème que je te dise bien le fond de ma pensée, c’est qu’il se la ramène trop. Il a une belle gueule hein, ça je dis pas, mais elle est aussi grande. Trop, elle loge des mots que ses bras peuvent pas porter et après il se passe ce que t’as vu… Arrogant, frimeur, un petit con je te dis ! »
Je souris. A la vie d'abord d'être encore en vie, a l'alcool aussi. Non, je souris aussi parce que c'est exactement le portrait que je m'en faisais du bougre. La nuit se poursuit, je vois un peu d'animation. Quelques femmes dansent, des jeux d'argents et... Une beauté, tiens je vais voir si elle le connaît.
« Un jeune homme comme on en rencontre plus. Serviable et délicat envers le sexe opposée. Il traite les femmes avec respect, ça change de ceux qui nous sifflent et d'autres qui n'ont pas de manière. Non, Jayce c'est un poète, un romantique. Il a toujours une histoire a raconter, quelques mots qui nous font sourire, qui nous touchent ou nous intriguent. C'est quelqu'un qui... a de l'esprit. Je pense que la musique y est pour beaucoup, ceux qui savent jouer avec les mots ou les instruments ont une part d'âme en plus, une sensibilité accrue. Comme je disais, un jeune comme il en existe plus ou presque.»
C'est n'importe quoi ! Là ça colle plus du tout avec l'idée que j'avais. Soit elle m'a menti, mais je vois pas pourquoi. Soit il est effectivement pas juste ce qu'il paraît. On va faire appel a la voix de la sagesse, le vieux qui pisse là par dessus bord, il m'a l'air tout a fait fréquentable, on va aller lui demander.
«Tu sais mon gars, je pèche souvent dans le coin. Les poissons vont et viennent et la plupart mordent à l'hameçon. A cette promesse qui définitivement n'est pas ce que l'on croit et il est trop tard une fois qu'on a mordu dedans. Le petit il est pareil. Tu verra qu'il va revenir, les paris vont encore jouer contre lui, il prendra quelques coups, il jouera la montre et ensuite... Il placera un contre dévastateur qui aura l'air d'un coup de bol.
Mais il n'en sera rien. Il raflera tout le pognon qu'il a perdu ou fait perdre aujourd'hui et bien plus. Faut pas juger un livre à sa couverture. Il aime bien donner le change le petit. Faire plus bête qu'il n'est. Attirer le regard et l'attention sur ce qu'il veut afin qu'on détourne les yeux sur ce qui se passe vraiment.Toi tu vois un jeune loup impétueux, moi je vois un vieux renard patient. »
La pèche, le renard... Qu'est ce qui baratine le vioc ? Quelle idée j'avais aussi de tuer le temps en m'informant sur un type que je connais même pas. C'est quand même troublant... Enfin un enfant, va savoir ce qu'il fait dans ce lieu de perdition. Quoi qu'il en soit la vérité sort de leur bouche il paraît, on va aller lui demander.
«Jayce c'est un marrant. C'est rare qu'il fasse face à celui qui lui parle. Il est toujours de trois quarts ou de dos, en train de prendre des pauses comme si c'était une star ! Il me fait marrer, il a toujours des blagues pas drôle à raconter. Par contre il joue bien du violon et il a qu'une parole. S'il te dis un truc faut le croire même si c'est n'importe quoi. Enfin surtout si c'est n'importe quoi même. Nous les petits on est là pour servir à boire, apporter des trucs, les petites besognes. Le seul qui nous porte de l'importance et qui nous file à manger pendant les soirs de combat c'est lui. Toi t'es son copain ?»
Copain ? Copain de rien du tout ouai ! Je lui file son courrier et je me tire et c'est tout. J'avoue que je me suis peut être trompé sur lui. Ça a l'air d'être un petit gars bien. Il a l'air d'avoir morflé avec ses brûlures sur le corps, ça a dû le rendre méfiant, mais il se fait passer pour quelqu'un d'agréable et d'avenant avec les femmes et les enfants. Un copain... Peut être dans une autre vie, dans d'autres circonstances je sais pas, en attendant je vois le port au loin. Je suis pressé qu'on arrive pour continuer ma tournée moi.... Merde, je lui ai toujours pas filer son courrier, je suis trop bête.
Biographie
Un jour je crois que j'écrirais un poème. Un poème sur mes émotions. Ou plutôt un recueil pour y compter mes péripéties. Coucher sur le papier mes joies et mes peines. Par contre il me faudrait un titre racoleur. Enfin, on verra ça plus tard. Pour le moment je préfère relater mes souvenirs tels qu'ils me viennent et tout commence au Royaume de Saint-Uréa.
Au printemps de ma vie.
C'est donc dans ce royaume que j'ai vu le jour il y a dix-huit ans. Dans la basse ville, là où sont regroupés les petites gens. Les moins que rien, ceux qui peuvent mourir demain sans que l'on ne le remarque, sans que cela ne change quoi que ce soit à qui que ce soit. Pour être plus précis, mes souvenirs vont nous conduire dans le quartier des meubles.
Dans une bicoque en bois et en ruine lézardé par le temps et l'usure. Quand le soleil est à son zénith il y fait plus chaud qu'un four et quand il se couche, le moindre caprice de Zéphyr vient nous faire grelotter. On y retrouvais un salon avec un âtre de fortune. Quelques chaises et une table. Difficilement nous avions pu nous payer un tapis, ce qui était un luxe dans les parages. Je dormais dessus et mes parents eux étaient dans la pièce d'à côté. Ce n'était en réalité pas une maison, mais croyez le ou non, c'était un bon foyer.
Un bon foyer, car nous nous aimions. Mon père était pécheur. Il partait avant que le soleil ne se lève pour revenir en début d'après-midi. C'était un homme d'une petite stature et d'un calme olympien. Il avait le cœur sur la main, son sourire et sa gentillesse naturel me réchauffe le cœur rien que d'en parler. Il avait toujours une petite histoire à raconter et pour autant qu'un fils connaisse son père, je ne lui ai jamais connu de travers.
Sauf peut être sa manie de fumer la pipe trop souvent en mâchouillant l'embout lorsqu'il était embêté ou bien alors, lorsque le poisson ne mordait pas à l'hameçon. Il avait sa routine. Il se rendait au port et payait son droit d'embarquer sur un rafiot qui prenait l'eau. Ensuite, le fruit de son labeur, il le plaçait dans une brouette pleine d'eau de mer et filait aussi vite qu'il le pouvait pour le vendre avant la concurrence dans le quartier de la nourriture.
Une fois ses billets en poche il rentrait à la maison avec quelques prises qu'il gardait pour notre repas du jour. Après quoi, il pouvait soit rester se reposer en jouant avec moi, soit il s'esquivait comme un voleur quand ma mère avait le dos tourné pour filer à la taverne, boire quelques verres et raconter ou entendre des bêtises. Il avait une existence simple et un amour incommensurable pour sa famille. Toutefois, j'avais très tôt su déceler cette mélancolie caché au fond de son regard. Ce nuage grisâtre qui venait parfois nimbé ses yeux rieurs renforcé par son sourire effacé, amer.
Ma mère était une artiste. Une musicienne pour être précis. Elle savait jouer de nombreux instruments, mais là où elle excellait c'était avec un violon en main. Avec ou sans partition, accompagnée ou seule, ses doigts vagabondaient sur les cordes pour les faire vibrer. Pour que les sons de sa muse embellissent le cœur des personnes qui venaient parfois l'écouter sur le pas de notre maison. Nous passions de bons moments, nous dansions avec les voisins et l'espace d'un moment, les adultes oubliaient leurs conditions difficiles et l'avenir incertains qu’ils laisserait à leurs enfants.
La musique. C'est d'ailleurs ainsi que mes parents se sont rencontrés. Alors que mon père flânait plus jeune dans les ruelles du quartier, il avait prit pour habitude de s’asseoir près d'une ravissante jeune fille pour l'écouter jouer du violon et, plus rarement, chanter. De fil en aiguille, ils firent connaissance et lentement mais sûrement, ils se rapprochèrent pour finalement se marier.
Si mon père était de nature plutôt réservé et timide, ma mère, elle, était tout le contraire. Délicate dans ses arts, mais bourrue dans la vie. Elle n'hésitait pas à crier, à me pincer quand je faisais des bêtises, à rabrouer mon père lorsqu'il avait abusé de la boisson. Je l'aimais, je l'aime d'ailleurs plus que tout. C'est elle aussi qui m'a initié. Qui m'a permis de tenir mon premier violon, qui m'appris à jouer, à toucher le cœur des gens sans dire un quelconque mot. A m'exprimer pleinement aux travers de notes qui viendraient papillonner aux oreilles de tous. Aussi, elle témoignait son affection dans des rites funéraires en jouant de son instrument.
En accompagnant ceux qui ont perdus un être proche a avoir un repos plus clément que ne l'ont été leur vie. La musique a pour elle cette capacité à s'adapter, à communiquer ses sentiments les plus profonds et à entrer en harmonie avec tous, à créer un lien le temps d'un instant, un partage, un moment.
Quant à moi ? J'aimerai vous dire que j'étais ce gentil petit être innocent, doux, tendre. Ce fragment d'innocence dont tous les parents raffole. Je ne dirais pas que j'en étais loin, mais ça serait mentir que d'affirmer que je n'étais que ça. Non, je tenais plus de ma mère que je ne voulais l'admettre.
Une vraie petite brute du quartier. Malin, radin, toujours à la recherche d'un passe temps, d'une frasque ou de toutes autres activité pour peu qu'elle m'amusait. Si cette dernière devait être répréhensible, ça serait certes fâcheux, mais pas rédhibitoire pour la morale qui était la mienne. Un vrai garnement plein d'énergie, plein d'envie. Un petit être qui aidait ses parents, mais qui avait aussi toutes les peines du monde à résister à l'appel des copains quand il fallait faire un sale coup. Que ce soit jeter de la boue sur des passants, chiper quelques fruits, médire sur les uns et les autres en fonction du temps et troquer les fréquentations selon l'humeur du jour, l'état du moral.
Oui un vrai concentré de débrouillardise, de vices, mais jamais réellement pour être méchant. Non, avec le temps je réalise que je voulais de l'attention, enfin, plus que je n'en avais déjà. Dehors je pensais sans cesse à mon foyer, à mon chez moi.
Et une fois à la maison, je ne voulais pas y rester, je voulais flâner et m'amuser après l'école. Les jours passaient, avec eux les mois et les années et très vite j'étais devenu un adolescent. Un insouciant fini qui causait beaucoup de soucis à des parents aimant. J'étais frustré, j'avais ce sentiment d'étouffer ici. A toujours voir les mêmes gens, à toujours rester cloîtrer derrière des murs infranchissables en maudissant mon sort de ne pas être né de l'autre côté. Oui, en grandissant j'avais ce sentiment d'injustice qui me hantait et bien que je ne manquais de rien dans les choses du quotidien, ce n'était pas assez, je voulais plus, bien plus.
A mesure que mon savoir s'était accru, ma curiosité galopante était sans cesse repoussée par les vagues de l'inéluctable réalité. Et dans cette réalité, j'étais qu'un tout jeune adolescent, pauvre, sans moyens rêvant d'une vie qu'il ne vivrait jamais.
La vie avait cette amertume. Cependant, elle m'avait aussi fait un cadeau, un très précieux cadeau : Star ! Un ami, le meilleur qui soit. Star n'avait pas de parents, il dormait à la belle étoile et jusqu'à pas d'heures. Il faisait quelques petites besognes pour grappiller quelques pièces, mais ce n'était qu'un leurre, car lui ce qu'il aimait avant tout c'était chaparder. Prendre sans se faire attraper, dérober le bien des autres pour se l'approprier, car comme il le disait, il en avait plus besoin. Ça et qu'il en ferait un meilleur usage, j'avoue que ce deuxième argument était plus discutable. Star était pareil à un soleil. Toujours a briller de milles feux, à raconter ses péripéties tout en saupoudrant la vérité de ce rien de mensonge qui rendent le tout crédible et plus percutant à relater.
De ce que je sais, il n'avait pas de parent. Si, il avait bien ce vieux monsieur qu'il appelait tonton. Mais c'était plus par usage du fait qu'il le connaissait depuis tout gamin. Star racontait à qui voulait l'écouter qu'il deviendrait quelqu'un. Que son nom résonnerait sur les Blues et au delà. Qu'il prendrait la mer un jour pour dénicher des trésors. Il aimait entendre les pécheurs au port qui répandait des rumeurs ou des bouts de vérité sur ce qui se passait ailleurs. Je crois que sa folie de dévorer le monde et ses promesse était contagieuse et que c'est aussi de cela que je souffrais. Et puis le caractère se voit quand personne ne regarde. S'il prenait constamment la pose en tournant le dos à son audimat, son sourire, ses rires, tout cela s’effaçait quand il était seul.
Souvent je me rendais dans sa cache et à quelques pas d'y entrer je restais là, à attendre car je l'entendais maudire son sort, maudire des parents qu'il ne connaissait pas, qu'il n'avait jamais vu. A l'entendre injurier le monde dans sa bave pleine de rage et de tristesse, au final , je n'étais pas à plaindre moi dans tout ça.
1622. Le tournant de ma vie. Alors que nous, les habitants de la basse ville menions une existence pour survivre sans réellement nous épanouir, les puissants de l’île n'avaient pas trouvés mieux que de nous frapper d'une nouvelle taxe. Le mécontentement s'était généralisé, la basse ville était au bord de l'implosion et ce qui devait arriver arriva, une bataille venait d'éclater. Partout la fumée et le brouhaha régnaient en maître. J'étais pris dans cette vague humaine qu'on ne pouvait plus arrêter. Dans ce mouvement décidé à faire valoir son droit d’exister.
Chaque jour les habitants du quartier se battaient. Avec rien, avec tout. Nous étions au bord du précipice et nous y jeter ne nous faisaient plus peur. Même mon père qui était de nature calme avait empoigné cette pierre pour la jeter de toute ses forces contre ce mur de la honte ou vague après vague nous nous jetions pour le faire céder. Les cris et le sang était chose commune. La raison avait laisser place à cet instinct de survie qui emplissait le cœur des gens d'un courage insoupçonné. D'une détermination sans faille à crier haut et fort notre ambition à vivre décemment. A vivre tout simplement. A relever le front sur le pied qui nous écrasait.
Les escarmouches étaient devenu notre quotidien. On se battait encore et toujours avec la force du désespoir. Avec ce sentiment de se dire que c'était le moment ou jamais d'accéder à autre chose que de voir un éternel soleil se lever pour nous trouver plus démunis que la veille. Et puis, comme un fruit, notre audace avait pourri de l'intérieur. Gangrener par des vendus à qui l'on avait promis un avenir plus clément s'il se dissociaient de la fronde populaire. Une à une les voix se sont tût quand les fusils ont commencé à tirer. Des traits assassins criblaient le corps des habitants qui s'affaissaient sur le sol devant moi, inerte. Des nuées de sang venaient se mêler à la poussière. Les cris et les balles dispersèrent la foule, ils ne restaient que des pauvres âmes errantes penchés sur le corps des êtres aimés, silencieux à jamais.
Quelque chose en moi était mort ce jour là. Et quelque chose en moi était né. De ses pauvres âmes j'en faisaient partis. Plus mort que vif, mon corps était meurtris par des brûlures infligés lors d'une détonation. Pourtant, je n'ai jamais eu aussi froid alors que je reposais là sur le sol. Vaincu, mes yeux ne pouvaient se détourner de celui qui se tenait auprès de moi. Sa main dans la mienne, il dormait pour toujours sur le sol au milieu des gravats et du sang, Star n'était plus.
Le calme était revenu quand le temps des pleurs et du renoncement venait d'arriver. Les gens pansaient leurs blessures pour finir par retrouver le chemin de la vie qu'ils avaient. Aussi celle-ci n'en était plus qu'un vague écho car que vaut la vie si l'on est seul ? Par chance, moi, j'avais encore mes parents. Ils avaient veillé sur moi, ils m'avaient soigné. Nous avons pleuré ensemble tout ceux que nous avions perdus avant de nous résigner à notre tour à retrouver le quotidien. A ce lendemain qui n'était qu'un leurre. Souvent je souriais, je revoyais le visage de mon ami qui me disait de ne pas m'en faire, que cela irait mieux demain. Et puis je me souvenais de ses larmes, de son rêve éteint.
Si jusque là je n'avais été qu'un gamin qui ne pensait qu'à lui, qu'à s'amuser et espèrer un avenir plus radieux que ne fut mon passé, tout cela s'était évanoui. Tout ce que je voulais c'était étreindre cette injustice. Cette main invisible qui donnait tout à certains et des miettes à d'autres. Pourquoi un tel gouffre séparait le noble de celui qui courbait le dos chaque jour pour subsister? Alors, par une nuit sans lune, alors que j'avais laissé derrière moi un mot à mes parents, je m'en était allé. Oui, j'ai fuis dans les faveurs de la nuit.
J'ai rejoins les rangs de gens qui comme moi ne voulaient pas en rester là. Qui comme moi ne comprenaient pas que nos espoirs pouvaient rester vains à jamais. J'ai embrassé sans le savoir encore à ce moment là les rangs des révolutionnaires. De cette armée d'hommes et de femmes qui combattent pour un monde plus juste, plus équitable. A cette cause qui brûlait en moi comme ses notes de musique qui habiteraient mon cœur pour toujours. Oui, je suis enfin parti. Parti avec les rêves de Star plein la tête et mon devoir dans le cœur. Parti avec le sourire amer de mon père en tête et le regard dur de ma mère qui au final, comprendrait sûrement qu'il était temps pour moi de tourner la page.
Le livre de ma vie nous conduis alors à aujourd'hui. Quelques années se sont encore écoulés. Le temps avait pris l'adolescent que j'étais pour en faire un jeune homme plus fort et alerte. Un être déterminé à renverser les puissants qui se pensent intouchable et qui écrasent les peuples comme s'ils n'étaient rien. Et peut être qu'un jour, quelque part dans ce monde naîtra un équilibre plus juste. Un monde ou un enfant comme Star aurait pu vivre pleinement ses rêves.
Au printemps de ma vie.
C'est donc dans ce royaume que j'ai vu le jour il y a dix-huit ans. Dans la basse ville, là où sont regroupés les petites gens. Les moins que rien, ceux qui peuvent mourir demain sans que l'on ne le remarque, sans que cela ne change quoi que ce soit à qui que ce soit. Pour être plus précis, mes souvenirs vont nous conduire dans le quartier des meubles.
Dans une bicoque en bois et en ruine lézardé par le temps et l'usure. Quand le soleil est à son zénith il y fait plus chaud qu'un four et quand il se couche, le moindre caprice de Zéphyr vient nous faire grelotter. On y retrouvais un salon avec un âtre de fortune. Quelques chaises et une table. Difficilement nous avions pu nous payer un tapis, ce qui était un luxe dans les parages. Je dormais dessus et mes parents eux étaient dans la pièce d'à côté. Ce n'était en réalité pas une maison, mais croyez le ou non, c'était un bon foyer.
Un bon foyer, car nous nous aimions. Mon père était pécheur. Il partait avant que le soleil ne se lève pour revenir en début d'après-midi. C'était un homme d'une petite stature et d'un calme olympien. Il avait le cœur sur la main, son sourire et sa gentillesse naturel me réchauffe le cœur rien que d'en parler. Il avait toujours une petite histoire à raconter et pour autant qu'un fils connaisse son père, je ne lui ai jamais connu de travers.
Sauf peut être sa manie de fumer la pipe trop souvent en mâchouillant l'embout lorsqu'il était embêté ou bien alors, lorsque le poisson ne mordait pas à l'hameçon. Il avait sa routine. Il se rendait au port et payait son droit d'embarquer sur un rafiot qui prenait l'eau. Ensuite, le fruit de son labeur, il le plaçait dans une brouette pleine d'eau de mer et filait aussi vite qu'il le pouvait pour le vendre avant la concurrence dans le quartier de la nourriture.
Une fois ses billets en poche il rentrait à la maison avec quelques prises qu'il gardait pour notre repas du jour. Après quoi, il pouvait soit rester se reposer en jouant avec moi, soit il s'esquivait comme un voleur quand ma mère avait le dos tourné pour filer à la taverne, boire quelques verres et raconter ou entendre des bêtises. Il avait une existence simple et un amour incommensurable pour sa famille. Toutefois, j'avais très tôt su déceler cette mélancolie caché au fond de son regard. Ce nuage grisâtre qui venait parfois nimbé ses yeux rieurs renforcé par son sourire effacé, amer.
Ma mère était une artiste. Une musicienne pour être précis. Elle savait jouer de nombreux instruments, mais là où elle excellait c'était avec un violon en main. Avec ou sans partition, accompagnée ou seule, ses doigts vagabondaient sur les cordes pour les faire vibrer. Pour que les sons de sa muse embellissent le cœur des personnes qui venaient parfois l'écouter sur le pas de notre maison. Nous passions de bons moments, nous dansions avec les voisins et l'espace d'un moment, les adultes oubliaient leurs conditions difficiles et l'avenir incertains qu’ils laisserait à leurs enfants.
La musique. C'est d'ailleurs ainsi que mes parents se sont rencontrés. Alors que mon père flânait plus jeune dans les ruelles du quartier, il avait prit pour habitude de s’asseoir près d'une ravissante jeune fille pour l'écouter jouer du violon et, plus rarement, chanter. De fil en aiguille, ils firent connaissance et lentement mais sûrement, ils se rapprochèrent pour finalement se marier.
Si mon père était de nature plutôt réservé et timide, ma mère, elle, était tout le contraire. Délicate dans ses arts, mais bourrue dans la vie. Elle n'hésitait pas à crier, à me pincer quand je faisais des bêtises, à rabrouer mon père lorsqu'il avait abusé de la boisson. Je l'aimais, je l'aime d'ailleurs plus que tout. C'est elle aussi qui m'a initié. Qui m'a permis de tenir mon premier violon, qui m'appris à jouer, à toucher le cœur des gens sans dire un quelconque mot. A m'exprimer pleinement aux travers de notes qui viendraient papillonner aux oreilles de tous. Aussi, elle témoignait son affection dans des rites funéraires en jouant de son instrument.
En accompagnant ceux qui ont perdus un être proche a avoir un repos plus clément que ne l'ont été leur vie. La musique a pour elle cette capacité à s'adapter, à communiquer ses sentiments les plus profonds et à entrer en harmonie avec tous, à créer un lien le temps d'un instant, un partage, un moment.
Quant à moi ? J'aimerai vous dire que j'étais ce gentil petit être innocent, doux, tendre. Ce fragment d'innocence dont tous les parents raffole. Je ne dirais pas que j'en étais loin, mais ça serait mentir que d'affirmer que je n'étais que ça. Non, je tenais plus de ma mère que je ne voulais l'admettre.
Une vraie petite brute du quartier. Malin, radin, toujours à la recherche d'un passe temps, d'une frasque ou de toutes autres activité pour peu qu'elle m'amusait. Si cette dernière devait être répréhensible, ça serait certes fâcheux, mais pas rédhibitoire pour la morale qui était la mienne. Un vrai garnement plein d'énergie, plein d'envie. Un petit être qui aidait ses parents, mais qui avait aussi toutes les peines du monde à résister à l'appel des copains quand il fallait faire un sale coup. Que ce soit jeter de la boue sur des passants, chiper quelques fruits, médire sur les uns et les autres en fonction du temps et troquer les fréquentations selon l'humeur du jour, l'état du moral.
Oui un vrai concentré de débrouillardise, de vices, mais jamais réellement pour être méchant. Non, avec le temps je réalise que je voulais de l'attention, enfin, plus que je n'en avais déjà. Dehors je pensais sans cesse à mon foyer, à mon chez moi.
Et une fois à la maison, je ne voulais pas y rester, je voulais flâner et m'amuser après l'école. Les jours passaient, avec eux les mois et les années et très vite j'étais devenu un adolescent. Un insouciant fini qui causait beaucoup de soucis à des parents aimant. J'étais frustré, j'avais ce sentiment d'étouffer ici. A toujours voir les mêmes gens, à toujours rester cloîtrer derrière des murs infranchissables en maudissant mon sort de ne pas être né de l'autre côté. Oui, en grandissant j'avais ce sentiment d'injustice qui me hantait et bien que je ne manquais de rien dans les choses du quotidien, ce n'était pas assez, je voulais plus, bien plus.
A mesure que mon savoir s'était accru, ma curiosité galopante était sans cesse repoussée par les vagues de l'inéluctable réalité. Et dans cette réalité, j'étais qu'un tout jeune adolescent, pauvre, sans moyens rêvant d'une vie qu'il ne vivrait jamais.
La vie avait cette amertume. Cependant, elle m'avait aussi fait un cadeau, un très précieux cadeau : Star ! Un ami, le meilleur qui soit. Star n'avait pas de parents, il dormait à la belle étoile et jusqu'à pas d'heures. Il faisait quelques petites besognes pour grappiller quelques pièces, mais ce n'était qu'un leurre, car lui ce qu'il aimait avant tout c'était chaparder. Prendre sans se faire attraper, dérober le bien des autres pour se l'approprier, car comme il le disait, il en avait plus besoin. Ça et qu'il en ferait un meilleur usage, j'avoue que ce deuxième argument était plus discutable. Star était pareil à un soleil. Toujours a briller de milles feux, à raconter ses péripéties tout en saupoudrant la vérité de ce rien de mensonge qui rendent le tout crédible et plus percutant à relater.
De ce que je sais, il n'avait pas de parent. Si, il avait bien ce vieux monsieur qu'il appelait tonton. Mais c'était plus par usage du fait qu'il le connaissait depuis tout gamin. Star racontait à qui voulait l'écouter qu'il deviendrait quelqu'un. Que son nom résonnerait sur les Blues et au delà. Qu'il prendrait la mer un jour pour dénicher des trésors. Il aimait entendre les pécheurs au port qui répandait des rumeurs ou des bouts de vérité sur ce qui se passait ailleurs. Je crois que sa folie de dévorer le monde et ses promesse était contagieuse et que c'est aussi de cela que je souffrais. Et puis le caractère se voit quand personne ne regarde. S'il prenait constamment la pose en tournant le dos à son audimat, son sourire, ses rires, tout cela s’effaçait quand il était seul.
Souvent je me rendais dans sa cache et à quelques pas d'y entrer je restais là, à attendre car je l'entendais maudire son sort, maudire des parents qu'il ne connaissait pas, qu'il n'avait jamais vu. A l'entendre injurier le monde dans sa bave pleine de rage et de tristesse, au final , je n'étais pas à plaindre moi dans tout ça.
1622. Le tournant de ma vie. Alors que nous, les habitants de la basse ville menions une existence pour survivre sans réellement nous épanouir, les puissants de l’île n'avaient pas trouvés mieux que de nous frapper d'une nouvelle taxe. Le mécontentement s'était généralisé, la basse ville était au bord de l'implosion et ce qui devait arriver arriva, une bataille venait d'éclater. Partout la fumée et le brouhaha régnaient en maître. J'étais pris dans cette vague humaine qu'on ne pouvait plus arrêter. Dans ce mouvement décidé à faire valoir son droit d’exister.
Chaque jour les habitants du quartier se battaient. Avec rien, avec tout. Nous étions au bord du précipice et nous y jeter ne nous faisaient plus peur. Même mon père qui était de nature calme avait empoigné cette pierre pour la jeter de toute ses forces contre ce mur de la honte ou vague après vague nous nous jetions pour le faire céder. Les cris et le sang était chose commune. La raison avait laisser place à cet instinct de survie qui emplissait le cœur des gens d'un courage insoupçonné. D'une détermination sans faille à crier haut et fort notre ambition à vivre décemment. A vivre tout simplement. A relever le front sur le pied qui nous écrasait.
Les escarmouches étaient devenu notre quotidien. On se battait encore et toujours avec la force du désespoir. Avec ce sentiment de se dire que c'était le moment ou jamais d'accéder à autre chose que de voir un éternel soleil se lever pour nous trouver plus démunis que la veille. Et puis, comme un fruit, notre audace avait pourri de l'intérieur. Gangrener par des vendus à qui l'on avait promis un avenir plus clément s'il se dissociaient de la fronde populaire. Une à une les voix se sont tût quand les fusils ont commencé à tirer. Des traits assassins criblaient le corps des habitants qui s'affaissaient sur le sol devant moi, inerte. Des nuées de sang venaient se mêler à la poussière. Les cris et les balles dispersèrent la foule, ils ne restaient que des pauvres âmes errantes penchés sur le corps des êtres aimés, silencieux à jamais.
Quelque chose en moi était mort ce jour là. Et quelque chose en moi était né. De ses pauvres âmes j'en faisaient partis. Plus mort que vif, mon corps était meurtris par des brûlures infligés lors d'une détonation. Pourtant, je n'ai jamais eu aussi froid alors que je reposais là sur le sol. Vaincu, mes yeux ne pouvaient se détourner de celui qui se tenait auprès de moi. Sa main dans la mienne, il dormait pour toujours sur le sol au milieu des gravats et du sang, Star n'était plus.
Le calme était revenu quand le temps des pleurs et du renoncement venait d'arriver. Les gens pansaient leurs blessures pour finir par retrouver le chemin de la vie qu'ils avaient. Aussi celle-ci n'en était plus qu'un vague écho car que vaut la vie si l'on est seul ? Par chance, moi, j'avais encore mes parents. Ils avaient veillé sur moi, ils m'avaient soigné. Nous avons pleuré ensemble tout ceux que nous avions perdus avant de nous résigner à notre tour à retrouver le quotidien. A ce lendemain qui n'était qu'un leurre. Souvent je souriais, je revoyais le visage de mon ami qui me disait de ne pas m'en faire, que cela irait mieux demain. Et puis je me souvenais de ses larmes, de son rêve éteint.
Si jusque là je n'avais été qu'un gamin qui ne pensait qu'à lui, qu'à s'amuser et espèrer un avenir plus radieux que ne fut mon passé, tout cela s'était évanoui. Tout ce que je voulais c'était étreindre cette injustice. Cette main invisible qui donnait tout à certains et des miettes à d'autres. Pourquoi un tel gouffre séparait le noble de celui qui courbait le dos chaque jour pour subsister? Alors, par une nuit sans lune, alors que j'avais laissé derrière moi un mot à mes parents, je m'en était allé. Oui, j'ai fuis dans les faveurs de la nuit.
J'ai rejoins les rangs de gens qui comme moi ne voulaient pas en rester là. Qui comme moi ne comprenaient pas que nos espoirs pouvaient rester vains à jamais. J'ai embrassé sans le savoir encore à ce moment là les rangs des révolutionnaires. De cette armée d'hommes et de femmes qui combattent pour un monde plus juste, plus équitable. A cette cause qui brûlait en moi comme ses notes de musique qui habiteraient mon cœur pour toujours. Oui, je suis enfin parti. Parti avec les rêves de Star plein la tête et mon devoir dans le cœur. Parti avec le sourire amer de mon père en tête et le regard dur de ma mère qui au final, comprendrait sûrement qu'il était temps pour moi de tourner la page.
Le livre de ma vie nous conduis alors à aujourd'hui. Quelques années se sont encore écoulés. Le temps avait pris l'adolescent que j'étais pour en faire un jeune homme plus fort et alerte. Un être déterminé à renverser les puissants qui se pensent intouchable et qui écrasent les peuples comme s'ils n'étaient rien. Et peut être qu'un jour, quelque part dans ce monde naîtra un équilibre plus juste. Un monde ou un enfant comme Star aurait pu vivre pleinement ses rêves.
Informations IRL
- Votre prénom / pseudo : Saga
- Êtes-vous majeur ? oui
- Vous aimez / n'aimez pas : J'aime lire! Je n'aime pas finir mes lectures, preferant laissé mon imagination le soin d'élaborer la fin qui peut être ne viendrait jamais.
- Votre personnage préféré (de One Piece) : Sanji
- Vous vous définiriez comme : Le meilleur que l'on puisse avoir!
- Vous faites du RP depuis : J'arrête je reprends. Cela fait quelques années maintenant.
- Vos disponibilités (approximatives) : trois fois par semaine
- Comment avez-vous connu le forum ? TopSites a la base
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Dernière édition par Jayce Star le Dim 4 Juin 2023 - 19:06, édité 2 fois