La lueur du jour commence à perdre en intensité lorsque notre jeune Chasseur de Primes arrive finalement à destination, après un voyage qui aura duré une bonne dizaine de jours. Ne possédant pas son propre moyen de déplacement, il a dû faire avec ce qui lui était possible, les opportunités qui se sont présentées à lui et quand il n’y en avait pas eh bien, ses pieds ont pris le relais. Son mentor, le Chasseur Richards Duff, lui disait souvent cette phrase toute bête mais qui résume bien une situation “Quand tu n’as pas la tête, tu as les jambes, p’tit.” Alors certes, dans ce contexte, ça n’avait pas forcément sens, mais Reijiro n’étant pas le plus fûté des hommes, il ressortait cette expression dans toutes les situations, source de motivation comme une autre.
A la frontière invisible séparant le village de la verdure, Reijiro Chaz marqua un temps d’arrêt, le temps de se perdre en observation. Le petit village de Hauradour n’était pas bien connu sur East Blue, tout juste un point sur une carte que seuls les locaux, des aventuriers de passage et quelques autres experts auraient su localiser. Perdu au milieu d’une végétation dense, entouré de bois et de collines, il y règne un calme apaisant, on y respire un air pur revigorant. En cette période de l’année, les températures sont douces, permettant de se balader dans des tenues légères sans craindre d’attraper froid.
La luminosité baissant rapidement dans ce genre d’environnement, les habitants se baladent en s’éclairant à l’aide de lampes suspendues par des poignées, enfermant des bougies dans des verres fins réfléchissant la lueur de la flamme et la protégeant contre d’éventuels coups de vents malvenus.
On ne s’attarde pas dans les rues, on ne traîne pas quand la nuit tombe. Le pas est pressé, limite si on ne court pas d’un point à un autre afin de rentrer se mettre en sécurité. Pour un voyageur ordinaire qui découvre le coin, l’on pourrait croire que les natifs craignent l’inconnu, craignent les étrangers.
Il n’en est rien. Et Reijiro en a bien conscience, lui qui ne se retrouve pas ici par hasard, animé par un désir de venir en aide à ces gens, mais aussi par un puissant désir d’empocher une éventuelle récompense. Car si jouer les héros est une seconde nature chez lui, empocher de l’argent reste son obsession primaire. Alors quand l’occasion d’allier les deux lui est offerte sur un plateau, il ne réfléchit jamais plus d’une seconde avant de se jeter dans les ennuis. Car c’est bien ce qui l’attend en venant ici, les problèmes. Même si sa témérité et son manque de réflexion ne sont pas assez alertes pour lui envoyer les signaux nécessaires, le danger est flairable à des kilomètres à la ronde.
C’est sympa ici, qu’il pense. Les gens sont un peu peureux, pas du tout ouverts à la discussion en dehors des murs les abritant, mais c’est sympa.
N’ayant pas l’intention de se rendre au manoir avant le lendemain, c’est tout naturellement que ses pas le conduisent vers le lieu le plus animé et éclairé du patelin, l’éternelle taverne que tout bon récit se doit d'incorporer. Une nuit à se bourrer la fiole, à se remplir la panse et se mettre sur la tranche avec les locaux comme tout bon scénario original ? Que nenni, Mister Moneymaker sait se tenir en société, du moins tout juste assez pour ne pas être assimilé à un pirate se foutant des lois.
— Hola Hola tout le monde ! Oui, savoir se tenir n’implique pas forcément d’être capable de se fondre dans la masse, de ne pas attirer l’attention. C’est qu’il est bruyant notre Copper, et très sociable. Et quand on entre dans un établissement rempli de gens qu’on ne connaît pas, on s’annonce et on dit bonjour, c’est la base. Maman serait fière de l’éducation de son fils, ce n’est pas évident tous les jours d’apprendre les bonnes manières à son gosse quand on l’élève littéralement dans une décharge, mais elle et son mari s’en sont bien sortis. — Je vais vous prendre une table, votre meilleure binouze et la totale de ce que vous avez à becter ! Je dois prendre des forces pour demain ! BOUYA ! Qu’il s’écrit, bombant le torse et contractant les muscles, prenant un air menaçant et déterminé. Il est ici en mission, en mission de sauvetage !
Il n’attend pas de réponse, ne prête pas attention à certains regards intrigués, cherchant des yeux la table parfaite autour de laquelle se poser pour le reste de la soirée. Et c’est en balayant la salle de ses petits iris obsidiens qu’il la repère. — Ooooh, j’aime beaucoup ce que je vois. Petite remarque à lui-même en bloquant sur la présence d’une femme dont la beauté touche de pleint fouet l’enfant des poubelles.
Une petite blonde de son âge, s’il devait en estimer le millésime, il le situerait quelques années après le sien, tout juste trois ou quatre ans d’écart. En se rapprochant jusqu’à sa chaise, se plaçant face à elle de sorte à ce qu’elle soit obligée de le remarquer, il constate la beauté de ses yeux. Une belle blondasse comme il les aime, qu’il se fait la remarque. Du genre avec qui on aime sortir, aller au restaurant, faire des galipettes de folies toute la nuitée et le matin aussi. Une qui vous attire, au charme piégeur et pour qui on a envie de sortir le grand jeu. Ce qu’il compte bien faire.
— Coucou toi ! Il lui fait un signe de la main, l’agitant de droite à gauche avec un sourire niais sur la face. C’est que ses parents n’ont pas inclus de cours sur l’art de séduire une demoiselle, alors il y va toujours au talent. Au talent naturel. — Moi c’est Reijiro Chaz, et toi ? Je t’ai vu et j’ai pas pu m’empêcher de venir, désolé si je t’embête ! T’as déjà bouffé ? Parce que moi j’ai super faim et je vais me péter le bide ! Laisse-moi t’inviter ! Au moins prendre un verre, ce que tu veux ! Encore une fois, il n’attend pas vraiment de réponse, déposant sa mallette sur une des chaises libres, pour s’installer sur la voisine.
C’est ce qui s’appelle forcer le destin, mais le forcer en douceur. C’est bon, non ?
A la frontière invisible séparant le village de la verdure, Reijiro Chaz marqua un temps d’arrêt, le temps de se perdre en observation. Le petit village de Hauradour n’était pas bien connu sur East Blue, tout juste un point sur une carte que seuls les locaux, des aventuriers de passage et quelques autres experts auraient su localiser. Perdu au milieu d’une végétation dense, entouré de bois et de collines, il y règne un calme apaisant, on y respire un air pur revigorant. En cette période de l’année, les températures sont douces, permettant de se balader dans des tenues légères sans craindre d’attraper froid.
La luminosité baissant rapidement dans ce genre d’environnement, les habitants se baladent en s’éclairant à l’aide de lampes suspendues par des poignées, enfermant des bougies dans des verres fins réfléchissant la lueur de la flamme et la protégeant contre d’éventuels coups de vents malvenus.
On ne s’attarde pas dans les rues, on ne traîne pas quand la nuit tombe. Le pas est pressé, limite si on ne court pas d’un point à un autre afin de rentrer se mettre en sécurité. Pour un voyageur ordinaire qui découvre le coin, l’on pourrait croire que les natifs craignent l’inconnu, craignent les étrangers.
Il n’en est rien. Et Reijiro en a bien conscience, lui qui ne se retrouve pas ici par hasard, animé par un désir de venir en aide à ces gens, mais aussi par un puissant désir d’empocher une éventuelle récompense. Car si jouer les héros est une seconde nature chez lui, empocher de l’argent reste son obsession primaire. Alors quand l’occasion d’allier les deux lui est offerte sur un plateau, il ne réfléchit jamais plus d’une seconde avant de se jeter dans les ennuis. Car c’est bien ce qui l’attend en venant ici, les problèmes. Même si sa témérité et son manque de réflexion ne sont pas assez alertes pour lui envoyer les signaux nécessaires, le danger est flairable à des kilomètres à la ronde.
C’est sympa ici, qu’il pense. Les gens sont un peu peureux, pas du tout ouverts à la discussion en dehors des murs les abritant, mais c’est sympa.
N’ayant pas l’intention de se rendre au manoir avant le lendemain, c’est tout naturellement que ses pas le conduisent vers le lieu le plus animé et éclairé du patelin, l’éternelle taverne que tout bon récit se doit d'incorporer. Une nuit à se bourrer la fiole, à se remplir la panse et se mettre sur la tranche avec les locaux comme tout bon scénario original ? Que nenni, Mister Moneymaker sait se tenir en société, du moins tout juste assez pour ne pas être assimilé à un pirate se foutant des lois.
— Hola Hola tout le monde ! Oui, savoir se tenir n’implique pas forcément d’être capable de se fondre dans la masse, de ne pas attirer l’attention. C’est qu’il est bruyant notre Copper, et très sociable. Et quand on entre dans un établissement rempli de gens qu’on ne connaît pas, on s’annonce et on dit bonjour, c’est la base. Maman serait fière de l’éducation de son fils, ce n’est pas évident tous les jours d’apprendre les bonnes manières à son gosse quand on l’élève littéralement dans une décharge, mais elle et son mari s’en sont bien sortis. — Je vais vous prendre une table, votre meilleure binouze et la totale de ce que vous avez à becter ! Je dois prendre des forces pour demain ! BOUYA ! Qu’il s’écrit, bombant le torse et contractant les muscles, prenant un air menaçant et déterminé. Il est ici en mission, en mission de sauvetage !
Il n’attend pas de réponse, ne prête pas attention à certains regards intrigués, cherchant des yeux la table parfaite autour de laquelle se poser pour le reste de la soirée. Et c’est en balayant la salle de ses petits iris obsidiens qu’il la repère. — Ooooh, j’aime beaucoup ce que je vois. Petite remarque à lui-même en bloquant sur la présence d’une femme dont la beauté touche de pleint fouet l’enfant des poubelles.
Une petite blonde de son âge, s’il devait en estimer le millésime, il le situerait quelques années après le sien, tout juste trois ou quatre ans d’écart. En se rapprochant jusqu’à sa chaise, se plaçant face à elle de sorte à ce qu’elle soit obligée de le remarquer, il constate la beauté de ses yeux. Une belle blondasse comme il les aime, qu’il se fait la remarque. Du genre avec qui on aime sortir, aller au restaurant, faire des galipettes de folies toute la nuitée et le matin aussi. Une qui vous attire, au charme piégeur et pour qui on a envie de sortir le grand jeu. Ce qu’il compte bien faire.
— Coucou toi ! Il lui fait un signe de la main, l’agitant de droite à gauche avec un sourire niais sur la face. C’est que ses parents n’ont pas inclus de cours sur l’art de séduire une demoiselle, alors il y va toujours au talent. Au talent naturel. — Moi c’est Reijiro Chaz, et toi ? Je t’ai vu et j’ai pas pu m’empêcher de venir, désolé si je t’embête ! T’as déjà bouffé ? Parce que moi j’ai super faim et je vais me péter le bide ! Laisse-moi t’inviter ! Au moins prendre un verre, ce que tu veux ! Encore une fois, il n’attend pas vraiment de réponse, déposant sa mallette sur une des chaises libres, pour s’installer sur la voisine.
C’est ce qui s’appelle forcer le destin, mais le forcer en douceur. C’est bon, non ?