- Précédemment:
- Olek rejoint l'équipage de l'Enfer, leur objectif est de provoquer l'impératrice Kiyori en volant une cargaison qui lui est destinée et qui est protégée par la Commandante de la troisième flotte, Elizabeth Marsh. Une flotte de la Marine dirigée par le vice-amiral Jurgen se joint aux festivités pour une bataille navale titanesque. Sans pitié, Olek et ses camarades finissent par sortir victorieux de l'affrontement mais se voient rapidement terrasser par l'arrivée inattendue de l'Amiral Kindachi Tetsuda. Capturés et vaincus, ils sont transportés jusqu'à Marine Ford où ils seront exécutés en grandes pompes. Au passage, Olek a bouffé le contenu de la cargaison de Kiyori qui n'était autre que le Mera Mera, le fruit du feu.
Enchainé dans les geôles de Marine Ford, Olek ne faisait pas le fier. Une pièce noire et humide, seule la lumière d'une torche dans le lointain venait timidement réchauffer son âme et éclairer les alentours. Un courant d'air puissant faisait vaciller les flammes et semblait donner vie aux ombres omniprésentes presque tangibles. Elles dansaient à un rythme effréné et sans aucune structure, hypnotisant l'esprit embrumé du colosse défait. Adossé contre le mur du fond, les jambes ouvertes allongées et les mains enchainées dans les airs de part et d'autre, le condamné attendait son heure.
Sans savoir combien de temps passa, un type deux fois trop large à la mine patibulaire et au sourire sadique finit par lui apporter à manger, ou plutôt, lui jeter avec insolence une écuelle aux pieds. L'odeur de ragout le réveilla autant que le bruit du bol rebondissant et se renversant sur la pierre froide de sa cage. Olek grogna, comme un animal enragé, le geôlier ne put s'empêcher de reculer de quelques mètres avant de ricaner bêtement devant sa propre couardise. Il ne s'attarda cependant pas plus longtemps et vérifia plusieurs fois que la porte était bien fermée avant de remonter en trottinant à la surface et vers le jour.
Le silence reprit son droit, enrobant les ténèbres d'une fine couche de solitude supplémentaire, troublée çà et là par les gargouillis sourds d'un estomac affamé. Olek fixait son ragout étalé sur le sol, hors de portée de ses bras enchainés, il grogna un peu plus fort et se promit de faire payer son tortionnaire. Il se pencha en avant, courbant autant que possible sa colonne et tirant sur les chaines jusqu'à entendre ses articulations craquer, la douleur approchait l'insupportable.
La tronche à quelques millimètres du sol, Olek ouvrit la bouche, tira la langue et se mit à lécher les dalles sans aucune retenue. L'odeur de merde omniprésente se mélangea à celui de son bouillon fade et déjà froid, ce qui ne l'arrêta pas. Le prisonnier ne savait trop ce qu'il ingurgitait, ses propres excréments, ceux d'anciens prisonniers, ou des morceaux de viande avariée et de légumes pourris. Surement un petit mélange des quatre, ce qui n'était pas si mal au final, comme disait feu son père : "La meilleure sauce, c'est la faim !"
Il se rappela la dernière fois qu'il avait été emprisonné, il y'a prêt de trois ans, sur Inari. Enfermé pendant des mois dans les profondeurs d'une cave, sa seule nourriture avait été des champignons hallucinogènes et des sacs remplis de drogues, du bon temps en somme. Même si son cerveau en avait pris un petit coup et qu'il en ressentait encore les séquelles aujourd'hui, ce fut un sourire dévoilant des dents pleines de crasse qui naquit sur son faciès à ce souvenir. Cette prison était une auberge cinq étoiles en comparaison.
Loin d'être repu, mais dangereusement proche de vomir, Olek trouva sage de s'arrêter là. Il s'avachit sur le sol et sombra épuisé dans un sommeil troublé. Dans ses rêves le pirate brulait, encore et toujours dans un cycle sans fin de douleur. Il cramait de l'intérieur, le feu naissant de son âme le consumait entièrement jusqu'à ce que plus rien ne reste. Ni fumée ni cendres, il ne restait rien d'Olek, rien d'autre qu'un brasier incandescent.
Sans savoir combien de temps passa, un type deux fois trop large à la mine patibulaire et au sourire sadique finit par lui apporter à manger, ou plutôt, lui jeter avec insolence une écuelle aux pieds. L'odeur de ragout le réveilla autant que le bruit du bol rebondissant et se renversant sur la pierre froide de sa cage. Olek grogna, comme un animal enragé, le geôlier ne put s'empêcher de reculer de quelques mètres avant de ricaner bêtement devant sa propre couardise. Il ne s'attarda cependant pas plus longtemps et vérifia plusieurs fois que la porte était bien fermée avant de remonter en trottinant à la surface et vers le jour.
Le silence reprit son droit, enrobant les ténèbres d'une fine couche de solitude supplémentaire, troublée çà et là par les gargouillis sourds d'un estomac affamé. Olek fixait son ragout étalé sur le sol, hors de portée de ses bras enchainés, il grogna un peu plus fort et se promit de faire payer son tortionnaire. Il se pencha en avant, courbant autant que possible sa colonne et tirant sur les chaines jusqu'à entendre ses articulations craquer, la douleur approchait l'insupportable.
La tronche à quelques millimètres du sol, Olek ouvrit la bouche, tira la langue et se mit à lécher les dalles sans aucune retenue. L'odeur de merde omniprésente se mélangea à celui de son bouillon fade et déjà froid, ce qui ne l'arrêta pas. Le prisonnier ne savait trop ce qu'il ingurgitait, ses propres excréments, ceux d'anciens prisonniers, ou des morceaux de viande avariée et de légumes pourris. Surement un petit mélange des quatre, ce qui n'était pas si mal au final, comme disait feu son père : "La meilleure sauce, c'est la faim !"
Il se rappela la dernière fois qu'il avait été emprisonné, il y'a prêt de trois ans, sur Inari. Enfermé pendant des mois dans les profondeurs d'une cave, sa seule nourriture avait été des champignons hallucinogènes et des sacs remplis de drogues, du bon temps en somme. Même si son cerveau en avait pris un petit coup et qu'il en ressentait encore les séquelles aujourd'hui, ce fut un sourire dévoilant des dents pleines de crasse qui naquit sur son faciès à ce souvenir. Cette prison était une auberge cinq étoiles en comparaison.
Loin d'être repu, mais dangereusement proche de vomir, Olek trouva sage de s'arrêter là. Il s'avachit sur le sol et sombra épuisé dans un sommeil troublé. Dans ses rêves le pirate brulait, encore et toujours dans un cycle sans fin de douleur. Il cramait de l'intérieur, le feu naissant de son âme le consumait entièrement jusqu'à ce que plus rien ne reste. Ni fumée ni cendres, il ne restait rien d'Olek, rien d'autre qu'un brasier incandescent.