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Le Clown pas drôle

Le Clown pas drôle
Les pays des clowns, des acrobates et de tout artiste du cirque en tout en genre. Le Royaume de l'Absurde portait merveilleusement bien son nom. Cela ne faisait qu'une heure que je me trouvais sur cette île et le mot absurde avait pris tout son sens. À peine avais-je posé pied à terre, je m'étais retrouvé entouré d'individus plus ridicules les uns que les autres.

Mais plus que débile, certains des habitants de l'île de la folie étaient malsains. Tandis que je quittais le port pour me rendre à la caserne où m'attendait le Colonel Alphazoulou, je tombais sur deux personnes bien étranges. Ou plus exactement, deux grosses mascottes qui devaient faire plus de deux mètres de haut. L'un était un ours bleu avec une tétine dans la bouche et un bavoir autour du cou. Quant à son compère, il s'agissait d'un lapin rose dans une sorte de marinière.

Étant une grande adoratrice de ces petites boules de poils aux grandes aux oreilles, j'étais toujours ravie d'en voir un. Mais pas cette fois-ci. Je n'aurai su dire pourquoi, mais ni lui, ni son compagnon ne m'inspirait confiance. Il y avait quelque chose d'étrange émanant d'eux. Et cette impression se confirma d'autant plus quand ils virent à ma rencontre.

- " Bienvenue au Royaume de l'Absurde ! Le Royaume où tous tes rêves peuvent devenir réalité ! " S'exclama l'ours en sortant un bouquet de fleurs d'un chapeau avant de me le tendre.

- " Mmh... merci. " Ne réussis-je qu'à lui répondre, en prenant les jolies roses blanches qu'il m'offrait.

- " Surtout, n'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit ! " Renchérit le lapin qui me serra la main dans les siennes. " Nous connaissons tous les lieux amusant se trouvant sur cette île ! Et ça sera avec grand plaisir qu'on peut t'y accompagner ! "

D'apparences aimables et courtoises, je me sentais malgré tout très mal à l'aise en leur compagnie. Ces deux-là semblaient se trouver sur les quais pour accueillir tous les nouveaux venus. Je les avais déjà repérés à mon arrivé. Seulement, à la différence des autres arrivants à qui ils avaient simple souhaitait la bienvenue, ils ne semblaient plus vouloir me lâcher.

- " Ça va aller. Je devrais m'en sortir toute seule, mais je vous remercie beaucoup, messieurs ! " Leur assurais-je en me forçant à leur offrir un chaleureux sourire.

Malheureusement, ce petit refus de ma part, ne les arrêta pas pour autant. À cause de la tenue que je portais, composée de bas noirs assortie à ma jupe qui l'était également et d'un pull rouge, ils me prenaient pour une simple vacancière. À vrai dire, c'était exactement ce que je voulais, espérant ne pas attirer l'attention sur moi. Petit souci, je ne pensais pas que cela me mettrait dans un tel embarras.

- " Allez ! Laisse-nous être tes guides ! On peut s'y perdre facilement sur cette île, tu sais ! " Insista l'ours à la tétine.

- " Il a raison ! En plus, il y a des endroits dangereux qu'il vaut mieux éviter. Surtout quand on est une jeune femme toute seule ! " Rajouta le lapin en écartant les bras. " Laisse-nous être ton escorte ! "

À ces mots, son compagnon se glissa derrière moi sans que je ne m'en rende compte. Sentant tout d'un coup une main dans le bas de mon dos qui me poussait doucement, je sursautais avant de m'éloigner de lui et de lui faire face.

- " On saura te protéger, nous ! " Tenta de m'en convaincre ce dernier.

De plus en plus insistant, je sentais la colère monter en moi. Cependant, je devais faire profil bas pour éviter de me faire repérer par celui que j'étais venu appréhender.

- " Votre offre est très généreuse, mais je me dois de la refuser. " Leur signifiais-je en gardant mon calme, continuant de d'afficher le même sourire. " Je suis venu voir un ami qui doit se demander où je suis passé. "

Un lourd silence s'abattit tout d'un coup autour de nous. Me regardant sans rien dire, les deux mascottes restaient parfaitement immobile. Quand soudain, le gros lapin y mit fin.

- " Tant pis ! " Lâcha celui-ci, semblant enfin rendre les armes. " On te souhaite un agréable séjour dans notre royaume ! "

- " Et surtout, n'oublie pas de t'amuser ! " Termina de me dire son camarade.

M'inclinant respectueusement comme une fille de bonne famille, je les remercier avant de les quitter. Jetant un dernier regard discret derrière moi afin de voir s'ils ne me suivaient pas, je les vis me dire au revoir en faisant d'amples mouvements de main. Rassuré, je continuais mon chemin vers la caserne de la Marine où j'en apprendrais plus sur la raison qui m'avait forcé à venir sur l'île où la folie règnent.

Rapidement, j'arrivais à destination sans me perdre, ni croiser d'autres importuns. Passant la porte du bâtiment, je m'avançais à l'accueil pour m'annoncer.

- " Bonjour, j'aimerais voir votre supérieur, s'il vous plaît ! "

Derrière le bureau au milieu dans ce hall, se trouvait une femme d'âge mûr. Celle-ci, sans daignait me prêter attention, continuait de gribouiller quelques notes sur des documents. Surprise par sa réaction, je me raclais la gorge avant de répéter mot pour mot ce que j'avais dit précédemment. Mais cela n'eut pas plus d'effet. Ne montrant aucun signe de réaction, je commençais même à me demander si elle n'était tout bonnement pas sourde.

- " C'est bien ma veine... Il a fallu que je tombe sur la vieille pie du régiment... " Soufflais-je de dépit sans retenue en me passant la main sur le visage.

- " Je vous prierai de surveiller votre langage jeune insolente. " Me balança, soudainement cette dernière sans quitter son travail du regard.

Entendant enfin le son de sa voix, j'ouvris grand les yeux en m'apercevant qu'elle n'était finalement pas sourde. Un peu mal à l'aise, je ne savais plus où me mettre. Maintenant, que je savais qu'elle avait tout entendu, ça ne présageait rien de bon pour la suite des événements. Mais ne me laissant pas abattre, je profitais de cette occasion, en retentant ma chance.

- " J'aimerais voir... "

- " Voir le Colonel, je sais. Mais il n'est pas là, donc repassez plus tard et laissez moi travailler. " Me coupa sèchement cette vieille bique.

Elle était vraiment très désagréable à me parler de cette façon. Me faire ainsi reconduire de la sorte, ne me plus absolument pas. Mais c'était mal me connaître de croire que j'allais aussi facilement baisser les bras

- " Quand est-ce qu'il va revenir ? " Lui demandais-je en gardant le plus possible mon calme. " C'est assez urgent. "

Détachant pour la première fois son regard de sa paperasse, elle le posa sur moi, me regardant par-dessus ses petites lunettes rondes.

- " Et qu'est-ce qu'une petite pimbêche dans votre genre peu bien avoir de si urgent à voir avec monsieur Alphazoulou ? " Me questionna celle-ci avec beaucoup de mépris dans sa voix.

- " Je vous demande pardon ?! " M'emportais-je soudainement face à cette insulte. " De quel droit vous me parlez de la sorte ?! Vous savez au moins qui je... "

Soudain, je me stoppais net. Voyant que j'étais sur le point de divulguer mon identité à cette vieille mégère, j'eus le réflexe de m'arrêter à temps. Quant à cette dernière, elle m'observait, son air toujours impassible, semblant attendre la fin de ma phrase.

- " Oui ? Vous alliez dire ? " Me piqua cette dernière en voyant que je ne pipais plus un mot.

Serrant mes poings à m'en faire blanchir les phalanges, je prie une grande inspiration afin de retrouver mon calme tout en repensant au rôle que je m'étais inventé.

- " Je suis Kamado Lily et je suis ici pour m'entretenir avec le Colonel Alphazoulou au sujet de quelque chose d'important le concernant de très près. " Lui signifiais-je calmement tout en affichant mon plus doux sourire.

- " Et je vous répète de revenir quand il sera là. " Riposta la vieille réceptionniste d'un ton cinglant.

Qu'est-ce qu'elle pouvait m'énerver. Mes parents m'avaient toujours dit de respecter les anciens, mais elle, c'était au-dessus de mes forces. Ce n'était qu'une horrible bonne femme que j'avais envie d'assommer avec son agrafeuse. Un simple petit coup sur la tempe. Au pire des cas, je dirais qu'elle est juste tombé de sa chaise. Avec son grand âge, on pouvait s'attendre à tout.

Seulement, alors que je réfléchissais à cette éventualité, une grosse voix se fit entendre derrière moi.

- " Qu'est-ce qu'il se passe ici ? "


Dernière édition par Hayase Yorha le Dim 17 Mar 2024 - 11:01, édité 2 fois
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Le Clown pas drôle
Au son de cette voix, la vieille mégère se leva d'un bond avant de se mettre au garde-à-vous. Quant à moi, je me retournais pour faire face à cet inconnu qui venait de surgir. Dans l'encadrement de la porte, se trouvait un homme vêtu de l'uniforme de la Marine. Bien charpenté, ce dernier à la barbe hirsute nous observait, les bras croisés, attendant que quelqu'un lui apporte une réponse. Sans se faire prier, la réceptionniste prit la parole.

- " Mon Colonel, cette jeune insolente souhaiterai s'entretenir avec vous. "

Devant cette réponse quelque peu étrange, l'Officier de la Marine porta son attention sur moi. Comme cherchant à pénétrer mon âme, il planta son regard froid dans le mien. Pas le moins du monde impressionné, je le soutenais, affichant un sourire de défi sur mon beau visage.

- " Et que peut bien me vouloir une enfant ? " Me demanda ce dernier d'un ton sec.

- " Enchantée Colenel, mon nom est Kamado Lily. Je suis ici au sujet d'un vieil ami à vous. " Lui répondis-je le plus simplement du monde sans me laisser décontenancer par ces propos.

Bien qu'essayant de rester de marbre devant cette annonce, j'aperçu malgré tout un petit tic nerveux au niveau de son œil, me faisant comprendre qu'il savait de quoi je parlais. Ce dernier ayant été mis au fait qu'un agent du Cipher Pol viendrai pour s'occuper de cette petite affaire qui durait depuis trop longtemps. Mais celui-ci ne devait sûrement pas s'attendre à ce qu'une " enfant ", comme il disait, serait envoyée. S'attendant sûrement à voir quelqu'un de plus mûr, démontrant une certaine expérience.

Même s'il n'y avait aucun doute sur le fait qu'il devait être en train de ma juger, il ne laissa rien transparaître. Restant des plus stoïque, il continua de me fixer avant de finalement s'avancer en direction de son bureau. Arrivant devant sa porte, le Colonel l'ouvrit avant d'entrer dans son bureau sans rien dire. Voyant qu'il l'avait laissé ouverte, je décidais de le suivre, sous le regard méprisant de la standardiste.

Refermant la porte derrière moi, une fois l'ayant franchie, j'observais le Marine qui s'était installé à son bureau. Toujours muré dans le mutisme, il feuilletait des documents sans prêter attention à moi. Il faut croire que c'était l'un des signes distinctifs de ce régiment.

N'y prêtant guère attention à mon tour, je pris place sur un des fauteuils de l'autre côté du bureau. Croisant mes fines jambes, l'une sur l'autre avant d'y poser mes mains entrelaçaient, j'attendis dans le plus grand silence.

Plusieurs minutes s'écoulèrent, durant lesquelles je ne le quittais pas du regard tout en caressant mes diverses bagues du bout des doigts. Quand enfin, cessant de m'ignorer, le son de sa voix se fit de nouveau entendre.

- " Bon... On ne va pas tourner autour du pot pendant des heures. " Lâcha celui-ci sans quitter ses documents du regard. " Cela fait plus d'une semaine que je vous attends. Qu'est-ce qui s'est passé ? Vous vous êtes perdue en venant ? Vous avez eu besoin que quelqu'un vous prenne par la main pour vous emmener jusqu'ici ? "

Sans grande surprise, les mots furent durs et cinglants. Au vu du sale caractère de la vieille bique, je m'y étais attendu. De plus, le Commandant de la division était bien connu pour son franc parlé. Mais une fois de plus, je ne perdis pas mon assurance devant lui. L'Officier Alphazoulou pouvait bien dire ce qu'il voulait, je n'en avais cure. J'étais ici pour une seule et unique chose. Régler un problème dont il n'était pas capable de s'occuper tout seul.

- " En effet, je suis quelque peu en retard. " Lui dis-je avec un petit sourire gêné.

- " Quelque peu ?! " S'emporta légèrement ce dernier. " Vous vous pointez ici comme une fleur après autant de temps, et vous dites que vous êtes un peu en retard ! " Levant enfin les yeux de sa paperasse pour me fusiller du regard. " Vous seriez un soldat de la Marine, je vous ferais virer sur-le-champ ! "

- " Seulement je n'en fais pas partie. " Lui rétorquais-je en soutenant son regard, un petit sourire malicieux sur les lèvres. " Cet uniforme ne scierait clairement pas à mon teint en plus de ça. Et puis, être relégué au même rang qu'une bande d'incapables ne serait pas bon pour ma réputation. " Lui stipulais-je en le regardant de haut.

- " Faites bien attention à ce que vous dites, jeune fille. Je reste un Officier de la Marine qui... "

- " Qui n'a pas été capable de retenir un de ces hommes ayant trahi le Gouvernement Mondial. " Le coupais-je sans vergogne. "

Légèrement, sous le choc de ce coup que je venais de lui asséner, celui-ci en resta bouche bée. Se reprenant après un très bref instant, il réouvrit la bouche pour tenter de contre-attaquer. Seulement, je ne lui en laissais pas le temps.

- " Aujourd'hui encore, cet homme qui était sous vos ordres direct, se trouve toujours en liberté on ne sait où sur cette île. " Continuais-je de le harceler de reproche. " N'ayant aucun résultat probant de votre part, il a donc été décidé que quelqu'un de plus compétent que vous soit envoyé sur le terrain. " Haussant légèrement le ton tout en devenant plus cinglante.

Alors que je continuais de le mettre face à ses propres erreurs, je vis cet Officier de la Marine perdre petit à petit son sang froid. Serrant les poings où l'un d'eux tenait un crayon qui semblait vouloir céder à la pression à tout moment. Sous ce regard empli de haine, je ne comptais malgré tout pas en rester là.

- " Mon avis est que le Gouvernement se trompe à votre sujet. " Lui confiais-je soudainement, le surprenant au passage. " Je ne pense pas que vous soyez un incompétent. " Affichant un toujours ce petit sourire malicieux sur mon doux visage. " Je pense juste que vous couvrez votre ami. "

Une véritable avalanche d'émotions submergea le Colonel. Tantôt surpris par le fait que je ne le pensais pas aussi nul qu'il semblait paraître, celui-ci fut maintenant offusqué par mes dernières paroles. Serrant encore plus les poings, le crayon se brisa en deux avant de tomber sur le bureau.

- " De quel droit vous... "

Une fois de plus, je lui coupais la parole sans ménagement, n'en ayant pas fini avec lui.

- " Cela fait des années que vous traquez votre ami Tangocharlie Enzo sans jamais avoir réussi, ne serait-ce qu'une seule fois, de lui mettre la main dessus. " Continuant d'afficher ce même sourire qui semblait l'énerver davantage. " Je pense donc que vous ne faites rien pour l'appréhender. Au contraire, vous le laissez agir à sa guise en raison du lien que vous entretenez. "

S'en était trop pour ce pauvre malheureux. Ne pouvant en supporter plus, il abattit ses mains sur son bureau avant de se lever brusquement de son fauteuil. Fou furieux, il me fixait avec haine, le souffle haletant. Je pouvais voir dans ses yeux l'envie de me faire ravaler mes paroles. Quant à moi, je restais calme, soutenant son regard en continuant de sourire.

Puis tout d'un coup, je levais les mains en signe de paix. Changeant complètement d'habitude, je fis disparaître ce sourire malicieux pour le remplacer par un plus chaleureux.

- " Je vous taquine, Colonel. " Lui lâchais-je soudainement. " Loin de moi l'idée de penser cela. "

Complètement dérouté par ce revirement, l'Officier en perdit le nord. Son visage trahissait complètement l'incompréhension qui l'habitait dorénavant. Ce qu'il ne savait pas, c'est que je n'en pensais pas un traître mot. Pensant réellement ce que je venais de lui dire. Pour moi, il était évident qu'il cherchait à protéger son ancien camarade. Et si je pouvais le prouver, je ne m'en priverais absolument pas.

Mais pour l'heure, il fallait que je le garde dans ma poche. Avec ce petit coup de pression, j'espérais qu'il en viendrait à se trahir à un moment ou un autre.


Dernière édition par Hayase Yorha le Dim 17 Mar 2024 - 11:01, édité 2 fois
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Le Clown pas drôle
Plusieurs heures s'écoulèrent avant que je ne quitte enfin le bureau du Colonel. Ayant enfin les informations que je souhaitais sur son ami ainsi que sa totale collaboration, il était temps de me mettre en chasse. Pour le moment, ne sachant pas où j'aurai la chance de le trouver, je décidais de me mêler aux habitants de l'île. Ainsi, peut-être glanerais-je quelque chose concernant ce renégat.

Profitant de ma couverture, je parcourais donc les lieux, m'arrêtant parfois dans des petites boutiques que je croisais. À l'intérieur, en plus d'acquérir quelques biens matériaux, je discutais avec les vendeurs. Le plus innocemment possible, j'essayais de les amener subtilement à évoquer le sujet qui m'intéressait.

Malheureusement, les rares fois où je trouvais quelqu'un ayant l'air de savoir quelque chose, celui-ci ne me rapporta rien de plus que je savais déjà. Parlant uniquement de ce drame qui avait eu lieu entre le Colonel et son compagnon.

Déçue par ce manque d'informations, je quittais la rue commerçante, les mains chargées de commissions. Même si je repartais bredouille, je ne baissais pas les bras pour autant. Après tout, je venais tout juste de commencer mes investigations. Cela serait beaucoup trop facile et moins amusant si je trouvais tout de suite.

Au bout d'un moment, à mener mon enquête, la faim me tenailla. Il était temps de faire une petite pause pour se rassasier. Trouvant rapidement un petit stand où on y vendait de délicieux mets, j'achetais un assortiment de sushi et une part de flan avant de me trouver un endroit tranquille.

Seulement, ça me semblait interdit. Tandis que je commençais à déguster cette petite collation, deux individus surgirent de nulle part afin de me déranger.

- " Mais ne serait-ce pas notre nouvelle amie ? " Entonna l'un deux, qui n'était autre que le gros lapin rose rencontré plus tôt.

- " Je dirai même plus, il s'agit de notre nouvelle camarade de jeu ! " Rajouta son comparse, l'ours à la tétine.  

Préférant les ignorer complètement, je continuais de manger mes sushis. Leur présence ne me faisait pas du tout plaisir et je n'avais aucune envie de me perdre mon temps avec ces deux parasites.

- " Tu as réussi à retrouver ton ami ? " Me demanda le lapin sans se soucier de mon comportement.

- " Parce que si ce n'est pas le cas, on peut t'y aider ! " Compléta le deuxième.

En entendant sa proposition, je me stoppais net, les baguettes en bois tenant l'un des sushi à quelques centimètre de ma bouche entrouverte. Même si ça ne m'enchantait pas vraiment, ils pouvaient peut-être en effet avoir des informations à me donner. Après tout, à force de côtoyer tant de monde en les accueillant par exemple à l'arrivée sur les quais, peut-être, savaient-ils quelque chose.

Réfléchissant sérieusement à la question, je les regardais tout en mâchant délicatement la nourriture que j'avais en bouche. Attendant tranquillement, les deux mascottes m'observèrent, la tête penchée sur le côté. Avalant enfin ma bouchée, je décidais d'enfin faire entendre le son de ma voix.

- "  Je sens que je vais le regretter... " Commençais-je à dire dans un souffle inaudible avant de reprendre faussement attristé par ce que j'allais leur annoncer. " Non, malheureusement, je n'ai pas encore réussi à mettre la main sur mon ami... "

À la vue de ma petite mine et de mes yeux larmoyant, les deux compères portèrent leur main à la bouche de leur masque.

- " Oooh.... La pauvre... " Laissa échapper l'ours en peluche avec compassion.

- " C'est affreux... " Rajouta le lapin sur le même ton.

Continuant d'afficher cette moue chagrinée, je baissais la tête avant d'en rajouter en faisant semblant de pleurer. En voyant mes épaules remuer sous l'émotion, les deux mascottes commencèrent à s'agiter. Regardant dans tous les sens comme s'ils ne savaient pas quoi faire pour me réconforter.  

- " J'aimerais tellement revoir Enzo... " Sanglotais-je en continuant mon petit cirque qui semblait fonctionner.

À l'énonciation de ce prénom, les deux rigolos se figèrent un instant avant de se fixer l'un l'autre.

- " Enzo ? Le Enzo ? " Demanda la peluche rose à son camarade.

- " Tu crois qu'il s'agit de lui ? " Lui répondit ce dernier, perplexe.

Alors qu'ils semblèrent savoir de qui je parlais, je les regardais, les yeux embuaient de larme.

- " Vous... vous le connaissez ? " Leur demandais-je, une petite lueur d'espoir dans le regard.

- " Ton ami ne s'appellerait pas Tangocharlie Enzo par hasard ? " Me demande l'animal aux grandes oreilles.

Pour seule réponse, j'acquiesçais fermement d'un hochement de tête, l'espoir laissant place à la joie de voir qu'ils savaient qui il était.

- " Oui, on le connaît ! On sait même où le trouver ! " Confirma l'ours bleu en sautillant sur place. " On peut t'y emmener si tu le souhaites ! "

Sans attendre mon accord, le lapin me saisit par la main avant de me forcer à me lever. Rapidement, je fus embarqué par les deux mascottes. J'avais encore du mal à y croire. Alors que j'avais peur de perdre mon temps avec ces deux énergumènes, ils étaient en train de me conduire à ma cible. Si ça, ce n'était pas ironique.

Au bout de plusieurs longues minutes à les suivre à travers les rues de la ville, nous arrivions enfin sur une place, à l'abri de tous les regards. Aucunes âmes se trouvant à des kilomètres à la ronde, au beau milieu de celle-ci, se trouvait un vieux carrousel délabré. À croire que personne n'était venu ici depuis belle lurette. Un lieu parfait pour y cacher un traitre du Gouvernement.

- " Vous êtes sûre que c'est ici ? " Demandais-je aux deux peluches tout en continuant de jouer mon rôle.

Mais alors que je m'approchais du vieux manège, aucune réponse ne me vint. Surprise, je me retournais pour m'apercevoir qu'ils n'étaient tout simplement plus là.

- " Mais, ils sont passés où les deux débiles ? "

Alors que je me posais la question, les cherchant du regard, un bruit se fit soudain entendre derrière moi. Sursautant légèrement, je refis face au carrousel dont les lumières étaient maintenant allumées. Dans un bruit métallique dû à la rouille, il s'était remis en marche, faisant tourner sa plateforme où se trouvaient des chevaux ainsi que d'autres créatures en bois.  

Les yeux plissaient, je l'observais, essayant de comprendre qui avait bien pu le remettre en marche. Seulement, il n'y avait personne se trouvant dans les parages. Enfin, c'est ce que je crus au début. Car tout d'un coup, en regardant mieux, je vis quelque chose. Dans la pénombre du manège, où la plupart des lumières ne brillaient plus, une paire d'yeux me fixait.


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Le Clown pas drôle
Devant ce regard lugubre, une légère peur s'empara de moi. Luttant pour ne pas m'enfuir, je reculais malgré tout d'un pas, mettant de la distance entre cette chose et moi. Je n'étais vraiment pas sereine et cela se voyait dans mon regard craintif. Face à cette paire d'yeux qui me regardait sans sourciller, je n'avais aucune idée à quoi je devais m'attendre.

Sans bouger, la créature à qui ils appartenaient, continuait de me fixer sans un mot. Comme me sondant, il restait là. Ne voyant aucun signe de vie de celle-ci, je commençais même à me demander s'il ne s'agissait tout simplement pas de mon imagination. Peut-être n'était-ce qu'une simple poupée que le courant avait également remis en marche. C'était à espérer du moins.

- " Allons, Haya... Les monstres ça n'existent pas... " Dis-je d'une voix tremblotante avant de ricaner nerveusement.

Tandis que j'essayais de m'en convaincre, retrouvant doucement mon calme, les yeux se mirent à bouger. Sentant comme un vent glacial me parcourir l'échine, je me figeais de peur. Il s'agissait peut-être réellement d'une horrible bête venue me dévorer. A cette idée, je sentis mes mains devenir moite et une gouttelette de sueur couler le long de ma tempe. Déglutissant difficilement, j'attendis d'en avoir le cœur net.

Soudain, me faisant frissonner d'effroi, un rire se fit entendre venant du carrousel.

- " Youhouhou ! Mais qu'avons-nous là ? " S'exprima une voix qui me fit froid dans le dos. " Une petite souris venue se perdre dans les méandres de la folie ! "

Continuant de rire de sa façon bien particulière, une forme bien distincte commença à émerger de la pénombre. Face à moi ne se tenait pas un monstre, mais un simple clown haut en couleur avec des plumes sur la tête. Cet homme, dont le visage était recouvert de peinture, me toisait d'un air malsain. Je n'avais aucune idée de qui il pouvait s'agir, mais sa présence ne semblait rien signaler de bon pour la suite des événements.

- " Alors petite fille, quel animal te ferai plaisir ? " Me demanda ce dernier en sortant un ballon rouge de sa poche, avant de souffler dedans pour lui donner forme.  

Surprise par la question du cabotin qui était bien étrange, j'haussais un sourcil. Restant sur mes gardes, je le regardais brandir son ballon, affichant le même sourire. Celui-ci semblant attendre ma réponse, retrouva une mine sombre en voyant que je ne disais rien.

- " Oh... " Laissa échapper ce dernier, semblant très déçu que je ne lui dise pas quel animal je voulais qu'il me fabrique. " Moi qui voulais tant te faire plaisir... " Poussant un long soupir avant de faire une moue boudeuse. " Oh, je sais !! " Se reprit soudainement ce dernier en retrouvant sa joie de vivre. " Tu veux que ce soit une surprise ! C'est bien ça ?! "

Ne lui répondant toujours pas, je me mis de trois-quarts face à lui. Prête à lui fondre dessus ou bien l'accueillir avec un bon coup de savate s'il venait à tenter quoi que ce soit. Prenant mon mutisme pour une affirmation, il entreprit de fabriquer un animal à l'aide de son unique bout de caoutchouc.

- " Alors... Si je te faisais un petit lapin ?! Je suis sûre que tu aimes ces petites bêtes à grandes oreilles ! " Conclua celui-ci en me regardant. Seulement, même s'il disait vrai, il n'eut aucune réaction de ma part. " Oh... Alors un chaton ?! Les petites filles adorent les chatons !!! "

Un air boudeur s'afficha sur son visage peinturluré en s'apercevant que je refusais de rentrer dans son stupide jeu. Pensant faire fausse route sur ce que je voulais, il prit le temps de réfléchir à une nouvelle proposition.

- " Je sais !! " Déclara ce dernier en sautillant sur place, fier de lui. " Tu veux.... " Brusquement, celui-ci marqua une pause avant de reprendre d'un ton glacial, son sourire disparaissant totalement. " Un ours ? "

À peine avait-il énoncé cela, quelque chose me percuta de plein fouet dans le dos. Grimaçant de douleur sous l'impact, je partis m'écraser avec fracas au pied du carrousel.

- " Youhouhou ! Ça, c'est ce qui s'appelle s'écraser avec panache ! " Me railla le Clown en posant ses mains sur ses joues, l'air ébahi par ce qui venait de se passer.

Tentant de comprendre ce qui avait bien pu me mettre ainsi à mal, j'essayais de me relever. Malheureusement, une force vint m'en empêcher. Me plaquant face contre terre, je sentais quelque chose de lourd m'y maintenir. Alors que j'essayais de savoir ce que cela pouvait être, j'entendis le rugissement d'une bête proche de mon oreille.

La bave de celui-ci coulant sur mon visage, je pus voir du coin de l'œil qu'il s'agissait un énorme ours brin. Cet animal aux dents acérées, en plus d'avoir une haleine atroce, semblait vouloir me déguster pour son prochain repas.

- " Oula doucement Benno !! " Intervint ce clown qui n'était autre que son maître. " Interdiction de la manger, je te donnerai de la pâté si tu veux. "

À ces mots, l'ours releva sa tête avant de le fixer avant de retrousser les babines, l'air mécontent.

- " Quoi ?! Tu préférerais des légumes vapeur à la place ? " En conclut ce dernier, complètement à côté de la plaque.

Secouant sa grosse tête poilue, l'animal de compagnie lui fit clairement comprendre que non. Il était évident que celui-ci avait une très grosse envie de viande. Et qu'il voyait en moi, un merveilleux, petit steak à se mettre sous les crocs. Cependant, je ne comptais pas lui rendre la tâche aussi facile qu'il espérait.

Profitant de ce petit moment de confusion entre le maître et l'animal, je décidais de m'en remettre aux pouvoirs que m'avait conférés le Fruit du Démon que j'avais mangé sur Kikai no Shima. Pendant la traversée jusqu'à ce pays de fous, j'avais eu tout le loisir de le découvrir. Et ce qui était sûr, c'est que ces deux-là, ne s'attendaient clairement pas à ce qui allait se passer.

Me concentrant pour faire appel à cette capacité, je vis petit à petit des poils bruns pousser sur ma peau. Rapidement, mon corps effectua d'autres modifications, faisant disparaître ma peau blanche sous une épaisse fourrure. Trop occupés à se chamailler, mes adversaires ne se rendirent pas tout de suite compte que l'heure de la contre-attaque avait sonné. Ils allaient payer pour m'avoir ainsi malmené.

À partir de maintenant, ce n'est plus à une frêle jeune femme qu'ils allaient avoir à faire, mais à une hybride croisé entre une humaine et un Zoan. Ma vengeance serait terrible.

- " Benno !! " S'exclama soudain le clown qui refaisait face à son animal après lui avoir brièvement tourné le dos pendant leur dispute. " Elle est passée où ?! Qu'est-ce que tu as fait ?! "

Ne comprenant pas de quoi son maître lui parlait, il pencha la tête sur le côté en poussant un petit grognement.

- " Me dis pas que tu l'as bouffé espèce de sale goinfre ! " S'écria de nouveau le cabotin en pointant du doigt le sol où j'étais censé me trouver.

Suivant du regard le mouvement de ce dernier, l'ours fut à son tour surpris de ne plus me voir sous sa patte. A la place, seuls mes vêtements y gisaient. Seulement eux et une petite boule qu'on pouvait voir en dessous. Intrigué, l'animal pencha sa grosse tête en avant et se mit à humer cette étrange boule.

Celle-ci remuant tout d'un coup, l'ours releva brusquement la tête en poussant un petit grognement d'étonnement. Quand subitement, sortant doucement de sous les vêtements, un petit museau rose fit son apparition. Suivie de deux grandes oreilles et le reste du corps d'une petite boule de poils.

Devant le clown et le maître, se trouvait une petite lapine portant un foulard rouge autour du cou. Ahuris, par ce qu'ils voyaient, ces deux-là, ne comprirent pas tout de suite, qu'il s'agissait de moi, ayant raté ma transformation.


Dernière édition par Hayase Yorha le Dim 17 Mar 2024 - 11:01, édité 2 fois
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Le Clown pas drôle
e me retrouvais vraiment dans une situation peu avantageuse. Moi qui comptait sur le fait de me transformer en mi-humaine, mi-lapine, je me retrouvais entièrement dans la peau d'une petite boule de poils. Dans cette apparence plus qu'adorable, je ne faisais clairement pas le poids face à ce Clown et son ours. Néanmoins, cela m'avait permis de me libérer de son emprise. Maintenant libre de mes mouvements, j'allais pouvoir tenter de m'enfuir.

Seulement, penser ne serait-ce un seul instant y parvenir, relever de l'imagination. L'ours m'ayant déjà repéré sous cette forme, celui-ci, bien que calme pour le moment, ne me lâchait pas du regard. Intrigué, par la petite créature qu'il voyait, il ne faisait preuve d'aucune agressivité, préférant coller sa grosse truffe sur moi. Cette scène bien que mignonne vu de l'extérieur, me faisait froid dans le dos. Voir sa gueule qui était aussi proche de moi n'avait rien de réjouissant. D'un simple coup de crocs, il pouvait mettre fin à mon existence.

Quant au Clown, il y assistait, la tête penchée sur le côté, ne semblant plus rien comprendre. Sans dire un mot, il me regardait, de ses yeux perçants. Quand soudain, un sourire à faire frémir étira ses lèvres violettes.

- " Youhouhou ! Voyez-vous ça !!! " S'exclama celui-ci en se dandinant. " La petite fille est devenue une jolie petite peluche !! " Exprima celui-ci avant de continuer sur un ton glacial. " Quelle est mignonne... "

D'un claquement de doigts de celui-ci, l'ours retroussa ses babines, dévoilant ses énormes canines. Grognant à mon encontre, l'animal ouvrit soudainement le gouffre béant, me laissant entrevoir le fond de sa gorge avant d'essayer de me becter toute entière. D'un petit bond, j'évitais de me faire engloutir. Atterrissant sur son museau, je plantais mon regard dans le sien. Surpris, mais néanmoins mécontent, celui-ci grogna de plus belle avant de secouer sa tête toute poilue pour m'en dégager.

M'accrochant au début comme je pouvais, je m'envolais par la suite avant d'atterrir lourdement plus loin dans un petit couinement. Tout de suite après, l'oreille plaqué au sol, j'entendis le sol trembler. Ce gros patapouf me fonçait droit dessus. Lâchant un petit glapissement craintif avant de détaler comme la lapine que j'étais devenue. Évitant de peu de me faire croquer par celui-ci, je courrais me mettre à l'abri sous la racine d'un arbre.

Ne lâchant toujours pas l'affaire, celui-ci, sous le regard de son maître tenta de m'en déloger. Abattant ses grosses pattes griffues sur celle-ci avant d'essayer à l'aide de ses dents. Mâchouillant de toute ses forces et tirant dessus, je vis la racine commencer à s'extraire du sol.

- " Youhouhou ! " Se mit à rire le Clown en tapant dans ses mains pour encourager son animal. " Vas-y mon gros nounours ! Tu peux l'avoir ! "

Sous ses acclamations, l'ours cessa soudainement, avant de relever la tête et de porter son attention sur ce dernier. Poussant un petit grognement mécontent, il regardait son éleveur.

-  " Quoi ? " Lui demande celui-ci devant la bouille agacée de son animal de compagnie. " Tu n'aimes pas ce surnom ? C'est mignon moi, je trouve ! " Lui expliqua-t-il avant de ricaner bêtement.

Secouant la tête en soupirant, l'énorme bestiau reporta son attention sur ma cachette. Seulement, ne m'y voyant plus, celui-ci en fut surpris. Plongeant sa truffe sous la racine, pour renifler s'il détectait ma présence, celui-ci ne s'attendit pas à ce qui l'attendait. Brusquement, poussant un rugissement plaintif, celui-ci la ressortit.

- " Benno !! Qu'est-ce qui t'arrive ? " S'en inquiéta sérieusement le Clown en l'entendant.

Se rapprochant un peu pour comprendre ce qui arrivait à son ami, il s'en aperçut rapidement. Pendu à son museau, j'avais planté mes deux grosses dents dans sa truffe. Celui-ci avait beau se débattre à nouveau, cette fois-ci, je tins bon, bien décidais de ne pas le lâcher.

En voyant cela, le cabotin devint rouge de colère. Voir ainsi son meilleur ami se faire maltraité par une petite boule de poils ne lui plaisait guère.

- " Lâche le tout de suite, sale bestiole !! " S'écria celui-ci avant de sortir un pinceau qui à s'y méprendre, ressemblait à celui d'une personne que je connaissais bien.

Brandissant ce dernier comme une arme, il abattit cet ustensile de peinture, de la taille d'un poignard. Cependant, l'ours ne cessant de bouger, il frappa ce dernier sur la tête au lieu de m'atteindre.

Recevant ce coup, l'animal cessa soudainement de remuer avant de regarder son maître avec un mélange d'incompréhension et de colère.

- " Oups... " S'exprima ce dernier, se sentant confus. " Désolé, ce n'est pas toi que je visais... Promis... " Lui signifia celui-ci en affichant un sourire se voulant innocent.  

Se massant l'arrière de la tête, le Clown ricanait bêtement devant la bourde qu'il avait commise. Durant ce petit moment d'accalmie, l'animal et moi, nous regardions cet idiot avant d'échanger un regard complice. Lors de ce bref instant, je compatissais à son malheur de devoir supporter un type pareil. Quant à lui, il semblait m'en remercier.

Cela aurait pu être le début d'une grande amitié entre nous. Seulement, se souvenant de nos rôles respectifs, celui-ci recommença à secouer la tête dans tous les sens tandis que moi, je ne desserrais pas la mâchoire.

Se mêlant de nouveau à la lutte, le Clown tenta de nouveau de me frapper. Faisant cette fois-ci plus attention à ne pas toucher son compagnon, il rata plusieurs fois sa cible. Quand soudain, son pinceau percutant mon ventre, m'envoya dans les airs, emportant avec moi un tout petit bout de la truffe de l'animal.

Blessé, l'animal rugissait de douleur et tandis que je retombais vers le sol, je vis sa gueule grande ouverte qui m'attendait. Tout se passa ensuite au ralenti. Alors que je regardais le puits sans fond qui m'attendait, j'entendis son maître hurler.

- " Noooooon "

Tombant toute crue dans sa bouche, celui-ci ferma sa grosse mâchoire, m'emprisonnant à jamais dans les limbes de l'enfer.  

- " Mais qu'est-ce que tu as fait ?!!!! " S'époumona le Clown avant d'essayer de lui forcer à ouvrir la gueule. " Recrache-moi ça tout de suite !!! "

Un nouveau conflit débuta, impliquant cette fois-ci l'ours contre son maître. Pendant ce temps, à l'intérieur de la gueule du gros patapouf, je m'étais accroché à la luette de celui-ci pour ne pas finir au fond de son estomac. Cramponné à ce truc visqueux et dégoutant, je n'avais pas encore dit mon dernier mot. Usant du balancement de l'uvule, je donnais des coups de pattes arrières sur le palet de l'animal.

Sentant celui-ci s'agiter et son maître lui demander ce qui se passait, je compris que cela fonctionnait. Y mettant tout mon cœur, je continuais donc à le marteler de coup de l'intérieur. Cela devenait de plus en plus dur, glissant à chaque mouvement de ce dernier qui était en train de bondir, se rouler et je ne sais quoi encore.

Voyant cet ours têtu ne pas vouloir me recracher, je n'eus d'autres choix que de recourir à un autre moyen. Regardant le truc immonde à laquelle je me cramponnais, je déglutis en pensant à ce que j'allais faire. Prenant mon courage à deux pattes et en évitant de penser au goût que cela allait avoir, je mordis fortement sa luette.

En sentant mes dents se planter dedans, Benno poussa un énorme rugissement de douleur. Ouvrant grand sa gueule, celle-ci laissa traverser les rayons du soleil jusqu'au fond de sa gorge avant d'enfin me recracher. Expulsé comme un simple mollard, j'atterris lourdement au sol, recouverte de bave.

Légèrement, sous le choc, je ne vis pas arriver son maître qui se précipita sur moi avant de m'attraper par les oreilles. Me tenant fermement au niveau de son visage, je vis la haine qui emplissait ses yeux ainsi qu'un rictus malaisant.

- " Comment as-tu osé faire du mal à mon ours ?! " Me demanda celui-ci fou de rage. " Même si j'ai pour ordre de te ramener vivante, je devrais te tuer pour ce que tu as fait ! " Me cracha celui-ci au visage.

Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire par-là. Mais ce qui était sûre, c'est que j'étais dans de beaux draps. Si seulement, j'arrivais à reprendre forme humaine. J'avais beau essayer, rien ne se passait. Pourtant, j'avais réussi à le faire quand je me retrouvais sur le navire qui m'avait mené ici. Ce n'était à plus rien y comprendre. Comme si quelque chose m'en empêchait. À cet instant, je maudissais le fait de ne pas avoir pris le temps de m'y exercer plus.

- " Oh... Je sais. " Repris brusquement le Clown. " Je n'ai pas le droit de te tuer, mais.... " Prenant une petite pause dramatique durant laquelle son sourire devint encore plus malveillant. " On ne m'a pas dit dans quel état je devais te ramener. "

À peine avait-il prononcé ces mots, ce dernier me tenant toujours fermement par les oreilles m'abattit violemment contre le sol. Poussant un couinement de douleur, je sentis quelque chose craquer en moi. Cela semblait venir d'une de mes côtes qui avait dû se briser sous le choc.

- " Youhouhou ! Ça fait cric, ça fait croc, ça fait CRAC !!! " Entama ce petit air musical ridicule ayant entendu lui aussi le bruits venant de mes os avant de répéter le même mouvement.

Une fois de plus, je poussais un glapissement de douleur, sentant de nouveau un os céder à l'impact. Même si le cabotin disait ne pas avoir le droit de me tuer, il prenait malgré tout un malin plaisir à me torturer. Ne s'en cachant pas, il continuait de pousser se rire qui lui était bien spécifique tout en continuant de m'envoyer m'écraser contre les dalles de pierres.

- " Youhouhou ! " Alors petit lapin, on s'amuse bien ? " Me demanda joyeusement ce dernier en regardant mon frêle petit corps au bord de l'agonie et recouvert de sang. " Encore un petit tour ? Je suis sûr qu'un dernier petit tour de manège te ferait plaisir ! "

Riant comme un dément, il leva bien haut son bras vers le ciel prêt à me porter un dernier coup de toutes ses forces. Regardant ce qui m'attendait sans rien pouvoir y faire, je n'étais pas sûre de me remettre de ce coup-là. De nombreux os fracturé, peut-être même des organes touché, je me sentais déjà partir.

- " Fais de beaux rêves, adorables petite PELUCHE !!!!!!! " S'écria ce dernier avant d'abattre sa sentence.

Seulement, je ne sentis rien cette fois-ci. Pas d'os se briser ni même le sol dur contre lequel il m'avait envoyé. En réalisant cela, je compris que j'étais sûrement morte. Que mes aventures se terminaient ainsi sur cette île de la folie. Que plus jamais, je ne reverrais mes amis ni même ma famille. Plus jamais.
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