Le Deal du moment : -25%
PC Portable Gamer 16,1” HP Victus 16 – 16 ...
Voir le deal
749.99 €

Le banquet des Titans

Robina regardait les préparatifs qui se déroulaient devant elle. L’équipage avait sorti les tables, chaises et sortait quelques planches pour improviser de quoi recevoir plus de monde à l’avenir. Elle était contente, la marine venait de les payer de la prime pour la capture de Georg l’Équarrisseur. Elle n’était pas de nature vénale, toutefois recevoir trois cents millions de berries faisait toujours plaisir. Elle avait toujours fêté les grosses prises, une fois sur Little Garden avec un barbecue de viande de dinosaures. Ici ne ferait pas exception à la règle, les hommes avaient le droit de se faire plaisir.

Elle avait donné un quartier libre à tout le monde, ici ceux qui travaillaient le faisaient de leur plein gré. Une petite dizaine avaient suivi le plan de table grossier qu’avait donné la cuisinière. Le but était de fêter la victoire avec ceux qui les avaient aidés, les Sandstorms. Et vu le nombre de personnes qu’il y avait chez eux, elle avait peur de ne pas avoir assez de réserves.

Heureusement pour elle, elle avait des affaires qui tournaient bien. Quelques coups de fil par escargophone lui avaient suffi pour se faire livrer un dragomard entier venant de la Flaque, à l’entrée de la route de tous les périls. De quoi, elle avait pris de la viande à Jurrasteack park, son élevage de dinosaures sur Little Garden. Du tricératops, de quoi manger pendant plusieurs mois, pour tout l’équipage, avec les pirates, elle ne savait pas trop.

Avec tout ça, elle avait dû payer une coquette somme, soixante-dix millions de berries. Après tout, elle n’allait pas faire ça tous les jours et impressionner les pirates était aussi une bonne chose. Non ? Elle voulait devenir la meilleure cuisinière du monde, il fallait le montrer au monde entier et les pirates aussi mangeaient aux dernières nouvelles. Elle récupéra ses instruments de cuisine et partit dans sa cuisine improvisée en plein air.

Ici, le monstre marin crustacé l’attendait, il bougeait à peine les antennes, il survivait tout juste. Il lui avait fallu plusieurs jours de transport pour venir depuis la Drague aux Homards. Enfin, ses souffrances s’arrêtaient là. Avec un système de poulies et de cordage, elle le fit monter dans les airs sur un plateau grillagé, au-dessus d’une marmite géante d’eau bouillante. En entrant dans l’eau frémissante, la créature se débattit, cherchant à sortir de là, mais il était malheureusement trop tard, elle était en train de mourir lentement, sa carapace prenant une couleur rouge lentement pendant la cuisson.

Les commis de la cuisinière étaient déjà en train de s’affairer. Elles travaillaient durement pour suivre les instructions que leur donnait leur cheffe. Elles réalisaient chacune une vingtaine de litres de sauce pour accompagner le crustacé. Un beurre à l’ail et ciboulette, un beurre au citron et safran, une mayonnaise au cumin et pour finir un beurre au bacon et des tomates séchées. Chacune serait servie dans un bol au milieu de la table.

Elle avait pensé à faire un petit pot pour chacun, mais l’aspect festif disparaîtrait pour devenir trop guindé. Elle voulait que tout le monde se sente bien. Que chacun partage avec son voisin serait parfait selon elle. Elle s’attaqua à la viande de dinosaure. Elle devait être plus tendre, avec toutes les fibres musculeuses de la bête, c’était un véritable paquet de nerfs. Elle sortit Hinode Tasogare et commença à travailler la viande. Elle enleva lentement chacun des nerfs, tendons, et éléments gênants pour manger. Elle dégagea l’os avec Crépuscule, son désosseur, en grattant pour que la cote soit la plus nette possible.

Elle recommença le processus pour la trentaine qui se trouvait devant elle. Ayant fini, elle déposa son katana sur le côté, elle devait attendrir les pièces de viande en entier. Il y avait un Paralausore complet, un herbivore qui passait la majorité de son temps à courir dans la forêt de Little Garden. Cadeau de la maison pour la commande d’autant de viande.

Elle allait le préparer à la broche. Toutefois, il ne fallait pas mettre la charrue avant les bœufs. Elle monta jusqu’au rebord de sa marmite pour vérifier la cuisson de son dragomard. Encore une vingtaine de minutes de cuisson, elle devrait avoir le temps de faire son travail sur le dinosaure complet.

Elle attrapa Libertalia et frappa au niveau de l’arrière du crâne. Les écailles et la peau éclatèrent sous le tranchant de la lame d’abordage. Elle suivit la colonne vertébrale de ce dernier pour ouvrir le cuir de la bête jusqu’à la pointe de sa queue. Coupe-Faim à sa droite, elle récupéra son couteau d’office et suivit le gras sous les écailles et la peau. Le dépeçage de la créature préhistorique prenait du temps, la Sanderrienne s’essuya le front tant il faisait chaud et que cela lui demandait un effort.  

Elle remonta aux rebords de sa marmite géante, tout juste quelques minutes, la carapace de la bête était rubiconde. Mais elle ne sentait pas encore les arômes qui se dégageaient. Elle redescendit de son observation de sa préparation pour continuer sa tâche.

Elle suspendit l’herbivore par les jambes en l’air, la tête en bas. La majorité de la peau avait disparu de son corps, il ne restait que le torse et pour cela, il fallait y aller délicatement. Elle fit glisser son meitou sur les côtes, mordant tendrement dans la chair, en laissant le plus possible sur le futur plat. L’abdomen céda sous la pression, la peau était la seule chose qui retenait les entrailles de tomber sur le sol. La chasseresse de primes remonta sur les hanches, passant sa main à l’intérieur du corps de la bête sauvage pour ne pas toucher ses entrailles avec sa lame. Elle alla alors chercher un énorme seau qu’elle plaça sous la créature écorchée.

Alors qu’elle dégageait le fondement du lézard, les abats commencèrent à se déverser dans le seau. Elle avait déjà le champ plus dégagé, elle travailla plus rapidement, jouant de son couteau d’office pour finir le travail. L’estomac de la bête retomba mollement sur ses intestins, il ne restait plus que le cœur et les poumons. Retournant la bête, la fin des abats vinrent rejoindre le reste, ne laissant plus qu’une carcasse écorchée. La capitaine des Glaciers passa une broche à la base de la queue et dans le crâne de la bête en passant par son thorax. Il ne restait plus qu’à cuire à feu doux en tournant régulièrement.

— Emé ! Elle pointa une jeune femme qui se trouvait là. Faites bien attention à la cuisson de ce dinosaure. Badigeonnez-le régulièrement d’huile d’olive avec du miel et des herbes. Je veux qu’il soit caramélisé à souhait pour le banquet de ce soir.

— Oui, cheffe ! La jeune femme lui répondit alors qu’elle continuait à travailler sur autre chose.

La cheffe sentit alors la magnifique odeur du crustacé qui cuisait, il était temps. Elle se tourna alors vers l’équipe qui se trouvait à côté du système de poulies.

— Vous pouvez le faire sortir ! Elle hurla pour se faire entendre avec toute l’activité autour. C’est bon pour la cuisson.

Les hommes se relevèrent en discutant, faisant finalement travailler leur muscle pour faire monter le monstre marin carmin et le redescendre vers une énorme pierre. Alors que la jeune femme allait se mettre au travail, un mousse se plaça derrière elle en se raclant la gorge.

— Capitaine. Il avait parlé tout doucement, comme s’il ne voulait pas se faire entendre. Timide, il ne voulait pas déranger celle qui cuisinait. Surtout qu’elle était en ce moment, recouverte de sang et d’entrailles de dinosaure.

— Oui ? Ayant l’ouïe fine, la jeune femme aux longs cheveux blancs se retourna vers le messager. Avez-vous une réponse des Sandstorms ?

— En effet, madame. Ils seront là ce soir pour fêter la victoire, ils ont hâte de goûter à ce que vous allez leur préparer.

— Parfait ! Elle passa ses meitous sous l’eau savonneuse pour les nettoyer. Il ne va pas falloir les décevoir. Il est temps que je me remette au travail.

Elle se retourna alors vers le monstre marin pour commencer le travail.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t21190-
  • https://www.onepiece-requiem.net/t21186-
Le soir du banquet des Glaciers pointent enfin le bout de son nez. L’ensemble de l’équipage des Sandstorms en trépigne d'impatience. Certains vont pouvoir manger à l'œil pour les efforts des autres. Abigaël n’en aura pas l’occasion de s’en plaindre. N’est-ce pas ce que le Grand Corsaire nomme la camaraderie après tout?

Il faut croire que personne n’est assez lucide pour ne serait-ce que remettre en question ce discours. La plupart préfère ce genre de vie de mécréants que de retourner à la place qui leur est destinée, une petite cellule aussi poisseuse que leur âme.

L’agent Tarentule est infiltré assez longtemps pour comprendre que la meilleure manière d'évoluer dans cet environnement d’anciens criminels et d’avares est de se montrer fort sans poser plus de questions. Un équipage de la marine sans la discipline, ni l’honneur, en somme. Au cœur de la piraterie, on ne peut que mieux comprendre ses piliers. Une tyrannie camouflée en camaraderie, carburant par le simple appât du gain. Qu’est ce qui maintient plus la cohésion d’un groupe disparate d'aliénés que l’argent?

On pourrait penser que son séjour au plus proche des pirates aurait pu adoucir la propagande du Gouvernement Mondial dont chaque agent du Cipher Pol ingère et digère. Malheureusement, même au sein de son milieu, l’espionne fait débat. Méprisant son monde, elle a compris bien assez tôt que rien n’a de sens tant que lui y travaille pas à lui en donner. L’aventure, la Liberté, l’Utopie, l'Égalité, la Justice ou l’Ordre, tous ses principes ne valent rien si elle ne peut pas s’en amuser.

S’enrichir lui est inutile, avec tous les talents qu’elle possède, elle peut s’offrir amplement ce qui lui est nécessaire. Libérer les peuples l’ennuie, au final, ils retourneront inlassablement vers une nouvelle forme de domination qu’elle soit locale ou étrangère, il en va, même, de leur survie le plus souvent. Aduler la justice? Elle rit au nez de la justice comme jamais. Que reste t’il? L’endroit parfait pour ceux capables de s'asseoir sur ces idéaux : le Cipher Pol. Néanmoins, il peut lui arriver de s'asseoir trop fort dessus, parfois. Certains de ses supérieurs s’en agacent. D’autres ne regardent que le résultat.

En parlant de résultat, Abigaël s'est bel et bien mise en tête de sonder cette proximité entre le Corsaire et une grande figure du Baroque Works, la Sanderrienne Robina Erwolf. De sa petite réputation, une cuisinière hors pair mettant toutes ses entreprises au service de son art. Allant des matières premières aux outils, elle est la célèbre cuisinière-combattante du moment. Si cette chasseuse de prime s'accommode si bien avec Fear, pourquoi pas avec d'autres du genre.

Entre pirate et corsaire, il n’y a qu’une signature. Néanmoins, elle ne peut qu’observer et vérifier la qualité des plats de cette cuisinière de renommée mondiale. Ce n’est pas les Glaciers qu’elle surveille après tout.

Comme beaucoup de camarades, elle suit le groupe une fois que leur Capitaine donne son aval. Une foule gigantesque se déverse sur l’espace réservé au banquet. Des groupes se forment autour des tables installées. Tous étaient impatients de ravir leur palet d’une cuisine exceptionnelle. Bien plus appréciable que la soupe quotidienne. Cependant, Abigaël contemple les plats disposés avec perplexité, tandis que le reste avait déjà la bave aux lèvres. Ils sont capables de manger n’importe quoi ces pirates.

Il faut dire que l’animal préparé à la broche qu’elle reluque n’a rien de classique. Depuis son empoisonnement par des fleurs, l’agent Tarentule est devenu méfiante des produits exotiques. Il vaut mieux ne rien manger que mourir d’intoxication. Ainsi, cet étrange lézard géant la rend très hésitante malgré l’odeur exquise de viande fumée qui infiltre ses narines. Laissant les autres se servir, elle attend patiemment leur réaction.

"Alors, envi de vomir ou d'engloutir ?"
  • https://www.onepiece-requiem.net/t25230-la-garde-robe-de-l-agent
  • https://www.onepiece-requiem.net/t25213-l-agent-tarentule#262699
Un banquet.
Une énorme festin bien copieusement arrosé, histoire de célébrer la bataille gagnée contre l’équipage des Mangemondes. Il ne se refuse rien, le Fear, c’est ce qui me plaît chez lui. Après autant d’efforts, ça fait toujours du bien au moral et au corps que de s’accorder une pause, se péter le bide, picoler et se fendre la gueule jusqu’au petit matin. ‘Faut savoir se laisser vivre, parfois juste quelques heures, pour mieux accomplir le boulot de merde le lendemain. C’est comme ça que beaucoup d’honnêtes gens tiennent, y’a pas de raison que ça fonctionne pas sur les moins honnêtes. Je suis pas contre un banquet, au contraire. Déjà, parce que je vais m’enquiller des litres de gnôle gratos, puis surtout, parce que c’est en bonne compagnie. Je parle des Sansdstorms évidemment, mais aussi de l’équipage des Glaciers. Qui aurait cru qu’une nouvelle fois, je croiserai la route de Robina ?
A croire que nos chemins sont liés, par moment. Entre la première prime capturée en binôme, l’épisode du concours de beuverie, le Fun Club, et maintenant ça, le hasard a tendance à vouloir nous réunir. Je dois dire que, même si j’ai beaucoup changé depuis le temps, que je suis devenu pire qu’avant, que je me contrefous maintenant, de savoir si ce que je fais est bien ou non, c’est toujours agréable de constater que tout roule pour elle. C’est une de ces rares personnes que j’estime, une de ces rares personnes à qui je souhaite pas une fin morbide. Une qui, je pense, me ferait hésiter avant de chercher à lui coller une bastos dans la tempe, si j’y étais obligé. Et elles sont rares ces personnes, vraiment. La plupart sont déjà mortes, les autres sont sur la corde, à se balancer au-dessus du vide avec un foutu équilibre plus fragile qu’un mioche qui sort d’entre les cuisses de sa mère.

Azerios informe tout le monde que les festivités sont ouvertes, que c’est l’heure de rejoindre les Glaciers. Je laisse la masse prendre les devants, reste un peu aux abords du navire, m’allumant une clope que je viens de visser entre mes lèvres.
Je viens de les retrouver depuis peu, après avoir traversé une foutue mer de tous les périls et frôlé la mort une bonne dizaine de fois, j’y suis arrivé. Est-ce que je ressens de la joie ? Non. Bien sûr que non, je ressens plus ce genre de conneries depuis perpette. Par contre, je me sens comme à ma place, comme au bon endroit. C’est bizarre à décrire comme sensation, parce que je connais pas les noms des trois-quart de ces types, mais j’apprécie d’être un Sandstorm.
Tire une bouffée sur ma cigarette, profite de ce savant mélange entre opium et tabac. Paupières closes, tête levée vers le ciel, lèvres scellées. Tania, je me demande ce que t’aurais pensé du fait que je sois devenu un pirate ? Qu’est-ce qui était le plus condamnable à tes yeux, de rester un foutu mafieux toute ma chienne de vie ou tout foutre en l’air, jusqu’à la cervelle de mon patron, pour obtenir vengeance ? De basculer dans une autre vie de criminalité, mais avec une certaine liberté, est-ce que c’est pas mieux que d’être le clebs enragé d’un chef de la pègre ?
Enfin, liberté… je sais plus trop maintenant, les choses ont l’air d’avoir pas mal changées ici aussi. A l’époque où j’ai accepté de suivre Azerios, il était pas question d’être au service du Gouvernement, d’acheter leur liberté en échange de devenir les mercenaires de ces enfoirés de merde.

J’avoue que je sais plus trop, teh.
Je sais que c’est ici que je dois être pour le moment, mais bordel, c’est toujours pas plus éclairé dans le crâne, c’est toujours aussi sombre et tortueux, j’ai pas l’impression que tu sois apaisée, Tania. D’autres doivent payer, je le sais, je le sens. Pas que des mafieux, c’est foutrement con de s’arrêter à eux, ‘sont pas les seuls responsables. C’est pas à cause d’eux uniquement que le monde part en couille, c’est pas entièrement de leur faute si des villes comme Manshon existent, si des enflures comme Bambana peuvent exister, prospérer, régner.
La Marine, le Gouvernement, autant de salopards incapables de faire correctement leur job, autant d’enculés égoïstes et vénéneux, qui te pourrissent une ville, une île, par leur inaction, ou en se laissant corrompre. Ne crois pas que parce qu’il porte un uniforme, ce gars qui se dit héros et fervent défenseur de la justice, n’est pas en réalité une sombre chiasse qui magouille avec les criminels, lorsque la nuit tombe. Ta femme est morte, assassinée en pleine rue parce qu’elle refusait de donner ses bijoux ? Va donc vérifier ce que faisait ce bon vieux soldat de la Marine, à ce moment-là, qui visiblement n’était pas sur son itinéraire de patrouille.
Ce monde me dégoûte à tous les niveaux, y’en a pas un pour s’élever plus haut que l’autre, tous pataugent dans leur merde et s’y complaisent, du moment qu’ils sont riches et qu’on leur accorde un semblant de pouvoir. Y’en a pas un qui ira mettre ses petites miches en danger pour corriger le pourri, pour allumer le salopard, pour saigner le criminel.

J’ai souvent rêvé de brûler ce monde, mais c’est pas juste.
C’est pas aux autres de payer pour les vices de certains.
C’est pas le monde que je veux voir disparaître dans les flammes, mais plutôt toutes ces ordures qui le pourrissent.

J’ouvre les yeux au même moment que j’expulse la fumée de mon corps, retrouvant un semblant de calme. Je suis en train de vriller, je le sais.
Je veux dire, bien plus qu’avant.

J’ai peut-être perdu le fruit du feu, mais le brasier haineux qui me consume de l’intérieur ne s’éteindra jamais.

J’ai besoin de picoler, putain.
Prends à mon tour la direction du banquet, mine sombre et désirs noirs dans la caboche. La première chaise repérée sera celle sur laquelle je pose mon derche, cherchant immédiatement du regard une bouteille à ouvrir.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t21486-peeter-g-dicross
  • https://www.onepiece-requiem.net/t21474-peeter-g-dicross
Réveil désagréable, agité par la douleur principalement présente dans mes bras. J’étais allongé dans ma chambre à l’étage du King’s Hat. Mon corps était couvert de bandages, témoignage des dégâts subis face aux Mangemondes. Ces salopards de géants s’étaient battus jusqu’au bout, mais nous l’avions finalement emportés. C’était là une grande victoire que nous avions connus, mais encore beaucoup de batailles nous attendaient dans le Nouveau Monde.

Je me relevais péniblement sur le bord du lit, grommelant à chaque mouvement. Je n’osais imaginer le nombre et l’apparence des ecchymoses qui se cachaient sous les bandelettes tant je dégustais. Je fermais un moment les yeux, déployant mon mantra tout autour de moi pour me faire une idée de la situation. La taverne avait été déposée au sol, laissant le cochon vert géant libre de se promener aux alentours, ce qu’il faisait quelques centaines de mètres plus loin à chasser des papillons et libellules. Non loin de la taverne ambulante, des chaises, des tables et des tentes avaient été disposées. J’y devinais là que l’heure du réconfort était arrivée, après autant d’effort.

Tu peux descendre tu sais. déclarais-je alors en levant les yeux.

La tête en bas, passé par la trappe qui menait vers les étages supérieurs, Canaille, le macaque rouge à fourrure blanche et costard, m’observait derrière ses lunettes de soleil. Il leva un pouce d’un côté et me fit un doigt de l’autre, semblant peser le pour et le contre avant de choisir le pouce. Ses pattes arrières lâchèrent le plafond et il atterri aux pieds de mon lit grâce à une pirouette acrobatique parfaitement exécutée. Il signa brièvement que, malgré le fait que je sois une tête de con, il était content que j’aille bien.

Merci Canaille, décidément t’es tellement un enfoiré que ça fait bizarre quand t’es sympa. ricanais-je alors que le singe levait un poing menaçant, laissant finalement tomber en signant qu’il m’en collerait une quand je serai en état d’encaisser. Quand tu veux, vieux cul.

Pour me narguer, le singe se mit à marcher sur les mains alors que je sortais de la pièce et descendais l’escalier menant au rez-de-chaussée. Il y avait du monde dans la taverne, attendant patiemment le banquet en attaquant l’apéro. ‘Liquor’ Jack s’affairait derrière son bar, à une vitesse qui me donnait l’impression qu’il avait plusieurs bras, quand il fallait servir à boire on pouvait compter sur lui. Jin et Hao l’aidaient à suivre la cadence des commandes, leurs jours en tenanciers de bar refaisant surface.

Salut patron ! Je vois que ça va mieux, je te sers un truc? dit ‘Liquor’ Jack en m’apercevant.

Avec plaisir, j’ai la gorge sèche, mais je vais avoir du mal à tenir ma bière. fis-je remarquer en soulevant légèrement mes deux bras bandés tenus en écharpe contre mon torse.

T’en fais pas, j’ai une solution pour ça! répondit-il fièrement, les poings sur les hanches.

Il disparut quelques instants dans sa cuisine et revint avec un objet en mains. C’était une sorte de casque rouge avec un emplacement de chaque côté et des pailles souples qui y étaient reliées. Alors que je m’installais au bar, il y déposa deux petits tonnelets de bière dans lesquels il plongea les pailles, puis me plaça l’objet sur la tête, le bout des pailles tombant aux commissures de ma bouche.

Ingénueux. dis-je en testant le dispositif, laissant la bière venir à moi. Ça fera la blague le temps que je me trouve une nouvelle casquette. Sur ce, je vous laisse, faut que je me dégourdisse les pattes.

Canaille en profita pour faire remplir sa flasque de bourbon, et il m’emboîta le pas alors que je sortais du King’s Hat. Une légère brise vint me caresser le visage, faisant voleter quelques mèches de cheveux à son passage. Et soudain, la terre se mit à trembler, un genre bien particulier auquel j’étais habitué. Et, sans surprise, le groin gigantesque de Borat apparut de derrière la taverne.

Gruiiiik!!! mugit-il de façon enthousiaste en me fonçant dessus.

Ouh là, du calme mon pote. hésitais-je en voyant l’animal de vingt mètres de haut s’approcher si rapidement.

Borat effectua un freinage d’urgence qui souleva un épais nuage de poussière derrière lui. Son groin stoppé à quelques centimètres de ma trogne, il déploya sa grande langue pour me doucher d’un coup de langue des pieds à la tête. Trempé et gluant, je le regardais d’un air las, bien que je savais que ça partait d’un bon sentiment et qu’il était simplement heureux que je sois sain et sauf. Le grand cochon posa alors sa tête au sol en déployant sa grosse oreille afin que l’on puisse lui grimper dessus.

Notre carrosse est avancé.

En place sur le front de l’animal géant, il se releva et se dirigea d’un pas lent en direction du banquet. J’espérais seulement qu’ils l’avaient pris en compte pour les quantités car, malgré sa couleur verte pétante, cet animal était loin d’être végan, même s’il raffolait de pomme.

On va te trouver une piscine de cidre mon pote, t’en fais pas.

Il poussa un grognement qui, selon mon expertise, signifiait qu’il lui en faudrait sûrement plusieurs pour étancher sa soif. Comme quoi, même les cochons pouvaient devenir alcooliques. Et, à mesure que nous approchions des festivités, l’odeur du festin qui nous attendait vint nous chatouiller les narines. Envoûtant, c’est tout naturellement que le pas de Borat se fit plus pressant, faisant de nouveau trembler la terre sur son passage. Il réitéra son freinage d’urgence en creusant une tranchée derrière lui, s’arrêtant juste devant un empilement de tonneaux. Sans mains pour m’agripper à ses poils, je fus projeté à quelques mètres de là, atterrissant dans la toile d’une tonnelle qui avait été érigée au-dessus des tables. Le groin de Borat s’approcha de l’un des tonneaux, renifla brièvement, puis le goba purement et simplement en l’attrapant avec sa langue avant qu’il disparaisse dans son gosier.

Tranquille copain, on a le temps, pas besoin de se presser. ricanais-je en le rejoignant pour lui flatter l’encolure.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t23776-ft-ren-aoncan
  • https://www.onepiece-requiem.net/t23748-ren-aoncan-aka-mazino
Enfin arrivée sur l’archipel Shabondy les pieds sur la terre ferme. C’est un crime de dire ça en tant que navigatrice mais Megumi était plutôt heureuse de ne plus se sentir flotter en mer pendant plus d’une demi journée. Retrouver une civilisation qui ne mourrait pas de faim, de tenter pas de te tuer ou n’avait pas grand chose à faire de toi– la belle était plus qu’heureuse de se glisser dans la foule, prête à retrouver son équipage avec qui elle s’était séparée il y a de cela deux mois. Vêtue en ce jour de retrouvaille d’un simple t-shirt noir avec un grand col en v, une petite jupe en jean avec des sneakers blancs pour combler le tout. Accroché à sa ceinture se trouvait une petite barre qui s’avérait être son clima tact.

“ Bon Dieu, il m’aura fallu du temps mais me voici ! “ S’exclamait-elle toute contente et fière d’avoir survécu jusqu'ici. C’est bien vrai que ça n’était pas une maigre tâche de voyager sur GrandLine avec tout genre de personnages aussi farfelus les uns que les autres.

Et c’est ici qu’elle retrouva, un grand sourire sur le visage, son équipage adoré.AH– ils étaient apparemment tous alités et pas du tout prêts à l’accueillir. “ Quels abrutis finis, ils n’ont vraiment pas changé décidément … ” Elle se mit à soupirer avant de s’avancer vers eux. Mais avant même qu’elle ne puisse faire une remarque à haute voix, le groin de Borat alerta toute populace à 100 mètres carrés. Apparemment, la belle bête était contente de voir la navigatrice. Et c’était bien réciproque puisque la navigatrice se jeta presque tête la première contre Borat.

“ Ah mais tu m’avais sacrément manqué ! Ren n’a pas oublié de te nourrir j’espère ! ” Disait-elle tout fort, sachant pertinemment que le second de l’équipage se trouvait derrière elle, peinant à faire usage de ses bras. Mais sans attendre, la jeune femme enlaça Ren sans son autorisation, la petite larmichette aux yeux.

“ Si tu savais quel enfer j’ai dû traverser pour vous rejoindre ! J’ai cru que vous m’aviez oublié ! OUBLIE TU M ENTENDS ! ” Dit-elle, tête relevée de la poitrine de Ren pour le regarder dans les yeux, reniflant grossièrement.

“ Tu me fais mal– ” Aucune raison de le laisser respirer, après tout, ils ne se sont pas retournés pour la chercher. Oui, c’est bien elle qui a dit à Aze’ de se joindre à Shabondy et de ne pas revenir pour elle, mais tout de même !

“ La douleur ne peut se comparer à celle que j’ai ressenti toute seule de mon côté ! J’ai failli mourir, trois fois tu m’entends ! TROIS ! ” Elle se décolla de l’homme manchot. “ Ah, désolée, j’t’ai foutu du vernis rouge sur ton t-shirt. ” elle murmura en se soufflant sur les ongles. “ Il est où Aze’ ? ” C’est vrai que le capitaine n’était pas encore arrivé, et il est clair qu’il aura notamment le droit à des retrouvailles très chaleureuses. Elle agita sa main direction de Peeter avant de se rappeler que Robina devait très certainement être dans les parages. Megumi se rapprocha alors du banquet en prenant une assiette et empila une ribambelle de snacks en tout genre avant de nourrir Ren qui en était incapable à lui même. ( pour ‘manque’ de bras du coup, hum )

“ Décidément, sans moi vous êtes pas foutu de presque terminer dans un coma. Quoi de nouveau ? Ou plutôt, qui. ”
  • https://www.onepiece-requiem.net/t8689-megumi-grey-ft
  • https://www.onepiece-requiem.net/t8135-megumi-grey