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L'espadon de Minoël

Suite à son affrontement avec les Mangemondes. Robina avait compris plusieurs choses. Il lui fallait une nouvelle arme pour combattre les géants. Libertalia, Hinode Tasogare et encore plus Coupe-faim n’infligeaient pas véritablement des dégâts à ces hommes de vingt mètres de haut. Arrivée sur l’Archipel Shabondy depuis quelques jours, elle devait trouver de quoi pallier à cela. C’est pour cela qu’elle se baladait sur l’île pour trouver un forgeron, elle avait déjà fait plusieurs magasins, plusieurs vendeurs, mais rien ne lui avait fait faire prendre la décision d’acheter.

Les lames les plus grandes, de plus de deux mètres, ce qu’elle visait, étaient toutes plus ou moins pareilles. Plate, sans réelle valeur ajoutée, des instruments de destruction, mais aucune qui pourrait véritablement être utile aussi en cuisine. Elle continuait donc de faire le tour, prenant son temps pour choisir. la cuisinière n’était pas pressée, elle ne rencontrerait pas de géants de si tôt selon elle. Elle devait prendre la bonne décision avant d’acheter un nouveau meitou pour sa mallette à couteaux de cuisine. En attendant, elle se baladait sur le marché sur une des groves qui composaient l’archipel.

— Mes choux ! Mes beaux choux !

— Calamar ! Seiche ! Anguille ! Bar ! J’ai tous les poissons qu’il vous faut pour pouvoir faire ce que vous voulez.

— Regardez-moi mes belles étoffes ! Regardez-moi cette qualité, cette épaisseur, cette finesse pour certaines ! J’ai même de la dentelle si vous voulez !

— Saucisse de porc ! Côte de bœuf ! Foie de canard ! Pattes de poulet ! J’ai tout ce qu’il vous faut pour pouvoir vous faire un bon repas !

— Pommes ! Poires ! Figues ! Raisins ! Dattes ! Tout ce que vous pouvez trouver dans le monde, vous l’aurez ici sur mon étal.

Les maraîchers faisaient la vente à la criée. Ameutant les clients en vendant leurs produits sur la place du marché. Parfois, la Sanderrienne tournait la tête de droite ou de gauche pour voir ce qu’ils avaient en stock. Toutefois, elle avait déjà des produits d’une extrêmement bonne qualité dans ses cales, elle n’était pas tentée par ce qu’elle voyait. Les yeux d’enfants qui s’étaient émerveillés sur l’Archipel Aux éveillés des produits de la route de tous les périls s’étaient fermés. Tout cela faisait maintenant partie de sa vie de tous les jours.

Néanmoins, quelque chose avait changé depuis son arrivée sur Grand Line. Les gens la reconnaissaient et de loin. Une jeune femme d’un mètre soixante-cinq avec quatre sabres sur elle. Des cheveux blancs comme la neige et des yeux jaunes comme un félin. La chasseresse de primes ne passait clairement pas inaperçue. La Silver du Baroque Works avait gagné en renommée sur presque toute la planète. Certains s’arrêtaient pour l’observer un instant avant de reprendre leur vie.

La capitaine de l’Iceberg se mit à chercher quelques denrées, qu’elle ne travaillait pas d’habitude. Pour pouvoir en faire un repas pour le soir. Après tout, elle était aussi la chef du navire et devait penser à cela. Surtout que dans deux jours, elle allait faire un grand banquet pour fêter la prise de Georg. Elle était partie depuis maintenant longtemps de Sanderr, pour pouvoir devenir la meilleure cuisinière du monde. C’était un voyage long, difficile et qui demandait un sérieux à toute épreuve. Avec de nombreux détours. C’était son but, certains cherchaient la liberté, d’autres le One Piece ou encore à devenir amiral voir Vegapunk, elle, elle visait le sommet culinaire.

Un fruit de luminou dans la main, elle se fraya un chemin à travers la foule. Elle attirait les yeux des hommes en se baladant avec ses quatre armes d’exceptions à ses côtés. Elle prit une bouchée du fruit acidulé et croquant, un petit frisson la parcourut en retrouvant ce goût. Elle se fit alors bousculer par quelqu’un.

— Eh ! Faites attention à, où vous allez bordel ! L’homme se retourna, énervé. Voyez pas que je suis sur votre route ! Il renifla, prêt à en découdre.

— Je viens d’arriver sur l’île. Je m’appelle Robina Erwolf, capitaine des Glaciers. La commandante de l’Iceberg planta son regard dans celui de l’homme. Vous auriez pu faire attention. C’est vous qui venez de me rentrer dedans.

— Moi ? Pourquoi je ferais attention à une petite gamine comme toi ? Il se mit à rire, regardant ses amis derrière lui.

— Parce que vous ne savez pas sur qui vous pourriez tomber. La jeune femme aux longs cheveux blancs était toujours souriante. Mais elle devait montrer qu’elle n’était pas une proie facile. Maintenant, je vous demande de nouveau de présenter vos excuses.

— Ah ! Si tu crois que je vais le faire ! Il faisait déjà rouler ses muscles pour montrer qui était le plus fort des deux. Pourtant, un de ses amis le prit par le bras et l’arrêta.

— Laisse tomber Oz. Je la connais, elle est trop forte pour toi. L’homme avait voulu être discret, pourtant Robina avait tout entendu.

— Elle ? Il leva un sourcil, doutant des paroles de son ami. Mais c’est qu’une toute petite jeune femme fragile, je vais la plier en deux vite fait et on finit nos affaires. Il secoua son épaule pour dégager la main de son ami. Tu as dû trop boire, je vois que ça comme explication.

— Non, je l’ai vu dans les journaux. Il la fixa du regard. Et pas qu’une fois. Elle a attrapé la première flotte des Mangemondes avec le capitaine corsaire Fear, Il y a pas quelques jours.

— Sûrement un coup de chance. On pouvait entendre l’agacement dans la voix d’Oz. Il avait voulu se battre et tout ne se passait pas comme prévu. Elle a dû ramasser les miettes et s’occuper de deux ou trois humains faiblards qui tentaient de s’enfuir.

— Non. Elle a tué l’Équarrisseur, une des têtes d’affiche de la flotte. Et d’après les journaux, elle l’aurait décapité.

— Sérieux ? L’homme était interdit, il n’en croyait pas ses oreilles.

— Ouais. Présente tes excuses et on s’en va.
— Mais, je… Il se retourna pour voir Robina qui ne semblait pas avoir bougé. OK, j’ai compris. Je m’excuse pour mon comportement, mademoiselle Erwolf, j’espère ne pas vous avoir blessée.

— Pas le moins du monde. Elle recommença à marcher pour continuer sa route. Vous savez, vous avez eu de la chance que je ne sois pas une pirate, vous pourriez être mort en ce moment.

C’est sur ces dernières paroles que le groupe se sépara. Certes elle aurait pu déjà repartir pour les Pythons Rocheux avec la translinéenne. Néanmoins, elle avait appris à aimer prendre son temps. Quelques jours de plus ou de moins ici ne changerait rien. De plus, ses recherches pouvaient bien commencer ici pour finir autre part. C’est ainsi qu’elle ne se pressait pas. Elle flânait en cherchant un magasin de sabre, un forgeron, une boutique pour trouver une nouvelle arme à ajouter à sa collection.

Il ne lui fallut que quelques minutes de plus pour trouver une échoppe, légèrement à l’extérieur de la ville. En effet, la réserve de bois du forgeron se trouvait dans une bâtisse dans les bois. Ainsi pour ne pas avoir à faire trop de route entre sa réserve de carburant et son atelier, le propriétaire, s’était mis un peu en retrait. Ne sachant pas si elle devait frapper, ou non, elle se permit tout de même un coup d’œil pour voir s’il y avait du monde à l’intérieur. Pas de tintement de marteau frappant une barre d’acier, ce qui était bien étrange pour une forge. Le teint de peau hâlé, son air hirsute et ses bras extrêmement développés montraient que l’homme avait l’habitude de passer plusieurs heures devant les flammes.

Voyant quelqu’un à l’intérieur, elle toqua doucement à la porte, comme pour qu’on ne réponde pas, ne voulant pas déranger au cas où. Pourtant, c’est une réponse forte et intelligible, grave et rocailleuse que le forgeron de l’archipel répondit à la cuisinière.

— Vous pouvez rentrer, j’ai fini dans mon atelier pour la journée. Je suis libre, vous ne me dérangez pas.

Elle poussa la porte lentement, s’attendant presque à entendre un grincement comme dans les romans d’horreur. Toutefois, c’est sans un bruit que le battant de chêne s’ouvrit. Ici, l’homme aimait son métier, il en avait fait presque un art. Il l’accueillit avec un grand sourire, pas de dent manquante, de mauvaise haleine ou de mauvaises surprises comme elle s’y était attendue. Juste un homme un peu bourru et rustre tout comme les autres forgerons qu’elle connaissait.

— Bonjour, je cherche une épée pour combattre des géants.

— Si vous cherchez une arme, vous êtes au bon endroit. Il s’arrêta un instant en observant la jeune femme. Attendez. Vous avez bien dit géant ?

— Oui. Elle tapota les pommeaux d’Aube et Crépuscule. Comme vous pouvez le voir, je n’ai pas d’armes très grandes. Pas assez pour véritablement blesser un géant. Je cherche donc une arme très grande, deux mètres au minimum.

— Je vois. Le forgeron analysa la Sanderrienne. Une seule ou deux mains ?

— D’habitude, plutôt une main, mais je me bats avec deux sabres aussi. Elle frappa Hinode Tasogare pour montrer les sabres jumeaux.

— Oui, je vois, vous êtes polyvalente. Il sortit de derrière son comptoir. S’approchant de la chasseresse de prime. Et vous combattez des géants souvent ?

— Non. J’en ai combattu un il y a quelques jours. Et je me suis rendu compte que j’avais besoin de quelque chose en plus pour réussir à ne pas devoir me battre pendant des heures contre eux. Elle regarda ses armes, elles étaient toutes parfaites, mais les dégâts qu’elles avaient infligés avaient été minimes. Il fallait qu’elle puisse aller plus longue, faire plus mal.

— Vous cherchez à pouvoir faire mal à des géants ou des animaux de taille imposante, donc… Il s’arrêta un instant, continuant de regarder la capitaine des Glaciers. Et vous avez de quoi régler, au cas où ?

— Bien sûr. Elle montra une partie de ses liquidités. Je ne suis pas sans le sou.

— Nous allons pouvoir nous entendre alors. Il eut un grand sourire avant de se retourner. Laissez-moi juste un instant, j’arrive.

Joignant le geste à la parole, il passa dans une salle adjacente. La jeune femme aux longs cheveux blancs attendit une bonne dizaine de minutes, seule dans la boutique. Il n’y avait rien à voler, chaque arme était mise sous clé derrière le comptoir. Un lourd cadenas verrouillait une barre en acier pour que les armes soient impossibles à récupérer facilement. Robina ne bougea pas et enfin, l’homme apparut en soulevant une énorme épée à deux mains.

— Voilà ce que je vous propose. L’espadon de Minoël ! Il posa la pointe de la lame dans le sol et attrapa l’épée pour un côté avec un gant renforcé. Sa lame est en sucre d’orge préparé avec amour par la Mère Minoël elle-même d’après les rumeurs. Son manche est en bois d’Adam et l’arme possède une garde piquante en houx ornée de gui. On raconte que le Père Minoël se serait servi de cet espadon pour punir le Père Fouettard et le renvoyer dans son monde de ténèbres et de méchanceté. La rumeur raconte que quiconque léchouille cette épée est sage pendant au moins un an.

— L’épée du père Minoël ? La cuisinière leva un sourcil vers le ciel. Vous rigolez ?

— Absolument pas ! Il frappa l’arme du plat de la main. Je suis on ne peut plus sérieux, un gros bonhomme me l’a livré pour Minoël ! Il m’a dit qu’une de mes clientes en aurait besoin dans le courant de l’année. Mais que par manque de temps, il ne pouvait pas la livrer à cette dernière.

— Et combien coûterait cette épée ? La jeune femme n’était pas spécialement impressionnée, mais elle aimait bien son aspect.

— Dix millions de berries. Il se gratta l’arrière du crâne. Je sais que c’est une coquette somme, mais rien qu’avec son manche en bois d’Adam, cela vaut le coup.

— L’argent n’est pas un problème. Elle s’avança, l’odeur sucrée et enivrante de l’arme la poussait à la toucher. Je peux ?

— Désolé, mais non. L’homme resserra sa prise sur l’épée bâtarde. Je vois bien qu’elle vous intéresse, mais rien ne vous empêche de vous enfuir après avoir mis la main dessus. Donc si vous voulez l’avoir, il faudra payer.

Elle avait envie de l’avoir entre les mains, de sentir son poids. Elle avait décidé, elle le prenait. Peut-être pourrait-elle cuisiner avec aussi ?

— Voilà vos dix millions ! Elle déposa la somme sur le comptoir pour acheter le meitou qui serait ajouté à sa collection.

L’homme compta rapidement pour vérifier que tout y était. Il hochait la tête en voyant que les billets ne semblaient pas avoir de fin. Et que les zéros continuaient de s’accumuler.

— Le compte y est. Il s’inclina devant Robina en lui tendant sa nouvelle arme. Est-ce que vous voulez que je vous la livre ?

— Non, merci, ça ira, je vais la ramener à mon navire, moi-même. Une bonne journée à vous, monsieur… Monsieur, comment ?

— Monsieur Steel. Phinéas Steel.

— Je vais donc maintenant vous laisser, monsieur Steel. Bonne journée,

— Bonne journée à vous aussi mademoiselle !

La cuisinière sortie de la boutique avec sa nouvelle acquisition le poids qu’elle sentait lui plaisait. Elle allait avoir du mal à s’en servir tout de suite en combat. Elle devrait s’entraîner. Elle posa la lame sur son épaule. Elle allait perdre l’équilibre quand Billie Mulet se retrouva derrière elle et attrapa la pointe de l’espadon.

— Qu’est-ce que vous faites là ? Surprise, la jeune femme eut la voix qui partit encore plus dans les aigus qu’à son habitude.

— Je vous suivais bien sûr ! Il caressa l’espadon de Minoël. Je savais que vous étiez à la recherche d’une nouvelle arme, je n’allais pas manquer l’occasion de la voir aussi.

Irritée n’était pas le bon mot, elle était plutôt exaspérée de voir que l’armurier des Glaciers se trouvait toujours là, autour d’elle.

— Bon, puisque vous êtes là, rendez vous utile. Elle lui laissa l’énorme épée entre les mains. Vous allez me le porter pendant que nous rentrons au galion.

— Bien sûr, madame. Il prit une grande inspiration à côté de la garde en houx de l’arme. Un nouvel ajout à votre superbe collection, capitaine. J’en prendrais grand soin.

— Je l’espère.

C’est ainsi que Billy « Caddie » Mulet et Robina rentrèrent à L’Iceberg.
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